INFO Cultures n°27 - 3 août 2016 - Chambre d`Agriculture du Puy

N° 27
– 3 août 2016
Betterave
Cercosporiose : surveillez vos parcelles
Le climat actuel est particulièrement favorable au développement
de la cercosporiose (cf. photo 1), grâce à l’irrigation dans certains
cas, et aux orages récents.
Surveillez vos parcelles pour anticiper le développement
de cette maladie et les dégâts sur votre culture.
Il convient donc d’ajuster la protection fongicide à la
parcelle (Source : Brève Agro de la sucrerie) :
Photo 1 : Tâche de cercosporiose sur une feuille
de betterave

Situations traditionnellement très favorables à la cercosporiose :
 Intervalle de 3 semaines entre 2 interventions
 alterner les familles chimiques au T2 : Spyrale* 0,9 à 1 L/ha ou Monnaie 1L/ha
 en présence de rhizoctone brun, utiliser Priori Xtra ou Amistar Xtra à 1 L/ha.

Autres situations : intervalle de 4 semaines entre 2 interventions. Une observation du
feuillage effectuée régulièrement dans la parcelle peut éventuellement permettre d’espacer
encore plus les traitements.
Tableau des seuils de
traitement des maladies
du feuillage (exprimé en
% de feuilles avec au
moins une tache)
(Source ITB, guide de
culture 2016)
Tableau des fongicides utilisables sur betterave contre Cercosporiose, Oïdium, Rouille, Ramulariose.
Produit commercial
Matière(s) active(s)
PRIORI XTRA,
AMISTAR XTRA
IBEX*
Azoxystrobine 200 g/l +
cyproconazole 80 g/l
Epoxiconazole 50g/l +
Pyraclostrobine 133 g/l
Difénoconazole 100 g/l +
Fenpropidine 375 g/l
Epoxiconazole 84 g/l +
Fenpropimorphe 250 g/l
SPYRALE
MONNAIE*
PLAYER*
RESONNANCE*
ARMURE
Dose
homologuée
1 l/ha
(1) (2)
1 l/ha
(3)
0,9 l/ha ou
1 l/ha(4)
1 l/ha
ZNT
Mention Danger
5m
H302 + H332, H361d,
H410
H301, H315, H322, H351,
H360Df, H400, H410
H302, H332, H304, H315,
H319, H335, H373, H410
H332, H351, H360Df, H411
5m
20m
5m
DAR
(2)
28 j
42j
28j
28j
(3)
Propiconazole 150 g/l +
5m
H304, H319, H373, H410
28j
0,6 l/ha (2)
Difénoconazole 150 g/l
* Produit classé toxique, ne peut être associé dans un mélange.
(1) 1 application par saison contre Rhizoctone
(2) 2 applications par an contre Cercosporiose, Oïdium, Ramulariose et Rouille
(3) 1 application par an
(4) 1 application /an à la dose de 0.9 l/ha avec une znt aquatique de 20 mètres avec dispositif végétalisé
permanent de 5 mètres ou 2 applications /an à la dose de 1 l/ha avec une znt aquatique de 50 mètres avec
dispositif végétalisé permanent de 20 mètres. Pour protéger les organismes aquatiques, ne pas appliquer ce
produit sur les sols artificiellement drainés dans le cas de 2 applications à 1 L/ha.
Les ravageurs de la betterave

Charançon
Certaines parcelles du réseau BSV
présentent un fort pourcentage de
plantes attaquées par le charançon
Lixus junci. De nouvelles parcelles
sont touchées et les dégâts sont
parfois importants sur les parcelles
infestées (larves de charançon
minant les pétioles et atteignant le
collet (Cf. Photo 2))
Si vous observez des dégâts de
charançon,
prévenez
votre
technicien de la sucrerie.

Photo 2 : Dégâts de larves de charançon dans les pétioles et le collet des betteraves
Teignes
Surveiller les parcelles qui subissent un fort stress
hydrique. Les attaques de ce papillon se manifestent par
l’existence de dépôts noirâtres dans le cœur et la
présence de larves (photo 3).
Réaliser une intervention si le seuil de nuisibilité est
atteint : 10 % de betteraves porteuses de chenilles.
Attention, les dégâts de larves de teignes et de
larves de charançons peuvent favoriser le
développement de pourritures dues à Rhizopus.
Photo 3 : larves de teignes (de couleur rose)
Eliminer les betteraves montées à graine
Des betteraves montées sont présentes dans certaines parcelles : elles doivent être
détruites au plus vite, aussi bien dans la culture de betterave que dans les autres cultures.
Attention, les montées à graine doivent être sorties de la parcelle.
Interculture
Couverts végétaux en interculture : espèces, semis, destruction, restitution
azotée…
Retrouver notre fiche technique « Cultivons nos couverts végétaux » sur le site
internet de la Chambre d’agriculture.
Le faux-semis, une technique efficace contre vulpins et ray-grass
Par un travail très superficiel du sol en interculture, on stimule la levée des adventices pour
les détruire avant l’implantation de la culture. La technique du faux-semis permet donc de
réduire le stock semencier de mauvaises herbes et doit être mise en œuvre dans les
parcelles les plus infestées, notamment en interculture courte (entre 2 blés par exemple).
Un déchaumage trop précoce est souvent peu efficace : les adventices ont des
périodes de levée préférentielles. Par exemple, un faux-semis réalisé avant le 1er
septembre sera peu efficaces contre ray-grass et surtout vulpins. Attention, cette année,
avec quelques parcelles de céréales versées, un déchaumage précoce, dès la moisson,
peut être intéressant contre les repousses de blé.
Ne pas travailler son sol trop profond (idéal à 2-3 cm) : la plupart des outils de
déchaumage conviennent pour réaliser un bon faux semis. Penser que plus le déchaumage
sera profond, plus le risque de dormance des graines enfouies sera augmenté et plus le
temps de levée sera allongé. De même, rappuyer son sol, grâce à un rouleau combiné, est
fortement conseillé.
Une pluie quelques jours après le déchaumage favorise la réussite du faux-semis,
en garantissant la levée des adventices.
Respecter un délai de 2 à 3 semaines entre le déchaumage et la destruction des
adventices levées. Le temps disponible entre 2 céréales d’hiver est donc assez court pour
réussir son faux-semis, notamment en zone d’altitude.
Néanmoins, cette technique alternative s’avère très intéressante en rotation céréalière
pour lutter contre les graminées estivales (bromes, vulpins et ray-grass), à condition de
respecter ces quelques principes.
Ambroisie
L’ambroisie (photo 6) est encore très présente cette année sur certains secteurs du
département, notamment dans les jachères et les bandes enherbées (photo 7). Cette
plante a un pollen très allergène et le contact avec la peau peut provoquer des réactions
d’hypersensibilité. L’Arrêté préfectoral du 11 juillet 2012 rend obligatoire la lutte contre
l’Ambroisie dans le Département du Puy-de-Dôme.
Détruisez rapidement les plantes en broyant vos jachères, bandes enherbées et vos
bords de champs. De même, déchaumer rapidement vos parcelles après moisson
en cas de présence d’ambroisie dans les chaumes pour éviter sa pollinisation.
Bulletin rédigé par Ginestière Y. – Lère F. - Mialon A. – Moigny F.
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