A propos de La Petite Histoire :
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A propos de La Petite Histoire :
A propos de La Petite Histoire Cela débute dans un cimetière. Ou bien dans un théâtre ? Cela débute comme un conte que l’on raconte aux enfants : c’est l’histoire d’un vieux père et d’une vieille mère qui ont chacun perdu leur enfant. Et qui en sont inconsolables. Le fils s’appelait Roméo, la fille Juliette. C’étaient les plus beaux enfants du monde. Et Roméo aimait Juliette. Et Juliette aimait Roméo. Et Capulet, le père, détestait Montaigue. Et Montaigue, la mère, détestait Capulet. Comme si le temps s’était arrêté à la mort de l’enfant, lui, le père de Juliette et elle, la mère de Roméo reconstituent l’histoire de leur vie. Comme un tonneau qui chaque fois se remplit des larmes des parents. Le tonneau roule. En roulant, il se vide. Le remonter comme on tente de remonter le temps en dépassant le drame : la mort de l’enfant. Rejouer incessamment comme il faudra remonter indéfiniment le tonneau… Extrait MONTAIGUE (Nourrice) C'est une fille, Seigneur Capulet. CAPULET Une fille ! Et je l'ai prise dans mes bras. J'ai ouvert la fenêtre. J'ai senti la douceur du soleil du printemps. Tous les oiseaux sont venus chanter dans ma tête. Je lui ai dit : regarde les oiseaux. MONTAIGUE (Nourrice) Une fille, la plus belle fille qui soit. CAPULET Et je lui ai dit: regarde les oiseaux du ciel. MONTAIGUE (Nourrice) Une fille, Seigneur Capulet, une fille, Giulietta. CAPULET J'ai ouvert la fenêtre. Et c'était l'aube, l'alouette chantait. Écoute les oiseaux, regarde, Giulietta, et j'ai senti sur ma peau la douceur du printemps, et aussi la mort que je portais en moi quand je l'ai embrassée. MONTAIGUE Roméo. Ce rêve, tu te souviens, et tu étais la plus belle dans ce rêve, maman. (Elle fredonne la berceuse. Elle met sa main devant les yeux) Maintenant je suis mort, maintenant, je ne suis plus là, tu ne me vois plus, maman, tu ne me vois plus, je suis invisible, je ne suis plus là, et toi, maman, il faut que tu répondes, je ne te vois plus, tu n'es plus là, Roméo. Il faut que tu ailles derrière la porte, maman, tu es là, tu n'es plus là ou tu es là? Je ne te vois plus, tu n'es plus là, maman, réponds, tu es là ou non ? Tu dors? Quand on ferme les yeux et qu'on ne dort pas, est-ce qu'on est mort, maman, est-ce qu'on est mort? C’est l’histoire en filigrane du Théâtre, de sa représentation, de sa recomposition. Réécrire « Roméo et Juliette » pour le théâtre porte en soi un enjeu majeur. Rien n’est moins sûr que de passer après Shakespeare ! Si « La Petite Histoire » fait écho en moi c’est en premier lieu parce qu’elle change le point de vue. Qu’elle transfère l’histoire au niveau des personnages mineurs. Mais c’est aussi parce qu’elle joue avec le mythe - et elle aime ça la bougresse ! - en s’octroyant une belle liberté. Le mythe de « Roméo et Juliette », un mythe d’amour, porte en lui la mort. Par sa construction, « La Petite Histoire » est une mise en scène : celle de « Roméo et Juliette » représentée par leurs parents. Comme un jeu d’enfants : on dirait que toi tu jouerais Roméo et moi je serais Juliette… Pour exorciser la mort. Et puis cette belle joie de vivre, cette énergie que dépensent tous les personnages présents symbolisés par les seuls Capulet et Montaigue. Ces deux là sont des archétypes : archétype de la haine séculaire qui divise au-delà des différends originels ; archétype de l’inertie face à un environnement en mutation malgré soi ; archétypes aussi du théâtre : capo comico de la Commedia dell’arte faisant vivre cent personnages en un ; personnages jouant à jouer du théâtre – dans la scène du Balcon entre Roméo et Juliette par exemple- ; tour à tour manipulateurs d’un théâtre miniature et marionnettes à échelle humaine. J’ai voulu suivre le fil tendu par l’auteur au delà d’un autre texte qui raconte la mort du père et ce qu’il reste à l’enfant, devenu homme, en héritage. Avec, toujours en toile de fond, le Théâtre. « La Petite Histoire » est donc la continuité naturelle de mon travail sur « Maison du Peuple » - dans l’adaptation que j’en ai en fait en 2006 sous le titre « Paroles de ceux qui sont… » Elle évoque des thèmes similaires mais souvent traités sous un angle inversé : le rapport à la filiation, la question de la rupture et de l’appartenance, la représentation du théâtre par lui même. Notes de scène C’est l’histoire d’une représentation. Où les parents, Capulet le père et Montaigue la mère, jouent les enfants. Où l’on joue au théâtre. C’est l’histoire de « Roméo et Juliette », l’histoire de vingt personnages jouée par un homme seul et une femme seule. L’histoire de deux vies qui pour s’être croisées se sont unies dans l’éternité. C’est l’histoire d’un homme et d’une femme condamnés à répéter à l’infini les mêmes gestes, à dire les mêmes mots. Parce qu’ils subissent le châtiment des Dieux – du Prince - en expiation du désordre dans lequel la haine les a fait basculer ensemble. Il y aura d’abord le temps du rituel : les spectateurs qu’on invite autour d’un feu ; la scène qui se dresse dans un cimetière ; les personnages qu’on invoque ; l’histoire qui revient. Comme chez « Les Maîtres fous », la mise en scène que dessine le premier Capulet est faite pour provoquer l’exorcisme d’un mal profond. Il y aura ensuite les temps de la passation : telle une cérémonie qui transmue la chair en pain et le sang en vin, le père devient fils, la haine compassion et de la mort renaît la figure aimée. Il y a enfin le temps du théâtre inscrit en filigrane dans l’histoire : l’évocation d’une multitude de personnages ; la scène du balcon ; les titres ; les ellipses ; les masques ; les ombres chinoises... On joue avec les formes de représentation : on joue des extraits de la pièce qu’on est en train de réécrire. Car ce sont les personnages qui renouvellent l’histoire : ils biffent, jouent de l’ellipse, annoncent les titres, jettent un œil en coulisse, improvisent... On joue du comique à l’italienne dans la scène de la bataille entre les deux familles, aux personnages multiples campés par Capulet seul. On commence par faire jouer le rôle féminin par un acteur masculin dans la tradition du théâtre élisabéthain. Puis en passant le rôle de Juliette à Montaigue, Capulet passe les siècles. Eléments de scénographies Le jeu s’impose comme scénographie. Tout est prétexte à jeu. A jeu d’enfant. On joue à jouer. On joue de tout. Tout est manipulé à vue par les acteurs. Ce sont eux qui composent à l’envie leur mise en scène de leur drame. Une croix sur une sépulture devient épée dégainée. Trois croix et une tombe forment la balustrade du balcon, une autre les chandeliers du bal... Cinq cubes noirs et une dizaine de croix figurent un cimetière. Par leur déplacement, leur détournement, ils se transforment en entrée d’un palais italien éclatant de lumière, en un balcon dans la nuit, en une rixe entre factions ennemies, en tombeau pour Juliette… La lumière revêt un rôle à part entière. Elle s’appuie essentiellement sur les sources manipulables du plateau : des lanternes que les acteurs déplacent à leur guise, transformant continuellement les contours de leur scène. Les flammes qui scintillent dans la nuit sont tour à tour éclats de lumières dans la scène du bal, apparition divine du Prince, flamme de l’amour brûlant ou cendre de la mort. Le halo que la lune projette au loin se transforme en tenture sur laquelle s’animent des ombres. Le bal… La nuit… le cimetière … L’Equipe Emmanuelle Danesi : mise en scène Elle travaille en Italie avec le Living Theatre puis poursuit une formation à l’Ecole Lecoq. Elle a été assistante à la mise en scène de Pierre Ascaride et de Clyde Chabot. Elle écrit et met en scène Int(imi)té, Familles, Interventions et collabore à Piri les passagers (Festival de la Luzège) des créations en France et en Afrique de la Compagnie Lez’armuses qui ont reçu l’aide du CITF, de l’AIF et du Ministère des Affaires étrangères. En 2006, elle adapte et met en scène Maison du peuple d’Eugène Durif pour Paroles de ceux qui sont… une expérience théâtrale à partir des témoignages de personnes âgées habitant des ville d’Epinay sur Seine, Pierre Bénite, Vitry sur Seine qui a reçu l’aide à la création sonore de la Spédidam et de la Fondation de France. Depuis 2003, elle est artiste associée à la Maison du Théâtre et de la Danse pour laquelle elle propose Chemins de Croisements, un projet théâtral de création et de transmission en direction du jeune public. Dans ce cadre en 2007, elle co-met en scène et joue dans Devant l’enfant, une commande d’écriture à Jean Gabriel Nordmann, spectacle lauréat de l’aide à l’écriture et à la production de la fondation Beaumarchais- SACD Cinéma et écriture : En 2003, elle dirige Pierre Vial dans C’est. Balayer., court métrage qu’elle réalise et pour lequel elle obtient une bourse d’aide à l’écriture du premier film de la CCAS Edf-Gdf. Le film Festival des Rencontres du théâtre du réel en 2007 est sélectionné dans différents festivals : Caen, Brest…. En 2005, son texte Projet passagers 2, fait l’objet d’une lecture par Fargass Assandé au Festival d’Auteurs vivants de Marseille. Elle travaille parallèlement sur un projet d’écriture les Dites femmes, créé au Festival des Rencontres du théâtre du réel à partir de témoignages de femmes de Vitry sur Seine. En 2008, un projet d’écriture poétique qu’elle a dirigé obtient le 10ème prix des Rencontres en Poésie en Ile de France. François Frapier : interprétation Après des études avec Jacques Lecoq, il fonde Le Théâtre de la Jacquerie avec Alain Mollot et y interprète Molière, Goldoni ou Brecht ainsi que plusieurs créations collectives. A partir de 1994, il entre dans l’Illustre Théâtre de Jean Marie Villégier pour lequel il joue Corneille, Marivaux ou Mairet. A partir de 2000, il entame une collaboration avec GRRR et Susana Lastreto dont il interprète trois pièces. Il collabore par ailleurs avec différents metteurs en scène dont Philippe Adrien, Stuart Seide, Michel Dubois, Agathe Alexis ou Philippe Berling. En tant que metteur en scène, il monte Cami, Céline, Péguy ou Lovecraft et adapte Dostoievski, Zola et Maupassant… Au cinéma ou à la télévision, il joue sous la direction de Bruno Gantillon, Jean François Gallote, Artus de Penghern… Véronique Guichard, interprétation Comédienne elle travaille avec Catherine Boskowitz au Théâtre des Quartiers d’Ivry, avec Eudes Labrusse au Théâtre du Mantois et participe à de nombreux spectacles de rue avec la Compagnie Oposito. Parallèlement elle développe un cycle de lectures à deux voix explorant les auteurs de Ronsard à Prévert et de Kipling à Marguerite Duras. Elle écrit et met en scène ses propres textes : Les sept vies du chat, Si tu m’aimes, dis le. A la radio, elle participe à Improvisations sur France Culture. Interprète, elle chante dans plusieurs spectacles musicaux dont l’Opéra de Quat’sous de Brecht au CDN de Béthune et fonde le groupe musical Matin Blême pour lequel elle écrit, compose et interprète. Gaétan Lajoye : création lumière Après des études à l’IGTS de Grenoble, il débute sa carrière au Forum culturel du Blanc Mesnil, au Théâtre Romain Rolland et à la Ferme du Buisson. En 2004, il devient régisseur général de Gare au Théâtre, un lieu de spectacle vivant et musical proche de Paris. Entre 2007 et 2009, il a travaillé avec Jacques Bonnafé, Alain Gautré, et a participé à trois créations de Yann Allégret. Il assure les créations lumières de Sophie Lecarpentier et d’Emmanuelle Danesi. Distribution en cours… Graphisme Camille Besson, [email protected] Tous droits de reproduction réservés Presse A propos du spectacle Paroles de ceux qui sont… adaptation du texte d’Eugène Durif Maison du Peuple. Constitué d’enregistrements de témoignages d’habitants, le spectacle se renouvelle dans chaque ville traversée. « Ces histoires intimes, ces fragments de vies deviennent la matière nécessaire qui permet au théâtre d’interroger la pertinence de son dialogue avec le réel. » Revue Mouvement « Avec neuf autres anciens de la ville la vieille dame a prêté ses souvenirs et sa voix à la metteure en scène Emmanuelle Danesi (…) Au théâtre toutes ces voix se croisent et se racontent (…) Près d’un demi-siècle plus tard, ce voyage dans ses souvenirs a enchanté la vieille dame. » Le Parisien, juin 2006 Contacts Palamente La Compagnie Palamente s'intéresse aux liens et relations sociales que l'individu tisse avec le groupe. Par la création artistique, elle questionne les liens qu'entretient le témoignage avec la fiction. Ces histoires intimes- individuelles ou collectives - façonnent une écriture singulière. L'objet théâtral joue alors des différents modes de représentation : univers sonore, texte théâtral, image filmée ou photographique. Les points de départ des créations sont la rencontre avec un public non initié, ainsi qu'un travail sur les lieux publics en vue de leur réappropriation commune. Depuis 2006, les créations de Palamente ont été soutenues par le Conseil Général du Val de Marne, la Fondation de France, la Spédidam. Siège : 36 rue Michelet - 93270 Sevran mail : [email protected] Direction artistique : Emmanuelle Danesi Diffusion : Anne-Sophie Girard tél : 01 43 72 30 02 / 06 76 28 70 55