(Re)constituer l`archive - Figura

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(Re)constituer l`archive - Figura
(Re)constituer l’archive
Colloque NT2-Concordia
27 mars 2015
Aperçu des communications
Présidents de séances :
Marcello VITALI-ROSATI (Université de Montréal)
Jill DIDUR (Université Concordia)
Joanne LALONDE (UQAM)
Conférencier d'honneur :
Ray SIEMENS (Université de Victoria)
« Toward Social Digital Scholarship in the Humanities and Social Sciences »
Participants :
Sandy BALDWIN (West Virginia University)
« Archives of Disappearance »
Not an archive of things that have disappeared or lost, not an archive of things that are misplaced
and need to be found, not an archive of those voices silenced or people made to disappear, but an
archive of the ephemeral film of the passing of the moments and world. Three examples:
1) The “traversal” developed in the Pathfinders Project by Moulthrop, and the “recorded
navigation” videos included in the NT2 database. Both are “walkthroughs” in the sense used in
gaming, with the traversals presented as enriched by the author’s “presence.” All these cases are
carefully circumscribed by scholars as providing added documentation but lacking in the
hermeneutic or interpretive outcomes of close reading. Similarly, in discussing generative poetry,
such as the popular Taroko Gorge by Nick Montfort’s, scholars inevitably turn to consider the
code and not the endlessly generated text - which is precisely made to fade into the code by the
slightly disparaging “endless” or similar terms. The problem here is the disappearing nature of
the traversal or walkthrough, barely there for reading.
2) Unicode makes a strict distinction between character and glyphs. The former are The
distinction is already present in the earlier ASCII system. Characters are the abstract entities
represented by Unicode code points, glyphs are particular material and phenomenal instances of
characters. There are many but finite character, glyphs are infinite, constantly displayed and
disappearing. Screen refresh rate are hundreds of frames per second: glyphs shed and dissipate
around us on beams of light.
3) Perhaps less clearly, Kenneth Goldsmith’s Printing out the Internet involves disappearance; in
a sense, the disappearance of the internet into the printout, though also the sense that the internet
is already disappearing around us. Described as “a crowdsourced project to literally print out the
entire internet,” this project immediately creates reactions in terms of ecosystem and waste, and
in terms of the ephemerality of the internet.
These are not simple examples of digital memory implying forgetting. Memory may in fact
functions perfectly in these cases. These examples are not archivable in that they cannot be
enclosed, there is no enclosure except for the world they disappear into. Does every archive
require representation and theatrics, or are their archives of nothing? There is no access code for
these archives, only disappearance, incompossibility.
Micheline CAMBRON (Université de Montréal)
Marilou SAINT-PIERRE (Université Concordia)
« Presse et ondes radiophoniques : sur les traces des voix disparues »
La radio est, au Québec, marquée par les circonstances de sa naissance. En effet, les postes de
radio sont la propriété d’organes de presse, ce qui place le nouveau media en relation de synergie
avec les journaux plutôt qu’en position de concurrence. La page consacrée à la programmation
radiophonique remplit donc deux fonctions : d’une part populariser la radio auprès d’un public
déjà gagné aux médias de masse que sont les journaux, d’autre part inciter les auditeurs à
effectuer des choix judicieux par la consultation du détail des programmations proposées par les
postes canadiens et américains, tout en mettant plus particulièrement en valeur les émissions
locales auxquelles les journaux sont associés. Comme nous ne disposons pas d’archives sonores
pour l’entre-deux guerres, ces pages radiophoniques sont précieuses. Les travaux de MarieThérèse Lefebvre permettent de recomposer la programmation et, entre autres, de saisir quelle fut
la contribution de la radio à la vie culturelle de l’époque. Parallèlement, la recherche dans la
presse peut permettre de retrouver les traces de pièces jouées, de conférences, de poèmes lus,
mais aussi de saisir le statut de la radiophonie, à travers la publicité, les articles savants et l’usage
qui en est fait dans l’information journalistique. Bref, les travaux qui croisent presse et radio
invitant à organiser autrement les archives dont nous disposons, nous aborderons quelques-uns
des problèmes qui se posent.
Jason CAMLOT (Université Concordia)
« Historicizing with Digital Design, or, What building a "digital archive" has taught me
about the material Archive »
This presentation will review the development of the SpokenWeb project
http://www.spokenweb.ca – an effort to develop a Digital Spoken Word Archive out of a
collection of analogue sound recordings – with particular emphasis on how questions pertaining
to digital design and presentation incite analysis of the material artifact. Building upon Jerome
McGann’s call for a “new philology” within our recent “digital condition”, my talk will discuss
the impact of the digital design process upon the development of a method of materialist
audiography (bibliography for audiotexts), and will provide examples of thinking through design
and theorizing through making.
Sylvain DAVID (Université Concordia)
« Notes de l’underground : la Fugazi Live Series »
Fugazi, l’un des groupes les plus reconnus de la scène indépendante américaine, a récemment mis
en ligne la quasi-totalité de ses prestations live, soit plus de 750 enregistrements réalisés entre
1987 et 2002 : http://www.dischord.com/fugazi_live_series. Un tel projet se distingue à la fois
par son ampleur, les formations rock se contentant généralement de produire un ou deux disques
en concert au cours de leur carrière, et par sa perspective, le label alternatif Dischord se lançant
ainsi dans des activités de conservation habituellement prises en charge par les institutions
officielles de la culture comme les musées ou les universités. Ma communication réfléchira à
cette démarche à la fois du point de vue du document, les variations infinies des concerts
s’opposant aux versions arrêtées des albums studio, et de celui du canon, Fugazi souhaitant
manifestement, par la constitution de cette archive numérique, contribuer à une histoire parallèle
du rock.
Marc André FORTIN (Université de Sherbrooke)
« Indigenous Traditional Knowledge and the Ethics of the Digital Archive »
The digital environment offers the possibility for imagining a new site of anti-colonial archiving
that responds to the ongoing ownership of indigenous cultural heritage by the state. My work
towards a repatriated digital edition of Marius Barbeau’s novel The Downfall of Temlaham
responds to the material archive as a site of cultural ownership of indigenous Canadian identity
through the perceived acceptance of the act of historical anthropological collecting by removing
the text in order to reinterpret the imagined “terra nullius” of settler mentality and to repatriate
oral Traditional Knowledge.
Bertrand GERVAIS (UQAM)
« Archiver le présent: architectures de mémoire et quotidien »
Il s’agira dans cette communication de réfléchir à l’impact des bases de données sur les pratiques
artistiques et littéraires, notamment sur la façon dont elles permettent de rendre compte des
pratiques quotidiennes, au moment même où elles se déroulent. Les médias sociaux nous ont déjà
habitués à suivre en temps réel les événements, à suivre à la trace les diverses étapes d’une
situation au fur et à mesure qu’elle se déploie. L’événement majeur, et la preuve en a été faite de
façon éclatante au moment des attentats du 11 septembre 2001, est d’ores et déjà médiatisé : il
vient avec sa médiatisation. Or, cette médiatisation immédiate ne se limite pas qu’aux
événements internationaux, elle s’impose aussi au quotidien. La simplicité des plateformes de
diffusion, de même que des systèmes de gestion des données (CMS), en appui aux médias
sociaux, rend la médiatisation du quotidien d’une grande simplicité et banalité. Nous pouvons
tous maintenant mettre en ligne notre vécu. Le présent n’est pas seulement vécu, il est archivé, au
moment même où il se déroule. On développera cette réflexion à partir de quelques exemples à
caractères littéraires, parmi lesquels on trouvera notamment le projet en ligne Hochelaga
imaginaire, de l’atelier de géopoétique La Traversée et Hoche’élague, de Benoit Bordeleau et de
Myriam Marcil-Bergeron.
Sophie MARCOTTE (Université Concordia)
« (Re)construire les marges : archives littéraires et environnement numérique »
Toute archive est reconstruction. Reconstruction de l'oeuvre, reconstruction du passé. Alors que
le livre est destiné à la publication, l'archive, elle, n'est a priori qu'une trace témoignant de la
(plus ou moins longue) gestation d'une oeuvre. Or, la publication de documents d'archives
littéraires sur support numérique exige de penser l'archive autrement : ces vestiges d'un passé
relativement figé acquièrent en effet, par leur reprise dans l'environnement numérique, un
caractère dynamique, ne formant plus, dès lors, un ensemble de documents fermé sur lui-même,
mais bien un noeud parmi d'autres dans cette vaste archive qu'est le web. Dans le cadre de cette
communication, nous explorerons ainsi ce qu'implique la mise en ligne de l'archive littéraire à
partir du projet HyperRoy, qui vise, à long terme, à rendre disponible au public l'ensemble des
documents (manuscrits, inédits, avant-textes, articles de journaux, photos, etc.) liées à l'oeuvre de
la romancière Gabrielle Roy, dont la plus grande partie est préservée dans le fonds Gabrielle Roy
de Bibliothèque et Archives Canada.
Ariane MAYER (stagiaire Figura-NT2)
« Les bibliothèques numériques : accessibilité universelle ou “cauchemar de Babel” ? »
Cette communication invite à explorer le foisonnement des bibliothèques numériques qui se
développent sur l’Internet avec, par exemple, les sites Google Livres, Gallica, Europeana ou les
Classiques des sciences sociales. A l’heure de l’informatique et du web, le rôle et la nature même
des espaces de lecture, de partage autour des livres et de stockage des textes semblent
radicalement bouleversés. Qu’est-ce que la multiplication de ces plateformes apporte à la
conservation et à la consultation des œuvres écrites ? En quoi se distinguent-elles des archives et
des bibliothèques physiques – et est-ce par métaphore que nous continuons à les appeler des
bibliothèques ? Enfin, le numérique permettrait-il l’éclosion d’un nouveau rapport au livre qui se
caractériserait par sa diffusion libre et universelle, ou bien risque-t-il de nous faire sombrer dans
ce qu’Alberto Manguel, d’après la nouvelle de J. L. Borges, a nommé un « cauchemar de
Babel » ? Je retracerai dans un premier temps une genèse, réelle et idéelle, du projet d’une
bibliothèque universelle qui semble au cœur de nombres d’initiatives numériques de cet ordre.
Depuis la bibliothèque d’Alexandrie jusqu’à la bibliothèque imaginée par J. L. Borges dans
Fictions qui contient la totalité des livres possibles, en passant par la lente constitution des
bibliothèques publiques de lecture finalement apparues au XVIIIème siècle, il s’agira de rappeler
les grands jalons, historiques ou rêvés, de l’idée d’un espace de savoir universel. Un deuxième
temps se concentrera sur les bibliothèques dites numériques pour en présenter quelques exemples,
en proposer une typologie et tenter de faire ressortir les traits par lesquels elles se distinguent de
ce dont on avait l’habitude avec les archives et bibliothèques physiques. Enfin, en s’appuyant sur
différents modèles auxquels ont été associés ces lieux de lecture (espace de voyage actif et de
pont entre lecture et écriture ; espace structuré à l’image de l’esprit humain ; ou espace de retrait
dans une intériorité érigée en « tour d’ivoire »), on pourra réfléchir à la manière dont ces
plateformes numériques reprennent, métamorphosent ou renouvellent notre conception de la
bibliothèque de lecture.
Guillaume PINSON (Université Laval)
« Le projet Médias 19 : les documents médiatiques au prisme du numérique »
Dans cette présentation, je ferai état du projet international www.medias19.org, qui fédère
plusieurs dizaines de chercheurs en histoire culturelle et littéraire de la presse francophone du
19e siècle. Par la mise en commun des ressources (rééditions de textes anciens annotés, bases de
données, index), par la publications de plus de 4000 notices biographiques d'écrivainsjournalistes, par des publications scientifiques, le site Médias 19 s'est imposé dans le monde de la
recherche et conforte la stratégie numérique adoptée par le réseau de chercheurs. Ma présentation
sera l'occasion de réfléchir à la question de la recherche sur les documents médiatiques au prisme
des outils numériques. Il semble bien que les regards portés sur la presse ancienne et les
hypothèses convoquées par les chercheurs actuellement soient intimement liés aux nouveaux
supports numériques, comme je le montrerai.
Stéfan Sinclair (Université McGill)
« Attention à l'intervalle : de l'archive à l'analyse »
Il existe aujourd'hui bon nombre de plateformes de diffusion et d'archivage de données,
comme Érudit.org, qui offrent une vue panoramique sur un immense paysage de textes et qui
présentent des outils puissants de recherche et de filtrage. De même, il existe plusieurs
outils d'analyse et de visualisation de textes, tant pour les méthodes quantitatives que pour les
approches plus interprétatives. Cependant, nous constatons un gouffre énorme et significatif entre
les deux types de ressources : la compilation et le transfert de textes des plateformes de diffusion
vers des plateformes d'analyse demeurent difficile, surtout étant donné le manque
d'interopérabilité des données. La version 2.0 de Voyant Tools cherche à combler l'écart en
ajoutant à ses capacités actuelles d'analyse et de visualisation des mécanismes qui
permettront également aux chercheurs de créer rapidement et efficacement des corpus sur
demande à partir de collections de centaines de milliers de textes disponibles en intégralité.