Juin 2008 / Numéro 70

Transcription

Juin 2008 / Numéro 70
Out of Africa
Retour de vacances
avec la Rega
Magazine des donateurs de la Garde aérienne suisse de sauvetage
Numéro 70, juin 2008
1414
Sommaire
4 Dossier
Out of Africa : voyage de retour à bord d’un jet de la Rega
Des vacances en Tunisie brutalement interrompues par un accident au
bord de la piscine. Victime d’une mauvaise chute, une Suissesse est opérée sur
place avant le rapatriement en Suisse pour la suite du traitement.
9 Interview
Olivier Seiler, médecin en chef de la Rega, raconte les missions à l’étranger
« En optant pour des transports combinés, on économise de l’argent. »
10 Au cœur d’une base
La base d’intervention d’Erstfeld :
un appui essentiel au cœur de la Suisse primitive
La Rega fête 25 ans d’interventions dans le canton d’Uri.
13 Partenariat
La Société Suisse de Sauvetage (SSS)
donne naissance à la Rega
La Rega entretient des liens historiques étroits avec la SSS
depuis 1952.
14 Mission de sauvetage
Deux fillettes de 10 ans donnent l’alerte
Elles sont redescendues toutes seules dans la vallée pour alerter les secours :
le père de Lili, blessé, ne pouvait plus marcher.
16 Poster
Zoom sur la centrale d’alarme de la Rega, opérationnelle 24h sur 24.
Au cœur de l’action, elle coordonne l’organisation des transports de patients.
18 Les coulisses de la Rega
Les hélicoptères de la Rega sont bimoteurs depuis plus de 15 ans.
19 Portrait
21 Mini SPICK
22 Rétrospective
« Ils étaient surpris que je sois encore en vie »
Après une chute de 100 mètres en Patagonie, un alpiniste de 20 ans
est rapatrié en Suisse par un jet ambulance Rega.
24 En bref
25 Service donateurs
27 Invité : Jean-Charles Simon
28 Histoire
Du vélo volant à l’hélicoptère de sauvetage moderne
Incroyable : l’histoire de l’hélicoptère a plus d’un siècle.
32 Prévention
La sécurité ne prend pas l’eau !
Couverture :
Enfin à la maison
Le « Challenger » de la Rega atterrit
à l’aéroport de Zurich-Kloten.
2
0844 834 844
Le numéro d’appel des donatrices et donateurs
Pour joindre la Rega : voir page 25
Editorial
Conseil de fondation de la Rega :
Albert Keller*, président,
Uitikon Waldegg ;
Franz Steinegger*, vice-président,
Flüelen ;
Markus Reinhardt*, Dr en droit,
Coire ;
Paul Maximilian Müller*, Berne ;
Prof. Daniel Scheidegger*,
Arlesheim;
Anne Ormond-Ronca, Denens ;
PD Dr Adrian Frutiger, Trimmis ;
Charles Raedersdorf, Köniz ;
Ulrich Graf, Pfäffikon (SZ) ;
PD Roland Müller, Dr en droit,
Staad ;
Dr Andreas Berger, Merlischachen ;
Michael Hobmeier, Bäch ;
Bruno Jelk, Zermatt ;
Daniel Biedermann, Berne
(représentant de la Croix-Rouge
suisse)
(* = membres du comité directeur)
Direction:
Ernst Kohler, président ;
Dr Carlo Höfliger, médecin-chef ;
Andreas Lüthi, chef des finances
Impressum No 70 / juin 2008
Magazine des donateurs
de la Garde aérienne suisse
de sauvetage (Rega)
Parution semestrielle,
Tirage : 1,480 million
Rédaction : Thomas Kenner
(rédacteur en chef), Gery Baumann,
Maria Betschart, Walter Stünzi
Édition française :
CRS, Service de traduction, Berne
Édition italienne :
Gabriella Broggi, Lugano
Photos : P. Lewis (couverture) ;
Ch. Perret (p. 2, 3, 4, 5, 6, 7, 9,
18, 25, 32) ;
Foto Fabry (p. 2, 15) ;
C. Schmidheiny (p. 2, 23) ;
R. Walker (p. 10) ;
R. Bösch (p. 11) ;
Tourist Info Uri (p. 11) ;
L. Gähwiler (p. 14) ;
T. Kenner (p. 19) ;
G. Baumann (p. 22) ;
P. Henriod (p. 27) ;
F. Engesser (p. 31)
Direction de production :
tutto fatto, Zurich
Graphisme :
Alex Demarmels, Thalwil
Éditeur :
Service de presse Rega,
case postale 1414,
8058 Zurich-Aéroport,
www.info.rega.ch,
compte postal 80-637-5
Litho : Sota AG, Zurich
Impression : Weber Benteli,
Bienne
Publicité : Kretz AG, Verlag und
Annoncen, 8706 Feldmeilen
Reproduction : avec indication
des sources
Chère donatrice,
Cher donateur,
Ernst Kohler
Victime d’un accident grave ou tomber subitement
malade durant un séjour à l’étranger : ces coups du
sort peuvent vite prendre une ampleur dramatique
pour les personnes touchées et leur entourage. Notre
système de rapatriement dans le monde entier jouit
d’une excellente réputation grâce à nos avions ambulances, véritables « unités de soins volantes ». Des
compagnies d’assurances nationales et étrangères
font appels à nos services, tout comme les Suisses en
difficulté dans les 4 coins du monde…
Nous avons toutes les raisons d’être fiers de nos
missions de secours: depuis le début des vols internationaux de la Rega, il y a 50 ans, nos trois jets
ambulance de type Canadair CL 604 n’ont jamais été
autant sollicités. L’an dernier, ils ont accompli un total
de 4235 heures de vol et assuré 851 rapatriements de
personnes malades ou accidentées.
Cette tendance à la hausse perdure depuis des
années : les interventions dans des régions éloignées
augmentent et, avec elles, la durée moyenne des vols.
La spécificité de notre action tient au niveau élevé
de savoir-faire spécifique de nos équipages et à notre
capacité à gérer très rapidement des vols ambulances.
Notre longue expérience en la matière garantit la
qualité exceptionnelle de ces prestations.
Les moyens mobilisés par la Rega concourent à
un but unique : le bien des patients, lesquels peuvent
compter sur une prise en charge médicale optimale.
Si les ressources nécessaires sont disponibles, c’est
grâce à notre système d’affiliation unique au monde !
Chères donatrices, chers donateurs, chacun d’entre
vous contribue à maintenir la flotte de la Rega dans les
airs. Je vous remercie sincèrement pour votre précieux
soutien et vous souhaite une bonne lecture.
Ernst Kohler, Président de la direction
3
Dossier
Un rapatriement d’Afrique du Nord à bord du jet ambulance de la Rega
Des vacances de rêve en Tunisie
interrompues brutalement
Chaque année, Arlette Fässler s’offre un agréable séjour balnéaire avec
sa meilleure amie. Mais un accident, survenu le 11 septembre 2007, a
mis une fin abrupte à ces vacances de rêve en Tunisie. Opérée sur place,
la donatrice accidentée a ensuite été rapatriée en Suisse par la Rega.
Au cours de sa vie, Arlette Fässler a dû faire
face à divers coups du sort, mais elle a toujours
repris le dessus. Agée de 77 ans, cette Vaudoise
originaire d’Ecublens a perdu son mari il y a 15 ans,
alors qu’il venait tout juste de prendre sa retraite.
Depuis ce jour, elle assume seul le quotidien. Pour
échapper à la routine, elle s’offre depuis plusieurs
années deux semaines de vacances balnéaires
dans le bassin méditerranéen, en compagnie de sa
meilleure amie. Les deux femmes privilégient
l’arrière-saison, lorsque les grosses chaleurs sont
passées.
Septembre 2007 : leur destination est Hammamet, en Tunisie. Arlette Fässler et son amie y cou4
lent des jours heureux, comblées par la légendaire
hospitalité des Tunisiens. Les vacances sont reposantes, le temps file bien trop vite !
Une mauvaise chute au bord de la piscine
met un terme aux vacances
L’accident se produit trois jours avant le retour
en Suisse : après un bain rafraîchissant, Arlette
Fässler glisse et fait une mauvaise chute au bord
de la piscine. En proie à de vives douleurs, elle est
clouée au sol. Sa jambe, complètement tordue, est
brisée. Sa chute a occasionné une fracture ouverte sérieuse à la cuisse droite.
Dossier
À gauche:
Escale à Djerba où un deuxième patient
est transporté à bord.
À droite:
L’air chaud et humide de l’extérieur se condense
à l’intérieur de l’appareil. Vera Stucki et Dirk Piel,
médecin et infirmier Rega, ont comme les pieds
dans une nappe de brouillard.
Les secouristes arrivent rapidement sur les
lieux ; Arlette Fässler est conduite en urgence à
l’hôpital d’Hammamet.
La patiente est opérée sur place,
à Hammamet
Dans le cas d’une fracture ouverte, le risque
d’infection grave s’accroît d’heure en heure : un
rapatriement immédiat en Suisse n’est pas adapté
en raison du temps de transport.
Pour les médecins d’Hammamet, la nécessité
d’opérer la patiente sur place et au plus vite ne fait
aucun doute. Arlette Fässler se retrouve donc, le
jour même, en salle d’opération.
Deux jours après l’intervention couronnée
de succès, l’accident est annoncé à la centrale
d’alarme de la Rega, à l’aéroport de ZurichKloten. Après les clarifications d’usage et la
consultation des médecins tunisiens, il est décidé
le jour même de rapatrier la patiente en Suisse :
elle peut être transportée allongée sur un brancard
à bord d’un avion de ligne.
Au même moment, une demande de rapatriement de l’île de Djerba (située au sud de la
Tunisie) vers l’Europe est également en suspens ;
le chef d’opération décide alors en accord avec le
médecin de la Rega de combiner le transport des
deux patients. Cette solution permet de répartir
les coûts et s’avère judicieuse sur le plan économique. Avec un petit crochet par Djerba, Arlette
Fässler conserve un excellent souvenir de son vol
de retour à bord du jet ambulance de la Rega.
En Suisse, elle passera encore plusieurs semaines
à l’hôpital avant d’entamer une longue période de
rééducation.
Thomas Kenner
Dossier
« Out of Africa »
Les rouages d’un rapatriement
13:45
13:59
14:33
Pendant que la patiente est préparée au transport en ambulance à l’hôpital d’Hammamet, pour l’aéroport de Tunis, l’avion de la Rega met
le cap sur l’Afrique. À son bord, le médecin Vera Stucki et l’infirmier Dirk Piel effectuent les derniers préparatifs. La rampe de chargement
du « Challenger » est symbole de retour chez soi.
14:56
15:22
15:41
Après le décollage, l’avion de la Rega laisse la capitale tunisienne derrière lui pour se diriger vers l’aéroport de Djerba. À l’arrivée, les
formalités d’usage avec les autorités locales sont réglées, puis le deuxième patient est transporté à bord.
18:13
19:25
Outre la surveillance des patients et les soins, des dossiers sont également remplis pour chaque patient. Le médecin de la Rega Vera Stucki
y consigne les principales données médicales. Après un vol au-dessus de la Méditerranée, le premier patient est déposé à destination.
6
Dossier
La Rega dispose de trois avions ambulance de type Canadair CL 604 « Challenger ». L’année
dernière, cette flotte a accompli 4235 heures de vol : un record depuis la fondation de la Garde
aérienne de sauvetage ! L’appareil immatriculé HB-JRB est le jet utilisé le 14 septembre 2007
pour le transport combiné organisé depuis l’Afrique du Nord.
14:34
14:45
Avec précaution, la patiente est transportée à bord de l’avion de la Rega. L’équipe médicale n’est pas seule sur la brèche ; les pilotes
s’affairent eux aussi dans le cockpit. En dépit des données électroniques, les préparatifs de vol s’accompagnent toujours d’une certaine
paperasserie…
16:13
16:24
L’équipe médicale doit désormais s’occuper de deux patients. Une agréable température de 20 degrés règne à l’intérieur du
« Challenger », alors qu’une chaleur torride sévit sur le tarmac. L’air chaud et humide qui s’engouffre dans l’appareil à l’ouverture de la
porte se condense au sol et y forme une nappe de brouillard.
20:29
21:01
Déjà la nuit tombe, lorsque l’avion de la Rega met le cap sur Genève. La patiente de Tunis est débarquée à l’aéroport de Cointrin, d’où
elle sera conduite en ambulance à l’hôpital de Morges.
7
Interview
Rapatriements : avion ambulance de la Rega ou vol de ligne ?
Les transports combinés,
efficaces et économiques
La plupart des gens redoutent d’être victimes d’un accident ou de
tomber malade à l’étranger. Loin de chez soi, les questions relatives
à la prise en charge médicale sur place et au rapatriement dans son
pays prennent rapidement une ampleur dramatique. Entretien avec
le médecin chef de la Rega, le Dr Olivier Seiler, sur les différents types
d’intervention.
Il s’ensuit toutefois un processus de guérison
très complexe qu’il vaut généralement mieux accomplir en Suisse. Après une intervention de ce
type, un rapatriement effectué dans de bonnes
conditions joue un rôle important pour la suite, à
savoir la phase de rétablissement.
Olivier Seiler : « La guérison commence souvent avec
un rapatriement effectué dans de bonnes conditions. »
Un grave accident lors d’un séjour à l’étranger, voilà un cas classique pour la Rega. Que font
ses médecins pour aider de façon optimale les
personnes concernées ?
Notre tâche consiste en premier lieu à fournir
au patient un conseil médical par téléphone, à
l’assister et à le rassurer. Nous pouvons ainsi
trouver une solution judicieuse sur le plan médicosocial, en accord avec son état de santé. Pour y
parvenir, nous procédons de façon très systématique : le médecin de la Rega se met en relation
avec le médecin traitant sur place et il décide alors
si la prise en charge médicale primaire est assurée à l’étranger ou s’il convient d’organiser au
plus vite un rapatriement en Suisse. Un premier
traitement sur place est en effet parfois indispensable pour éviter complications et séquelles.
Souvent, c’est le facteur temps qui conduit
à mener une opération sur place, en général
presque en urgence, comme pour la touriste victime en Tunisie d’une fracture ouverte …
C’est exact, dans ce cas précis, il n’était
justement pas possible de retarder l’opération.
Normalement, le rapatriement des personnes
présentant ce type de diagnostic s’effectue à bord
d’avions de ligne. Quels sont les éléments qui ont
motivé le rapatriement de cette patiente à bord de
l’avion ambulance de la Rega ?
Dans ce cas précis, nous avons décidé d’opter
pour un transport dit combiné : cette solution
efficace et économique nous permet de rapatrier
dans le même avion plusieurs patients se trouvant
dans une même région. Les rapatriements à bord
de nos propres avions ambulance offrent évidemment des avantages indéniables, comme le fait
d’avoir un contrôle direct sur les missions. Ainsi,
nous ne sommes pas tributaires des horaires
de vol ou des disponibilités des compagnies
aériennes ; nous pouvons influencer le déroulement opérationnel de façon très directe. Nous
n’avons pas autant de latitude avec les transports
de patients effectués à bord de vols charter ou
de ligne.
En termes de coûts, quelle variante est la plus
intéressante ?
Au vu des tarifs élevés pratiqués en Europe,
les vols combinés s’avèrent une pratique intéressante en termes de coûts. Ils permettent de
réaliser des économies intéressantes.
En quoi consiste l’assistance médicale ?
Un médecin et un infirmier se trouvent toujours à bord de l’avion de la Rega, indépendamment de la gravité des cas. Les rapatriements à
bord de vols commerciaux sont effectués avec
l’assistance d’un médecin et/ou d’un infirmier en
fonction de l’état des patients.
Interview : Thomas Kenner
Un conseil
médical
24 heures sur 24
La gestion des urgences
médicales revêt une importance croissante. Les médecins de la Rega fournissent
24 heures sur 24 un conseil
médical aux patients séjournant à l’étranger sous diverses formes : prise de contact
avec les médecins sur place,
entretien avec les proches
ou encore organisation d’un
transfert interhospitalier
au lieu de séjour. Cette
assistance permet d’établir
s’il convient d’organiser un
rapatriement immédiat en
Suisse ou si une telle
mesure peut être différée,
voire si le patient est apte
à poursuivre son voyage.
La Rega apporte son soutien
jusqu’à la résolution de tous
ces points. Ce type d’assistance à distance peut
d’ailleurs durer plusieurs
jours.
En 2007, 2827 patients à
l’étranger ont fait appel à la
Rega ; 993 ont bénéficié
d’un rapatriement, ce qui
correspond à une hausse de
2,5 % par rapport à l’année
précédente. Dans 848 cas,
ces vols ambulance ont
été effectués avec le
« Challenger 604 » de la
Rega, souvent sous forme
de transports combinés.
En outre, 145 rapatriements
se sont déroulés sur des vols
de ligne avec l’assistance
d’un médecin et/ou
d’infirmiers de la Rega.
Le nombre des consultations
téléphoniques s’élève à
1834 en 2007 (contre 1704
en 2006) ; l’augmentation est
de 7,6 %.
9
Au cœur d’une base
Depuis 25 ans, la Rega exploite une base d’intervention à Erstfeld
Un appui essentiel au cœur
de la Suisse primitive
La base d’Erstfeld est toujours
prête à intervenir, même lors de
catastrophes naturelles.
En août 2005, elle a sauvé in
extremis le conducteur d’une
pelleteuse dans les eaux déchaînées
de la Reuss.
La Rega fête 25 ans d’interventions au cœur de la Suisse primitive.
La base de la Rega à Erstfeld, située en plein cœur du pays, est souvent
sollicitée pour des interventions dans les régions alentour.
Depuis novembre 1975 – époque à laquelle
Heliswiss effectue encore des sauvetages aériens
pour la Rega depuis sa base d’Erstfeld – Hans
Stocker, appelé Housi, est de la partie. Aujourd’hui encore, il travaille pour la Rega comme
secouriste et mécanicien. Il n’oubliera jamais son
premier sauvetage. En 1972, alors qu’il skie à
Bivio, un pilote d’Heliswiss le « cueille à froid »!
Après un transport de matériel, donc seul à bord,
le pilote a absolument besoin d’un assistant de
sauvetage aérien pour une intervention sur le
domaine. Sans attendre, Housi lui prête main
forte pour hélitreuiller un skieur grièvement
blessé. Cette première intervention en hélicoptère
marque le premier jalon pour sa carrière d’assis10
tant de sauvetage aérien, mécanicien puis secouriste.
« Liseli » : 17 ans de bons et loyaux services
Dès 1966, Heliswiss effectue les premiers
sauvetages aériens en Suisse centrale avec un
Bell 47 ; il s’agit généralement de randonneurs
accidentés. À partir de 1974, l’hélicoptère est
basé à Erstfeld et le nombre des interventions
progresse rapidement au fil des ans. La Rega
décide alors en 1978 d’utiliser à Erstfeld son
propre hélicoptère, une Alouette III immatriculé
HB-XFM. L’engin, affectueusement baptisé
« Liseli », est exploité par Heliswiss jusqu’en 1995.
Au cœur d’une base
Bernhard Russi, donateur du canton d’Uri
Allo, la Rega !
Autrefois, l’équipage d’un hélicoptère comprenait le pilote, un assistant de sauvetage aérien
et un guide de montagne. Si nécessaire, on passait
prendre le médecin à l’hôpital d’Altdorf. En
1980, la Rega engage son propre médecin et, trois
ans plus tard, un pilote et un assistant de sauvetage
aérien. La base de la Rega en Suisse centrale, appelée « Rega 8 », voit alors le jour le 1er mars 1983.
En juin 1991, les Uranais emménagent dans l’imposant immeuble près de l’entrée d’autoroute
d’Erstfeld. Depuis mai 1995, l’équipage effectue
ses interventions à bord d’un Agusta A 109 K2.
Une base de montagne à 460 mètres
au-dessus du niveau de la mer
Située à une hauteur d’à peine 460 mètres
au-dessus du niveau de la mer, « Rega 8 » est une
base de montagne classique. D’où l’éventail des
interventions : en été, elles portent essentiellement
sur des accidents de montagne et, l’hiver, sur des
incidents liés aux sports d’hiver. Outre les interventions sur des accidents de la circulation et liés
au travail, « Rega 8 » transporte également des
patients d’un hôpital à un autre. Au cœur de la
région alpine, la base est souvent sollicitée dans
d’autres régions.
Thomas Kenner
« Allo, ici Bernhard Russi ; je suis sur la route du col
de l’Oberalp, au-dessus du Moss, après le pont
ferroviaire. Venez tout de suite, SVP ! Un motocycliste,
plongé jusqu’à la taille dans un tas de fumier, est
sonné après sa chute spectaculaire. » Vingt minutes
plus tard, la Rega est sur place. Pour moi, cet été là était très particulier. Lors de
mes déplacements, j’étais souvent le premier témoin d’un accident et il me fallait
agir. Une semaine plus tôt, un motard m’avait dépassé à grande vitesse peu après
Albertville, en France. Il a percuté un îlot directionnel au moment de se rabattre,
a décollé du sol, fait plusieurs tonneaux et a atterri 100 m plus loin dans le fossé.
La police est arrivée sur les lieux 35 minutes après l’accident et a appelé une
ambulance. Le pauvre homme est décédé durant le transport.
Trois semaines après l’accident au col de l’Oberalp, j’ai vu une moto sans conducteur faire un vol plané par-dessus la route du col de la Furka. Fort heureusement,
le conducteur, retenu par la barrière, s’en est tiré avec une fracture du fémur.
« Allo, ici Bernhard Russi ; je suis sur la route du col de la Furka. SVP … »
Le motocycliste, choqué mais conscient, me signale qu’il préfère une ambulance,
n’étant pas donateur à la Rega. « Nous réglerons cela plus tard », lui ai-je répondu.
J’avais peur pour lui et ne pouvais rien faire ; je savais que nous étions engagés dans
une course contre la montre.
Dans ces deux cas, j’ai été soulagé lorsque la centrale de la Rega m’a confirmé
l’arrivée des secours.
Le numéro « 1414 » de la Rega est enregistré dans mon téléphone portable – par
chance en premier lieu pour pouvoir aider les autres. La tentation est grande – vu
le quadrillage exceptionnel du territoire par cette organisation de sauvetage – de
planifier une aventure hasardeuse, de prendre de plus grands risques ou d’entreprendre tardivement une randonnée en montagne, en se disant : « la Rega est là en
cas de pépins ! »
Conscient des risques, j’étudie d’encore plus près mes sorties de ski ou d’escalade.
Car le véritable aventurier est celui qui part et revient par ses propres moyens !
Bernhard Russi
L’idée d’excursion de la base de la Rega à Erstfeld
Découvertes passionnantes
sur la « haute route » du Schächental
Pour les membres de l’équipe de la base Rega à Erstfeld, les sentiers du Schächental valent
le détour pour une promenade.
Le domaine du Klausen fait partie des plus beaux paysages de cols montagneux de Suisse ! Le long
de la « haute route » du Schächental – col du Klausen, Ratzi, Bienne, de Ruogig à Eggberge – le paysage est fantastique avec des montagnes majestueuses et une flore extraordinaire.
À bord d’un confortable car postal, les passagers en partance de Flüelen sont déposés à l’arrêt
« Balm », au col du Klausen, via Altdorf et Bürglen. C’est ici, sur le sentier de grande randonnée
conduisant à Alp Heidmannegg, que commence la randonnée en altitude en direction d’Eggberge.
Les randonneurs et les cyclistes jouissent d’un panorama exceptionnel sur les sommets montagneux environnants de Clariden jusqu’à Uri-Rostock. Au pied des parois de roches calcaires des
Schächentaler Windgälle, le chemin monte et descend jusqu’à Alp Mettenen. De là, le sentier
remonte la vallée du côté exposé au soleil et passe au-dessus du Schächental jusqu’à Ratzi, puis
Bienne, en passant par Gisleralp et Weissenboden. De là, la promenade continue : Ruogig/Selez,
Fleschsee, puis Eggbergen d’où l’on peut admirer un panorama impressionnant sur le lac d’Uri.
Conseil : le parcours compte sept heures de marche ! Il est recommandé de planifier cette
randonnée sur deux jours. Les gîtes de montagne de Ratzi ou de Bienne proposent un
hébergement à un prix abordable.
tk
Pour plus d’informations : www.i-uri.ch
11
Partenariat
En 1952, la SSS donne naissance
à la Garde aérienne suisse de sauvetage
La SSS à l’origine
de la Rega
En Suisse, les adeptes de l’eau peuvent s’initier très tôt au
sauvetage en obtenant un brevet jeune sauveteur. La Rega
entretient des liens historiques avec la Société Suisse de
Sauvetage (SSS) puisqu’elle en est issue voilà 56 ans.
Club des brevetés
La SSS à l’origine d’une utopie
A l’occasion de son 75e anniversaire, la Société
Suisse de Sauvetage (SSS) recherche celles et
ceux ayant suivi un cours de brevet (brevet jeune
sauveteur ou brevet natation de sauvetage).
En effet, ces 75 dernières années ont réuni
quelque 430 000 personnes dans le cadre des
cours de sauvetage. Grâce à la SSS, la Suisse –
véritable « château d’eau de l’Europe » – est
devenue plus sûre d’année en année : les détenteurs de brevet y ont tous participé. C’est
pourquoi la SSS tient à fêter ce jubilé avec
eux pour leur témoigner sa gratitude et sa
fierté. Ces « brevetés » ont en effet contribué
à faire de sa vision fondatrice une réalité : une
Suisse où il se trouve (presque) toujours une
personne capable de sauver une vie de la noyade. En guise de remerciement, la SSS lance un
« Club des brevetés » réunissant les anciens
de la société. L’affiliation au club est gratuite
et sans engagement. Ce Club doit permettre de
belles retrouvailles, des échan-ges d’anecdotes
amusantes, la diffusion de photos-souvenirs…
Pendant toute l’année 2008, les brevetés du
Club sont invités à des événements locaux et
régionaux liés au jubilé ; l’occasion de faire
découvrir au public ces personnes qui apportent leur contribution à la sécurité aquatique
en Suisse.
La Rega doit bel et bien son existence à la Société Suisse de Sauvetage : il y a 56 ans,
un petit groupe de pionniers de la SSS rêve de rendre possible le sauvetage aérien –
conception encore utopique à l’époque. Le 27 avril 1952, les délégués de la SSS se
réunissent en assemblée au restaurant « Bären » à Douane, sur les rives du lac de Bienne.
Le Dr Rudolf Bucher, figure marquante du développement de la SSS pendant plus de
20 ans, s’engage pour la création d’une « filiale » de la société de sauvetage, spécialisée entièrement dans le sauvetage aérien. L’assemblée des délégués approuve – la Garde
aérienne suisse de sauvetage (GASS) est née. La Suisse devient ainsi l’un des premiers
pays doté d’une organisation de sauvetage aérien bien structurée.
Thomas Kenner
www.sss.ch
www.club-des-brevetes.ch
Difficile à croire: dans l’entre-deux-guerres, la Suisse a failli décréter une interdiction générale de baignade! En effet, peu de gens savent nager en 1933, année où
l’on recense près de 200 noyades ! La création de la SSS, le 9 avril 1933, vient donc
à point nommé. Elle s’est d’ailleurs immédiatement engagée pour que la population
apprenne à nager et pour assurer la formation de nageurs sauveteurs.
75 ans d’un succès extraordinaire
La SSS peut se féliciter d’un parcours exceptionnel : à ce jour, quelque 430 000
nageurs sauveteurs ont déjà obtenu leur brevet-I. Avec 27 500 membres actifs et 10 000
membres donateurs, la SSS fait partie – au même titre que la Rega – des plus importants membres corporatifs de la Croix-Rouge suisse. Les activités de la SSS sont
financées par des dons et des milliers d’heures de travail bénévol.
L’histoire de la Société Suisse de Sauvetage est remarquable : d’une timide petite
association au départ, elle est devenue aujourd’hui une institution indispensable dans
le monde de la prévention et du sauvetage suisse. La SSS a donc tenu à marquer d’une
pierre blanche ce jubilé en offrant à ses membres un logo spécialement créé pour
l’occasion, un nouveau site Internet et un calendrier regorgeant de manifestations et
d’activités. Mieux encore : la SSS a prévu d’inviter toute la population suisse à fêter
l’événement avec elle. La Rega adresse de tout cœur ses vœux de prospérité à celle qui
lui a permis de voir le jour !
13
Mission de sauvetage
Un sauvetage peu ordinaire
Deux fillettes de dix ans
donnent l’alerte
La montagne, les prairies verdoyantes, les torrents aux eaux cristallines, les gîtes rustiques dans
une nature intacte : un monde fascinant pour les enfants. Entreprendre avec eux une randonnée
de plusieurs jours dans un tel cadre permet de vivre une aventure unique. Se lancer dans un tour
en montagne avec des enfants représente aussi une lourde responsabilité. On imagine difficilement les rôles soudain inversés et des fillettes donner l’alerte pour secourir un père blessé…
Un vendredi de l’été 2007 : Thomas D., sa fille Lili et sa camarade Diane, quittent le refuge Terri (2170 m) pour redescendre dans
le Val Sumvitg. Depuis plusieurs jours, ils arpentent ensemble
l’Oberland grisonnais, dormant chaque soir dans un gîte différent.
Ce Berlinois, âgé de 40 ans, et les deux fillettes de dix ans se remémorent avec fierté leurs exploits sportifs durant ces vacances en
Suisse.
Elle trace alors les coordonnées sur une carte et les communique
par radio à la base Rega d’Untervaz. Peu après 16 heures, l’hélicoptère rouge et blanc atteint l’endroit situé au fin fond du Val Sumvitg.
Le bruit du rotor parvient de plus en plus distinctement à Thomas D.,
rassuré. Quelques instants plus tard, le sauveteur professionnel lui
apprend, à son grand soulagement, que l’alerte a bel et bien été
Pas de couverture réseau, le portable inutile
Vers onze heures, à une altitude de 1500 m, Thomas D. glisse,
tombe et se casse le pied. Son premier réflexe est d’allumer son
téléphone portable pour alerter les secours. Mais pas de chance, il n’y
a pas de couverture réseau. Il pense alors redescendre dans la vallée
par ses propres moyens. Il abandonne son sac à dos trop lourd au
milieu du chemin avec un message explicatif. Malgré deux béquilles
de fortune improvisées avec des branches, il réalise vite son impossibilité de marcher avec la douleur lancinante ressentie dans le pied
gauche. Il ne voit plus qu’une solution : les fillettes doivent partir
seules chercher de l’aide.
Les messagères descendent seules dans la vallée
Les fillettes étudient avec précision l’endroit où elles laissent
le père de Lili – au point de rencontre de deux ruisseaux, en amont
d’un pont, là où le sentier sort de la forêt – puis reprennent courageusement leur marche. Après trois kilomètres, le chemin débouche
sur une route. Les fillettes arrêtent la première voiture et relatent leur
mésaventure à la conductrice. Cette dernière tente de joindre la Rega
avec son téléphone portable, mais la communication ne passe toujours pas. Les enfants montent dans la voiture. Trois kilomètres plus
loin se profile enfin la première habitation, une petite auberge au
hameau de Val. Près de cinq heures se sont déjà écoulées depuis
l’accident. Les fillettes décrivent l’endroit à l’aubergiste; elle connaît
bien les lieux et comprend rapidement où se trouve l’accidenté.
Elle appelle alors la Rega.
Le pilote récupère le sac à dos…
L’annonce de l’accident parvient à 15 h 41 à la centrale d’intervention. Au bout du fil, Romy Scherler obtient un compte-rendu précis des événements décrits par les enfants à l’aubergiste grisonnaise.
14
Le médecin s’occupe du pied cassé du patient,
pendant que le pilote de la Rega récupère le sac à dos abandonné.
Mission de sauvetage
Retrouvailles en Allemagne : Thomas D., en compagnie de Lili et Diane
donnée par les fillettes et qu’elles se trouvent en sécurité. Tandis que
le médecin s’occupe de son pied cassé, le troisième membre de
l’équipage le libère d’un autre souci: récupérer son sac à dos laissé
plus haut sur le chemin. Avant même l’installation du blessé à bord
de l’hélicoptère, le pilote réapparaît avec le sac.
…les fillettes passent la nuit dans la famille du policier
Vers 17 heures, l’hélicoptère de la Rega atterrit à l’hôpital d’Ilanz
avec Thomas D. à son bord. Il souffre d’une fracture sérieuse et doit
être opéré. L’intervention ne peut toutefois avoir lieu de suite, son
pied est trop enflé. Une ambulance le conduit le lendemain dans une
clinique en Allemagne où l’opération sera effectuée ultérieurement.
Mais qu’est-il advenu des fillettes ? Un policier du canton des
Grisons est entre-temps allé les chercher à l’auberge de Val.
Conduites à l’hôpital d’Ilanz, elles peuvent enfin rendre visite à
l’accidenté. Comme ce dernier n’est pas en mesure de s’occuper de
ses messagères providentielles, le sympathique policier invite les
fillettes à passer la nuit dans sa famille. Lili et Diane raconteront
alors à ses enfants le récit animé de leurs péripéties! Le grand-père
de Lili les ramène le lendemain en Allemagne, la tête pleine de souvenirs de leur séjour en Suisse qu’elles ne sont pas prêtes d’oublier.
Gery Baumann
15
La centrale d’alarme de la Rega
Le centre névralgique du sauvetage a
La centrale d’alarme de la Rega,
véritable « Houston » du sauvetage aérien,
est installée au troisième étage du centre Rega,
à l’aéroport de Zurich-Kloten. Elle est en
alerte 24h/24 pour venir en aide par les airs,
en Suisse et à l’étranger.
Centrale d’alarme
1414
Centrale d’alarme Suisse
Permanence médicale
Cheffe d’opération Suisse
Organise les missions de
sauvetage et le transport de
patients en Suisse.
Envoie les hélicoptères Rega
et le personnel d’intervention
sur place dans des délais
très serrés.
Médecin
En contact permanent avec des
cliniques à l’étranger, le médecin a
pour rôle d’éclaircir la situation,
de décider du rapatriement et,
si oui, de ses modalités
(quand et comment).
Base de données d’intervention
(sur PC)
Montre simultanément à tous les
postes de travail la disponibilité des bases
d’hélicoptères :
■ disponibilité (prête à intervenir)
■ déploiement
■ vol vers le lieu d’intervention
■ sur le lieu d’intervention
■ vol vers l’hôpital d’accueil
■ à l’hôpital d’accueil
■ retour à la base
Système de communication
Indique le type d’appel entrant :
■ radio : canal R, canal E, canal K
■ numéro de téléphone 1414
Comprend une base de données
d’intervention pour :
■ les ambulances
■ la police
■ les hôpitaux
■ les services des pistes et de sauvetage
Système d’informa
géographique (SIG
Affiche les informations
nécessaires :
■ carte nationale jusqu’a
■ recherche de noms de
et lieux-dits
■ hôpitaux suisses
■ cabanes du Club Alpin
■ cartes panoramiques
domaines skiables
■ trajectoires de vol des
hélicoptères Rega
érien
Cheffe d’opération Étranger
Organise les rapatriements.
Forte d’une grande expérience dans
les relations avec les autorités
étrangères, elle est une interlocutrice
importante pour les patients
et leurs proches.
Dispatcher
Planifie le vol vers l’étranger.
Calcule le poids et la consommation de
kérosène en fonction des conditions de vent,
et fixe les escales des avions ambulance.
Se procure les droits d’atterrissage et les
autorisations de survol, tout en s’assurant du
ravitaillement des avions à l’étranger et de
leur préparation pour le retour.
+41 333 333 333
Dispatching
© Illustration: Alex Demarmels
Centrale d’alarme Étranger
ation
G)
s géographiques
au 1:25 000
e localités
n Suisse (CAS)
des
s
Mappemonde numérique
(Encarta)
Système d’intervention
et de coordination (EKOS)
Pour la localisation des lieux
de séjour des patients appelant
de l’étranger.
Pour la saisie électronique de toutes
les données d’intervention :
■ protocole d’intervention
■ diagnostic
■ mise à disposition des moyens nécessaires
■ préparation de l’intervention
■ mouvements aériens
■ données du patient
Système de communication
Indique le type d’appel entrant :
■ numéro de téléphone
+41 333 333 333
Base de données d’intervention sur
■ les assurances partenaires
■ les compagnies aériennes
■ les ambulances à l’étranger
■ les cliniques à l’étranger
Les coulisses de la Rega
La Rega s’expose
LIGA, Dietikon
28.5–1.6.2008
WEGA, Weinfelden
25–29.9.2008
Musée des Transports, Lucerne
12–13.7.2008
Olma, Saint-Gall
9–19.10.2008
Wufa, Wil
4–7.9.2008
Geoprotecta, Saint-Gall
13–15.11.2008
Sur notre site Internet, vous trouverez les lieux et les dates des
manifestations et des expositions auxquelles la Rega participe :
www.expo.rega.ch
Déménagement à la Rega
Hélicoptères Rega
Début mai 2008, la base Rega de Gsteigwiler (Oberland bernois)
a déménagé à Wilderswil, sur le site de l’ancien aérodrome
militaire d’Interlaken. Ce transfert permet de gagner de la place
et l’application des nouvelles normes de l’Organisation de
l’aviation civile internationale (OACI). L’étroite collaboration avec
la BOHAG (Berner Oberländer Helikopter AG) n’est pas affectée
pour autant. À Wilderswil, la Rega est locataire de la RUAG qui
est venue à bout des travaux de transformation, nécessaires
pour l’accueil d’une base, en un temps record.
Bimoteurs depuis plus de 15 ans
Dans les milieux spécialisés, l’annonce par l’Office fédéral
de l’aviation civile (OFAC) de l’alignement prévu de tous les
hélicoptères de sauvetage sur le modèle bimoteur, dès 2011,
fait grand bruit. Certains commentaires publiés dans la
presse ont critiqué ces nouvelles directives prétendant un
« danger pour le futur du sauvetage aérien en montagne ».
Ces réglementations sont, en réalité, un pas vers plus de
sécurité.
La Rega, pour sa part, est sereine. Il y a 20 ans, les nombreuses
missions nocturnes et les vols d’approche en zone urbaine – notamment au-dessus des hôpitaux – amènent la direction de la Rega à
privilégier la sécurité avant tout. Elle mise alors sur les hélicoptères
bimoteurs. Depuis plus de 15 ans, les hélicoptères de sauvetage Rega
ont deux turbines et ils sillonnent les airs jusque dans les hautes
Alpes ! Rares sont les cas extrêmes, en très haute altitude, exigeants
un hélicoptère de transport monomoteur plus léger.
Rega : interventions de sauvetage exclusivement
Le problème de cette nouvelle réglementation est lié aux
« exploitations mixtes », c’est-à-dire aux entreprises d’hélicoptères
alliant vols commerciaux (transports de matériel notamment) et vols
de sauvetage. En effet, comme les vols de transport exigent des
monomoteurs légers, l’exploitation d’une machine bimoteur uniquement pour les sauvetages est trop chère, donc pas assez rentable.
La Rega s’est toujours consacrée aux activités de sauvetage : ses
hélicoptères servent exclusivement aux vols de sauvetage et aux
transports de patients. Rien de lucratif derrière sa mission, sauver
des vies. Les priorités sont ailleurs : équipement médical spécialisé,
disponibilité permanente et, précisément, sécurité aérienne. La Rega
va continuer de miser sur les hélicoptères deux turbines même en
montagne, comme chez tous nos voisins et en conformité avec les
normes suisses et européennes.
Walter Stünzi
18
La Rega à l’EURO 2008
Depuis des mois, on ne parle plus que de l’EURO 2008 ! Ce grand
événement sportif, marqué par la venue de visiteurs de toute
l’Europe, est synonyme de fête, de grande animation dans les
stades et de rendez-vous pour les fans de foot. Bref, un moment
marquant et une chance pour la Suisse ! Revers de la médaille :
le risque élevé de blessure les jours de match. Durant ces jours
d’effervescence exigeant des mesures particulières, la Rega
assurera le transport rapide des blessés grâce à deux hélicoptères supplémentaires intervenant entre 16 h et minuit.
Envoyez une carte postale Rega
par Internet
Simple, rapide et personnel : réalisez votre propre carte postale
avec la photo Rega de votre choix, puis rédigez votre message.
La Poste l’imprime ensuite grâce à un procédé numérique ultramoderne et l’envoie par courrier A – sur papier glacé ! – à votre
famille et à vos amis dans le monde entier. Si les données sont
transmises jusqu’à 17 h en semaine (14 h le dimanche), la Poste
garantit la livraison en Suisse dès le lendemain.
www.card.rega.ch
Chiffres Rega 2007
Accédez aux chiffres-clés et aux
comptes annuels 2007 de la Rega
à l’adresse Internet :
www.2007.rega.ch
Portrait
La Rega assure elle-même la maintenance de ses hélicoptères
Premier commandement :
la sécurité
Disponibilité à toute épreuve pour Reini Gamma ! Membre de l’équipe
technique, il veille à la flotte d’hélicoptères de la Rega : elle doit être
toujours prête à décoller, de toute base en Suisse et à tout moment.
Toujours sur la brèche : peu avant l’interview,
notre interlocuteur doit accomplir une mission
d’urgence. L’hélicoptère de la base Rega de
Dübendorf vient de passer trois semaines et demie au centre Rega à l’aéroport de Zurich-Kloten
pour les travaux de maintenance périodiques.
À nouveau prêt à voler, il doit être ramené le plus
rapidement possible à sa base. En effet, l’appareil
de réserve utilisé pendant ce laps de temps par
l’équipage de Dübendorf est déjà attendu ailleurs !
Reini Gamma, 43 ans, encadre cet échange et en
profite pour discuter des ultimes détails avec
l’équipage. Une situation typique pour cet Uranais entré au service de la Rega voilà 18 ans, en
qualité de mécanicien sur aéronefs. Aujourd’hui,
il est à la fois suppléant du responsable de la
maintenance des hélicoptères et instructeur technique. Il doit souvent prendre des décisions rapides pour garantir la disponibilité de la flotte.
Sa présence sur l’une ou l’autre des bases de la
Rega est régulièrement requise.
Maintenance optimale pour les
opérations de secours
La Rega et sa disponibilité 24 heures sur 24
pour sauver des vies : ce credo nécessite des appareils parfaitement entretenus sur lesquels les
équipages puissent compter. Afin de satisfaire
aux exigences de sécurité, l’investissement est
important pour garantir l’application d’une réglementation complexe, édictée par les autorités
aéronautiques européennes et suisses.
Trait d’union entre législateur et technicien
Avec son supérieur, Curdin Capatt, Reini
Gamma est responsable de la planification et de
la réalisation des travaux d’entretien périodiques.
« Notre domaine est extrêmement réglementé »,
explique-t-il, « nous sommes le trait d’union entre le législateur et nos collaborateurs techniques
qui veillent à l’exécution consciencieuse des
travaux planifiés ». Avec une grande fierté et une
profonde estime, Reini Gamma parle des 18 employés techniques de la Rega chargés d’assurer la
maintenance des 13 hélicoptères de la flotte.
« S’ils ne sont pas en première ligne comme les
équipes d’intervention, leur travail est tout aussi
important pour le bon fonctionnement du sauvetage aérien. »
En matière de maintenance, les exigences
posées par les fabricants des appareils – Eurocopter et Agusta – et des turbines contribuent
aussi à l’exploitation optimale de la flotte. En plus
des manuels techniques, ils transmettent régulièrement des bulletins de service contenant les
modifications ou améliorations opérées.
Disponibilité permanente grâce aux
appareils de réserve
Les appareils de réserve permettent à la Rega
d’être toujours prête à intervenir depuis n’importe
quelle base. Avant l’envoi d’un hélicoptère au
centre Rega à Zurich-Kloten, un des appareils de
réserve est en effet mis à la disposition de la base
concernée.
Des efforts permanents sont réalisés à la Rega
en matière de formation et de perfectionnement
pour rester à la pointe de la technique. Des séjours
réguliers à l’étranger, pour Reini Gamma et les
techniciens, sont notamment organisés chez les
fabricants des hélicoptères et des turbines. Ce
ressortissant de Suisse centrale, domicilié dans
l’Oberland zurichois, utilise le temps qu’il lui
reste pour s’adonner à son hobby : faire voler son
modèle réduit d’hélicoptère, construit par ses
soins. « Là, je m’en tiens à aucun manuel d’entretien, je peux même fignoler des modifications
et les essayer en vol sans rien demander à personne » rigole le technicien qui se permet, durant ses
loisirs, de planter son appareil miniature de temps
à autre…
Thomas Kenner
Toujours sur la brèche :
les membres d’équipage sont
prêts à enfiler leur casque
à tout moment.
Reini Gamma est un intermédiaire
important entre les pilotes
(à g. le pilote en chef Heinz
Leibundgut) et les techniciens
(à dr. Andreas Haefele).
Informations sur l’aviation
et ses professions :
www.svfb.ch
www.ofac.admin.ch
www.orientation.ch
www.rega.ch
19
Mini-SPICK
Un ciel haut en couleur
Des fleurs rigolotes, des abeilles dodues, un cochon rose et d’autres ballons géants multicolores
égaient le ciel lors du festival de montgolfières. Un spectacle coloré, propulsé par de l’air chaud!
Un voyage au fil du vent
Un ballon est porté par le vent, dont il suit la direction. Celle-ci changeant suivant l’altitude, la tâche du
pilote consiste à choisir les courants les plus favorables à la course de sa montgolfière.
En général, une équipe au sol assure en
permanence un contact radio avec le
pilote et suit en voiture la trajectoire
du ballon. Une autre équipe se
tient prête à apporter son aide
lors de l’atterrissage.
Record!
Le plus grand ballon à air
chaud d’Europe appartient
au groupe aérostatique de
Vordemwald, sis en Argovie. Sa
nacelle peut accueillir 20 passagers.
Quant à son enveloppe, elle est aussi
grande qu’un immeuble de 18 étages.
à qui
o n jo u e !
V ie n s,
s vi te
lu
p
le
vo le
Concours:
Une offre
alléchante
Savais-tu …
Dans la boutique la plus
cool de la ville, Alina
voit une super offre: une
affiche dédicacée de son
groupe préféré, pour 110
francs, cadre inclus! Pour
l’acquérir, il lui faudrait
dépenser tout l’argent qu’elle a
reçu pour son anniversaire. Pour la
énième fois, elle refait ses comptes:
l’affiche coûte 100 francs de plus
que le cadre.
Quel est donc le prix du cadre?
Solution de la devinette:
Que vois-tu ici?
accourt
¢ Une fille ve
rs sa
en pleurant
it:
m
gé
et
e
mèr
dit
«Mon ami m’a
le.»
d’aller au diab
ère
Furieuse, sa m
c’est
rétorque: «Et
rs moi
justement ve
!»
s?
en
vi
que tu
¢ Une fourmi se
promène dans
un
pré. Soudain,
un
crottin lui tom
be
dessus. Deux
heures plus ta
rd,
elle se retrouv
eà
l’air libre. «Cro
tte!»,
peste-t-elle, «e
n
plein dans l’œ
il!»
snes nosiam al etuot sim snova suoN
.suossed sussed
Devinette
Solution du n° 69:
La ma re au x
gre no uil les !
Écris la réponse sur une carte postale et envoie-la
avant le 15 juillet 2008 à: Rega «Quiz», case postale,
1289 Genève Services Spéciaux.
Parmi les bonnes réponses, la Rega
tirera au sort dix participants qui
gagneront chacun un modèle réduit
d’un Eurocopter EC 145, d’une valeur
de 29 francs. Bonne chance!
L’hélico jaune vient de la base de Genève. Il s’agit d’un Eurocopter EC 135.
Les gagnants d’une horloge Rega télécommandée sont: Frédéric Corbaz,
1268 Begnins; Nicole Gloor, 1040 Echallens; Annemarie Jehli, 7205 Zizers;
Rupert Bürgin, 8055 Zurich; Matteo Gasparini, 6965 Cadro; Valeria Codiroli,
6584 Carena; Danny Del Don, 1226 Thônex; Urs Bächle, 4104 Oberwil; Hansueli
Soller, 9315 Neukirch-Egnach; Ramona Felder, 8752 Näfels
… que l’air se
refroidit avec
l’altitude? Son
refroidissement est
environ d’un degré par
centaine de mètres. Les
montgolfières volant à une
altitude variant de 1000
à 3000m, mieux vaut s’habiller
chaudement à leur bord, même si un
énorme «chauffage» se trouve
au-dessus de la tête des passagers.
Le magazine futé
des écoliers
suisses – depuis 1982
Rétrospective
Chute de 100 mètres en Patagonie
« Ils étaient surpris
que je sois encore en vie »
Christian Schmidheiny est un miraculé. Parti en Patagonie (Chili) en janvier 2007, ce jeune habitant du Rheintal a dévissé de plus de 100 mètres sur la paroi presque verticale de l’Aleta del
Tiburón. Son sauvetage a nécessité une intervention sans précédent. Une semaine plus tard,
la Rega le rapatrie en Suisse, grièvement blessé. Aujourd’hui, Christian a totalement récupéré.
Sa plus grande passion – escalader des parois rocheuses à pic – est restée intacte.
Une fois remis, il a repris
l’entraînement : dans la salle
d’escalade, les chutes éventuelles
sont un moindre mal.
22
Rétrospective
Les muscles tendus jusqu’au bout des doigts, le regard concentré sur le mur : dans un mouvement unique et régulier, sa main
blanchie par la magnésie saisit la prise colorée au-dessus de lui. Son
corps glisse vers le haut, comme tiré par un fil invisible – Christian
Schmidheiny, 20 ans, a repris l’entraînement dans la salle d’escalade
située près de son domicile, dans le Rheintal saint-gallois. Il évolue
au-dessus du matelas moelleux qui amortirait sans problème toute
chute éventuelle. Cela n’a malheureusement pas été le cas lorsqu’il
a dévissé de plus de 100 mètres en janvier 2007, lors d’une expédition en Patagonie.
Collecter des pierres pour l’Université de Lausanne
Dans le cadre d’un projet scientifique mené par le Club Alpin
Suisse (CAS) en collaboration avec l’Université de Lausanne,
Christian est sélectionné avec onze jeunes alpinistes pour aller
collecter des échantillons de roche dans le Parc National chilien de
Torres del Paine, sur les parois de granit hautes de 1000 mètres.
Les jeunes grimpeurs sont alors accompagnés de guides et de
géologues suisses expérimentés.
Christian quitte l’Amérique du Sud à bord du jet ambulance
HB-JRA. Environ 18 heures plus tard, après des haltes au Brésil et
au Cap-Vert, l’avion atterrit en Suisse. Une ambulance conduit alors
Christian à l’hôpital cantonal de St-Gall.
Digérer les événements
« Comme je me souviens ni de ma chute ni des jours suivants,
je ne souffre d’aucunes séquelles comme des cauchemars ou des
crises d’angoisse », explique le jeune miraculé. Les visages préoccupés des membres de l’expédition et des médecins de Punta Arenas
qui lui ont portés secours cette nuit-là, il ne saurait les reconnaître
sans avoir visionné le documentaire tourné sur l’expédition. Aujourd’hui, il a entièrement récupéré et brillamment réussi son diplôme
de polymécanicien. Il s’investit également avec enthousiasme au
sein du CAS ainsi que dans l’association de gymnastique et le corps
de sapeurs-pompiers de son district. L’hiver dernier, il a intégré
l’école de recrues d’Andermatt où il suit une formation de spécialiste de la montagne. Nourrit-il d’autres rêves ? Ses yeux brillent en
répondant : « Un jour, je retournerai à Torres del Paine pour retenter
l’ascension de l’Aleta del Tiburrón », en empruntant la voie ouverte
par les membres de l’expédition qui porte aujourd’hui son nom.
Pour y parvenir, il continue de s’entraîner, en plein air et sur les murs
artificiels de sa salle d’escalade.
Gery Baumann
Le DVD « L’envol », consacré à l’expédition en Patagonie,
est disponible sur la boutique en ligne du CAS : www.sac-cas.ch
Un sauvetage difficile sur la paroi à pic pour les membres
de l’expédition suisse
Christian Schmidheiny (à droite) pendant l’ascension de la paroi,
avant l’accident
Le drame se produit le 7 janvier 2007 tard dans la soirée : en
redescendant en rappel du sommet de l’Aleta del Tiburón (aileron de
requin), Christian dévisse de plus de 100 mètres après une fausse
manipulation avec la corde. Grièvement blessé dans sa chute, il
reste suspendu à une corde fixe. L’incident se déroule sous les yeux
d’un des guides et de deux de ses camarades ; ils ne pensaient pas
le retrouver vivant.
Intervention spectaculaire – rapatriement
en jet ambulance de la Rega
Dans ce lieu reculé – sans réseau téléphonique et en pleine
nuit – les membres de l’expédition suisse réussissent à sauver le
blessé dans une intervention délicate et à lui prodiguer les premiers
soins. Des secouristes du camp de base ont entre-temps rejoint une
pension, après plusieurs heures de descente, d’où ils donnent l’alerte.
Le lendemain matin, vers 10 heures, un hélicoptère de sauvetage
chilien transporte le patient à la clinique de Punta Arenas, située
300 kilomètres plus loin.
Plongé dans le coma, Christian passe plusieurs jours aux soins
intensifs. En plus des blessures graves au visage et à la tête, il souffre
de nombreuses fractures. Une fois le diagnostic posé, divers traitements chirurgicaux suivent. Les médecins locaux s’entretiennent
chaque jour avec les médecins de la centrale d’intervention de la
Rega, à Zurich-Kloten. Il s’agit de déterminer le moment opportun
pour un rapatriement en Suisse. Cela est enfin possible le septième
jour : entouré de l’équipe médicale de la Rega arrivée sur les lieux,
Point de chute
23
En bref
15 000 heures de vol, une vie
Le goût du risque en altitude
L’ancien pilote de la Rega Toni Lötscher relate, dans
son ouvrage « Rettungspilot », les histoires incroyables
mais aussi dramatiques vécues durant ses 30 années de
vol de sauvetage. Il raconte les difficultés induites par
le vent et les conditions météorologiques ainsi que
les défis auxquels un pilote d’hélicoptère se confronte
lors d’interventions en montagne. Il explique également
l’évolution des techniques de sauvetage et la manière
dont le pilote utilise son engin pour sauver des vies.
Le tout, en témoignant des destins et drames humains
dont il a été le témoin. Au cours de sa carrière insolite de
pilote de sauvetage, il a effectué plus de 15 000 heures de
vol : une sacrée performance !
Les alpinistes : des héros, des aventuriers, des sportifs ou plutôt des inconscients ? Est-il plus risqué de se lancer dans un circuit de l’extrême ou de
faire de la randonnée ? A l’occasion du 150e anniversaire de la 1re ascension
de l’Eiger, l’exposition « Parois et audaces » au Musée alpin suisse de Berne
interroge sur les risques de l’alpinisme et la motivation de ceux qui pratiquent
cette activité, d’hier à aujourd’hui.
Rettungspilot, Toni Lötscher,
1re édition 2007, 132 pages,
plus de 70 photos, relié,
35 CHF, en librairie ou sur le
site www.t-loetscher.ch
Disponible en allemand
et en anglais.
Exposition « Parois et audace » au Musée alpin suisse
« De l’avis même des habitants de la vallée, le sommet de l’Eiger est inaccessible.
L’arête est découpée de manière si escarpée et les chutes sont si dangereuses qu’il est
impossible de songer à s’y risquer », déclarait l’alpiniste Gottlieb Studer en 1850.
Pourtant, huit ans plus tard, l’Irlandais Charles Barrington réussit cette ascension avec
l’aide des guides Christian Almer et Peter Bohren, de Grindelwald. En revanche, la face
nord qui se dresse presque à la verticale, haute de 1800 mètres, est longtemps restée
invaincue. En 1938, suite à plusieurs tentatives à l’issue tragique, une cordée germanoautrichienne (Anderl Heckmair, Ludwig Vörg, Fritz Kasparek et Heinrich Harrer) se
hisse au sommet, après une ascension de plusieurs jours. Aujourd’hui encore, l’Eiger
invite à relever des défis : le 13 février 2008, le Suisse Ueli Steck, grimpeur de l’extrême,
a gravi la voie Heckmair de la face nord de l’Eiger en 2 heures 47 minutes et 33 secondes,
améliorant de plus d’une heure son propre record de l’an dernier !
De la conquête des sommets au record de vitesse
Les premiers alpinistes grimpaient avec de simples chaussures munies de quelques
clous, s’assurant par de fines cordes de chanvre. Si le pire arrivait, ils avaient peu
d’espoir d’être sauvés. Depuis, l’équipement, tout comme les méthodes de grimpe et de
sauvetage se sont perfectionnés. Aujourd’hui, un grand nombre de grimpeurs se tirent
de situations qui autrefois auraient coûté la vie ; notamment grâce aux efforts inlassables de la Rega et du CAS. Toutefois, le risque est présent à tout instant pour les grimpeurs de l’extrême, les alpinistes et les randonneurs. La quête incessante de nouveaux
itinéraires et de records spectaculaires, l’envie de se mesurer à l’inconnu, de sonder ses
limites et de prendre des risques ; voilà les types de rapports que les passionnés de
montagne entretiennent avec elle. Le manque d’expérience, une connaissance insuffisante des dangers ou de brusques changements climatiques peuvent – malgré le GPS et
des équipements high-tech – transformer une simple sortie en montagne en entreprise
périlleuse.
L’alpinisme, une discipline en mutation
L’alpinisme a beaucoup évolué. À l’occasion du 150e anniversaire de l’escalade
de l’Eiger, le Musée alpin suisse de Berne puise dans sa collection d’équipements
d’alpinisme originaux, de photos fascinantes, de citations et de récits pour mettre en
lumière cette évolution. Pourquoi les alpinistes pratiquent cette discipline et comment
gèrent-ils le risque ? L’exposition y répond et permet de comprendre l’histoire de
l’alpinisme depuis le dernier quart du XIXe siècle. Elle présente notamment des photographies historiques de guides de montagne, de cordées, de refuges, d’arrivées au sommet mais aussi de sauvetages. Elles sont accompagnées d’interviews et de films. Le plus
ancien montre les sauveteurs récupérant le corps sans vie de Toni Kurz, en 1936, tandis
que les plus récents présentent les techniques actuelles des grimpeurs de l’extrême.
Ariane T. von der Weid
www.alpinesmuseum.ch
24
Donnez votre sang,
sauvez des vies
Avec ou sans Euro 2008, le Service de transfusion
sanguine CRS a besoin de donateurs en juin 2008 !
Chaque jour, les hôpitaux suisses sollicitent quelque
1300 poches de sang. Donnez votre sang pour éviter la
pénurie cet été ; le sang collecté se conserve 47 jours
maximum. La Journée mondiale du don du sang a lieu
le 14 juin prochain. www.transfusion.ch
Martigny
Musée et chiens
du Grand St-Bernard
Il y a 950 ans, saint Bernard fonde l’hospice du GrandSaint-Bernard. Les chanoines élèvent alors des chiens
saint-bernard pour le sauvetage. De nombreuses histoires racontent des sauvetages légendaires comme celle
du saint-bernard Barry qui, voilà 200 ans, aurait sauvé
la vie de 40 personnes dans la neige! La nouvelle a fait
le tour du monde. Martigny consacre un musée aux précurseurs à quatre pattes de l’hélicoptère de sauvetage.
www.musee-saint-bernard.ch
Bien préparer sa randonnée
en montagne
Chaque année, 6500 randonneurs sont accidentés dans
les montagnes suisses ; une trentaine y laissent leur vie.
Le bpa (Bureau de prévention des accidents) donne de
précieux conseils pour rentrer de randonnée sain et sauf.
Les statistiques du bpa sont sans appel : c’est la randonnée – plus que l’escalade ! – qui occasionne la majorité des accidents en montagne. L’organisme diffuse
la publication « Randonnées en montagne », véritable
mine de conseils pour préparer sa randonnée, s’équiper
et adopter les bons réflexes. Elle peut être commandée
gratuitement sur http://shop.bpa.ch
Service donateurs
Comment joindre la Rega ?
1414
Le numéro d’urgence
de la Rega pour
les opérations de
sauvetage en Suisse
+41 333 333 333
Le numéro d’alarme
de la Rega pour
les urgences à l’étranger
Transports d’animaux dans les Alpes
L’Aide suisse aux montagnards (ASM) et la Rega poursuivent, depuis des années, une étroite collaboration dans le
cadre du transport aérien d’animaux blessés, malades ou
morts dans les régions alpines. L’agriculture de montagne
peut continuer à compter sur cette aide précieuse en 2008.
Tél. 0844 834 844
Fax 044 654 32 48
www.rega.ch ou
www.info.rega.ch
La centrale des donateurs
pour toute question sur
l’affiliation, les changements d’adresse,
les modifications d’état civil,
etc.
Tél. 0848 514 514
Fax 0848 514 510
www.shop.rega.ch
La boutique Rega pour
les commandes
(voir milieu du magazine)
044 654 33 11
La centrale téléphonique
pour toute autre question
administrative
www.info.rega.ch
L’adresse utile pour
soumettre vos questions
par e-mail à la Rega
L’année dernière, la Rega a organisé 1059 transports héliportés
au profit de l’agriculture de montagne. C’est essentiellement des
vaches et des veaux blessés ou morts, à la suite d’une chute sur
un terrain accidenté ou d’un éboulement de pierres, qu’il a fallu
transporter par hélicoptère jusqu’à la prochaine route praticable.
Important : la carte familiale de donateur
Dans nombre de cas, seul l’hélicoptère permet d’opérer le sauvetage de ces animaux ! Cette prestation, importante pour l’agriculture
alpestre, génère des coûts qui représenteraient une lourde charge financière pour les paysans de montagne. C’est pourquoi la Rega et
l’ASM s’engagent ensemble depuis des années afin de proposer une
solution satisfaisante aux personnes concernées. Les propriétaires de
bétail titulaires d’une carte familiale de donateur (70 francs/an, idem
pour les célibataires) sont dégagés des frais d’intervention ! Pour
éviter de mobiliser les hélicoptères de la Rega requis pour les interventions urgentes liées aux personnes, les transports d’animaux sont
en général effectués avec les hélicoptères d’entreprises partenaires.
Indications relatives au transport de bétail en montagne
Numéro de la centrale d’alarme pour les transports de bétail 044 654 32 70
Evitez aux animaux toute souffrance inutile
Le vétérinaire décide si l’animal blessé est apte ou non au transport aérien.
Suivant la nature des blessures, il convient d’abattre l’animal avant le transport
pour lui éviter des souffrances inutiles.
Les bêtes agressives ou piégées sont prises en charge uniquement en
présence d’un vétérinaire.
Évacuation de cadavres
Les animaux morts à l’écart de voies praticables sont évacués par les airs pour
des raisons de protection de l’environnement. Le bétail mort doit être signalé
à l’instance compétente de la commune alpine. Celle-ci donne ensuite le mandat d’évacuation à la Rega. Les cadavres doivent faire l’objet d’un marquage
aisément repérable.
Indications à communiquer à la centrale d’alarme de la Rega
● Propriétaire de l’animal : nom, prénom, adresse, n° de donateur Rega
● Marque auriculaire à 12 chiffres
● Personne de référence : responsable de l’exploitation d’estivage,
vétérinaire, vacher
● Lieu d’enlèvement, poids de l’animal, éventuels obstacles
● Lieu de transfert à proximité d’une voie praticable
La centrale des donateurs
très sollicitée
À l’occasion de l’appel au renouvellement des affiliations 2008,
les donatrices et donateurs ont eu pour la première fois
l’opportunité de consulter et de contrôler leurs données personnelles directement sur Internet. Cette nouveauté a rencontré un vif succès !
Lundi 28 janvier 2008 au centre Rega situé à l’aéroport de
Zurich-Kloten : les locaux de la centrale des donateurs sont éclairés
dès l’aube et les collaborateurs les plus matinaux commencent à
consulter le courrier électronique du week-end et à le classer en
fonction des priorités. Apparemment, le temps hivernal incite de
nombreux donateurs à se calfeutrer chez eux et à allumer leur
ordinateur… Ce lundi matin-là, plus de 3000 courriels et quelque
400 demandes électroniques d’affiliation sont adressés à la Rega
depuis la fermeture des bureaux vendredi soir ! Cette affluence s’est
poursuivie durant plusieurs jours, avec plus de 2000 courriels quotidiens pour la centrale. La Rega se réjouit de l’intérêt suscité et du
nombre de données enregistrées et modifiées par souci d’exactitude.
Merci pour votre collaboration et votre patience.
René Fritschi
25
Invité
La vie en vol
Aussi longtemps que remonte ma mémoire,
les hélicoptères ont toujours été pour moi des
engins fascinants. Et les rares fois où, dans ma
vie, j’eus le bonheur de monter à leur bord, pour
survoler les Alpes valaisannes ou pour découvrir
le Grand Cañon du Colorado, constituent des
souvenirs inoubliables.
Oserai-je vous avouer que cette attirance me
poussait à des comportements quelque peu infantiles, comme abandonner brusquement, toutes
affaires cessantes, mes invités en pleine conversation passionnée ou, pire encore, le lait sur le feu,
pour me précipiter sur ma terrasse au moindre
vrombissement annonciateur, pour me dévisser
la nuque dans l’espoir d’admirer quelques secondes un de ces superbes engins écarlates traversant le ciel.
Mieux, combien de fois me suis-je rendu à
l’aéroport de la Blécherette, uniquement pour les
admirer dans leur hangar, guettant l’instant d’un
éventuel décollage.
Bien sûr, comme beaucoup d’entre nous, il
m’était arrivé de rencontrer les hélicoptères de la
Rega fortuitement dans des circonstances plus
pénibles, quand, après un long temps bloqué dans
un bouchon sur l’autoroute, la vision d’un appareil en contre-bas de l’autoroute confirmait ce
que nous redoutions, la gravité de l’accident que
nous allions bientôt découvrir.
Alors, immanquablement, notre estomac se
serrait violemment en prévision d’images sans
doute horribles, nous nous jurions alors de passer
sans bouger la tête, le regard fixé sur la route,
mais la curiosité, ce bien vilain défaut, étant toujours trop forte, et nous ne pouvions nous empêcher de jeter ne fût-ce qu’un coup d’œil furtif
sur les tôles enchevêtrées…
Ce qui gâchait évidemment passablement le
plaisir de contempler la rutilante machine…
Bref, pendant longtemps, je considérai que la
Rega était une organisation très efficace dans
le transport des blessés et sans doute merveilleusement utile, mais pour les autres, parce que je
me croyais personnellement immunisé contre le
malheur.
Il fallut un voyage à Madagascar fin 2003
pour que mon opinion changeât quelque peu à ce
sujet. Et effet, dix jours après mon retour de trois
semaines passées dans ce magnifique pays, je
commençai à ressentir les symptômes d’une
mauvaise grippe, croyais-je, et un beau matin (?),
je tombai dans le coma.
La mauvaise grippe était en fait un palu
cérébral.
Je fus transporté immédiatement au CHUV
(même pas en hélicoptère, en simple ambulance !).
Mon état était tel, tous les organes vitaux si
touchés, que les médecins ne laissèrent que peu
d’espoir à ma famille. Néanmoins, ils se lancèrent
dans un traitement quasi désespéré qui s’avéra
pourtant efficace, puisque, quinze jours plus
tard, un peu à leur grande surprise et aussi, je
l’espère, au soulagement de mes proches, je repris
connaissance.
Commença alors pour moi une longue et lente
convalescence. Je quittai bientôt les soins intensifs, pour être transféré dans une chambre au
dixième étage.
Ma principale activité, entre les interventions
du physio, les prises de sang et les changements
de perfusions, consista alors, assis dans un fauteuil, à contempler le monde à travers la fenêtre,
fenêtre qui donnait directement sur l’héliport,
situé quelques étages plus bas.
Et c’est ainsi que pendant des jours et des
jours, je ne fis qu’observer à satiété d’innombrables atterrissages.
C’est exactement à cette période que la joie
enfantine de pouvoir admirer un hélico rouge,
s’est mélangé à la compassion confraternelle que
je me mis à éprouver pour celui qu’on transportait, qui s’en tirerait peut-être, grâce à la célérité
de la Rega et au talent des équipes du CHUV,
mais qui devrait avoir beaucoup de patience et de
ténacité pour espérer retrouver, un jour, une vie
dite normale.
Aujourd’hui, quand j’entends le bruit d’un hélicoptère, je me précipite toujours sur ma terrasse
pour le voir passer. Simplement, désormais, je fais
toujours une petite prière pour le passager allongé.
Jean-Charles Simon
Animateur à la radio suisse
romande (RSR), comédien
et metteur en scène,
écrivain, ancien conseiller
national PDC.
27
Histoire
La paternité de l’engin volant revient à Paul Cornu,
constructeur de vélos.
Plus de 100 ans de vol vertical
Du vélo volant
à l’hélicoptère de
sauvetage
Depuis 1957, la Rega fait intervenir des hélicoptères de
sauvetage. Elle a ainsi marqué la deuxième moitié de
l’histoire de l’évolution du vol humain à la verticale. Les
cinquante premières années ont, en revanche, été aventureuses et hasardeuses.
Léonard de Vinci, génie universel du XVe
siècle, est bien en avance sur son temps pour les
vols humains. Des esquisses de 1490 révèlent sa
vision d’un appareil volant à hélices verticales !
Deux rotors coaxiaux :
une idée de Léonard de Vinci
De Vinci a tenté, avec son helix pteron, de résoudre le problème de rotation incontrôlée de la
cabine au moment où les ailes se mettent à tourner. Le génie trouve une solution étonnamment
simple : il suffit de deux rotors coaxiaux pour
compenser les moments de rotation. Les essais
concluants réalisés sur des modèles miniatures
entraînés par un ressort lui confirment la possibilité d’une mise en pratique. La technique de
l’époque ne lui permet cependant pas une réalisation à l’échelle 1:1.
28
À Lisieux, près du Havre (France), Paul
Cornu – mécanicien de 26 ans – construit en 1907
un hélicoptère avec moteur à essence 24 CV,
à partir de pièces détachées de vélos. Il s’inspire
© Keystone
Un inventeur de vélos dans les airs
XVe siècle :
la société n’est pas
encore prête à saisir
les esquisses
visionnaires de
Léonard de Vinci.
© Branger/Getty Images
Histoire
du concept de Léonard de Vinci de 1490 suggérant deux rotors coaxiaux. Le 13 novembre, il
reste en vol à 30 cm du sol durant 20 secondes !
Rien d’extraordinaire? C’est pourtant le premier
vol en hélicoptère de l’histoire du vol aérien avec
un équipage à bord. L’idée de Léonard de Vinci
400 ans plus tôt est enfin mise en pratique.
Désormais l’homme peut évoluer dans les airs à
la verticale grâce à une hélice ; l’aventure peut
continuer.
Focke-Wulf 61 :
vol en salle dans la Deutschlandhalle
« Le professeur Focke et ses techniciens
s’amenuisaient à mesure que je m’élevais dans les
airs : 50 m, 75 m puis 100 m. J’ai ensuite lentement levé le pied de l’accélérateur ; l’ascension
s’est faite plus progressive jusqu’à ce que, finalement, je me stabilise. C’était indescriptible, grisant. Cela m’a fait penser au vol d’une alouette
qui, d’un léger battement d’ailes, s’élève audessus de champs ensoleillés. Je me suis dit
qu’enfin l’homme avait percé le mystère du vol. »
Avec ces termes enthousiastes, Hanna Reitsch,
pilote d’essai allemande, décrit son premier vol à
bord d’un Focke-Wulf 61.
Le Fw 61 est le premier hélicoptère présentant des caractéristiques de vol fiables. En juin
1937, il valut à l’Allemagne plusieurs records
mondiaux : 2439 m pour l’altitude, 1 h 20 pour la
durée de vol, 122 km/h pour la vitesse et 80 km
pour la distance parcourue. L’intérêt du public
allemand est si grand que le régime nationalsocialiste décide d’exploiter la technique révolutionnaire à des fins de propagande. L’appareil se
produit lors d’une manifestation organisée dans
le nouveau bâtiment de la Deutschlandhalle à
Berlin. À chacun de ses 18 vols en salle en février
1938, Hanna Reitsch récolte une salve d’applaudissements. L’hélicoptère bat des records et
prouve devant un public nombreux sa fiabilité et
sa maniabilité.
Walter Stünzi
Le vol spectaculaire en salle d’Hanna Reitsch dans la Deutschlandhalle à bord d’un Fw 61, en 1938. Il tombe à point nommé
pour la propagande du régime national-socialiste de l’époque.
Histoire
Les hélicoptères
de la Rega :
aperçu de
l’histoire du
sauvetage aérien
d’après-guerre
1952
Hiller 360 (1952)
Premières tentatives de
sauvetage héliporté de la
Garde aérienne suisse
de sauvetage (GASS)
à l’aéroport de Zurich-Kloten
avec une nacelle de
mongolfière, le 15 novembre
1952.
Masse au décollage max. : 1135 kg
Vitesse de croisière :
85 km/h
Turbines :
200 CV
Moteur V4 à essence
1971
1977
Alouette III (1971–1995)
L’Alouette III est durant
des années le fleuron de la
flotte d’hélicoptères de
la Rega. Pourvu d’un treuil
de sauvetage, il présente
des performances de
vol exceptionnelles en
haute altitude.
Bölkow BO 105
(1977–1995)
Les BO 105 sont destinés
aux bases de plaine de
Berne, Bâle et Zurich.
Ils remplacent les
Jet-Ranger 206 A et
opèrent sans treuil de
sauvetage.
Masse au décollage max. : 2250 kg
Vitesse de croisière :
65 km/h
1 turbine :
880 CV
Treuil de sauvetage : 180 kg/25 m
Nombre d’appareils :
12
Masse au décollage max. : 2600 kg
Vitesse de croisière :
243 km/h
2 turbines :
850 CV au total
Nombre d’appareils :
3
1957
Bell 47-J (1957)
Premier hélicoptère de la
flotte remis gracieusement
à la GASS par la Société des
Coopératives Suisses au
stade Schützenmatte de
Bâle, le 28 février 1957.
Masse au décollage max. : 1163 kg
Vitesse de croisière :
137 km/h
Turbines :
265 CV
Moteur à essence Boxer
6 cylindres
1992
1968
Agusta-Bell 206 A
« Jet Ranger » (1968–1977)
Premier hélicoptère de la
Rega avec propulsion à
turbine. Ce modèle a surtout desservi les régions de
la Suisse centrale et de la
Suisse orientale, sous-équipées en hélicoptères, et
plus tard la ville de Bâle.
Masse au décollage max. : 1360 kg
Vitesse de croisière :
185 km/h
1 turbine :
270 CV
Nombre d’appareils :
2
2002
Agusta A 109 K2 (dès 1992)
Les Agusta remplacent les
Alouette III en montagne
et les BO 105 en plaine,
à partir de 1992. Cet hélicoptère bimoteur répond aux
normes de sécurité européennes et dispose de capacités de vol exceptionnelles
en montagne.
Eurocopter EC 145
(dès 2002)
Cet hélicoptère est destiné
aux bases de plaine de la
Rega. La cabine, spacieuse,
offre beaucoup de place aux
patients et aux équipes
médicales.
Masse au décollage max. : 2850 kg
Vitesse de croisière :
245 km/h
2 turbines :
1542 CV au total
Treuil de sauvetage : 205 kg/50 m
Nombre d’appareils :
15
Masse au décollage max. : 3300 kg
Vitesse de croisière :
240 km/h
2 turbines :
1542 CV au total
Treuil de sauvetage : 270 kg/90 m
Nombre d’appareils :
5
31
Rega, PF 1414, 8058 Zürich-Flughafen
Prévention
SSS : 75 ans au service
de la sécurité des sports et
loisirs aquatiques
La sécurité
ne prend pas l’eau !
Sans relâche depuis 75 ans, la Société Suisse de Sauvetage (SSS) met
tout en œuvre pour assurer la sécurité dans et sur l’eau (lire article en
page 13). Et avec raison : la noyade reste la deuxième cause de mortalité accidentelle chez les moins de 16 ans.
Quand le mercure grimpe, la fraîcheur de l’eau agit comme
un aimant ! Mais les joies de la baignade sont souvent assorties
de dangers imprévisibles. Les chiffres sont effarants : 32 personnes
ont perdu la vie par noyade en 2007, dont 23 hommes, 3 femmes et
6 enfants. Chaque année, on dénombre quelque 16 000 accidents
de baignade et de sports aquatiques (estimation du bpa) dont en
moyenne 31 sont mortels. A noter que les rivières et les lacs recèlent
les plus grands dangers.
Selon les professionnels, la première cause des accidents aquatiques est le manque de surveillance des enfants. Les aides à la natation (bouées, matelas pneumatiques, etc.) n’offrent pas une sécurité
suffisante : il ne faut jamais quitter des yeux les tout-petits. Parmi les
autres facteurs de risques, il y a aussi la sous-estimation du danger,
les comportements inconscients ou exubérants, ainsi qu’une certaine
inattention aux conditions météorologiques – froid, vent, risque
d’orage ou brusque changement de temps.
Inspiré d’un modèle canadien, il existe depuis peu en Suisse un
test de sécurité aquatique (WSC). En collaboration avec le bpa,
swimsports.ch propose des exercices d’auto-sauvetage pour les
enfants de huit à onze ans. Ce test apprend aux enfants à
●
tomber à l’eau et à s’immerger complètement,
●
faire la planche après avoir refait surface et bouger les bras et les
jambes en dépensant le moins d’énergie possible,
●
nager sur 50 mètres (pas de technique imposée).
Les enfants ayant suivi et réussi le test WSC peuvent ensuite
aller seuls en eau profonde ou dans la piscine.
Thomas Kenner
Les six maximes
de la baignade
Respecter les six maximes de
la baignade de la SSS réduit
nettement le risque d’accident.
Ne jamais nager l’estomac
chargé ! Ne jamais nager
à jeun !
Après un repas copieux,
il faut attendre 2 heures.
Évitez l’alcool !
SLRG
Ne jamais sauter dans
l’eau après un bain de
soleil prolongé !
Le corps a besoin
d’un temps d’adaptation.
SLRG
SSS
Ne pas plonger ni sauter
dans des eaux troubles ou
inconnues !
L’inconnu peut cacher des
dangers.
SLRG
SSS
Ne jamais laisser les petits
enfants sans surveillance
au bord de l’eau !
Ils ne se rendent pas
compte des dangers.
SLRG
SSS
Les matelas pneumatiques
ainsi que tout matériel
auxiliaire de natation ne
doivent pas être
utilisés en eau profonde !
Ils n’offrent aucune sécurité.
SLRG
P.P. / Journal
CH-1000 Lausanne
Response Zentral
SSS
SSS
Ne jamais nager seul sur
des longues distances !
Même le corps le mieux
entraîné peut avoir une
défaillance.
SLRG
SSS
La nouvelle brochure « Sports nautiques, plongée, baignade » est disponible gratuitement auprès
du bpa ou à télécharger sur www.bpa.ch
Informations complémentaires sur le WSC sur www.swimsports.ch

Documents pareils