Fibrosarcomes sur site d`injection chez le chat
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Fibrosarcomes sur site d`injection chez le chat
Folia veterinaria FIBROSARCOMES SUR SITE D'INJECTION CHEZ LE CHAT Dans une lettre de recommandation récente, le CVMP (Committee for Veterinary Medicinal Products) attire l'attention des médecins vétérinaires sur le risque possible de fibrosarcomes survenant aux sites d’injections de produits vétérinaires chez le chat. Ce sont surtout, mais pas exclusivement, les injections sous-cutanées vaccinales qui sont mises en cause. Cette note concerne uniquement le chat. Aucune extrapolation vers d'autres espèces ou vers l'homme ne devrait être faite. Actuellement, il n’existe en Europe que peu de données concernant l'incidence de l'apparition de fibrosarcomes consécutifs à des vaccinations. Le CVMP cite dans sa recommandation des résultats issus d'études réalisées aux Etats-Unis et au Royaume Uni. Dans ce dernier pays, une récente analyse rétrospective effectuée dans le cadre de la pharmacovigilance montrait une incidence de 0,021 firbrosarcome/10.0000 doses de vaccins pour chats vendus entre 1995 – 1999. Les chiffres obtenus aux U.S.A., où les vaccins, tout comme les protocoles de vaccination, diffèrent de ceux qui sont d'usage en Europe, montrent quant à eux une incidence de 1 à 10 fibrosarcomes/10.000 vaccins FeLV (Feline Leukaemia Virus) ou rabiques vendus. De tels résultats doivent être interprétés prudemment étant donné le nombre de facteurs inconnus non pris en compte et de biais possibles susceptibles d’influencer les résultats d’études épidémiologiques rétrospectives de ce type. Les analyses pratiquées ne font notamment pas état du nombre de vaccinations antérieures, de la nature des produits administrés, de l'intervalle entre les vaccinations successives et l'apparition de la tumeur, ni de la nature exacte de la tumeur et de sa classification. Ces études attirent l’attention sur le lien statistique qui existe entre la vaccination et l’apparition de tumeurs sans établir une relation de causalité entre les événements. Une hypothèse avancée pour expliquer la pathogenèse des fibrosarcomes félins au niveau du site de vaccination serait l'induction d'une réaction inflammatoire chronique locale. Des études épidémiologiques et étiologiques plus approfondies concernant cette pathologie sont indispensables pour confirmer cette approche. De ce fait, il est impossible à l'heure actuelle de suspecter l’intervention d’un vaccin spécifique ou d’un type de vaccins particulier. Le CVMP souhaite, par mesure de précaution, diffuser cette information aux médecins vétérinaires afin de leur permettre d'informer les propriétaires de chats sur les avantages et les risques liés à la vaccination et à la revaccination de leurs animaux. Le CVMP insiste sur le fait que les vaccinations actuelles sont les seules capables de protéger les chats de manière sûre et efficace contre un certain nombre de maladies infectieuses et que ceci doit certainement être pris en compte dans l'évaluation du risque/bénéfice par le vétérinaire. Le CVMP est conscient du fait que des recherches plus approfondies doivent être menées afin de pouvoir formuler des recommandations plus spécifiques. Il encourage les médecins vétérinaires à informer les instances compétentes en matière de pharmacovigilance en rapportant de tels cas de fibrosarcomes. Le CVMP invite également les médecins vétérinaires à soutenir les producteurs dans leurs recherches sur une relation possible entre l'administration de leurs spécialités vétérinaires et l'apparition subséquente de fibrosarcomes chez le chat. Ref: - Advisory notice to veterinary surgeons regarding the development of fibrosarcomas at sites of injection of veterinary medicinal products in cats EMEA/CVMP/205/03-Final Le texte intégral peut être consulté sur le site suivant: www.emea.eu.int 2