Inondations : à Montpellier, commerces et PME pansent

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Inondations : à Montpellier, commerces et PME pansent
Date : 30/09/2014
Pays : FRANCE
Surface : 124 %
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Inondations : à Montpellier, commerces et
PME pansent leurs plaies
Le trafic ferroviaire devrait reprendre une allure normale d’ici la
fin de la journée.
Après les précipitations exceptionnelles qui se sont abattues sur l’Hérault, lundi après-midi (300
mm en 24 heures, du jamais vu depuis un demi-siècle d’après Météo France), les PME et
commerces de l’agglomération montpelliéraine pansent leurs plaies.La solidarité s’organise. 200
personnes, coincées par la montée des eaux coupant les routes, ont trouvé refuge au Zénith Sud,
transformé en centre d’hébergement, dans la nuit de lundi à mardi.
La start-up montpelliéraine Bedycasa (site communautaire d’hébergement chez l’habitant) offre
25 euros de crédits voyage par nuit et par personne pour aider les personnes encore en difficulté à
se loger à Montpellier ce mardi soir. Chez le lotisseur-aménageur Hectare (Vendargues), une
quinzaine des 65 salariés est venue prêter main forte pour sauver les meubles. « L’eau est arrivée
de partout, explique Max Portalès, PDG. La crue du cours d’eau La crue du cours d’eau (le
Salaison, NDLR) était exceptionnelle. Quand le parking a été sous 50 cm d’eau, vers 16h (l’alerte
rouge a été déclenchée à 16h23 par la préfecture, NDLR), j’ai demandé à mes salariés de partir.
Puis, à 18h, voyant la décrue s’amorcer et la pluie cesser, une quinzaine de collaborateurs habitant
à proximité sont venus écoper jusqu’à 22h, à l’aide de pompes à eau. » La PME s’en sort avec
une seule journée d’inactivité, et un serveur informatique sain et sauf.
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L’agence héraultaise de Panofrance (panneaux en bois, Le Crès) a eu moins de chance : locaux
noyés sous 80 cm d’eau et perte de stock de panneaux isolants. Même sort pour Ucar (location de
véhicules), dont de nombreux véhicules sont hors d’usage mardi matin. Le supermarché Lidl, au
Crès, également inondé et fermé mardi, tente de sauver ses stocks en les entreposant... sur le
parking ! Quant à nos confrères de « La Lettre M » , magazine économique régional, ils ont dû
annuler la soirée de leurs 30 ans, prévue lundi soir à l’Opéra Berlioz (Corum), en présence de
Jean-Louis Borloo et de 2.000 décideurs et élus. Dans la zone du Fenouillet, à Pérols, le magasin
BoConcept, submergé sous 1 mètre d’eau, annonce deux mois de fermeture, indique la CCI de
Montpellier . Les salariés des autres enseignes de cette zone dédiée à l’ameublement et à la
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Date : 30/09/2014
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décoration ont troqué, mardi matin, la chemise contre la raclette et les seaux. La Saam,
aménageur de l’agglomération de Montpellier, prévoit de transférer à terme ces grandes surfaces
commerciales, actuellement implantées dans une zone inondable.
48 millions d’euros de travaux tout juste terminés pour lutter
contre les inondations
Dans une région soumise à de violentes précipitations, faut-il mettre en cause les pouvoirs publics
pour les dégâts occasionnés par ces pluies ? La réponse n’est pas simple. Sur les sept dernières
années, 48 millions d’euros de travaux publics ont été réalisés pour des aménagements de
protection dans la basse vallée du Lez, le fleuve parcourant Montpellier. Renforcement de digues,
ouvrage de dérivation des crues du Lez vers l’étang du Méjean, recalibrage du ruisseau de la
Lironde... Un chantier titanesque inauguré en juin dernier. Ces travaux ont « certainement évité le
pire », souffle-t-on en préfecture. Lors de la seconde phase, les digues du Lez ont été renforcées
sur 13,5 km, de l’autoroute A9 jusqu’à la confluence avec la rivière de La Mosson, afin de
finaliser la protection de la basse vallée.
Un plan de prévention des risques naturels inondations avait été approuvé en décembre 2006.
« Près de 90 crues majeures ont été référencées dans les statistiques sur la période d’observation
entre le moyen âge et 2002 » indiquaient alors les documents. En 2002, une précédente crue du
Lez avait inondé les zones pavillonnaires de la commune Lattes situés en aval du Lez. Les
travaux ont notamment été financés notamment par l’État (13 millions), Montpellier
agglomération (13 millions), la Région (11 millions) et le Conseil général (8,8 millions). Aucune
victime n’est en effet à déplorer. Mais « les dégâts matériels sont importants », précise Philippe
Saurel, maire de Montpellier (DVG). L’Etat va placer « une soixantaine de communes » en état
de « catastrophe naturelle », a annoncé le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve, qui va se
rendre sur place pour rencontrer les élus.
Des hectares de vignes emportés par les eaux dans l’arrière-pays
Les vendanges sont déjà terminées sur l’essentielle partie du vignoble héraultais, assure mardi
matin Jérôme Despey, président de la branche vins de FranceAgrimer et viticulteur dans
l’Hérault, au lendemain des fortes précipitations qui se sont abattues sur le département. Quelques
communes de l’arrière-pays, où la récolte devait se dérouler pendant encore une dizaine de jours,
sont cependant impactées : « Autour du Pic-Saint-Loup, Lamalou-les-Bains (où 4 personnes ont
trouvé la mort le 18 septembre, suite à la crue soudaine d’une rivière), Hérépian »... Dans d’autres
secteurs (Saint-Pargoire, Plessan, Bélarga), « l’eau a emporté plusieurs hectares de vignes »,
précise Jérôme Despey. La Chambre d’Agriculture de l’Hérault est en train d’évaluer les dégâts.
Dans le secteur de Mauguio (plaine littorale), où les routes ont été coupées toute la nuit, de
nombreuses exploitations agricoles (horticulture et maraîchage) sont noyées.
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