La Ménopause et l`Apnée
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La Ménopause et l`Apnée
Phytoestrogène : un alicament efficace pour le traitement de l’insomnie liée à la ménopause ? Marie BRUYNEEL, Bruxelles, 23 décembre 2010 La ménopause est associée à des changements hormonaux majeurs qui entraînent entre autre des bouffées de chaleur, une accélération de la perte de masse osseuse et une altération de la qualité du sommeil (1). Celle-ci se traduit principalement par l’apparition d’éveils répétés en début de nuit, entraînant des difficultés d’endormissement. Ces altérations de la qualité du sommeil seraient provoquées par les bouffées de chaleur, bien que jusqu’à présent le lien causal n’ait pas pu être fermement établi (2). Il faut également garder en mémoire que la ménopause est associée à un risque accru de survenue d’un syndrome d’apnées obstructives du sommeil. Récemment, des chercheurs brésiliens (4) ont étudié l’effet des isoflavones dans le traitement de l’insomnie post-ménopausique. Dans cette étude de petite taille (38 femmes au total), Hachul et al. ont comparé l’administration quotidienne de 80 mg d’isoflavones durant 4 mois à un placebo. Sur base d’enregistrements polysomnographiques, ils ont observé une amélioration de l’efficacité du sommeil sous médication : 78 à 84 % contre 78 à 81 % pour le groupe placebo. Les troubles du sommeil ont aussi été évalués par questionnaires. Dans le groupe « isoflavones », leur fréquence est passée de 90 à 37 %, contre 95 à 63 % dans le groupe placebo. Le traitement hormonal de substitution semble efficace, chez une partie des patientes, pour combattre ce type d’insomnie. Cependant, comme il est assorti d’un risque relativement important d’effets secondaires, il n’est plus actuellement recommandé que chez les femmes ayant des symptômes majeurs de carence oestrogénique, et chez celles à haut risque d’ostéoporose. Ces résultats sont encourageants puisque s’ils sont confirmés, cela voudrait dire que l’ingestion de simples protéines alimentaires, quoiqu’en grande quantité (100g de tofu=30mg d’isoflavone et 250mL de boisson au soja = 20 mg d’isoflavones), pourrait minimiser de très gênants symptômes associés à cette période de grands chamboulements hormonaux. Plusieurs autres thérapeutiques non hormonales ont été utilisées pour combattre les effets vasomoteurs de la ménopause. Une métaanalyse récente (3), portant sur 19 études randomisées-contrôlées, montre que l’utilisation de différents dérivés du soja (phytoestrogènes) est efficace. Malheureusement, ces études sont très hétérogènes dans le type de produits utilisés (protéines de soja, concentrés d’isoflavones) et leur dosage, et ces résultats doivent être interprétés avec prudence. Jusqu’ici, il n’existait pas de données concernant le rôle de ces substances sur les troubles du sommeil liés à la ménopause. 1.Young T. et al. Am J Crit Care med 2003 ; 167 :1181-1185. 2.Parry BL et al. Sleep Med Rev 2006 ; 10 :197-208. 3. Bolanos R et al. Menopause 2010 ; 17 : 660-666. 4. Hachul H et al. Menopause 2010 Aug 19. Î Rendez-vous sur le site www.ejournal-sommeil-pneumologie.fr