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hellénistiques, mais qui répondent aussi à des besoins propres à la population
de Rome et de l’Italie. Un va-et-vient entre cultures grecque et romaine autour
des bains, de leur structure, de leur emploi et de leur fréquentation lui permet
de préciser petit à petit les spécificités des bains à Rome. La lecture de Galien,
qui apporte des informations précieuses sur les parcours possibles à l’intérieur
du balneum, s’avère judicieuse. Le chapitre consacré aux données archéologiques
sur les bains, publics et privés, de la Grèce classique à l’Empire, s’il n’apprendra
sans doute rien aux archéologues, fournit une synthèse bienvenue pour tous les
autres, historiens comme littéraires.
Parmi les inévitables regrets, on déplorera l’absence d’indices supplémentaires (notamment un index des notions, un index des mots latins, un autre
des mots grecs, … car l’auteur s’est contenté d’un index des passages cités, au
demeurant fort utile) qui eussent fait de ce livre un outil de travail plus abouti.
Plus ennuyeux, bien que le livre fasse parfois allusion à une division des sexes
au bain, aucun effort substantiel n’a été fait pour tenter de décrire et d’analyser
la toilette des femmes et les éventuels rituels distinctifs qui l’accompagnent
: l’étude de Michel Blonski, bien que cela ne soit pas un but explicite de son
étude, concerne donc en priorité les hommes de la bonne société romaine.
Les distinctions sociales, ethniques, géographiques et de genre, donc, n’apparaissent qu’en sourdine au fil du livre. Il faut donc entendre “Rome” dans un
sens assez lâche ici. Mais Michel Blonski avait prudemment et délibérément
limité son sujet de manière à ne pas s’engager sur des pistes qui l’eussent mené
trop loin (sa conclusion, à cet effet, n’omet pas de proposer des perspectives
de recherches pour l’avenir). C’est donc un livre dont l’ambition demeure
lucidement modeste, mais qu’on espère voir fructifier dans des publications
ultérieures. On peut pour finir regretter l’ouverture peut-être mal choisie du
livre, consacrée à une exposition intitulée “Prout. La science impolie du corps
humain”, destinée aux 8-12 ans, dont l’affiche, photographie en gros plan du
visage d’une petite fille le doigt fourré dans le nez, est reproduite parmi les
“visuels” du livre. Si le sujet du livre n’est pas une faute de goût, cette captatio
benevolentiae paradoxale l’est peut-être : elle risque de rebuter plus d’un lecteur
! Il faut en tout cas se féliciter de la parution de cet ouvrage, qui apporte un
éclairage bienvenu de l’univers des bains romains.
CAROLINE PETIT University of Warwick
Setting the Record Straight: A Doctor’s Memoir of the 1962 Medicare Crisis
Noel Doig. Edited by Joan Doig
Saskatoon: Indie Ink, 2012. 320 pages, $29.95
In Setting the Record Straight: A Doctor’s Memoir of the 1962 Medicare Crisis, physician Noel Doig sets out to revise the history of the birth of Medicare. Concerned
that “history has been written” by supporters of the New Democratic Party government that implemented Medicare, Doig recounts events from the perspective of the majority of the province’s physicians, those who would withdraw
their professional services for 23 days when Saskatchewan’s Medical Care Insurance Act took effect on 1 July 1962. Doig stresses that the term “doctors’ strike” is
a misnomer, because there was never a complete work stoppage: doctors staffed
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central Emergency Services locations, where they cared for their patients at no
charge.
Doig arrived in rural Hawarden, Saskatchewan in 1958 as a young general
practitioner dissatisfied with Britain’s National Health Service; he later practiced in Saskatoon. Readers might expect a memoir to report and reflect on the
writer’s personal experience, and the book does include Doig’s recollections of
his early days as a newcomer to the Prairies—anecdotes about his patients’ and
others’ reactions to the withdrawal of services; his contribution to the College’s
brief to the Medical Advisory Committee on Medical Care (Thompson Committee); and his trip to England during the 1962 crisis as part of a team assigned “to
inform doctors there about the current situation in the province and to provide
accurate news releases to British media” (p. 210). But Doig’s purpose in writing
is less autobiographical than rehabilitative: he intends to dispel the “myth” that
militant doctors tried to thwart government-funded health care.
Early chapters rely heavily on Doig’s analysis of previously published
sources to explain the context for the crisis. He touches on the perceived threat
of the Co-operative Commonwealth Federation’s Regina Manifesto of 1933, and
the expanding role of the civil service is a key concern throughout the book. The
medical profession objected to Premier Tommy Douglas’s plans for socialized
medicine and especially to a universal insurance plan that was to be administered by lay people. Doig argues that all that was needed was government
support for people who could not afford health care.
In later chapters, Doig incorporates more archival research. He explains the
College’s changing response to the government’s plans as being based in such
principles as the need for professional autonomy, the sanctity of the doctorpatient relationship, and the best interests of the patient. He provides a clauseby-clause examination of the Act as first proposed and as amended, and he
details why the College found it unacceptable. As the 1 July implementation
date approached, the detente intensified between physicians and the government and each side’s statements and actions became less and less comprehensible to the other. Here, Doig’s analysis of memos, correspondence, and government “propaganda” is peppered with terms such as “incredible,” “amazing,”
and “beyond belief.”
The period of the “strike” and the Saskatoon Agreement that ended it are discussed at length. A section about the public response, including the role of the
Keep-Our-Doctors Committees, breaks little new ground. More useful chapters
discuss the logistics of delivering emergency services, and provide the College’s
perspective on the perceived shortcomings of British doctors who replaced
Canadian physicians. The last chapter provides insight into established doctors’ antipathy towards the new community clinic movement. Doig condemns
these doctors’ unethical behaviour towards clinic doctors. The book concludes
with an epilogue in which Doig tackles what he refers to as “the falsified historical record that presents Canadian Medicare based on the Douglas plan as the
envy of the world” (p. 281). By this point, readers will not be surprised to find
that Doig prescribes a mix of public and private payment along with increased
decision-making power for medical professionals.
Doig’s efforts are weakened by his desire to remove Douglas from the pedestal on which he has lately been placed as CBC’s “Greatest Canadian.” Disdain
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for Douglas permeates the book, and Doig rarely offers evidence for claims that
Douglas was motivated primarily by political ambition; somewhat paradoxically,
Douglas is also criticized for being motivated by “ideology.” Doig fails to recognize that his own preferred model for the delivery of health care services rests
as much on ideology as does Douglas’s. Additional weaknesses of the book are
a bibliography of only two pages that omits some key works, a lack of specificity in its critique of other works on this subject, and some willingness to make
assertions based on limited research. Nevertheless, some sections of Setting the
Record Straight fill a historiographical gap, and the book should find an audience
among those interested in the history and the future of Medicare.
ANNE FRANCES TOEWS York University
Médecine, sciences de la vie et littérature en France et en Europe de la
Révolution à nos jours
Lise Dumasy-Queffélec et Hélène Spengler, dir.
Genève, Droz, 2014, 3 vol. (455, 379, 387 pp.), 164 $ chacun.
Depuis quelques années, on assiste à un intérêt renouvelé de la part des
chercheurs pour les liens multiples entre les lettres et les sciences, ces « deux
cultures » que la thèse célèbre de C.P. Snow, énoncée à la moitié du XXe siècle,
a cherché à séparer artificiellement. Des publications récentes ont ainsi porté
sur la rhétorique des discours savants, sur des genres hybrides tels que la poésie scientifique et le dialogue philosophique, ou encore sur des figures de passeurs entre les savoirs. Les éclairages nouveaux apportés par de tels travaux ont
démontré l’intérêt de corpus négligés par le canon, ont décloisonné les savoirs
pour encourager une compréhension interdisciplinaire des phénomènes, et ont
contribué à remettre en question certains modèles de périodisation historiographiques.
Les trois volumes de Médecine, sciences de la vie et littérature en France et en
Europe de la Révolution à nos jours s’inscrivent dans cette veine. Ils regroupent les
contributions de près de 80 chercheurs issus majoritairement des disciplines littéraires et historiques. Le travail éditorial est soigné ; les articles comportent tous
des bibliographies étoffées et chaque volume est suivi de deux index généraux
très pratiques, l’un des noms et l’autre des œuvres.
La problématique de l’ensemble est extrêmement large : comme l’explique
Lise Dumasy-Queffélec dans l’Introduction générale, il s’agit d’étudier la « façon
dont discours et représentations […] donnent depuis le XIXe siècle à voir […] le
rapport entre sciences, techniques et pouvoirs » (I, p. 9). Selon elle, « la raison
scientifique » nourrit « des constructions idéologiques et imaginaires » dans le
but de s’assurer un pouvoir économique, social, politique. Or la littérature serait
un « résonateur et amplificateur, en même temps que vecteur, de ces diverses
représentations » (I, p. 10). C’est donc « l’étude de ces constructions idéologiques et de ces figurations imaginaires au XIXe et au XX e siècles » (I, p. 11) qui
est proposé comme objet de réflexion.
Dans la continuité de cette problématique large, les articles s’avèrent très
divers, tant par leur qualité que par les outils empruntés et les corpus étudiés. On trouvera donc des études portant sur des auteurs majeurs (Balzac,

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