Déclaration de FO et de la CGT - tsa
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Déclaration de FO et de la CGT - tsa
Déclaration CGT et FO Commission Professionnelle Consultative du 23 mai 2016 Dans un contexte de casse du Code du travail qui voit le gouvernement passer en force pour imposer sa loi El khomri en utilisant l’article 49 ter, le ministère, à la demande du premier ministre, continue d’avancer de la même façon, à marche forcée pour imposer dès 2017 la destruction des diplômes d’État du Travail Social actuellement reconnus dans les conventions collectives et le statut de la Fonction Publique (Etat, territorial et hospitalier). CGT et FO réaffirment qu’elles refuseront de collaborer aux travaux et aux orientations en cours de la Commission Professionnelle Consultative du Travail Social et de l’Intervention Sociale, imposés pour la réduction des dépenses publiques déclinée en politique budgétaire systémique englobant les secteurs de la santé et de l'action sociale. L’ordre du jour de cette nouvelle CPC et les documents qui nous sont fournis en attestent. La pauvreté des études servant d'étayage à la prise de décision (en termes de validité scientifique), aboutit à la simple instrumentalisation des représentants des organisations syndicales, dans l’unique but d’opérationnaliser des objectifs ministériels prescrits par la feuille de route du 10 février 2016 à l’initiative de la Ministre Marysol Touraine et la Secrétaire d’Etat Ségolène Neuville. Lors de la publication du Rapport Bourguignon nous avons déjà rappelé que « la présence des organisations syndicales ne devait pas se limiter simplement à une consultation, mais aussi à un droit d’opposition ». Nous constatons à nouveau que les méthodes utilisées dans le cadre de la Commission Professionnelle Consultative du Travail Social ne s'appuient aucunement sur la consultation des représentants des personnels, mais sur une conception dévoyée du dialogue social. Sur l’architecture des diplômes, les « analyses » fournies par la direction générale pour l'enseignement supérieur et l'insertion professionnelle (DGESIP) montrent clairement que l’objectif sous-tendu est de valoriser le socle universitaire au détriment de la formation professionnelle en lien avec les métiers. Serait-ce là une stratégie visant à la disparition des Centres de Formation en Travail Social, en transférant la formation des Travailleurs Sociaux aux universités ? CGT et FO ont déjà souligné le danger de remettre en question nos diplômes généralistes autant que spécifiques structurant les identités professionnelles. Faut-il rappeler que la finalité première des professions du Social et du Médico-Social vise à répondre aux besoins multiples des populations et des publics vulnérables ! Or, dès lors que le champ d'intervention définit la spécialisation sans adossement à un métier, cette finalité est niée, au profit de la réduction des réponses à des besoins spécifiques de l'ordre du clientélisme et d’une gestion des besoins selon les stratégies d’entreprises du secteur marchand ; conséquence de moyens budgétaires définis par la volonté politique de réduction des dépenses publiques. Le rapport Lafayette qui nous est proposé ne préfigure-t’il pas le contour de ces nouvelles commandes lorsqu’il précise, que « les travailleurs sont l’enjeu d’une volonté de performance sociale voulue par le développement des politiques publiques ». Nous ne saurions cautionner cette violente et inacceptable tentative de lier les politiques sociales à une stratégie marchande et budgétaire, la considérant tel un état de fait. 1 Un des tableaux qui nous y est présenté est issu de la Commission Nationale de la Certification Professionnelle. Il montre clairement le mépris accordé aux fonctions d’accompagnement des personnes au quotidien. Nous défendons la diversité des qualifications et le maintien des fonctions inhérentes à chacun des métiers de l’accompagnement des personnes vulnérables au quotidien. En ce sens, il apparaît comme une urgence de valoriser les statuts et les salaires des travailleurs sociaux, professionnels de la relation d’aide au quotidien. Cette valorisation passe par des formations attractives et diversifiées ! En terme de recherche en sciences sociales, nous défendons l’implication nécessaire des Centres de Formation en Travail Social, riches de l’expérience des professionnels de la formation, dont les capacités d’exercer les triples fonctions d’ingénierie, d’enseignement et d’accompagnement ne sont plus à démontrer. Nous proposons donc une vraie recherche basée sur une véritable reconnaissance impliquant des salariés concernés par la formation, formateurs et apprenants, et non pas un pseudo travail, alibi d’un « tout-en-un » à l’université. S’agissant de « l’apprentissage », notre secteur ne le découvre pas. Il a une expérience forte de soixante ans de pratique et de réflexions centrées sur l’alternance valorisée et développée par tous les Centres de formation en Travail Social nés après-guerre. Or la question de l’accès aux diplômes par l’apprentissage, prônée par le gouvernement est envisagée, non dans ce qui doit présider à une démarche pédagogique en corrélation avec la recherche constante de réponses adaptées aux besoins des personnes vulnérables, mais pour entériner la réduction drastique des moyens financiers indispensables à la formation en alternance, au même titre que les autres voies d’accès ouvertes à la professionnalisation. Il en est de même pour les formations dites en voie directe : comment occulter que se développent partout dans les Centres de Formation en Travail Social, des stratégies de contournement afin de maintenir, malgré tout, les conditions de l’alternance ? Sur les lieux d’exercice professionnel, l’insuffisance de moyens financiers et leur baisse constante aussi bien dans le domaine de la formation des tuteurs et maîtres d’apprentissage, que pour le financement du temps nécessaire à l’accompagnement des stagiaires, confirme ici aussi la volonté de restriction drastique des moyens budgétaires accordés à la formation. Nous continuons pour notre part de revendiquer le maintien de l’ensemble des diplômes et certificats d’État du Travail Social et les niveaux de diplômes correspondants. Nous dénonçons le manque cruel de moyens humains en personnels diplômés, attestés sur le terrain, dans l’ensemble d’établissements et services des secteurs public et privé du Travail Social. Nous n’acceptons pas les glissements de fonctions et de tâches initiés par la polyvalence, visant à réduire du nombre des emplois dans le secteur Sanitaire, Social et Médico-Social. C’est pourquoi, les organisations syndicales CGT et FO vous demandent d’abandonner ce projet que tente d’imposer le gouvernement à marche forcée, lequel rencontre l’opposition d’une large majorité des professionnels dont les formateurs en Travail Social. Paris, le 23 mai 2016 2