Si seulement il frottait doucement son ventre contre le

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Si seulement il frottait doucement son ventre contre le
WISAM
Un sentiment : Si seulement il frottait doucement son ventre
contre le mien, si seulement il collait son corps au mien, si
seulement il avait pu m’embrasser, m’enlacer et me caresser
un peu plus avant d’enfoncer en moi l’odieux symbole de sa
virilité, si seulement il pouvait apprendre à exprimer son
amour avec des mots de temps en temps. Si seulement il
pouvait s’y prendre un peu moins brutalement, un peu moins
sauvagement quand il me fait l’amour, si seulement il avait
moins hâte de tomber dans la routine de l’amour.
Si seulement... Alors j’aurais une chance de prendre plaisir
à ce machin, tu sais. J’ai simplement envie d’y prendre plaisir,
j’en ai vraiment envie, alors, moi aussi je compterais les jours
où j’ai mes règles, impatiente d’en voir la fin, au lieu d’essayer
de les prolonger avec des vœux pieux et des mensonges.
Mensonges, mensonges... Déjà tant d’énormes mensonges
pour un mariage si récent. Mon Dieu, je suis désolée, vraiment
désolée. Mais je ne peux m’en empêcher. C’est impossible.
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Un événement : C’était le premier jour de l’’îd al-fitr et la énième
fois qu’ils avaient des relations sexuelles. La même baise
brutale et dénuée de plaisir. Cette fois, ce fut le matin, peu
après le réveil. Il ne s’était pas brossé les dents, elle n’avait
même pas eu le temps de brosser les siennes.
C’était pourtant sa faute, elle aurait dû le savoir, elle n’aurait
pas dû lui dire que ses règles étaient terminées. Elle aurait dû
anticiper sa réaction. Après tout, n’avait-il pas pollué l’atmosphère du ramadan avec ses grognements alors qu’il la labourait ? Et n’était-ce pas lui qui avait brisé ses vœux d’abstinence
et qui l’avait souillée, non pas à une, mais à deux, mais à
quatre reprises, au cours de quatre jours du ramadan, brisant
ainsi à la fois leur jeûne à tous les deux ?
Oui, cela aussi c’était vraiment sa faute, parce qu’elle s’était
apprêtée avec trop de coquetterie en ces occasions. On
n’espère pas d’un maniaque sexuel comme lui qu’il se
retienne. Pourquoi se retiendrait-il maintenant ? Elle aurait dû
savoir cela. Il faudrait faire plus attention lors du prochain
ramadan. Oui, il faudrait.
Quoi qu’il en soit, ce qui est fait est fait. Cette fois, au
moins, ça ne lui avait pas fait trop mal et elle devait maintenant
préparer le petit-déjeuner car ils allaient bientôt sortir pour
rendre visite à ses beaux-parents, ses odieux beaux-parents.
Elle les détestait. Sa haine, parce qu’elle avait grandi trop vite
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en elle, l’avait saisie par surprise. Elle avait espéré établir de
bonnes relations avec eux, ils avaient l’air tellement gentils
durant la courte période des fiançailles. Rien ne l’avait préparée à la froideur qu’ils lui témoignèrent peu après le mariage.
Une fois de plus, c’était sa faute. Elle aurait dû le savoir. Elle
aurait dû savoir qu’une tradition vieille de je ne sais combien de
milliers d’années concernant les beaux-parents n’était pas sans
fondements. Même sa mère avait tenté de la prévenir, de la préparer. À vrai dire, sa mère avait consenti au mariage, elle avait
même directement participé à l’arrangement et, pourtant, elle
l’avait prévenue, parce que des beaux-parents sont des beauxparents, vois-tu, il existe des lois établies, presque naturelles,
qui régissent leur comportement. Sa mère y avait pensé, elle
en était sûre, et elle l’avait avertie. C’était donc sa faute si elle
avait été à ce point déçue par l’attitude de ses beaux-parents à
son égard. De sa belle-mère en particulier.
Ah ! sa belle-mère. Sa belle-mère. Elle n’arrêtait pas de la
sermonner, ces derniers temps, et elle était si indiscrète. Et
lui. Lui, son mari, impliquait de plus en plus sa mère dans leur
relation. S’il avait un reproche à lui faire, n’importe quel
reproche, sur la manière dont elle s’habillait, parlait ou se
comportait, il ne s’en plaignait pas à elle directement. Oh
non ! Au lieu de ça, il allait tout droit vers sa maman, se
plaignait à sa maman, et c’était sa maman qui venait à elle
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pour lui parler, la sermonner, lui montrer les bonnes manières
et lui rebattre les oreilles.
La dernière fois que sa belle-mère avait eu quelque chose à
lui dire, un peu moins d’un mois plus tôt ¢ le deuxième jour
du ramadan pour être exacte ¢ cela concernait le sexe. Son
merveilleux mari s’était, apparemment, plaint à sa mère du
manque d’enthousiasme de sa femme, de ses réticences à
répondre à ses, hum..., suggestions durant leurs rapports. Aussi
sa belle-mère l’avait-elle assommée de conseils pendant une
heure, entre la rupture du jeûne et le début des séries télévisées du soir. Par la suite, elle avait commencé à peaufiner l’art
de simuler les orgasmes et à jouer le rôle de la femme qui
obtient bien plus qu’elle n’en a jamais espéré ou mérité. Elle
semblait avoir fait illusion.
Or les choses ne seraient-elles pas plus faciles s’il était
capable d’en discuter directement avec elle et d’écouter, sans
se sentir insulté, quelques-uns de ses propres reproches et
suggestions ? C’est vrai, non ? Malheureusement, elle connaissait très bien son mari maintenant, trop bien, il ne s’était pas
montré difficile à comprendre. Elle savait qu’il ne serait jamais
capable de discuter de ce genre de choses avec elle, et qu’il ne
serait jamais capable de comprendre ce qu’elle avait à lui dire.
Jamais. Son orgueil de mâle ferait barrage, vous voyez, son
satané orgueil masculin.
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Merde et remerde. Il gâchait tout. Vraiment tout. Elle ne voulait pas
finir par divorcer comme sa sœur aînée. Comme sa mère aussi. Non.
Surtout pas comme sa mère.
Un murmure : Crois-tu vraiment que penser à d’autres hommes pendant que ton mari te fait l’amour relève de l’adultère ?
Le crois-tu ? Vraiment ? Et pourquoi le croirais-tu ? Je veux
dire : comment ce genre d’adultère pourrait-il être puni ? Par
une punition fantôme ? En étant jetée dans un enfer imaginaire afin d’y brûler encore et toujours pour une éternité
imaginaire ?
Oh, allez. Ne sois pas stupide. Dieu est le plus miséricordieux de tous. Il les a tous créés. Il comprendra, oh ! oui, Il
comprendra. Il te comprendrait, même si tu devais imaginer
qu’une quelconque vedette de la télé te prend chaque fois que
ton mari libidineux s’impatiente pour coucher avec toi. Qui
d’autre pourrait comprendre ? Qui d’autre le comprendra ?
Tu avais une vie joyeuse, riche et active avant ton misérable
mariage, et c’était gai, vraiment gai, n’est-ce pas ? Eh bien, je
te le promets, je te promets que ce sera gai à nouveau.
Crois-moi. T’ai-je déjà menti ?