Quelles sont les spécificités des filières longues fruits à pépins bio

Transcription

Quelles sont les spécificités des filières longues fruits à pépins bio
Bonnes pratiques de mise en marché
des fruits à pépins bio
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Témoignage de Joël Fauriel, arboriculteur bio dans la Drôme
GAEC, regroupant 2 associés, orienté principalement vers la production de fruits, mais également de
légumes (ail et oignon) et céréales, le tout en agriculture biologique.
Une large gamme de fruits sont produits : cerise, pêche, abricot, kiwi, poire et pomme.
Les vergers de fruits à pépins couvrent actuellement 5 ha. Une vingtaine de variétés de pommes a été
implantée. Les fruits à pépins sont commercialisés auprès de magasins spécialisés bio et sur un point
de vente collectif de producteurs.
Au moment de la conversion, quelles sont les bonnes questions à se poser
concernant la commercialisation?
Il est important dès la conversion de se poser les questions concernant la commercialisation des
pommes et poires biologiques et de bien réfléchir au choix des variétés à implanter. A qui vais-je
vendre mes pommes et poires bio ? Les variétés que je vais proposer sont-elles adaptées à ces
débouchés ?
En effet, le producteur de fruits à pépins bio doit trouver le compromis entre variétés adaptées au
mode de conduite de l’agriculture biologique souvent moins connues et des variétés plus standards
mais plus recherchées par la distribution et les consommateurs, type Golden, Gala, …, mais
techniquement plus difficiles à conduire en bio.
Ceci est plus problématique en circuit long qu’en circuit court où le producteur étant en lien plus direct
avec le consommateur peut lui expliquer les raisons techniques pour lesquelles il propose ces variétés
peu connues. La distribution spécialisée bio est plus habituée à travailler avec ces variétés
traditionnelles. C’est également à nous producteurs de communiquer auprès des consommateurs
pour leur faire découvrir la grande diversité de variétés de pommes existantes.
Le choix des variétés est également à réfléchir pour étendre au maximum sa période de
commercialisation jusqu’à la fin de l’hiver. En effet, certaines variétés ont des caractéristiques de
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conservation très intéressantes : Dalinsweet , Dalinette , Fuji , Goldrush , … Elles peuvent se
conserver sur une longue période en chambre frigorifique classique.
Quelles sont les bonnes pratiques de commercialisation à respecter ?
Les consommateurs lorsqu’ils achètent des fruits biologiques attendent de ceux-ci bien entendus
qu’ils soient conformes aux règles de l’agriculture biologique, mais également que la qualité gustative
soit au rendez-vous. Récolter à maturité est donc la première règle à respecter. Chaque variété a son
stade de récolte précis (test de régression amidon, coloration) et qui peut être différent selon la durée
de conservation souhaitée. Les pratiques aux vergers et objectifs de rendement doivent également
être réfléchis pour obtenir des fruits de bonne qualité nutritionnelle : les rendements excessifs issus
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d’une irrigation et d’une fertilisation importante ne sont pas corrélés avec une teneur élevée en
micronutriments des fruits.
Il faut être très vigilant quant à la définition de ses prix de vente et réfléchir à la viabilité de son
exploitation à long terme. Lors de la conversion de vergers conventionnels, les producteurs obtiennent
durant les 4 à 5 premières années des rendements relativement élevés. Avec le changement des
pratiques, un nouvel équilibre se met en place au verger. Les quantités produites diminuent pour
atteindre une moyenne de 20-25 tonnes par hectare alors que les coûts de production restent stables
ou augmentent.
Si les producteurs peuvent se permettre les premières années de pratiquer des prix relativement bas,
à moyen terme, ils ne seront plus rémunérateurs. Il est alors difficile d’expliquer une augmentation de
ses tarifs 5 ans après la conversion. Ce genre de pratique pénalise l’ensemble de la filière.
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