La nuit des cambrioleurs
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La nuit des cambrioleurs
Stéphane Rougeot La nuit des cambrioleurs Publié sur Scribay le 26/03/2016 La nuit des cambrioleurs À propos de l'auteur Né en 1971 à Besançon, capitale de la Franche-Comté, j'ai développé mon imagination en puisant dans le cinéma et mes expériences pour alimenter ma production littéraire. Après de longues années à stocker mes textes dans des tiroirs, je me décide enfin à franchir le pas de la publication, tout en poursuivant son oeuvre. Je vis actuellement dans la Drôme et partage mon temps entre ma passion pour l’écriture, mon travail d’ingénieur et ma vie de famille. Attiré sans cesse par de nouveaux horizons, je change constamment de genre. À titre d’exemple : l’historique, le médiéval-fantastique, la satire, la chronique contemporaine, le conte pour enfant ou adulte, la nouvelle, le policier, le théâtre, et bien d’autres. À propos du texte Un duo de cambrioleurs maladroits et inexpérimentés a décidé de s'attaquer à une villa. Ils sont loin d'imaginer ce qui les attend. Leur nuit ne sera pas de tout repos. Licence Licence CC - Attribution - Pas d'utilisation commerciale - Pas de modification Licence Creative Commons BY-NC-ND L'œuvre peut être distribuée ou exploitée librement uniquement à des fins noncommerciales sous deux conditions : - le nom de l'auteur doit être cité, - l'œuvre ne doit pas connaître de modification ou la création d'œuvres dérivées. La licence sur le site de la fondation Creative Commons La nuit des cambrioleurs Scène 9 Sylvie soupire. Sylvie — Je suis bien contente que ça se finisse bien. J’ai eu une belle trouille, sur ce coup. Lionel — La trouille que quoi ? Que notre fille soit lesbienne ? Sylvie — Non, ça finalement, c’est pas si grave, ça. Même si ça voudra dire qu’elle ne m’apportera jamais de petits-enfants. L’essentiel n’est-il pas qu’elle soit heureuse, quelle que soit la personne avec qui elle... fait ce qu’elle veut ? Lionel — Mouais. Lionel pose le regard sur Éric, discrètement planté à côté de la statue, qu’il regarde avec peu d’intérêt. Lionel — J’ai quand même cru, pour ma part, que j’étais le seul honnête dans cette famille. Sylvie — Comment ça, honnête ? Lionel pointe le menton vers Éric. Sylvie — Ah, ça ! Oh, c’est pas grand-chose. On traverse une passe difficile, toi et moi, depuis quelques mois. Comme tu me touches plus du tout, faut bien que je trouve un moyen pour me détendre un peu. Lionel — Et t’as rien trouvé de mieux ? Sylvie — Attends, il est pas si mal ! Et j’ai eu du mal à l’avoir, crois-moi. J’ai ramé toute une soirée ! Si t’avais vu le nombre de pétasses qui lui tournaient autour… Lionel — Non, mais parfois, y a des femmes, juste pour « se détendre » momentanément, qui préfèrent… acheter un… un petit gadget électrique, tu vois… Sylvie — Un god ? Mais faut pas être coincé, Lio ! Faut appeler une chatte une chatte ! Lionel (gêné) — Oui, comme tu dis. Sylvie — Tu crois pas qu’il serait temps qu’on reprenne nos vieilles habitudes ? Lionel — Tu veux dire oublier... Lionel pointe à nouveau le menton vers Éric. Lionel — … Notre mauvaise passe ? Sylvie — Oui, ça et tout le reste, comme les coups en vache, les mauvaises surprises sur le compte en banque, les emails effacés ou les rendez-vous annulés, enfin tout, 3 La nuit des cambrioleurs quoi. Lionel — J’en avais encore quelques-uns en réserve, mais je suis partant pour tout arrêter maintenant. Sylvie (ouvrant ses bras) — On fait la paix, alors ? Lionel serre Sylvie dans ses bras. Lionel — On fait la paix. Sans que Lionel la voie, Sylvie fait signe à Éric dans le dos de Lionel, comme quoi tout va bien et qu’ils vont se revoir juste après. Lionel dessert l’étreinte et regarde Sylvie. Lionel — Je suis content que les choses s’arrangent entre nous. Au fond, je commençais à être fatigué de ce petit jeu. Quentin (à lui-même) — Oh, oh, le menteur ! Il a pas pu se lever la moindre proie, c’est plutôt ça la raison ! Ça doit sérieusement le vexer de voir l’autre Éric gaulé comme un chippendale. Sylvie embrasse Lionel sur le bout du nez, puis fait signe à Quentin et s’approche de Charles. Sylvie (chuchotant à Charles) — Tu pourras me dire où on peut se procurer ces petites pilules miracles ? On sait jamais... Charles (chuchotant à Sylvie) — Ah, ben, tiens ! Charles sort le sachet de pilules bleues de sa poche et le tend discrètement à Sylvie. Charles (chuchotant à Sylvie) — prend tout, moi je crois que je vais plus en avoir trop besoin, finalement. Sylvie embrasse Charles sur la joue. Sylvie — Merci papa ! Sylvie prend Éric par la main et sort avec lui par la porte principale. 4