Le fort a les pieds dans l`eau

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Le fort a les pieds dans l`eau
Le Soir Mercredi 14 mars 2012
liège
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Huy / La Ville a désigné un bureau d’étude pour étudier la stabilité du bâtiment
Le fort a les pieds dans l’eau
L’ESSENTIEL
● Des années qu’on parle de
la détérioration du fort de
Huy.
● Pour avoir une meilleure
idée de l’ampleur des dégâts,
causés par des infiltrations
d’eau, la Ville a commandé
une étude.
e fort de Huy fait partie du décor.
Tout comme le dossier de sa rénovation, qui prend la poussière à
l’administration communale. Des années
qu’on en parle, sans jamais rien voir venir, excepté quelques emplâtres sur de
vieilles parois croulantes… Mais cette
fois, le ravalement de façade est peut-être
pour bientôt : la Ville a désigné le bureau
d’étude ArcoPlan pour plancher sur la rénovation du bâtiment.
« On prend enfin le problème dans le
bon sens, se réjouit l’échevin Joseph George. Des estimations ont été lancées par le
passé, mais sans jamais s’attaquer au
nœud du problème : les causes de la détérioration du bâtiment. Nous avons chargé ArcoPlan de faire le point sur son état
sanitaire, de répertorier ses problèmes
d’ici juillet, et d’en rechercher la ou les causes pour décembre. Ce n’est qu’après qu’on
pourra avoir une idée de l’ampleur des
travaux à faire. »
À l’heure actuelle, on le sait : des po-
L
ches d’eau se sont formées, provoquant
l’affaissement des murs et déstabilisant
l’édifice tout entier. Mais nul ne peut dire
à quel point le fort est abîmé. Un budget
de 80.000 euros a été débloqué par la Ville pour réaliser l’étude. La Défense fournira au bureau les documents historiques et
rapports militaires dont elle dispose.
Si Huy finance ce premier travail sur
fonds propres, la restauration – dont le
montant est impossible à déterminer à
l’heure actuelle – sera subsidiée, le fort
étant classé. La Wallonie prendra 60 %
des travaux en charge, la Province pourrait en subsidier 20 %. La Ville devrait
donc encore financer un cinquième de la
facture finale, qui risque d’être assez lourde. À moins que le fort ne soit reconnu
comme mémorial, au même titre que celui de Breendonk. Là, c’est le Fédéral, les
Communautés et Régions qui prendraient le chantier en charge. « Mais
pour cela, il faut établir qu’il s’agit d’un
lieu historique, de mémoire et présentant
un intérêt culturel, ajoute l’échevin. Nous
travaillons sur ces aspects en organisant
des expositions et des spectacles sur le site. » À terme, la décision reviendra au
gouvernement fédéral. « Nous enverrons
un dossier à la Défense nationale une fois
l’étude terminée ».
La désignation d’un bureau d’étude est
un premier pas, mais même dans le meilleur des cas, la restauration ne sera pas
lancée avant des années. Comme la collégiale, le fort pourrait alors être bardé
d’échafaudages durant des décennies. ■
A-C.D.B.
LA VILLE DE HUY A DÉSIGNÉ le bureau d’études ArcoPlan pour plancher sur la rénovation du fort © THIENPONT
Tilff / Infrabel s’étonne de la volonté politique de reconstruire un ouvrage à l’ identique
Culture
Quel pont à Esneux ?
Un tout nouveau
prix littéraire
est né : le « Prix
Paris-Liège »
s’étonne de la position du
ministre wallon des Transports puIblics,nfrabel
Carlo Di Antonio (CDH), sur le
dossier du pont de Tilff (commune
d’Esneux, province de Liège). Lors
d’une rencontre avec la population, samedi, celui-ci a affirmé sa volonté de reconstruire un pont à l’identique alors
que son prédécesseur, Benoît Lutgen,
privilégiait sa suppression.
Le pont de Tilff, instable, a été démoli en 2005 et remplacé par une structure provisoire. Depuis des années, deux
théories s’opposent : sa reconstruction
à l’identique ou son remplacement par
une rocade de contournement qui supprimerait trois passages à niveau particulièrement dangereux. « Depuis février 2009, les trois acteurs concernés
– le Service Public de Wallonie, la commune d’Esneux et Infrabel – se sont accordés sur l’absolue nécessité de jumeler le remplacement du pont provisoire
avec la suppression de trois passages à
niveau répertoriés parmi les 200 les
plus dangereux de Belgique », a fait savoir mardi Infrabel dans un communiqué. Infrabel s’étonne dès lors d’apprendre qu’une décision contraire est
aujourd’hui concrètement envisagée,
balayant les efforts consentis depuis
plusieurs années afin de trouver une so-
’est en collaboration avec l’Université de Liège, l’Académie Royale des
C
Beaux-Arts, l’Académie Royale de Langue et de Littérature française et le soutien de la Ville de Paris que la Ville de
Liège a lancé hier un tout nouveau prix
littéraire, le « Prix Paris-Liège » qui sera
décerné pour la première fois en 2012.
Le prix, qui attribuera une somme de
10.000 euros, offerte par la Ville de Liège, à son lauréat, récompensera chaque
année un essai original en sciences humaines, écrit en langue française et publié au cours de l’année précédant immédiatement celle de la remise du prix.
Par « essai », il faut entendre, précise
le règlement du prix, « un ouvrage de réflexion théorique et critique destiné à un
public large et non nécessairement spécialisé. »
LE PONT DE TILFF, instable, a été démoli en
2005 et remplacé par
une structure provisoire.
Du provisoire qui s’éternise et qui exaspère les
riverains. © ELODIE LEDURE
lution technique et environnementale
garante de sécurité. Une suppression
partielle (2 des 3 passages à niveau) ne
pourrait se faire qu’au terme de nouvelles études, prolongeant d’autant les ris-
ques d’incidents avec d’imprudents
usagers de la route, estime encore Infrabel.
La convention de 2009 liant le SPW,
Infrabel et la commune pourra-t-elle
être modifiée ? « J’ai demandé une
analyse juridique afin de voir si elle est
contraignante juridiquement ou moralement », avait commenté samedi le ministre Di Antonio. ■
J. S (avec b)
Blegny / Caserne de Saive : un ensemble immobilier de 13,5 millions d’euros
La commune rachètera d’abord les forêts
préviens : le conseil commudu 29 mars prochain risque
Jd’êtreenalvous
l’un des plus importants de toute la législature ! » Marc Bolland,
bourgmestre de Blegny, s’attend à
une séance quelque peu agitée, ce soirlà. Et pour cause : le dossier du rachat
de la caserne de Saive sera pour la première fois inscrit à l’ordre du jour.
Si la commune n’avait jamais caché
son intention de devenir propriétaire
du domaine militaire, elle n’avait pas
www.lesoir.be
13/03/12 19:53 - LE_SOIR
encore eu l’occasion – concrète – de
parler gros sous. Treize millions et demi d’euros, exactement, divisés en
trois lots (10,9 millions pour les bâtiments, 2,4 millions pour les prairies
et le stand de tir et 200.000 euros enfin pour la forêt).
Un montant que le mayeur estime
bien trop élevé (Le Soir du 8 mars).
Mais en signe de bonne volonté, il proposera tout de même aux conseillers
communaux de racheter le lot 3 – à sa-
voir les forêts – au prix demandé. Sur
fonds propres (les caisses communales disposent d’un bas de laine d’1,5
million d’euros.) Cela revient à 2,6 euros du mètre carré. « C’est un peu plus
que le prix du marché. Mais cela nous
permettra d’avancer dans ce dossier et
d’atteindre l’un de nos objectifs, à savoir préserver le poumon vert du village. Et ce qui est pris n’est plus à prendre », détaille le bourgmestre.
Qui garde en tête son second objec-
tif, à savoir devenir propriétaire de
l’intégralité du site. À condition d’obtenir un léger rabais. « Pour le stand
de tir, nous essayons de trouver un
partenaire, car la commune n’en aura
pas l’utilité. Quant aux bâtiments,
nous pourrions peut-être proposer à
la Défense une autre manière de diviser le lot. »
Marc Bolland n’en dira pas plus : il
dévoilera son plan complet pour la caserne le 29 mars. ■
M. Gs
Un jury… liégeo-parisien
C’est un jury international composé
de nombreuses personnalités illustres
des mondes académique ou littéraire
tant de Liège que de Paris, jury présidé
cette année par le journaliste et écrivain
français Jean-François Kahn, qui statuera sur le choix du lauréat au terme de
deux délibérations, l’une à Paris et l’autre à Liège.
Les critères d’attribution du prix seront « la qualité d’écriture, la pertinence
scientifique des idées développées et l’originalité du thème abordé ». Vingt ouvrages seront sélectionnés chaque année,
présentés par les éditeurs ou par des
membres du jury.
Cette année, le jury délibérera les 10 et
17 septembre et le prix sera attribué le 18
septembre à Liège.
Pour l’échevin de la Culture Jean-Pierre Hupkens, la création de ce prix « conforte le statut de ville culturelle de Liège » tandis que, dans un message envoyé
à l’occasion de la présentation du prix, le
maire de Paris Bertrand Delanoë estime
qu’il « participe à renforcer les liens entre Paris et la deuxième plus grande ville
de Wallonie, à laquelle nous lie une déjà
longue amitié ». ■
P. Mo.
2LG
du 14/03/12 - p. 19