DICK RIVERS

Transcription

DICK RIVERS
DICK RIVERS
Après le grand retour de Dick
Rivers sur scène au Québec en
1993, l’ami lointain y est
revenu en septembre 2007,
pour une tournée promo via
une anthologie, « La Légende »,
un album éponyme et son premier
DVD. On peut dire que Dick a mené
deux carrières à la fois, une
française et une québécoise. Ses
succès n’ont parfois pas été les
mêmes des deux côtés. Ainsi
« Viens Me Faire Oublier », son plus
gros tube au Québec, est
secondaire en France. Par rapport
à ses deux collègues, Johnny
Hallyday et Eddy Mitchell, Dick
Rivers est celui qui s’est le plus
rendu au Québec et y possède
la discographie la plus
différente. Dick a donc
retrouvé l’Olympia de
Montréal les 16 et 17
novembre 2007 et le
Capitole de Québec les
18 et 19, où avait été
enregistré le DVD « En
Concert » de 1993, et a
récidivé du 29 au 31 mai
2008 au Cabaret du Casino
de Montréal, le 7 juin à
Victoriaville et le 8 juillet à
Québec. Le bon moment
pour Léo Roy de retracer
cette aventure presque
cinquantenaire.
S
i en France le premier disque des Chats
Sauvages, un super 45 tours, est publié fin
avril 1961, avec « Ma P’tite Amie Est Vache », au Canada il faut attendre l’été 1962 pour
Fin 1967, premier des deux albums Muse de
réédition des Chats Sauvages.
Montréal
1967
d’Eddie Cochran via Vince Taylor).
TWIST SUR LE ST-LAURENT
Fin 1962 paraît donc un premier album, simplement intitulé « Les Chats Sauvages », avec au
verso la mention avec Dick Rivers. Le visuel est
celui, agrandi, du premier super 45 tours français,
aux studios Pathé de Boulogne. Suite à son succès, « C’Est Pas Sérieux » sera ajouté en gros caractère sur un second pressage. Le menu comprend surtout des titres récents, soit de 1962,
mais avec « Twist A Saint-Tropez ». Même si jamais édité en simple, ce dernier demeure un titrephare qu’on entend régulièrement dans les programmes rétro au Québec. Dans la foulée, début
1963, Pathé sort un deuxième 45 tours, « Sous Le
Ciel Ecossais »/« Toi Tu Comprends » (méconnue face B juke-box de « Laissez-Nous Twister »
en France !), qui ne se classe pas. Le départ de
Dick des Chats Sauvages à l’été 1962 ne sera
connu dans les journaux du Québec que début
1963. En mai 1963, Disque-T-On consacre deux
pages aux Chats Sauvages avec leur nouveau
chanteur, Mike Shannon. Un premier simple de la
nouvelle mouture offre « Sherry » et « Derniers
Baisers ». Ce dernier morceau tourne bien en
radio et obtient un succès d’estime. D’autre part,
on peut visionner « Sherry » dans les scopitones
présents à certains endroits pour la somme de 25
cents. Des rééditions des Chats, dont peu de
titres sont en définitive parus de leur vivant, surviendront plus tard.
SOLO
Roule
sur le
Québec
(1)
que naisse le roman d’amour des Québécois
avec Dick Rivers. Et ce bien-sûr selon le format
discographique en vigueur là-bas : quasiment
pas de super 45 tours ni de 25 cm, mais des simples à pochette banalisée et des 30 cm plus nombreux (à couverture épaisse). Cette première parution est un simple qui – est-ce un augure ? –
couple deux slows : « C’Est Pas Sérieux » (1er 25
cm, 1961) et « L’Amour Que J’Ai Pour Toi » (2e 25
cm, 1962). Sur marque Pathé, il est distribué par
Capitol-Canada, avec deux variantes d’étiquette,
bleue puis rouge. Il accroche rapidement les auditeurs et, devant « Petit Gonzalès », « C’Est Pas
Sérieux » atteint la 1re position du palmarès de la
revue mensuelle Disque-T-On (qui est un peu
l’équivalent de Salut Les Copains) de décembre
1962, alors que dans l’édition de novembre on
annonce la sortie du premier long-jeu des Chats
Sauvages. « C’Est Pas Sérieux » est repris par
trois artistes québécois, Pierre Nolès, Georges
Blanès et Bernard Geoffrion, ce dernier étant un
joueur de hockey du club Les Canadiens de
Montréal. Si ces trois versions ne sont que de
pâles imitations des Chats, celle des Mégatones,
sur leur second album, en 1963, « Dansons ! »,
est d’excellente facture (avec aussi « L’Amour
Que J’Ai Pour Toi » et « Twenty Flight Rock »
Au printemps on retrouve le premier simple de
Dick Rivers en solo, toujours chez Pathé, qui réunit « La Fille Qu’On A Tant Aimée » (3e EP) et
« Je Rentre Tout Seul » (1er EP), qui passe inaperçu dans le public encore sous le charme des
Chats Sauvages. A l’été 1963, Pathé, dans ses
nouveautés en 45 tours, entre Franck Pourcel,
Georges Jouvin, Adamo et Gilbert Bécaud, présente par Dick « Je Ne Peux Pas T’Oublier »/
« L’Effet Que Tu Me Fais » (4e EP). Comme le précédent, ce simple ne se classe pas, tout comme
celui des Chats avec Mike Shannon, « Allons Reviens Danser »/« Quelle Nouvelle ». En fin d’année paraît le premier album solo de Dick Rivers au
Canada, « Je Ne Peux Pas T’Oublier ». Alors que
les 33 tours de Johnny Hallyday et Eddy Mitchell
sortent dans l’ensemble tels quels, celui-ci inaugure pour Dick une politique de découpage du
répertoire + pochette parfois dure à suivre, mais
passionnante pour le collectionneur (dans l’esprit
de celle de Capitol-USA pour les Beatles !). Le 30
cm est basé visuellement sur l’unique 25 cm,
sans titre, de Dick où il pose, magnifiquement, les
pieds au mur. Il existe aussi dans une rare édition
stéréo (référence 67108, soit juste après celui,
également exclusif, des Chats Sauvages avec
Mike Shannon, « Allons Reviens Danser »,
67107). Il retient quatre titres du 25 cm : « Bien
Trop Court », « La Fille Qu’On A Tant Aimée »,
« Au Cœur De La Nuit » et « Je Suis Bien », complétés de « L’Effet Que Tu Me Fais », « Je Ne
Peux Pas T’Oublier », « Sarah Jane », « T’As
Premier album solo en 1963 avec le visuel et
seulement quatre titres du 25 cm français.
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