26A.3 - Crisco

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26A.3 - Crisco
Corpus Boissel – 26A&26B.3 Joseph : ah le vieux le vieux il venait il venait du Pin parce que le vieux il venait du Pin il [était à la ferme] Mme Boissel : [il était né en 1948] Pierre Boissel : avant avant (inaud.) J. : son f-­‐ son frère est à Neuville à Pierre son frère à Neuville la ferme de Neuville vous devez connaître non↑ P. B. : non je vois pas où que c’est M. B. : mais si au niveau des chevaux de course là où qu’ils ont les singes là P. B. : en allant à Etréant J. : non à Neuville P. B. : des singes↑ J. : ben oui ils des ils ont ont tout un ma-­‐ma-­‐ma-­‐ manège là vous vous rappelez pas↑ M. B. : Comment ça Neuville↑ J. : Neuville Neuville euh la ferme de Neuville c’est la ferme si vous voulez qui arrive entre Port-­‐en-­‐
Bessin et puis le: comment le parc là: P. B. : ah oui oui oui d’accord H : Lupin J. : ben vous voyez bien Lupin eh ben c’est la ferme de Neuville que ça s’appelle P. B. : je savais pas J. : La ferme de Neuville alors H : (inaud.) singes J. : oui mais y’a des singes y’a des: oui mais je crois que ça doit être mort que ça doit être terminé d’après ce que j’ai entendu dernièrement ça a dû être fini et ben c’était là qu’était qu’était le frère le frère à Pierrot le frère à Pierre Lamy enfin: l’oncle à Raymond P. B. : d’accord d’accord J. : l’oncle à Raymond qu’est là c’était lui qu’était là c’est là qu’y a eu euh la la bataille de chasse(.) P. B. : quelle bataille↑ J. : ben y’avait tellement de lapins(.) P. B. : oui J. : ben ils avaient fait une battue la nuit mais c’était des braconniers qu’avaient fait ça y’avait un malheureux garde-­‐chasse qui semblait rester piqué dedans un garde-­‐chasse qui gardait Neuville la ferme de Luc y’a un champ qu’a 40 hectares de terre là-­‐dessus et puis c’est XXXXX quoi c’est important il s’en va lui expliquer oh il dit ●y’a pas d’histoire pour le garde-­‐chasse° mais quand il vit l’armée des autres il dit ●faudrait mieux faire du renfort il faut mieux aller tracher les gendarmes de Port-­‐en-­‐Bessin° oui mais les gendarmes de Port-­‐en-­‐Bessin ils ont été secoués comme le braconnier comme le garde-­‐chasse parce qu il a fallu qu’il y passe P. B. : qu’il y passe↑ J. : ben qu’il y passe euh l-­‐ l-­‐ le gars de de la brigade de Port il n’avait plus de pouce(.) l’autre il avait une patte de cassée (rires) ben vous savez bien que les gars qu’étaient à l’affût ils ont dit ●de la merde perdu pour perdu il faut qu’on foute le coup d’atout il faut qu’on arrive à les à les machiner° mais tant qu’ils ont venu à Bayeux comprenez-­‐vous↑ les autres ils avaient déjà barré comprenez-­‐
vous↑ ils étaient barrés déjà le temps que l’autre téléphone à Bayeux et puis si vous voulez c’était moins comme y’avait maintenant parce que y’avait pas de machin de communication comme vous avez tout de suite maintenant c’est tout de suite allô et puis si ça se trouve dans le moment je sais pas s’il avait encore un: il avait une voiture mais vous savez il était pas rapide hein↑ si les autres n’ont pas regardé si la voiture était rapide ils XX pas les brigades la brigade de Port ils commençaient déjà à dire pour s’en aller directement à la: à l’hôpital de Bayeux (rires) pour y rentrer pour se faire soigner ils leur ont tiré dans les pattes (siffle) ah mais (ils faisaient que de lui demander ?) qu’ils déblayaient le nid les autres hein↑ vous voyez pas c’est tout un mais si vous avez pas été P. B. : en bordure de mer que c’était non↑ 2 J. : ah pas pas en bordure de mer mais non vous voyez quand vous passez directement vous savez la fosse aux scies P. B. : oui je vois bien très bien J. : vous avez la ferme du capitaine P. B. : oui J. : mais non la ferme du capitaine qu’était à Etréant P. B. : oui je vois bien J. : non P. B. : attendez si quand on vient à Etréant J. : ah si vous avez quand vous venez quand vous venez quand vous passez vous voyez directement la croix de Môle P. B. : oui J. : vous la voyez P. B. : oui oui oui J. : bon vous passez la croix de Môle nous avons une route qui reva directement à l’église d’Etréant P. B. : sur la gauche J. : sur la gauche la ferme du Capitaine est directement sur sur la gauche P. B. : ah je vois bien je vois bien J. : nous prenons le chemin qu’est là juste sur la gauche après la ferme du capitaine juste à ras vous montez P. B. : ah c’est par là J. : vous arrivez à Neuville P. B. : d’accord ah oui J. : comprenez-­‐vous↑ P. B. : c’est joli par là mais ils ont coupé les arbres ils ont bâti une petite maison euh: [qui penche hein euh c’est moins joli qu’avant] J. : [ah bon↑ j’ai pas retourné là-­‐bas] vous voyez où je veux vous dire vous avez une tout grande plaine qu’est là une grande plaine que vous avez P. B. : c’était beau là-­‐bas c’était retiré J. : ben la ferme de Neuville est complètement en haut là-­‐bas et et cette ferme-­‐là si vous voulez quand vous rarrivez vous repassez de l’autre côté que vous r-­‐ r-­‐ à à la ferme d-­‐ du capitaine là vous repassez tout droit vous repassez pour aller tout droit pour aller à Port que vous arrivez à la fosse aux scies ça [r]est la ferme du ça [r]est la la:: directement la ferme de Neuville P. B. : ah bon d’accord J. : c’est grand comprenez-­‐vous c’est c’est grand ça va rejoindre la route directement de de Port-­‐en-­‐
Bessin de voyez-­‐vous↑ de Bayeux à Port voyez-­‐vous↑ P. B. : mmm J. : vous voyez le circuit que ça fait tout ce qu’est la la ferme du de je vous dis du capitaine qu’est directement la ferme à Etréant où qu’était le cousin à Lamy c’était un Lamy qu’était là-­‐dedans P. B. : je vois bien je vois bien J. : c’était un Lamy alors donc vous faites tout le tour que vous rarrivez directement là-­‐bas pour rarriver ras de la côte de:: qui va à Sainte-­‐Honorine P. B. : je vois bien je vois bien oui oui J. : oui le parcours que ça fait elle est grande comme ferme y’a euh vous avez pas été dans le [brɛ] là où que y’a des sapins↑ P. B. : jamais non J. : en haut y’avait une carrière qu’était là P. B. : je vois bien où que c’est je vois bien J. : vous voyez↑ on venait tirer du caillou là P. B. : je suis jamais allé mais j’irai un jour certainement 3 J. : non mais on venait tirer du caillou c’est beau là c’est grand et puis là tout le derrière c’est joli c’est beau hein ah oui c’était là qu’était on allait acheter du caillou vous tiriez des plaquettes comme ça P. B. : ah bon↑ J. : là-­‐bas euh y’avait des lapins:: un désastre les bêtes de là-­‐bas ça avait été comme votre frangin il euh maintenant des bêtes y’en a pas il en avait au moins une dizaine tous tous les ans qu’étaient pris directement complètement en XX c’était juste que de l’herbe sure B: parce que↑ J. : parce que si vous voulez le terrain s’y adonnait pas c’était tout herbe sure c’était si vous voulez tout grand herbe les lapins leur mangeaient tout c’était une ferme qu’était louée si vous voulez presque rien à manger vous aviez des plaquettes je vais pas vous mentir moi qu’étaient bien plus grandes que votre que votre machin qu’est là mais où vous tiriez vos plaquettes quand vous labouriez il n’y poussait rien vous pouviez semer du blé sur un sur une plaque comme ça de cailloux il n' y poussait rien c’est pas le blé qu’allait pousser sur les cailloux c’était pas possible tellement qu’y avait c’est c’est incroyable ça vaut rien c’est pour ça qu’ils ont fou-­‐ mis une toute une bande de singes là-­‐bas P. B. : c’était une espèce de falaise ce machin-­‐là ↑ J. : ah oui vous vous vous descendez vous descendriez à la ferme ça descend direct comme ça P. B. : je vois parce que quand on prend Etréant pour aller à la route de Port là J. : c'est beau là P. B. : avant d’arriver à la fosse aux scies sur la gauche c’est une crête là J. : une crête oui P. B. : on voit bien la mer peut-­‐être bien de haut non↑ J. : euh oui et vous montez quand vous partez directement de la fosse aux scies le petit chemin qu’est là y’a un petit chemin↑ où y a XX des petits bois P. B. : oui je vois bien oui je vois J. : et vous le mont-­‐ vous le prenez vous y arrivez directement à la ferme là-­‐bas à P. B. : il est barré maintenant J. : il est barré↑ P. B. : il me semble oui J. : avant il y était pas il bouillaillait le gars mais vous allez de l’autre côté par la ferme du capitaine aussi vous y allez par là-­‐bas P. B. : je vois bien j’y allais souvent en vélo quand j’étais gamin là-­‐bas J. : ah bon↑ P. B. : parce que j’avais un copain à Trévières Durand un fils du menuisier J. : oui je le connais bien oui oui P. B. : ses grands-­‐parents étaient J. : à Port P. B. : à Port lui il était il avait été voilier il faisait des voiles c’est le dernier voilier de Port le grand-­‐
père Durand là J. : ah bon↑ P. B. : il est mort y’a cinq sept huit ans J. : ah bon↑ P. B. : alors quand on était gamins douze treize ans J. : oui oui oui j’ai bien connu Durand moi à Trévières j’ai connu Durand à Trévières P. B. : Jean Durand J. : Jean Durand mais il avait de la famille à Port-­‐en-­‐Bessin P. B. : ben ce sont ses parents J. : ses parents ben oui P. B. : ils étaient voiliers J. : ah oui P. B. : forcément voilier ça remontait avant la guerre de quatorze 4 J. : ah ben: P. B. : les voiles des bateaux de pêche J. : ben oui P. B. : et alors euh J. : vous y alliez par là-­‐bas P. B. : l’après-­‐midi on cassait la croûte chez la grand-­‐mère J. : ah ouais P. B. : on se baignait dans le port à douze treize ans on se baignait dedans et puis on revenait quoi J. : Mais avez-­‐vous été là bas dans le fond là-­‐bas de la fosse aux scies↑ P. B. : non jamais non J. : y’avez pas été↑ P. B. : mais il paraît que c’est intéressant J. : ah oui j’y ai été moi P. B. : ah bon↑ J. : si vous voyiez le trou qu’y’a dedans P. B. : l’eau coule l’eau elle sort ou elle y va↑ J. : ah elle y va vous pouvez pas y aller c’est pas la peine faut pas y essayer faut pas y essayer de y aller directement jusqu’à la crête qu’est là P. B. : c’est à cause de quoi ça c’est quoi là c’est une rivière qui disparaît J. : c’est-­‐à-­‐dire que t-­‐ tout s’en va à la mer P. B. : tout s’en va à la mer J. : eh P. B. : c’est l’Orne qu’arrive là qui c’est qu’arrive là J. : c’est-­‐à-­‐dire que oui c’est une partie du supplément de la rivière de la de la la rivière qui repart là-­‐
dedans mais c’est incroyable parce que avant d’arriver à Port dans la campagne P. B. : oui J. : avant d’arriver directement juste en arrivant dans à Port à gauche pas à droite à gauche j’ai on a essayé de mettre des cailloux quand on a entendu le trou le caillou on a: on a entendu eh ben dis il est parti loin incroyable incroyable P. B. : dans la falaise↑ J. : ah non pas dans la falaise dans la route P. B. : la campagne J. : quand vous voyez au milieu de la campagne vous avez un petit: un petit::: à gauche vous avez XX à des petits bois avant d’arriver chez le poissonnier P. B. : oui oui oui je vois bien [le mareyeur là] J. : [vous voyez] le mareyeur à gauche et ben là on a directement juste un trou qui qui se met directement dans une bouche à engouffrement P. B. : mmm J. : une bouche à engouffrement c’est une bou-­‐ une bouche de rou-­‐ de route quoi qui vient par le petit par le petit chemin de avant d’arriver chez le poissonnier sur la sur la gauche et ben essayez-­‐y d’y mettre un caillou vous me direz où qu’il va(.) ah oui vous me direz où qu’il va alors TOUT qui part de la fosse aux scies eh c’est creux comme une lanterne moi je me j’étais combien j’avais combien: neuf ans je sais pas combien qu’ils ont mis de bourrées parce qu’on était pas armé comme on est tout de suite on ne faisait pas des des machins de béton comme on fait tout de suite quand on est arrivé à vous comprenez dans le temps on faisait pas des bouches d’engouf-­‐ des des machins de béton qu’on aurait pu maintenant on met des du machin de béton qui avec des panneaux qui sont ben bon on ne le faisait pas et ben ils y avaient mis je sais pas combien de bourrées pour arrê-­‐ pour arrêter et tout le temps que ça s’est passé tout le temps ça s’est passé et ça se trouvait directement quand vous venez de la fosse aux scies quand vous venez directement vous prenez la fosse aux scies pour arriver sur la route de Port à Bayeux c’était là que ça se tenait dans le carrefour c’est là que ça se tenait juste dans le carrefour et incroyable qu’ils pouvaient pas arrêter ils pouvaient rien arrêter parce que ç’aurait été comme maintenant vous comprenez on mettait des : on faisait des : machins 5 comment on fait des ponts comme le sien qu’ils ont fait si vous voulez là-­‐bas à Caen on aurait bien arrivé à calmer un truc comme ça mais dans le moment on n’était pas on n’était pas équipé comme on est tout de suite quoi vous comprenez c’était on y mettait des bourrées ça vous dit rien et il paraît que tout le temps ça travaille dessous tout le temps P. B. : oui mais quand il fait humide hein l’eau monte hein↑ J. : l’eau monte quelquefois sur la route l’eau monte sur la route c’est incroyable hein↑ c’est incroyable alors c’est la mer qu’a qu’a travaillé dessous vous comprenez↑ [Problème technique ] P. B. : euh Durand là son grand-­‐père enfin la femme de Durand c’est une fille Vautier J. : oui je sais bien une fille Vautier une fille Vautier oui P. B. : eh ben quand on allait voir les grands-­‐parents Durand en vélo on repassait par la fosse aux scies et puis on allait pfff sur Maisons hein↑ on prenait la route de Maisons J. : oui vous preniez la route de Maisons oui oui oui oui P. B. : on allait chez Fernand Vautier J. : oui oui Fernand P. B. : c’est Fernand Vautier qu’il s’appelait André je crois ou je sais plus quoi il avait un frère Fernand Vautier J. : oui mais comment j’allais dire y’a une grande partie dont XXXXX en route euh les Vautier P. B. : l’autre oui pas Fernand peut être pas Fernand mais J. : y en a un qui en a un : un Vautier là qu’a voulu euh faire le marchand de veaux ça fait bien longtemps et puis je crois qu’il a dû manger du il a dû manger des machins il avait faim XXX et tout le bataclan puis je crois qu’il s’est il a voulu essayer de jouer du goulot et puis bon ben je crois qu’il a joué du goulot p-­‐ par tous les machins parce que je crois que il a pas mené grand-­‐chose oui ce Vautier-­‐là que je vous dis j’ai jamais été travailler mais j’ai été je sais pas comme P. B. : c’est quel Vautier↑ J. : André Vautier P. B. : ben c’est celui-­‐là il avait quatre-­‐vingt-­‐cinq ans quatre-­‐vingt-­‐cinq ans je XX discuté parce que je parlais de J. : oui mais alors ça serait son son un de ses gars alors qui aurait repris ça là-­‐bas c’est un de ses gars qu’a repris ça mais je vous garantis j’aime mieux vous dire ils ont voulu s’élancer les Vautier et puis pour en finir ce Vautier-­‐là qu’était dans le coin par là-­‐bas dans l’autre bout si vous voulez dans la pointe il a voulu il a voulu s’élancer mais pffff ça n’a pas donné grand chose hein P. B. : mais c’est c’est la région où que vous êtes né vous êtes né par là vous↑ J. : qui moi↑ non c’est je suis né à XX mais vous figurez P. B. : mais je pensais que vous étiez né là-­‐bas parce que vous en parlez souvent J. : ah non mais non mais vous savez je vais pas vous mentir j’ai tellement voyagé c’est incroyable euh incroyable les gendarmes de Port m’ont baisé sur la fosse aux scies un jour ils me baisaient ils me baisaient sans me baiser j’étais en vélo j’avais une X sur mon dos y’avait un fils de putain de qu’était le fameux comment que j’allais dire le fameux comment j’allais dire Paul Jean une saloperie du diable(.) il avait pas voulu me donner de j’avais perdu ma carte à pain il voulait pas m’en donner une P. B. : c’était pendant la guerre↑ pendant la guerre↑ J. : pendant la guerre P. B. : vous étiez jeune vous aviez quinze vingt ans là↑ J. : oh ben dix-­‐neuf ans peut être à peu près peut-­‐être dix bon bah dix-­‐huit à dix-­‐neuf ans quoi mouaih mouaih j’étais en sabots de bois et quand je vis ça je lui dis ●tu veux pas me donner de carte à pain je vais aller à Caen° j’étais monté à Caen P. B. : à Caen↑ J. : à Caen P. B. : en vélo↑ non 6 J. : oh:: je me suis débrouillé j’y ai monté j’ai monté mais j’ai arrivé dans des grands burlingues ils se foutaient de ma gueule B & H : (rires) J. : si ils se foutaient de ma gueule ils se foutaient de ma gueule P. B. : à cause des sabots de bois↑ J. : à cause des sabots de bois mais à XX de Port je lui dis ●c’est-­‐y là faut-­‐y que je m’adresse° comme moi qu’étais pas bien fin et puis quand même j’arrive à trouver un maître P. B. : à trouver quoi↑ J. : un maître un grand patron qui pouvait quand même s’occuper de moi je lui dis j’ai dit ●mais comment que ça se fait que: j’ai pas de carte à pain↑° il me dit ●vous avez pas de carte à pain↑° ben je lui dis ●non° et puis je dis ●le maire veut pas m’en donner° mais il me dit ●comment il s’appelle votre maire↑° ●c’est Paul Jean à Russy° il me dit ●vous pouvez vous en retourner il va avoir de mes nouvelles° j’en ai eues itou après (rires) il m’a donné une carte à pain mais j’en ai eues itou après et de lui P. B. : ah bon il était pas content↑ J. : ah non pas plus satisfait que ça quand j’ai été à être requis dans la commune j’y ai pas été longtemps après P. B. : ah quoi faire↑ J. : à être requis on était requis pour les Boches requis si vous voulez c’est directement aller travailler pour les Boches et ben j’étais parti à Cherbourg(.) oui alors au débarquement j’ai pas tombé de poste au débarquement j’étais pas là quand j’ai le débarquement est rarrivé fils de putain peut-­‐
être euh un mois après euh fils de putain euh j’ai reparti dans l’armée ils nous avaient appelés individuellement P. B. : ah encore J. : dans un un machin des des pionniers si vous voulez P. B. : vous aviez pas encore fait le service militaire↑ J. : j’avais pas fait le service militaire parce que si vous voulez j’avais P. B. : vous aviez seize ans J. : à di-­‐ quand les Boches sont arrivés j’avais dix-­‐neuf ans alors en quarante-­‐quatre vous n’avez qu’à compter le débarquement était en quarante-­‐quatre dix-­‐neuf ans ça faisait trois ans alors le temps de ça ces saloperies-­‐là ces fils de putain-­‐là tu sais ils nous ont fait chier là alors là j’ai été parti à Cherbourg ah oui et oh pas de pot hein↑ j’ai échappé je suis parti directement chez mon frère dans la Manche je suis pas resté à Cherbourg je suis parti directement dans la Manche chez mon frangin à St-­‐Denis-­‐le-­‐Gast que je suis parti travailler bricoler comme ça pas pour gagner grand chose alors euh::: j’arrive je rarrive je reviens par là au débarquement p-­‐ manque de pot pff que je me retrouve directement au moment de ma mère au débarquement P. B. : qu’habitait à Môle J. : qu’habitait directement à Russy là-­‐bas auprès de auprès directement où qu’est où qu’est comment le Rochel tout de suite dans le bas dans le bas fond à Danure enfin entre le château d’Etréant oh [kik] j’ai pas et de pot pfff alors euh: on a fait j'ai bien entendu le débarquement de la mer puis j'avais peut-­‐être un mois après(.) allez j’ai été rappelé j’ai été appelé P. B. : à Cherbourg↑ J. : non pas pas à Cherbourg pour les pour les à Bayeux qu'on a passé qu'on a passé à Bayeux directement pour s’en aller directement comme pionniers dans l'armée dans l'armée française quoi dans l'armée française et puis euh le machin anglais quoi de on était habillé c'était pour ramasser tous les: les cadavres qui se traînaient quoi de droite et de gauche et tout quoi et mon frère qu'est mort là il ét-­‐ il [r]était parti aussi lui Léon là celui qu'est à Longueville il [r]était parti il [r]était reparti on a et on était ensemble hein↑ on s'est retrouvé ensemble P. B. : dans le camp des fossoyeurs quoi↑ J. : mais c'est-­‐à-­‐dire que lui il était reparti parce que comme il avait fait du combat {le temps de ; dans ; pendant} la guerre lui il était monté directement pour monter directement avec eux mais nous autres on avait pas fait le combat on pouvait pas on ramassait directement les: tout ce qui traînait le 7 long là qui traînait pour pas que personne ne ne se machine si vous voyez les Boches qu'on retrouvait dans les fossés tout ça récupérait tout quoi vous savez les grenades on y touchait pas parce que on savait pas pour [tʃik] c'était mais enfin y’avait des gars qu'étaient là pour pour nous enfin faire ramasser tous les machins P. B. : y’avait beaucoup de morts non↑ J. : ah bah quand on arrivait du côté de Tilly euh y’avait beau-­‐ y'avait beaucoup de pagaille à ramasser quand même hein↑ à Tilly il fallait il fallait ramasser directement on on touchait pas directement y’avait y’avait des gars qu'étaient des on appelait des artificiers qu'étaient pour euh toucher directement à ces: les engins de: mais nous autres euh on s'occupait pas de ça mais on ramassait directement les Boches pour pas rapporter les odeurs quoi pour euh tirer tout vous aviez des Français là-­‐dedans itou (qu’on ramassait itou ??) qui se traînaient B: comment vous faisiez↑ vous les enterriez↑ J. : ah: c'est-­‐à-­‐dire que: c'est eux qui les emmenaient parce que: la question XXX nous autres quand on dit qu'on n'a si y’avait un machin à faire alors on le faisait et c'est eux qui les ramassaient vous savez (siffle) en route hein↑ parce que vous savez nous autres on suivait pas chaque mort qu'on trouvait hein↑ y’avait le machin qu'était là et puis en voiture ils les ramassaient et puis ça y était hein↑ parce que vous savez quand au moment des Boches ils n'ont pas fait une chose hein↑ c'est qu' ils ont pas mis tout ils ont pas fait un caveau à à chaque Boche il ont fait une chose ils ont mis tout dans le même trou et puis en voiture titine hein↑ M. B. : (inaud.) J. : ah bah écoutez quand même hein↑ c'est ils allaient pas mettre un machin directement hein↑ c'était pas possible alors i-­‐ ils ramassaient tout directement ils foutaient tout dans un trou et puis ça y était si c'était des Français ils ramassaient directement les Français d'un côté et puis les Boches de l'autre vous savez hein↑ pff bah ça B: et après la guerre vous êtes venu à Sainte-­‐Honorine non↑ J. : bah c'est-­‐à-­‐dire moi j’ai reparti directement à Rouen après j’ai reparti à Rouen j'ai reparti à Rouen P. B. : un pigeon voyageur J. : ah oui j'ai reparti à Rouen j'ai reparti avec les Anglais à Rouen oui je suis reparti à Rouen alors euh:: après je suis revenu de Rouen c'est-­‐à-­‐dire il me dit ●vous faites une chose↑ [tʃik] vous faites↑° et ben je lui dis il me dit ●pour vous y’a un groupement qui repart à Cherbourg à refaire un: pour: un pour remettre des: des Allemands dans un camp° ●ah:::° P. B. : des Allemands qu'étaient morts↑ J. : non parce que quand ils les ont tenus les quand ils les ont tenus les prisonniers P. B. : oui oui J. : je lui dis ●comment↑° il me dit ●vous n'êtes pas peut-­‐être pas vous n'êtes pas pressé à deux ou trois jours près de repartir° oh je lui dis ●non on peut bien faire un mois° (rires) P. B. : ah c'est ça que vous nous aviez dit un jour↑ J. : oui je lui dis ●je peux bien faire un mois° je lui dis ●je m'en vais directement° mais euh les Boches ils faisaient ●a fait pipi a fait caca° je lui dis ●fais pipi fais caca° je lui dis ●tu peux toujours chier dans ton béret° ils chiaient dans leurs béret ils foutaient ça directement par les lucarnes M. B. : oh (inaud.) J. : ah bah mais comment que vous voulez faire vous↑ si on avait ouv-­‐ ouv-­‐ ouvert le un wagon avec quarante bonhommes vous pouvez demander un partait à gauche l'autre partait à droite il pouvaient faire dans leur calot et puis ils se torchaient le cul avec leur avec leur pas leur casquette mais enfin ou un morceau de de de de leur veste parce que (rires) c'est pas moi qu'allait lui ouvrir la porte vous pouvez demander où que j'aurais été moi hein↑ j'aurais été peut-­‐être passé un an ou quinze un an ou peut-­‐être deux ans en en machin si j'avais lâ-­‐ lâché des Boches y avait pas de danger que je les lâche parce que je suis trop militaire pour pas pour les lâcher (rires) ah je dis ●fils de putain° je lui dis ●vous pouvez° ●monsieur a fait caca° ●fais fais fais° moi je lui dis ●fais° (rires) comment vous voulez je lui disais ●vas-­‐y fais° parce que j'avais un j'avais un casque je lui disais ●vas-­‐y° je tirais le casque et puis (rires)(.) tel comme je vous dis je tirais le casque et puis il prenait il prenait le béret et puis il 8 emmenait ça directement par le machin ah ben eh vous devez vous demander mais où que j'aurais été moi si on avait ouvert le le wagon P. B. : et combien vous étiez à les garder↑ J. : ah bah c'est-­‐à-­‐dire que y’avait tant par wagon mais moi je disais euh au copain euh ●attention hein↑ attention euh:: pas pas de gaffe hein↑° c'est euh le wagon y’avait juste un l'autre était d'un côté si vous voulez parce que l'autre était cadenassé si vous voulez d'un côté mais du côté qu'on les gardait nous autres parce que pas parce que c'est des grilles que y’avait des barres où qu'y avait des des wagons à vaches quoi mais là y’avait pas d'histoire que je les que je les lâche ah j’ai dit au copain j’ai dit ●tu sais pffuit pas d'histoire et puis tout le monde qu’ils fassent comme ils voudront qu'ils chient dans le wagon les vaches elles chient bien je lui dis ils peuvent bien chier itou c'est pas bien gênant° ah mais dites donc eh eh XX me demander d’emmener ça là bas en tout cas quand il est arrivé là bas et puis que les Américains les Américains allaient voir les ●yihihihi° y'en avait un là-­‐bas (il avait encore peur d’avancer ??) ils avaient des matraques yah allez M. B. : ils tapaient dessus↑ J. : ah bah vous demandez qu'ils leur faisaient pas de cadeaux il me dit ouah ouah ouah il me reconnaissait certainement il me dit dans le coin où il avait à être seul j'ai une matraque il avait une matraque qu'était combien oh oui deux deux coups plus long que ça il passait ça comme ça M. B. : (inaud.) J. : pas plus solide qu'il était il était à genoux il priait le bon dieu davantage il priait le bon dieu davantage ah bah oui mais c'était pas le moment de faire des [kɑkɑkɑ] parce que c'était le moment c'était le moment d'avancer dans le camp M. B. : c'était pas normal J. : ah ben écoutez Madame Boissel moi je vais pas vous mentir écoutez une chose y’a pas d'histoire ils nous en ont fait chier mais fallait les en faire chier aussi M. B. : ah non je suis pas d'accord là J. : Ah mais moi si ah si si ah mais Monsieur (coupure et bruit de micro) ah pas d'histoire il fallait pas de caca pas de pipi M. B. : (inaud.) J. : mais dites donc quand mon frère était pris XXXX à Dunkerque croyez-­‐vous qu'ils lui ont fait qu'ils lui ont fait des cadeaux ↑ M. B. : (inaud.) J. : ben oui mais vous savez hein comme mon frère m'a dit ●on a eu de la chance c'est qu'y a eu la batterie anglaise qu’ils sont arrivés dans la nuit en mer bien entendu des grosses pièces° parce qu'il dit ●tu sais hein↑° je dis mon frère il serait pas là tout de suite hein↑ ah oui je vous garantis à à Dunkerque ils leur attachaient les pattes hein P. B. : (inaud.) J. : je sais pas si je sais pas si si vous en avez des des bou-­‐ des bouquins que vous pouvez lire mais à Dunkerque vous pouvez y aller hein↑ eh ben c'est qu'ils en ont bavé les malheureux types hein↑ il m'a dit mon frère ●y’avait un pont à passer° il m'a dit ●pour embarquer mais tu sais fallait pas le louper parce que celui qui tombait à la nage un Français qui tombait à la nage c'était déjà l-­‐ les troupes anglaises qui commençaient à rembarquer les premières toutes leurs troupes° et il dit ●nous autres i-­‐ c'était nous les derniers les Français qui partaient° il m'a dit ●tu sais y’avait une passerelle à passer mais c'était pas le moment de passer à côté hein↑° il me dit ●on tombait à la nage tu sais celui qui tombait à la nage il n'allait pas XX hein↑° il m'a dit ●il nous a-­‐ ils nous ont fait chier les Boches hein↑° incroyable c’est des (salauds ?) c’est des (salauds ?) écoutez une chose hein↑ P. B. : (inaud.) J. : c'est pas moi qui irais en Allemagne hein↑ c'est pas demain matin la veille P. B. : (inaud.) J. : mais ç-­‐ mais ça les changera pas c'est des fumiers pareil M. B. : (inaud.) 9 J. : (inaud.) de maintenant savez t-­‐y qui ils reprendent ils reprendent les Turcs en Allemagne parce que ils ont-­‐ils ont peur des ‘ricains ils ont PEU:R des ‘ricains ils reprendent les Turcs tout de suite en Turquie je sais pas combien qui repartent en Allemagne tout de suite pour travailler P. B. : oui oui J. : parce que savez-­‐vous ce qu’ils ont↑ eh ben ils ont peur des ‘ricains M. B. : les Allemands↑ J. : oh mais mais ils sont tout près à nous repasser une branlée la journée qu’ils pourront oh ils sont capables de tout (rires) ils sont capables de tout (rires) je vais pas vous mentir j'ai jamais aimé les c'est pas moi qui vais me marier avec une Allemande P. B. : ah J. : ah non M. B. : avec une Allemande non↑ J. : ah jamais ah non P. B. : on peut pas dire « Fontaine je boirai pas de ton eau » J. : j'ai ah non mais quand même mais il aurait fallu que je sois rudement amoureux parce que je vois pas (rires) P. B. : y’a le cœur XXXX mal J. : mais quand même j'aurais jamais pu hein↑ formidable P. B. : (inaud.) J. : mais quand même mais je vais pas mentir c'est une X j'ai jamais pu arriver à voir non c'est-­‐à-­‐dire écoutez une drôle de mentalité qu'on a c'est un un machin si vous voulez de de père en fils qu'on a P. B. : un sentiment M. B. : un sentiment oui J. : mais y a rien à faire et:: je vous dis moi j'ai mes frangins: trois qu'ont été prisonniers eh ben ils m'ont dit ●écoute hein↑ j'en ai bavé(.) hein↑° M. B. : oui forcément ils faisaient pas de cadeaux sûrement P. B. : ah ils devaient pas faire de cadeaux J. : des coups de X dans le cul j'étais quand j'étais à Cherbourg des coups de X dans le cul j'en ai ramassé M. B. : ah la la J. : ah un coup ces fils ces fils de putain-­‐là un coup ces fils de putain-­‐là j'avais volé deux boules de pain P. B. : Deux↑ J. : deux boules de pain M. B. : vous aviez faim sans doute J. : oui mais alors y’avait des des putains des putains de Boches M. B. : (inaud.) J. : qui m'avaient vu par les carreaux M. B. : Oh mon Dieu P. B. :Oh la la J. : je m'en vais avec un picot je m'en vais porter directement le ravitaillement à les officiers oh je dis ●je vais revenir tracher tantôt° je prends deux boules de pain je les fous dans la rue dans le fossé bah alors aussitôt bien entendu le (décalage ??) mais j'avais pas fait attention ces putains-­‐là parce que ces fils de putain là ils m'avaient regardé par les carreaux M. B. : Oh la la J. : [rrrr] alors bon il me dit:: je rarrive y’a un officier qu'était là il me dit ●par ici par ici par ici par ici° (rires) il a fallu que j'aille tracher les boules de pain alors là j'ai traîné hein↑ M. B. : vous avez traîné↑ J. : Ah ben vous demandez vous demandez si j'ai ramassé la trempe P. B. : ils vous ont tapé dessus↑ J. : Ah ben vous vous demandez j'ai ben ils n'avaient plus un morceau de pain déjà pour eux P. B. : avec des des des des fouets ou 10 J. : Ah beh ah beh euh euh oui oui mais ces putains-­‐là ils m'avaient ils m'avaient vu par les carreaux j'avais pas des ménagères des saloperies P. B. : ah mais c'était des femmes J. : ils m’avaient dénoncé P. B. : je croyais que c'était des Allemands moi J. : des putains de Boches des putains de Boches M. B. : y’en avait partout P. B. : ah je croyais que c’était des Allemands J. : Ah mais c'était pas des Allemands c’était des putains de Boches P. B. : (inaud.) J. : c'est comme tout à l’heure à la chanson « papa la la vaisselle cassée papa cul cul » c'est le cas de le dire M. B. : y’en avait chez nous aussi J. : oui mais pour vous dire c'était des salopes c'était des salopes j’ai pas j’ai p-­‐ j'ai pas eu de cadeau hein↑ P. B. : et ils vous ont tapé dessus non↑ J. : ah oui eh ben vous demandez j'ai dû XXX un coup on arrive on arrive on s’en va leur porter du ravitaillement on arrive on arrive leur porter du ravitaillement un coup P. B. : aux femmes↑ J. : non mais les officiers les officiers alors ils étaient en train de discuter le bout de gras voilà tout un coup la chandelle qui s'éteint on était dans le couloir mais alors ils ont cru que c'était nous qu'on avait éteint dans le couloir P. B. : Oh la la J. : ben alors vous savez un coup c'était un coup de lumière XX je sais pas [kik] qu'y a eu quelque part enfin j'en sais rien oh mais dites donc la brossée la la vaisselle pour XXXXX la soupe la vaisselle qu’on a ramassée (rires) ça ça ça tombait hein↑ P. B. : ils vous tapaient dessus↑ avec des cravaches↑ J. : ah ben vous demandez s'ils nous ont pas fait de cadeau P. B. : avec des cravaches non↑ J. : les coups de bottes dans le cul je vous dis ça y allait là à la manœuvre hein↑ M. B. : oui c’était (inaud.) J. : mais alors y’avait des couloirs je peux pas vous dire moi qu'étaient aussi longs qu'à votre barrière pour les pour les pour les Boches c'était des grands machins en bois qu'étaient montés mais pour en finir on arrivait presque à domicile avec la vaiss-­‐ av-­‐ avec la soupe fils de putain voilà la chandelle qui s'éteint ah ben là mais alors tous les officiers qu'étaient là-­‐dedans y’avait plus d-­‐ de lumière ils ont cru que c'était nous qu'on avait fait le coup M. B. : ah mince J. : Ah ben dites donc le bol arraché ah mais qu'est ce que vous voulez ah mais c'est pour ça que j'ai jamais M. B. : ah mais je comprends bien je comprends très bien vous pouvez pas garder un bon souvenir J. : Ah mais je vous dis franchement j'ai travaillé j'ai travaillé pour eux à à à M. B. : oui par force J. : je veux dire à à à à Fermanville et bien pour des blockhaus hein↑ c'est incroyable c'est incroyable incroyable on arrivait ça nous faisait plaisir y’avait des à onze heures ça y est les voilà qui tournent les Anglais à onze heures ils tournaient à midi XXX au moment de la soupe naturellement bien entendu allez ils profitaient qu'on était directement en train de casser une petite croûte parce que ils nous donnaient pas pour XXX ils nous donnaient du bromure (rires) mais si si si si c'était du bromure c'est du bromure M. B. : pour vous endormir P. B. : pour les calmer J. : mais pas pas pas pas pour nous endormir mais pour pas qu'on ait pas pas pas pas XXX comprenez-­‐
vous ils nous donnaient du bromure un machin exprès 11 M. B. : les Allemands qui vous donnaient ça↑ J. : oui bien sûr c'était c'était comme si vous aviez foutu directement vous aviez foutu du tourteau à des veaux c'était pareil c'était la même chose c'était la même chose c'est à peu près comme du tourteau avec deux ou trois carottes(.) comprenez-­‐vous↑ c'était pas pour qu'on lève le XX (rires) parce que XXXX va échapper mais y’avait pas de danger de XX parce que je vous garantis qu’il était rudement bon avec ça ça vous rabattait drôlement (rires) c'était du c'était comme du tourteau avec des carottes qu'ils nous donnaient (inaud.) alors c'est pour ça pour arriver dans le camp pour arriver dans le camp c' ét-­‐ on était parti on partait par des cars mais on rarrivait on était enfermé directement dans des dans des fils barbelés qui faisaient qui faisaient trois mètres de haut alors et puis tous les les ça était des [tɑdezɛsbo] B: c'était des J. : [tɑdezɛsbo] vous vous en souvenez pas c'était deux entreprises allemandes [tɑdezɛsbo] c'était deux ent-­‐ des des des des boîtes allemandes P. B. : qui faisaient des blockhaus↑ J. : qui faisaient des blockhaus P. B. : y’a du boulot y’a du béton là J. : Ah ben vous demandez si y’a du béton mais je vais pas vous mentir j'ai vu je sais pas combien on en XX je sais pas combien de pellées de pioche le lendemain matin il en revenait un camion eh ben je dis fils de putain on v-­‐ dans les creux le soir (inaud.) demain on travaillera pas fils de putain il en revenait un camion fils de putain M. B. : mais où c'est qu’ils trouvaient les sous↑ J. : c'est formidable ça ah ben c’était nous autres qui payaient c'était pas bien gênant P. B. : et puis c'était organisé hein↑ J. : ils étaient organisés oui oui oui et je vous dis comme ça y’avait pas à dire on va pas travailler eh ben (quand on voyait le camion arriver ??) ça nous encourageait M. B. : et ben vous aviez raison pourtant J. : ben oui mais [kik] vous voulez on faisait pas grand-­‐chose mais on était forcé d'y aller quand même hein↑ M. B. : (inaud.) J. : y’avait pas oh on faisait pas grand-­‐chose c'était l'union qui faisait la force P. B. : c'était le travail obligatoire c'était la S.T.O c'est ça J. : ah mais c'est-­‐à-­‐dire que c'était des P. B. : vous étiez soldat vous étiez J. : ah j'étais pas soldat si vous voulez j'étais directement j'étais requis pour les Boches P. B. : comme civil↑ J. : comme civil P. B. : vous n'aviez pas fait le service militaire alors J. : après après en quarante-­‐quatre au débarquement P. B. : d'accord c'était le service J. : (inaud.) P. B. : un an non↑ J. : hein↑ P. B. : un an que vous avez fait↑ J. : euh dix-­‐huit mois P. B. : dix-­‐huit mois M. B. : (inaud.) J. : euh oui mais après je vous garantis j’ai gagné de l'argent je vous le dis XX une sacrée machine j'ai pas eu de pot hein↑ pas eu de pot M. B. : ceux qui faisaient leur service militaire avant quarante mon cousin il a fait SEPT ans prisonnier trois ans il a fait c’était deux ans je crois à ce moment-­‐là il est à peine s'il était rentré (inaud.) ils l'ont envoyé malade P. B. : trois ans de service militaire 12 J. : mon f-­‐ [mon frère mon frère a fait huit ans le Marcel] P. B. : [huit ans au service ] M. B. : [ben c'est à peu près ça vous vous rendez compte] J. : il a fait huit ans et le [buk] qu’était à Trévières XX vous l'avez connu M. B. : je l’ai connu oui 

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