hellénistiques, mais qui répondent aussi à des besoins propres à la
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hellénistiques, mais qui répondent aussi à des besoins propres à la
CBMH 32.2_Bookreviews Nov 04 2015 08:49:36 424 Page 424 book reviews / comptes rendus hellénistiques, mais qui répondent aussi à des besoins propres à la population de Rome et de l’Italie. Un va-et-vient entre cultures grecque et romaine autour des bains, de leur structure, de leur emploi et de leur fréquentation lui permet de préciser petit à petit les spécificités des bains à Rome. La lecture de Galien, qui apporte des informations précieuses sur les parcours possibles à l’intérieur du balneum, s’avère judicieuse. Le chapitre consacré aux données archéologiques sur les bains, publics et privés, de la Grèce classique à l’Empire, s’il n’apprendra sans doute rien aux archéologues, fournit une synthèse bienvenue pour tous les autres, historiens comme littéraires. Parmi les inévitables regrets, on déplorera l’absence d’indices supplémentaires (notamment un index des notions, un index des mots latins, un autre des mots grecs, … car l’auteur s’est contenté d’un index des passages cités, au demeurant fort utile) qui eussent fait de ce livre un outil de travail plus abouti. Plus ennuyeux, bien que le livre fasse parfois allusion à une division des sexes au bain, aucun effort substantiel n’a été fait pour tenter de décrire et d’analyser la toilette des femmes et les éventuels rituels distinctifs qui l’accompagnent : l’étude de Michel Blonski, bien que cela ne soit pas un but explicite de son étude, concerne donc en priorité les hommes de la bonne société romaine. Les distinctions sociales, ethniques, géographiques et de genre, donc, n’apparaissent qu’en sourdine au fil du livre. Il faut donc entendre “Rome” dans un sens assez lâche ici. Mais Michel Blonski avait prudemment et délibérément limité son sujet de manière à ne pas s’engager sur des pistes qui l’eussent mené trop loin (sa conclusion, à cet effet, n’omet pas de proposer des perspectives de recherches pour l’avenir). C’est donc un livre dont l’ambition demeure lucidement modeste, mais qu’on espère voir fructifier dans des publications ultérieures. On peut pour finir regretter l’ouverture peut-être mal choisie du livre, consacrée à une exposition intitulée “Prout. La science impolie du corps humain”, destinée aux 8-12 ans, dont l’affiche, photographie en gros plan du visage d’une petite fille le doigt fourré dans le nez, est reproduite parmi les “visuels” du livre. Si le sujet du livre n’est pas une faute de goût, cette captatio benevolentiae paradoxale l’est peut-être : elle risque de rebuter plus d’un lecteur ! Il faut en tout cas se féliciter de la parution de cet ouvrage, qui apporte un éclairage bienvenu de l’univers des bains romains. CAROLINE PETIT University of Warwick Setting the Record Straight: A Doctor’s Memoir of the 1962 Medicare Crisis Noel Doig. Edited by Joan Doig Saskatoon: Indie Ink, 2012. 320 pages, $29.95 In Setting the Record Straight: A Doctor’s Memoir of the 1962 Medicare Crisis, physician Noel Doig sets out to revise the history of the birth of Medicare. Concerned that “history has been written” by supporters of the New Democratic Party government that implemented Medicare, Doig recounts events from the perspective of the majority of the province’s physicians, those who would withdraw their professional services for 23 days when Saskatchewan’s Medical Care Insurance Act took effect on 1 July 1962. Doig stresses that the term “doctors’ strike” is a misnomer, because there was never a complete work stoppage: doctors staffed CBMH 32.2_Bookreviews Nov 04 2015 08:49:36 book reviews / comptes rendus Page 425 425 central Emergency Services locations, where they cared for their patients at no charge. Doig arrived in rural Hawarden, Saskatchewan in 1958 as a young general practitioner dissatisfied with Britain’s National Health Service; he later practiced in Saskatoon. Readers might expect a memoir to report and reflect on the writer’s personal experience, and the book does include Doig’s recollections of his early days as a newcomer to the Prairies—anecdotes about his patients’ and others’ reactions to the withdrawal of services; his contribution to the College’s brief to the Medical Advisory Committee on Medical Care (Thompson Committee); and his trip to England during the 1962 crisis as part of a team assigned “to inform doctors there about the current situation in the province and to provide accurate news releases to British media” (p. 210). But Doig’s purpose in writing is less autobiographical than rehabilitative: he intends to dispel the “myth” that militant doctors tried to thwart government-funded health care. Early chapters rely heavily on Doig’s analysis of previously published sources to explain the context for the crisis. He touches on the perceived threat of the Co-operative Commonwealth Federation’s Regina Manifesto of 1933, and the expanding role of the civil service is a key concern throughout the book. The medical profession objected to Premier Tommy Douglas’s plans for socialized medicine and especially to a universal insurance plan that was to be administered by lay people. Doig argues that all that was needed was government support for people who could not afford health care. In later chapters, Doig incorporates more archival research. He explains the College’s changing response to the government’s plans as being based in such principles as the need for professional autonomy, the sanctity of the doctorpatient relationship, and the best interests of the patient. He provides a clauseby-clause examination of the Act as first proposed and as amended, and he details why the College found it unacceptable. As the 1 July implementation date approached, the detente intensified between physicians and the government and each side’s statements and actions became less and less comprehensible to the other. Here, Doig’s analysis of memos, correspondence, and government “propaganda” is peppered with terms such as “incredible,” “amazing,” and “beyond belief.” The period of the “strike” and the Saskatoon Agreement that ended it are discussed at length. A section about the public response, including the role of the Keep-Our-Doctors Committees, breaks little new ground. More useful chapters discuss the logistics of delivering emergency services, and provide the College’s perspective on the perceived shortcomings of British doctors who replaced Canadian physicians. The last chapter provides insight into established doctors’ antipathy towards the new community clinic movement. Doig condemns these doctors’ unethical behaviour towards clinic doctors. The book concludes with an epilogue in which Doig tackles what he refers to as “the falsified historical record that presents Canadian Medicare based on the Douglas plan as the envy of the world” (p. 281). By this point, readers will not be surprised to find that Doig prescribes a mix of public and private payment along with increased decision-making power for medical professionals. Doig’s efforts are weakened by his desire to remove Douglas from the pedestal on which he has lately been placed as CBC’s “Greatest Canadian.” Disdain CBMH 32.2_Bookreviews Nov 04 2015 08:49:36 426 Page 426 book reviews / comptes rendus for Douglas permeates the book, and Doig rarely offers evidence for claims that Douglas was motivated primarily by political ambition; somewhat paradoxically, Douglas is also criticized for being motivated by “ideology.” Doig fails to recognize that his own preferred model for the delivery of health care services rests as much on ideology as does Douglas’s. Additional weaknesses of the book are a bibliography of only two pages that omits some key works, a lack of specificity in its critique of other works on this subject, and some willingness to make assertions based on limited research. Nevertheless, some sections of Setting the Record Straight fill a historiographical gap, and the book should find an audience among those interested in the history and the future of Medicare. ANNE FRANCES TOEWS York University Médecine, sciences de la vie et littérature en France et en Europe de la Révolution à nos jours Lise Dumasy-Queffélec et Hélène Spengler, dir. Genève, Droz, 2014, 3 vol. (455, 379, 387 pp.), 164 $ chacun. Depuis quelques années, on assiste à un intérêt renouvelé de la part des chercheurs pour les liens multiples entre les lettres et les sciences, ces « deux cultures » que la thèse célèbre de C.P. Snow, énoncée à la moitié du XXe siècle, a cherché à séparer artificiellement. Des publications récentes ont ainsi porté sur la rhétorique des discours savants, sur des genres hybrides tels que la poésie scientifique et le dialogue philosophique, ou encore sur des figures de passeurs entre les savoirs. Les éclairages nouveaux apportés par de tels travaux ont démontré l’intérêt de corpus négligés par le canon, ont décloisonné les savoirs pour encourager une compréhension interdisciplinaire des phénomènes, et ont contribué à remettre en question certains modèles de périodisation historiographiques. Les trois volumes de Médecine, sciences de la vie et littérature en France et en Europe de la Révolution à nos jours s’inscrivent dans cette veine. Ils regroupent les contributions de près de 80 chercheurs issus majoritairement des disciplines littéraires et historiques. Le travail éditorial est soigné ; les articles comportent tous des bibliographies étoffées et chaque volume est suivi de deux index généraux très pratiques, l’un des noms et l’autre des œuvres. La problématique de l’ensemble est extrêmement large : comme l’explique Lise Dumasy-Queffélec dans l’Introduction générale, il s’agit d’étudier la « façon dont discours et représentations […] donnent depuis le XIXe siècle à voir […] le rapport entre sciences, techniques et pouvoirs » (I, p. 9). Selon elle, « la raison scientifique » nourrit « des constructions idéologiques et imaginaires » dans le but de s’assurer un pouvoir économique, social, politique. Or la littérature serait un « résonateur et amplificateur, en même temps que vecteur, de ces diverses représentations » (I, p. 10). C’est donc « l’étude de ces constructions idéologiques et de ces figurations imaginaires au XIXe et au XX e siècles » (I, p. 11) qui est proposé comme objet de réflexion. Dans la continuité de cette problématique large, les articles s’avèrent très divers, tant par leur qualité que par les outils empruntés et les corpus étudiés. On trouvera donc des études portant sur des auteurs majeurs (Balzac,