Un problème de kilos
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Un problème de kilos
mutualités libres Un problème de kilos ? GROS PLAN SUR L’OBÉSITÉ L’obésité (ou surcharge pondérale) n’est pas une fatalité, elle est réversible, mieux, vous pouvez la prévenir. Les kilos non gagnés ne sont plus à perdre et garder la ligne est assurément le meilleur moyen de préserver la santé. Manger équilibré, bouger régulièrement sont autant de règles d’hygiène de vie et l’affaire de tous. En effet, désireux de grandir à tout prix, nos enfants nous imitent, alors, autant leur donner le bon exemple… 4 5 L’OBÉSITÉ POUR CIBLE LA VÉRITÉ SORT DE LA BOUCHE DES ENFANTS Véritable problème de santé publique à l’échelle mondiale, elle n’épargne pas la Belgique où d’ici peu, un adulte sur deux aura de l’embonpoint si on n’enraye pas son ascension. Quant à l’obésité, elle regarde environ 14 % des adultes belges. C’est un peu moins qu’au pays de l’Oncle Sam (1/3 des adultes, 1/4 des enfants), mais le fossé se comble progressivement. L’Europe arrive désormais dans le peloton de tête des pays industrialisés… les plus gros: les kilos excédentaires concernent pas moins de 135 millions d’Européens ! Peu esthétique, la surcharge pondérale a des répercussions importantes sur la vie d’un enfant. Souvent victime d’exclusion (les moqueries vont bon train), il participe moins facilement aux activités sportives et se forge une image négative de lui-même. Malheureusement, cela ne s’arrange pas avec l’âge. En 2002, dans son Rapport sur la Santé du Monde, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) classait l’obésité dans le top 10 des facteurs de risque de morbidité et de mortalité. Si 4 à 5 millions d’enfants meurent de malnutrition dans le monde, 1/2 million de personnes meurent de surnutrition en Occident ! NOS ENFANTS, LES GROS DU FUTUR ? Un enfant obèse court le risque de le rester à l’âge adulte: la présence d’un excès de poids à l’adolescence multiplie au moins par 5 la probabilité d’un excès de poids vers 40 ans. Une situation qui a des conséquences sérieuses sur la santé, car plus l’obésité est installée depuis longtemps, plus la morbidité et la mortalité augmente… Bref, les “vieux” kilos mettent sérieusement la vie en danger ! UN LOURD FARDEAU À PORTER Pourquoi maigrir ? Quels sont les risques liés à l’obésité ? Le drame avec l’obésité, c’est que le phénomène touche désormais de plus en plus d’enfants, de plus en plus jeunes et sur toute la planète. Ainsi, en Belgique, ils seraient un sur dix à présenter une surcharge pondérale. Une étude récente portant sur 10.000 écoliers limbourgeois montre que la fréquence de l’obésité est élevée et qu’elle augmente avec l’âge, avec des valeurs de 6,5 % vers 3-4 ans et jusqu’à 20 % à l’adolescence. IMAGE BANK Toujours plus sédentaires, les enfants négligent non seulement l’exercice, mais ils adoptent aussi les habitudes alimentaires moins équilibrées de leurs parents… L’obésité augmente fortement le risque de toute une série de maladies. En premier lieu, le diabète de type 2. Ensuite, les maladies cardiovasculaires, avec l’hyperlipémie (taux de cholestérol trop élevé), les affections coronaires, l’hypertension, l’infarctus, l’accident vasculaire cérébral (AVC). Et ce n’est pas tout ! Les personnes obèses sont plus sujettes à des calculs biliaires, au cancer de la prostate, du sein et de l’utérus, à l’infertilité, à l’insuffisance respiratoire, à l’apnée du sommeil, à l’ostéo-arthrite,… rien de très rassurant, surtout avec les interventions chirurgicales lourdes que cela suppose parfois. 6 7 PETITS RÉSULTATS, GRANDS BÉNÉFICES ! LES KILOS NE DISENT PAS TOUT Restons positifs. Une perte de poids limitée, sûre et réaliste, de 5 à 10 % du poids actuel, est déjà suffisante pour réduire les risques liés à l’obésité. Ces chiffres doivent cependant être relativisés. Un adepte du body-building peut, selon l’échelle de l’IMC, présenter une surcharge pondérale, alors qu’il s’agit chez lui d’un développement de la masse musculaire. Avec l’âge, le poids augmente aussi naturellement (on “fait” plus de gras et moins de muscles), si bien qu’un IMC de 25 chez un senior est moins préoccupant que chez un adulte jeune. 10 % de perte de poids continue donnent: - 20 % de réduction de la mortalité totale - 30 % de réduction de la mortalité liée au diabète - 40 % de réduction de la mortalité associée au cancer - une réduction de 10 mmHg de la pression artérielle - une réduction de 10 % du cholestérol total - une réduction de 15 % du “mauvais” cholestérol LDL - une réduction de 30 % des triglycérides (ou graisses du sang) - une élévation de 8 % du “bon” cholestérol HDL QUI EST OBÈSE ? L’obésité correspond à une accumulation excessive de graisses dans l’organisme. Pour la déterminer, les professionnels de la santé ont mis au point une mesure très simple, l’indice de masse corporelle (IMC), qui se calcule comme suit: 2 IMC = Poids actuel (en kilos) / Taille (en mètre) Exemple: Pour une femme pesant 55 kg et mesurant 1,65 m, l’IMC est de 2 55/(1,65) = 20,2. Cette personne a un poids souhaitable ou poids de forme (compris entre 20 et 25). Pour un IMC compris entre 25 et 30, on parle d’embonpoint ou de surcharge pondérale. L’obésité se déclare pour un IMC au-delà de 30. Un IMC inférieur à 20 correspond à un poids insuffisant. NE PAS TOMBER DANS LES POMMES L’obésité abdominale (dite “pomme”) est la plus dangereuse. Elle prédispose à un plus grand nombre de maladies (surtout cardiovasculaires) que l’obésité gynoïde (de type “poire”), localisée au niveau des cuisses et des fessiers. 8 9 DE MAUVAIS CHOIX ALIMENTAIRES MAIGRIR SANS S’AIGRIR Quoi qu’on en dise, malgré l’existence de prédispositions génétiques et de certains mécanismes métaboliques (hypothyroïdie, problèmes rénaux,...), la principale cause de ce fléau repose sur un simple déséquilibre: celui entre les apports alimentaires et la dépense énergétique. L’obèse tombe aussi facilement dans certains pièges: Maigrir ne veut pas dire pour autant jeûner ! Bien au contraire, il faut même manger plus, mais en mangeant mieux. Bien sûr, dans l’absolu, il faut manger moins pour induire une balance énergétique négative. En d’autres mots, il faut dépenser plus (en bougeant) que ce que l’on apporte (en mangeant). Aucun aliment n’est interdit, tout est une question de quantité et de fréquence de consommation. • • • • • il mange moins de glucides, pensant à tort que cela fait grossir; il saute souvent le petit déjeuner, voire d’autres repas; il mange trop en fin d’après-midi et en soirée; il grignote plus souvent à longueur de journée des aliments riches en graisses et en calories; bref, il mange trop gras et sait rarement, au bout du compte, ce qu’il a réellement mangé sur la journée. HALTE AUX RÉGIMES FARFELUS ! Certains régimes miracles (cure “ananas”, Hollywood, thé vert, café “thermogénique”, tisanes amincissantes, chrome, chytosan,…) s’avèrent en réalité de véritables attrape-nigauds. Méfiez-vous des contrefaçons et des régimes à la semaine proposés par certains magazines. Ils induisent souvent des carences alimentaires, surtout en vitamines et minéraux. Les régimes dissociés comme Montignac ou Atkins consistent à ne pas ingérer ensemble certains aliments (par ex. viande et pommes de terre, pain et fromages). Ils donnent, certes, de bons résultats en terme de poids, mais ce n’est pas la magie de la dissociation qui est en cause, mais simplement la réduction de l’apport énergétique. L’arrêt de la dissociation conduit généralement à la reprise de poids. Par ailleurs, certains régimes dissociés sont vraiment trop gras, ce qui est défavorable à la santé du cœur et des artères. Et les diètes protéinées ? Très spectaculaires en termes de vitesse de perte de poids, elles recueillent l’adhésion de nombreuses personnes, mais aussi de nombreux médecins. Faciles, elles ne peuvent toutefois durer sur le long terme (bonjour la monotonie!), désocialisent le rituel du repas, coûtent assez cher et n’apportent finalement aucun attrait éducatif. Concrètement, il faut accorder une place de choix à l’eau (1,5 l par jour), aux céréales (pain, pâtes, pommes de terre,…) et aux fruits et légumes (non noyés dans une sauce). Les viandes et les produits laitiers sont présents en quantités raisonnables et allégées, alors que les matières grasses, les chips, les confiseries, etc. sont à utiliser en petites quantités. UNE FRINGALE ? Pas de panique ! C’est tout à fait normal, votre organisme doit simplement s’habituer à recevoir moins de nourriture… Croquez une pomme ou tartinez une tranche de pain gris avec du fromage blanc… Ne résistez pas à l’envie du carré de chocolat (noir de préférence) si cela vous permet de maintenir le cap ! 10 11 MOINS GRAS UNE JOURNÉE MINCEUR (1500 KCAL) La graisse apporte environ deux fois plus de calories que les protéines ou les glucides. Des calories qui, dans la grande majorité, sont parfaitement inutiles pour l’organisme. C’est pour cette raison que l’on cible en priorité les aliments gras dans un régime amaigrissant. Encore faut-il bien les repérer. Certains sont visibles: les graisses de cuisson, les matières grasses tartinables, les graisses d’assaisonnement ou le gras qui entoure certains morceaux de viande. D’autres sont cachés dans les préparations (pâtisseries, charcuteries, sauces grasses, fromages,…). Chaque jour, l’adulte a un besoin énergétique moyen, variant de 1800 kcal à 3000 kcal. Les besoins dépendent naturellement de plusieurs facteurs: la nature (femme ou homme), le type de travail (sédentaire ou physique), les activités sportives (légères ou de haut niveau),… PLUS MAIGRE Les aliments allégés ne sont pas forcément moins sains. En tout cas, il ne faut pas en manger deux fois plus ! Voici quelques alternatives légères, tout aussi nobles: • • • • • • • la viande: steak de bœuf, filet pur, mignonnette de porc, filet de porc, volaille (sans la peau), jambon maigre, filet de dinde, américain non préparé,… le poisson: tous, à l’exception des conserves à l’huile et des poissons panés frits; les laitages: lait écrémé ou demi-écrémé, toute préparation à base de lait écrémé (crèmes desserts,…), fromages à moins de 25 % de matières grasses (Camembert Light,…); tous les fruits sauf les oléagineux (noix, noisettes, amandes,…); tous les légumes à volonté, à condition qu’ils ne baignent pas dans une sauce; tous les féculents (pomme de terre, pain, pâtes, riz…), de préférence non frits et sans sauce grasse; les matières grasses: optez pour le beurre demi-écrémé, la minarine, le lait concentré à la place de la crème fraîche, la fécule de maïs pour les sauces chaudes ou le fromage blanc pour les mayonnaises. Mais surtout, alternez ! La Table belge de composition des aliments de l’asbl NUBEL est un outil très intéressant pour varier vos menus quotidiens. Fractionner sa journée alimentaire permet de lutter contre les mauvaises faims et le grignotage, pensez-y ! Au matin • 1 jus de pamplemousse (20 cl) • 1 bol de muesli (40 gr.) avec des fruits frais de saison (1 ou 2 fruits) • Café ou thé au lait A dix heures • 1 semoule de riz (50 gr.) • 1 verre d’eau ou de limonade light Le midi • 100 à 125 gr. de viande maigre, de volaille ou de poisson • 200 gr. de pommes de terre (3 pièces) ou 50 gr. (poids cru) de riz, pâtes,… • une belle poignée de légumes vapeur ou des crudités (100 à 200 gr.) • 2 verres d’eau Au goûter Retrouvez l’habitude du goûter ! Des études montrent que les goûteurs réguliers sont généralement moins gros… • 1 yaourt maigre aux fruits frais ou une orange Le soir • 1 bol de potage (200 ml) • 2 tranches de pain gris, beurre demi-écrémé ou minarine • 50 gr. de rôti de bœuf, de filet d’Anvers, de bacon, de fromage light ou de fromage blanc. • 2 verres d’eau 12 ELIMINER De l’ascenseur à la télécommande en passant par la voiture et les services à domicile, tout est fait pour nous faciliter la vie et finalement, nous encourager à en faire de moins en moins. Marcher, courir, nager, faire du vélo, monter les escaliers, faire ses courses à pied,… soit bouger au moins 30 minutes par jour sont nécessaires pour dépenser de l’énergie. Prenez le temps de… vous ménager du temps pour faire du sport. Et pourquoi ne pas pratiquer le sport en groupe ou en famille, pour la convivialité et la motivation? Vous pouvez toujours demander conseil à un spécialiste (médecin, kiné ou coach…). ET LA MÉDECINE ? Si vous avez tout essayé, sans succès, n’hésitez pas à consulter un(e) diététicien(ne) qui saura trouver les mots pour vous remotiver ou éventuellement corriger vos erreurs diététiques. Si vous avez épuisé votre capital patience, demandez alors conseil à votre médecin traitant qui pourra, au besoin, vous renseigner d’autres possibilités ou vous renvoyer vers un spécialiste. Gardez cependant à l’esprit que les meilleures méthodes sont les plus naturelles… Bref, ne vous attendez pas à des miracles ! ADRESSES > Un(e) diététicien(ne) près de chez vous ? Contactez l’ABDLF (Association Belge des Diététiciens de Langue Française) Tél. : 02 353 10 46 E-mail : [email protected] www.abdlf.be Nubel asbl (Nutriments Belgique) Table belge de composition des aliments Bd Pachéco 19 B5 (local 4.024) 1010 Bruxelles Tél. : 02 210 48 28 Fax : 02 210 42 26 [email protected] www.nubel.com Cette brochure est une publication du Service Promotion Santé des Mutualités Libres rue Saint-Hubert, 19 1150 Bruxelles Tél.: 02/778 92 11 Fax: 02/778 94 04 E-mail: [email protected] Site Web: www.mloz.be/ies Photos • Thierry Monasse Forum obésité Objectif: réunir les associations qui luttent contre l’obésité, fournir une information médicale au grand public et aux professionnels et inverser la courbe de poids de la population belge Infos : 02 545 65 63 Sites Internet www.obesite.com www.kilowatch.be www.healthandfood.be www.alimentationinfo.org www.poidssante.be www.eufic.org (c) Mutualités Libres Bruxelles, septembre 2003 mutualités libres Editeur Responsable: P. Mertens, Union Nationale des Mutualités Libres, rue St-Hubert, 19 - 1150 Bruxelles - 2003/09 - IES 048 Un problème de kilos ?