Sectes en France
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Sectes en France
Mars 2002, mise à jour en février 2007 Les sectes en France L'actualité du phénomène sectaire est permanente : depuis trente ans des drames collectifs ("suicides" de l'Ordre du Temple Solaire…) ou individuels (morts d'enfants, abus sexuels…) et des procès alimentent une riche chronique. Plusieurs rapports parlementaires (voir plus bas “Pour aller plus loin – Rapports”) ont conduit le Gouvernement à créer une instance nationale chargée d’analyser le phénomène des sectes, d’informer et de lutter contre les atteintes à la dignité de la personne humaine et les troubles de l’ordre public : la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (MIVILUDES), créée par le décret n°2002-1392 du 28 novembre 2002, succède à un Observatoire créé en 1996 et à une première Mission interministérielle créée en 1998. La Mission interministérielle de lutte contre les sectes (MILS) de 1998, a synthétisé dans son rapport de 1999 les éléments constitutifs d’une définition : "Une secte est une association de structure totalitaire, déclarant ou non des objectifs religieux, dont le comportement porte atteinte aux Droits de l'Homme et à l'équilibre social" et a distingué trois types de groupes sectaires : • les sectes absolues qui rejettent les principes fondateurs de la démocratie et les droits de la personne consacrés par l'ensemble des Déclarations et Conventions internationales; • les mouvements dont le fondement philosophique ou religieux est incontestable, mais dont certains comportements sont attentatoires aux libertés, aux droits de l'Homme ou encore aux principes constitutionnels ou aux lois ; enfin, les mouvements qui ne font l'objet que d'une suspicion mais dont les effets négatifs perdurent en dépit du caractère négatif ou peu probant des investigations demandées. • Ainsi, bien que le phénomène des sectes soit diffus et opaque, ses dangers et ses dérives sont aujourd'hui, en France, mieux connus et mis en échec de façon croissante, notamment grâce à l'action de la MIVILUDES dont les axes de travail sont les suivants : • observation et analyse du phénomène des mouvements à caractère sectaire et de leurs agissements : elle centralise les informations transmises par les différents services de l'Etat et les tient à la disposition des pouvoirs publics; © Ministère des Affaires étrangères, 2007 1 • initiative et coordination de l'action préventive et répressive des pouvoirs publics contre ces agissements : elle transmet les informations dont elle dispose aux ministères concernés et suggère les actions à mener, les modifications réglementaires à effectuer, les dispositions de contrôle à mettre en place ; • information du public et des agents publics, notamment par la publication de guides à l'attention des élus ou des éducateurs ou la formation des cadres des trois fonctions publiques; légitimation de la position de la France face aux sectes vis-à-vis de l'opinion internationale : le combat de la France contre les dérives sectaires est considéré, notamment par les Etats-Unis, comme liberticide. Toutefois, l'expérience de la MIVILUDES est observée avec attention par un grand nombre d'Etats. Elle intervient constamment aux côtés de la diplomatie française dans les conférences des Nations Unies ou du Conseil de l'Europe. • La lutte contre le phénomène sectaire implique de nombreux autres acteurs : les parlementaires des deux assemblées, la Chancellerie, la Commission Nationale Consultative des Droits de l'Homme, les représentants des grandes confessions religieuses présentes en France, le Ligue des droits de l'Homme et de nombreuses associations à vocation morale ou civique. Les réflexions de ces différents acteurs ont conduit au vote de la loi n°2001-504 du 12 juin 2001 (dite loi About-Picard) tendant à renforcer la prévention et la répression des mouvements sectaires portant atteinte aux droits de l'Homme et aux libertés fondamentales. Cette loi complète et adapte le dispositif juridique français existant à la lutte contre les dérives des mouvements sectaires. Trois séries de dispositions permettent à l'autorité judiciaire : • • • de sanctionner plus sévèrement les infractions sectaires, y compris dans les domaines nouveaux où les sectes s'investissent (Internet notamment) ; de dissoudre les associations qui auraient fait l'objet d'une grave sanction pénale (avec interdiction de reconstitution) ; de protéger les individus, en état ou non de faiblesse contre les pressions sectaires exercées sur eux. La circulaire du 27 mai 2005 du Premier Ministre, Jean-Pierre Raffarin, relative à la lutte contre les derives sectaires tire les enseignements après trente mois de fonctionnement de la MIVILUDES et fixe de nouvelles orientations. © Ministère des Affaires étrangères, 2007 2 Pour en savoir plus SITE Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (MIVILUDES) http://www.miviludes.gouv.fr/ PUBLICATIONS Sectes et laïcité / MIVILUDES. – La Documentation française, 2005 Guide de l’agent public face aux dérives sectaires / MIVILUDES. – La Documentation française, 2004. http://www.miviludes.gouv.fr/IMG/pdf/agent_public.pdf Vigilance et lutte contre les dérives sectaires : législation et réglementation. – Les éditions des Journaux officiels, 2003. RAPPORTS Rapport 2006 au Premier Ministre de la MIVILUDES http://www.miviludes.gouv.fr/rubrique.php3?id_rubrique=135 Rapports de la MIVILUDES : de 2003 à 2006 http://www.miviludes.gouv.fr/rubrique.php3?id_rubrique=117 Rapports de la MILS : 1999, 2000 et 2001. http://www.miviludes.gouv.fr/rubrique.php3?id_rubrique=118 Les sectes et l’argent / J. Guyard et J-P Brard. – Assemblée nationale, rapport n°1687, 1999. http://www.assemblee-nationale.fr/dossiers/sectes/r1687.pdf Rapport sur les sectes / A. Gest et J. Guyard. – Assemblée nationale, rapport n°2468, 1995. http://www.assemblee-nat.fr/rap-enq/r2468.asp © Ministère des Affaires étrangères, 2007 3