Biblio Tamoul Sri Lanka
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Biblio Tamoul Sri Lanka
Non à l’impunité ! Respectons les droits du peuple Tamoul Scènes d’horreur au Sri Lanka par Arundhati Roy Architecte de formation et romancière acclamée pour son Dieu des petits riens en 1997, Arundhati Roy est devenue une militante des droits de l’homme et une essayiste reconnue. Elle écrit régulièrement dans la presse pour défendre les droits des plus défavorisés. Si la tragédie qui se déroule actuellement au Sri Lanka est possible, c’est à cause du silence qui l’entoure. Les grands médias indiens n’évoquent presque jamais ce conflit [entre le gouvernement et les Tigres de libération de l’Eelam tamoul, LTTE] et la presse internationale est tout aussi muette. Or la situation est des plus préoccupante [voir CI n° 959, du 19 mars 2009], alors que les rebelles seraient sur le point d’être défaits. D’après les rares informations qui parviennent à filtrer, le gouvernement sri-lankais utiliserait apparemment l’argument de la “guerre contre le terrorisme” pour justifier les nombreuses atteintes à la démocratie et commettre des crimes innommables contre le peuple tamoul [qui représente 7,6 % de la population]. Partant du principe que tout Tamoul est un terroriste, à moins qu’il ou elle ne puisse prouver le contraire, les zones civiles, les hôpitaux et les abris sont bombardés et transformés en zone de guerre. D’après des sources fiables, 200 000 civils y seraient coincés. Et l’armée sri-lankaise progresse, avec ses tanks et ses avions. D’après des rapports officiels, plusieurs camps sanitaires ont été mis en place pour accueillir les réfugiés. Selon un rapport publié dans le Daily Telegraph, ces villages “seront des centres de rétention obligatoires pour tous les civils qui fuient les combats”. S’agit-il d’un euphémisme pour désigner des camps de concentration ? Mangala Samaraveera, ancien ministre des Affaires étrangères, a déclaré au Telegraph : “Il y a quelques mois, le gouvernement a commencé à recenser tous les Tamouls se trouvant à Colombo pour des raisons de sécurité, mais ces données pourraient être exploitées à d’autres fins, comme l’ont fait les nazis dans les années 1930.” Cet amalgame regrettable entre civils et terroristes pourrait indiquer que le gouvernement du Sri Lanka est sur le point de commettre l’irréparable avec un génocide. Selon une estimation de l’ONU, plusieurs milliers de personnes ont déjà été tuées. Des milliers d’autres ont été gravement blessées. Les rares témoignages font état de scènes cauchemardesques. Ce que nous avons devant les yeux, c’est une guerre ouvertement raciste. L’impunité avec laquelle le gouvernement sri-lankais peut commettre ces crimes révèle en effet un racisme très enraciné, qui a précisément conduit à la marginalisation et à l’aliénation des Tamouls du Sri Lanka. Ce racisme procède d’une longue histoire d’ostracisme social, de brimades économiques, de pogroms et de tortures. La nature brutale de cette guerre civile qui dure depuis des décennies et qui a commencé par une protestation pacifique est profondément raciste. Sélection bibliographique – CITIM – Avril 2011. 1 Pourquoi ce silence ? Dans une autre interview, Samaraveera explique que, “aujourd’hui, les médias libres n’existent pratiquement pas au Sri Lanka”. Il parle d’escadrons de la mort et d’enlèvements dans des camions blancs qui paralysent de peur la société. Les quelques voix dissidentes, notamment chez les journalistes, sont rendues muettes par les enlèvements et les assassinats [voir CI n° 951, du 22 janvier 2009]. La Fédération internationale des journalistes accuse le gouvernement de réduire la presse au silence par le biais de lois antiterroristes, de disparitions et de meurtres. On raconte que l’Inde apporte un soutien matériel et logistique au gouvernement sri-lankais pour ces crimes contre l’humanité. Si c’est le cas, c’est un scandale. Qu’en est-il des gouvernements des autres pays ? Le Pakistan ? La Chine ? Sontils également complices de cette situation ? Etant donné l’ampleur de la tragédie au Sri Lanka, ce silence est inexcusable. D’autant plus que l’Inde a une longue histoire d’interventionnisme irresponsable dans le conflit, dans lequel elle a d’abord pris parti pour un camp puis pour l’autre. Plusieurs d’entre nous, qui auraient dû s’exprimer plus tôt, ne l’ont pas fait par manque d’information. Et, tandis que les massacres continuent, tandis que des milliers de personnes sont internées dans des camps de concentration, tandis que plus de 200 000 personnes sont exposées à la famine et qu’un génocide est sur le point d’être perpétré, un silence de mort règne. C’est une tragédie humanitaire colossale. Le reste du monde doit intervenir. Dès maintenant. Avant qu’il ne soit trop tard. Article publié le 09 avril 2009 dans le quotidien britannique The Guardian (traduction de l’article dans Courrier International n°962). Dernières brèves du Courrier international : * Le rapport de l’ONU doit être examiné avec prudence (Sri Lanka Guardian), 26/04/2011. * Le pouvoir s’insurge contre un rapport de l’ONU (The Island), 18/04/2011. * Une pensée et des dessins pour Prageeth Eknaligoda, Courrier international, 31/01/2011. Sitographie - Un site en Français, créé par de jeunes étudiants Tamouls : www.tamoulobs.com - La communauté Tamoul au Canada. Contributions pluralistes : www.tamilcanadian.com - Portail d’information qui traite au jour le jour de la guerre civile. Contributions journalistiques du Sri Lanka : www.tamilnet.com - Site d’information générale en anglais, créé par des journalistes cinghalais : http://sundaytimes.lk - Site officiel du Gouvernement Sri Lankais : www.priu.gov.lk Quelques chiffres Population : 20,7 millions Composition de la population : Cinghalais (74 %), Tamouls (du Nord et de l’Est de l’île et de l’ancien Eelam – 12,5 %), Maures (7%), «Indians Tamouls» immigrés au XIXe siècle par les Britanniques dans les plantations de thé du centre – 5,5 %), Autres (Burghers, Malais, Veddas – 1%) Densité (hab/km²) : 316,2 Espérance de vie : 73,9 ans Nombre d’enfants par femme : 2 Taux d’alphabétisation : 91,9 % IDH (de 1 à 0) : 0,742 (104e sur 179) Religions : Bouddhistes (69%), Hindouistes (15%), Musulmans (8%), chrétiens (8%) 2 Sélection bibliographique – CITIM – Avril 2011. Langues officielles : Cinghalais, tamoul et anglais Institution politique : République démocratique socialiste membre du Commonwealth. Président élu pour 6 ans au suffrage universel. Parlement : chambre des représentants : 225 membres élus pour 6 ans au suffrage universel. Principales ressources : 1er exportateur mondial de thé. Production agricole : riz, noix de coco, canne à sucre, manioc. Carte publiée dans Le Monde diplomatique Bibliographie Sri Lanka, la démocratie confisquée - LA CHRONIQUE, n°290, 2011/01, P. 10-17 Ce dossier présente la situation au Sri Lanka plus d'un an après les affrontements entre l'armée sri lankaise et les séparatistes tamouls qui ont contraint ces derniers à déposer les armes en mai 2010. Le pouvoir autoritaire a brisé toute expression de la communauté tamoule ; la société civile est très affaiblie et le processus de réconciliation entre les deux communautés (cingalaise et tamoule) peine à se mettre en place. Le grand désarroi des Tamouls du Sri Lanka : écrasement des Tigres, durcissement du pouvoir GOUVERNEUR, Cédric - LE MONDE DIPLOMATIQUE, n°677, 2010/08, P. 16-17 En mai 2009, l'écrasement des LTTE (Tigres de libération de l'Eelam Tamoul) marque la fin officielle de la guerre entre Tamouls et Cinghalais, après 30 ans de conflits souvent très violents. 300 000 Tamouls sont enfermés dans des camps. Le président Rajapakse consolide son pouvoir et se refuse à toute ouverture en direction des Tamouls, qui représentent pourtant 16 pour cent de la population. Ces Tamouls, hindouistes, craignent d'être colonisés par la majorité cinghalaise bouddhiste et de ne pas garder leur langue et leur culture. La victoire du président Rajapakse a été obtenue par des méthodes plus que controversées ; il a, pour cette raison, bloqué en juin 2010, l'arrivée d'une délégation de l'ONU, chargée d'enquêter sur les violations des droits humains en 2009. A quand la réconciliation ? BOILEAU, Céline - ALTERMONDES, n°22, 2010/06, P. 12-13 En mai 2009, le gouvernement Sri Lankais a mis fin au conflit qui l'opposait depuis 26 ans à la rébellion séparatiste des Tigres Tamouls. Le non respect des droits humains freine toujours le processus de réconciliation. Le principal opposant Sarath Fonseka a été arrêté au lendemain des élections. Dix mille à quatorze mille personnes sont encore emprisonnées de façon arbitraire. L'union européenne pourrait faire pression sur ce sujet par l'intermédiaire des accords commerciaux avec ce pays. Etat sri-lankais ou cinghalais ? LAL, Jude - ALTERNATIVES SUD, n°2, 2010/06, P. 65-79 Depuis plus de 30 ans, le Sri Lanka est déchiré par une guerre sanglante entre Cinghalais, bouddhistes, et Tamouls, à majorité hindouistes. En 2005, le succès des nationalistes cinghalais, JVP (Front de Libération du Peuple) et JHU (Parti de l'Héritage National) et leur compétition dans la reprise des conflits et la polarisation des rapports entre Cinghalais et Tamouls. C'est sur cette alliance que s'est fondée la suprématie bouddhiste cinghalaise et sa victoire sur les Tamouls, avec un déni total des droits de la population tamoule. Sélection bibliographique – CITIM – Avril 2011. 3 Que feront les Tamouls après l'échec des Tigres ? PAVEY, Eleanor - ALTERNATIVES INTERNATIONALES, n°45, 2009/12, P. 53-55 Après 25 années de combats acharnés, la guérilla tamoul a été anéantie. Il faudrait que le gouvernement sri-lankais négocie avec des partis tamouls modérés, un statut pour le Nord-Est de l'île. Mais le gouvernement maintient un contrôle militaire strict, peu propice aux négociations. Pas d'avenir sans solution politique SABAI, Danielle - INPRECOR, n°549-550, 2009/05, P. 39-44 Photos et fichiers You Tube. Interview consultable sur le site : www.tlaxcala.es/pp.asp / Disponible sur Internet : <http://www.tlaxcala.es/pp.asp?lg=frreference=7545>. La guerre civile au nord et l'est du Sri Lanka prend racine dans son histoire coloniale : les minorités sont systématiquement discriminées et les Tamouls du Nord-Est de l'île revendiquent le respect de leurs droits et de leur culture par des moyens pacifiques jusque dans les années 70 puis, face à la répression militaire et à l'absence de perspectives, le mouvement se radicalise, c'est l'émergence de la lutte armée des Tigres de Libération de l'Eelam Tamoul (terre des Tamouls). Leur défaite militaire en 2009 ne mettra pas pour autant fin au conflit politique car aucune paix durable ne sera possible sans la reconnaissance du droit à l'autodétermination du peuple tamoul. A Sri Lanka, les ressources du sous-sol et les considérations géostratégiques importent plus que la vie des Tamouls : une interview de Nirjai David ZEIT FRAGENMIALANE, Michèle (trad.); GIUDICE, Fausto, 2009/04/28, 12 P. Selon Nirjai David, journaliste tamoul, la "communauté internationale" ne se soucie en rien du génocide perpétré par Colombo à l'encontre du peuple tamoul ; bien au contraire, elle soutient de diverses façons, directes ou indirectes, le terrorisme d'État sri-lankais. La raison en est que Sri Lanka présente un intérêt géopolitique ou géostratégique, que ce soit du point de vue du pétrole, des armes nucléaires ou des minerais recherchés comme l'ilménite, pour la plupart des grandes puissances mondiales, principalement les USA, la Grande-Bretagne et les autres pays occidentaux, l'Inde, la Chine et le Japon. Diasporas indiennes dans la ville SERVAN-SCHREIBER, Catherine (sous la dir. de); VASOODEVEN, Vuddamalay (sous la dir. de) HOMMES ET MIGRATIONS, n°1268-1269, 2007/07, P. 6-194 Dossier comprenant, notamment les articles suivants : * Tamouls indiens : de Pondichéry à la France * Le tamoul, langue classique et langue de diaspora * Religion et souffrance psychique chez les Tamouls sri lankais. Tamouls sri lankais : le little Jaffna de la Chapelle DEQUIREZ, Gaëlle - HOMMES ET MIGRATIONS, n°1268-1269, 2007/07, P. 82-91 Article faisant partie du dossier "Diasporas indiennes dans la ville". Bibliographie. Le quartier de la Chapelle dans le 10e arrondissement de Paris est le centre d'un réseau associatif dense, lui-même maillon d'un réseau de diaspora tamoule transnational très actif. A la fois cœur du maillage associatif tamoul sri lankais en France, la Chapelle est aussi le maillon d'une vaste toile économique et un lieu de reproduction sociale et culturelle affirmé. 4 Sélection bibliographique – CITIM – Avril 2011.