valence - Le Dauphiné Libéré

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valence - Le Dauphiné Libéré
Mercredi 4 juillet 2012 page 9
Le Dauphiné Libéré
VALENCE
MARKEM IMAJE
EXPOSITION
Les élus se mobilisent
n Suite à l’annonce de la délocalisation du siège social de Markem Imaje, les élus se
mobilisent. Hier, le maire Alain Maurice, président de Valence Agglo Sud Rhône­Alpes, Wilfrid
Pailhès, 1er adjoint de Bourg­lès­Valence, vice­président chargé de l’économie de Valence Agglo
et conseiller général et Jean­Michel Creisson, adjoint au maire de Valence chargé de
l’économie, conseiller régional, ont fait part de leur vive émotion après cette annonce :
« Markem Imaje, 2e employeur privé de l’agglomération, est un fleuron de l’industrie
valentinoise, au savoir­faire mondialement reconnu. Nous dénonçons cette décision qui
dénature l’entreprise. C’est la raison pour laquelle Wifrid Pailhès et Christiane Ranc, adjointe au
maire de Bourg­lès­Valence, ont dès aujourd’hui rencontré le PDG de Markem Imaje et que jeudi
après­midi nous rencontrerons les salariés sur le site de l’entreprise. Notre seul objectif est
d’éviter toute atteinte au devenir de Markem Imaje et de défendre l’activité, la compétence et
l’emploi de ses salariés. Les collectivités que nous représentons sont donc mobilisées à leurs
côtés. Nous saisissons également le ministère du Redressement productif, M. Arnaud
Montebourg, afin que l’État pèse de tout son poids dans ce dossier. »
Valence insolite
n Jusqu’au 13 juillet Dominique
Errante présente dans le hall de
l’Hôtel de Ville ses photos les
plus insolites, prises au hasard
d’une rue, d’un parc, d’une
boutique, des rencontres aussi,
à la Doisneau. Vous pourrez
rencontrer l’artiste vendredi à
partir de 15 heures pour une
séance de signatures. Le
vernissage aura lieu à 17h30.
295252200
AGENDA
MERCREDI 4/07
n Réunion publique
Organisée par Valence
Romans Déplacement
pour informer sur les
changements de lignes de
bus Citéa, à 18h30.
Foyer laïque de Valensolles
JEUDI 5 JUILLET
n Dépôt de gerbe
Dépôt d’une gerbe à la
stèle des rapatriés, à 11
heures au cimetière de
Valence.
n Film étudiants
Invitation projection des
films de fin d’année des
JUSTICE Hier, Nicolas Daragon comparaissait pour prise illégale d’intérêt
étudiants de la Poudrière,
à 20 heures, à Lux.
Du conseil municipal
à la barre du tribunal
VENDREDI 6/07
n Quartiers découverte
Luce (chanson) et Billie
(chanson 1re partie) à 21
heures au parc de la
Grande Mrquise
(Châteauvert)
SAMEDI 7 JUILLET
n Boulevard du rock
19 heures “Krumbles”
punk rock, 19h30 “Lion
Clarck ‘rock”, 20h30 “No
guts no glory” (hard rock),
21h “Dissonant Nation”
(rock), 22h15 “Young foot
soldiers” (rock/hip hop),
23 h “Rover” (pop rock)
After au Mistral Palace
avec Aline.
UTILE
Le Dauphiné Libéré
n Centre Baudin – 8 rue Baudin – 2e étage
26 000 Valence, [email protected]
Tél. 04 75 79 78 00
Horaires : du lundi au vendredi de 9h à 12h et de 14h à
18h. (week­ends et jours fériés, veuillez joindre notre
rédaction au numéro ci­dessus)
­Annonces légales, Tél. 04 75 79 78 56
[email protected]
[email protected]
­Petites annonces/avis de décès
Tél. 04 75 79 78 39, [email protected]
(week­ends et jours fériés, tél. 04 76 88 71 00)
Portage à domicile
n Service relation clients, du lundi au vendredi de 7 à 12
heures. Tél. 08 00 88 70 01 [email protected]
Pharmacie de garde
n Composez le 3915 (0,15 €/mn).
D
irecteur de l’Office
de tourisme (Valen­
ce) alors qu’il exer­
çait en parallèle ses
fonctions de con­
seiller municipal (de la majo­
rité) et de conseiller général
(de l’opposition), Nicolas Da­
ragon avait­il outrepassé ses
droits ? En prenant part, à
l’époque, à des délibérations
(ou en donnant mandat) où
furent votées des subven­
tions concernant l’Office de
tourisme. Alain Maurice,
l’actuel maire (PS) de Valen­
ce, avait en tout cas “soulevé
le lièvre” en écrivant en ce
sens (plainte) au procureur
de la République.
Sur fond
de rivalités politiques
Maison médicale
n Le dimanche de 9 h à 12 h, de 14 h à 19 h et de 20 h à
23 h. Les consultations sont assurées par un service de
médecins à côté des urgences du centre hospitalier de
Valence.
INFOS EXPRESS
Avis aux jeunes chercheurs de nature !
n La FRAPNA Drôme propose aux enfants de 7 à 12 ans
un stage pour devenir chercheurs de nature, à Valence
pendant les vacances d’été.
Pendant 5 jours du lundi 9 au vendredi 13 juillet et du
lundi 20 au vendredi 24 août de 9h à 17h (dans un souci
de service aux familles, un accueil d’une demi­heure est
prévu le matin à 8h30 et le soir jusqu’à 17h30), à partir
du centre d’initiation à la nature du parc des Trinitaires,
nous traquerons ensemble les indices du réveil de la
faune et de la flore.
Le programme est alléchant pour tous ceux qui veulent
se passionner pour les milieux, la faune et la flore :
­Inspection des multiples espèces d’arbres qui peuplent
le Centre des Trinitaires : qui sont­il et qui hébergent­
ils ?
­Recherche des nids d’oiseaux, identification des
espèces, observation des comportements.
­Découverte des nombreux insectes volants et
rampants.
­Petites pêches dans la rivière pour découvrir les larves
et tous les habitants, du plus petit au plus grand.
­Utilisation des matériaux naturels pour construire des
cabanes et laisser libre cours à son imagination.
Ce stage sera celui de la bonne humeur avec de
nombreux jeux en pleine nature, des ateliers de création
et de bricolage.
Les enfants trouveront ici tous les ingrédients qui
faisaient des vacances d’été réussies, avant les jeux
vidéo et les ordinateurs.
NB : le repas de la mi­journée sera tiré du sac et amené
par chacun (possibilité de le conserver au frais).
Le goûter bio est offert !
L’affaire, forcément exa­
cerbée par les rivalités politi­
que ­ Nicolas Daragon
(UMP) reste candidat déclaré
aux prochaines élections mu­
nicipales (2 014)­ puisque ce­
dernier répondait hier de
« prise illégale d’intérêts par
dépositaire de l’autorité pu­
blique dans une affaire dont
il assure l’administration ou
la surveillance ».
Les faits portent, entre
2005et 2008, sur une douzai­
ne de séances (une dizaine
au conseil général de la Drô­
A l’origine de ce procès une plainte déposée par la ville et le maire de Valence, Alain Maurice, à propos de
délibérations concernant l’Office de Tourisme dont Nicolas Daragon était alors salarié. Le DL/L.B.et archives
me, deux autres au conseil
municipal de Valence) où fu­
rent votées des décisions
concernant l’Office de touris­
me.
Au plan politicien, l’affaire
apparaît assez savoureuse,
voire rocambolesque. Puis­
que Christophe Borel, alors
président de l’Office de tou­
risme (association de loi
1901) et donc responsable de
Nicolas Daragon, figure
aujourd’hui dans le camp
municipal d’Alain Maurice,
premier “magistrat” de la
Ville.
Aucun enrichissement
personnel
Hier, seul M. Daragon se
trouvait présent à la barre du
tribunal correctionnel. La
Ville de Valence, qui s’était
préalablement constituée
partie civile, s’étant finale­
ment désistée.
Nicolas Daragon aurait­il
profité directement de sa
fonction d’élu à des fins per­
sonnelles ? En particulier
concernant son salaire de di­
recteur de l’Office de touris­
me. Il convient de préciser
que rien de tel n’aura jamais
été évoqué durant l’audien­
ce. La notion de prise illégale
d’intérêt ne recouvre pas ici
une infraction d’enrichisse­
ment personnel. Pour autant,
en statuant sur le fond, le Tri­
bunal s’est évertué à discer­
ner ce qui aurait pu influer,
de la part de Nicolas Dara­
gon, sur toute prise de déci­
sion (vote) touchant à l’Office
de tourisme.
Des fonctions
pas incompatibles
Conscient d’une éventuel­
le incompatibilité de ses
fonctions d’élu avec son acti­
vité professionnelle, Nico­
lasDaragon avait, en quel­
que sorte, pris les devants. En
stipulant par courriers au
conseil général et à la muni­
cipalité, « qu’il ne participe­
rait pas personnellement ou
par mandataire interposé, à
des délibérations concernant
l’Office. » Les conseils juridi­
ques de la Ville avaient esti­
mé ses fonctions d’élu « pas
incompatibles ». D’après dif­
férentes notes, il ressortait
« qu’il était cependant im­
portant de ne pas participer
aux votes ».
Mandats en blanc
En fait, c’est la façon dont
sont délivrés les mandats qui
suscitera pas mal d’interro­
gations. Selon N. Daragon,
« il y a une dizaine de man­
dats en blanc qui tournent en
fonction des absences. Pour
maintenir le quorum néces­
saire notamment .» C’est ce
flou artistique, cette difficulté
à repérer ou à certifier ces
votes par procuration (pou­
voirs signés ou non) qui inter­
pelleront le Tribunal : « Pour­
quoi ne vous êtes­vous pas
Une peine requise de 4 à 6mois
d’emprisonnement avec sursis
L
e procureur de la Républi­
que se montrera inflexible
sur les notions “d’ingérence
ou de prise illégale d’intérêt”
concernant un élu. « Il con­
vient de s’abstenir de toute
participation. Le seul fait de
s’asseoir dans une salle de
conseil lors d’une délibéra­
tion peut s’avérer constitutif
de l’infraction. Je n’ai jamais
dit que M.Daragon a retiré
un bénéfice quelconque. Il
ne s’agit pas là d’enrichisse­
ment, de salaire. Mais en tant
que directeur général de
l’Office de tourisme, l’intérêt,
il l’avait. »
M. Emery indiquera
qu’après le retrait de la cons­
titution de partie civile de la
Ville de Valence, dont le mai­
re Alain Maurice fut à l’origi­
ne de la plainte, le Ministère
public est le seul à poursuivre
l’accusation dans ce dossier.
« J’ai considéré une infrac­
tion. Le délit est­il constitué ?
Je suis surpris de voir qu’on
indique qu’on ne sait pas trop
qui vote, de quelle façon. Ces
pouvoirs en blanc distribués
de manière un peu désor­
donnée. Qu’on puisse dire en
quelque sorte “que l’on a vo­
té à mon insu”. »
« Le préjudice
est moral »
Poursuivant : « Il y va de la
probité de la fonction publi­
que. Je suis pour le respect
de la règle. M. Daragon a
peut­être perdu de vue ce
conflit d’intérêt entre ses
fonctions d’élu et de salarié
de l’Office. Malgré ses lettres
(Ndlr : au Conseil général et
entouré de précautions sup­
plémentaires ? En rappelant
par exemple sur les mandats,
qu’il ne fallait pas voter en
votre nom pour des questions
intéressant l’Office ? »
Nicolas Daragon indique­
ra « que c’était aussi du res­
sort du secrétariat général de
la mairie de l’indiquer sur les
tablettes. Qu’il ne pouvait
pas forcément tout contrôler
du contenu des séances.
Qu’il y a aussi des difficultés
techniques. On fait tourner
les pouvoirs. »
Et il précisera, en ce qui
concerne le Conseil général,
« que se trouvant dans l’op­
position, son action était très
résiduelle, sans impact déci­
sionnaire. »
Jugement rendu
le 13septembre
La présidente marquera à
nouveau son étonnement :
« On ne sait pas toujours qui
a participé aux votes. »
N. Daragon poursuivra :
« Vous avez 49élus, 75déli­
bérations, des votes à main
levée, pas d’outil de contrôle
électronique.Il peut y avoir
des erreurs. »
Mis en délibéré, le juge­
ment sera rendu le 13 sep­
tembre.
Dominique FOURAISON
La défense demande
la relaxe
au Conseil municipal, lire ci­
dessus), il n’est jamais allé
voir directement ses collè­
gues pour leur dire de ne pas
voter en son nom (sur les
questions de l’Office). C’est
là toute l’ambiguïté. Quoi
qu’il en soit, il était présent
ou représenté. »
M. Emery ajoutera « que
les collectivités locales ne
sont victimes de rien.Le pré­
judice est moral.C’est celui
de la loi, de la probité. »
Pour ce préjudice « mo­
ral », « pour ne pas avoir pris
les précautions concernant la
transparence à sa vie publi­
que », M.Emery requiert une
peine de quatre à six mois
d’emprisonnement assortis
du sursis envers Nicolas Da­
ragon.
D.F.
M
e Saban, avocat de la défense, s’est attaché à détailler
chacune des délibérations incriminées. Remettant au
Tribunal un tableau avec colonnes : était présent, représen­
té, a voté, pas voté… Procurations signées ou pas par Nicolas
Daragon… « Parfois, on ne dispose même pas matérielle­
ment de la procuration ».
Le défenseur de Nicolas Daragon insistera sur le fait « que
son client s’est effectivement abstenu de participer ou de
voter à de très nombreuses délibérations où il était question
de l’Office, durant ces trois ans et demi. On lui reproche
seulement une dizaine de délibérations et dont la plupart ne
tiennent pas. »
Me Saban parlera « d’une prise d’otage judiciaire ». Ajou­
tant : « On a tous été convoqués ici par Alain Maurice, et il
n’est pas là. »
Poursuivant sur un terrain politique (mais concernant
cette fois des querelles intestines au sein de l’UMP), il
s’étonnera « des 2 000 mails envoyés aux adhérents de
l’UMP pour leur signaler que Nicolas Daragon passait en
jugement aujourd’hui. Qui donc peut disposer d’un tel fi­
chier..?»
Arguant également que son client « n’a jamais bénéficié
de profit personnel ou d’enrichissement dans les faits qui lui
sont reprochés. » Il demandera la relaxe.
D.F.
26C-1