(cnidh) les reformes du système educatif burun

Transcription

(cnidh) les reformes du système educatif burun
REPUBLIQUE DU BURUNDI
COMMISSION NATIONALE INDEPENDANTE DES DROITS DE L’HOMME
(CNIDH)
LES REFORMES DU SYSTÈME EDUCATIF BURUNDAIS
ET LE DROIT A L’EDUCATION
RAPPORT DEFINITIF
TM
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Bujumbura Avril 2014
1
SIGLES ET ABREVIATIONS
ACALAN
ADEA
ASS
AUF
BAC
BEAP
BEET
BEPEB
BEPES
BPSE
BIE
BIEF
BM
BMD
BREDA
C.C
C.E
CBQTP
CDCP
CDE
CEM
CEPGL
CFP
CM :
CNQC
CONFEMEN
CSLP
DAAD
DSA
DSN
DUDH
E.M.P
E.N.P
EAC
ECTS
EFTP
ENS
EPES
EPT
ESA
ESGL
ESGP
ESGS
ESS
EST
ESTA
ETEMFP
ETS
FACAGRO
FABI
: Académie Africaine des Langues
: Agence pour le Développement de l’Education en Afrique
: Assistant
: Agence Universitaire de la Francophonie
: Baccalauréat
: Programme pour l’éducation de base en Afrique
: Bureau d’Etudes de l’Enseignement Technique
: Bureau d’Etudes et des Programmes de l’Enseignement de Base
: Bureau d’Etudes et des Programmes de l’Enseignement Secondaire
: Bureau de la Planification et des statistiques de l’Education
: Bureau International pour l’Education
: Bureau International de l’Education et de la Formation
: Banque Mondiale
: Baccalauréat Mastère Doctorat
: Bureau Régional de l’Education en Afrique
: Chargé de Cours
: Chargé d’Enseignement
: Cadre Burundais de Qualification Technique et Professionnelle
: Centre de Développement des Compétences Professionnelles
: La convention relative aux droits de l’enfant
: Centre d’enseignement de Métiers
: Communauté Economique des Pays des Grands Lacs
: Centre de formation Professionnelle
Cours Magistral
: Cadre National des Qualifications et Certifications
: Conférence des Ministres de l’Education de la Francophonie (appellation précédente :
Conférence des Ministres de l’Education des pays ayant le français en partage)
: Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté
: Deutscher Akademischer Austausch Dienst
: Département des Sciences Administratives
: Département des Sciences Naturelles
: Déclaration Universelle des Droits de l’Homme
: Ecole moyenne Pédagogique
: Ecole Normale Primaire
: East African Community
: Système Européen de Transfert et d’Accumulation des Crédits
: Enseignement et Formation Technique et Professionnel
: Ecole Normale Supérieure
: Etablissements Privés d’Enseignement Supérieur
: Education Pour Tous
: Enseignement Secondaire Agricole
: Enseignement Secondaire Général Littéraire
: Enseignement Secondaire Général Pédagogique
TM
: Enseignement Secondaire Général Scientifique
: Enseignement Secondaire de Santé
: Enseignement Secondaire Technique
: Ecole Secondaire des Techniques Administratives.
: Enseignement Technique Enseignement des Métiers et de la Formation Professionnelle
: Ecole Technique Secondaire
: Faculté d’Agronomie
: Faculté d’Agronomie et de Bio-Ingénierie
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2
FCE
FLSH
FPSE
FSA
FSC
FSEA
GCE
GTZ
: Fonds Commun de l’Education
: Faculté des Lettres et Sciences Humaines
: Faculté de Psychologie et des Sciences de l’Education
: Faculté des Sciences Appliquées
: Faculté des sciences
: Faculté des Sciences Economiques et Administratives
: Global Campaign for Education
: Gesellschaft für Technische Zusammenarbeit (Appellation actuelle: GIZ: Gesellschaft für
Internationale Zusammenarbeit Agence Internationale de Coopération (Allemande) pour le
Développement)
HCDH
: Haut-Commissariat aux Droits de l’Homme
HREA
: Human Rights Education Associates
IDA
: International Development Association
IEPS
: Institut d’Education Physique et Sportive
IFADEM
: Initiative de Formation à Distance des Elèves et des Maîtres
IHRIP
: International Human Rights Internship Program
INEE
: Réseau inter-agences pour l’Education en Situation d’Urgence
IP
: Institut Pédagogique
IPA
: Institut de Pédagogie Appliquée
ISA
: Institut des Sciences Agronomiques
ISCO
: Institut Supérieur de Commerce
ITAB
: Institut technique agricole du Burundi
ITS
: Institut Technique Supérieur
IUA
: Institut Universitaire d’Agronomie
IUADE.
: Institut Universitaire d’Administration, de Droit et d’Economie
IUMP
: Institut Universitaire de Médecine et de Pharmacie
IUSE.
: Institut Universitaire des Sciences de l’Education
IUT
: Institut Universitaire de Technologie
LMD
: Licence Mastère Doctorat
LP
: Lycée Pédagogique
LSH
: Lettres et Sciences Humaines
M.A
: Maître Assistant
MENC
: Ministère de l’Education Nationale et de la Culture
MEBSEMFPA : Ministère d’Enseignement de Base et Secondaire de l’Enseignement des Métiers de la
Formation Professionnelle et de l’Alphabétisation
MESRS
: Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique
ND
: Non Déterminé
NEPAD
: Nouveau Partenariat pour le Développement de l’Afrique (New Partnership for Africa's
Development)
OEV
: Orphelins et Enfants Vulnérables
OMD
: Objectifs du Millénaire pour le Développement
ONG
: Organisation Non Gouvernementale
P.A
: Professeur Associé
P.O
: Professeur Ordinaire
PARES
: Projet d’Appui pour la Réforme de l’enseignement Supérieur
PARSEB
: Projet d’Appui à la Reconstruction du Système Educatif Burundais
PIDESC
: Pacte International relatif aux Droits Economiques Sociaux et Culturels
TM
PME
: Petites et Moyennes Entreprises
PSDEF
: Plan Sectoriel pour le Développement de l’Education et de la Formation
PTF
: Partenaires Techniques et Financiers
PVVS
: Personnes Vivant avec le Virus du Sida
RAE
: Rapport d’Auto-évaluation
RESEN
: Rapport d’Etat sur le Système Educatif National
RGPH
: Recensement Général de la Population et de l’Habitat
RIGL
: Réseau Interuniversitaire des Pays des Grands Lacs
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3
SACMEQ
SER.
SESPC
SIDA
TBA
TBS
TC
TD
TIC.
TNA
TNS
TP
TPA
TPEF
TR
UA
UB
UCEA
UE
UGL
ULB
UNESCO
UNGEI
UNICEF
UOB
VIH
: Southern and Eastern Africa Consortium for Monitoring Educational Quality
: Socio-économie Rurale
: Système d’Enseignement Supérieur Professionnel Court
: Syndrome Immunodéficience Acquis
: Taux Brut d’Admission
: Taux Brut de Scolarisation
: Tronc commun
: Travaux Dirigés
: Technique de l’Information et de la Communication
: Taux Net d’Admission
: Taux Net de Scolarisation
: Travaux Pratiques
: Travaux Pratiques Agricoles
: Travaux Pratiques d’Economie Familiale
: Travaux de Recherche
: Union Africaine
: Université du Burundi
: University Council for East Africa
: Unités d’enseignement
: Université des Grands Lacs
: Université Lumière de Bujumbura
: Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture
: United Nations Girls Education Initiative
: Fonds des Nations Unies pour l’Enfance.
: Université Officielle de Bujumbura
: Virus d’Immunodéficience Acquis
TM
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4
TABLE DES MATIERES
SIGLES ET ABREVIATIONS....................................................................................................................... 2
TABLE DES MATIERES ............................................................................................................................... 5
LISTE DES TABLEAUX ...................................................................................................................................12
LISTE DES FIGURES ...................................................................................................................................13
LISTE DES ANNEXES..................................................................................................................................14
INTRODUCTION GENERALE..................................................................................................................15
PREMIÈRE PARTIE :LES POINTS DE REPÈRES INTERNATIONAUX, RÉGIONAUX ET
NATIONAUX ...................................................................................................................................................18
CHAPITRE 1 : POINTS DE REPERE INTERNATIONAUX ........................................................................ 18
1.
LE DROIT À L’ÉDUCATION.............................................................................................................18
1.1.
Le concept du droit à l’éducation..................................................................................................................... 18
1.2.
Une approche essentiellement holistique et inclusive....................................................................................... 20
2.
LE DÉVELOPPEMENT DES POLITIQUES ÉDUCATIVES DANS LES PAYS DU SUD 23
2.1.
Les contenus ..................................................................................................................................................... 23
2.2.
Les axes d’interventions ................................................................................................................................... 24
2.3.
Les forces et les faiblesses ................................................................................................................................. 25
3.
LA REFONDATION DES SYSTÈMES ÉDUCATIFS ..................................................................26
4.
L’ÉDUCATION DE BASE ÉLARGIE ..............................................................................................
33
TM
5.
LE SYSTÈME LMD ...............................................................................................................................38
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CHAPITRE 2 : LES POINTS DE REPERES REGIONAUX : L’EAST AFRICAN
COMMUNITY (EAC) ....................................................................................................................................42
5
HARMONISATION DE L’ENSEIGNEMENT DE BASE ET SECONDAIRE .......................42
1.
1.1.
La structure de l’enseignement de base et secondaire ..................................................................................... 43
1.2.
Les résultats de l’analyse des systèmes éducatifs de la Communauté Est Africaine ....................................... 43
1.3.
Les principales recommandations en vue de l’Harmonisation des Systèmes Educatifs de la Communauté Est
Africaine ........................................................................................................................................................... 45
1.3.1.
Recommandations spécifiques en rapport avec le curriculum .................................................................. 45
1.3.2.
Les questions transversales............................................................................................................................ 47
1.3.3.
Les recommandations d’ordre général pour les systèmes éducatifs de l’EAC ......................................... 47
2.
2.1.
HARMONISATION DE L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR .....................................................49
L’auto évaluation des institutions d’enseignement supérieur.......................................................................... 50
2.2.
L’évaluation externe des institutions d’enseignement supérieur ..................................................................... 53
2.2.1.
La préparation de l’évaluation ...................................................................................................................... 53
2.2.2.
L’évaluation proprement dite ....................................................................................................................... 55
CHAPITRE 3 : LES POINTS DE REPERE NATIONAUX………………………………………………...57
1.
LE BURUNDI ET LE DROIT À L’ÉDUCATION .........................................................................57
1.1.
Les points de repères nationaux pour le système éducatif burundais ............................................................. 57
1.2.
Les orientations du CSLPII en matière d’éducation ....................................................................................... 58
1.3.
Les orientations de la Vision 2025 .................................................................................................................... 59
DEUXIEME PARTIE : LES REFORMES DANS LE SYSTEME EDUCATIF BURUNDAIS ..61
CHAPITRE 1 : ANALYSE RÉTROSPECTIVE DES REFORMES DU SYSTÈME ÉDUCATIF
BURUNDAIS ...............................................................................................................................................61
1
ENSEIGNEMENT PRÉSCOLAIRE ..................................................................................................61
1.1
L’accès à l’éducation au préscolaire ................................................................................................................ 61
1.2
Accès à une éducation de qualité au préscolaire ............................................................................................. 62
TM
2
ENSEIGNEMENT PRIMAIRE ...........................................................................................................62
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2.1
Réformes au niveau de l’accès à l’enseignement primaire .............................................................................. 62
2.2
Réformes au niveau de l’accès à une éducation de qualité à l’enseignement primaire ................................... 66
2.3
Un thème transversal : la politique en matière des langues ............................................................................. 69
6
2.4
3.
Quelques constats sur l’enseignement primaire .............................................................................................. 70
ENSEIGNEMENT SECONDAIRE ....................................................................................................72
3.1.
Réformes au niveau de l’accès à l’enseignement secondaire ........................................................................... 72
3.2.
Réformes en matière d’accès à une éducation de qualité à l’enseignement secondaire et technique .............. 74
4.
ENSEIGNEMENT DES MÉTIERS ET FORMATION PROFESSIONNELLE.....................76
4.1.
Réformes en matière d’accès à l’enseignement des métiers et de la formation professionnelle ...................... 76
4.2.
Accès à des formations professionnelles et de métiers de qualité .................................................................... 77
5.
L’ALPHABÉTISATION .......................................................................................................................78
5.1.
Réformes pour l’accès à l’alphabétisation ....................................................................................................... 78
5.2.
Qualité de l’alphabétisation ............................................................................................................................. 78
6.
6.1.
ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR ........................................................................................................79
Reformes en matière d’accès à l’enseignement supérieur .............................................................................. 79
6.2.
Réformes en matière d’accès à une formation de qualité au palier de l’enseignement supérieur .................. 80
Les programmes............................................................................................................................................................... 80
7.
QUESTIONS TRANSVERSALES ......................................................................................................84
7.1.
Education civique et humaine à la paix ........................................................................................................... 84
7.2.
Education sexuelle et lutte contre le VIH et le SIDA ...................................................................................... 85
7.3.
Réformes opérées pour la formation initiale des enseignants .......................................................................... 86
7.4.
Formation des OEV et enfants handicapés ...................................................................................................... 89
CHAPITRE 2 : LA REFORME VERS L’ENSEIGNEMENT FONDAMENTAL………………90
1. LES GRANDES LIGNES DE LA RÉFORME VERS L’ENSEIGNEMENT
FONDAMENTAL (PSDEF 2012-2020)......................................................................................................
90
TM
1.1
Une réforme globale de l’enseignement fondamental pour un achèvement universel et une meilleure qualité .
.......................................................................................................................................................................... 90
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1.2
Renforcement des capacités de pilotage ........................................................................................................... 92
1.3
Expansion raisonnée du système (EFTP, Enseignement général et pédagogique) .......................................... 93
7
1.4
Stratégie de développement de l’enseignement fondamental .......................................................................... 93
1.4.1 Les cycles 1, 2, 3 .................................................................................................................................................. 93
1.4.2 Le cycle 4 ............................................................................................................................................................. 95
1.5
2.
La gestion des flux au niveau de l’enseignement fondamental ........................................................................ 96
LA MISE EN ŒUVRE DE LA RÉFORME VERS L’ENSEIGNEMENT FONDAMENTAL .
......................................................................................................................................................................97
2.1
Activités préparatoires ..................................................................................................................................... 97
2.2
Elaboration du curriculum .............................................................................................................................. 98
2.3
Elaboration et planification des supports pédagogiques................................................................................ 100
2.4
Préparation de la rentrée scolaire 2013-2014................................................................................................. 101
3.
IMPACT DE LA RÉFORME SUR LE POST FONDAMENTAL ........................................... 103
3.1
L’enseignement secondaire général et pédagogique ...................................................................................... 103
3.1.1 Orientations du PSDEF .................................................................................................................................... 104
3.1.2 Planification de l’élaboration du curriculum et des supports pédagogiques ............................................... 105
3.1.3 Mise en œuvre du post fondamental général et pédagogique ....................................................................... 107
3.2
L’enseignement et la formation technique et professionnelle (EFTP) ........................................................... 107
3.2.1 Les orientations du PSDEF .............................................................................................................................. 108
3.2.2 Les initiatives en cours ..................................................................................................................................... 108
4.
LES QUESTIONS TRANSVERSALES ......................................................................................... 109
CHAPITRE 3 : LA REFORME DU SYSTEME BMD A L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR…………111
1.
PHASE PRÉPARATOIRE DE LA MISE EN PLACE DU BMD............................................. 111
1.1.
Audit de l’enseignement supérieur................................................................................................................. 111
1.2.
Cadre juridique .............................................................................................................................................. 116
1.3.
Les politiques sectorielles et le BMD .............................................................................................................. 123
2.
LA MISE EN ŒUVRE DU BMD ..................................................................................................... 129
TM
2.1.
L’élaboration des programmes ...................................................................................................................... 129
2.1.1.
Université du Burundi ................................................................................................................................. 130
2.1.2.
Ecole Normale Supérieure ........................................................................................................................... 133
PDF Editor
2.2.
Les autres dimensions liées à la réforme BMD .............................................................................................. 136
2.2.1.
Infrastructures académiques et matériels didactiques .............................................................................. 136
8
2.2.2.
Encadrement pédagogique : les ratios étudiants /enseignant ................................................................... 136
2.2.3.
Rendement interne ....................................................................................................................................... 137
2.2.4 Les résultats de l’enquête sur le BMD ................................................................................................................ 139
2.2.4.1
L’échantillonnage ......................................................................................................................................... 139
2.2.4.2
Résultats de l’enquête auprès de l’administration .................................................................................... 142
2.2.4.3
Résultats de l’enquête auprès des Enseignants .......................................................................................... 145
2.2.4.4
Résultats de l’enquête auprès des étudiants ............................................................................................... 150
TROISIEME PARTIE : CONSTATS ET RECOMMANDATIONS…………….153
CHAPITRE 1 : LES CONSTATS MAJEURS ...................................................................................... 153
1. LES CONSTATS MAJEURS GLOBAUX DES RÉFORMES DU SYSTÈME ÉDUCATIF
BURUNDAIS ................................................................................................................................................. 153
1.1.
Absence d’une approche par expérimentation .............................................................................................. 153
1.2.
Absence d’une continuité et d’une congruence institutionnelle .................................................................... 153
1.3.
Absence d’une concertation large des partenaires......................................................................................... 154
2.
LA RÉFORME VERS L’ENSEIGNEMENT FONDAMENTAL ............................................ 154
2.1.
Les opportunités offertes par la réforme (les forces) ..................................................................................... 154
2.1.1.
Le passage de 6 ans à 9 ans d’enseignement de base : une amélioration de l’accès ................................ 154
2.1.2.
Les stratégies de mise en œuvre de l’extension .......................................................................................... 155
2.1.3.
Une amélioration de la qualité un objectif en point de mire ..................................................................... 155
2.1.4.
Le regroupement des disciplines en domaines ........................................................................................... 156
2.1.5.
L’élaboration du curriculum et des supports pédagogiques de 7ème année ............................................. 156
2.1.6.
Une potentielle connexion avec l’enseignement et la formation professionnelle et technique ............... 156
2.1.7.
L’enseignement fondamental et le droit à l’éducation .............................................................................. 157
2.2.
Les grands défis de la mise en œuvre de l’enseignement fondamental .......................................................... 157
2.2.1.
Le cadre juridique de la réforme vers l’enseignement fondamental ....................................................... 157
2.2.2.
Le curriculum de l’enseignement fondamental ......................................................................................... 157
2.2.3.
Les supports pédagogiques de 7ème année ................................................................................................ 159
2.2.4.
Une disponibilisation insuffisante des supports pédagogiques .................................................................. 159
2.2.5.
La formation initiale des enseignants du 4è cycle du fondamental .......................................................... 159
2.2.6.
La formation continue des enseignants de l’enseignement fondamental ................................................. 162
2.2.7.
Le démarrage de la réforme du curriculum en bout de piste (4è cycle) .................................................. 162
TM
2.2.8.
L’harmonisation régionale .......................................................................................................................... 163
2.2.9.
L’impact de la réforme sur les autres niveaux du système éducatif ........................................................ 163
2.2.10.
La focalisation sur la réforme vers l’enseignement fondamental............................................................ 163
2.2.11.
La mise en place des conditions d’employabilité des lauréats du fondamental ...................................... 163
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9
3.
LA RÉFORME BMD DANS L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR .......................................... 164
3.1.
Les opportunités de la mise en œuvre ........................................................................................................... 164
3.1.1.
Les études préparatoires et l’audit qui a sorti un « Livre Blanc sur l’Enseignement Supérieur » ....... 164
3.1.2.
Mise en place d’un cadre légal .................................................................................................................... 164
3.1.3.
Une administration centrale qui croit à la réforme ................................................................................... 164
3.1.4.
La mise en place de la Commission Nationale de l’Enseignement Supérieur ......................................... 164
3.1.5.
Possibilité d’harmonisation avec la région et le monde ............................................................................ 165
3.1.6.
Probabilité d’épouser de nouvelles approches méthodologiques ............................................................. 165
3.1.7.
Une nouvelle vision de l’évaluation et capitalisation des crédits .............................................................. 165
3.1.8 Comparaison des rendements interne de l’ancien et du nouveau système .................................................. 165
3.1.9Possibilité de professionnalisation des formations .............................................................................................. 165
3.1.10 Mobilité des professeurs qui est devenue une réalité ....................................................................................... 165
3.1.11
Probabilité d’une meilleure gestion de l’année académique..................................................................... 166
3.1.12
Création des directions de l’assurance qualité........................................................................................... 166
3.1.13
Possibilité imminente de création des écoles doctorales. ........................................................................... 166
3.2
Les défis de la mise en œuvre ......................................................................................................................... 166
3.2.1 Manque de coordination et de cohérence des réformes en cours surtout en matière de formation initiale
des enseignants ............................................................................................................................................................... 166
3.2.2 Limites en matière de droit à l’éducation ....................................................................................................... 166
3.2.3 Disparités en défaveur des filles ...................................................................................................................... 166
3.2.4 Textes réglementaires ....................................................................................................................................... 167
3.2.5 Structure de la Commission Nationale de l’Enseignement Supérieur ........................................................ 167
3.2.6 Un déficit dans la sensibilisation et le dialogue en faveur du nouveau système. ........................................ 167
3.2.7 Définition des diplômes non explicite .............................................................................................................. 167
3.2.8 Conditions didactiques et logistiques insuffisantes pour la mise en œuvre du système .............................. 167
3.2.9 Infrastructures académiques sursaturées dans l’enseignement public (massification des effectifs) ......... 168
3.2.10
Déficit en matière d’enseignants et d’enseignants qualifiés au niveau académique ............................... 168
3.2.11
Problème d’harmonisation des programmes de formation. ..................................................................... 168
3.2.12
Risque de continuer à enseigner comme hier. ............................................................................................ 168
3.2.13
Risque de non professionnalisation des formations et de déconnexion avec le monde du travail ....... 169
3.2.14
Les évaluations qui ne se détachent pas de l’ancien système .................................................................... 169
3.2.15
Les conditions de vie et de travail des étudiants ....................................................................................... 169
3.2.16
Le système de pilotage (suivi évaluation) interne ...................................................................................... 169
CHAPITRE 2 : LES RECOMMANDATIONS ..................................................................................... 170
1.
RECOMMANDATIONS D’ORDRE GÉNÉRAL ........................................................................ 170
1.1
Education préscolaire ..................................................................................................................................... 170
1.2
Accès à l’enseignement de base et secondaire, enseignement des métiers et formationTM
professionnelle .... 170
1.3
Accès à une éducation de qualité pour tous les paliers de l’enseignement ................................................... 172
1.3.1 Mise en place des réformes .............................................................................................................................. 172
1.3.2 Politique linguistique éducative ....................................................................................................................... 172
1.3.3 Approche méthodologique ............................................................................................................................... 173
1.3.4 La formation initiale des enseignants en général ........................................................................................... 173
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10
1.3.5 La formation initiale des enseignants du cycle 4 de l’enseignement fondamental et de l’enseignement post
fondamental .................................................................................................................................................................... 173
1.3.6 Mise en place des enseignants en qualité et quantité suffisantes pour le système BMD ............................ 174
1.3.7 La formation continue des enseignants ........................................................................................................... 174
1.3.8 Pratiques d’évaluation ..................................................................................................................................... 175
1.3.9 Conception et élaboration des supports pédagogiques .................................................................................. 175
1.3.10
L’expérimentation de l’ensemble du curriculum ...................................................................................... 175
1.3.11
Mise en place des outils pédagogiques ........................................................................................................ 175
1.3.12
Temps scolaires ............................................................................................................................................. 176
1.3.13
Pilotage des réformes ................................................................................................................................... 176
1.3.14
Implication des partenaires ......................................................................................................................... 176
2 RECOMMANDATIONS EN RAPPORT AVEC LA RÉFORME VERS L’ENSEIGNEMENT
FONDAMENTAL .................................................................................................................................... 176
2.1
Le cadre juridique .......................................................................................................................................... 176
2.2
Organisation générale et pilotage................................................................................................................... 177
2.3
Le curriculum de l’enseignement fondamental.............................................................................................. 177
2.4
Les supports pédagogiques ............................................................................................................................. 178
2.5
Dynamisation des atouts de l’enseignement fondamental ............................................................................. 179
2.6
Renforcer l’EFTP dans le prolongement de l’enseignement fondamental .................................................... 179
3
RECOMMANDATIONS EN RAPPORT AVEC LA RÉFORME BMD ................................ 179
3.1
Recommandations des acteurs internes ......................................................................................................... 179
Recommandations de l’administration ................................................................................................................... 179
3.2
Recommandations des consultants ................................................................................................................. 180
3.3
Recommandations d’accompagnement des réformes en cours ..................................................................... 183
CONCLUSION GENERALE .................................................................................................................... 186
ANNEXES ...................................................................................................................................................... 198
TM
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11
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1
: Changement de paradigme entre l’approche traditionnelle et la nouvelle vision
selon le BEAP.
36
Tableau 2
: Structure de l’enseignement de base et primaire dans les pays de la Communauté Est
Africaine.
43
Tableau 3
: Projet d’un programme d’une visite du site (Assurance qualité EAC).
57
Tableau 4
: Evolutions en matière des langues d’enseignement et des langues enseignées au
Primaire.
69
Tableau 5
: Effectifs des étudiants dans l’enseignement public (2012).
79
Tableau 6
: Les contenus actuels sur l’Education sexuelle et le VIH et le SIDA au palier de
l’Enseignement Primaire.
85
Tableau 7
: Les thématiques abordées sur l’Education sexuelle et le VIH et le SIDA au secondaire. 85
Tableau 8
: Evolution du profil de formation des enseignants du primaire.
87
Tableau 9
: Evolution du profil de formation des enseignants du secondaire dans les filières
supérieures de formations spécialisées.
88
Tableau 10
: Récapitulatif des indicateurs repères pour les cycles 1, 2, et 3 du fondamental
95
Tableau 11
: Récapitulatif des indicateurs repères pour le cycle 4 du fondamental
96
Tableau 12
: Evolution des effectifs au fondamental
96
Tableau 13
: Activités prévisionnelles pour l’élaboration des supports pédagogiques de la 8ème
et de la 9ème
100-101
Tableau 14
: Evolution des effectifs du fondamental et du post fondamental.
104
Tableau 15
: Planification des activités d’élaboration du curriculum et des supports pédagogiques
pour l’enseignement post fondamental pédagogique et général.
105-106
Tableau 16
: Département de Socio-économie Rurale (SER) : BAC II, Semestre I : TRONC
COMMUN FABI (extrait).
130
Tableau 17
: Faculté de psychologie et des sciences de l’éducation : Maquettes d’enseignements après
harmonisation B1 (extrait).
130
Tableau 18
: FPSE maquettes d’enseignements Bachelor 2 après harmonisation (extrait).
131
Tableau 19
Tableau 20
Tableau 21
Tableau 22
Tableau 23
Tableau 24
Tableau 25
Tableau 26
Tableau 27
Tableau 28
Tableau 29
Tableau 30
Tableau 31
Tableau 32
Tableau 33
Tableau 34
: Institut d’Education Physique et Sportive : Première année, Premier Semestre (Bac1)
(extrait).
131-132
: Comparaison des volumes horaires travaux des niveaux Licence et Baccalauréat à
l’Université du Burundi.
132
: Monôme de Français. B1 S1 (extrait).
133
: Section Génie Mécanique Maquettes des cours : 1ère Année GM I.
133-134
: Génie électrique 2ème année GEII (extrait).
134
: Binôme Biologie-Chimie Bac 1 (extrait).
134
: Comparaison des volumes horaires de l’ancien système et des maquettes du
système BMD.
134
: Ratio d’encadrement des étudiants par les enseignants à temps plein en 2010-2011. 136
: Ratio d’encadrement des étudiants par les enseignants à temps plein en 2011-2012. 136
: Tableau comparatif des taux de réussite entre la 1ère candidature (2010-2011) et BAC I
(2011-2012) dans l’enseignement supérieur public.
137
: Grille prévisionnelle d’échantillonnage sur l’enquête BMD.
139
: Echantillon des enseignants Institution/genre.
139
TM
: Niveau académique et grade des enseignants de l’échantillon réalisé.
140
: Echantillon réalisé des étudiants Universités (genre).
140
: Echantillon réalisé des étudiants selon les Facultés et Départements de provenance. 141
: Voies de redressement de certaines lacunes.
183
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12
LISTE DES FIGURES
Figure 1 :
Interrelation des 4 caractéristiques du droit à l’éducation
21
Figure 2:
Le modèle d'analyse de l'auto-évaluation de l'enseignement et apprentissage
52
Figure 3:
Disparité des taux bruts de scolarisation selon le genre 64/65-82/83
63
Figure 4:
Disparité des taux bruts de scolarisation selon le genre 84/85-02/03
64
Figure 5 :
Evolution des indicateurs d'accès à l'enseignement primaire 2000-2012
65
Figure 6:
Taux brut de scolarisation de l'enseignement secondaire 2006-2012
73
Figure 7 :
Parcours scolaires des élèves dans le système éducatif burundais en 2010
91
Figure 8 :
Situation de l’évolution des effectifs avec la réforme vers l’enseignement fondamental 92
TM
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13
LISTE DES ANNEXES
Annexe1
Annexe 2
Annexe 3
Annexe 4
Annexe 5
Annexe 6
Annexe 7
Annexe 8
Annexe 9
Annexe 10
Annexe 11
Annexe 12
Annexe 13
Annexe14
Annexe 15
Annexe 16
Annexe 17
Annexe 18
Annexe 19.
Annexe 20
Annexe 21
Annexe 22
Annexe 23
Annexe 24
Annexe 25
Annexe 26
: Termes de référence de l’étude sur les réformes.
: Indicateurs pour surveiller les 4 A.
: Planification d’une réforme curriculaire
: Modèle de l’annexe au diplôme proposé par l'UNESCO/CEPES.
: La liste de vérification du catalogue de formation.
: Liste des publications sur sites en rapport avec le système ECTS.
: Le contenu d’un rapport d'auto-évaluation (IUCEA).
: De l’indépendance des membres de l'équipe des experts de l’évaluation externe.
: Grilles horaires des sections de l’enseignement post fondamental général et
pédagogique.
: Maquette Département de Socio-économie Rurale (SER) : BAC II, Semestre I : TRONC
COMMUN FABI.
: Faculté de psychologie et des sciences de l’éducation : Maquettes d’enseignements B1.
: Maquettes Institut d’Education Physique et Sportive : Première année,
Premier Semestre (Bac 1).
: Maquette ENS Section Génie Mécanique Maquettes des cours : 1ère ANNEE GM I.
: Maquette GENIE ELECTRIQUE 2ème ANNEE GE II (ENS).
: Maquettes Binôme Biologie-Chimie Bac 1 (ENS).
: Maquettes Monôme de Français.(ENS) B1 S1.
: Guide d’entretien sur le système BMD (Administration).
: Guide d’entretien sur le système BMD administration (Assurance qualité).
: Questionnaire sur le système BMD (enseignants).
: Questionnaire sur le système BMD (étudiants).
: Dix domaines de compétences reconnues comme prioritaires dans la formation continue des
enseignants du primaire.
: Proposition d’un plan d’élaboration accompagnée des supports pédagogiques (CIEP).
: Tableau comparatif des taux de réussite entre la 1ère candidature (2010-2011) et BAC I
(2011-2012) dans l’enseignement supérieur public.
: Liste des administratifs rencontrés pour interview sur le BMD.
: Enquête sur le BMD, résultats et recommandations du dépouillement des questionnaires
« Enseignants».
: Enquête sur le BMD, résultats et recommandations du dépouillement des questionnaires
« Etudiants ».
TM
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14
INTRODUCTION GENERALE
Le thème de la présente étude vise à explorer les réformes en cours dans le système éducatif burundais. Le
Burundi n’en est pas à sa première réforme de l’éducation, car depuis son indépendance, il a procédé à diverses
réformes souvent dans la ligne tracée au niveau international. Comme partout ailleurs en Afrique noire et dans
les pays en voie de développement, le système éducatif est devenu un des piliers du développement
socioéconomique du fait que le développement du capital humain constitue un atout majeur dans cette
entreprise. L’enjeu est de savoir comment sortir du contexte de pauvreté et de sous-développement en faisant
participer tout le monde et en permettant que tout le monde puisse bénéficier de ces efforts. Ce qui implique
inévitablement que l’éducation est aussi un droit qui doit bénéficier à tout le monde dans les limites des moyens
que le pays doit mobiliser.
Les réformes dans le système éducatif burundais se situent dans un contexte à la fois international, régional
(notamment au niveau de l’EAC) et national. C’est pourquoi nous allons essayer de poser quelques principes
communs des réformes des systèmes éducatifs à partir des textes de référence internationale dont notamment les
analyses et recommandations de l’UNESCO et de la CONFEMEN qui sont spécialisées dans le domaine de
l’éducation. Nous aurons aussi à situer le Burundi par rapport à son contexte régional notamment l’EAC. Avant
d’envisager l’analyse des réformes éducatives du système éducatif burundais proprement dites, nous aurons à
présenter le cadre national dans lequel elles s’inscrivent par la présentation des orientations générales tracées à
travers des textes de référence de la politique nationale.
Les réformes en cours dans le système éducatif burundais font suite à une série d’autres qui ont marqué
l’histoire de l’éducation au Burundi. On aura ainsi besoin de faire une analyse rétrospective des différents
chantiers des réformes qui ont émaillé l’histoire de l’enseignement. Ceci nous amène à proposer le plan de
travail ci-après.
Première partie : les points de repères internationaux, régionaux et nationaux
1. les points de repères internationaux
2. les points de repères régionaux
3. les points de repères nationaux
Deuxième partie : les réformes dans le système éducatif burundais
1 Analyse rétrospective des reformes du système éducatif burundais
2 La réforme vers l’enseignement fondamental
3 La réforme du système BMD
Troisième partie : constats et recommandations
1. Constats majeurs
2. Pistes de recommandations
Conclusion générale
TM
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15
MÉTHODOLOGIE DE TRAVAIL
Du point de vue méthodologique, les termes de référence annexés (annexe 1) donnent les orientations générales
dont se sont inspirés les consultants pour présenter leur candidature. C’est donc le point de référence général.
L’approche pragmatique s’est principalement basée sur l’analyse de la documentation existante, l’expérience
des consultants spécialement en ce qui concerne la connaissance du contexte du système éducatif burundais. Le
plan ci-avant montre les différentes articulations proposées pour le travail.
Dans la première partie les consultants ont cerné le contexte global de l’éducation en faisant une brève
présentation sur les points de repères internationaux et régionaux.
Cette description du contexte a été suivie par une analyse rétrospective des réformes antérieures opérées dans le
système éducatif burundais avant de centrer la réflexion sur les réformes actuellement en cours, notamment la
réforme vers l’enseignement fondamental qui est en train d’être initié dans l’enseignement de base et
l’introduction du système BMD dans l’enseignement supérieur. Au niveau de cette dernière réforme qui vient de
passer une année de mise en pratique, nous avons cherché à compléter les informations documentaires par une
enquête auprès de quatre institutions d’enseignement supérieur : l’Université du Burundi et l’ENS dans
l’enseignement public et l’Université Espoir d’Afrique et l’Université Lumière de Bujumbura dans le secteur
privé. Nous reviendrons plus loin sur la présentation des outils et les résultats obtenus.
La troisième partie du plan d’étude permettra de faire une analyse critique et de proposer des pistes de
recommandations sur la conduite des réformes en général et la mise en relation du système éducatif avec le droit
à l’éducation.
LES LIMITES ET LES CONTRAINTES DE L’ÉTUDE
La présente étude aura l’occasion de fixer les points de repère internationaux et régionaux pour identifier les
normes et standards, et pouvoir ainsi réaliser une approche comparative entre ce qui se fait au Burundi et ce qui
se fait sous d’autres cieux. Comme on peut le voir dans le chapitre réservé à l’analyse rétrospective des
réformes dans le système éducatif burundais, la pratique courante en la matière ne répond pas exactement aux
orientations générales recommandées. L’analyse des réformes en cours au niveau de l’enseignement de base
(réforme vers l’enseignement fondamental) et de l’enseignement supérieur (le système BMD) montre que
certains défis subsistent pour la mise en place des réformes et que le schéma suivi ne répond pas nécessairement
aux indications recommandées internationalement.
Les consultants se sont astreints à une analyse descriptive de la situation telle qu’elle apparaît pour ensuite
dégager les principales caractéristiques et formuler des recommandations en vue d’améliorer les performances
attendues du système réformé, en quelque sorte des propositions d’accompagnement ou de redressement pour
une meilleure rentabilisation de l’approche proposée par les réformes en cours. C’est une limitation et une
contrainte avec lesquelles on doit travailler.
Les points de repères proposés, s’ils peuvent être retenus par les décideurs, ne pourront être efficaces et concrets
que dans les initiatives à venir.
CLARIFICATION DES CONCEPTS
TM
BMD/LMD
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Dans ce travail, apparaîtront respectivement les sigles LMD et BMD. Au niveau du monde de la francophonie
c’est le concept LMD (Licence, Mastère, Doctorat) qui est utilisé, tandis que les pays anglo-saxons utilisent la
terminologie BMD (Bachelor, Master, Doctorat). Au Burundi, la terminologie BMD a été adoptée
principalement pour éviter les confusions qui peuvent découler de l’appellation du diplôme du premier cycle
16
universitaire de 3 ans (la licence dans le système précédent étant obtenue après 4 ans de formation). Les deux
sigles vont apparaître selon les contextes. Ils ont une signification conceptuelle équivalente c’est-à-dire
l’organisation de l’enseignement supérieur en 3 cycles respectifs de 3, 2 et 3ans.
ÉCOLE FONDAMENTALE
Dans le langage consacré du domaine de l’éducation, on recourt à plusieurs vocables pour désigner
l’enseignement de base, notamment l’enseignement fondamental, élémentaire, ou primaire. Dans le contexte du
Burundi, le discours officiel (lancé notamment lors du discours présidentiel d’investiture en septembre 2010) a
pris le vocable « école fondamentale » pour identifier la réforme en cours au niveau de l’enseignement de base,
celui –ci étant constitué d’un enseignement primaire de 6 ans dont le forum de Dakar en 2000 a proposé
l’achèvement universel à l’horizon 2015.
Dans l’esprit de certains, l’annonce de l’école fondamentale correspondait donc à une extension de
l’enseignement primaire de 6 ans à 9 ans.
Dans l’étude que nous entreprenons, le concept « école fondamentale » correspond à la définition que les
experts de l’UNESCO (2008) ont donnée à « l’enseignement de base élargi » qui comprend à la fois le cycle
de l’enseignement primaire et le premier cycle de l’enseignement secondaire.
Le concept d’éducation de base élargie ou enseignement de base élargi sera abordé au chapitre des repères
internationaux développé dans la première partie de cette étude.
REFORME
Dans le cadre de cette étude le concept réforme n’est pas unidirectionnel. On entend par réforme toute action ou
mesure qui intervient dans le système éducatif burundais et ayant un impact sur l’organisation du système en
termes d’accès ou de qualité. Dans les pratiques courantes des décideurs au Burundi, surtout avec les
implications qu’entraînent souvent les changements de régimes politiques et aussi en réponse à des orientations
et recommandation issues des forums internationaux, le système éducatif a fait l’objet de beaucoup d’actions
diverses qui ont marqué l’histoire récente de l’éducation. L’analyse rétrospective présentée dans cette étude est
partie de la période coloniale, le format contemporain du système éducatif ayant son origine à cette époque.
Ainsi le concept réforme apparaît sous plusieurs angles tout au long de cette étude. Nous pouvons relever
notamment les modalités suivantes : une décision consignée dans un texte réglementaire, une politique pensée
par le Président lors d’un discours prononcé lors d’un événement marquant de la vie du pays, les colloques sur
les programmes, les politiques sectorielles, les tables rondes, les réformes annoncées comme telles (ainsi la
réforme de 1973). La diversité de ces approches dans le système éducatif burundais va de pair avec une gamme
variée d’impact de plus ou moins grande envergure mais aussi traduisent l’inconstance des stratégies
empruntées et des résultats atteints et l’absence d’une logique stable et continue d’intervention.
TM
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17
PREMIÈRE PARTIE :
LES POINTS DE REPÈRES INTERNATIONAUX,
RÉGIONAUX ET NATIONAUX
Le système éducatif est un ensemble qui s’intègre dans des centres concentriques partant du niveau national
vers le niveau international en passant par le niveau régional. C’est pour cela que, avant d’entrer en matière dans
l’analyse des réformes du système éducatif burundais, nous allons circonscrire le contexte dans lequel
s’inscrivent les réformes passées et en cours dans le système éducatif burundais présentant la référence du
niveau le plus large (international) vers le niveau plus restreint (national).
CHAPITRE 1 : POINTS DE REPERE INTERNATIONAUX
L’Etude sur les réformes du système éducatif burundais renvoie automatiquement sur les prescriptions et les
pratiques dans d’autres situations semblables ou comparables. C’est dans ce sens que nous avons jugé opportun
de tracer un cadre de référence plus large car le phénomène de mondialisation que nous vivons de nos jours
recommande que toute entreprise dans n’importe quel secteur ait des points de repère externe pour une meilleure
opérationnalisation.
En proposant des points de repère externes, nous avons aussi tenu compte du fait que tous les pays ne jouissent
pas du même environnement socioéconomique et culturel dans leur évolution. C’est pourquoi, sans que notre
approche soit exclusive, l’équipe s’est surtout concentrée sur les orientations et perspectives formulées dans les
pays en voie de développement (du SUD) et particulièrement les réflexions développées dans les pays regroupés
dans la CONFEMEN. Cette référence n’exclut pas bien sûr la nécessité de chaque pays d’opter pour des
orientations spécifiques propres à son histoire et à sa vision.
Dans ce chapitre sur les points de repère internationaux, nous avons retenu cinq rubriques importantes à
développer :
-
Le droit à l’éducation ;
Le développement des politiques éducatives dans les pays du Sud ;
La refondation des systèmes éducatifs ;
L’éducation de base élargie ;
Le système LMD.
Ces différentes dimensions nous permettront d’une part d’analyser, du point de vue juridique, l’accès à
l’éducation en tant que droit, ce qui permet aussi d’autre part, d’apprécier l’importance du développement du
capital humain en tant qu’investissement pour l’épanouissement de l’individu et pour la participation au
développement socioéconomique de la société.
1. Le droit à l’éducation
Comme on vient de le dire, le droit à l’éducation est un concept large qui trouve des applications dans des
champs diversifiés à travers plusieurs textes juridiques. Par ailleurs, du fait de sa multi dimensionnalité, il est à
comprendre dans un sens holistique.
1.1. Le concept du droit à l’éducation
TM
Le droit à l’éducation est un droit fondamental prescrit par la Déclaration universelle des droits de l’homme
dans son article 26 :
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« 1. Toute personne a droit à l'éducation. L'éducation doit être gratuite, au moins en ce qui concerne
l'enseignement élémentaire et fondamental. L'enseignement élémentaire est obligatoire. L'enseignement
18
technique et professionnel doit être généralisé; l'accès aux études supérieures doit être ouvert en pleine égalité
à tous en fonction de leur mérite.
2. L'éducation doit viser au plein épanouissement de la personnalité humaine et au renforcement du respect des
droits de l'homme et des libertés fondamentales. Elle doit favoriser la compréhension, la tolérance et l'amitié
entre toutes les nations et tous. »
Ce qui est très important c’est que le droit à l’éducation est en relation avec d’autres droits et que généralement
il leur sert de fondement et d’opportunité d’opérationnalisation et de mise en œuvre. Après la DUDH, beaucoup
d’autres textes de références reviennent sur ce droit. On peut noter avec Amnesty international1 certains autres
textes internationaux ou africains qui consacrent au droit à l’éducation une place importante. Ainsi par
exemple :
−
−
−
−
−
« Le pacte international relatif aux droits économiques sociaux et culturels (PIDESC) art 13 ;
La convention relative aux droits de l’enfant (CDE) art 28-29 ;
La charte africaine des droits de l’homme et des peuples art.17 ;
La charte africaine sur les droits et le bien-être de l’enfant (CADBE) art 11. »(Amnesty International,
Action Aid) 2013, p.18.
UNICEF, Convention relative aux droits de l’enfant, adoptée par l’Assemblée Générale des Nations
Unies en 1989 (art 28-30).
On peut ajouter divers instruments de l’UNESCO qui reviennent sur le droit de l’enfant, comme par exemple
les suivants (UNESCO, Les dimensions inclusives du droit à l’éducation, fondements normatifs: cadre
conceptuel pp 30-34)
-
La convention concernant la lutte contre la discrimination dans le domaine de l’enseignement (1960) ;
Recommandation sur le développement de l’éducation des adultes (1976) ;
La convention sur l’enseignement technique et professionnel (1989) ;
Déclaration mondiale sur l’éducation pour tous (1990) ;
Déclaration et cadre d’action intégré concernant l’éducation pour la paix, les droits de l’homme et la
démocratie (1995) ;
Déclaration de Salamanque et cadre d’action pour l’éducation et les besoins spéciaux (1996) ;
Déclaration de Hambourg sur l’éducation des adultes (1997) ;
Déclaration mondiale sur l’enseignement supérieur pour le XXIème siècle (1998) ;
Cadre d’Action de Dakar, adopté au Forum mondial de l’éducation (2000).
Recommandation révisée concernant l’enseignement technique et professionnel (2001).
De même, certains instruments des Nations Unies reflètent ce droit à l’éducation, c’est notamment les
instruments suivants (idem pp 35-43):
-
Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale (1965) entrée
en vigueur (1969) : art 5 alinéa e, art 7 ;
Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels (1966) entré en vigueur en
1976) : art 13 ;
Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (1979) entrée
en vigueur en1981 : art 10 ;
Convention relative aux droits de l’enfant (1989) entrée en vigueur (1990) art 28, 30;
Convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants
TM et des membres
de leur famille (1990) entrée en vigueur en 2003 : art 12, 30, et 45;
Convention relative aux droits des personnes handicapées (2006) entré en vigueur (2008) : art 24 ;
PDF Editor
1
Ce document qui est disponible sur le site www.amnesty.nl/spa contient beaucoup de données et de références sur
diverses sources ‘site web’ en rapport avec les droits de l’homme et ses diverses dimensions dont précisément le droit à
l’éducation.
19
-
Déclaration sur les droits des personnes appartenant à des minorités nationales ou ethniques, religieuses
et linguistiques (1992) : art 2, 4 ;
Déclaration de Nations Unies sur les droits des peuples autochtones (2007) : art 14, 15, 17.
Le droit à l’éducation n’est pas indépendant des autres droits, il est en relation avec eux de manière dynamique.
Ainsi comme le présente le document d’Amnesty international et d’Action Aid, 2013:
«•
Les individus qui jouissent du droit à la santé ont de meilleures capacités de jouir du droit
à l’éducation que ceux qui n’ont pas accès aux services de santé;
Lorsqu’ils bénéficient d’une bonne éducation, les individus apprennent à protéger leur santé et à avoir
•
accès aux services de santé;
Le droit de tout enfant de ne pas être soumis au travail des enfants lui permet de bénéficier d’une
•
éducation;
Le fait d’avoir une bonne éducation permet aux individus d’avoir de meilleures capacités pour
•
s’organiser et créer des associations ;
Le droit à l’alimentation, au logement et à un environnement salubre permet aux enfants de tirer profit
•
de leurs études;
Les individus bénéficiant d’une bonne éducation améliorent leurs capacités de rendement et ont de plus
•
grandes opportunités d’accès à l’emploi, ce qui, à son tour, leur permet d’avoir un meilleur niveau de vie. »
(p.23)
1.2. Une approche essentiellement holistique et inclusive
Du fait de son interrelation avec les droits d’autres secteurs de la vie, le droit à l’éducation ne passe pas par une
voie toute tracée, il demande un dynamisme et une créativité constante. Le droit à l’éducation comporte quatre
caractéristiques essentielles, connues sous l’acronyme des 4A ((availability, accessibility, acceptability,
adaptability). On peut les résumer comme suit :
Disponibilité (ou « À disposition ») – L'éducation doit être gratuite et il doit y avoir un nombre suffisant
«•
d'établissements éducatifs et d’enseignants qualifiés, et de matériels d'éducation, afin que l'éducation soit
disponible pour tous.
•
Accessibilité – Les institutions et les programmes doivent être :
Accessibles pour tous, sans discrimination, y compris pour les groupes marginalisés;
Physiquement accessibles à une distance raisonnable et sûre et, accessibles aux personnes souffrant
d’un handicap ;
Accessibles en termes de coûts : l’enseignement primaire doit être gratuit pour tous tandis que
l’enseignement secondaire et supérieur doit être abordable et rendu progressivement gratuit.
Acceptabilité – Le contenu de l’enseignement et la manière dont il est fourni doivent être pertinents et
•
acceptables pour tous, y compris les groupes minoritaires et l’enseignement doit être de bonne qualité ;
Adaptabilité – L’éducation doit être flexible et doit répondre aux besoins des étudiants dans des
•
contextes sociaux et culturels différents. Cela inclut les personnes ayant des difficultés d’apprentissage aussi
bien que les enfants surdoués » (Amnesty international et Action Aid, 2013, p26).
Schématiquement on peut représenter la situation comme suit, ce qui permet de comprendre, l’interrelation des
4 caractéristiques.
TM
PDF Editor
20
Figure 1 : Interrelation des 4 caractéristiques du droit à l’éducation
Source : www.amnesty.nl/spa
Comme on peut le remarquer ces caractéristiques renvoient, à plusieurs situations complémentaires qu’il faut
prendre comme un tout.
De même, en ce qui concerne les populations cibles, le droit à l’éducation tire une attention particulière aux
groupes vulnérables à l’exclusion (liée à des caractéristiques particulières).
•
•
•
•
•
•
•
•
Les jeunes filles et les femmes à cause de nombreux facteurs comme les mariages précoces, le travail,
les grossesses non désirées, les mariages forcés, ou d’autres facteurs sociaux ;
Les orphelins et les enfants vulnérables du fait des situations de conflit, du VIH/SIDA ou de la
pauvreté;
Les personnes vivant dans des zones rurales ou éloignées ;
Les minorités culturelles et ethniques, et linguistiques, les nomades et les peuples autochtones;
Les personnes souffrant de handicaps ;
Les travailleurs migrants, les réfugiés et les demandeurs d'asile ;
Les personnes dans des situations d'urgence et / ou de conflit armé ;
Les analphabètes.
Les documents d’Amnesty International et Action Aid, 2013 et de l’UNESCO, Dimensions inclusives du droit à
l’éducation (2008) donnent des compléments et des détails sur la compréhension qu’il faut faire de ces
différentes catégories de populations à prendre en considération. C’est la dimension holistique ou inclusive du
droit à l’éducation qui prime. Il faut donc que les caractéristiques que nous avons relevées plus haut (les 4 A)
s’étendent à tous les groupes, de manière inclusive.
TM
En ce qui concerne l’éducation dont il est question, là aussi la vision est holistique, ce sont
tous les niveaux qui
sont concernés moyennant certaines alternatives d’approche. En effet, comme le précise l’UNESCO, 2008, le
droit à l’éducation comporte plusieurs dimensions:
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« •L’accès universel à un enseignement primaire gratuit et obligatoire pour tous ;
• l’accessibilité de l’enseignement secondaire sous ses différentes formes ainsi que de l’enseignement technique
et professionnel, qui doit être proposé à tous ;
• l’accès à l’enseignement supérieur fondé sur les capacités ;
21
• la possibilité de bénéficier d’une éducation permanente, de programmes d’alphabétisation et d’un
apprentissage tout au long de la vie ;
• des normes internationales minimales pour une éducation de qualité et pour la profession enseignante. » (p.5)
Les Etats ayant adhéré aux instruments internationaux2 en rapport à ces différentes dispositions sur le droit à
l’éducation s’engagent à l’obligation de les mettre en œuvre et de solliciter les partenaires externes à cet effet.
Les Etats doivent notamment protéger ce droit et le mettre en œuvre. Comme le précise le document d’Amnesty
international et Action Aid, 2013 :
Pour remplir l’obligation de protéger le droit à l’éducation, les États doivent :
«•
•
•
•
•
Faire en sorte que les familles ou d'autres acteurs n’empêchent pas les jeunes filles ou les enfants
souffrant de handicaps d’aller à l'école ;
Veiller à ce que les familles ne soient pas dépendantes du travail des enfants ;
Interdire et mettre un terme aux pratiques discriminatoires dans les établissements éducatifs publics
et privés ;
Mettre un terme aux châtiments corporels à l’école ;
Veiller à ce que les installations éducatives, les apprenants et les enseignants soient protégés contre
tout acte de violence ou d’intimidation. » (p. 54)
Pour remplir l’obligation de réaliser le droit à l’éducation, les États ont des obligations. Ils doivent :
«•
•
•
•
•
•
•
•
Prendre des mesures positives permettant aux individus et aux communautés de jouir du droit à
l'éducation ;
Assurer un enseignement primaire gratuit et obligatoire pour tous ;
Faire en sorte que l’enseignement secondaire et supérieur soit abordable et prendre des mesures
pour en assurer la gratuité ;
Mettre en place un nombre suffisant d’écoles de formation d’enseignants, d’établissements scolaires
et autres institutions éducatives ;
Recruter des enseignants formés et qualifiés ;
Veiller à ce que les questions de genre soient prises en compte dans les programmes scolaires ;
Appliquer les normes minima en matière de santé et de sécurité ;
Allouer le maximum de ressources possibles à l’éducation. » (ibidem)
Nous retrouvons le même souci du droit à l’éducation exprimé dans l’article 11 de la Charte africaine des droits
et du bien-être de l’enfant et dans la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples.
A travers toutes ces orientations sur le droit à l’éducation, il y a une insistance particulière sur l’enseignement de
base qui a donné lieu au concept d’éducation pour tous et les objectifs du millénaire qui ont été définis dans le
cadre d’action de Dakar. En effet ce niveau d’éducation concerne une large population dans les pays en voie de
développement. Le cadre d’action de Dakar fixe les objectifs suivants pour les Etats parties :
« (i) développer et améliorer sous tous leurs aspects la protection et l'éducation de la petite enfance, et
notamment des enfants les plus vulnérables et défavorisés ;
(ii) faire en sorte que d'ici 2015 tous les enfants, notamment les filles et les enfants en difficulté ou issus de
minorités ethniques, aient la possibilité d'accéder à un enseignement primaire obligatoire et gratuit de
qualité et de le suivre jusqu'à son terme ;
TMà des programmes
(iii) répondre aux besoins éducatifs de tous les jeunes en assurant un accès équitable
adéquats ayant pour objet l'acquisition des connaissances ainsi que des compétences liées à la vie
courante;
PDF Editor
2
L’annexe 1 du document, Amnesty International et Action Aid, 2013 indique les différentes références pertinentes
faisant allusion au droit de l’éducation ainsi que les sites d’accès à ces instruments. On pourra consulter utilement le
document du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme : principaux instruments relatifs aux droits de
l’homme, Nations Unies, New York, Genève, 2006.
22
(iv) améliorer de 50% les niveaux d'alphabétisation des adultes, et notamment des femmes, d'ici 2015, et
assurer à tous les adultes un accès équitable aux programmes d'éducation de base et d'éducation
permanente;
(v) éliminer les disparités entre les sexes dans l'enseignement primaire et secondaire d'ici 2005 et instaurer
l'égalité dans ce domaine d'ici 2015 en veillant notamment à assurer aux filles l'accès équitable et sans
restriction à une éducation de base de qualité avec les mêmes chances de réussite;
(vi) améliorer sous tous ses aspects la qualité de l'éducation et garantir son excellence de façon à obtenir
pour tous des résultats d'apprentissage reconnus et quantifiables, notamment en ce qui concerne la lecture,
l'écriture, le calcul et les compétences indispensables dans la vie courante. »
(Amnesty International et Action Aid, 2013, Annexe 2).
Il faut cependant souligner que tous les Etats ne sont pas partie prenante des différents instruments juridiques
proposés au niveau international. Il existe beaucoup d’organismes internationaux ou ONGs3 qui suivent de près,
la mise en application du droit à l’éducation. Des indicateurs (voir annexe 2) ont été élaborés sur base des 4 A
pour assurer la surveillance de la mise en application du droit à l’éducation.
Après avoir parcouru ce volet du droit à l’éducation, nous allons aborder, au niveau des points de repères
internationaux, les composantes du développement des politiques éducatives dont font partie les réformes
éducatives.
2. Le développement des politiques éducatives dans les pays du Sud
Sur base de documents produits au niveau national dans différents pays du Sud, membres de la CONFEMEN,
cette dernière a réalisé une analyse de leurs politiques éducatives respectives et produit un rapport4 dont nous
allons nous inspirer des principales conclusions dans ce paragraphe. Trois dimensions se sont dégagées : les
contenus, les axes d’intervention, les forces et les faiblesses.
2.1. Les contenus
En résumé les politiques éducatives reviennent sur ces principaux contenus CONFEMEN (pp23-24) :
Élargissement et continuité de l’offre éducative avec notamment par promotion d’un programme de recherche
action et sur le développement des structures alternatives de prise en charge efficace de la petite enfance.
Surmonter les obstacles à la demande de la scolarisation relevant de la demande ou du contexte de pauvreté
ou du handicap par la mise en place et l’exécution d’une stratégie d’éducation inclusive, la rentabilisation du
sous-secteur de l’alphabétisation et de l’éducation non formelle et une éducation de base universelle et
obligatoire de dix ans.
Améliorer l’efficience des systèmes éducatifs par la mise en œuvre d’un nouveau curriculum, la mise en place
d’un système fonctionnel formation initiale et continue des enseignants pour toutes les cibles, l’amélioration de
l’évaluation des acquis des élèves.
Dynamiser l’enseignement technique et professionnel avec (I) l’exécution d’une stratégie d’appui à la
promotion de l’apprentissage d’un métier pour les adolescents sortants du primaire et exclus du moyen ;(II) le
développement des filières professionnelles courtes ; (III) la création de nouvelles filières professionnalisées
(EFTP et supérieur) ; (IV) la promotion et l’orientation de la formation professionnelle vers le marché du travail.
3
Voici certains Organismes et ONGs inventoriées dans le document de Amnesty International et Action Aid,
TM(HCDH), Campagne
2013 : Action Aid International, BEAP, Bureau du Haut- Commissariat aux droits de l’homme
mondiale pour l’éducation, Commonwealth Education Fund (Global Campaign for Education, Save the Children,
Oxfam, Action Aid, Idasa), HREA – Human Rights Education Associates, IHRIP - Institute of International Education,
Projet Droit à l’éducation, SACMEQ, Save the Children, UNESCO, UNGEI – United Nations Girls Education initiative,
Rapporteur spécial sur le droit à l’éducation, Réseau inter-agences pour l’éducation en situations d’urgence (INEE),
UNICEF
PDF Editor
4
CONFEMEN, Analyse des politiques éducatives des pays du Sud, membres de la CONFEMEN, ISBN 92-9133-153-8
www.confemen.org ; www.francophonie.org
23
Promouvoir une gestion axée sur les résultats, le partenariat, la participation, la gestion déconcentrée et
décentralisée de l’éducation, le financement équitable et rationnel de l’éducation, la mise en œuvre d’une
politique de communication.
2.2. Les axes d’interventions
Les politiques éducatives ont un caractère multidimensionnel, on doit intervenir sur plusieurs axes : notamment
l’accès, la qualité, le pilotage et la gestion, l’équité, l’éducation non formelle et l’alphabétisation, la formation
professionnelle. Voici certaines actions suggérées pour les différents axes d’intervention (pp 26-28):
L’Accès : il est surtout orienté vers l’éducation de base universelle et obligatoire 9/10 ans soit de 6 à 16 ans ;
l’amélioration de capacité d’accueil conséquemment à la croissance des effectifs scolaires par la construction et
l’équipement des infrastructures scolaires et universitaires; la gratuité de l’enseignement de base ; l’implantation
des cantines scolaires pour suppléer aux inconvénients de la malnutrition qui peut être endémique dans certaines
régions ; la sensibilisation des communautés, des élus locaux et des médias aux questions de la scolarisation et
de l’éducation ; la densification du réseau scolaire en rapprochant les écoles du domicile et en répartissant
équitablement les enseignants.
La qualité : mise en place d’un système efficace de suivi des acquis et des compétences des apprenants ;
l’évaluation régulière des acquis des élèves ; mise en place de trois sous-cycles au primaire pour réduire le
redoublement ; améliorer les conditions de travail des enseignants et des encadreurs des élèves ; appuyer et
diffuser l’usage des Technologies de l’Information et de la Communication dans l’enseignement et
l’apprentissage ; assurer le temps scolaire ; fournir un soutien pédagogique aux élèves en difficulté ;
renforcement des capacités des enseignants en formation initiale et continue ; dotation des établissements en
enseignants et en intrants pédagogiques ; utilisation des langues nationales concomitamment au français.
Le pilotage et la gestion5 : renforcement des capacités et dynamisation du système d’information au sein du
système éducatif ; vision holistique intégrée et multisectorielle du système éducatif, améliorer les capacités de
gestion et de pilotage du système éducatif ;mettre en place un cadre juridique de partenariat public-privé, mise
en place d’un cadre de dialogue entre le public et les partenaires sociaux, gouvernance démocratique du système
éducatif basé sur la décentralisation, la déconcentration et la participation communautaire, rendre effective la
gestion axée sur les résultats ; responsabilisation des chefs d’établissement en mettant en place un système
d’indicateurs de performance.
Equité : résorption des disparités genre et entre régions ; mise en place de cantines scolaires dans zones à faible
demande ; mettre en place un système d’incitation des enseignants affectés dans des régions isolées ;
encadrement des élèves à besoins spécifiques ; développement de l’éducation alternative.
Education non formelle alphabétisation : éradication de l’analphabétisme.
Formation professionnelle : développer de nouvelles filières, développer des passerelles entre l’enseignement
technique et l’enseignement général, mettre en place un observatoire et une prospection de l’emploi et de
l’insertion des sortants.
TM
PDF Editor
5
Nous renvoyons tout lecteur intéressé par la question de la gestion à deux ouvrages de la CONFEMEN : Pour une
nouvelle dynamique de la gestion scolaire, document de réflexion et d’orientation, Dakar 2007, et Stratégies de
renforcement du financement et de la gestion, en vue de l’amélioration de l’accès et de la qualité de l’éducation et de la
formation qui reviennent sur les différents principes proposées ici.
24
2.3. Les forces et les faiblesses
Parmi les forces des politiques éducatives, on peut noter la capitalisation d’un certain nombre d’acquis comme:
−
−
−
−
−
−
La disponibilité de documents de diagnostic RESEN ;
Les données statistiques plus ou moins fiables ;
L’amélioration de la coordination des PTFs :
L’amélioration du budget affecté à l’éducation ;
L’amélioration de l’offre éducative et de formation ;
La maîtrise des techniques de simulations par les planificateurs.
En ce qui concerne les faiblesses et les défis des politiques éducatives, on peut relever les observations
suivantes :
Au niveau de l’accès : Un taux de scolarisation et d’alphabétisation encore bas, des disparités entre régions,
âges et sexe ; l’insuffisance des infrastructures et équipements et des enseignants.
Au niveau de la qualité : un faible rendement interne (taux d’achèvement, taux de redoublement) ; un dispositif
d’encadrement faible (ratio inspecteur/enseignants, conseiller pédagogique/enseignants).
Certains facteurs menacent le succès de la mise en œuvre des politiques, notamment la prégnance de la
pauvreté ; une évolution démographique fulgurante ; les conflits armés ; la crise financière des pays du Nord ;
l’absence de motivation des enseignants (grèves répétées).
De son côté l’ADEA, a aussi fait une analyse pour alimenter la réflexion de la biennale de Maputo (2008) et la
triennale de Ouagadougou (2012) qui a un cadre stratégique de politique dont les buts sont semblables sinon
complémentaires aux conclusions de la CONFEMEN. En effet, ce cadre stratégique de l’ADEA (2012) propose
pour les politiques éducatives de l’Afrique les buts ci-après :
« Promouvoir les orientations et approches stratégiques des politiques d’éducation et de formation pouvant
répondre avec succès aux besoins en compétences de la construction de la vision du futur de l’Union Africaine
dans une perspective d’accélération et de durabilité du développement;
Soutenir la volonté du leadership politique africain au plus haut niveau de réaliser cette vision à travers
l’appropriation de lignes stratégiques de refondation et de perfectionnement des systèmes d’éducation et de
formation ;
Doter dans ce sens le leadership continental d’un outil de référence permettant d’assurer l’orientation
convergente et la coordination de diverses initiatives continentales en matière d’éducation et de formation ainsi
que de renforcer le pilotage stratégique de la conception et de la mise en œuvre de politiques régionales et
nationales convergentes en termes de soutien, de suivi et d’évaluation;
Inspirer les politiques d’éducation et de formation régionales et nationales orientées vers la réalisation de la
vision du futur de l’Union Africaine à travers le développement accéléré et durable de l’Afrique. » (p. 5)
Le même document propose les profils d’africain à promouvoir pour le futur :
TM
« Un être humain qui assume fièrement son identité africaine c’est-à-dire son patrimoine culturel, linguistique
et historique et développe une conscience panafricaniste ;
Un citoyen africain conscient, exigeant et actif dans l’exercice de ses droits et responsabilités pour le
développement durable et la démocratie ;
Un travailleur compétent, productif, innovateur et ouvert à l’évolution et aux mutations technologiques;
Un leadership scientifique, technologique, social, culturel, artistique, économique et politique engagé et
capable de constituer une force sociale de rupture qualitative et d’impulsion de l’invention, de la création, de
PDF Editor
25
l’innovation, de l’entreprenariat et de la bonne gouvernance au service de la transformation sociale et du
développement accéléré et durable. » (p12)
Ces profils sont à développer à travers trois niveaux de compétences qui rejoignent les principes décrits ci
avant. Ces niveaux sont notamment :
« Un socle commun de compétences de base destiné à la promotion, chez tous les africains et toutes les
africaines, de l’identité africaine et de la nouvelle citoyenneté africaine consciente, responsable et active dans
toutes les dimensions du développement durable et de la démocratie;
Des compétences techniques et professionnelles destinées à élever sensiblement les performances de production
et de création de la masse des travailleurs pour une croissance économique accélérée;
Des compétences scientifiques et technologiques pour créer et renforcer un leadership transformationnel
africain capable de conduire les ruptures, changements structurels et sauts qualitatifs dont les sociétés et
économies africaines ont besoin pour fonder leur essor sur le savoir et l’innovation et se hisser parmi les
meilleurs niveaux mondiaux.» (pp12-13)
Il faut rappeler ici que toutes ces stratégies de politiques éducatives constituent des tentatives de mise en œuvre
du droit à l’éducation dont nous avons précédemment décrit les contours, le tout convergeant vers
l’épanouissement de l’individu et le développement durable de la société. Ces différents éléments de politique
s’articulent à travers la refondation des systèmes éducatifs.
3. La refondation des systèmes éducatifs
Dans les pays africains comme dans la plupart des pays en voie de développement, l’école est un produit hérité
de la colonisation, et en même temps, elle reproduit le système d’organisation du pays colonisateur. Cependant,
avec la période des indépendances, force est de constater que les pays sont en train de se chercher pour mettre
en place un système éducatif adapté à leur environnement. Dans le contexte de la mondialisation actuelle, il faut
orienter la réflexion vers l’adaptation de l’école à son milieu pour en faire un instrument de développement
durable, tout en s’inscrivant dans les grandes tendances de l’environnement mondial. Dans le document de la
CONFEMEN6, Stratégies pour une refondation réussie des systèmes éducatifs, Document de réflexion et
d’orientation, Dakar, 2001, les buts et les stratégies de la refondation s’articulent autour des trois axes suivants :
Accroître l’accès et l’équité
-
En augmentant les infrastructures, grâce au soutien des partenaires internationaux et à l’implication
active des communautés ;
En utilisant de façon optimale les classes existantes (par l’instauration de classes nombreuses,
multigrades et à double flux) tout en assurant l’accompagnement pédagogique requis;
En ayant recours à des modes alternatifs de recrutement des maîtres (volontaires, contractuels,
auxiliaires) tout en mettant en place les conditions d’une amélioration à long terme du statut des
enseignants ;
En développant l’éducation non formelle et son articulation avec l’enseignement formel;
En encourageant l’engagement des communautés dans le financement et la gestion de
l’école, tout en leur offrant le soutien nécessaire à l’exercice de leur rôle ;
En adoptant des mesures particulières, dont des programmes de discrimination positive pour combattre
les inégalités, en particulier à l’endroit des filles, mais aussi à l’endroit des élèvesTM
de milieu rural et de
milieux défavorisés.
PDF Editor
6
En 2010, la CONFEMEN a organisé des assises sur les réformes curriculaires à Brazzaville (CONGO), mais nous n’avons
malheureusement pas pu avoir accès au rapport de ces assises. La réflexion était centrée sur la réforme par l’approche
des compétences qui avait été initiée au Burundi avec le colloque de 2003 mais cette dernière n’a été mis en œuvre.
26
Améliorer la qualité et la pertinence des apprentissages :
-
En engageant une réforme des curricula de l’éducation de base qui permette un décloisonnement
disciplinaire, un meilleur réinvestissement des apprentissages dans la pratique et une meilleure
intégration des problématiques d’ordre social (citoyenneté, santé, environnement) ;
En revoyant les dispositifs et les programmes de formation professionnelle et technique pour favoriser
l’acquisition de compétences et l’insertion dans la vie active ;
En réduisant les taux de redoublement, cette mesure étant à la fois pédagogiquement inefficace et
coûteuse ;
En mettant à la disposition des élèves des manuels scolaires, en particulier en langue d’enseignement et
en mathématiques ;
En encourageant la scolarisation en langues nationales, en particulier pour les premières années de la
scolarité ;
En valorisant le métier d’enseignant par une meilleure formation initiale et continue, la mise en place de
mécanismes de progression dans la carrière et l’accroissement de son autonomie et de sa participation
aux décisions en matière de politiques éducatives.
Soutenir le processus de changement
-
En prenant, au plus haut niveau, un engagement politique ferme en faveur de l’universalisation de
l’éducation de base ;
En développant les partenariats et en assurant leur pérennité, notamment par des encadrements
législatifs adéquats et par la formation des partenaires ;
En adoptant une approche intégrée qui arrime la refondation éducative à la reconstruction
socioéconomique et au renouveau culturel et qui suppose une harmonisation des interventions de tous
les partenaires ;
En renforçant le financement, par une aide internationale accrue, un effort national plus substantiel et
une utilisation plus judicieuse des ressources disponibles.
La plupart de ces orientations nous rappellent les options que nous avons relevées plus haut en rapport avec le
droit à l’éducation, un aspect transversal et permanent qui va de pair avec le souci du développement socioéconomique des Nations.
La qualité reste le point de référence pour toute entreprise au sein du système éducatif. La qualité transparaît à
travers plusieurs dimensions notamment les curriculums, le matériel didactique, les enseignants, la scolarisation
en langues nationales, la réduction des redoublements. Lors de la 54ème session ministérielle de la CONFEMEN
à Dakar en 2010, les Ministres et les chefs de Délégation ont adopté un mémorandum sur la qualité de
l’éducation, un cadre d’action sur la qualité de l’éducation et un cadre d’action sur les réformes curriculaires7.
Du mémorandum sur la qualité de l’éducation on retiendra les actions prioritaires suivantes :
−
−
−
« La poursuite des réformes curriculaires avec des adaptations relatives à la vision élargie d’une
éducation de base et un référentiel commun des compétences réalistes et respectant les besoins
nationaux ;
La conception et l’élaboration des manuels scolaires et autres supports didactiques conformes à
l’approche retenue, et ce dès le début de la réforme, ainsi que leur diffusion, leur gestion et leur
utilisation optimale ;
TM
La formation professionnelle adaptée à l’approche retenue par les principaux acteurs de l’implantation
des curriculums ;
PDF Editor
7
CONFEMEN, Qualité de l’éducation, Un enjeu pour tous, constats et perspectives, Document de réflexion et
d’orientation, Dakar.
27
−
−
−
−
La mise en place d’un dispositif instrumenté d’utilisation des langues nationales comme langue
d’enseignement et d’apprentissage ;
L’optimisation des ressources humaines, financières et matérielles et leur transfert aux niveaux
déconcentré dans un esprit de reddition des comptes ;
La mise en place d’un dispositif de communication afin de favoriser l’implication de tous les
partenaires de l’éducation ;
L’émergence de la culture d’évaluation par la mise en place de dispositifs nationaux et la prise en
compte des résultats d’évaluation dans les politiques éducatives ainsi que le renforcement des capacités
nationales en matière d’évaluation. » (pp121-122)
Le cadre d’action sur la qualité8 fait plusieurs recommandations sur les principaux axes suivants:
Sur les curriculums
−
−
−
−
−
−
Garantir la pertinence et le continuum ;
Définir le cadre institutionnel et méthodologique de la réforme ;
Assurer le renforcement des capacités des personnels éducatifs ;
Assurer le suivi-évaluation des réformes curriculaires ;
Assurer une gouvernance et un pilotage efficaces à tous les niveaux ;
Assurer une communication efficace afin de faciliter l’adhésion de tous les acteurs.
Sur le matériel didactique
−
−
−
−
−
−
La qualité et la pertinence du manuel ;
La gratuité du manuel ;
La disponibilité et l’utilisation des manuels scolaires ;
Le renforcement des capacités nationales en matière de production et de distribution ;
Le renforcement de la gestion des manuels scolaires et des matériels didactiques ;
La réduction des coûts des manuels scolaires.
Sur le personnel enseignant
−
−
−
Valoriser et motiver le personnel enseignant ;
Adapter et renforcer la formation initiale et continue ;
Offrir un encadrement approprié.
Sur les langues nationales
−
−
−
−
−
Appuyer les pays dans la mise en œuvre du guide politique sur l’intégration des langues et des cultures
africaines dans le système éducatif ;
Développer un partenariat fort/UNESCO/ADEA/ACALAN/CONFEMEN pour l’accompagnement
scientifique des Etats et Gouvernements dans l’espace francophone ;
Aider les pays à mutualiser et à mettre à l’échelle les innovations réussies et déjà capitalisées ;
Mettre en œuvre une politique linguistique claire et cohérente et faire un plaidoyer en faveur de
l’utilisation des langues nationales ;
Mettre l’accent sur la disponibilité de matériel didactique en langues nationales
TMaussi bien pour les
élèves que pour les enseignants.
PDF Editor
8
Pour plus de détails, voir le document CONFEMEN, Qualité de l’éducation, Un enjeu pour tous, constats et
perspectives, Document de réflexion et d’orientation, Dakar. (pp 125-136)
28
Sur la décentralisation déconcentration
−
−
−
Renforcer les politiques de déconcentration de l’éducation ;
Transférer et renforcer les ressources et les pouvoirs ;
Collaborer en synergie.
Sur la mobilisation et la gestion des ressources
−
−
−
Renforcer les politiques de mobilisation des ressources ;
Optimiser l’utilisation des ressources ;
Renouveler les ressources.
Sur le partenariat
−
−
−
Formuler des options politiques et stratégiques sans équivoques ;
Formaliser et renforcer le partenariat ;
Favoriser les échanges et l’ouverture de l’école aux collectivités locales et à la communauté éducative.
Sur l’évaluation
−
−
−
Institutionnaliser l’évaluation par une volonté politique effective ;
Rendre fiables les données et développer des indicateurs pertinents ;
Renforcer les capacités nationales en évaluation.
Dans le cadre d’action sur les réformes curriculaires, nous pouvons revenir sur les six stratégies proposées par
la CONFEMEN9
Garantir la pertinence et le continuum
−
−
−
−
−
Dégager clairement les finalités de l’éducation dans un cadre consensuel intégrant l’éducation de base
de qualité et l’introduction des langues nationales ainsi que l’éducation au développement ;
Élaborer un référentiel de compétence s’inspirant des réalités du milieu, valorisant les compétences
locales et les savoirs endogènes tout en s’ouvrant au monde extérieur ;
S’assurer de la qualité et de la pertinence des contenus en lien avec les compétences recherchées autant
dans leurs dimensions nationales qu’universelles ;
Prendre en compte la culture et la langue de l’apprenant afin de favoriser non seulement la prise en
compte des réalités économiques, sociales et culturelles, mais aussi un meilleur apprentissage ;
Dégager des objectifs graduels d’implantation de la réforme pour faciliter non seulement le pilotage
mais aussi son élargissement vers le secondaire en articulation avec le primaire.
TM
PDF Editor
9
Pour plus de détails le lecteur peut consulter le document de la CONFEMEN, Qualité de l’éducation, Un enjeu
pour tous, constats et perspectives, Document de réflexion et d’orientation, Dakar, pp 144-149 ; .ou la revue
CONFEMEN Infos, n° 22 de juin 2010, pp 8-10.
29
Définir le cadre institutionnel et méthodologique de la réforme
−
−
−
−
−
−
−
−
−
mettre en place ou renforcer un dispositif institutionnel permettant d’assurer une planification cohérente
de tout le processus de la réforme et définir les rôles des différentes structures et acteurs au niveau
central et déconcentré ;
poursuivre la réforme en assurant un accompagnement adéquat et en y consacrant les ressources
nécessaires et réparties de manière équitable ;
trouver au plan de l’affectation des ressources le juste dosage entre les actions prioritaires à court et long
termes ;
étendre la mise en œuvre effective de la réforme sur une durée réaliste en accordant préalablement le
temps nécessaire à un diagnostic approfondi du système éducatif et à un examen des pratiques
actuelles ;
Inscrire cette mise en œuvre dans une démarche réflexive et participative de tous les acteurs et ce à
toutes les phases (de la conception à l’évaluation) ;
Opter pour des phases expérimentales avant une généralisation progressive et assurer les réajustements
conséquents ;
Intégrer la question de la formation initiale et continue du personnel enseignant et d’encadrement durant
la phase d’élaboration du curriculum ;
Mettre en place un dispositif de suivi et d’évaluation et le rendre opérationnel ;
Mettre en place des mécanismes novateurs de mobilisation des fonds et assurer l’optimisation des
ressources internes avant de se tourner vers les ressources externes.
Assurer le renforcement des capacités des personnels éducatifs. Ce renforcement concerne notamment les
concepteurs, les enseignants et le personnel d’encadrement
−
Pour les concepteurs des curriculums
o Mettre en place un dispositif de formation des concepteurs des curriculums répondant à la
philosophie de l’approche retenue ;
o Assurer la création d’une masse critique de concepteurs.
−
Pour les enseignants
o Adapter et renforcer la formation initiale et continue pour susciter un changement de
comportement dans le sens de la pratique et de la maîtrise des compétences, de l’évaluation
des apprentissages, de la diversification des méthodes d’enseignement/apprentissages en
incluant les TICs.
o Faciliter l’appropriation des documents officiels pour une exploitation pertinente et judicieuse.
o Créer un cadre de rencontre et de partage pour mutualiser les bonnes pratiques.
− Pour le personnel de formation et d’encadrement
o Assurer une formation professionnelle ;
o Établir un programme de soutien aux directeurs d’écoles pour le pilotage de l’approche retenue ;
o Offrir une formation suffisante aux directeurs d’école pour un accompagnement adéquat sur le
plan socio pédagogique ;
TM
o Redéfinir le rôle de l’inspecteur et du directeur dans le leadership pédagogique.
Assurer le suivi-évaluation des réformes curriculaires
PDF Editor
−
−
Faire le point sur les questions d’évaluation des acquis et du processus de mise en œuvre ;
Créer et/ou renforcer les dispositifs de suivi-évaluation de la réforme favorisant la régulation et les
ajustements nécessaires en temps opportun ;
30
−
−
−
−
Impliquer toutes les parties prenantes en précisant le rôle de chacun ;
Développer l’expertise nationale en matière d’évaluation ;
Revoir le système d’évaluation en envisageant la suppression du concours de fin du primaire au
profit d’autres méthodes d’évaluation adapté à la réforme curriculaire et à la vision d’une éducation
de base élargie à 9-10 ans de scolarité ;
Assurer un suivi pédagogique de remédiation et de soutien aux élèves en difficultés.
Assurer une gouvernance et un pilotage efficace à tous les niveaux,
−
−
−
−
−
−
Responsabiliser le personnel scolaire dans la mise en œuvre de la réforme curriculaire ;
Mettre en œuvre une politique de déploiement qui assure la stabilité du personnel enseignant et de
direction ;
Renforcer le leadership des chefs d’établissement ;
Impliquer les enseignants dans la gestion de l’école notamment dans le rôle de leadership
pédagogique ;
Revaloriser la fonction enseignante et motiver le personnel enseignant par l’élaboration d’un plan
global intégrant une définition d’un statut, un plan de carrière, des conditions de travail sécurisante
et des critères et procédures de recrutement transparentes et par la mise en valeur de bonnes
pratiques et d’initiatives réussies ;
Redéfinir les rôles des encadreurs pédagogiques (inspecteurs, conseillers pédagogiques) en
conformité avec la nouvelle vision de l’école.
Assurer une communication efficace
−
−
−
Sensibiliser et informer tous les acteurs tout au long du processus de la réforme ;
Élaborer une stratégie de communication mobilisant toutes les parties prenantes y compris les
média ;
Mettre en œuvre une stratégie fonctionnelle de communication et de bonne gestion du dialogue
pour renforcer l’adhésion des acteurs.
De son côté, la Chaire UNESCO du développement des curricula de l’université de Québec à Montréal
(UQAM)10 propose une planification des réformes curriculaires en 8 étapes principales :
(1) Définir les finalités et les grandes orientations pour le système éducatif ;
(2) Opérationnaliser les plans d’actions pédagogiques et administratifs au sein du système éducatif et mettre en
place les mécanismes de contrôle ;
(3) Assurer la réécriture des programmes d’études ;
(4) Former les enseignants ;
(5) Mettre en place une politique et des outils d’évaluation ;
(6) Développer le matériel didactique et les manuels scolaires ;
(7) Assurer l’implémentation et l’implantation de la réforme
(8) communiquer.
Nous mettons en annexe 3 le détail de ces différentes étapes qui pourraient bien inspirer les pratiques du
Burundi en matière de réforme.
TMquelques principes
Nous voudrions terminer ce paragraphe sur la refondation des systèmes éducatifs rapporter
que propose l’ADEA (avril, 2012) pour entreprendre des « ruptures qualitatives nécessaires à la refondation
des systèmes africains » notamment par les principes d’actions suivantes :
PDF Editor
10
Planification des réformes curriculaires, extrait de Jonnaert, Ph., Ettayebi, M., Defise, R. (2009). Curiculum et
compétences. Bruxelles : De Boeck Université.
31
Intégrer le patrimoine culturel, linguistique et historique de l’Afrique : l’école coloniale a longtemps
ignoré, marginalisé et dévalorisé les valeurs et les savoirs intrinsèques des pays africains. La première rupture
passe par :
•
•
La prise en charge curriculaire du patrimoine culturel et historique dans la perspective de la
Charte culturelle de la renaissance africaine (Union Africaine, 2006) dont notamment les
savoirs et pratiques endogènes ainsi que l’Histoire Générale de l’Afrique;
L’utilisation des langues africaines comme premières langues d’instruction dans le cadre de
l’éducation bilingue (ou multilingue). (p.29)
Implanter la culture scientifique dans les systèmes d’éducation et de formation :
«… il s’agit de positionner la place et le rôle de l’apprentissage des sciences, des mathématiques et des TIC
au centre des apprentissages des systèmes d’éducation et de formation à tous les niveaux. Il s’agit
également d’implanter dans une culture scientifique qui permet à tous et
à toutes de comprendre et
d’utiliser les interactions de la science avec les autres domaines de la vie sociale, économique, politique et
culturelle. » (p30)
Une relation dialectique doit exister entre le patrimoine endogène et les savoirs exogènes11 pour permettre des
productions et des innovations.
Promouvoir l’apprentissage tout au long de la vie : « Il s’agit en fait de construire de véritables sociétés
apprenantes qui intègrent, en plus des nouveaux systèmes d’éducation et de formation à promouvoir, des
communautés apprenantes dans tous les domaines, sous toutes les formes et en tout lieu. Dans ce maillage
diversifié, intégré et complexe, chacun et chacune peut en tout temps et en tout lieu non seulement accéder au
savoir mais surtout le partager et le développer » (p31)
Intégrer les TICs dans l’éducation, la formation et l’apprentissage : Le choix des domaines d’utilisation des
TIC dans le secteur est ouvert. On peut distinguer notamment :
Le renforcement et enrichissement des supports et contenus didactiques et plus généralement d’un
environnement des apprentissages généralement pauvre à tous les niveaux;
Les nouvelles possibilités de formation initiale et continue des enseignants, formation largement déficiente à
l’heure actuelle ;
La multiplication exponentielle des bénéficiaires de la formation à distance et de l’apprentissage libre dans tous
les domaines et à tous les niveaux ;
Les échanges et partages de connaissances et d’expériences entre différents acteurs des systèmes ;
La création de communautés apprenantes en ligne etc.
A l’analyse des leçons tirées des expériences des pays africains et d’autres régions du monde, le même ouvrage
de l’ADEA (2012), propose aux gouvernements de créer les conditions de créer les conditions de réussite de
la mise en œuvre réussie des réformes à travers les recommandations suivantes :
−
« Construire un consensus national suffisamment large et y mobiliser les forces sociales les plus
TM la continuité du
déterminantes pour vaincre les oppositions et les résistances au changement et assurer
changement dans le long terme, au-delà de l’instabilité de la gestion ministérielle du secteur et du cycle
démocratique des alternances.
Mobiliser et allouer efficacement des ressources additionnelles spécifiquement dédiées à l’appui au
changement
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−
11
C’est dans ce sens que nous avons voulu orienter notre thèse : Pascal Mukene (1988)
32
−
−
Outiller les processus de réformes d’une expertise d’analyse sectorielle, d’économie politique des
réformes et de recherche, capable de fournir une vision prospective, d’éclairer la prise de décisions et
d’appuyer la mise en place des dispositifs et de tableaux de bord pour le suivi, l’évaluation et
l’ajustement du changement
Motiver, au-delà de la capacitation, les enseignants et les acteurs clés des réformes, en particulier à
travers des dispositifs de mesure et de reconnaissance de leurs performances et la création d’un
environnement systémique valorisant, d’un environnement communautaire participatif et d’un
environnement scolaire sain et propice à l’innovation et à l’apprentissage. » (p.34)
En rapport avec l’objet de l’étude en cours, les différents efforts recommandés visent essentiellement, sans
oublier les autres niveaux, le droit à une éducation de base élargie à 9/10 ans ou premier cycle du secondaire, ce
qui va dans le sens aussi d’améliorer le taux d’achèvement primaire Universel. Mais aussi il faut observer qu’il
est recommandé de permettre l’accès à l’enseignement supérieur selon les capacités des apprenants. Au niveau
de l’enseignement supérieur dans le système éducatif burundais, la réforme en cours consiste dans la mise en
place du système BMD, pour se mettre au diapason des autres universités du monde et de la région. C’est
pourquoi dans les paragraphes qui suivent nous aimerions présenter les références essentielles de l’éducation de
base élargie et du système BMD.
4. L’éducation de base élargie
Le point de départ de l’éducation de base élargie a été vraisemblablement l’appel à l’action de Kigali en 2007.
Un séminaire de haut niveau a été organisé par l’UNESCO et ses partenaires à Kigali du 25 au 28 septembre
2007 sur le thème : une vision élargie de l’éducation de base pour l’Afrique. Après les consultations réalisées
par l’UNESCO et ses partenaires comme l’UA, l’ADEA, la BM, la conclusion était qu’une réforme s’impose
pour l’Afrique si on veut atteindre l’EPT et les Objectifs du millénaire pour le développement. Cette réforme
comporte, deux points importants, l’extension de l’enseignement de base jusqu’à au minimum 9-10 ans et le
développement de compétences holistiques, intégrés et inclusives répondant aux besoins des jeunes pour une
période ininterrompue de 9-10 ans :
Des recommandations ont été faites aux différents acteurs ; les gouvernements, l’UNESCO, les agences des
Nations Unies, l’ADEA, la Banque Mondiale et la Banque Africaine de Développement.
Au mois de décembre de la même année, l’UNESCO a organisé une consultation d’experts pour la définition
opérationnelle de l’éducation de base à Paris du 17 au 18 décembre 2007. Cette initiative s’inscrit dans le
prolongement de la « Conférence internationale sur le droit à l'éducation de base en tant que droit fondamental
de l'être humain » (Jakarta, 2005). L’avant-projet de cette définition avait été proposé à l’issue d’un atelier
d’experts sur le thème « Droit et éducation : défis et perspectives », organisé à Sao Paulo en décembre 2006.
Lors des discussions des experts ont tablé sur certains éléments clés, notamment: la durée (nombre d’années), la
finalité, le programme et le contenu, la qualité et l’évaluation des résultats, les bénéficiaires, la prise en charge et
les ressources ainsi que sa nature gratuite et obligatoire.
Nous reproduisons la définition dans son intégralité :
« L’éducation de base, au sens de la présente définition, couvre des notions telles que l’éducation fondamentale,
élémentaire ou primaire/secondaire. Elle est assurée à tous sans discrimination aucune, ni exclusion, fondée
notamment sur le genre, l’ethnie, la nationalité, l’origine, la condition économique, sociale ou physique, la
langue, la religion, l’opinion politique ou autres, l’appartenance à une minorité.
TM
En dehors d’une période de pré scolarité dont l’Etat peut fixer la durée, l’éducation de base s’étend sur 9 ans
au minimum et atteint progressivement 12 ans. Elle est gratuite et obligatoire sans discrimination aucune ni
exclusion.
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Une éducation de base équivalente est offerte aux jeunes et adultes qui n’ont pas eu la possibilité d’obtenir ou
compléter une éducation de base à l’âge approprié. L’éducation de base prépare l’apprenant à une formation
avancée, à la vie active et à la citoyenneté. Elle doit satisfaire aux besoins éducatifs fondamentaux, y compris
33
apprendre à apprendre, apprendre à écrire et à compter ainsi que la connaissance d’éléments scientifiques et
technologiques dans leur application à la vie quotidienne.
L’éducation de base doit atteindre le plein épanouissement de la personne humaine. Elle développe la capacité
à la compréhension, à l’esprit critique, et inculque le respect des droits de l’homme et des valeurs humaines, la
solidarité, la tolérance, une citoyenneté démocratique, le sens de la justice et de l’équité.
L’Etat assure le droit à une éducation de base de bonne qualité basée sur des normes et standards minimaux
applicables à toute forme d’éducation et dispensée par des enseignants qualifiés, ainsi qu’une gestion efficace
assortie d’un système de mise en œuvre et d’évaluation.
L’éducation de base est impartie dans la langue maternelle au moins dans sa phase initiale en respectant par la
suite les exigences du multilinguisme.
Dans les Etats dans lesquels un système d’éducation de base est également assuré par des écoles privées, l’Etat
doit s’assurer que ces écoles respectent pleinement les contenus et les buts énoncés dans la présente
définition. » UNESCO, (Consultation d’experts sur une définition opérationnelle de l’éducation de base 17-18
décembre 2007, Conclusions, Paris, p.2)
En proposant cette définition de portée générale, les experts « ont reconnu que l’approche devait être flexible et
que la définition pouvait être appliquée d’une manière qui permette d’embrasser les diverses spécificités
locales, tout en respectant les éléments qu’elle contient sous une perspective internationale. » (Ibidem)
Cette définition mérite une explicitation des orientations générales qu’elle implique :
«
− Cette définition inclut plusieurs notions telles que l’éducation fondamentale, élémentaire ou
primaire secondaire ;
− En tant que droit, l’éducation de base est assurée à tous sans discrimination ni exclusion, et ceci
indépendamment de l’âge de la personne « et en particulier lorsque celle-ci , pour une raison ou
une autre, n’a pas eu la possibilité de jouir de son droit à l’âge approprié » (p6). Cette
caractéristique de l’éducation de base montre la nécessité de valoriser d’autres alternatives
d’éducation de base (en dehors de l’éducation formelle classique) : c’est notamment pour le
Burundi, le cas de l’enseignement des métiers ou de la formation professionnelle qui devrait avoir
une importance particulière pour combler les lacunes ou les défaillances de l’éducation formelle
(déperdition).
− En ce qui concerne la durée, le concept d’éducation vise une période minimum de 9 ans et qui
devrait s’étendre progressivement à 12 ans. Cette période est calculée en dehors de l’éducation
préscolaire. Elle couvre globalement le niveau primaire (6 années) et le premier niveau du
secondaire (3 ans).
− L’éducation de base est gratuite et obligatoire. Ceci rejoint la politique initiée par le Gouvernement
burundais depuis 2005. Dans le meilleur des cas il faudrait associer la gratuité à l’obligation pour
renforcer la dimension du droit à l’éducation pour tous.
− L’éducation de base prépare l’apprenant à la vie active et à la citoyenneté. Une place active doit
être accordée aux connaissances scientifiques et technologiques et à l’éducation technique et
professionnelle appliquées à la vie.
− L’objectif de l’éducation de base est de développer la capacité à la compréhension et à l’esprit
critique et aux valeurs humaines.
TM
− Recours à la langue maternelle dans la phase initiale et ensuite respect des exigences du
multilinguisme (ce qui répond largement au contexte actuel du Burundi au sein de l’EAC) ». (Pascal
MUKENE, Note conceptuelle sur l’école fondamentale au Burundi, Bujumbura Avril 2011, p.6)
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34
Le BEAP (Programme d’Education de Base pour l’Afrique)
L’appel à l’action de Kigali a été suivi de la biennale de l’ADEA à Maputo en 2008 et de la triennale du même
organisme à Ouagadougou en 2012. A partir de l’appel à l’action de Kigali, l’UNESCO a mis en place pour
l’Afrique le programme BEAP12 (Basic Education for Africa Programme) dont le siège est au BREDA (Dakar).
L’ouvrage UNESCO/BREDA, BIE, GTZ, (2009), précise l’orientation du BEAP. « Le BEAP est un programme
africain financé par l’UNESCO qui vise à apporter un soutien à une réforme holistique et globale de
l’éducation de base dans l’esprit de l’EPT. Il constitue un cadre pour le renouvellement du curriculum lié à un
ensemble d’initiatives complémentaires, susceptibles de favoriser une amélioration de la qualité, de la
pertinence et de l’égalité dans l’éducation. » (p6)
Les objectifs du BEAP
Le BEAP poursuit plusieurs objectifs pour faire asseoir cette nouvelle vision de l’éducation de base avec les
Etats parties prenantes : On peut citer notamment :
«
(1) Aider les pays à mettre en œuvre une réforme approfondie de l’éducation de base, en se fondant sur
les plans et initiatives existants et en utilisant les ressources disponibles.
(2) Aider les pays à mettre au point des approches efficaces et intégrées de manière à améliorer
spectaculairement la participation, la qualité, la pertinence et l’équité dans l’éducation de base.
(3) Apporter un soutien à l’amélioration des curricula existants pour l’éducation de base dans les pays
partenaires :
(4) en démocratisant l’éducation de base et en étendant sa durée minimale à neuf ou dix ans, y compris en
particulier une ou deux années d’enseignement dans la petite enfance (au niveau préscolaire ou du
jardin d’enfants, par exemple)
(5) en veillant, dans les curricula de l’éducation de base, à un équilibre et une pertinence appropriés entre
les résultats de l’apprentissage, notamment entre les connaissances, les capacités, les compétences, les
valeurs et les attitudes.
(6) Incorporer à la conception du curriculum des initiatives et des recherches actualisées axées sur le
curriculum – par exemple, sur l’enseignement de l’entrepreneuriat, en insistant sur l’apprentissage, les
compétences nécessaires à la vie, les maths, l’enseignement des sciences et des technologies, ainsi que
des conseils d’orientation professionnelle.
(7) Contribuer à la mise au point d’une articulation judicieuse de l’éducation de base avec les exigences
du monde du travail et les besoins socioéconomiques, ainsi qu’avec les niveaux post-élémentaires de
l’enseignement post-obligatoire et de la formation.
(8) Compléter et coordonner les ressources et les initiatives existant au niveau national de sorte qu’il soit
possible de répondre aux améliorations et aux priorités identifiées par les pays.
(9) Créer des compétences dans le pays en matière de conception, développement, mise en œuvre et
évaluation du curriculum, de formation des enseignants, de systèmes d’évaluation et de validation.
(10)
Apporter une aide à la conception et à la promotion des modèles scolaires et des contextes
d’apprentissage diversifiés de manière à renforcer l’éducation pour l’inclusion et les pédagogies axées
sur l’apprenant.
(11)
Aider les équipes de pays à évaluer les implications financières des améliorations à apporter
aux modalités de prestation de l’éducation de base.
(12)
Aider à garantir la pérennité et la mise en œuvre des résultats du curriculum et des réformes
qui y sont liées.
TM
(13)
Encourager la coopération Sud-Sud et Nord-Sud et le partage des connaissances
spécialisées
disponibles.
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12
UNESCO/BREDA, BIE, GTZ, Programme pour l’éducation de base en Afrique (BEAP), Répondre aux exigences
en matière d’accès, de qualité et d’équité, Eschborn, 2009.
35
(14)
Faire en sorte que le BEAP obtienne l’adhésion pleine et entière du pays. » (UNESCO/BREDA,
BIE, GTZ, 2009, p.13. C’est nous qui soulignons)
Les principes du BEAP
Le BEAP fonctionne sur les principes suivants :« Ainsi, les principes essentiels du Programme BEAP sont : « le
droit à l’éducation » (notamment le droit de terminer le cycle complet) ; l’apprentissage tout au long de la vie et
dans tous ses aspects ; l’éducation pour l’inclusion ;l’aspect fondamental de la qualité et de la pertinence ;
l’insistance sur les capacités et les compétences comme processus et résultats de l’apprentissage ; la
démocratisation de l’accès et de la participation à l’éducation, ainsi que de la participation à la prise de
décisions ;l’adoption d’une approche holistique dans le développement de l’éducation de base ; et l’importance
d’une « diversité équitable ». Ici, l’éducation à l’entrepreneuriat et ses différents modes d’enseignement (dès la
petite enfance) pour préparer les jeunes à la vie et au travail sont conçues comme une approche transversale
pour promouvoir ces principes à tous les niveaux des systèmes éducatifs. Pris tous ensemble, ces principes
faciliteront une approche intégrée de la réalisation de tous les objectifs de l’EPT. » (UNESCO/BREDA, BIE,
GTZ, 2009, p.7 voir détails pp21-22).
Changement de paradigme entre l’approche traditionnelle et la nouvelle vision
Après une analyse des problèmes persistants dans les systèmes éducatifs africains, un nouveau paradigme est
proposé par le BEAP :
Tableau 1:
Changement de paradigme entre l’approche traditionnelle et la nouvelle vision dans le cadre du
BEAP13
Ancien paradigme
• Système élitiste
• Vise l’exclusion
• Aucune attention aux situations défavorisées
• Taux d’abandon élevé et perte du droit Fondamental
• Système fragmenté
• Enseignement primaire comme éducation de base
• 1er cycle secondaire comme partie de l’enseignement
Secondaire
• Formel ou non formel
• Éducation ou formation
• Inégalités s’agissant de l’accès, des normes et des résultats
fixés
• Curriculum en tant que contenu
• Orientation sur l’enseignant, peu de possibilités pour les
filles
• Qualité encouragée, de haut en bas depuis l’enseignement
supérieur
• Peu de pertinence pour la vie et le travail
• Articulation sélective verticale
• Évaluation pour sélection
• Organismes séparés pour les qualifications de
l’enseignement et de la formation
• État comme principal prestataire et bailleur de fonds
• Coûts élevés et non pérennes de l’extension de
l’éducation
Nouveau paradigme
• Système démocratique
• Vise l’inclusion
• Identification des situations défavorisées et
ajustements des mesures
• Options complémentaires + rattrapage et jouissance
du droit
• Système intégré
• Enseignement primaire étendu comme éducation de
base
• Révision du concept du 1er cycle secondaire comme
partie de l’éducation de base étendue
• Diversifié
• Éducation et formation
• Égalité s’agissant de l’accès, des normes et des
résultats fixés
• Curriculum en tant que processus d’apprentissage
• Orientation sur l’apprenant et bonnes possibilités
pour les filles
• Qualité encouragée allant du bas (niveau primaire)
vers le haut
• Hautement réactif à la vie et au travail
• Articulation horizontale et verticale ouverte
• Évaluation pour valider acquis et choix
• Cadre intégré de qualifications nationales
TM
• État partage responsabilités avec partenaires privés et
bénévoles
• Besoins et ressources ajustés de manière pérenne
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13
Source: UNESCO/BREDA, BIE, GTZ, 2009, p.20
36
Dans le nouveau paradigme on observe une concentration sur l’apprenant et l’établissement d’un lien entre les
apprentissages et le milieu de vie et de travail, une diversification des buts de l’enseignement.
Domaines d’intervention du BEAP
Vu la multi dimensionnalité de l’éducation de base dans sa nouvelle vision, le BEAP intervient dans plusieurs
domaines connexes et complémentaires dont principalement :
−
−
−
−
−
−
−
−
−
Développement curriculaire ;
Évaluation et validation ;
Formation, perfectionnement professionnel et soutien des enseignants ;
Manuels scolaires, matériels didactiques et TCI ;
Modalités de prestation diversifiées ;
Amélioration de l’environnement scolaire ;
Gouvernance et gestion ;
Liens avec la collectivité et le marché du travail ;
Collaboration intersectorielle.
Expériences d’appui à l’enseignement de base en Afrique par le BEAP
Juste après l’appel de Kigali, « Le processus du BEAP a été entamé en Gambie en avril 2008 ; en Éthiopie en
octobre 2008 ; en Côte d’Ivoire en décembre 2008 et en Tanzanie en avril 2009. Actuellement, il existe des
plans pour lancer le BEAP dans d’autres pays (tels que le Bénin, le Togo, le Burkina Faso et le Sénégal, en
Afrique de l’Ouest, et le Kenya, le Rwanda, l’Ouganda, Djibouti et les Seychelles) » (UNESCO/BREDA, BIE, GTZ,
2009 p. 47)
L’approche du BEAP dans sa phase pilote, s’est basée principalement sur les domaines prioritaires suivants :
« • Élaboration d’un cadre curriculaire général pour l’éducation de base, réunissant l’accord de toutes les
parties prenantes.
• Mise au point d’un curriculum et d’un plan d’études pour 9 à 10 ans d’éducation de base ininterrompue, y
compris au moins un an d’enseignement pendant la petite enfance.
• Renforcement des capacités des concepteurs du curriculum, des formateurs d’enseignants, des chefs
d’établissements scolaires, des éducateurs et des enseignants.
• Conception et application d’une stratégie de communication visant à sensibiliser toutes les parties prenantes
nationales. » (UNESCO/BREDA, BIE, GTZ, 2009 p. 47. C’est nous qui soulignons)
Résultats des activités du BEAP
Les principaux résultats enregistrés dans cette initiative sont encourageants et peuvent inspirer valablement
l’expérience burundaise :
« • Une redéfinition de l’objectif de l’éducation et des méthodes éducatives ;
• Un nouveau cadre curriculaire intégré global pour l’éducation de base ;
• La révision des outils d’évaluation et de la méthodologie de suivi des résultats de l’apprentissage ;
• Un curriculum axé sur les compétences avec des plans d’études incorporant un ensemble révisé de résultats
d’apprentissage essentiels, notamment l’esprit d’entreprise ;
TM
• La reconnaissance de multiples points d’entrée dans le curriculum commun et ouvert à tous au moyen de
filières d’apprentissage formelles, non formelles et informelles ;
• Une méthodologie pour commencer l’éducation de base dans la langue maternelle ;
• Une base solide pour établir un lien entre l’éducation de base élargie, s’agissant des méthodes et des
résultats, et la réforme de l’enseignement post-obligatoire et supérieur et de la formation ;
• Une base solide pour relier l’éducation de base à l’entrée dans le monde du travail ;
• L’intégration des activités du BEAP dans les plans sectoriels éducatifs du pays;
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37
• Un noyau dur qualifié de concepteurs de curriculum et de formateurs d’enseignants.» (UNESCO/BREDA, BIE,
GTZ, 2009 p. 47)14
Les leçons tirées et les grands défis
Dans les pays où le BEAP est opérationnel, les défis suivants ont été relevés :
« • Capacité pour le pays de fixer ses propres critères pour le développement de l’éducation de base, qui
correspond à une conception nationale du développement et s’inscrit dans le contexte socioéconomique et
culturel.
• Identification et analyse adéquates des besoins (étape 3 du processus du BEAP,) servant de base aux
priorités, aux modalités et au contenu de la réforme.
• Faciliter un plus large dialogue politique national au sujet de la réforme de l’éducation de base, afin de
contribuer à changer les attitudes, condition d’une mise en œuvre effective.
• Action pérenne dirigée par le pays, avec la participation des expertises nationales, et indépendamment d’un
soutien technique extérieur.
• Placer les domaines d’action prioritaires (développement du curriculum) dans le cadre plus large de la
réforme de l’éducation de base, de telle sorte que les liens essentiels vers des actions complémentaires (liés aux
autres éléments) puissent être suivis.
• Adopter l’éducation à l’entrepreneuriat comme stratégie globale pour préparer les jeunes à l’exercice d’une
citoyenneté active et participative.
• Créer un mécanisme de coordination efficace entre départements et organisations responsables de différents
éléments du développement de l’éducation de base.
• Utilisation opérationnelle, dans le cadre des plans d’action nationaux, de domaines transversaux, tels que
l’éducation pour l’inclusion, les approches par compétences, l’enseignement de l’entrepreneuriat et la
restructuration des écoles.
• Encourager la collaboration directe entre les pays (voisins), comme forme de coopération Sud-Sud. »
((UNESCO/BREDA, BIE, GTZ, 2009, p.52. C’est nous qui soulignons)
Ces éléments constituent des points de référence utiles pour les pays qui se lancent dans la mise en œuvre de la
nouvelle vision de l’enseignement de base telle que conçus au niveau internationale. Il y a quelque part un
besoin de changement de comportement et de pratiques pour atteindre réellement le but visé par l’enseignement
de base élargi qui constitue pour le Burundi une réforme en cours de mise en place.
5. Le système LMD
Le système LMD est la création du Processus de Bologne. Celui-ci est un processus de réformes européen qui
vise à créer un Espace européen de l’enseignement supérieur sur base de l’inspiration du modèle NordAméricain
Déclaration de Bologne (1999)
La Déclaration de Bologne s'articule initialement autour de six actions :
• un système de grades académiques facilement lisibles et comparables (complément de l'ECTS dans
l'UE). Il inclut la mise en œuvre d'un supplément au diplôme (voir en annexe 4 un exemple d’annexe au
diplôme) afin d'améliorer la transparence ;
• un système fondé essentiellement sur deux cycles : un premier cycle utile pour le marché du travail
TM
d'une durée d'au moins 3 ans et un deuxième cycle (Mastère) exigeant l'achèvement du premier cycle ;
• un système d'accumulation et de transfert de crédits du type de l'ECTS utilisé dans le cadre des échanges
Socrates-Erasmus ;
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14
Un lecteur intéressé peut consulter le document en question pour mieux comprendre l’ampleur et les stratégies mises
en place dans le cadre du BEAP dans ces différents pays.
38
•
•
•
la mobilité des étudiants, des enseignants et des chercheurs : la suppression de tous les obstacles à la
liberté de circulation ;
la coopération en matière d'assurance de la qualité ;
la dimension européenne de l'enseignement supérieur : multiplier à tous les niveaux les modules, les
enseignements et les filières dont le contenu, l'orientation ou l'organisation présente une dimension
européenne. (www.touteleurope.eu/fr/actions/social/education-formation )
Les objectifs du Processus de Bologne
Le Processus de Bologne vise à l'harmonisation des systèmes d'enseignement supérieur des pays participants
(les 47 membres du Conseil de l'Europe, dont les 27 Etats membres de l'Union européenne). Il poursuit trois
objectifs principaux :
−
−
−
faciliter la circulation d’un pays à l’autre au sein de l’Espace européen de l’enseignement supérieur,
pour y poursuivre des études ou y travailler ;
renforcer l’attractivité de l’enseignement supérieur européen afin qu’un grand nombre de personnes
originaires de pays non européens viennent également étudier et/ou travailler en Europe ;
doter l’Europe d’une assise solide de connaissances de pointe de grande qualité, et veiller à ce que
l’Europe
se
développe
en
tant
que
communauté
pacifique
et
tolérante.
(www.touteleurope.eu/fr/actions/social/education-formation )
Le système ECTS
Le processus de Bologne repose principalement sur le système des crédits ECTS15 (système européen de
transfert et d’accumulation des crédits). Le guide d’utilisation ECTS, Bruxelles, février 2009 indique les
principales caractéristiques de ce système ECTS :
Quelques définitions utiles
« Le système ECTS est un système de transfert et d’accumulation de crédits centré sur l’apprenant, qui repose
sur la transparence des résultats et processus d’apprentissage. Il vise à faciliter la planification, la délivrance,
l’évaluation, la reconnaissance et la validation des certifications et unités de cours, de même que la mobilité
des étudiants. Le système ECTS est largement utilisé dans l’enseignement supérieur traditionnel et peut être
appliqué aux autres activités d’apprentissage tout au long de la vie. » (UE, Le guide d’utilisation ECTS,
Bruxelles, février 2009, p.6).
« Les crédits ECTS reposent sur la charge de travail nécessaire à l’étudiant pour atteindre les résultats
attendus à l’issue du processus de formation. Les résultats d’apprentissage décrivent ce que l’apprenant est
supposé savoir, comprendre et être en mesure de faire à l’issue d’un processus d’apprentissage réussi. Ils sont
liés à des descripteurs de niveaux dans les cadres de certification nationaux et européens. » (Idem p.6)
La charge de travail indique le temps dont les étudiants ont en règle générale besoin pour participer à toutes
les activités d’apprentissage (cours, séminaires, projets, travaux pratiques, autoformation, examens, etc.)
nécessaires pour parvenir aux résultats d’apprentissage escomptés. » (Idem p.6)
Attributions de crédits « Les crédits sont attribués à des étudiants individuels (à plein temps ou à temps
partiel), après achèvement des activités de formation requises par un programme d’études
TMformel ou par une
composante pédagogique particulière et après évaluation positive des résultats d’apprentissage obtenus. »
(Idem p.6)
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Valeur des crédits : « 60 crédits ECTS sanctionnent la charge de travail d’une année à temps plein d’un
apprentissage ferme (année académique) et les résultats d’apprentissage correspondants. Dans la plupart des
15
ECTS: European Credit Transfer and Accumulation System (système européen de transfert et d’accumulation des crédits)
39
cas, la charge de travail d’un étudiant est de 1500 à 1800 heures pour une année académique, la valeur d’un
crédit représentant alors 25 à 30 heures de travail. » (Idem p.6)
Caractéristiques (UE, Le guide d’utilisation ECTS, Bruxelles, février 2009 , pp.6-10).
Un système centré sur l’apprenant : « L’ECTS : un système de crédits centré sur l’apprenant »
Le Système ECTS et résultats d’apprentissage : « Les résultats d’apprentissage décrivent ce que
l’apprenant doit normalement connaître, comprendre et être capable de faire après réussite d’un
programme de formation donné »
Système ECTS, niveaux et descripteurs de niveau : « Les résultats d’apprentissage sont liés aux
descripteurs de niveau des cadres de référence nationaux et européen de certifications »
Crédits ECTS et charge de travail : « La charge de travail indique le temps en principe nécessaire
aux étudiants pour suivre toutes les activités d’apprentissage (comme par exemple les cours, les
séminaires, les projets, les travaux pratiques, l’étude personnelle et les examens) requises pour parvenir
aux résultats d’apprentissage attendus ».
Affectation des crédits ECTS : « Les crédits sont affectés à des programmes de formation ou d’études
complets de même qu’à leurs unités d’enseignement (par exemple, des modules, des cours, des travaux
de dissertation, des stages, des travaux pratiques) ».
Accumulation des crédits ECTS et progression : « Les crédits peuvent être cumulés en vue de
l’obtention de certifications, selon les modalités déterminées par l’institution qui délivre le titre ».
Transfert de crédits ECTS : « Les crédits d’un programme d’études peuvent être transférés vers un
autre programme proposé par la même institution ou par une autre. Un tel transfert ne peut avoir lieu
que lorsque l’établissement qui délivre le titre reconnait les crédits et les résultats d’apprentissage
correspondants. Les établissements partenaires doivent convenir au préalable de la reconnaissance des
périodes d’études à l’étranger »
Système ECTS et apprentissage tout au long de la vie : « Le système ECTS est largement utilisé dans
l’enseignement supérieur traditionnel et peut être appliqué aux autres activités d’apprentissage tout au
long de la vie. Lorsque des étudiants ont atteint des résultats d’apprentissage dans d’autres contextes
d’apprentissage ou délais (formels, non formels ou informels), les crédits correspondants peuvent être
octroyés après évaluation réussie, validation ou reconnaissance de ces résultats d’apprentissage ».
Documents ECTS de référence : « Le transfert et l’accumulation des crédits sont facilités par
l’utilisation des documents ECTS de référence (catalogue de formation, formulaire de candidature
destiné aux étudiants, règlement universitaire et transcription des relevés de notes) de même que du
supplément au diplôme ».
Perspectives
Le processus de Bologne est un processus dynamique où les pays membres (actuellement 49) se réunissent
périodiquement (tous les 2 ans) pour apprécier l’évolution et faire des recommandations. Dans un rapport de
TM dresse plusieurs
septembre 2011 sur la modernisation de l'enseignement supérieur, la Commission européenne
objectifs prioritaires de réforme en perspectives :
• augmenter le nombre de diplômés;
• améliorer la qualité et la pertinence de l’enseignement supérieur;
• offrir aux étudiants de nouvelles possibilités d’acquérir des compétences supplémentaires grâce aux
études ou à la formation à l’étranger;
• former un plus grand nombre de chercheurs;
• renforcer les liens entre l’éducation, la recherche et les entreprises;
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40
•
veiller à l’efficacité du financement, en conférant plus d’autonomie à la gestion de l’enseignement
supérieur. (www.touteleurope.eu/fr/actions/social/education-formation )
Il n’existe en principe pas de système de pilotage de l’ECTS. Chaque pays s’organise à l’intérieur du cadre tracé
au niveau européen. Ce système facilite la reconnaissance des diplômes et en même temps facilite la mobilité
des étudiants ainsi que celle des travailleurs sur base de reconnaissance des diplômes. Le système ECTS a
dépassé le cadre européen et il est cours dans d’autres pays et d’autres régions avec des possibilités d’établir des
conventions de collaboration et de reconnaissance mutuelle des diplômes délivrés. Ce qui favorise le processus
de la mondialisation.
Pour plus d’informations, nous mettons en annexes la liste de vérification du catalogue de formation (annexe 5)
et une liste des publications sur sites (annexe 6) en rapport avec le système ECTS qui est l’inspirateur original
du système LMD.
TM
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41
CHAPITRE 2 : LES POINTS DE REPERES REGIONAUX : L’EAST AFRICAN COMMUNITY (EAC)
De manière générale, les points de repères internationaux que nous venons d’évoquer dans le premier chapitre
vont se réaliser de manière spécifique à l’intérieur des ensembles régionaux qui en adaptent les orientations aux
contextes régionaux respectifs. Dans la Communauté Est africaine à laquelle le Burundi a adhéré tout
récemment, des efforts particuliers sont en train de se développer pour l’harmonisation des systèmes éducatifs.
Qui dit harmonisation ne dit pas uniformisation. Il existe toujours une marge de manœuvre à l’intérieur de
chaque pays pour garder une certaine spécificité nationale. L’harmonisation des systèmes éducatifs dans
l’espace est africain vise principalement l’intégration des pays partenaires et le renforcement de leur système en
vue de mieux assurer un développement socioéconomique durable de la région dont la devise est : « Un peuple,
Une destinée ». Cela va donc rendre facile la circulation des personnes et des biens.
Au niveau de la Communauté Est Africaine, il a été créé des équipes nationales en charge de ce processus
d’harmonisation. On peut distinguer deux volets principaux des différentes consultations: le premier volet
concerne l’enseignement de base et secondaire, le deuxième volet concerne l’enseignement supérieur. Dans le
premier volet, les différentes consultations16 ont donné lieu, en mai 2012, à un rapport régional17 dont nous
allons nous inspirer pour relever les principaux défis et orientations de l’harmonisation. Pour l’enseignement
supérieur il existe un Conseil interuniversitaire de l’Afrique de l’Est: IUCEA (The Inter-University Council for
East Africa) qui aide à la réglementation de l’assurance qualité à travers un service implanté au sein de chaque
institution de l’enseignement supérieur des pays partenaires.
1. Harmonisation de l’enseignement de base et secondaire
L’enseignement de base et secondaire au sein de la Communauté est Africaine poursuit les mêmes orientations
tracées au niveau international. Dans ce chapitre nous allons présenter la structure de l’enseignement, ensuite les
résultats de l’analyse des systèmes éducatifs dans les pays de l’EAC, enfin les recommandations globales.
16
Les équipes nationales d’harmonisations des systèmes éducatifs de l’EAC ont déjà réalisé plusieurs concertations dont
certaines sont reprises ci-après :
− East African Community Secretariat, The EAC draft secondary education harmonization strategy, 6th -10th may 2013,
Zanzibar Ocean View Hotel, Zanzibar, Tanzania, EAC Secretariat, Arusha, Tanzania, may , 2013
− East African Community Secretariat, The draft EAC Preprimary Education Harmonization Strategy, Arusha Tanzania,
may 2013
TM Arusha Tanzania,
− East African Community Secretariat, The draft EAC Primary Education Harmonization Strategy,
may 2013
− East African Community Secretariat, The draft EAC Teacher Education Harmonization Strategy, Arusha Tanzania,
may 2013
− East African Community Secretariat, The EAC draft secondary Education Harmonization Strategy, Arusha Tanzania,
may 2013
PDF Editor
17
East African Community, Regional Report on the Harmonization of the African Education Systems and Training
Curricula, Arusha Tanzania, 2012
42
1.1. La structure de l’enseignement de base et secondaire
Dès le départ, on peut observer que la structure de l’enseignement dans les cinq pays de la Communauté Est
Africaine n’est pas identique, comme on peut le remarquer dans le tableau suivant :
Tableau 2 :
Country
Burundi
Burundi*
Structure de l’enseignement de base et primaire dans les pays de la Communauté Est Africaine18
Early childhood/
Preprimary
3
3
Primary (Basic
Education)
6
6+3(extended
basic education
premier
cycle
secondaire)
8
6
7
Secondary
Total
7-8
16-17
3-4 (second cycle) 15-16
2
4
14
Kenya
3
6
15
Rwanda
2
6
15
Tanzania
Mainland
2
6
6
14
Tanzania
Zanzibar
3
7
6
16
Uganda
Burundi*: avec l’introduction de la réforme vers l’enseignement fondamental, l’enseignement de base
élargi englobe l’enseignement primaire et le premier cycle secondaire. Notez que pour le second cycle du
secondaire, la section pédagogique et certaines sections de l’enseignement technique dure 4 au lieu de 3
années.
La durée indicative de l’enseignement de base et secondaire est un des aspects de l’harmonisation des systèmes
éducatifs, mais cette dernière va certainement bien au-delà de la durée de la formation.
1.2. Les résultats de l’analyse des systèmes éducatifs de la Communauté Est Africaine
Le rapport régional a dégagé certaines observations à partir de l’analyse des systèmes éducatifs des pays
membres. Les volets suivants ont retenu l’attention des auteurs : les structures de l’assurance qualité, la
scolarisation primaire universelle, la formation des enseignants, le curriculum, les défis et les contraintes, les
initiatives régionales en cours.
Les structures de l’assurance qualité
Chaque pays membre a ses propres mécanismes d’assurance qualité, et il y a quelques similarités :
Chaque pays dispose d’institutions variées chargées de l’assurance qualité, un département chargé du contrôle et
de l’assurance qualité. A côté de ce type d’unité, il existe une institution ayant en charge le contrôle des
évaluations nationales, de la formulation des curricula nationaux. Au niveau de l’harmonisation il faudra penser
au renforcement de ces structures et leur permettre de collaborer au niveau régional pour garantir la qualité dans
la région. On peut imaginer un cadre régional à cet effet.
TM
Depuis les indépendances, tous les Etats membres ont placé l’éducation comme priorité dans leur agenda de
développement : la réduction de la pauvreté et la croissance économique. Investir dans l’éducation devient pour
chaque pays un pilier stratégique du développement économique, ce qui se traduit par une augmentation
PDF Editor
18
East African Community, Regional Report on the Harmonization of the African Education Systems and
Training Curricula, Arusha Tanzania, 2012, p 86.
43
progressive du budget alloué à l’éducation (en termes de pourcentage du PIB) et une croissance des effectifs
scolarisés.
La scolarisation primaire universelle
Tous les Etats membres ont initié l’objectif de scolarisation primaire universelle à l’horizon 2015 dans le cadre
de la réalisation des OMD. Des politiques de gratuité des frais scolaires ont été engagées avec pour effet la
hausse des effectifs. La politique de regroupement des partenaires pour l’éducation et la formation a été mise en
place dans les pays membres.
Un grand défi qui se fait ressentir, c’est l’introduction de nouveaux éléments dans les curricula comme le genre,
le VIH/SIDA, l’entrepreneuriat, l’environnement, l’éducation inclusive pour les enfants à besoin spécifique. On
sent qu’on a besoin d’un développement des connaissances des enseignants dans ces nouveaux domaines.
La formation des enseignants
Le système de formation des enseignants est semblable dans les pays partenaires à part quelques spécificités. La
plupart des enseignants sont des employés de l’Etat et le secteur privé suit le programme public. Il a été observé
que les salaires des enseignants sont bas par rapport aux attentes de la profession et des partenaires, ce qui a un
impact sur l’estime de soi et la productivité. Certains défis ont été relevés qui méritent d’être pris en charge :
− Une capacité insuffisante notamment dans le domaine des sciences, mathématiques et langue ;
− Une rémunération considérée comme basse avec des grèves répétitives ;
− Un problème de capacité d’emploi a été signalé au Burundi, Uganda et Kenya où tous les enseignants
formés ne sont pas embauchés pour des raisons de contraintes budgétaires.
Le curriculum
−
−
−
Problème d’efficience : l’utilisation rationnelle des ressources en présence ;
Le manque de formation des éducateurs du niveau préscolaire (sauf en Tanzanie) ;
En ce qui concerne les contenus en rapport avec les besoins de la société, on ressent le besoin de réduire
la longueur, l’amplitude et la complexité et de renforcer les compétences transversales comme la
globalisation et les TICs.
Les défis et les contraintes
−
−
−
−
−
L’atteinte de l’enseignement primaire universel est confrontée au manque d’équipement et de matériel
pour accomplir les besoins spécifiques. L’accélération de l’accès a poussé à la pléthore des classes qui
conduit à la surcharge de l’enseignant (ratio élèves/enseignant).
L’impact du VIH/SIDA qui entraîne les morts, la maladie, l’absentéisme prolongé des enseignants et
des élèves et la hausse des OEVs (orphelins et enfants vulnérables)
Le manque de statistiques fiables sur les enfants à besoins spécifiques dont le coût de la scolarité est
très élevé ;
Environ 8,4% des enfants sont en dehors de l’école notamment les enfants à besoins spécifiques, les
enfants des milieux pauvres, les déplacés, les enfants de la rue. Ce domaine demande une attention
urgente pour l’harmonisation ;
On ressent le besoin d’une articulation de la formation et de l’emploi car on assiste de plus en plus à
beaucoup de diplômés chômeurs: d’où un besoin de développement de l’enseignement
technique et
TM
professionnel pour absorber ceux qui quittent précocement l’enseignement secondaire pour les orienter
sur le marché du travail.
PDF Editor
44
Les initiatives régionales en vue
Certaines initiatives sont en cours au niveau de la Région :
−
−
−
La mobilité des étudiants : le processus d’harmonisation peut accélérer la mobilité et ouvrir plus
d’opportunités et d’échanges d’étudiants ;
Au niveau politique, les Etats membres participent aux efforts de révision et d’adoption de la convention
d’Arusha sur l’harmonisation de l’enseignement supérieur ;
Il existe une approche régionale d’utilisation des TICs dans l’éducation.
1.3. Les principales recommandations en vue de l’Harmonisation des Systèmes Educatifs de la
Communauté Est Africaine
Nous allons présenter ici en résumé les principales recommandations du rapport régional. Il s’agit globalement
des recommandations en rapport avec le curriculum, les questions transversales et les recommandations d’ordre
général.
1.3.1. Recommandations spécifiques en rapport avec le curriculum
Les recommandations spécifiques en rapport avec le curriculum concernent les domaines suivants : le
préscolaire, le primaire, le secondaire, l’enseignement technique et professionnel, la formation des enseignants.
Les recommandations formulées sont les suivantes.
L’éducation préscolaire et primaire
−
−
−
−
−
L’introduction des TICs pour améliorer l’éducation à ce niveau ;
Harmoniser la langue d’enseignement et d’évaluation :
o La langue d’enseignement dans le préscolaire devrait être la langue maternelle ou la langue
locale ;
o Les enseignants devraient recevoir une formation intensive en anglais et en kiswahili.
Échanger les programmes entre enseignants pour améliorer les compétences en langues (Anglais,
Français, Kiswahili) ;
Le nombre de sujets d’examen à ce niveau devrait être harmonisé ;
Il est nécessaire d’harmoniser la structure de l’éducation pour atténuer les différences qui existent.
L’éducation secondaire
−
−
−
−
−
−
−
La production des examens devrait se faire dans une place centrale dans chaque Etat membre pour
réduire les réclamations et les biais ;
L’éducation formelle et informelle devrait intégrer les notes de l’évaluation continue dans l’évaluation
finale pour une meilleure guidance et plus d’équité ;
Le Ministère en charge de l’éducation devrait veiller à ce que les résultats aux examens soient utilisés
pour prendre des décisions objectives quant à la sélection, à la place, à la formation et à l’emploi ;
Une étude devrait déterminer un socle commun pour chaque étudiant ;
Mise en place d’un bureau statistique pour la communauté est africaine pour guider le processus de
planification de l’harmonisation ;
TM
Il faut une consultation rapprochée avec les experts de l’éducation dans le processus d’harmonisation
des systèmes d’enseignement primaire ;
Recourir aux media pour sensibiliser l’opinion sur les progrès de l’harmonisation des systèmes
d’éducation ;
Il faudrait promouvoir l’enseignement du français et du kiswahili dans les Etats membres et retenir
l’anglais comme langue d’instruction. ;
PDF Editor
−
45
−
Chaque Etat membre devrait relever le défi des disparités genre dans l’enseignement secondaire ;
identifier les bonnes pratiques pour prise en compte et adoption.
L’éducation et la formation technique et professionnelle
−
−
−
−
−
−
−
−
−
−
−
−
Besoin d’avoir une définition commune de l’éducation et de la formation technique et professionnelle au
sein de la Région selon les recommandations du BIT et de l’UNESCO ;
Il faudrait mettre en place un cadre régional de qualification, de régulation, d’évaluation et de
management des curricula du sous-secteur ;
Il est besoin d’harmoniser dans chaque pays partenaire, la formation de formateurs et des enseignants de
la formation technique et professionnelle de sorte qu’il y ait des comparaisons de qualifications et des
transferts au sein de la Région ;
Il faudrait mettre en place un bureau régional de régulation pour accréditer les institutions et les
programmes, les standards les centres d’évaluation et d ‘examens ;
Il faudrait mettre en place une institution semblable à l’IUCEA (Inter-University Council for East
Africa) pour le sous-secteur de la formation technique et professionnelle ;
Le Secrétariat de l’EAC devrait organiser des ateliers d’expert de la formation technique et
professionnelle pour développer les orientations du cadre d’harmonisation du sous-secteur dans la
région ;
Il faut introduire des modalités d’échange avec d’autres structures régionales en matière d’évaluation et
de programmes ;
Il y a une nécessité de former les gestionnaires en matière de connaissance et de pédagogie pour mieux
apprécier les besoins de changement dans le sous-secteur ;
Créer et renforcer les relations entre les institutions du sous-secteur et le domaine des industries et des
entreprises pour une bonne exploration du marché du travail et une adaptation des compétences de
formation ;
Il faudrait accorder une importance au recrutement et à la rétention des enseignants et des formateurs en
accordant une bonne rémunération et en faisant la promotion de la mobilité ;
Le sous-secteur devrait être sensibilisé aux questions transversales comme le VIH/SIDA, les personnes
à besoins spécifiques, le genre, l’environnement et les marginalisés ;
Le système de formation technique et professionnelle doit renforcer le partenariat fort entre le public et
le privé pour promouvoir l’accès, la qualité, l’équité, la pertinence, le financement et les modalités
d’apprentissage.
La formation des enseignants
−
−
−
−
−
−
−
−
−
Il est nécessaire de développer dans les Etats partenaires un guide pour le recrutement et le suivi des
enseignants ;
Développer et harmoniser le code de conduite des enseignants ;
Développer un cadre de libre mouvement des enseignants dans les pays partenaires ;
Faciliter l’échange du personnel enseignant dans l’espace de la communauté est africaine ;
Publier les opportunités d’enseignement au sein de la Communauté Est africaine ;
Introduire l’enseignement du Kiswahili dans les écoles de formation des enseignants ;
Permettre le transfert des crédits d’une institution à l’autre dans la Région ;
Etablir un conseil ou un bureau régional de coordination des examens de la formation des enseignants
pour donner des avis sur la formation, l’évaluation et la certification des enseignants ;
TM
Entrainer les examinateurs et créer une base de données sur les examinateurs régionaux et harmoniser
l’avancement de grade et harmoniser les méthodes et politique d’évaluation.
PDF Editor
46
1.3.2. Les questions transversales
Le calendrier scolaire, le nombre de sujets, les années d’étude, les contenus des sujets devraient être harmonisés
dans les Etats partenaires. A la suite de quoi un bureau des évaluations serait mis en place pour faciliter
l’harmonisation du processus d’évaluation, des examens et des certifications.
En plus, il faudrait fixer des buts de l’éducation au niveau régional qui reflètent les valeurs de la Région. Les
équipes techniques des Etats membres devraient se réunir régulièrement pour évaluer les découvertes et
échanger les bonnes pratiques.
Pour guider le processus d’harmonisation, les Etats partenaires devraient travailler pour l’accomplissement des
politiques éducatives incluant notamment :
−
−
−
−
l’augmentation des budgets des ministères de l’éducation, la révision des salaires des enseignants pour
une meilleure stabilisation et rétention ;
le coût de l’éducation pour favoriser la mobilité des étudiants ;
la réintégration de certains enfants comment les filles enceintes ;
la gouvernance du sous-secteur de l’enseignement technique et professionnel
1.3.3. Les recommandations d’ordre général pour les systèmes éducatifs de l’EAC
L’établissement d’une commission régionale pour l’harmonisation
Ce comité est nécessaire pour assurer le suivi du processus d’harmonisation. Les experts ont proposé les
modalités de mise en place de cette commission mais les avis divergent sur l’opérationnalisation de cette mise
en place. Il faudrait détacher les membres de cette commission dont les délégations nationales comprendraient 5
personnes, une par niveau : préscolaire, primaire, général et pédagogique, technique et professionnel et
alphabétisation.
L’harmonisation du curriculum
Il faut se convenir que l’harmonisation du curriculum ne signifie pas homogénéisation ou uniformisation mais la
mise en place de systèmes aux logiques comparables et mutuellement enrichissantes tendant à desservir les
intérêts de la Région19. L’harmonisation du curriculum va de pair avec celle des systèmes d’examens.
L’harmonisation des curricula devrait développer un curriculum pour l’éducation des adultes et de la formation
continue.
Les experts ont recommandé la nécessité de promouvoir dans la région un corps responsable de la formation
technique et professionnelle pour l’accréditation et l’assurance qualité de ce sous-secteur.
Sans viser l’uniformisation, les experts ont identifié un certain nombre de sujets principaux basés sur les valeurs
des Etats partenaires : maths, anglais, kiswahili, sciences, éducation religieuse, études sociales (géographie,
histoire, gouvernance), physique, chimie biologie, TIC, agriculture. De même, ils ont proposé un nombre
minimal d’heures de contact avec les élèves : au préscolaire (3 heures), au primaire (6 heures).
TM
19
« In such a multidimensional context, the study considered harmonization of curriculum not to mean the
homogenization of previously autonomous, functionally differentiated systems in favor of a system having a regional
character. Rather, it means an increasingly networked and interrelated group of curriculum and examination systems,
linked in such a way that these systems possess overlapping, interconnected and comparable logics that are capable of
influencing each other across the Partner States” (East African Community, Regional Report on the Harmonization of the
African Education Systems and Training Curricula, Arusha Tanzania, 2012, p.123)
PDF Editor
47
L’harmonisation des structures de l’éducation
Les structures de l’éducation ont besoin d’être harmonisées au regard de la durée en nombre d’années et des
contenus. D’autres éléments sont à prendre en considération :
−
−
−
−
−
−
La réservation du préscolaire aux enfants de 4-5 ans ;
Le primaire pour les enfants de 6-14 ans ;
Le secondaire de 14-19 ans ;
Des facilités notamment au niveau des infrastructures devraient être accordées aux enfants à besoins
spécifiques ;
Les standards et les compétences sont les principales idées fortes qui devraient guider le processus
d’harmonisation.
L’enseignement technique et professionnel devrait se retrouver dans les champs clé à développer au sein
de la Région.
Les résultats d’apprentissage et les compétences
Il faut insister davantage sur les compétences et les résultats d’apprentissages que sur les sujets spécifiques à
enseigner. Il a été recommandé à tous les Etats membres d’embrasser les TICs, des cadres régionaux de
qualification devraient être développées pour l’harmonisation des compétences.
Il a été proposé d’établir une commission du service d’enseignement pour développer un code de conduite des
enseignants. La commission devrait donner des orientations pour le recrutement et le suivi des enseignants à
l’intérieur des Etats partenaires.
La capacité d’enseigner
L’obtention de la qualité repose sur des enseignants qualifiés et motivés. Le redéploiement a un impact sur
l’équité et les résultats d’apprentissage. Le manque d’enseignants constitue un défi qui nécessite de trouver une
issue dans les pays Partenaires. Certains pays n’ont pas suffisamment d’enseignants pour les matières de base
comme les maths, le kiswahili et les sciences.
Les pays membres ont besoin de formuler des programmes de formation des enseignants qui rencontrent la
demande à tous les niveaux au sein des Etats. L’harmonisation devrait permettre une libre circulation des
enseignants dans les pays partenaires pour combler les déficits en personnes ressources. Il faudrait initier des
programmes d’échanges d’enseignants pour améliorer les compétences d’enseignement de certains sujets
comme l’anglais et le kiswahili.
La langue d’instruction
La langue d’enseignement est un pilier significatif de tout système d’éducation. L’anglais et le français sont
considérés comme les principales langues d’enseignement couramment utilisées dans la Région. Le rapport note
qu’il est difficile de légiférer en matière de langue à cause de son aspect central dans la vie des gens. Il a été
recommandé que les gens se réfèrent à la langue la plus parlé localement (Anglais, Kiswahili, Français, langue
maternelle). Beaucoup d’ateliers d’experts ont recommandé que le Kiswahili et l’anglais soient les langues
d’instruction pendant qu’il y a promotion d’une langue internationale comme le français tandis que le Burundi
proposait que l’anglais et le français soient des langues d’enseignement. Toutefois pour les niveaux inférieurs
comme le préscolaire et le primaire il a été recommandé de recourir aux langues locales. TM
En fin de compte il a été recommandé que la Commission d’harmonisation travaille dans le sens de trouver une
même langue d’enseignement, ce qui se traduirait par la mobilité, le partage des connaissances et des ressources
ainsi que l’intégration dans la Région.
PDF Editor
48
La parité genre et l’équité
La parité genre dans la participation scolaire, et dans d’autres opportunités constitue une priorité dans tous les
Etats membres. L’harmonisation devrait conduire chaque Etat à faire des efforts en termes d’allocations
budgétaires, mise en place de politique et de concentration d’efforts pour venir à bout des disparités genre.
La qualité et l’équité des systèmes
Dispenser un cycle complet d’enseignement de base à tous les enfants reste dans la majorité des Etats membres
une priorité majeure. Le rapport recommande l’amélioration de la qualité et de l’équité. Il recommande aussi le
développement de l’alphabétisation des adultes pour qu’ils puissent bénéficier des opportunités du marché
commun. Dans la même ligne il faut tenir en considération le développement de l’enseignement technique et
professionnel, les régions difficilement accessibles et les enfants à besoins spécifiques.
Le management, l’administration et les bonnes pratiques
Les systèmes éducatifs souffrent encore de manque d’une bonne gouvernance. Maintenant les différents pays
vont vers plus d’efficience, de démocratie et de décentralisation. Le rapport recommande l’identification de
bonnes pratiques à diffuser dans l’espace de la Communauté Est Africaine et la commission d’harmonisation
peut bien jouer ce rôle.
Le financement
Le financement principal des systèmes éducatifs provient des Etats eux-mêmes, il est évident qu’ils suivent des
modèles différents pour diversifier l’origine des fonds. Le rapport recommande que des modèles de financement
durables soient développés au sein des Etats membres.
2. Harmonisation de l’enseignement supérieur
Au niveau de l’enseignement supérieur dans la région de l’Afrique de l’Est, les activités en rapport avec la
qualité de l’enseignement se fait au sein des structures mise en place à cet effet. L’organisation globale se greffe
sur des structures antérieurement organisée dans les trois pays de l’East Africa Community (Kenya, Tanzanie et
Uganda). Chaque pays dispose d’une Commission nationale de l’enseignement supérieur qui a en charge la
gestion des Universités qui doivent toutes adhérer au processus LMD. Le Conseil Interuniversitaire de la
Communauté de l’Afrique de l’Est (IUCEA20) coordonne les activités des différentes commissions nationales.
Au niveau des réalisations, on peut noter la mise en place d’un service d’Assurance qualité fonctionnel au sein
des différents pays de l’EAC. L’IUCEA a déjà produit des publications21 sur la gestion de l’assurance qualité
20
IUCEA : The Inter-University Council for East Africa.
21
Voici les 5 titres déjà publiés en anglais:
• Volume 1:
• Volume 2:
• Volume 3:
• Volume 4:
Guide d’autoévaluation au niveau des Programmes d’Enseignements vise la faculté/le département à en
apprendre davantage sur la qualité des programmes par le biais d'une autoévaluation efficace.
Guide de l'évaluation externe explique les procédures et les processus pour mener un audit externe au
niveau des programmes d’enseignement. Ici, le groupe spécifique cible est l'équipe d'experts externes,
mais aussi la faculté / département qui doivent être évalués.
TM
Guide pour l'auto-évaluation au niveau de l’Institution vise en particulier l’administration centrale d'une
institution et propose un instrument pour en découvrir davantage sur la qualité de l'institution.
La mise en œuvre d'un système d'Assurance Qualité vise tous les niveaux d'une institution, mais elle est
particulièrement utile pour les coordinateurs d'Assurance Qualité pour le développement et
l'instauration d’un système d'Assurance Qualité Interne (AQI).
L'Assurance Qualité Externe en Afrique de l’Est offre au lecteur des informations générales sur l'état des
lieux dans les systèmes externes d'Assurance Qualité en Afrique de l’Est et discute du rôle des organes
de régulation à la lumière des évolutions internationales.
PDF Editor
• Volume 5:
49
dont nous allons présenter les grandes lignes de l’autoévaluation (Vol 1), et l’évaluation externe des institutions
universitaires (vol 2). Ces éléments font partie de l’effort d’harmonisation de la Région Est Africaine au niveau
de l’enseignement supérieur.
2.1. L’auto évaluation des institutions d’enseignement supérieur
Les principes de l’autoévaluation
L’auto évaluation est basée sur les principes suivants :
« • En principe, une auto-évaluation ne doit jamais être sentie comme une menace. Cela dit, une autoévaluation ne devrait non plus être utilisée pour évaluer un individu, ne doit jamais être utilisée comme une
punition ni pour récompenser et ne doit, en aucun cas, être utilisée pour blâmer quelqu'un.
• Une auto-évaluation vise à l'amélioration et/ou le renforcement de la qualité.
• Il est nécessaire d’établir une base large pour l'auto-évaluation et sensibiliser le personnel et les étudiants.
L'organisation tout entière doit se préparer pour ce processus.
• Examiner la qualité est en effet plus qu’évaluer les performances. Cela signifie également le développement
de l’organisation et la réforme de l'institution. Tout le monde doit être responsable et impliqué pour aboutir à
une véritable auto-évaluation.
• La gestion de l'institution doit pleinement appuyer le processus d'auto-évaluation. Des informations
pertinentes sont nécessaires pour la politique efficace et la bonne gestion. L'auto-évaluation sert à acquérir un
aperçu structurel de la performance de l'université.
• Mener l’auto-évaluation critique exige une bonne organisation. En principe quelqu'un doit coordonner le
processus d'auto-évaluation. Il serait en particulier bon de désigner spécifiquement quelqu'un qui est chargé
du projet d'auto-évaluation.
• Afin d'obtenir les informations requises, il est important que le coordinateur ait de bonnes relations avec les
concernés, et cela à tous les niveaux de l'institution. Cette remarque faite, il est très important également que le
coordinateur ait fait de bons contacts au sein de l'université, avec l’administration centrale ainsi qu'avec les
facultés et les membres du personnel.
• Le coordinateur doit avoir le pouvoir de prendre des rendez-vous.
• Il est aussi souhaitable de constituer une équipe considérable du personnel en charge de l'auto-évaluation.
• Il est important que cette équipe soit structurée de telle manière que l'implication de toutes les sections soit
assurée. Ce groupe de travail est chargé de l'auto-évaluation, de la collecte de données, de l'analyse du
matériel et de tirer des conclusions.
• Il est attendu que l'auto-évaluation soit une analyse intégrée par toute la faculté / le département. Pour cette
ultime raison, il est important que tout le monde soit au moins familier avec le contenu du rapport d'autoévaluation et l’appréhender en tant que document de sa propre institution. Cette équipe de travail peut
organiser un atelier ou un séminaire pour discuter du projet du Rapport d’Auto-évaluation (RAE).
• Néanmoins, ce ne pas tout le monde qui doit être d'accord avec tous les points inscrits dans le rapport d'autoévaluation. Il peut surement y avoir des désaccords quant à ce qui est perçu comme des points faibles et/ou des
forces ou quant à ce qui peut être considéré comme cause de ces faiblesses. S’il existe de très grandes
divergences d'opinion entre certains groupes ou organismes, alors le RAE doit faire rapport de tout cela ».
(Draft de la traduction en cours du Vol 1 : voir version originale en anglais22 pp9-10. C’est nous qui soulignons)
L’autoévaluation est basée sur la transparence, l’objectivité et la pertinence. Elle implique
TM tous les acteurs et
doit refléter autant que possible la réalité sur terrain. Le rapport de l’autoévaluation, quand bien même il est
soumis à l’analyse critique des acteurs, ne doit pas conduire à un consensus unanime. Des avis contradictoires
PDF Editor
22
The Inter-University Council for East Africa, A Road map to Quality, Handbook for Quality Assurance in Higher
Education, Volume 1: Guidelines for self-assessment at Program Level, The inter-University Council for East Africa/DAAD,
2010
50
peuvent apparaître et le rapport final y fait allusion d’autant plus que c’auto évaluation est un prélude à une
évaluation externe.
L’organisation de l’auto-évaluation
L’auto-évaluation est l’œuvre de l’Université, mais celle-ci peut s’inspirer des expériences d’ailleurs. Sur base
de cette ouverture, voici quelques suggestions pour l’organisation d’une auto-évaluation :
« • L'auto-évaluation ne doit jamais être l'œuvre d'une seule personne.
• Placez le processus d'auto-évaluation sous la responsabilité d’un groupe de personnes.
• Ce groupe devrait être composé de trois à cinq personnes, présidé par un coordinateur nommé par la faculté.
Plus encore, les étudiants doivent être impliqués dans l'auto-évaluation.
• Un calendrier précis devra être mis en place, en prévoyant une période d'environ cinq à six mois entre le
temps de la notification officielle et la visite en soi autrement envisagé.
• Les sujets qui doivent être pris en compte dans l'auto-évaluation (voir section 2) devront être partagés entre
les membres du comité et chaque membre sera chargé de collecter des informations, d’analyser et d’évaluer les
données de l'auto-évaluation.
• Les résultats obtenus devront être débattus aussi longuement que possible. Tenez, il n'est pas nécessaire
d'avoir un consensus au sujet du rapport; cependant, il est fondamental, pour autant de personnes que possible,
d’être au courant de son contenu. » (Idem, cfr version anglaise, p10).
Dans le temps, le processus peut durer environs huit mois.
Les composantes de l’évaluation d’un programme
L’auto-évaluation d’un programme tient compte des 18 points suivants qui sont internationalement reconnus :
«
− Les exigences des parties prenantes ;
− Les buts et objectifs; les résultats d'apprentissage attendus ;
− Le contenu du programme ;
− La spécification ou la description du programme ;
− L'organisation du programme ;
− Le concept de didactique / enseignement / stratégie d'apprentissage ;
− L'évaluation des étudiants ;
− La qualité du personnel académique ;
− La qualité du personnel d’appui ;
− Le profil des étudiants ;
− Les conseils / l’appui des étudiants ;
− Les infrastructures et équipements
− Le contrôle des étudiants ;
− La conception et l’élaboration des programmes ;
− Les activités de développement du personnel ;
− L’élaboration des mesures et des repères ;
− Les réalisations / les diplômés ;
− La satisfaction des intervenants ; » (Idem, cfr version anglaise, p 12)
TM
La figure ci-après montre un modèle d’analyse de l’auto évaluation et ses différentes composantes.
Le volume
23
1 sur l’autoévaluation décrit les détails que ce modèle doit remplir.
PDF Editor
23
The Inter-University Council for East Africa, A Road map to Quality, Handbook for Quality Assurance in Higher
Education, Volume 1: Guidelines for self-assessment at Program Level, The inter-University Council for East Africa/DAAD,
2010, pp 14-35.
51
Figure 2: Le modèle d'analyse de l'auto-évaluation de l'enseignement et apprentissage24
TM
PDF Editor
24
The Inter-University Council for East Africa, A Road map to Quality, Handbook for Quality Assurance in
Higher Education, Volume 1: Guidelines for self-assessment at Program Level, The inter-University Council for
East Africa/DAAD, 2010,p. 14.
52
Le contenu d’un rapport d’auto évaluation
Le tableau en annexe 7 montre schématiquement le contenu d’un rapport d’autoévaluation. Il contient les
principaux éléments suivants :
−
−
−
−
−
−
−
Les exigences des intervenants et les résultats d'apprentissage attendus ;
Le processus ;
Les données de base ;
L'assurance qualité ;
Les réalisations et les diplômés ;
La satisfaction des intervenants ;
L'analyse des points forts et des points faibles.
Des grilles d’évaluation sont proposées pour apprécier la réalisation de ces différentes composantes de l’autoévaluation des institutions d’enseignement supérieur et identifier les forces et les faiblesses qui vont orienter les
actions à effectuer dans l’avenir pour une meilleure performance et une satisfaction des attentes des
intervenants et des bénéficiaires.
2.2. L’évaluation externe des institutions d’enseignement supérieur
L’autoévaluation est un instrument très important pour apprécier la qualité offerte, cependant elle n’est pas
suffisante. Il y a nécessité d’avoir un point de vue externe qui puisse faire effet de miroir. L’évaluation externe
vient en complément de l’auto-évaluation pour donner plus d’autorité aux résultats obtenus. En même temps,
elle procure des mécanismes d’amélioration continue de la qualité. Cet exercice permet aussi la reconnaissance
des compétences d’enseignement du personnel et d’employabilité des lauréats.
Nous allons ci-après présenter brièvement les points clés de l’évaluation externe, notamment : la préparation de
l’évaluation, l’évaluation proprement dite.
2.2.1. La préparation de l’évaluation
L’équipe des experts de l’évaluation externe doit tirer au clair les résultats de l’autoévaluation et réfléchir sur
l’autoévaluation, engager le dialogue et la discussion avec le personnel et les étudiants. L’équipe d’experts
combine deux missions : d’une part écouter le personnel de la faculté et agir en tant que collègues, en utilisant
leur expertise et expérience pour proposer des conseils et des recommandations ; d’autre part rédiger un rapport
qui pourra être rendu public ou rester confidentiel. Toutefois, l'équipe devra prononcer, de façon indépendante,
son verdict sur la qualité. La phase préparatoire se déroule en plusieurs étapes.
Les experts de l’équipe d’évaluation
L’équipe des experts comprend au moins 5 membres dont :
− Un président, parfaitement indépendant et sans aucun lien avec le programme à évaluer (pas
nécessairement un expert dans le domaine, mais jouissant de la confiance des autres membres de
l'équipe et ayant une expérience dans la gestion des établissements d'enseignement supérieur et dans
des réformes qui ont eu lieu au cours des dernières années) ;
− Deux experts pour chaque matière / discipline en question ;
TM
− Un expert dans le domaine du marché du travail ;
− Un expert dans les processus d’enseignement /apprentissage.
PDF Editor
Il est important qu'au moins 2 des 5 membres de l’équipe viennent de l'extérieur du pays. Les membres de
l’équipe des experts doivent remplir certaines conditions : agir de façon indépendante, être sans conflit
d’intérêts, être acceptés par l’université à évaluer.
53
La faculté à évaluer peut être invitée à donner la liste des noms des experts sur base de laquelle, avec un
complément éventuel d’information possible, l’IUCEA pourra composer l’équipe d’experts. La composition de
l’équipe proposée sera envoyée à la faculté qui doit être évaluée pour voir s'il n'y aurait quelque objection
sérieuse contre quiconque de ces candidats avant la nomination des membres de l’équipe d’experts par
l’IUCEA.
Pour garantir l’indépendance et la confidentialité des membres de l’équipe des experts, il existe un formulaire ad
hoc à signer (voir annexe 8).
Le secrétariat
En plus de ses fonctions en tant que secrétaire, telle que décrites ci-dessous, il ou elle agit également comme
chef de projet au cours de l'évaluation. Le secrétaire:
−
−
−
−
−
−
« supervise la formulation du cadre de référence;
examine le rapport d'auto-évaluation en terme de l'exhaustivité et de la conformité aux besoins du
gouvernement tels que lui suggérés;
maintient le contact avec la faculté / département en ce qui concerne la planification de l'évaluation;
réalise diverses activités préparatoires pour l'équipe, y compris l’analyse comparative d'un certain
nombre d'aspects des rapports d'auto-évaluation;
fait des préparatifs pour la première visite de l’équipe d’experts;
procède au classement/archivage des documents en se référant au processus d'évaluation. »
(Traduction, original en anglais dans The Inter-University Council for East Africa, A Road map to
Quality, Handbook for Quality Assurance in Higher Education, Volume 2: Guidelines for External
Assessment at Program Level, The inter-University Council for East Africa/DAAD, 2010, p 11).
Trois missions reviennent au secrétaire de l’équipe des experts:
−
−
−
Faire le suivi de la procédure de travail de l'équipe et du respect du protocole d'évaluation ;
Appuyer l’équipe d’experts en offrant une expertise spécifique ;
Faire l’archivage de la piste de l’audit/évaluation.
Les tâches précises sont détaillées dans le document de référence.
La préparation des experts
La tâche de l’expert revient à se faire une opinion sur la norme du programme et de la qualité du processus de
l’enseignement, y compris l'organisation de l'enseignement et les normes régissant les diplômés sur base des
informations fournies par le corps professoral et par moyen des discussions tenues sur le site visité , tout ceci
dans le but de faire des recommandations sur la réforme de la qualité
Pour répondre à ces tâches attendues, les experts ont besoin d’une formation entre autres sur les thèmes
suivants :
− « Qu’est-ce que la qualité?
− Comment peut-on mesurer la qualité?
− Comment utilise-t-on le modèle de la qualité ?
TM
− Comment faire face à des critères et des normes établies par les autorités compétentes?
− Comment formuler un cadre de référence pour l'évaluation ?
− Comment faire la lecture du rapport d'auto-évaluation ?
− Comment formuler des questions ?
− Comment organiser des interviews ?
− Comment se comporter pendant l'évaluation ?
− Comment rédiger le rapport de l'évaluation/audit externe ? » (idem, p.12)
PDF Editor
54
Les experts doivent maîtriser les modalités d’analyse du rapport d’autoévaluation, notamment en répondant aux
questions suivantes :
−
−
−
−
−
−
−
−
−
Est-ce que le rapport est convenablement critique et analytique?
Est-ce que les problèmes auxquels fait face la faculté ont été clairement énoncés? Est-ce que la faculté
a clairement indiqué comment elle va faire face à ces problèmes?
Etes-vous capable de vous faire une opinion du contenu du programme, si vous considérer la
description donnée dans le rapport?
Est-ce que les objectifs (résultats d’apprentissage attendus) ont été opérationnalisés de façon
satisfaisante?
Pensez-vous que les objectifs et les buts ont été traduits dans le programme de façon satisfaisante?
Pensez-vous que le programme reflète le contenu académique de manière suffisante?
Est-ce que le programme est bien équilibré?
Est-ce que le programme peut être réalisé dans les délais fixés, tel que décrit dans le rapport?
Pensez-vous qu'il est possible de produire de meilleurs diplômés avec ce programme? (Idem, pp 12-13)
Les experts de l’équipe d’évaluation externe sont tenus aussi à évaluer les travaux des étudiants notamment les
projets de fin d’études. Cette dimension permet aux experts de se faire des idées précises sur la façon dont les
enseignements ont été assimilés par les étudiants. Ceci notamment à travers les réponses aux aspects suivants :
−
−
−
−
−
−
−
−
« Est-ce que les objectifs du travail de fin d’études et /ou les hypothèses ont été énoncés de façon
satisfaisante?
Est-ce que l'auteur se conforme aux objectifs formulés? Est-ce que l'argumentation est logique et
cohérente?
Est-ce que les conclusions sont conciliables avec la matière présentée? Est-ce que la méthode utilisée
est correcte?
Est-ce que l'auteur présente sa matière de manière que sa recherche peut être vérifiée?
Est-ce que les concepts fondamentaux ont été clairement définis et opérationnalisés?
Est-ce la méthode et les techniques choisies ont été appliquées correctement? Est-ce que les notes et les
références ont été clairement et constamment édités? Comment est-ce que le style de rédaction pourra-til être évalué?
Est-ce que l'auteur maitrise bien la littérature relative au domaine de son sujet?
Si vous étiez supposés marquer ce travail de fin d’étude, quelle note donneriez-vous? (Idem, pp 13-14)
Les rencontres préalables
Généralement avant de visiter le site de l’Institution à évaluer, les experts doivent se rencontrer pour échanger la
veille, surtout parce qu’ils ne proviennent pas tous du pays à visiter. Après une formation qui peut prendre une
demi-journée, les experts échangent notamment sur le cadre de référence, le rapport d'auto-évaluation, les
projets/travaux de fin d’étude et le programme de la visite.
Le protocole d’évaluation
Le protocole d’évaluation d’un programme passe en revue les mêmes aspects qu’on a relevés lors de l’autoévaluation.
2.2.2. L’évaluation proprement dite
TM
Lors de l’évaluation externe, l’équipe d’experts effectue la visite du site en gardant à l’esprit les questions
suivantes :
«
− Est-ce que les objectifs/résultats attendus d'apprentissage sont clairement formulées?
− Comment est-ce que ces derniers sont traduits dans les programmes d’enseignement?
− Est-ce que les examens reflètent le contenu du programme et des cours?
PDF Editor
55
−
Est-ce que les diplômés ont réellement acquis les intuitions, les compétences et les attitudes
attendues? » (Traduction du Volume 2: Guidelines for External Assessment at Program Level, The
inter-University Council for East Africa/DAAD, 2010, p.17)
Pour cela ils font référence principalement au rapport d’autoévaluation mais ils peuvent recourir à d’autres
méthodes complémentaires de récolte d’information comme : les interviews, la liste des ouvrages littéraires
utilisés, le projet du travail final de fin d’études, les documents de l'évaluation et de l’analyse, les clichés des
cours et des guides de lecteurs. Le tableau suivant donne un modèle de programme que l’équipe peut adapter à
sa guise.
Tableau 3: Projet d’un programme d’une visite du site (Assurance qualité EAC)25
Heure
Activité
Les membres de l'équipe se rencontrent dans un hôtel pour recevoir
15h00 : le jour qui précède la visite
plus d'informations au sujet de leurs tâches et pouvoir discuter sur:
officielle
Le RAE ;
Des questions spécifiques ;
Le programme.
18:00
Réception par le Vice-chancelier/Recteur et d’autres fonctionnaires; le
dîner
Jour 1
Entretiens avec:
9h00-17h00
Les auteurs du rapport d'auto-évaluation ;
Les étudiants ;
Les membres du personnel ;
La commission chargée du programme/ des examens ;
Les conseillers des étudiants.
19:00-20:00
Dîner pour l’équipe d’experts ;
20:00
Petite rencontre pour discuter des résultats/conclusions de la journée
et pour l'élaboration du programme pour le lendemain
Jour 2
Faire des entretiens avec le conseil de la faculté
9:00-11:00
Faire des entretiens supplémentaires, si nécessaire
Faire la visite des infrastructures, des équipements et autres
logistiques
11h00-12h00
Faire la réunion avec l’administration centrale de l'institution
12h00-13h00
Déjeuner pour l’équipe d’experts
13h00-16h00
Formulation des conclusions/résultats de l’évaluation
16h00-16h30
Feedback au conseil de la faculté
Après la visite, l’équipe des experts doit élaborer un rapport dont les rubriques sont semblables à celles du
rapport de l’autoévaluation, à part qu’en conclusions, le rapport ouvre sur des recommandations et non sur un
plan d’action.
TM
PDF Editor
25
Traduction du Volume 2: Guidelines for External Assessment at Program Level, The inter-University Council for East
Africa/DAAD, 2010, p.18.
56
CHAPITRE 3 : LES POINTS DE REPERE NATIONAUX
Au niveau national, il existe des textes qui servent de repère à la politique nationale, y compris en matière de
l’éducation. Il s’agit notamment des textes qui donnent des orientations à long terme comme la Constitution, le
CSLPII, la Vision Burundi 2025.
1. Le Burundi et le droit à l’éducation
Au niveau National, la Constitution est le point de repère légal de tous les autres textes. C’est à travers elle que
la Burundi s’associe à l’ensemble des autres pays en faisant siens les textes d’ampleur internationale adoptés par
les grands ensemble auquel le Burundi appartient notamment l’Organisation des Nations Unies et ses différentes
agences spécialisées dans tous les domaines, y compris l’éducation.
Le point de référence principal pour le droit à l’éducation est la Constitution. Ce texte adhère aux options
internationales que nous avons relevées plus haut. En effet, dans son article 19 , la Constitution burundaise
stipule : « Les droits et devoirs proclamés et garantis, entre autres, par la déclaration universelle des droits de
l’homme, les Pactes internationaux relatifs aux droits de l’homme, la Charte africaine des droits de l’homme et
des peuples, la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes et la
Convention relative aux droits de l’enfant font partie intégrante de la Constitution de la République du Burundi.
Ces droits fondamentaux ne font l’objet d’aucune restriction ou dérogation, sauf dans certaines circonstances
justifiables par l’intérêt général ou la protection d’un droit fondamental ».
De même, la Constitution abonde dans le sens de l’inclusivité prônée par les points de repères internationaux.
En effet, elle proclame dans son article 22 que : « Tous les citoyens sont égaux devant la loi, qui leur assure une
protection égale.
Nul ne peut être l’objet de discrimination du fait notamment de son origine, de sa race, de son ethnie, de son
sexe, de sa couleur, de sa langue, de sa situation sociale, de ses convictions religieuses, philosophiques ou
politiques ou du fait d’un handicap physique ou mental ou du fait d’être porteur du VIH/SIDA ou toute autre
maladie incurable »
Cet article traduit le caractère inclusif qui doit accompagner les textes législatifs qui découlent de cette loi
fondamentale.
De manière explicite, le droit à l’éducation est mentionné dans l’article 53 de la Constitution : « Tout citoyen a
droit à l’égal accès à l’instruction, à l’éducation et à la culture. L’Etat a le devoir d’organiser l’enseignement
public et d’en favoriser l’accès. Toutefois, le droit de fonder les écoles privées est garanti dans les conditions
fixées par la loi. »
Dans la gestion des écoles privées, l’Etat garde un droit de regard pour que l’offre de l’éducation se réalise dans
des conditions honorables26. Les écoles privées de droit burundais sont invitées à respecter le prescrit des
autorités tout en restant libre d’offrir plus dans le sens de l’épanouissement des personnes.
1.1. Les points de repères nationaux pour le système éducatif burundais
L’éducation est un secteur auquel l’Etat burundais accorde une certaine importance depuis ces derniers temps.
Au moment de la rédaction du PSDEF révisé le budget de l’éducation allait jusqu’à 29% TM
(dans les pays du Sud
de la CONFEMEN, il est recommandé d’atteindre au moins 20% du budget national).Cette importance apparaît
à travers les textes de référence pour les prévisions générales du pays qu’on peut retrouver dans les documents
de référence comme le CSLP II et le document de vision 2025.
PDF Editor
26
Au moment où nous faisons notre analyse, le Ministère de l’enseignement de base et secondaire vient de fermer
certaines écoles privées qui ne répondent pas aux normes fixées.
57
1.2. Les orientations du CSLPII en matière d’éducation
Le CSLP II fait suite au CSLPI qui avait aussi fixé un axe de développement basé sur l’éducation.
Bilan du CSLP I
On peut noter les éléments suivants au bilan du CSLP I (2005-2010):
− La gratuité scolaire a permis une hausse spectaculaire du TBS qui est passé de 81,6% à 130% sur cette
période ;
− Le taux de redoublement au primaire a par contre augmenté passant de 32,9% en 2004 à 35% en 2010 ;
− Le taux d’achèvement reste faible : 47,7% en 2010, ce qui présage que le taux d’achèvement universel
ne sera pas atteint en 2015 ;
− Les effectifs du secondaire général et pédagogique ont augmenté avec la poussé des collèges
communaux ;
− Les effectifs de l’enseignement technique ont légèrement augmenté avec l’ouverture de certaines
filières ;
− L’enseignement supérieur a doublé ses effectifs grâce à l’essor de l’enseignement privé ;
− En ce qui concerne la scolarisation des filles : on a atteint presque la parité au primaire (0,99) ; au
secondaire général la parité est de 0,73 ; dans le technique elle est de 0,52 ; dans le supérieur public elle
est très faible (0,33) par contre dans le privé il y a amélioration (0,75) ;
− Le taux de passage au secondaire est resté stable 30% ;
− Le taux d’alphabétisation est passé de 37% en 2005 à 50% en 2010.
Les orientations du CSLP II (2011-2015)
Les prévisions du CSLP II sont les suivantes selon les sous-secteurs :
Enseignement fondamental
« L’enseignement fondamental offre la possibilité d’un bond significatif dans le développement du capital
humain, grâce à l’extension du cursus scolaire primaire à l’ensemble de la jeunesse du pays. » (République
du Burundi, Cadre stratégique de lutte contre la pauvreté, Bujumbura, décembre 2011, p.100)
Dans ce cadre, les aspects suivants doivent retenir l’attention :
−
−
−
−
−
Réduire le taux de redoublement pour accroître le taux d’achèvement et dégager des fonds pour le
financement de la réforme ;
Augmenter les heures d’enseignement pour se rapprocher des normes internationaux 850-1000 heures
par an voir OM n° 620/Cab min 448 du 2/4/2012, portant normes de gestion des enseignements du
primaire ;27
Réviser les programmes scolaires et le curriculum ;
Réformer le système de formation initiale des enseignants et leur parcours professionnel ;
Améliorer la gestion pour plus d’efficacité dans l’allocation des ressources.
Enseignement des métiers, formation professionnelle, enseignement technique
TM aux formations
L’emploi au Burundi dépend beaucoup du secteur informel : il faudra donner priorités
courtes et accessibles. A cet effet, voici les actions prioritaires du gouvernement :
−
PDF Editor
Assurer au moins l’auto employabilité à 20% des jeunes formés ;
27
Le temps scolaire annuel est porté à 950 heures pour le groupe pédagogique de l’avant midi et à 760 pour le groupe de
l’après-midi. Il faut noter que les groupes pédagogiques en double vacation alternent hebdomadairement le temps de
présence à l’école (avant-midi pour le premier groupe et après-midi pour le deuxième groupe).
58
−
−
−
−
−
Adaptation de la formation professionnelle et technique aux besoins du marché du travail ;
Création de nouvelles filières comme : les TICs, l’hôtellerie et tourisme, la transformation agroalimentaire ;
Encourager la formation par alternance ;
Coopérer avec le secteur privé ;
Généralisation des unités de production dans les centres d’enseignement des métiers.
Enseignement secondaire général et pédagogique
La réforme vers l’enseignement fondamental implique une réorganisation de l’enseignement secondaire. Le
premier cycle de 4 ans (collège) sera organisé dans un cycle de 3 ans rattaché à l’enseignement fondamental.
L’enseignement pédagogique va s’orienter vers la formation des enseignants de l’enseignement
fondamental.
L’enseignement secondaire 2è cycle est orienté vers la préparation de l’enseignement supérieur en fonction
de la capacité d’accueil de l’enseignement supérieur ce qui implique une collaboration entre les deux
ministères pour la maîtrise des flux.
Enseignement supérieur
L’objectif à ce niveau est d’améliorer la qualité et la pertinence des formations. Les actions préconisées vont
dans les axes suivants :
− Poursuivre la réforme de l’enseignement supérieur : par la mise en place d’un cadre institutionnel et la
réorganisation du cursus avec le système BMD, le recours aux TICs et la régulation de l’assurance
qualité ;
− Développer les sciences, la technologie et la recherche ;
− Professionnaliser l’enseignement post-secondaire par la création de filières courtes ;
− Améliorer la gestion du système.
Préscolaire, développement intégré du jeune, alphabétisation des adultes
Les politiques de développement de l’enseignement préscolaire, de la petite enfance et de l’alphabétisation
seront consolidées.
1.3. Les orientations de la Vision 2025
Le document de Vision Burundi 202528 abonde dans le même sens que le CSLP II. Il prône de doter le Burundi
d’une économie compétitive et diversifiée qui doit se baser sur les réformes du système éducatif : « Il s’agira de
moderniser la production agricole et le monde rural, de développer une industrie des services et de promouvoir
une politique d’urbanisation. Ces objectifs ne peuvent être réalisés sans cadres bien formés et compétents. Il
s’agira également de réussir à alphabétiser l’ensemble de la population.
Ce changement fondamental passera par la réforme du système burundais d’éducation. En effet, la baisse de
qualité du système scolaire burundais fait que les cadres ne soient pas compétitifs et n’accèdent pas au
marché de l’emploi extérieur.
Pour ce faire, les filières scientifiques, techniques et technologiques seront privilégiées afin
TM de promouvoir la
recherche et la créativité qui sont nécessaires pour développer une industrie compétitive qui est en mesure de
s’adapter aux technologies modernes» (P 35 C’est nous qui soulignons)
PDF Editor
Dans le domaine spécifique de l’éducation l’ambition de la vision Burundi 2025 est de promouvoir la qualité :
« Le système éducatif fera l’objet de profondes réformes afin de l’adapter aux nouveaux besoins et impératifs
28
Ministère du Plan et du Développement Communal, PNUD, Vision Burundi 2025, Bujumbura 2011.
59
du développement. Il s’agira, en outre d’assurer des formations de haut niveau dans les domaines
scientifiques et technologiques adaptés aux nouvelles priorités du pays. » (Idem, p. 57)
Le projet de scolarisation primaire sera poursuivi notamment à travers des actions spécifiques : la construction
des infrastructures, la formation des enseignants qualifiés, les équipements et matériels pédagogiques,
l’amélioration du taux de passage du primaire au secondaire, la création des centres de formation
professionnelle pour accueillir les recalés, l’allongement de la scolarisation primaire obligatoire jusqu’à 16 ans.
Au niveau de l’enseignement secondaire les efforts vont se concentrer sur l’augmentation du taux de
scolarisation brut qui est un des plus faibles de l’Afrique et sur le développement de l’enseignement technique et
professionnel afin de former une main d’œuvre qualifié pour les besoins du développement du pays.
TM
PDF Editor
60
DEUXIEME PARTIE : LES REFORMES DANS LE SYSTEME
EDUCATIF BURUNDAIS
Dans l’approche de cette partie de l’étude, nous allons nous concentrer sur les réformes du système éducatif
burundais à partir de son apparition dans son format moderne au Burundi, c’est-à-dire à partir de l’époque
coloniale. Cette partie sera abordée en deux moments principaux, d’une part à travers une rétrospective sur les
réformes antérieures à celles qui sont en cours actuellement, et d’autre part les réformes que vit le système
éducatif en cette période à savoir la réforme vers l’enseignement fondamental au niveau de l’enseignement de
base et la réforme BMD dans l’enseignement supérieur. Deux volets des différentes réformes vont retenir
régulièrement notre attention, à savoir la dimension de l’accès et celle de la qualité du système éducatif au
service du droit à l’éducation.
Cette partie comprend trois chapitres :
- L’analyse rétrospective des réformes du système éducatif burundais ;
- La réforme vers l’enseignement fondamental;
- La réforme BMD.
CHAPITRE 1 : ANALYSE RÉTROSPECTIVE DES REFORMES DU SYSTÈME ÉDUCATIF
BURUNDAIS
Au Burundi, l’Education de type scolaire a été introduite par les missionnaires blancs en 1898, mais
l’organisation systématique des établissements d’enseignement a commencé en 1924 sous-mandat Belge. Le
pouvoir d’alors a confié l’enseignement à l’Eglise Catholique et dans une moindre mesure aux Eglises
Protestantes. Ce chapitre sur l’analyse rétrospective va passer en revue les différents sous-secteurs de
l’éducation formelle et non formelle : le préscolaire, le primaire, le secondaire général et technique, le supérieur,
l’enseignement des métiers et la formation professionnelle, l’alphabétisation.
A chaque niveau ou palier, l’analyse portera sur les deux dimensions complémentaires que sont l’accès et la
qualité. Nous aborderons aussi les thèmes transversaux qui ont fait objet d’investigations pour accompagner ou
être intégrés dans les programmes de formation du système éducatif burundais.
1. Enseignement préscolaire
1.1 L’accès à l’éducation au préscolaire
L’enseignement préscolaire est évoqué pour la première fois dans le Décret n°100/054 du 19 août 1998 portant
réorganisation du Ministère de l’Education dans son article 26.
Aujourd’hui, 3 structures organisent l’encadrement de la petite enfance. Il s’agit des écoles maternelles
généralement attachées aux écoles primaires, des garderies communautaires encadrées par l’association des
scouts du Burundi avec l’appui de l’UNICEF, des cercles communautaires encadrés par l’ONG
TWITEZIMBERE et les associations des parents.
L’objectif suivi est celui défini dans le cadre du Forum Mondial sur l’Education tenue à Dakar en 2000 à savoir,
« développer et améliorer sous tous leurs aspects la protection et l’éducation de la petite enfance et notamment
des enfants les plus vulnérables et défavorisés ».
TM
Le Plan Sectoriel de Développement de l’Education et de la Formation (PSDEF) 2009-2016 relève que, le
principal défi pour le développement intégré du jeune enfant « est d’ordre quantitatif puisqu’il est envisagé
d’accueillir à l’horizon 2015-2016 trois fois plus d’enfants qu’actuellement. Pour ce faire, dans le cadre d’un
budget limité, l’essentiel de l’accroissement des effectifs se fera au niveau des structures communautaires. Le
document de politique relatif au développement intégré du jeune enfant, en cours d’adoption par le
gouvernement, sera un guide pour les actions qui seront entreprises au cours des prochaines années ».
PDF Editor
61
En réalité, les engagements pris en matière d’accès du jeune enfant à l’éducation ne sont pas atteints car le TBS
pour ce palier est passée de 6,2% en 2009-2010 à 5,5% en 2011-2012 et le TNS de 2,1% en 2009-2010 à 2,1 en
2011-201229.
1.2. Accès à une éducation de qualité au préscolaire
En matière d’accès à une éducation de qualité en faveur du jeune enfant, il n’y a pas de programme officiel
pour les activités d’éveil de la petite enfance. Mais un cadre de référence a été proposé avec l’appui de
l’UNICEF en 2003. Il comprend les activités suivantes : accueil des enfants, langage, graphisme, pré-écriture,
pré-lecture, pré-calcul, étude du milieu, coloriage-collage, chants, danses, récitation. Des cahiers avaient été
imprimés et distribués pour orienter les activités. Cependant, certaines écoles maternelles semblent préparer
uniquement l’entrée à l’école primaire et enseignent essentiellement l’écriture, la lecture et même le français et
le calcul.
Les éducateurs en poste dans ces écoles n’ont pas reçus une formation spécifique à l’encadrement du jeune
enfant.
Pour ce palier de l’enseignement préscolaire, les constats majeurs peuvent se résumer comme suit. Le palier de
l’éducation préscolaire se caractérise par un très faible accès et donc l’absence de la protection du droit à
l’éducation pour cette tranche d’âge des enfants. Les pouvoirs publics ne donnent pas la priorité à ce soussecteur et manifestent une forte tendance de le laisser au secteur privé et aux communautés locales, alors que
ces partenaires ne sont pas suffisamment sensibilisés sur l’importance de l’éducation du jeune enfant.
En termes de qualité, les activités d’éveil du jeune enfant ne sont pas uniformisées pour tous les centres
d’accueil des jeunes enfants. La formation initiale des encadreurs pour ce palier d’enseignement n’est pas
encore organisée dans le pays. Une pénurie presque généralisée de supports didactiques pour appliquer ces
activités d’éveil s’observe dans pratiquement tous les établissements d’éducation préscolaire.
2. Enseignement primaire
L’enseignement primaire a connu un bon nombre de temps forts qui ont marqué son évolution dans le temps par
rapport aux deux dimensions de l’accès et de la qualité. Nous allons brièvement passer en revue ces différents
moments.
2.1. Réformes au niveau de l’accès à l’enseignement primaire
Au niveau des réformes ayant eu un impact sur l’accès à l’enseignement primaire on peut retenir notamment les
dates marquantes suivantes : 1967, 1973, 1981, et 2005.
1967
La première réforme d’importance a été opérée à travers le Décret-Loi n°1/84 du 29.8.1967 portant
l’organisation et le fonctionnement de l’Enseignement Primaire et Secondaire qui ramenait la gestion des
ressources humaines et financières du système éducatif au Gouvernement du Burundi en diluant fortement les
responsabilités administratives des congrégations religieuses. L’enseignement officiel est créé et directement
géré par l’Etat. Le fait de gérer directement les écoles a permis d’augmenter les effectifs des élèves de
l’enseignement primaire, le taux brut de scolarisation passant de 36,8% en 1967 à 41,4% en 197130.
TM
PDF Editor
29
30
BPSE, Indicateurs sur l’Enseignement au Burundi 2011/2012, Novembre 2012.
Idem.
62
1973
La réforme du système de l’Education au Burundi en 1973 amenait un plus car elle préconisait une
école communautaire accessible à tous.31 C’était la première véritable réforme qui reconnaissait le droit
des enfants à l’éducation. Faisons remarquer que malheureusement, la réforme a été définie à une
période qui n’a pas permis aux parents d’envoyer de bon cœur leurs enfants à l’école, car le Burundi
venait de vivre une crise sociopolitique profonde en 1972.
Au niveau de l’accès, cette politique n’a pas eu le temps de faire ses preuves car les effectifs des
écoliers sont passés seulement de 27,4% en 1973 à 29,3% en 1981. La figure qui suit montre que le
droit à l’éducation est profondément affecté par la crise.
Figure 3 : Disparité des taux bruts de scolarisation selon le genre de 1964-65 à 1982-8332
1981
En 1981, le Président de la République déclarait la scolarisation universelle de l’enseignement primaire et la
pleine inscription des enfants de 7 ans à l’échéance 1987-1988. Comme piliers de mise en œuvre, le pouvoir
en place proposait une stratégie de double vacation des maîtres et des locaux dès la rentrée scolaire 19821983 et de fixation d’un système de promotion collective d’une classe à l’autre en limitant le taux de
redoublement à 10%. Le Gouvernement d’alors avait mobilisé la population pour construire les écoles
primaires à travers les travaux communautaires et négocié des projets éducation à la Banque Mondiale pour
soutenir cet effort de la population. Il s’agit ici d’une réforme qui reconnait explicitement le droit des enfants à
TM
l’éducation.
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31
Ministère de l’Education Nationale et de la Culture Réforme du système de l’Education au Burundi, Bujumbura
1973.
32
Antime MIVUBA : Etude Rétrospective sur l’Education et la Formation, Bujumbura, 2005
63
Au niveau de l’accès, des avancées significatives ont été observées car les effectifs sont passés de 33,2% à
68,1% sur une période de 6 ans. Par la suite, tous les Gouvernements du Burundi ont maintenu l’objectif de la
scolarisation universelle de l’enseignement primaire en déplaçant les échéanciers de 2000 puis à 2015.
La crise sociopolitique profonde intervenue en 1993 n’a pas permis de faire évoluer l’accès au droit à
l’éducation. La figure qui suit montre que les effectifs des écoliers ont drastiquement diminué.
Figure 4 ; Disparité des taux de scolarisation primaire selon le genre de 1983-84 à 2002-0333
FIGURE 4: DISPARITE DES TAUX BRUTS DE SCOLARISATION
SELON LE GENRE 83/84-02/03 34
120
100
80
60
40
20
0
F
M
Le Burundi a participé et a signé tous les engagements internationaux pris à la Conférence Mondiale sur
l’Education de Jomtien en Thaïlande en 1990 et au Forum de Dakar sur l’Education en 2000. On peut
notamment citer les engagements pour réaliser les six objectifs de l’EPT34 qui reconnaissent le droit à
l’Education de tous les enfants. Toutes les politiques sectorielles (1995, 1999, 2002) adoptées par les
gouvernements successifs confirment ce droit et retiennent la date butoir de 2015 pour l’achèvement universel
de l’enseignement primaire.
33
Antime MIVUBA : Etude Rétrospective sur l’Education et la Formation, Bujumbura, 2005
Les six objectifs de l’EPT sont:
Objectif n°1 :
Développer et améliorer sur tous leurs aspects la protection et l'Education de la petite enfance, et
notamment des enfants les plus vulnérables et défavorisés.
Objectif n°2 :
Faire en sorte que d'ici à 2015 tous les enfants, en particulier les filles, les enfants en difficulté et ceux
qui appartiennent à des minorités ethniques, aient la possibilité d'accéder à un enseignement primaire
obligatoire et gratuit de qualité et de le suivre jusqu'à son terme.
0bjectif n°3 :
Répondre aux besoins éducatifs de tous les jeunes et de tous les adultes en assurant un accès équitable
à des programmes adéquats ayant pour objet l'acquisition de connaissances ainsi que de compétences
nécessaires dans la vie courante.
Objectif n°4.
Améliorer de 50 % les niveaux d'alphabétisation des adultes, et notamment des femmes, d'ici à 2015, et
assurer à tous les adultes un accès équitable aux programmes d'éducation TM
de base et d'éducation
permanente.
Objectif n°5 :
Eliminer les disparités entre les sexes dans l'enseignement primaire et secondaire d'ici à 2005 et
instaurer l'égalité dans ce domaine en 2015 en veillant notamment à assurer aux filles un accès
équitable et sans restriction à une éducation de base de qualité avec les mêmes chances de réussite.
Objectif n°6 :
Améliorer sous tous ses aspects la qualité de l'éducation dans un souci d'excellence de façon à obtenir
pour tous des résultats d'apprentissage reconnus et quantifiables - notamment en ce qui concerne la
lecture, l'écriture et le calcul et les compétences indispensables dans la vie courante.
34
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64
2005
La politique pensée par le Président de la République dans son discours inaugural en 2005 avait pour objectif
l’achèvement universel de l’enseignement primaire à l’échéance 2015 et avait pour pilier de mise en œuvre la
prise en charge des frais scolaires par les budgets de l’Etat. Cette mesure a eu comme conséquence une
tendance nette à la hausse de tous les indicateurs de l’accès à l’Education comme on peut le voir sur la figure 5
ci-après.
Aussi, le PSDEF (2009-2016) qui proposait les objectifs, les politiques et les stratégies, et qui se fixait comme
première priorité l’achèvement universel de l’enseignement primaire, a été adopté par le Conseil de Ministres en
Octobre 2009. Pourtant, au vu des taux de promotion (57,0%), de redoublement (34,6%), d’abandons (8,5%) et
d’achèvement universel (68,5%°), en 2011-2012, il y a lieu de douter de l’atteinte des objectifs de Dakar et du
PSDEF 2009-2016.
Dans l’ensemble, en dehors des crises répétitives qui ont emmaillé la vie sociopolitique du Burundi, l’accès à la
scolarisation universelle au palier de l’enseignement primaire a été pris en priorité par tous les gouvernements.
Le graphique ci-dessous montre les évolutions des grands indicateurs de l’accès à l’enseignement primaire
depuis le Forum de Dakar sur l’éducation.
Figure 5: Evolution des indicateurs d'accès à l'enseignement primaire 2000-201235
Cependant, conformément à la Convention Relative aux Droits de l’Enfant (UNICEF, le Burundi n’a pas encore
rendu l'enseignement primaire obligatoire et gratuit pour tous dans tous ses aspects).
TM La gratuité de la
scolarisation se limite aux frais scolaires. Les éléments importants notamment la réduction ou la suppression
des coûts indirects comme les fournitures, les uniformes, les repas scolaires et le transport ne sont pas encore
prises en compte.
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35
Graphique établie par les consultants sur base des annuaires statistiques du Bureau de la Planification du système
éducatif (BPSE)
65
Aussi, malgré cette volonté politique, les disparités au niveau du genre et au niveau géographique restent
sensibles. Ainsi, pour l’année scolaire 2011-2012 (BPSE, 2012), les taux nets de scolarisation moyen sont à la
hauteur de 93,1% pour les filles et 96,7% pour les garçons tandis que ces mêmes taux sont respectivement
évalués à 77,4% pour la province de Karusi et à 118,4% pour la Province de Makamba sur la même période. Les
taux de redoublements et d’abandons sont très élevés. Ils sont respectivement à la hauteur de 34 ,6% et de
8,5% en 2011-2012 alors que de par la convention relative aux Droits de l’Enfant, les pays
doivent prendre « des mesures pour encourager la régularité de la fréquentation scolaire et la réduction des
taux d'abandon scolaire. »(UNICEF, CDE 1989)
2.2. Réformes au niveau de l’accès à une éducation de qualité à l’enseignement primaire
Comme on l’a constaté dans les repères internationaux, régionaux et nationaux l’accès à une éducation de qualité est tout
aussi important que l’accès physique à l’éducation pour non seulement acquérir des connaissances mais aussi à acquérir
des compétences de la vie courante.
Dans les lignes qui suivent nous allons parcourir les réformes importantes qui touchent à la qualité dans le système
éducatif burundais au palier de l’enseignement primaire sur facteurs essentiels comme les programmes de formation, les
méthodes d’enseignement, les matériels didactiques, la qualité des enseignants ses langues d’enseignements et les langues
enseignées
1973
Réforme du système de l’Education au Burundi, 197336
Dans le cadre conceptuel, la réforme de 1973 peut se résumer comme suit : nationaliser et rationaliser pour
rentabiliser. La nationalisation avait pour objectif de rompre avec le système éducatif colonial avec ses
programmes de 1961 et de mettre en place un système éducatif répondant aux réalités du pays. Rationaliser
pour rentabiliser avait pour signification d’établir des relations entre le système éducatif et le développent
socio-économique du pays. Les piliers principaux de cette réforme étaient la kirundisation, la ruralisation et
l’école communautaire.
Par la kirundisation, on se proposait de transmettre les connaissances de l’enseignement primaire dans la
langue nationale. C’était une option importante de la réforme. Par la ruralisation, on se proposait d’introduire
dans le cursus de la formation l’étude du milieu, qui donne une importance particulière aux techniques
agricoles, pastorales, artisanales et d’économie familiale permettant le passage à une économie de marché
fondée sur l’intensification et la diversification des productions agricoles et donner une large place aux travaux
pratiques intégrés à l’étude du milieu au vu du développement rural intégré. L’étude du milieu prime sur les
autres branches et pèsent plus de 31% du volume horaire sur les 3 dernières années de l’enseignement
primaire. Il s’agissait enfin de créer une école communautaire accessible à tous.
Pour ce faire, le profil de sortie de l’élève était défini sur base des objectifs spécifiques, les programmes
étaient conçus, les contenus et la progression des enseignements étaient déterminés et publiés en 1979, le
matériel didactique était conçu et distribué à travers toutes les écoles.
En soi, la réforme était pertinente et cohérente car la formation dispensée se préoccupait des acquis à faire
acquérir à la grande majorité des enfants d’une part et elle était également logique car elle proposait de
TM
dispenser les enseignements dans la langue maternelle comprise par tous les enfants et par tous les
enseignants d’autre part.
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36
Ministère de l’Education Nationale et de la Culture Réforme du système de l’Education au Burundi, Bujumbura
1973.
66
Au niveau de l’enseignement primaire, la politique a connu un début d’application même si elle était
vigoureusement combattue par les parents de Bujumbura surtout car la politique a été rédigée par quelques
spécialistes et imposée aux enseignants à la population et aux apprenants sans aucune forme de
sensibilisation et d’implication. Ceci constitue un exemple d’une bonne politique inachevée.
1981
Politique pensée par le Président de la République en 1981: scolarisation universelle projetée pour 1987
Pour atteindre l’objectif de la scolarisation universelle le gouvernement propose comme piliers la double
vacation des maitres et des locaux ainsi que la promotion collective pour éviter les redoublements massifs.
Ceci a eu comme conséquence la réduction des temps scolaires. Paradoxalement, les principes fondamentaux
de la réforme de 1973 à savoir : la kirundisation, la ruralisation et la mise en place d’une école communautaire
étaient gardés.
En réalité la massification des effectifs, la surcharge horaire des enseignants (deux groupes d’élèves par jour et
la diminution des temps scolaires à la suppression la ruralisation (-66% du volume horaire) a eu comme
conséquence la diminution de la qualité de l’éducation.
1989
Le Colloque National sur les programmes de l’enseignement primaire et Secondaire (Août 1989).
Le colloque a constaté que la kirundisation n’a pas suivi le rythme souhaité en 1973 et que la ruralisation n’a
pas réellement fonctionné et a recommandé « de mettre sur pied des structures d’évaluation qui permettraient
de juger de l’apport de ces options en vue de maintenir ces finalités éducatives ou d’en définir d’autres».
Dans les faits sans remettre clairement en cause le cadre conceptuel de la réforme de 1973, le colloque met en
avant le Français, les Mathématiques et le Kirundi. La priorité accordée à l’étude du milieu est retirée de fait.
Un réaménagement des manuels et des fichiers est proposé sur une période allant de 1992 à 2002.
1998
Tentative de l’introduction de l’Anglais dans le Cursus de l’Enseignement Primaire (1998)
Une mini réforme a été tentée sur base d’une activité proposée en 1998 dans la politique sectorielle du Ministère
de l’Enseignement Primaire et Secondaire « opérationnalisation d’une large ouverture sur le monde en
introduisant l’enseignement de l’Anglais au palier de l’enseignement primaire et secondaire ». Cette mini
réforme a quelques peu voulu suivre le cadre logique de l’introduction d’une réforme à savoir :(i) sensibilisation
des responsables à la base ; (ii) sensibilisation des parents ; (iii) sensibilisation des enseignants et surtout de
ceux qui devront expérimenter cette réforme ; (iv) rédaction des manuels du maître et de l’élève ; (v) élaboration
des fiches pour formation des expérimentateurs (2 classes par province scolaires) pour les classes de 5ème et 6ème
primaire ; (vi) formation des expérimentateurs (21 jours calendrier) ;(vii) expérimentation sur deux années
scolaires.
TM
Le projet était couronné de succès car ces écoles échantillonnées ont améliorés leurs performances au niveau du
concours national alors qu’elles avaient un horaire plus chargé. Malheureusement les moyens pour généraliser
n’ont pas suivi. Les outils élaborés n’ont pas pu être récupérés pour une utilisation dans des initiatives
ultérieures.
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67
1999&2002
Les politiques sectorielles du Ministère de l’Education Nationale de 1999 et 2002
Sur base des analyses, conclusions et recommandations de la Table Ronde sur le système éducatif burundais de
Janvier 1998 et de la Table Ronde Projective sur le même système Educatif Burundais en décembre 1998, le
Ministère de l’Education Nationale a rédigé des politiques sectorielles respectivement en mars 1999 et 2002.
Entre autres actions proposées on peut noter (politique sectorielle 2002) : (i) l’organisation d’un large débat sur
la réforme de 1973 qui se basait sur la kirundisation et la ruralisation en vue d’une nouvelle réforme tenant
compte des réalités ; (ii) l’organisation d’un colloque sur les programmes d’enseignement ; (iii) la mise en place
des modalités de transmission des cours élémentaires en langue maternelle en 5è et 6è années primaires ; (iv)
l’opérationnalisation d’une large ouverture sur le monde en introduisant l’enseignement de l’Anglais et en
renforçant la langue française dans l’enseignement primaire, (v) le développement de l’éducation à la paix, à la
tolérance et à la convivialité, (vi) l’amélioration de la qualité de l’enseignement en vue de préparer réellement
l’écolier à l’enseignement secondaire.
En dehors de l’éducation à la paix, ces réformes intermédiaires n’ont pas été mises en œuvre. Un recentrage des
programmes de formation est basé sur les principes fondamentaux de l’enseignement de base (langage,
écriture, calcul-résolution des problèmes, étude du milieu et de l’environnement, l’éducation physique,
l’expression plastique et musicale et l’acquisition des valeurs positives, morales, civiques et intellectuelles).
2003
Colloque sur les programmes de l’Enseignement Primaire et Secondaire de Décembre 2003.
Depuis 2000, sur base des recommandations des Tables Rondes de Janvier et Décembre 1998 et sur base de la
politique sectorielle du 26 Mars 2002, les bureaux pédagogiques se sont concentrés sur les programmes de
l’Enseignement Primaire et Secondaire.
En dehors de l’expérimentation, les étapes suivantes ont été empruntées (i)l’analyse critique des programmes
scolaires ;(ii) l’organisation d’un atelier stratégique sur le colloque pour une même compréhension des
problèmes ; (iii) la réalisation des enquêtes sur les programmes auprès des partenaires principaux et des acteurs
de terrain à savoir les enseignants, les inspecteurs, les directeurs et les parents ; (iv) la formation des conseillers
pédagogiques sur les techniques d’élaboration et d’intégration des curricula ; (v) l’organisation d’un pré
colloque sur les programmes de l’enseignement primaire et secondaire ; (vi) l’amélioration des programmes par
les bureaux pédagogiques et la conception du projet à soumettre au colloque ; (vii) l’organisation du colloque et
(viii) l’harmonisation des programmes suivant les actes du colloque.
Le colloque a défini les finalités de l’Ecole Burundaise, et le profil de l’homme à former. De même une
nouvelle vision curriculaire à savoir l’approche par les compétences était adoptée. Pour ce faire, les éléments
suivants ont été établis par classe et par cycle et par section : (i) les profils de sortie par cycle et par section ; (ii)
les macro-compétences ; (iii) les compétences ; (iv) les thèmes à traiter ; (v) les savoirs, les savoir-faire et les
savoir-être ; (vi) la méthodologie d’approche ; (vii) l’évaluation et (viii) les références actualisées.
Malheureusement ces programmes basés sur l’approche par compétence, malgré les préoccupations qui ont suivi
leur élaboration, ne seront pas mis en œuvre par le gouvernement entrant en 2005. La raison invoquée était le
TM
coût excessivement cher de la réforme.
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68
2005
Politique pensée par le Président de la République dans son discours d’investiture en Août 2005
Cette politique de gratuité des frais scolaires a entrainé une massification des effectifs dans l’enseignement
primaire, le ratio élèves par enseignant et élèves par classe ont sensiblement augmenté (le nombre d’élèves par
banc se chiffre à 3,9, le nombre d’élèves par salle de classe est passé de 85 en 2007 à 74 en 2011). Ceci a eu
comme conséquence une baisse relative de la qualité car l’enseignant ne peut pas assurer un suivi individuel de
chaque élève. La même politique a donné la priorité à la construction des infrastructures. Mais le rythme
d’acquisition des supports pédagogiques n’a pas suivi pour assurer une éducation de qualité.
2010- 2016
Le CSLP I (2005-2010) propose l’augmentation des temps scolaires pour se rapprocher des normes
internationaux 850-1000 heures par an, la révision des programmes scolaires et la réforme du système de
formation initiale des enseignants et leur parcours professionnel et l’amélioration de la gestion pour plus
d’efficacité dans l’allocation des ressources. Malheureusement, les réformes proposées n’ont pas connu un
début de mise en œuvre.
2.3. Un thème transversal : la politique en matière des langues
Au cours de la période sous analyse dans cette partie rétrospective, de l’époque coloniale à l’avènement de la
réforme vers l’enseignement fondamental, la politique en matière de langues d’enseignement et les langues
enseignées, on observe des tâtonnements, des hésitations et des improvisations au niveau de l’enseignement
primaire. Le tableau suivant montre les réaménagements linguistiques au niveau de l’enseignement primaire.
Tableau 4 : Evolutions en matière des langues d’enseignement et des langues enseignées au primaire37
Période
1961-1973
1973-1989
1988-1989
1990-2005
2006-à ce jour
Langue d’enseignement
Langues enseignées
Kirundi en 1ère année et français Kirundi sur tout le cursus et
à partir de la 2ème année
Français à partir de la 2ème
année primaire
Kirundi de la 1ére année à la Kirundi sur tout le cursus et
quatrième et français à partir de Français à partir de la 3ème
la 5ème année primaire
année primaire
Kirundi de la 1ére année à la Kirundi sur tout le cursus et
quatrième et français à partir de Français à partir de la 1ère
la 5ème année primaire
année primaire
Kirundi de la 1ére année à la Kirundi sur tout le cursus et
quatrième et français à partir de Français à partir de la 1ème
la 5ème année primaire
année primaire
Kirundi de la 1ére année à la Kirundi sur tout le cursus et
quatrième et français à partir de Français, Anglais et Kiswahili à
la 5ème année primaire
partir de la 1ère année
primaire.38
Dans le discours politique tous les gouvernements successifs disent enseigner en langue nationale sur tout le
cycle primaire mais aucune politique explicite de la langue d’enseignement et des languesTM
enseignées n’a jamais
été mise en place. Dans la pratique, l’enseignement en Kirundi s’est arrêté en 4ème année primaire pour laisser la
place au Français depuis la 5ème primaire. Le Français comme langue enseignée était inscrit sur l’horaire depuis
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37
Source : Tableau confectionné par les consultants sur base des données disponibles.
38
Cette disposition a été consacrée par l’Ordonnance Ministérielle N° 610/023 du 04/01/2007 portant modification de
l’Ordonnance Ministérielle N°610/1187 de la 25/8/2005 portant rénovation des programmes de l’enseignement,
primaire, secondaire général et pédagogique.
69
la troisième primaire. Avec le changement de régime en 1987, le Français a été introduit depuis la première
année primaire.
L’introduction de quatre langues à partir de la 1ère année a été mise en place avec précipitation contre toute
logique car plus de 99% des enseignants ne comprennent pas la langue Kiswahili ; ont un niveau extrêmement
faible en Anglais et ne maîtrisent pas parfaitement le français39. En plus de l’avis des responsables
administratifs, les enseignants se déclarent incompétents pour enseigner les deux nouvelles langues introduites
sur le programme, à savoir l’anglais et le kiswahili. (Antime MIVUBA, mars 2010).
Au niveau international, il y a un large assentiment sur l’utilisation des langues nationales dans l’enseignement
dans l’enseignement de base. Par ailleurs, l’influence de plus en plus grandissante de la psychologie appliquée à
l’éducation a démontré le rôle irremplaçable des langues maternelles pour assurer la continuité du
développement psychomoteur, affectif et cognitif de l’enfant.
La langue étant la base de tous les apprentissages, il faut une planification rigoureuse pour l’introduire, le
paquet minimum étant la fixation des finalités et des profils, la définition des objectifs, l’élaboration des
programmes en conséquence, la préparation minutieuse de l’enseignant et de tous ceux qui doivent
l’accompagner dans son acte d’enseigner, la conception et la mise à disposition des utilisateurs des supports
pédagogiques multidimensionnels et enfin l’expérimentation de cet ensemble avant de conclure à la
généralisation.
Les spécialistes de l’Université du Burundi convergent pour signifier que l’installation du bilinguisme ou
multilinguisme additif (et donc positif) suppose avoir posé des bases solides de la première langue à savoir la
langue maternelle pour ne pas courir le risque de« brouiller le paysage psychique de l’enfant et de ne pas
maîtriser aucune des langues enseignées »( Antime MIVUBA, mars 2010).
De1990 à 2006, sur la nouvelle grille horaire, les langues d’enseignement ont subi des diminutions drastiques.
En effet, le Kirundi qui est la langue d’enseignement jusqu’en quatrième primaire a connu une chute de 54%.
De même, le français qui devient langue d’enseignement depuis la cinquième année primaire vient de perdre
plus de 35% de son volume horaire. Les élèves avaient déjà des problèmes pour apprendre en français, qu’en
sera-t-il demain ?
2.4. Quelques constats sur l’enseignement primaire
Accès à l’enseignement primaire
En matière d’accès à l’enseignement primaire on peut dire globalement que ce palier a bénéficié d’une attention
particulière de tous les régimes et de tous les gouvernements. Mais des défis subsistent dont notamment les
suivants : (i) toutes les réformes entreprises accusent un manque de volonté de rendre l’enseignement primaire
obligatoire (pour le gouvernement et les parents) et la gratuité offerte se limite aux frais scolaires, (ii) la
définition et la mise en place des politiques se font « en vitrine 40» par les décideurs en l’absence d’une
implication agissante et participative de tous les partenaires ce qui se traduit souvent par le rejet des innovations
et le non aboutissement des initiatives entamées; (iii) les réformes engagées n’ont jamais emprunté les étapes de
définition et de mise en œuvre opérationnelle d’une politique comme l’évaluation de l’existant, la fixation des
orientations pour la réforme, l’expérimentation avant la généralisation; la mise en place d’un mécanisme
pertinent de pilotage ; (iv) la persistance des disparités géographique et de genre ; (v) la faible couverture en
TM
infrastructures et en équipements qui se traduisent par des ratios élèves par classe et par enseignant très élevés ;
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39
Une étude vient d’être réalisée sur le niveau des enseignants du primaire qui confirme ce faible niveau en français :
MEBSEMFPA-IFADEM, Analyse des niveaux des candidats au test de français, étude réalisée par Scholastique
MPENGEKEZE et Herménégilde BIZIMUNGU, Bujumbura, octobre 2013.
40
Politique en vitrine c’est-à-dire élaborée par une équipe de spécialistes sans consulter les acteurs et les bénéficiaires.
70
(vi) le rendement interne du système éducatif qui se caractérise par des redoublements massifs, d’importants
abandons scolaires et un faible taux d’achèvement.
Accès à l’enseignement de qualité
En matière d’accès à une éducation de qualité au niveau de l’enseignement primaire, de nombreux défis sont
posés mais nous allons nous limiter aux plus importants qui peuvent limiter l’atteinte des objectifs définis pour
l’accès universel à une éducation de qualité.
L’élaboration des curricula ne suit pas un processus logique tenant compte de l’évaluation de l’existant, de la
conception du projet de façon participative et des recherches ainsi que des évolutions actuelles en matière
technologique, scientifique et pédagogique.
La conception des manuels ne suit jamais les étapes essentielles comme l’évaluation de l’existant.
L’élaboration ne suit pas les étapes généralement programmées comme le suggèrent Gérard F. et X. Rogiers
(2003) « l’analyse des besoins, l’explication du projet (objectifs principaux, délais …), l’explication de la
conception de l’apprentissage ; la délimitation du contenu et l’élaboration de sa structure, la confrontation aux
programmes ; des consultations des praticiens (surtout), mais aussi des scientifiques, la rédaction d’un
chapitre, une expérimentation du chapitre, le traitement du contenu brut, la définition technique du manuel, la
rédaction de l’ensemble, une lecture des contenus et de cohérence générale, la composition et la mise en page,
l’expérimentation de l’ensemble, la correction des épreuves, l’impression, l’expérimentation du manuel terminé,
la généralisation ».
L’insuffisance des supports pédagogiques tant imprimés que non imprimés pour les enseignants et les élèves,
constitue un manque à gagner dans le soutien au processus d’enseignement/apprentissage.
Les modes d’évaluation des apprentissages pratiqués dans le système éducatif militent pour une pédagogie de
l’échec alors que la principale mission de l’éducation est de conduire vers l’éducabilité de tous.
Les temps scolaires insuffisants ne permettent pas de couvrir ces programmes proposés. Ces temps scolaires
ont été réduits par le fait de la double vacation des maîtres et des locaux, l’introduction du samedi chômé,
l’introduction de nouvelles matières sans changement du calendrier scolaire et des contenus des programmes.
Les méthodologies utilisées en situation de classe sont centrées sur l’enseignant (méthode magistrale, frontale
et impositive) au lieu d’une pédagogie centrée sur l’apprenant.
La gouvernance des écoles n’est pas bien assurée à cause des faibles capacités des responsables en matière
d’encadrement.
En conclusion, nous pensons que le maintien de tous les élèves à l’école et le droit de tous à une éducation de
qualité doivent être des objectifs parallèles et complémentaires qui doivent être poursuivis énergiquement et
simultanément pour lever tous les défis mentionnés en matière d’accès physique à l’école et d’accès à une
éducation de qualité dans le but ultime de rendre opérationnels les engagements pris en faveur de l’éducation
pour tous.
TM
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71
3.
Enseignement secondaire
3.1. Réformes au niveau de l’accès à l’enseignement secondaire
En matière d’accès à l’enseignement secondaire, la Convention Relative aux Droits de l’Enfant dans son article
28 stipule que les pays « encouragent l'organisation de différentes formes d'enseignement secondaire, tant
général que professionnel, les rendent ouvertes et accessibles à tout enfant, et prennent des mesures
appropriées, telles que l'instauration de la gratuité de l'enseignement et l'offre d'une aide financière en cas de
besoin » (UNICEF, CDE, 1989).
Enseignement secondaire général et pédagogique
Pour l’enseignement secondaire, la réforme de 1973, prônait l’accroissement des effectifs dans un tronc
commun de trois ans, de juguler les déperditions et de professionnaliser (MENC, 1973). Au système
d’élimination par examen à l’issu de chaque trimestre et chaque année est substitué un test d’orientation après
chaque niveau du tronc commun. Sur les trois années du tronc commun on aurait dû organiser des examens à la
fin de chaque année d’étude qui n’entraîneraient ni redoublement, ni élimination pour éviter les déperditions.
C’était une sœur presque jumelle de l’actuelle réforme. Une opposition farouche a été observée essentiellement
par les professeurs du secondaire, soutenus par la population instruite dans les milieux urbains à la suite de quoi
cette réforme, apparemment bien pensée et porteuse d’une ouverture aux droits de l’enfant à l’enseignement
secondaire n’a pas connu un début d’exécution. L’accès à l’enseignement secondaire est resté très limité avec un
taux brut de scolarisation, se situant entre 1,16% en 1972-1973 et 3,27% en1980-1981(Antime MIVUBA,
2005).
Pendant les années 1980, la politique militait pour une large ouverture à l’enseignement secondaire, les piliers
étaient l’introduction de la mixité dans les écoles, la suppression progressive des internats, une politique de
discrimination en faveur des filles pour l’entrée à l’enseignement secondaire, le recours aux prêts afin
d’accroître les effectifs et la construction des écoles. Malgré cette volonté politique, les effectifs n’ont pas
beaucoup évolué. En effet, le taux brut de scolarisation est passé de 3,2% en 1981-1982 à 4% en 1986- 1987.
(Antime MIVUBA, 2005)
En 1990, a été initiée une politique de création des collèges communaux construits par les populations et les
communautés locales pour accroître les effectifs de l’enseignement secondaire. Le TBS évolue de 5,38% en
1990-1991 à 6,93% en 2002-2003(Antime MIVUBA, 2005). La politique des collèges communaux a porté ses
fruits en matière d’accès à l’enseignement puisque les écoles communales représentent aujourd’hui 81% du
réseau de l’enseignement secondaire général, les salles de classes 76,7%, les élèves quant à eux représentent
79,8%, soit 321489 sur 402733 élèves en 2011-2012(BPSE, 2012).
Les politiques sectorielles de 1999 et de mars 2002 en matière d’accès disposent de ce qui suit : (i) la
construction de nouvelles écoles pour accroître la capacité d’accueil par les communautés locales et les
populations ; (ii)procéder à une meilleure gestion des collèges communaux et procéder à l’ouverture du cycle
supérieur dans les écoles communales là où la nécessité se fera sentir; (iii) la promotion de l’enseignement privé
pour augmenter la capacité d’accueil ; (iv) la formation des enseignants qualifiés en nombre suffisant pour
couvrir le système ;(v) viser à atteindre 50% au passage de l’enseignement primaire vers le secondaire.
TM
Réformes de l’accès à l’enseignement secondaire technique
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En ce qui concerne l’enseignement technique, le même discours a été tenu depuis l’indépendance jusqu’à la
fin des années 1980 : la création de nouvelles sections pour répondre à la diversité du marché du travail. En
1981 le 2ème projet Education IDA II a été destiné à l’accroissement des infrastructures et équipements de
l’enseignement technique créant ainsi deux écoles (Ecole Technique Moyenne des Métiers devenu aujourd’hui
72
ETS à Bubanza et Ecole des Travaux Publics de Gitega) ainsi que l’extension de deux autres à savoir l’ETS de
Kamenge et l’ESTA.
Dans les politiques sectorielles (1995, 1999, mars 2002) du secteur de l’éducation, le discours devient plus
clair : (i) augmentation de la capacité d’accueil des écoles techniques en créant et en équipant les écoles
techniques par région ;.(ii)création de nouvelles écoles techniques et des métiers pour augmenter les effectifs de
l’enseignement technique et professionnel; (iii) accroître progressivement les effectifs de l’enseignement
technique de manière à atteindre un taux de 10% en 2004 et de 20-30% à l’horizon de 2010 ; (iv) promouvoir
l’intervention des donateurs ; (v) favoriser l’autofinancement pour suppléer aux efforts de l’Etat.
Les évolutions n’ont pas été proportionnelles aux intentions : on passe de 1155 élèves en 1971-1972 à 2148 en
1980-1981, à 3526 en 1986- 1987 et à 6040 en 2002-2003.
Contrairement au droit à l’éducation au secondaire et contrairement aux engagements pris à Dakar, le PSDEF
2009-2016 adopté par le Gouvernement en 2009 mais non endossé par les PTF propose de gérer les flux
d’entrée à l’enseignement secondaire. Quant à l’enseignement technique et professionnel, l’intention politique à
travers le même PSDEF est de diversifier les filières de formation et les effectifs suivant les besoins du milieu.
En réalité, cette intention politique ne s’accompagne pas de ressources indispensables pour ce développement.
L’analyse du graphique ci- dessous montre que les évolutions sont positives car le taux brut de scolarisation
passe de 24,19% en 2008-2009 à 31,90% en 2011-2012.
Figure 6: Taux brut de scolarisation de l'enseignement secondaire 2006-201241
Aussi, les taux d’achèvement sont excessivement faibles. Le taux d’achèvement 1er cycleTM
est de 22,8% et celui
du 2ème cycle est de 10,5%. Le rendement interne est aussi faible. Le redoublement est respectivement de
31,1% et 18,1% dans les premiers cycles de l’enseignement communal et l’enseignement public et 24,4% et
18,2% dans les deuxièmes cycles de l’enseignement communal et l’enseignement public (BPSE, 2012).
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41
Source : Etabli par les consultants sur base des annuaires statistiques du Bureau de la planification de
l’éducation de 2005 à 2012
73
Faisons remarquer que le fait de la gestion des flux à ce palier limite les droits reconnus à travers la Convention
relative aux droits de l’enfant.
3.2. Réformes en matière d’accès à une éducation de qualité à l’enseignement secondaire et technique
Après l’Indépendance en 1962 l’école secondaire est organisée suivant le modèle colonial. De petites retouches
sont faites sur les programmes de formation notamment en ce qui concerne l’enseignement des langues où on
introduit l’Anglais à la place de l’Allemand ou du Flamand.
Le cycle inférieur est commun sur les 3 premières années (de la 7èmejusqu’en 5ème 42) mais se subdivise en 2
sections en 4ème, à savoir la 4ème moderne et la 4ème classique. Au niveau du cycle supérieur, les sections sont
restées les mêmes.
Décret-loi n°1/84 du 29/8/1967 portant organisation et fonctionnement de l’enseignement primaire et
secondaire met en place de nouvelles sections : (i) Lettres modernes ; (ii) Scientifique A ; (iii) Scientifique B ;
(iv) Section Economique ; (v) Section Normale. En réalité la réforme consiste à supprimer le Grec et le Latin
pour introduire la langue anglaise sur le cursus.
La réforme de 1973
Cette réforme proposait les pistes suivantes pour l’Enseignement Secondaire : (i) suppression des classes
dites 7ème préparatoire ; (ii) organisation d’un Tronc Commun (TC) de 3 ans à l’issu duquel et après une
première orientation, les élèves accèdent au premier palier de spécialisation de 2 ans, une seconde orientation
intervient pour être admise au second palier de spécialisation de deux ans suivis d’une troisième orientation où
les élèves sont admis à l’enseignement supérieur.
L’enseignement secondaire reformé devait comprendre 7 sections à savoir : scientifique (ESGS), littéraire
(ESGL), pédagogique (ESGP), technique dans tous ses aspects (EST), agricole (ESA) et santé (ESS)
comprenant chacune deux paliers de deux ans. Les diplômes obtenus donnent tous accès à l’Enseignement
Supérieur.
Les programmes et les horaires de l’Enseignement Secondaire Général comprennent dans les 3 options (ESGS,
ESGL, ESGP) une formation spécialisée en psychopédagogie avec 2 heures hebdomadaires dans la section
scientifique et littéraire et 5 heures hebdomadaires dans la section pédagogique sur les 4 années de
spécialisation. Ceci pour accroître le nombre d’instituteurs D5 et D7.
Le système d’évaluation est reformé. Au système d’élimination par examen à l’issu de chaque trimestre et
chaque année est substitué un test d’orientation après chaque palier Tronc Commun : (1er palier), 2ème palier et à
la fin de chaque année d’études des examens qui n’entraîneraient ni redoublement, ni élimination pour éviter les
déperditions.
Sous pression de l’opinion publique et surtout avec le refus des professeurs d’enseignement secondaire
d’appliquer cette réforme imposée, celle-ci n’a jamais fonctionné.
Pour l’Enseignement Technique et Professionnel, une réforme intermédiaire est intervenue en 1980-1981
avec la suppression des sections A4 (ouvriers) pour faire place aux sections A3 (ouvriers qualifiés) et ouverture
des sections A2 en Electricité, Electromécanique et Electronique à l’ETS de KAMENGE et ouvrant ainsi les
portes aux finalistes orientés après le 1er cycle de l’enseignement secondaire.
TM
En 1983-84, une réforme intermédiaire est encore tentée avec l’ouverture de l’Ecole Technique Moyenne de
BUBANZA. Les ouvriers de niveau A3 sont formés sur une période de 3 ans après la 8ème année réussie et sur
concours.
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42
Notez que dans le temps, dans l’enseignement secondaire on faisait le compte à rebours pour la progression, passant
ème
ème
de la 7 à la 6 ainsi de suite jusqu’à la première en fin des humanités.
74
Le Colloque National sur les programmes de l’enseignement primaire et Secondaire (Août 1989).
Le colloque définit les finalités de l’enseignement secondaire général et technique comme suit : former les
cadres moyens, former des ouvriers qualifiés, assurer la formation civique, morale et intellectuelle pour
favoriser une conscience aiguë des réalités pratiques, amener à œuvrer pour le développement socioéconomique du pays et pour la promotion de la culture nationale, assurer une préparation adéquate aux études
supérieures et universitaires.
Le cheminement pour la présentation des programmes est le même que celui déjà évoqué à l’enseignement
primaire.
On constate que les programmes fixent de temps en temps les objectifs, proposent les contenus, fixent les
méthodologies d’approche, mais ne proposent presque jamais les matériels didactiques et les références
bibliographiques.
Colloque sur les programmes de Décembre 2003
La réforme des programmes de l’enseignement secondaire a suivi le même cheminement que celui déjà
mentionné à l’enseignement primaire. Les étapes d’élaboration sont les mêmes que ceux de l’enseignement
primaire (Voir ci-dessus). L’approche par compétences restait de mise. Mais, comme dit plus haut ces
programmes n’ont pas été mis en œuvre.
La révision des programmes de l’enseignement secondaire général 2008
En 2008, sur base des contenus des programmes issus du colloque sur les programmes de l’enseignement
primaire et secondaire de 1989 et ceux du colloque de 2003, le Bureau de l’UNESCO a financé la révision des
programmes de l’enseignement secondaire général. Initialement prévue pour certaines branches principales
comme les langues, les maths et les sciences, la révision a été étendue à toutes les disciplines de l’enseignement
secondaire général y compris deux thèmes transversales (la lutte contre le VIH/SIDA et les TICs) ainsi que les
disciplines de deux sections de l’enseignement technique (juridique et secrétariat).
Ces programmes ont été élaborés par des consultants en provenance principalement de l’Université du Burundi
et du BEPES et validés par les cadres du ministère de l’Education nationale et de la culture, notamment du
BEPES. Ces programmes comprennent de finalités et des profils de sortie des compétences à construire pour
chaque section, des connaissances à acquérir, des savoirs faire, de la méthodologie à emprunter, et des
indications pour l’évaluation et des références bibliographiques. Ces programmes ont été multipliés et mis à la
disposition du Ministère de l’Enseignement de Base et Secondaire.
Bien que répondant à une situation réclamant une révision effective des programmes de formation 20 ans après
le colloque de 1989 qui a consacré les programmes en vigueur, les produits de cette initiative n’ont pas été mis
en œuvre. La concentration s’est portée sur la réforme de l’enseignement fondamental qui à long terme devait
apporter des modifications à l’ensemble du système éducatif burundais, et forcément sur l’enseignement
secondaire.
Refondation des programmes de l’enseignement technique 2008
De 2004 à 2008 le Bureau des Etudes de l’Enseignement Technique a procédé à la refondation
TM des programmes
de l’enseignement technique.
Les programmes de l’enseignement Technique comprennent les éléments suivants : (i) objectifs de la formation;
(ii) description de l’emploi type;(ii) conseils généraux; (iii) conseils spécifiques; (iv) objectifs général
d’intégration; (v) objectifs intermédiaires d’intégration; (vi) contenus ; (vii) savoirs ; (viii) savoirs faire ; (ix)
conseil méthodologique ; (x) références pour les supports pédagogiques.
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75
L’approche proposée est hybride entre la pédagogie par objectifs et l’approche par compétences alors que dans
tous les pays du monde l’approche par compétences est installée dans ce palier d’enseignement.
En matière de droit d’accès à l’éducation, le constat majeur est que l’offre de formation au niveau secondaire
technique est excessivement faible à cause des problèmes budgétaires pour la mise en place des infrastructures
et des équipements d’une part et pour la mise en place d’un personnel suffisant dans toutes les branches
enseignées au palier de l’enseignement secondaire et technique. C’est ce qui explique le rôle du concours
national pour la régulation des flux déjà annoncée dans le PSDEF 2009-2016 et donc une limitation du droit à
l’éducation à ce palier de l’enseignement.
Une mauvaise planification de l’accès à ce palier conduit à des improvisations et à des inégalités provinciales
souvent très profondes, qui s’accompagnent d’un problème d’équité envers la fille dans tous les sous paliers de
l’enseignement secondaire et partant de déficit en matière du droit de l’accès à l’éducation.
Les rendements interne et externe (redoublements excessifs, abandons importants, fortes exclusions, résultats
du test d’orientation après le collège, résultats à l’examen d’Etat pour le passage à l’enseignement supérieur)
sont très faibles et surtout en défaveur des filles.
S’agissant de la qualité de l’éducation à ce niveau, les problèmes sont pratiquement les mêmes que ceux de
l’enseignement primaire. Les programmes de formation sont vieux de 24 ans et sont en retard sur les évolutions
scientifiques, technologiques et sur les recherches pédagogiques récentes ; les réformes engagées n’empruntent
pas le processus normal d’élaboration des curricula et de conception comme évoqué ci-dessus.
L’approche méthodologique privilégiée est celle de la pédagogie de la transmission (centrée sur l’enseignant)
alors que les recherches prouvent que les meilleurs résultats sont observés quand on emprunte la pédagogie de
la construction (basée sur l’apprenant). Comme pour l’enseignement primaire, les évaluations sont faites pour
constater les échecs et avancer, faire redoubler ou exclure les élèves alors que les évaluations devraient servir
pour permettre des remédiations pour mieux fixer les apprentissages. La rédaction des manuels scolaires ne suit
pas un cadre logique approprié.
Les supports pédagogiques sous formes d’imprimés y compris les livres de bibliothèques sont insuffisants dans
les écoles et plus spécifiquement dans les écoles communales. Cette insuffisance s’accompagne de la quasi
inexistence des laboratoires et des matériels de laboratoire qui est pratiquement presque généralisée surtout dans
les écoles communales et dans les écoles privées. Il en est de même pour les équipements des ateliers dans les
écoles techniques qui sont obsolètes et insuffisants tant pour les équipements que pour les outillages.
Plus qu’à l’enseignement primaire la gouvernance des écoles n’est pas bien assurée à cause des faibles
capacités des responsables en matière d’accompagnement pédagogique et administrative.
4. Enseignement des métiers et formation professionnelle
4.1. Réformes en matière d’accès à l’enseignement des métiers et de la formation professionnelle
Le Forum de Dakar (2000) suggère que tous les jeunes et adultes aient la possibilité d'acquérir les savoirs et les
valeurs, attitudes et compétences techniques qui leur permettront de développer leurs capacités de travailler, de
participer pleinement à la vie sociale, de maîtriser leur propre destin et de continuer à apprendre. Les possibilités
offertes doivent être à la fois réelles et adaptées à leur environnement et à leurs besoins, pour les aider à
TM
maîtriser leur destin et acquérir des compétences utiles dans la vie active.
Au niveau politique, l’enseignement des métiers et la formation professionnelle ont été initiés avec le Premier
Projet éducation IDA. Avec la construction de 100 écoles primaires à raison d’une école primaire par commune
et d’un centre de formation par commune sur le même site. Le discours à travers les politiques sectorielles 1995
de 1999-2002 et les différents meetings et déclarations mettaient une emphase particulière sur l’Enseignement
des Métiers et la Formation Professionnelle.
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76
Dans le cadre de l’accès à cette formation, le PSDEF (2009-2016) inscrit dans ses prévisions deux programmes
à savoir : (i) adapter les structures d’accueil aux besoins prévus en identifiant en permanence les besoins de
formation professionnelle, (ii) gérer les flux d’apprenants en passant par la sélection des apprenants en fonction
de plusieurs critères : les besoins réels, la localisation géographique des établissements et la durée des
formations, et la cohérence entre les flux d’apprenants et les capacités de formation. Déjà à ce niveau, le
PSDEF affirme le fait de ne pas s’adresser à tous les jeunes.
Malheureusement, même si le discours politique dit privilégier ce secteur, les effectifs des apprenants dans
l’enseignement des métiers sont excessivement faibles. Ils évoluent de 1820 en 2003- 2004 à 3693 dont 1709
filles en 2011-2012(BPSE, 2012).
En effet, sur plus de deux millions de demandeurs potentiel, l’offre publique de formation à l’horizon 2016
estime à 34357 personnes dans les Centres d’Enseignement des Métiers et dans les Centres de Formation
Professionnelle.
On peut affirmer que le discours politique et les prévisions au niveau du PSDEF 2009-2016 en matière de
formation des jeunes aux métiers ne s’accompagnent pas d’actions vigoureuses. On peut également affirmer que
l’objectif de répondre aux besoins éducatifs de tous les jeunes et de tous les adultes en assurant un accès
équitable à des programmes adéquats ayant pour objet l'acquisition de connaissances ainsi que de compétences
nécessaires dans la vie courante sera loin d’être atteint en 2015.
4.2. Accès à des formations professionnelles et de métiers de qualité
Pour améliorer la qualité le CSLP I prévoit encourager la formation par alternance, coopérer avec le secteur
privé et généraliser des unités de production dans les centres d’enseignement des métiers.
Le PSDEF 2009-2016 prévoyait l’adaptation des programmes de formation, la formation des formateurs ; la
formation professionnelle approfondie en direction des candidats ayant un bon niveau au CFP ou humanités
(admission sur sélection). Les programmes de formation prônent l’approche de l’enseignement modulaire en
passant par l’approche par compétences
Quelques constats sur l’enseignement de métier et la formation professionnelle
Le sous-secteur de l’enseignement des métiers et de la formation professionnelle connait une instabilité
institutionnelle caractérisée depuis plus de 20 ans. Il passe tantôt au Ministère de l’Education Nationale, tantôt
dans un Département Ministériel propre, tantôt au Ministère de l’Enseignement primaire et secondaire. Cette
situation n’est pas favorable à la stabilisation institutionnelle du sous-secteur et à son développement
harmonieux.
C’est dans ce palier que le droit d’accès à l’éducation est sensiblement négligé. Parmi les constats majeurs
pour ce domaine non formel de l’éducation on peut noter que: l’offre de formation est excessivement faible par
rapport aux nombreux demandeurs potentiels ; tous les régimes et tous les gouvernements proposent que les
privés et les communautés prennent en charge ce palier de l’enseignement ; les moyens financiers mis à la
disposition du secteur ne permettent ni de mettre en place des infrastructures et équipements didactiques
suffisants, ni de disposer des personnels suffisants pour l’encadrement des apprenants. Malheureusement, les
privés, les communautés locales, les responsables de l’administration locale et même les potentiels bénéficiaires
ne sont pas informés sur l’importance des opportunités que peut offrir le secteur.
TM
En matière d’accès à une formation de qualité, les constats majeurs peuvent se résumer comme suit : (i) les
formations offertes ne sont pas suffisamment fréquentés car il n’y a pas d’études fines pour développer les
filières porteuses d’une possible réinsertion dans la vie active suivant les besoins locaux et du marché de
travail ; (ii).pour les filières mises en place, les programmes de formations, les approches méthodologiques et
les pratiques d’évaluation sont largement classiques alors que pour ce sous-secteur, les évolutions actuelles
appellent à installer des savoirs faire et à construire des compétences pour l’auto emploi et l’autonomisation de
l’apprenant ; (iii) les formateurs et les gestionnaires des centres de formation, ne disposent pas de compétences
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77
suffisantes pour dispenser des formations de qualité ;(iv) les centres de formation souffrent presque tous du
manque, de l’insuffisance et ou de l’obsolescence des supports pédagogiques et des équipements.
5. L’alphabétisation
5.1. Réformes pour l’accès à l’alphabétisation
La quasi-totalité des investissements en matière d’Education a été longtemps dirigée vers le secteur formel, le
sous-secteur de l’alphabétisation et de la formation des adultes restant marginalisé. Ce n’est qu’en 1977 que fût
créé un département de l’enseignement parascolaire. En 1990 le Gouvernement a formulé et adopté une
politique d’alphabétisation des adultes tracée dans un programme cadre d’alphabétisation devant servir de
référence à tous les intervenants. Le discours politique est et reste constamment le même : alphabétiser toute la
population.
Les Politiques sectorielles et le Plan Sectoriel pour le Développement de l’Education et de la Formation (20092016) s’articulent sur les options stratégiques suivantes : (i) organisation des campagnes de sensibilisation à
l’intention de tous les acteurs ; (ii) promotion d’activités communautaires d’alphabétisation ; (iii)
encouragement du bénévolat dans le sous-secteur ; (iv) incitation des alphabétiseurs bénévoles pour les
encourager à améliorer leurs prestations; (v) développement de partenariat autour de ce secteur.
Les moyens financiers accordés au secteur ne sont pas à la hauteur des ambitions exprimées au niveau politique.
En fait, malgré les engagements pris à Dakar, le Gouvernement reconnait implicitement qu’il n’a pas les moyens
d’agir et invite la communauté et les privés de s’occuper de ce sous-secteur.
Ces engagements pris à Dakar étaient de voir atteindre un taux d’alphabétisation de 62.4% en 2015 pour le sexe
féminin et 73,3% dans l’ensemble. Les évolutions enregistrées entre les deux recensements de la population en
1990 et 2008 ne sont pas encourageantes. En effet, le taux d’alphabétisation est passé de 32,6 % en 1990 à
38,3% en 2008 pour le sexe féminin. Pour le sexe masculin on enregistre une régression de 49% en 1990 à
46,8% en 2008. Le taux d’alphabétisation est estimé par le dernier recensement de la population en 2008 à
42,5% dont 48,6% des hommes et 38,6% des femmes (RGPH, 2008) alors que l’on s’attendait à 73% comme
dit ci-dessus.
5.2. Qualité de l’alphabétisation
En matière de qualité, les programmes offerts pour l’alphabétisation sont pertinents. On peut, entre autres
citer : i) le programme du Service National d’Alphabétisation ; (ii) le programme baptisé « Umutwenzi » initié
par la CEPBU ; (iii) le programme de l’Eglise catholique : YAGA MUKAMA ; (iv) le programme d’Action
Aid : REFLECT.
Ces programmes insistent sur les méthodes actives et participatives et ont pour but de permettre aux
apprenants de prendre en main leur développement au sein de leur communauté.
Le constat majeur est que le droit à l’alphabétisation repris dans les engagements pris dans le Forum de Dakar
sur l’Education est pratiquement oublié. Les différentes politiques prônées par les pouvoirs publics proposent
que l’alphabétisation soit confiée aux privés (ONG) et aux communautés et à l’administration locale mais on
observe une faible implication des responsables et de ces partenaires par le fait de l’absence d’un plan de
sensibilisation et de communication agissante et participative. Le sous-secteur est caractérisé par une
TM
insuffisance des ressources humaines et financières et des infrastructures d’accueil qui bloque les activités de
l’alphabétisation.
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78
6. Enseignement supérieur
6.1. Reformes en matière d’accès à l’enseignement supérieur
Pour ce palier d’enseignement entre 1962 et 1973, le discours politique a toujours été celui d’organiser les
formations en fonction des priorités nationales en matière de développement économique et d’accroître les
effectifs en conséquence aussi bien à l’Université Officielle de Bujumbura créée officiellement par l’Arrêté
Royal n°1/350 de la 10/1/1964 qu’à l’Ecole Normale Supérieure créée officiellement par le Décret-loi n°1/76
du 27/6/1967. Les effectifs sont passés de 51 étudiants en 1961-1962 à 349 en 1972-1973. (Antime MIVUBA,
2005).
La réforme de 1973
La réforme de 1973 propose la fusion de l’Université Officielle de Bujumbura, de l’Ecole Normale Supérieure
et de l’Ecole Nationale d’Administration en une seule entité dénommée Université du Burundi. En matière
d’accès à l’enseignement Supérieur, la réforme de 1973 n’entre pas dans les détails. Elle propose d’accroître les
effectifs pour couvrir les besoins du pays dans tous les domaines.
Les politiques sectorielles de 1995, 1999 et mars 2002 reprennent les points suivants en matière d’accès à
l’enseignement supérieur : (i) l’augmentation progressive des effectifs à l’enseignement supérieur ; (ii) la
construction et l’équipement des nouveaux amphithéâtres ; (iii) la création d’autres institutions non
universitaires de façon planifiée ; (iv)l’ouverture des formations de 3ème cycle en privilégiant les filières
scientifiques ; (iv) la création d’autres campus universitaires et d’autres Universités ;
De la réforme manquée aux différentes politiques sectorielles formulées par les ministères ayant en charge
l’Education, les effectifs ont évolué de 349 étudiants en1972-1973 à 7567 étudiants en 2008-2009. (Antime
MIVUBA, 2005). Cette évolution des effectifs ne s’est pas traduite par la construction de nouvelles
infrastructures car les gouvernements successifs se sont contentés de réquisitionner les locaux des deux plus
grandes Ecoles secondaires du pays à savoir le Lycée du Saint Esprit et l’Athénée Royal de Bujumbura.
Le Plan Sectoriel pour le Développement de l’Education et de la Formation (2009-2016)
En matière d’accès à l’enseignement supérieur le PSDEF projette d’améliorer la gestion des flux et l’équité de
l’offre de formation. Pour ce faire, le premier programme est de réformer l’accès et la régulation des flux « à
travers la diversification des filières de formation, tout en veillant à mettre en place des critères d’accès et
d’admission fondés sur le mérite, l’équité et les capacités d’accueil. L’objectif visé est de réguler les flux et de
réduire les dépenses pour qu’à l’horizon 2015-2016, les effectifs à l’enseignement supérieur (public et privé)
soient de l’ordre de 33.000 étudiants ».
Le deuxième programme est celui d’améliorer l’accès des filles et des femmes à l’enseignement supérieur en
entreprenant « des campagnes de sensibilisation des filles du secondaire pour les amener à entreprendre des
études supérieures, en même temps qu’il sera développé des politiques incitatives pour les encourager à
s’orienter vers des filières et professions considérées jusqu’ici comme une chasse gardée des hommes ».
Les effectifs des étudiants ont largement dépassé les prévisions au niveau de l’Université du Burundi passant de
7.755 en 2008-2009 à 12.136 en 2011-2012(Antime MIVUBA, 2005 ; UB , 2013) alors que la gestion des flux
proposait 12.000 étudiants au plus pour tout le secteur de l’enseignement supérieurTM
public à la rentrée
académique 2015-2016. Au total, non compris les effectifs de l’Ecole Nationale de la Police43, le total des
étudiants dans le secteur public est à la hauteur de 15116 dont 17.38% des filles.
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43
L’ Ecole Nationale de la Police n’est pas directement impliquée dans le système BMD, les recrutement se font au
niveau de la licence. Elle a une vocation professionnelle dans le domaine de la Sécurité.
79
Le souhait d’évoluer vers la parité au niveau genre n’a pas été atteint car les filles (voir tableau ci-dessous) qui
représentaient 27, 84% en 1999-2000 ne représentent que 17% en 2011-2012 à l’Université du Burundi et
17,2% si on considère l’ensemble des institutions d’enseignement supérieur public.
Tableau 5: Effectifs des étudiants dans l’enseignement public (2012)44
INSTITUTION
UNIVERSITE DU BURUNDI
F
2026
G
10110
T
%F
12136 16,7%
ECOLE NORMALE SUPERIEURE
416
1856
2272 18 ,3%
INSTITUT NATIONALE DE SANTE PUBLIQUE
144
376
520 27,7%
10
178
188
2596
12520
INSTITUT SUPERIEUR DES CADRES MILITAIRES
TOTAL
5,3%
15116 17,2%
Les effectifs de l’Enseignement Supérieur Privé 21.394 dépassent de loin les effectifs du secteur public estimés
à 15.116 (UB 2013).
Les effectifs totaux en 2011-2012 représentent 36.510 étudiants sur les 33.000 projetés pour 2015-2016, soit
déjà un dépassement de 10,63%.
En matière de genre, les établissements d’enseignement privé sont un peu plus avancés que ceux du secteur
public car le sexe féminin représente 41,6% des effectifs des apprenants. Dans l’ensemble les effectifs du sexe
féminin sont à la hauteur de 31,5%. Le deuxième programme du PSDEF en matière d’équité pour accéder à
l’enseignement supérieur ne sera pas exécuté en 2015-2016.
6.2. Réformes en matière d’accès à une formation de qualité au palier de l’enseignement supérieur
Les facteurs essentiels qui influencent la qualité de l’éducation sont les programmes de formation, les méthodes
d’enseignement, les matériels d’enseignement, les modes d’évaluation et les ressources humaines.
Les programmes
En ce qui concerne les programmes de formation, depuis l’indépendance les différents gouvernements
prônaient la formation des cadres compétents pour assurer le développement socioéconomique du pays.
Le premier texte officiel qui a défini les programmes de formation à l’enseignement Supérieur est l’Arrêté
Royal n°1/350 du10/1/1964 portant création de l’Université Officielle de Bujumbura qui était la résultante de la
fusion de trois institutions d'enseignement supérieur : - L'Institut Agronomique du Ruanda-Urundi, - L'Institut
Facultaire des Pères Jésuites, - La Faculté des Sciences de Bujumbura.
Ainsi, l’Arrêté royal fixait les programmes de l’Université Officielle du Burundi dans ses quatre 4 facultés à
savoir : (i) la Faculté des Sciences au niveau des candidatures (candidats en sciences mathématiques, en
sciences chimiques, en sciences biologiques, en sciences géographiques, en sciences géologiques, en pharmacie,
en science vétérinaire, en agronomie et en sciences naturelles); (ii) la Faculté de Droit ; (iii) la Faculté de
Philosophie et Lettres (candidats en histoire, en philologie); (iii) la Faculté de Sciences économiques (candidats
TM
en sciences économiques, en sciences politiques et sociales).
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44
Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, Direction générale de l’enseignement
supérieur.
80
Le Décret-loi n°1/76 du 27/6/1967 portant création de l’Ecole Normale Supérieure définissait les programmes
de formation pour les sections suivantes Mathématiques – Physique, Biologie - Chimie –Education Physique,
Français – Histoire – Géographie et Français – Anglais – Kirundi en 1967-1968.
De 1968-1973 les sections ont été modifiées comme suit : Mathématiques – Physique, Biologie –Chimie,
Education Physique – Biologie, Français – Anglais, Français – Kirundi, Histoire – Géographie.
La réforme de 1973
Le décret n° 100/97 du 01/09/ 1973 crée l’Université du Burundi sur base de l’intégration de l’UOB, de l’ENS
et l’Ecole Normale d’Administration, la réforme propose : (i) Institut Universitaire d’Administration, de Droit et
d’Economie (IUADE) ; (ii) Institut Universitaire des Sciences de l’Education (IUSE) ; Institut Universitaire de
Technologie (IUT) ; (iii) Institut Universitaire d’Agronomie (IUA) ; (iv) Institut Universitaire de Médecine et de
Pharmacie (IUMP).
L’IUSE est appelé à former les professeurs pour le Tronc Commun de l’Enseignement Secondaire et pour le
cycle complet de l’Enseignement Secondaire.
L’Institut Universitaire de Technologie forme des ingénieurs : (i) Génie Civil, Génie électronique ;(ii) Génie
Mécanique et Génie Electromécanique.
Toutes ces formations seraient organisées sur 4 ans sauf celle de la Médecine. Seule l’IUSE a fonctionné
pendant 2 ans.
Pour le reste, la réforme n’a pas fonctionné ; on a gardé les mêmes facultés qui se sont complétées
progressivement avec les licences.
Les programmes sont ceux des universités européennes surtout belges, françaises et suisses (Economie) suivant
les affinités des professeurs affectés dans les différentes facultés.
La réforme a été fortement combattue car les acteurs n’ont pas été associés dans sa définition.
De 1973 à 2008
Les textes réglementaires fixant les programmes de l’université datent de 1964 par l’Arrêté Royal n°1/350 du
10/1/64 portant création de l’Université Officielle de Bujumbura. Ils s’inspirent des programmes occidentaux
surtout belges. Depuis, on opère des changements suivant le profil des professeurs (d’abord coopérants), des
changements internationaux suivant le type de coopération ; par exemple, en sciences se sont succédés des
belges, puis des canadiens, puis des russes.
Les programmes suivent donc un mouvement dominé par la liberté académique et pédagogique suivant le profil
des professeurs disponibles. Ils ne sont pas autorisés par un texte réglementaire.
La réforme des programmes n’est pas faite par les institutions mais par chaque professeur de façon isolée
suivant la spécialisation de chacun. Aucune structure pour évaluer les contenus dispensés n’est mise en place.
La même chose est observée à l’ENS.
TM
Visiblement, le cheminement pour l’élaboration des programmes n’a pas suivi un processus
logique qui
exigerait de définir : (i) le référentiel des compétences à construire ; (ii) le référentiel de formation
(connaissances, savoirs faire, compétences, approche méthodologique) permettant de couvrir le référentiel des
compétences et (iii) le référentiel de certification pour mesurer les acquis des compétences pour mériter un
certificat ou un diplôme.
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Dans son étude sur les Orientations Générales de l’Enseignement Supérieur le professeur NDAYISABA J.
(2008) affirme ce fait en disant « pour ce qui concerne les programmes, il faut noter que pour ce qui est des
81
institutions publiques, l’UB et l’ENS, les programmes ne sont pas tous bâtis sur des profils et des objectifs de
formation clairement définis. Il est très difficile d’évaluer l’efficience de programmes quand les compétences à
faire acquérir aux lauréats ne sont pas clairement définies. Les professeurs n’ont donc pas de repères
obligatoires pour le choix des contenus et des méthodes d’enseignement. Pour ce qui concerne les institutions
privées, les dossiers de demande d’ouverture contiennent en général ces profils, encore faudrait-il que les
enseignants s’y réfèrent. Le même constat a été fait au niveau de l’ENS, où les profils, les objectifs de cours et
les contenus ne sont pas indiqués. Le programme ne contient que les intitulés de cours. Une telle liberté donnée
aux professeurs de choisir librement les contenus des cours, enseignés à des étudiants dont le profil de sortie
n’est pas clairement indiqué, est un non-sens pédagogique.
En ce qui concerne les Universités privées, les programmes ont été élaborés suivant plusieurs processus.
Certaines Universités ont fait un appel aux Bureaux d’Etudes pour définir les programmes, d’autres recourent
aux programmes des Universités occidentales et organisent des journées pédagogiques pour ajuster les
programmes.
Approches Méthodologiques
En ce qui concerne les approches méthodologiques, la pédagogie pratiquée dans l’école burundaise est la
pédagogie de la transmission avec une démarche magistrale, collective, frontale et impositive. Il s’agit d’une
pédagogie déductive : le savoir est enseigné et l’étudiant n’a qu’à retenir pour reproduire aux moments des
évaluations. Alors que la logique des recherches actuelles nous indiquerait de pratiquer une pédagogie de la
construction avec une démarche active, individuelle, interactive, coopératrice, accompagnatrice c’est-à-dire la
pédagogie inductive où les apprenants construisent eux-mêmes leurs savoirs, leurs savoir-faire et leurs savoirsêtre avec l’aide de l’enseignant et à partir de la confrontation avec le réel avec les autres.
Dans son étude le Professeur Evariste NGAYIMPENDA (2008) ; nous informe que « les méthodes
d’enseignement généralement pratiquées se ramènent à une simple transmission des connaissances ou plutôt
des savoirs dans un climat de dépendance et d’assistance. Il s’agit essentiellement des méthodes magistrales
peu créatrices et peu favorables à la participation des étudiants dans l’acquisition des savoirs et des
connaissances, puisqu’il est rarement fait appel à des savoir-faire. Ces méthodes se caractérisent
essentiellement par une absence du travail personnel de l’étudiant ».
Supports pédagogiques
L’audit de l’Université du Burundi réalisé en 1993 indique que « l’Université du Burundi comptait environ
191.917 Ouvrages et 1846 titres de périodiques. Entre 1988 et 1993, la bibliothèque recevait en moyenne 7257
ouvrages par an. Depuis la crise de 1993, le rythme d’acquisition s’est fortement ralenti si bien qu’aujourd’hui
la bibliothèque ne dispose pratiquement pas d’ouvrages ».
La bibliothèque n’est pas informatisée. La bibliothèque était surexploitée. Elle sert pour l’Ecole Normale
Supérieure et pour toutes les institutions universitaires privées. Les laboratoires de sciences étaient prévus pour
30 personnes et servent pour 300 à 400 personnes. Les matériels de laboratoires se faisant de plus en plus rares.
La même situation se présentait en ce qui concerne les ateliers de l’ITS et de la Faculté des Sciences Appliquées
qui servent et pour l’Université du Burundi et pour l’Ecole Normale Supérieure.
Les évaluations
TM
L’évaluation pratiquée dans l’enseignement supérieure était purement sommative, il n’y avait pas d’évaluation
formative. A ce palier d’enseignement on pratique la pédagogie de l’échec. Les enseignants ne sont pas formés
pour pratiquer les objectifs de l’évaluation à savoir :(i) orienter les apprentissages (le repérage des erreurs , la
description des erreurs , la recherche des sources des erreurs , la mise en place du dispositif de remédiation) ; (ii)
réguler les apprentissages (évaluer le niveau de maîtrise des compétences des élèves dans le but de remédier
aux difficultés que chacun rencontre (formative) ;(iii) certifier les apprentissages (déterminer si l’élève a acquis
les compétences minimales pour passer dans l’année suivante).
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82
Le Professeur Evariste NGAYIMPENDA (2008) affirme que : « De la manière dont elles sont conçues, on peut
affirmer sans risque de se tromper que la fonction principale des évaluations est celle de sanctionner la réussite
ou l’échec au lieu de soutenir le processus d’apprentissage et d’orienter les démarches pédagogiques de
l’enseignant. L’Université du Burundi comme certaines autres institutions d’enseignement supérieur pratique
quasiment une pédagogie de l’échec en ce sens que plus d’un enseignant pensent que le sérieux de leurs
enseignements se mesure à l’aune du nombre d’échecs. On constate également une absence de contrôle continu
et régulier ainsi que le recours à une évaluation plutôt sommative que formative ».
Les ressources humaines
Dans l’ensemble, le taux de qualification des enseignants dans le palier de l’enseignement supérieur est faible.
A l’Université du Burundi : le taux de qualification des enseignants, qui était de 50,9% en 1986 a baissé jusqu’à
43,4% en 2000 pour remonter légèrement vers 48% en 2002-200345. Ceci semble s’expliquer par le fait que les
meilleurs professeurs se sont expatriés vers les pays plus motivants et que les personnes envoyées aux études ne
rentrent pas tous à cause de la crise liée aux conflits sociopolitiques.
Pour l’année académique 2011-2012 la situation ne s’améliore pas sensiblement car les taux de qualification
des enseignants et les ratios étudiants par enseignant dépassent les normes généralement reconnues. Les
enseignants titulaires d’un doctorat représentent 55% du corps professoral de l’UB en 2011-2012. Le ratio
moyen enseignant/étudiants est de 1/34 alors que le ratio enseignant docteur/étudiants est de1/58 (avec des pics
de 1/137 à l’IPA).46
Dans les institutions d’Enseignement privés le professeur Gilbert MIDENDE (février 2008) nous informe
que « En moyenne, sur 10 professeurs qui enseignent dans les EPES du Burundi, 9 sont à temps partiels (88%)
et proviennent essentiellement de l’Université du Burundi avec une charge horaire variant entre 30 et 200
heures par an. Les autres personnels enseignants dans les EPES du Burundi proviennent du monde
professionnel47 et n’ont généralement pas de titre académique requis en l’occurrence le doctorat. Ils y sont à
temps partiel. Cela a évidemment des incidences sur la qualité de l’enseignement et sur l’encadrement des
étudiants. La quantité des professeurs actuellement disponibles au Burundi est de loin très insuffisant pour
organiser un enseignement supérieur et universitaire valable dans les EPES en cours du jour et du soir avec la
même organisation des années académiques et le même système de délibération ».
En conclusion, il semble que les plans sectorielles ne se sont pas donnés les moyens ni pour réformer les
programmes, ni pour former en quantité les enseignants sur les méthodes d’enseignement et les modes
d’évaluations ni pour l’acquisition des équipements didactiques.
Le plan sectoriel pour le Développement de l’Education et de la Formation 2009-2016
En matière d’enseignement supérieur et d’accès à une Education de qualité le PSDEF 2009-2016 adopté
par le Gouvernement en 2009 avait bien cerné les défis qui se posaient à l’enseignement supérieur et qui se
résument comme suit: « L’enseignement supérieur burundais souffre de multiples problèmes tels que : gestion
inefficiente des ressources, inadaptation des formations et des programmes, faiblesse quantitative et surtout
qualitative du corps enseignant, surcharge des infrastructures, quasi inexistence de recherche, isolement des
universités vis-à-vis de leur milieu. En dépit de ces fortes dépenses, le taux de chômage demeure très élevé
parmi les sortants du supérieur ».
Pour répondre à ces défis le PSDEF avait sensiblement essayé de définir les objectifs et les programmes
susceptibles d’améliorer la situation.
TM
L’objectif général inscrit dans le PSDEF était défini comme suit : « Promouvoir un enseignement supérieur
plus performant et plus compétitif au service du développement économique et social du pays ».
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0bjectifs spécifiques :
45
Antime MIVUBA, Etude rétrospective éducation, Bujumbura 2005:
Université du Burundi : Annuaires statistiques 2010-2011 et 2011-2012
47
Avocats, Assureurs, Comptables, Cadres des banques, financiers, etc.
46
83
Adapter l’offre de formation au nouveau contexte de l’enseignement supérieur pour améliorer la qualité de
l’offre de formation et adapter l’enseignement supérieur à un environnement académique sous régional et
international.
Les programmes suivants étaient proposés : (i) réformer les programmes ; (ii) rapprocher et réorganiser les
structures et les formations, (iii) appuyer les établissements d’enseignement supérieur privé pour améliorer leur
offre de formation ; (iv) améliorer l’efficience dans l’utilisation des ressources.
La réflexion sur ces programmes notamment l’introduction du système BMD est déjà lancée et constitue une
des composantes essentielles de l’Etude en cours. Nous y reviendrons plus loin.
Le constat est que contrairement aux propositions de l’UNESCO (2008)48, qui disent que le droit à l’éducation
comporte : l’accès à l’enseignement supérieur fondé sur les capacités, le droit d’accès à l’enseignement
supérieur au Burundi n’est pas une priorité. Les politiques prônent la gestion des flux dans le sens de limiter les
effectifs de l’enseignement supérieur public et privé alors que le Burundi a un des taux d’inscrits à
l’enseignement supérieur par habitant les plus faibles de l’Afrique et du monde. Depuis l’indépendance jusqu’à
ce jour, il n’y a jamais eu une action vigoureuse visible pour la mise en place des infrastructures en faveur de
l’enseignement supérieur.
En ce qui concerne la qualité, le palier de l’enseignement se caractérise par la liberté pédagogique dans la
conception des programmes de formation et par l’insuffisance des supports pédagogiques et des enseignants
hautement qualifiés.
7. Questions transversales
Dans le système éducatif burundais certaines questions de nature transversale nécessitent une attention
particulière et ont un impact sur les programmes de formation. Il s’agit notamment de l’éducation à la paix
(thème à relier aux différentes crises sociopolitiques qui ont secoué le pays), la lutte contre le VIH/SIDA
(qui est une pandémie mondiale face à laquelle il faut prendre de stratégies dans le système éducatif), la
question de la formation initiale des enseignants (dont l’impact sur la formation est important), la question
des enfants à besoins spécifiques.
7.1. Education civique et humaine à la paix
Constatant les dégâts causés par la crise sociopolitique survenue en 1993, le Ministère de Enseignement de Base
et de l’Alphabétisation, avec l’appui de l’UNICEF initie une mini réforme sur les programmes dans un projet
baptisé «Bâtissons la Paix ».
L’objectif principal de l’éducation à la paix est d’amener les enfants et les éducateurs à la découverte de la
confiance, de la solidarité, de l’égalité, de la justice, afin qu’ils développent des aptitudes et des
comportements de respect de l’autre. Deux thèmes sont retenus à savoir (i) les droits de l’enfant qui abordent les
droits essentiels pour le développement de l’enfant, les droits qui protègent l’enfant des obstacles à son
développement, les droits de participation à la vie sociale et (ii) bâtissons la paix pour .apprendre à respecter les
autres, à nous apprécier , à vivre ensemble avec nos différences et nos ressemblances, à ne pas nous laisser
enfermer dans des préjugés et à bâtir la paix.
Dans un premier temps, les activités sont organisées en complément de la formation et les enseignants sont
invités à voir comment les intégrer dans le cursus des classes de cinquième et de sixième primaires et ensuite
TM
dans les classes de 3ème 4ème primaires pour être ensuite généralisées en 2007 à partir de la 1ère année primaire
à la fin de chaque section de l’enseignement secondaire et technique dans un cours obligatoire d’Education
civique et humaine qui comprend huit thèmes à savoir : connaissance de soi et des autres ; la sexualité et la
santé de la reproduction ;les valeurs humaines ; les droits de l’homme ; le droit International Humanitaire ;
éducation à la paix ; éducation à l’environnement et les fondements du pouvoir et de la démocratie.
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48
UNESCO, Dimensions inclusives du droit à l’éducation : fondements normatifs : cadre conceptuel.
84
Les contenus de ces thèmes sont précisés dans le document programme de la première année primaire à la fin
de l’enseignement secondaire général et technique. Des documents d’accompagnement sont disponibles sous
forme de manuel des activités des écoliers et de guide pédagogique pour les enseignants au palier de
l’enseignement primaire. Malheureusement ces documents d’accompagnement n’ont pas été élaborés pour
l’enseignement secondaire et l’enseignement des métiers.
7.2. Education sexuelle et lutte contre le VIH et le SIDA
L’éducation sexuelle et la lutte contre le VIH et le Sida dans l’enseignement primaire et secondaire.
Face à la pandémie du Sida depuis 1988 une réforme sur les programmes de formation est opérée pour
introduire des éléments sur la prévention contre le VIH et le SIDA. Au palier de l’enseignement primaire, il est
créé un atelier de « Santé Scolaire et Animation » qui avait entre autres missions d’élaborer des activités
complémentaires en rapport avec le VIH et le SIDA. Au secondaire, la section « Animation Educative » est
chargée de la même activité et est aboutie à la proposition des clubs « Stop SIDA » dans toutes les écoles
secondaire avec l’appui du PNLS.
Le colloque sur la révision des programmes de 1989 n’a développé ni le thème de l’Education sexuelle, ni le
thème relatif au VIH et SIDA. « Il se limite à dire que le SIDA sera abordé comme les autres maladies comme
la malaria ». En 1995-96 une tentative du BER d’intégrer ces thèmes dans les branches de Kirundi, Français,
Etude du Milieu, et de l’Expression Musicale a échoué.
Le Colloque de 2003 sur les programmes de l’Enseignement primaire et Secondaire a proposé un cours sur les
compétences à la vie courante au niveau de l’enseignement primaire et au collège, et sur d’Education à la
citoyenneté pour les lycées qui vont au-delà de l’Education à la paix et la résolution pacifique des conflits. Il a
aussi été proposé l’introduction de l’éducation sexuelle et de la lutte contre le VIH et le SIDA et les IST, dans
ce cours en attendant de régler la problématique de l’intégration de ces thématiques à l’intérieur des branches
scolaires. Depuis lors les contenus de l’éducation sexuelle et de la lutte contre le VIH et le SIDA ont évolué
comme l’indique les tableaux 6 et 7 suivants.
Tableau 6:
Les contenus actuels sur l’Education sexuelle et le VIH et le SIDA au palier de l’Enseignement
Primaire49
Classe
4e
Branche
Etude du Milieu
Contenus : Education sexuelle
5e
Education civique (i) puberté ; (ii) messages sur la
et humaine
sexualité ; (iii) les dimensions de
l’amour.
6e
Education civique (i) adolescence ; (ii) sexualité à risque ;
et humaine
(iii) les violences sexuelles et leurs
conséquences ; (iv) l’avortement.
Contenus : VIH et SIDA
(i) expliquer le VIH/SIDA : (i) parler
du VIH/SIDA ; (ii) modes de
contamination ; (iii) moyens de
prévention.
(i) les généralités sur le VIH et le
SIDA;
(ii)
les
modes
de
contamination au VIH et au SID A;
(iii) les moyens de lutte et de
prévention du VIH et du SIDA.
i) les conséquences du VIH et du
SIDA ; (ii) la prise en charge des
PVVS
TM
PDF Editor
49
République du Burundi et UNESCO, Projet de Politique Sectorielle sur l’Education Sexuelle et la Lutte contre
le VIH et le Sida, Bujumbura, avril 2013.
85
Tableau 7:
Classe
Classe de 7ème
Classe de 8ème
Classe de 9ème
Classe de 10ème
Classe de 3ème
Classe de 2nde
Classe de 1ère
Les thématiques abordées sur l’Education sexuelle et le VIH et le SIDA au secondaire
Sujets
Le harcèlement sexuel, le refus catégorique d’une avance sexuelle, la grossesse
précoce et les infections sexuellement transmissibles.
l’ampleur du VIH/SIDA au Burundi, les conséquences du VIH/SIDA sur l’individu,
la famille, l’école et sur le pays.
la vulnérabilité de la femme face au VIH/SIDA et les comportements favorisant la
propagation du VIH/SIDA.
les moyens de protection et les comportements à adopter face au VIH/SIDA.
la prise en charge médicale des personnes vivant avec le VIH/SIDA.
la prise en charge psychosociale des personnes vivant avec le VIH/SIDA et les
structures publiques de prise en charge globale.
la prise en charge globale des personnes vivant avec le VIH/SIDA et le planning
familial.
Au niveau de l’Enseignement Supérieur depuis 2003 l’Université du Burundi dispose d’une Unité Sectorielle
de Lutte contre le VIH et le Sida. L’ambition était « de faire de cette unité sectorielle une référence en matière
de Recherche sur le VIH et le SIDA, avec l’appui scientifique de la Faculté de Médecine ». (UNESCO, avril
2013).
De 2004 – 2006, des ateliers de sensibilisation des étudiants et du personnel ont en effet été organisés, ainsi que
la mise à disposition de préservatifs pour la communauté universitaire. Malheureusement, ce financement n’a
été que ponctuel et beaucoup d’actions prévues dans le plan n’ont pas été réalisées.
En plus il existe une association agréée des étudiants pour la lutte contre le Sida, la FUCOS50, qui est née au
sein de l’Université du Burundi et qui a des branches dans les Universités de Ngozi et de Mwaro.
Malheureusement, les activités programmées ne sont pas exécutées faute de financements.
7.3. Réformes opérées pour la formation initiale des enseignants
La question enseignante est au cœur de tout réaménagement des programmes de formation. Au niveau du
Burundi, cette question a été caractérisée par plusieurs tâtonnements et hésitations et manque d’harmonie. Nous
allons ci-après relever l’évolution historique des différentes formules auxquelles les décideurs ont recouru.
Formation initiale des encadreurs du préscolaire
Depuis l’indépendance jusqu’à ce jour, malgré la reconnaissance de la nécessité d’organiser l’éducation
préscolaire, il n’y a pas de structure de formation initiale spécifiquement destinée à l’enseignement préscolaire.
Formation initiale des enseignants du primaire
La formation initiale des enseignants du primaire a connu plusieurs modifications tout au long de l’histoire de
l’éducation au Burundi. Elle est caractérisée par une hésitation récurrente et même de nos jours, il n’y a pas de
prise de décision claire sur sa stabilisation. On peut globalement regretter que cet élément clé pour le système
éducatif burundais n’ait pas fait l’objet de mesures fermes et stables de sorte que TM
l’aura que le métier
d’enseignant avait dans le temps a presque complètement disparu, pour faire place à une dévalorisation sociale
généralisée, en témoignent les différentes grèves de revendication d’un statut honorable qui ne rencontrent pas
toujours l’assentiment des autorités. Or il faut se rendre à l’évidence que le niveau de l’enseignement primaire
sert de fondation à l’ensemble de la construction des savoirs et des acquisitions de connaissances des jeunes
générations sur lesquelles le pays doit compter pour le développement socioéconomique et l’épanouissement de
PDF Editor
50
FUCOS : Force Universitaire Contre le Sida
86
la société. Ci-après nous passons en revue les différentes formules de formation de formateurs qui ont émaillé
l’histoire du pays.
Tableau 8: Evolution du profil de formation des enseignants du primaire 51
Période
1940-1962
Types d’écoles
Les Ecoles des Moniteurs
Niveau recrutement
6ème primaire
Durée
1 année
1940-1962
Les Ecoles des Moniteurs
6ème primaire
2 années
1940-1962
1962-1981
Les Ecoles des Moniteurs 6ème primaire
Les Ecoles Moyennes Tronc commun
Pédagogiques (EMP)
Les Ecoles Normales
Tronc commun
Primaires (ENP)
4 ans
1année
Les Écoles de Formation
des Instituteurs (E.F.I)
remplacent les EMP
Les Lycées Pédagogiques
(LP2)
Les Lycées Pédagogiques
(LP4)
Lycées pédagogiques
(LP2)
Ecoles normales (N4)
Tronc commun
2 années
Tronc commun
2 années
LP2
2 années
Instituteur adjoint
D6
Instituteurs D7
Collège
2années
D6
Collège
4années
D7
Formation pédagogique
accélérée
Humanités (sans
examen d’Etat)
1 année
D6+1 (D7)
1962-1989
1981-1989
1989
1989
1999-nos
jours
1999-nos
jours
1999-nos
jours
4 années
Diplôme
Certificat
d’apprentissage
Certificat
d’aptitude
pédagogique
Moniteur D4
Instituteur adjoint
Instituteur D7
(cours généraux ,
cfr SCB)
Instituteurs
adjoints
Les programmes ne comprennent pas de référentiel de compétences. Le référentiel de formation ne précise ni
les compétences de base à construire, ni les savoir-faire, ni les savoirs-être, ni les méthodes, les modes
d’évaluation, ni le référentiel de certification pour donner les diplômes.
Formation initiale des enseignants du secondaire
Dans l’enseignement secondaire, prestent des enseignants avec un profil diversifié et provenant de plusieurs
horizons différents. Il existe certes des institutions de formation des enseignants pour le secondaire mais là aussi
on doit signaler qu’il n’existe pas de formule stable.
TM
PDF Editor
51
Tableau confectionné par les consultants
87
Tableau 9 :
Période
Evolution du profil de formation des enseignants du secondaire dans les filières supérieures de
formation spécialisée52
Types d’écoles
1965-1973 L’Ecole
Supérieure.
1972-73
1973
1976
1979-1993
1993
1993
1999
Niveau
recrutement
Normale Humanités
L’Ecole
Normale
Supérieure.
l’Institut Universitaire
des
Sciences
de
l’Education (I.U.S.E).
Fusion IUSE&
UOB⇒UB
L’Institut
Pédagogique (IP)
Institut de Pédagogie
Appliquée (IPA)
Institut de Pédagogie
Appliquée (IPA) V
Ecole normale
Supérieure
Humanités
Diplôme
homologué
Diplôme
homologué
Diplôme
homologué
Non homologué
d’abord, ensuite
homologué
Durée
Diplôme
2ans de 1965
à 1967 et
3 ans de 1967
à 1973
4 années
Enseignant cycle inférieur
2 années
3 années
5 années
3années
d’abord
ensuite 5 ans
Enseignant des 2 cycles du
secondaire
Professeur 1er cycle
secondaire
Professeur 1er cycle
secondaire
Professeur 2è cycle
secondaire
Enseignant du cycle
inférieur ensuite du cycle
supérieur secondaire
général et technique
Comme pour la formation initiale des enseignants du primaire la formation ne définit ni le référentiel du métier,
ni le référentiel de formation, ni le référentiel de certification. Aussi, les contenus ne tiennent pas, compte des
recherches récentes en matière didactique et de pédagogie. Dans toutes ces institutions, le poids de la formation
pédagogique tourne autour de 25% du volume horaire totale.
Formation des enseignants du secondaire à l’Université du Burundi
La Faculté des Sciences, la Faculté des Lettres et Sciences Humaines, et la Faculté de Psychologie et des
Sciences de l’Education de l’Université Burundi préparent les étudiants pour éventuellement enseigner au
secondaire selon des modalités très variables entre la formation disciplinaire et la formation pédagogique.
En ce qui concerne la formation pédagogique, le volume horaire varie entre 180 heures et 225 heures (soit entre
7,3% et 8,6% de l’ensemble de la formation) sur les 4 années de formation dans les départements des langues et
sciences humaines ; dans la faculté des sciences, le poids de la formation pédagogique varie entre 3,8 % et
5 ,7% (Antime MIVUBA, 2008).
A côté de ces différentes filières, on doit mentionner le statut particulier de la faculté de psychologie et des
sciences de l’éducation qui offre l’opportunité de former des étudiants qui pourront prester dans les écoles de
formation des enseignants spécialement pour le volet de la formation psycho pédagogique.
TM
PDF Editor
52
Tableau confectionné par les consultants sur base de données disponibles
88
Formation initiale des enseignants du palier supérieur
Il n’y a pas d’institution spécifique pour la formation initiale des professeurs d’Université. L’Université emploie
des docteurs ressortissant des Universités étrangères. Des bourses annuelles étaient programmées pour une
formation doctorale, malheureusement, les lauréats préfèrent souvent s’expatrier (plus de 150). Ces bourses ne
sont même plus accordées régulièrement.
L’Université est en train de penser à organiser des doctorats sur place, en alternance sur place et dans les
Universités étrangères. On propose donc des études doctorales avec mobilité, le diplôme étant délivré sur place.
Déjà, on a organisé des Diplômes d’Etudes Approfondies (DEA) en Mathématiques, en Physique et en HistoireGéographie.
7.4. Formation des OEV et enfants handicapés
Contrairement à la Convention Relative aux Droits de l’Enfant qui stipule que « l’enfant handicapé a le droit
de bénéficier de soins spéciaux ainsi que d’une éducation et d’une formation appropriées pour lui permettre de
mener une vie pleine et descente, dans sa dignité et pour parvenir au degré d’autonomie et d’intégration sociale
le plus élevé possible », la scolarisation des enfants qui ont des besoins spéciaux (handicapés mentaux, et
handicapés physiques) et des enfants vulnérables (orphelins, les enfants de la rue etc.) ne semble pas bénéficier
de souci particulier car ni aucun service et ni aucune personne au sein de l’éducation nationale n’est mise en
place pour suivre cette catégorie d’enfants.
On peut toutefois signaler que depuis l’année passée, et pour la première fois dans l’histoire du Burundi, des
aveugles ont été admis à passer le concours national. Des dispositions ont été prises pour transcrire les épreuves
en écriture braille et orientés dans une école. C’est une initiative qui mérite une attention particulière et qui peut
être suivie par d’autres, car il existe un projet d’éducation inclusive en expérimentation dans certaines écoles du
pays. Par ailleurs, une loi sur les handicapés est en cours de promulgation sur l’initiative du Ministère de la
Solidarité Nationale, des Droits de la Personne Humaine et du Genre et des associations des droits de l’homme.
TM
PDF Editor
89
CHAPITRE 2 : LA REFORME VERS L’ENSEIGNEMENT FONDAMENTAL
La réforme vers l’enseignement fondamental est un élément majeur dans le système éducatif burundais au cours
de cette période récente. Elle s’inscrit dans le prolongement des documents de référence pour les perspectives de
développement du Burundi, à savoir le CSLP II et Vision Burundi 2025. Nous allons reprendre en détails cette
réforme sous trois grandes rubriques :
−
−
−
Les grandes lignes de la réforme vers l’enseignement fondamental ;
La mise en œuvre de la réforme;
Impact de la réforme vers le fondamental sur le système : le post fondamental.
1. Les grandes lignes de la réforme vers l’enseignement fondamental (PSDEF 2012-2020)
Les grandes lignes de la réforme sont proposées par le PSDEF révisé53. Il s’agit des axes suivants :
− Une réforme globale pour un achèvement universel et une meilleure qualité ;
− Renforcement des capacités de pilotage ;
− Expansion raisonnée du système (EFTP, Enseignement général et pédagogique) ;
− Stratégie de développement de l’enseignement fondamental.
1.1. Une réforme globale de l’enseignement fondamental pour un achèvement universel et une meilleure
qualité
Le Burundi n’est pas encore parvenu à assurer à la totalité de ses enfants un taux d’achèvement de
l’enseignement primaire de 100% même si ce taux a évolué positivement. Il était de 53,9% en 2011 et 68,5% en
2012. Avec l’exemption des frais de scolarité décidé en 2005, le TBA était de 139% en 2011, et de 139,9% en
2012 ; le TBS pour la même période était respectivement de 137,7% et 133,5%. Cependant, le taux net de
scolarisation est passé de 44% en 2000 à 94,9% en 2012. Ce qui signifie que 5,1% des enfants de 7 ans à 12ans
n’étaient pas inscrit à l’école. Aussi, le taux net d’admission est à la hauteur 78,8% en 2012. Ceci signifie que
21.2% des enfants de 7ans n’étaient pas inscrits à l’école en 2012. La non atteinte de l’achèvement universel
(ce taux est respectivement de 53,9% et 68,5% en 2011 et en 2012) est liée à plusieurs causes dont notamment :
les salles de classes insuffisantes (ce qui aboutit à des classes pléthoriques), le recours à la double vacation avec
effet de baisse considérable du temps scolaire, ainsi que le manque de places dans les classes supérieures (qui
entraînent un fort taux de redoublement évalué à une moyenne de 34,6% en 2012 mais 41 ,6% en 6ème année
ainsi qu’un taux d’abandon important de 8,5% en moyenne pour la même année).
Pour réussir la réforme, le gouvernement (PSDEF 2012-2020) prévoit de mettre en place certaines mesures
comme :
− La construction de nombreuses salles de classes ;
− La réduction de 2/3 des salles de classes en double vacation ;
− L’amélioration du temps scolaire dans les classes en double vacation ;
− La réduction du redoublement par une réglementation semi-automatique du passage de classe à
l’intérieur des cycles ;
− L’élargissement progressif du taux de passage de la 6ème année à la 7ème 54.
TM
53
Notons à l’intention du lecteur qu’il existe un document PSDEF 2009-2016 qui a été rédigé antérieurement, qui a été
adopté en Conseil des Ministres en 2009, mais qui n’a pas été endossé par les PTFs, raison pour laquelle il a été nécessaire
de faire une proposition révisée du PSDEF qui couvre la période 2012-2020. Cette dernière version a été adoptée en
Conseil des Ministres en juin 2012 et endossé par les PTFs en novembre 2012.
54
ème
ème
Il est prévu d’augmenter d’environ 10% annuellement le taux de passage de la 6 à la 7 : ce taux était de 33% en
2010 ; il est passé à 40% en 2011, à 50% en 2012 et devrait atteindre les 60% en 2013.
PDF Editor
90
Le parcours souhaité pour le plus grand nombre d’enfants est de terminer le bloc de la 1ère à la 9ème année appelé
enseignement fondamental. Comme le précise le PSDEF (2012-2020) : « …cette mutation entraine une
refonte des finalités, des programmes, des modalités d’organisation et d’évaluation en usage dans les classes.
Le nouveau cycle 4 de l’enseignement fondamental, ayant vocation à accueillir d’importantes cohortes, se
rapprochera des formes de l’école primaire, avec des enseignants polyvalents et des programmes adaptés.
(p.17)
Cette nouvelle stratégie sectorielle ouvre des possibilités d’achèvement primaire universelle et donne à chaque
enfant les chances : « d’achever au moins les six années du cycle primaire (donc d’être définitivement
alphabétisé) et d’accéder aux trois années supplémentaires, le menant jusqu’à l’âge du travail, de l’insertion
sociale ou de la poursuite d’études plus ambitieuses. »(ibidem).
Le changement de la structuration et de l’évolution des effectifs induit par cette stratégie peut être visualisé à
travers les deux graphiques suivants :
Figure 7 : Parcours scolaires des élèves dans le système éducatif burundais en 201055
Dans ce scénario, qui est celui du système éducatif avant la réforme vers l’enseignement fondamental, on
observe l’effet d’étranglement entre le primaire et le secondaire (entre les niveaux 6 et 7), de même (mais
légèrement) entre les niveaux 9 et 10).
TM
PDF Editor
55
Données tirées du scenario du modèle de simulation, 2012. (PSDEF, 2012-2020, p.18)
N.B. : Cette figure est tirée du PSDEF (2012-2020) : en abscisses les années de scolarisation en ordonnées les taux bruts de
scolarisation
91
Figure 8 : Situation de l’évolution des effectifs avec la réforme vers l’enseignement fondamental56.
On observe que la réforme ambitionne de faire progresser un nombre d’enfants plus élevé dans l’enseignement
fondamental (avec bien sûr les effets positifs attendus pour les individus et pour la société en termes
d’épanouissement personnel et de productivité par une meilleure insertion dans le monde du travail). Vu que
l’enseignement fondamental sera terminal pour beaucoup de lauréats, le post fondamental est réservé à un
effectif relativement restreint estimé à un taux de passage de 27% (PSDEF 2012-2020), dont 19% pour
l’enseignement secondaire, le pourcentage restant revenant à l’enseignement des métiers et à la formation
professionnelle.
1.2. Renforcement des capacités de pilotage
Renforcement des capacités de pilotage
Pour un meilleur pilotage de la réforme et du PSDEF, il a été jugé nécessaire d’appuyer certaines fonctions
critiques. Il s’agit notamment des 5 fonctions suivantes :
• « la gestion budgétaire et financière, de façon à garantir l’efficacité dans l’exécution des dépenses, en
particulier par le truchement du Fonds commun pour l’éducation (FCE), qui recevra, entre autres, le
don du PME ;
• la gestion des ressources humaines, dans la mesure où l’utilisation plus rationnelle des personnels
enseignants est la condition pour que l’expansion de l’offre puisse se réaliser sans explosion des coûts ;
• la supervision pédagogique, dont le rôle sera d’accompagner la réforme de fond de l’enseignement
fondamental et en particulier, de s’engager dans la bataille du redoublement et de la qualité ;
• l’information statistique et la planification, clef de voûte du pilotage du système ;
• la maîtrise d’ouvrage des constructions, le rythme de ces dernières devant atteindre
TM un niveau jamais
atteint jusque-là. » (PSDEF, 2012-2020, p.20. c’est nous qui soulignons)
PDF Editor
56
Données tirées du scenario du modèle de simulation, 2012. (PSDEF, 2012-2020, p.18)
N.B. : Cette figure est tirée du PSDEF2012-2020) : en abscisses les années de scolarisation en ordonnées les taux bruts de
scolarisation
92
1.3. Expansion raisonnée du système (EFTP, Enseignement général et pédagogique)
Au niveau de l’ensemble du système éducatif, le PSDEF propose une expansion raisonnée. L’ambition dans le
sous-secteur de l’enseignement des métiers, de la formation professionnelle est de développer des partenariats
avec le secteur privé productif, de développer une autonomie financière dans les établissements, et d’augmenter
l’offre de formation avec l’objectif d’implanter un centre d’enseignement des métiers (CEM) par commune et
un centre de formation professionnelle (CFP) par province.
L’enseignement secondaire général et pédagogique verra ses effectifs augmenter mais avec une régulation des
flux en fin de 9ème année du fondamental. Une révision des programmes sera opérée en lien avec le profil des
lauréats du fondamental et les filières scientifiques et technologiques seront promues. La filière des lycées
pédagogiques (LP2) va être supprimée au profit des écoles normales qui sont mieux adaptées à l’enseignement
fondamental.
L’éducation préscolaire et l’alphabétisation poursuivront leur développement avec respectivement l’appui des
communautés et de la société civile.
La préoccupation reste présente pour assurer l’équité et le droit à l’éducation, ceci dans le sens où dans le
PSDEF, le gouvernement accorde une importance particulière aux partenaires dans la poursuite de l’inclusivité
qui doit caractériser le système éducatif burundais. En effet il est stipulé que : « Les enfants et jeunes
défavorisés ou à besoins spécifiques bénéficieront d’appuis par le biais de financement mis en œuvre par des
ONG ou d’autres opérateurs. Les besoins des handicapés seront intégrés dans les constructions nouvelles. »
(PSDEF 2012-2020, p.21.)
1.4. Stratégie de développement de l’enseignement fondamental
L’enseignement fondamental constitue le nœud principal de la réforme du système éducatif burundais et il va de
pair avec l’achèvement primaire universel. Après avoir montré les principales ambitions nous allons présenter
les stratégies que le PSDEF entend mettre en œuvre pour son développement.
Nous pouvons distinguer deux volets importants de l’enseignement fondamental : d’une part les cycles 1, 2 et 3
et d’autre part le cycle 4 qui constitue une des éléments important de l’innovation ce d’autant plus que c’est la
porte d’entrée d’opérationnalisation de l’enseignement fondamental du moins en ce qui concerne la révision et
la réorganisation des curricula.
−
Les cycles 1, 2, 3
L’enseignement fondamental est subdivisé en 4 cycles dont les trois premiers de 2 ans chacun couvrent
l’enseignement primaire dont le PSDEF vise l’universalisation dans le cadre des engagements du forum de
Dakar. La stratégie du développement des 3 premiers cycles de l’enseignement fondamental se base sur quatre
piliers.
Le premier pilier est un programme de construction annuelle d’environ 1500 salles de classes57 pendant les
premières quatre années. Ce rythme sera soutenu par l’évolution des procédés d’exécution. En effet, sans
renoncer aux procédés courants de réalisation comme les marchés publics nationaux et le programme
présidentiel, la délégation de maîtrise d’ouvrage sera accordée aux communes et aux communautés.
Le deuxième pilier de la stratégie d’achèvement consiste à améliorer l’équité pour ceuxTM
qui sont soumis à un
régime de double vacation qui réduit le temps d’apprentissage. A cet effet, il est prévu des mesures spécifiques
notamment :
PDF Editor
57
Le plan triennal de mise en œuvre du PSDEF prévoit la construction de 4769 salles de classes pour les 3 premiers cycles
auxquels il faut ajouter la réhabilitation des salles de classes dégradées.
93
−
−
−
d’éliminer les situations de double vacation à un seul enseignant pour deux groupes pédagogiques
successifs (double vacation des enseignants) à la rentrée scolaire 2015 ;
de diminuer des deux tiers le nombre de situations de double vacation à deux enseignants pour deux
groupes pédagogiques successifs (double vacation des locaux) ;
de modifier les horaires réglementaires des classes fonctionnant en double vacation par un allongement
des horaires dans la journée, ce qui a pour effet de porter l’horaire hebdomadaire des enfants à 20
heures environ, soit 6 heures de plus qu’aujourd’hui.
Le troisième pilier de la stratégie visant l’achèvement universel consiste en une réduction énergique des taux de
redoublement (en moyenne 34,6% en 2012). La lutte contre le redoublement vise l’atteinte d’une proportion
acceptable de redoublants, la réglementation étant faite pour qu’au niveau de chaque cycle il y ait un maximum
de 5% à l’entrée et 15% à la sortie58. Le PSDEF prévoit les mesures concrètes suivantes :
«
(i) Fixation réglementaire de critères d’évaluation des enfants et de décision de passage de classe, avec
mise en place de délibérations collectives ;
(ii) Prohibition du redoublement volontaire prononcé à la demande de la famille59 ;
(iii) Mesures pédagogiques portant sur l’évaluation et sur les exigences des enseignants, jugées souvent
excessives. Cette mesure sera parallèle à la révision des programmes jugés vastes au niveau de
l’enseignement primaire (F1-F3) ;
(iv) Sensibilisation et communication auprès des enseignants et des familles ;
(v) Mise en place d’un processus de concertation avec les enseignants et les parents d’élèves permettant de
convenir d’une pratique de promotion automatique des élèves au sein des sous-cycles de deux ans
chacun ;
(vi) Développement des capacités d’accueil et de la promotion des élèves au cycle 4 du fondamental. Il
apparaît en effet qu’aujourd’hui, la sévérité de la régulation des flux entre l’école primaire et le
collège porte une grande part de responsabilité dans la pratique des redoublements,
l’encombrement des classes de 6ème année diminuant les possibilités de promotion des élèves
terminant la cinquième année, avec des répercussions similaires jusque dans les premières années
du cycle ;
(vii)
Instauration d’un supplément à la subvention annuelle60 de l’école sur la base de l’atteinte
d’objectifs en matière de redoublement. » (PSDEF 2012-2020, p. 23)
En fait, il faut reconnaître que le redoublement dans l’opinion n’est pas toujours perçu comme négatif, alors
qu’en plus il coûte cher et qu’il bloque la régulation des flux. C’est pour cela qu’il faut des mesures drastiques
contre le redoublement si on veut améliorer sensiblement le taux d’achèvement.
Le quatrième pilier consiste dans l’amélioration de l’utilisation des enseignants pour une meilleure équité. Les
mesures envisagées ont déjà été évoquées plus haut : la diminution importante des situations de double vacation
(des enseignants et des locaux), la suppression des situations où deux enseignants sont présents simultanément
dans la même classe, ainsi que l’augmentation des horaires des classes en double vacation. Pour une meilleure
affectation des enseignants, le ratio élèves /enseignant devrait passer de 53 en 2013 à 50 en 2020.
Des mesures de soutien à la demande scolaire sont envisagées pour renforcer les quatre piliers : ainsi par
exemple la poursuite de la politique d’alimentation scolaire dans les zones d’insécurité alimentaire, la prise en
compte de l’équité genre à partir des conclusions des études qui ont été menées dans le domaine.
58
TM
ère
ème
Avec cette précaution, on peut autoriser les pondérations suivantes du redoublement : 5 % maximum en 1 , 3 , et
ème
ème, ème
ème
5 année, 15 % maximum en 2
4 et 6 année.
59
Certains parents outrepassent la décision de passage de classe prononcé par les responsables scolaires et réclament le
redoublement pour leur enfant, croyant qu’il y aura ainsi, une plus-value liée à ce redoublement.
60
Cette mesure, associée à celle annoncée au point 5 sur la promotion semi-automatique au sein d’un cycle, risque de
pousser artificiellement à la réduction du redoublement, sans la garantie pour la qualité. Durant le suivi-encadrement, il
faudra associer les efforts de réduction du redoublement au maintien des performances qualitatives notamment aux
évaluations externes.
PDF Editor
94
Le tableau ci-après donne les principaux repères des indicateurs prévus par le PSDEF pour les 3 premiers cycles
de l’enseignement fondamental :
Tableau 10: Récapitulatif des indicateurs repères pour les cycles 1, 2, et 3 du fondamental61
Rubriques
Effectifs totaux des cycles 1 et 2
Taux d’achèvement 6ème année
Nombre d’enseignants en double
vacation (un seul enseignant pour
deux Groupes Pédagogiques)
% d’enseignants en double vacation
Taux de redoublement
2010
1 829 385
51,3 %
1191
2013
2 026 394
2014
2 068 636
2015
2 103 407
66%
482
70%
237
78%
0
2020
2 000 715
94%
0
53,2 %
39,7 %
43,4 %
25%
39,9 %
21%
36,2 %
17%
17,8 %
8%
Les indicateurs devraient s’améliorer au fur et à mesure qu’on progresse vers l’horizon 2020 du PSDEF. Il faut
rappeler ici que la mise en œuvre de l’enseignement fondamental a déjà pris du retard car le démarrage effectif
initialement projeté en 2012-2013 a été réalisé avec l’année scolaire 2013-2014.
−
Le cycle 4
Le cycle 4 de l’enseignement fondamental « vise à en faire le prolongement naturel de l’école primaire, dans
ses finalités, ses méthodes et son organisation » (PSDEF 2012-2020, p.24). Auparavant ce cycle fonctionnait de
manière sélective comme l’enseignement secondaire en général, ce qui entrainait un grand coût pour des
résultats mitigés car orienté principalement vers la poursuite de l’enseignement secondaire et non sur
l’intégration de l’individu dans son milieu. Le passage du cycle 3 au cycle 4 (de la 6ème à la 7ème) se trouvait dans
un goulot d’étranglement à l’issu du concours national. Le PSDEF prévoit un assouplissement de cette
transition de sorte que l’objectif de ce taux soit de 80% en 2018 (suite à une augmentation annuelle progressive
de ce taux).
L’organisation de ce cycle repose sur les principes suivants :
(i)
(ii)
(iii)
(iv)
En 7ème et en 8ème année, les enseignants ont le même profil que celui privilégié pour le 3ème
cycle, ce sont des maîtres formés dans les écoles normales (ou en un an à l’issue des
humanités) et recrutés au rang dit « D 7 » ; ils sont polyvalents et sont appelés à enseigner soit
les disciplines du domaine des lettres et des humanités, soit les disciplines du domaine
scientifique et des mathématiques. De la sorte, chaque groupe pédagogique a deux enseignants
;
Pour éviter les situations de sous service des enseignants, chaque professeur enseignera son
groupe de disciplines dans deux groupes pédagogiques. On privilégiera donc des écoles
accueillant deux 7èmes et deux 8èmes années. Dans les cas où cette organisation ne serait pas
possible, l’administration cherchera à affecter ces enseignants sur deux établissements peu
distants, de façon à bénéficier de la totalité de leur service horaire, ou affectera deux
enseignants en parallèle sur l’unique classe de 7ème et sur l’unique classe de 8ème.
Dans les classes de 9ème année, les cours seront confiés à des enseignants bivalents du même
type que ceux qui exercent aujourd’hui dans les collèges. De façon à éviter les sous services,
l’administration cherchera à maximiser leur emploi soit en les affectant
sur plusieurs
TM
établissements du même type peu distants, soit partiellement au fondamental 4 et partiellement
au lycée.
Le nouveau système se substitue progressivement à l’ancien, l’actuelle 10ème année des collèges
sera supprimée en 2015.
PDF Editor
61
Modèle de simulation version avril 2012. (PSDEF 2012-2020, p. 24)
95
(v)
De façon à marquer clairement la continuité entre l’école primaire et le cycle 4 du fondamental,
les nouvelles constructions viendront, dans tous les cas possibles, en extension des installations
des écoles primaires et sur le même site et non sur des sites séparés (« classes accolées »). Les
locaux des anciens collèges seront aussi utilisés par le nouveau cycle 4 en développement.
(PSDEF 2012-2020, p.25)
La loi n°1/19 du 10 septembre 2013 portant organisation de l’enseignement de base et secondaire dans son
article 44 stipule que « Les enseignants du quatrième cycle de l’enseignement fondamental (7è, 8è, et 9ème
année) doivent avoir au moins le niveau D7 ou équivalent ». Cette disposition n’est pas suffisamment explicite
sur le ou les profil (s) des enseignants de ce cycle relai de la sortie du fondamental, alors qu’il est évident que le
profil D7 n’est que minimal. Ceci a des conséquences inévitables sur la formation initiale où l’on doit établir des
programmes de formation initiale complémentaires axés sur les curricula du palier fondamental. Ici les deux
ministères ayant en charge l’éducation sont impliqués et doivent coordonner leur action de formation initiale des
enseignants.
Sur le plan pédagogique, on doit noter la nouvelle orientation du cycle 4 : « la finalité du nouveau cycle n’est
plus exclusivement la préparation de l’entrée au lycée, mais inclut des objectifs d’insertion sociale et d’accès à
des formations courtes » (PSDEF, 2012-2020, p. 25). A la fin du cycle, une évaluation est prévue qui permettra
d’avoir la certification des acquis de la fin de l’enseignement fondamental et /ou la poursuite des études. Les
indicateurs au cycle 4 sont repris dans le tableau suivant :
Tableau 11: Récapitulatif des indicateurs repères pour le cycle 4 du fondamental62
Rubriques
Effectifs totaux du cycle 4
2010
281 759
2013
415 064
2014
416 864
2015
418 268
2020
333 207
Taux de transition cycle 3 - cycle 4
40%
52%
58%
64%
80%
Taux brut d’accès en 9ème année
24%
30%
42%
56%
68%
1.5. La gestion des flux au niveau de l’enseignement fondamental
Une caractéristique de la réforme vers l’enseignement fondamental, c’est que l’objectif de l’achèvement
primaire universel dans le sens de l’objectif EPT lui reste sous-jacent. Le concours national en 6è reste un
mécanisme de régulation des flux car il continue d’avoir cours jusqu’à ce que la première génération enrôlée
dans le système fondamental atteigne la 9è. En vue d’enrôler le plus de jeunes possible le taux de transition de la
6ème à la 7èmè année ira croissant ce qui fait qu’en 2020 il avoisinera 80% d’après le modèle de simulation. Un
autre mécanisme de régulation c’est qu’après la 9ème il n’y aura pas de redoublement, les lauréats reçoivent un
certificat de fin de 9ème ou avancent dans le post fondamental (secondaire général et pédagogique ou technique ;
ou alors dans l’enseignement des métiers ou la formation professionnelle). Le tableau suivant montre la
tendance de l’évolution des effectifs.
TM
PDF Editor
62
Modèle de simulation version avril 2012. (PSDEF 2012-2020, p. 25.
96
Tableau 12: Evolution des effectifs au fondamental63
Cycle
Nouveaux entrants en
1AF
effectifs 6AF
Taux
de
transition
apparent à la 7AF
Nouveaux entrants 7AF
2010
2013
2014
2015
2020
324 044
197 521
345 097
230 788
348 100
237 142
351 000
252 105
356 364
311 628
40%
79 008
52%
119 998
58%
133 857
64%
151 771
80%
257 155
2. La mise en œuvre de la réforme vers l’enseignement fondamental
2.1. Activités préparatoires
Comme nous l’avons déjà dit plus haut, le point de départ de la réforme vers l’enseignement fondamental a été
le discours d’investiture du Président de la République en 2010. Au niveau du Ministère de l’enseignement de
base et secondaire, de l’enseignement des métiers, de la formation professionnelle et de l’alphabétisation,
plusieurs activités ont été entamées pour amorcer la réforme.
La mise en place d’un Comité interne de pilotage de l’école fondamentale qui a préparé et réalisé un atelier de
réflexion et de sensibilisation des cadres sur l’école fondamentale, qui s’est déroulé en novembre/décembre
2010. Cet atelier a été organisé autour de cinq thèmes animés par des cadres du ministère :
−
−
−
−
−
l’école fondamentale : structure et gestion ;
le curriculum: formes et perspectives ;
l’enseignement des métiers et la formation professionnelle : complément à l’école fondamentale et
facteur d’intégration socio-économique du jeune burundais dans la vie active ;
Infrastructures et coût de la réforme
Présentation du PSDEF 2009-2016
Ledit comité de pilotage a été réorganisé et élargi pour inclure des cadres de la Présidence de la République et
de la 2ème Vice-Présidence de la République. En juillet 2011, le comité mis en place a produit un rapport64 qui
mérite notre attention. Après avoir relevés les principaux défis du système éducatif en matière de performance
pédagogique et de satisfaction de la demande (salles de classes, enseignants, équipements, matériels didactiques,
taux d’achèvement, coûts, etc….), le rapport relève certaines questions importantes soulevées par les
partenaires, notamment :
-
La nécessité d’une loi cadre pour servir de référence spécifique à l’enseignement ;
Le développement de l’enseignement des métiers pour répondre aux sollicitations des jeunes en quête
d’emploi ;
Le choix de débuter l’école fondamentale par le curriculum de 1ère année est jugé réaliste car il donne le
temps au gouvernement de chercher les ressources humaines et financières nécessaires à la mise en
œuvre de la réforme ;
L’association de l’enseignement supérieur dans le processus de mise en place de l’école fondamentale a
été sollicitée ;
Le regroupement des disciplines pour diminuer le nombre d’intitulés et améliorer la cohérence ;
TM
La mise en place d’une commission permanente de suivi-évaluation ;
L’introduction de la didactique de l’anglais et du kiswahili dans les filières de formation initiale des
enseignants ;
La tenue d’une table ronde des partenaires et intervenants en matière d’éducation.
PDF Editor
-
63
Modèle de simulation , version avril 2012 (PSDEF 2012-2020, p.48)
République du Burundi, MEBSEMFPA, Comité National de pilotage de l’enseignement fondamental, Rapport sur la mise
en œuvre de l’enseignement fondamental, Bujumbura, Juillet 2011
64
97
Des travaux préliminaires ont été réalisés par des sous commissions qui ont abouti à l’organisation d’ateliers de
restitution et d’échanges. La poursuite des activités de mise en œuvre de l’enseignement fondamental s’est alors
surtout concentrée sur l’aménagement des curricula et des supports pédagogiques au sein des bureaux
pédagogiques habilités. Ces activités vont de pair avec la formation continue des enseignants sur ces outils
nouveaux.
2.2. Elaboration du curriculum
Dans l’analyse de cette composante de la réforme nous allons voir les grandes composantes du curriculum et les
étapes de son élaboration.
Les principales composantes du curriculum de l’enseignement fondamental
La construction du curriculum de l’enseignement fondamental est basée sur certaine principes et orientations
en rapport avec 2 composantes principales que nous allons brièvement présenter : le profil de sortie des lauréats
et les domaines de formations.
−
Le profil de sortie des lauréats de l’enseignement fondamental
Par rapport à l’ancienne organisation du premier cycle secondaire, l’enseignement fondamental, à la fin du
cursus se veut pragmatique, et se propose comme finalités : « l’épanouissement de l’individu et la formation
d’un être profondément ancré dans sa culture et dans son milieu. Il s’agit de former des hommes et des femmes
conscients de leurs responsabilités politiques et civiques et prêts à jouer leurs rôles de catalyseurs dans le
développement économique et social de la collectivité. » (MEBSEMFPA, Le curriculum de l’enseignement
fondamental novembre 2012, p.7).
La loi n°1/19 du 10 septembre 2013 sur l’enseignement de base et secondaire (art 34) donne à l’enseignement
fondamental l’orientation suivante : « l’enseignement fondamental vise le développement des potentialités des
élèves en vue d’acquérir un niveau d’instruction suffisant pouvant leur permettre soit de poursuivre les études,
soit de s’intégrer dans la formation professionnelle, soit de s’intégrer dans la vie socio-économique »
Ainsi, à la sortie du fondamental le lauréat devrait être : « un individu façonné par le savoir, le savoir-faire et le
savoir-être ; un individu nanti des qualités de compétence, de compétitivité, de créativité, d’imagination et
d’innovation. Un individu ouvert au monde, capable de travailler dans l’interdisciplinarité, tolérant et acquis
aux valeurs fondamentales de la personne humaine. » ( ibidem)
−
Les domaines de l’enseignement fondamental
Les programmes en cours avant l’introduction de l’enseignement fondamental datent de très longtemps
(colloque 1989), et ils sont jugés très vastes. Le nombre d’intitulés (environ 14) est très important ce qui
accentue les échecs, ce d’autant plus que les différentes disciplines sont indépendantes les unes des autres. La
nouveauté de la réforme fondamentale est d’opérer des regroupements. Ainsi six domaines sont retenus :
•
•
•
•
•
•
le domaine des langues (kirundi, français, anglais et kiswahili) ;
le domaine des mathématiques ;
le domaine des sciences et technologies (biologie, chimie, physique et technologie);
le domaine des sciences humaines (géographie, histoire et formation civique etTM
humaines).;
le domaine de l’Entrepreneuriat (TPEF, TPA) ;
le domaine des Arts (dessin, musique, sports).
PDF Editor
L’approche curriculaire suppose que les disciplines sont regroupées au titre de leur intégration, d’un
rapprochement de disciplines connexes, c’est-à-dire avec la possibilité de compensation entre les disciplines du
même domaine. Ceci devrait permettre une réduction relative des échecs scolaires.
98
Les différentes étapes d’élaboration du curriculum
Plusieurs activités ont été programmées pour mettre en place le curriculum de l’enseignement fondamental. Au
niveau de la préparation à long terme on peut signaler qu’avec le projet PARSEB (projet d’appui à la
reconstruction du système éducatif du Burundi) réalisé avec l’appui de la Banque Mondiale, un projet de
jumelage a été initié avec l’Institution Education Internationale du Canada pour le renforcement des capacités
du personnel du Ministère. A l’intérieur de ce jumelage un volet spécifique a porté sur la formation des cadres
du Ministère en élaboration de curricula65 (11 cadres ont été formés dans ce sous projet). Voici les différentes
étapes qui ont émaillé l’approche des curricula66 :
−
L’élaboration d’un guide du concepteur des programmes, Mars 2012 à Ijenda;
−
La formation en deux temps de 68 conseillers pédagogiques du BEPEB, du BEPES, du BEET et de la
Direction Générale des Bureaux Pédagogiques sur le guide du concepteur (Avril 2012) ;
−
L’élaboration du curriculum de l’Enseignement Fondamental (de la 1ère à la 9ème) ainsi que les supports
pédagogiques des maîtres et des élèves des 7èmes années, Bururi, Mai-Juillet 2012;
−
Un atelier de validation du curriculum de l’Enseignement Fondamental au Lycée du Saint Esprit 23-25
Juillet 2012 ;
−
La journée d’information sur le curriculum aux partenaires du système éducatif burundais le 31 Juillet
2012 au King’s Conference Center ;
−
La mise en place d’un comité de lecture du curriculum de l’Enseignement Fondamental et des supports
pédagogiques de 7ème année pour améliorer ces documents. Ce comité était externe au BEPEB;
−
La tenue d’un atelier de restitution et d’intégration des observations du comité de lecture les 14-16,
BERAKA, Novembre 2012 ;
−
L’organisation des séances de sensibilisation aux chefs-lieux de toutes les provinces à l’intention des
partenaires provinciaux et communaux du système éducatif burundais. Cette activité a été organisée sur
demande du Cabinet du Président de la République par sa correspondance n° 100/Cab/2483/2012 ;
−
La construction des salles de classe par les communautés locales en vue d’appuyer la mise en place de
l’Enseignement Fondamental à travers toutes les provinces. A la rentrée scolaire de septembre 2013, le
nombre de salles de classes pour abriter les classes de 7ème année fondamentale publique s’élève à 4 080.
−
Appel d’offre (du 21 au 26 Janvier 2013) et sélection (le 28 Janvier 2013) des Experts de
l’enseignement supérieur chargés de valider l’assurance qualité du Curriculum de l’Enseignement
Fondamental et les supports de 7ème année fondamentale ;
−
Lecture du Curriculum et les supports de 7ème année par les Experts recrutés au niveau de l’Université
du Burundi.
−
Restitution et validation du curriculum de l’enseignement fondamental et des supports
de 7ème année
TM
fondamentale le 14 et 15 Février 2013 ;
PDF Editor
65
Margaret Rioux- Dolan, Rapport d’évaluation des capacités et Plan de renforcement des capacités, Composante 720 et
730, Education internationale, Mars 2011.
66
Les informations données ici sont tirées d’une note élaborée par le BEPEB sur l’état des lieux de la mise en place de
l’enseignement fondamental et la programmation des prochaines étapes, Bujumbura, mars 2013.
99
−
Remise des supports pédagogiques : manuels des élèves, guides des maîtres pour l’impressionmultiplication (Début Mars 2013) ;
−
La formation de 903 formateurs de formateurs prévue du 25 au 29 Mars 2013 ;
−
Formation d’initiation sur les supports pédagogiques de l’enseignement fondamental pour 8.160
enseignants de 7ème année publique : 1 au 6 Avril 2013 (6 jours) ;
−
Production et validation d’un module de formation continue des formateurs des enseignants de la 7ème
avec l’appui de l’UNESCO ;
−
Formation des enseignants de 7ème sur les supports pédagogiques (septembre 2013)
2.3. Elaboration et planification des supports pédagogiques
Dans sa note sur l’état des lieux de la mise en place de l’enseignement fondamental, le BEPEB67 a fait une
programmation des activités d’élaboration des supports pédagogiques de l’enseignement fondamental et une
programmation des activités de formation des enseignants sur ces supports.
Les supports de la classe de 7ème étaient déjà à leur phase d’impression. Le coût global revenait à
2.653.000.000FBU (dont 153.000.000FBU pour l’élaboration et 2.500.000.000FBU pour l’impression). Comme
le montrent les différentes étapes rapportées ci avant, les efforts internes déployés ont abouti à un produit qui a
été soumis à une évaluation externe68 qui a émis des avis et des considérations dont il faudra tenir compte au
moment de l’élaboration des supports de 8ème et 9ème année. Nous y reviendrons dans le chapitre sur les constats
majeurs.
Le tableau suivant montre les activités programmées la confection des supports pédagogiques de 8ème et 9ème et
les échéanciers indicatifs.
Tableau 13: Activités prévisionnelles pour l’élaboration des supports pédagogiques de la 8ème et de la 9ème 69
Activités
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
67
Echéance indicative
Supports pédagogiques de la 8ème année (2013-2014)
Collecte de la documentation
Février 2013
Recherche documentaire
Février 2013
Chemin de fer (réaménagement)
Février 2013
Elaboration de la 1ère mouture des supports de la 8ème année Mars-avril-mai2013
fondamentale
Retraite pour la finalisation de l’élaboration
Juin 2013
Validation interne des supports
Juin 2013
Intégration des apports de la validation
Juillet 2013
Lecture, restitution et validation des supports par le Août 2013
MEBSEMFPA
Relecture par des experts (Assurance qualité)
Septembre 2013
- Dissémination auprès des partenaires éducatifs (PTF,
Septembre 2013
Société civile, Institutions étatiques)
- Intégration des apports des experts.
TM
MEBSEMFPA, BEPEB, Note sur l’état des lieux de la mise en place de l’enseignement fondamental et la programmation
des prochaines étapes, Bujumbura, mars 2012.
68
ème
CIEP, Analyse du curriculum et des supports pédagogiques de la 7
année du maître et de l’élève de l’Enseignement
Fondamental au Burundi, Curriculum - Livre de l’élève - Guide pédagogique du maître, Rapport d’analyse, Sèvres, juillet
2013.
69
MEBSEMFPA, BEPEB, Note sur l’état des lieux de la mise en place de l’enseignement fondamental et la
programmation des prochaines étapes, Bujumbura, mars 2012.
PDF Editor
100
Activités
11
12
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
Echéance indicative
Supports pédagogiques de la8 ème année (2013-2014) (suite)
Retouche finale des documents et Iconographie
Octobre, novembre, décembre 2013
Elaboration des spécifications techniques pour les appels
Octobre novembre décembre 2013
d’offre (DAO) et impression des produits.
Activités
Echéance indicative
Supports pédagogiques de la 9ème année (2014-2015)
Collecte de la documentation
Recherche documentaire
Chemin de fer (réaménagement)
Elaboration de la 1ère mouture des supports de la 9ème année
fondamentale
Retraite pour la finalisation de l’élaboration
Validation interne des supports
Intégration des apports de la validation
Lecture, restitution et validation des supports par le
MEBSEMFPA
Relecture par des experts (Assurance qualité)
- Dissémination auprès des partenaires éducatifs (PTF,
Société civile, Institutions étatiques)
- Intégration des apports des experts.
Retouche finale des documents et Iconographie
Elaboration des spécifications techniques pour les appels
d’offre (DAO) et impression des produits.
janvier 2014
Février 2014
Février 2014
Mars-avril-mai 2014
Juin 2014
Juillet 2014
Juillet 2014
Août 2014
Août- Septembre 2014
Septembre 2014
Oct-nov-déc 2014
Octobre, novembre, décembre 2014
En termes de coûts, le financement des supports de la 8ème année s’élève à 2.653.000.000 FBU (dont
153.000.000 FBU pour l’élaboration et 2.500.000.000 FBU pour l’impression) tandis que celui de la 9ème est
estimé à un coût total de 2.913.000.000 FBU (dont 113.000.000 FBU pour l’élaboration et 2.800.000.000 FBU
pour l’impression). Le coût global de l’élaboration total des supports pédagogiques pour le 4ème cycle de
l’enseignement fondamental est de 7.803.000.000FBU (dont 503.225.000 FBU pour l’élaboration et
7.300.000.000 FBU pour l’impression).
Après ce réaménagement du cycle 4, les travaux devront se poursuivre au niveau des cycles 1 à 3 en vue d’avoir
une harmonisation effective de programmes de ce palier. L’option d’introduire la réforme des curricula en 7ème
année et non en 1ère année semblait confirmer qu’il s’agissait de l’introduction d’une réforme qui ne devait pas
entraîner beaucoup de modifications au niveau de l’enseignement primaire. Nous pensons cependant que cette
approche n’a pas suffisamment tenu compte de la relation systémique qui existe inévitablement entre les paliers
d’un même système éducatif car la réforme est d’une ampleur hautement significative.
2.4. Préparation de la rentrée scolaire 2013-2014
La mise en application de la réforme vers l’enseignement fondamental qui était prévue pour la rentrée scolaire
2012-2013 a été reportée à l’année suivante (2013-2014) entre autres causes parce que certains éléments des
préparatifs n’étaient pas encore à jour notamment la loi sur l’enseignement de base et secondaire. C’est dire
aussi que la plupart des activités en rapport avec la réforme se sont déroulées sans un texte légal de référence.
C’est seulement le 10 septembre 2013 que cette loi a été promulguée soit juste une semaine
TM avant la rentrée
scolaire. Ci-après nous présentons les différentes composantes de ladite loi, ainsi que les préparatifs immédiats
de la rentrée scolaire, notamment l’identification des futurs enseignants de la 7ème et leur formation sur les
nouveaux programmes.
PDF Editor
101
Loi sur l’enseignement de base et secondaire.
Dans l’organisation générale de l’enseignement, la loi dispose des orientations principales suivantes:
− Elle propose d’organiser une école qui répond aux conditions ci-après (art1) :
o Une école planifiée à court, moyen, et long terme ;
o Une école décentralisée ;
o Une école plus équitable ;
o Une école utile à la société.
− Elle reconnaît le droit d’accès à l’instruction, à l’éducation et à la culture (art 4) ;
− Elle opte pour une pédagogie centrée sur l’apprenant (art 6) ;
− Elle consacre l’apolitisme et la laïcité (art 8-9) ;
− Elle reconnaît quatre langues enseignées : le Kirundi, le Français, l’Anglais et le Kiswahili et trois
langues d’enseignement (le kirundi, le français et l’anglais) (art 11) ;
− Elle adopte l’organisation de l’enseignement des personnes ayant des besoins sociaux (art 15);
− Elle consacre le principe de la cogestion des écoles (art 18) ;
− Elle institue une Commission nationale de l’enseignement de base et secondaire (art 23) ;
− Elle met en place un centre de développement des compétences techniques et professionnelles pour
renforcer ce sous-secteur (art 24).
En rapport avec l’enseignement fondamental, la loi donne certaines orientations :
-
L’âge d’admission en première année est fixé à 6 ans (art 35) ;
Toutes les disciplines des 2 premiers cycles sont enseignées en kirundi hormis les langues (art 38) ;
Dans les deux derniers cycles le français ou l’anglais sont les langues d’enseignement (art 38);
Un examen national de certification est organisé à la fin de la 9ème année (art 41);
L’enseignant du 4ème cycle doit avoir au moins le niveau D7 ou équivalent (art 44) ;
L’adoption d’un système de cogestion de l’école fondamentale entre l’Etat, les collectivités et les
partenaires (art 50).
Formation continue des enseignants
Comme on vient de le voir, une formation de formateurs a été réalisée pour préparer la formation des
enseignants de 7ème dans les quatre régions scolaires. Elle a été suivie d’une formation d’initiation sur les
supports pédagogiques de l’enseignement fondamental. En vue de la généralisation de la formation des
enseignants sur les supports un module de formation des formateurs des enseignants a été élaboré avec l’appui
de l’UNESCO70.
Ce module, nous révèle une répartition inéquitable des domaines par enseignant. En effet, dans le cadre de la
polyvalence des enseignants du cycle 4, il est dit que : « deux enseignants dispenseront les six domaines, l’un
pour les mathématiques, les sciences et technologies, l’entrepreneuriat, les arts, et l’autre les langues, les
sciences humaines, … » (p.10). Il nous semble que l’enseignant de maths, sciences, technologie, entrepreneuriat
et arts sera très surchargé (les domaines à enseigner regroupent finalement 9 disciplines pour lesquelles il n’est
pas évident qu’il maîtrise facilement toutes les compétences requises). Son collègue des langues n’est pas moins
surchargé car la maîtrise réelle des quatre langues n’est pas évidente.
Ce module aborde l’ensemble de la matière à travers les 14 fichiers suivants :
TM
Fiche 1 : techniques d’animation ;
Fiche 2 : définition des notions ;
Fiche 3 : le curriculum de l’enseignement fondamental ;
PDF Editor
70
MEBSEMFPA-BEPEB, Module intégré de formation continue des enseignants de la 7
Bujumbura juillet 2013.
ème
année fondamentale,
102
Fiche 4 : le caractère entrepreneurial des programmes de la 7ème année fondamentale ;
Fiche 5 : la pédagogie par objectifs ;
Fiche 6 : approche pédagogique par les compétences ;
Fiche 7 : didactique des domaines d’apprentissage ;
Fiche 8 : gestion d’une classe ;
Fiche 9 : la pédagogie active et participative ;
Fiche 10 : initiation à la culture entrepreneuriale ;
Fiche 11 : adolescence et son incidence sur la scolarité des enfants ;
Fiche 12 : éthique de l’enseignant de l’école fondamentale ;
Fiche 13 : le genre en milieu scolaire ;
Fiche 14 : initiation aux technologies de l’information et de la Communication.
Les contours de chaque fiche sont décrits dans l’introduction du module.
Ce document est destiné à la formation continue des enseignants de l’école fondamentale. Dans ses annexes, le
module propose le code de conduite, la déontologie de la profession enseignante aux niveaux primaire et
secondaire au Burundi et quelques fiches des langues.
La formation des enseignants de 7ème année a été programmée pour la semaine qui précède la rentrée scolaire
2013-2014, les documents du guide de l’enseignant étant déjà disponibles en 18000 exemplaires.
On doit mentionner, dans le cadre de la formation continue des enseignants de l’enseignement fondamental,
l’existence d’un plan de formation continue que le MEBSEMFPA a élaboré avec l’appui de la coopération
française71 (l’initiative IFADEM). Un effort de coordination de ces deux initiatives de formation continue est
indispensable.
Affectation des enseignants de 7ème
Les effectifs des élèves de 7ème année étant connus 141.074, d’après les prévisions des salles de classes
disponibles, le ratio élèves par salles de classe s’élèverait à 35 élèves (la norme étant fixé à 50 élèves par
enseignant).
3. Impact de la réforme sur le post fondamental
Dans le prolongement direct de l’enseignement fondamental, se trouve deux sous-secteurs qui doivent
s’accorder aux effets de la réforme vers l’enseignement fondamental c’est d’une part l’enseignement secondaire
général et pédagogique ; et d’autre part l’enseignement des métiers, la formation technique et professionnelle.
Nous allons ci-après voir les orientations du PSDEF pour ces sous-secteurs et les perspectives d’évolution en
vue.
3.1. L’enseignement secondaire général et pédagogique
Au niveau de l’enseignement secondaire général et pédagogique trois pistes vont être abordées : les orientations
du PSDEF 2012-2020, la planification de l’élaboration du curriculum et des supports pédagogique, les éléments
de mise en œuvre du post fondamental général et pédagogique.
TM
PDF Editor
71
MEBSEMFPA : Plan national de formation continue des enseignants du fondamental, Plan opérationnel de mise en
œuvre, Bujumbura, 12 octobre 2013,
103
3.1.1. Orientations du PSDEF
Les options stratégiques de l’enseignement secondaire telle que prévues par le PSDEF se déclinent autour de 4
axes principaux :
−
−
−
−
Un développement quantitatif modéré et maîtrisé ;
Le développement d’une offre de formation pédagogique adaptée aux besoins du développement du
fondamental ;
La promotion des filières scientifiques et technologiques ;
L’amélioration de la qualité des apprentissages.
En termes quantitatifs, l’enseignement secondaire général compte environ 60.000 élèves dont 10% dans
l’enseignement privé. Ce chiffre représente un TBS de 13%, un taux qui est parmi les plus faibles de l’Afrique.
Le Gouvernement n’ambitionne pas un développement massif des effectifs du secondaire, mais de se concentrer
sur l’amélioration des conditions d’apprentissage. La cible pour 2020 selon le PSDEF est de 146000 élèves dont
18% seraient scolarisés dans les écoles privées. Ceci fait qu’au niveau des constructions le modèle de simulation
propose 100 salles de classes annuellement dans les trois prochaines années (plan triennal).
L’offre de formation pédagogique sera adaptée aux besoins du développement de l’enseignement fondamental
et pour cela, la filière LP2 sera progressivement supprimée pour garder la formule de formation des D7 (N4
formation pédagogique accélérée D6+1).
Afin de s’aligner sur les priorités du moment, le gouvernement burundais s’engage à encourager les études dans
les filières scientifiques et technologiques. Les places dans les internats seront un instrument d’incitation dans la
gestion des élèves. Le PSDEF prévoit à cet effet « un renforcement de la pédagogie de la réussite dans la
pratique de classe surtout dans le domaine des sciences (organisation de concours dans les matières
scientifiques avec octroi de prix et de bourses d’excellence pour les lauréats). » (PSDEF 2012-2020, p.30)
L’axe de l’amélioration de la qualité des apprentissages au niveau de l’enseignement secondaire général et
pédagogique va mettre en place les mesures suivantes :
−
−
−
−
La réduction de la taille du groupe pédagogique qui devrait passer de 46 à 40 élèves avec un léger
accroissement de l’horaire des enseignants qui devrait passer de 17h à 22h (ce qui signifie le passage de
22 à 29 séances hebdomadaires de 45 minutes;
Une meilleure utilisation des salles de classe existantes ;
l’accroissement des dépenses de qualité des établissements (manuels, matériels didactiques et
pédagogiques) qui passeront de 0,4% du total des dépenses du secondaire à 12% en 2020, grâce à une
meilleure maîtrise des dépenses d’internat qui représenteront 18% au lieu des 28% actuels.
Les programmes devront être révisés en conséquence pour tenir compte des prérequis du sortant de
l’enseignement fondamental et offrir un profil de sortie du secondaire apte à poursuivre les études
supérieures.
Au niveau des flux, la réforme du fondamental va avoir un effet sur le nombre d’enfants qui vont terminer le
palier fondamental et voudrons poursuivre la scolarité au niveau secondaire. Le gouvernement ne pouvant pas
prendre en charge cet afflux massif doit mettre un place un mécanisme de gestion pour accueillir un effectif
soutenable tout en améliorant la qualité des apprentissages.
TM
Vu l’importance des effectifs terminant le palier fondamental, le taux de transition va se réduire de 57% à 12%
en 2015 et se stabiliser à 19% en 2020. Les filières D7 (sections normales, formation accélérée) continueront à
accueillir les élèves en nombre suffisant pour satisfaire le besoin en enseignants du fondamental. Le tableau
suivant montre la projection de l’évolution des effectifs.
PDF Editor
104
Tableau 14 : Evolution des effectifs du fondamental et du post fondamental72.
Cycle
Effectifs 9AF
Taux de transition apparent
vers le secondaire général
Nouveaux entrants 1 année
post fondamental
Taux de transition apparent
vers le post fondamental
2010
44 745
2013
61 329
2014
70 259
2015
242 616
2020
258 386
58%
49%
45%
12%
19%
26 630
31 843
32 967
33 054
61 399
70,8 %
56,4 %
53,8 %
47 %
27 %
N.B. : Pour la lecture du tableau il faut garder à l’esprit que le recul du début du fondamental fait qu’il y a un
décalage d’une année, la première année après l’année de référence 2010, c’est 2014 et non 2013.
Le taux de transition de 12% (en 2016 et non 2015) correspond à l’année de la gestion de la double cohorte73
9ème année fondamentale et dernière cohorte de 10è.
Une attention particulière sera accordée à l’orientation vers les filières scientifiques de l’enseignement
secondaire général, l’objectif du secondaire étant de faire la promotion des filières scientifiques et
technologiques.
3.1.2. Planification de l’élaboration du curriculum et des supports pédagogiques
A l’image de ce qui a été fait pour la programmation de l’élaboration des curricula de l’enseignement
fondamental, il existe une planification provisoire de ce qui devrait être fait au niveau de l’élaboration des
curricula de l’enseignement post fondamental général et pédagogique. Le tableau suivant montre les prévisions.
Tableau 15 :
1
2
3
4
5
6
Planification des activités d’élaboration du curriculum et des supports
pour l’enseignement post fondamental pédagogique et général 74
Activités
Retraite-atelier de production du document de réflexion et
d’orientation sur les curricula de l’enseignement post fondamental
général et pédagogique
Finalisation du document de réflexion et d’orientation sur les
curricula du post fondamental (profils de sortie, disciplines et grilleshoraire par option retenue)
Validation du document finalisé de réflexion et d’orientation sur les
curricula du post fondamental général et pédagogique
Sensibilisation des partenaires éducatifs sur les nouvelles orientations
de l’enseignement post secondaire général et pédagogique
Renforcement des capacités des concepteurs des curricula et supports
pédagogiques de l’enseignement post fondamental spécialement sur
les référentiels des compétences, la publication assistée par
ordinateur, la rédaction du curriculum
Intégration des apports de la validation, des avis et observations
utiles des partenaires éducatifs
pédagogiques
Echéance indicative
Avril 2013
Mai 2013
Juin 2013
Juin-juillet 2013
Juin 2013
Juillet 2013
TM
72
Modèle de simulation version avril 2012 (PSDEF 2012-2020 p.49)
Il faut signaler qu’en 2016, et non 2015, le test d’orientation sera organisé à l’intention de la dernière promotion de la
ème
10 année et un examen sera organisé à l’intention de la première promotion de la 9AF, soit trois années après l’entrée
ème
en vigueur de la 7 année fondamentale.
74
DGBP, Planification des activités d’élaboration du curriculum et des supports pédagogiques pour l’enseignement post
fondamental pédagogique et général.
73
PDF Editor
105
7
8
9
10
11
12
13
14
15
16
17
18
19
20
21
22
23
24
25
26
Activités
Refonte de tous les programmes de la section pédagogique (actuelle
section Normale)
Validation de tous les programmes de la section pédagogique
Intégration des apports de la validation des programmes de la section
pédagogique
Recherche documentaire et élaboration des premières moutures des
manuels des enseignants et des élèves pour la première année
pédagogique
Retraite des concepteurs pour l’élaboration des manuels pour les
enseignants et les élèves de la première année de la section
pédagogique
Validation des manuels élaborés pour les enseignants et les élèves de
la première année de la section pédagogique
Intégration des apports de la validation des manuels élaborés pour les
enseignants et les élèves de la première année de la section
pédagogique
Recherche documentaire et élaboration des premières moutures des
manuels des enseignants et des élèves pour la deuxième année
pédagogique
Retraite des concepteurs pour l’élaboration des manuels pour les
enseignants et les élèves de la deuxième année de la section
pédagogique
Validation des manuels élaborés pour les enseignants et les élèves de
la deuxième année de la section pédagogique
Intégration des apports de la validation des manuels élaborés pour les
enseignants et les élèves de la deuxième année de la section
pédagogique
Formation des enseignants de la première année de la section
pédagogique sur les nouveaux manuels déjà validés
Recherche documentaire et élaboration des premières moutures des
manuels des enseignants et des élèves pour la troisième année
pédagogique
Retraite des concepteurs pour l’élaboration des manuels pour les
enseignants et les élèves de la troisième année de la section
pédagogique
Validation des manuels élaborés pour les enseignants et les élèves de
la troisième année de la section pédagogique
Intégration des apports de la validation des manuels élaborés pour les
enseignants et les élèves de la troisième année de la section
pédagogique
Recherche documentaire et élaboration des premières moutures des
manuels des enseignants et des élèves pour les premières années des
sections littéraires et scientifiques
Retraite des concepteurs pour l’élaboration des manuels pour les
enseignants et les élèves des premières années sections littéraires et
scientifiques
Formation des enseignants de la section pédagogique sur les
nouveaux manuels des deuxièmes et des troisièmes années déjà
validés
Validation des manuels élaborés pour les enseignants et les élèves des
premières années des sections littéraires et scientifiques.
Intégration des apports de la validation des manuels élaborés pour
les enseignants et les élèves des premières années des sections
littéraires et scientifiques. .
Echéance indicative
Août 2013
Septembre 2013
Octobre 2013
Octobre-novembre 2013
Décembre 2013
Janvier 2014
Février 2014
Avril 2014
Juin 2014
Juillet 2014
Juillet août 2014
Août-septembre 2014
Septembre octobre 2014
Novembre décembre 2014
Janvier –février 2015
Mars-avril 2015
Avril-mai 2015
Juin-juillet 2015
Août-septembreTM
2015
Septembre-octobre-novembre
2015
Novembre –décembre 2015
PDF Editor
27
106
Le coût global pour ces différentes activités est estimé à 6.347.000000FBU (dont 1.347.000.000FBU pour
l’élaboration et 5.000.000.000FBU pour l’impression). Cette estimation est indicative car elle va beaucoup
dépendre de l’évolution des activités pour l’enseignement fondamental, qui peuvent subir certaines
modifications techniques ou financières. Ici on doit noter une priorité accordée aux activités en rapport avec les
supports de la section pédagogique. Qui devraient se réaliser avant celles des autres sections.
3.1.3. Mise en œuvre du post fondamental général et pédagogique
En ce qui concerne l’évolution des activités de mise en œuvre du curriculum de l’enseignement post
fondamental général et pédagogique, les activités 1 à 3 ont été réalisées avec l’appui du projet Formation Initiale
des Enseignants de l’enseignement fondamental (FIE). Un document de vision et d’orientation du curriculum de
l’enseignement post fondamental général et pédagogique a été produit. Ce document propose un réaménagement
des sections de l’enseignement post fondamental général et pédagogique.
La nouvelle configuration proposée des sections de l’enseignement post fondamental se présente comme suit :
•
« La section pédagogique avec 2 options :
o Maths, sciences et technologie
o Langues et Sciences Humaines ;
•
La section Mathématiques, Sciences et Technologie avec 2 options :
o Maths, sciences et technologie
o Biologie, chimie et Sciences de la terre ;
•
La section Langues avec 2 options :
o Français, Kirundi et Kiswahili
o Anglais, Kirundi et Kiswahili ;
•
La section Sciences sociales et Humaines ;
•
La section Economique. » (MEBSEMFPA-DGBP, Document de vision et d’orientation du curriculum
de l’enseignement post fondamental général et pédagogique, Bujumbura, juin 2013, p.10)
L’organisation de ces différentes sections prévoit des disciplines essentielles et des disciplines complémentaires
dans des proportions respectives de 70% (25 heures) et 30% (11 heures), et une grille des horaires
hebdomadaires (voir annexe 9). Il faudra attendre l’officialisation de ces nouveaux éléments par un texte
législatif. Il serait opportun de soumettre ces options à l’analyse critique externe comme on l’a fait pour les
supports pédagogiques de l’enseignement fondamental.
3.2. L’enseignement et la formation technique et professionnelle (EFTP)
L’enseignement et la formation technique constitue un domaine fortement complémentaire à la réforme vers
l’enseignement fondamental. En effet, si on se réfère au discours du Président de la République lors du
lancement de la réforme vers l’enseignement fondamental : « Nous voulons que l’enseignement des métiers ait
une place importante dans notre pays et qu’il s’étende à toutes les communes. Les petits métiers dont
l’enseignement ne dure pas longtemps, et qui facilitent à plusieurs bénéficiaires l’obtention d’un emploi, tel est
l’objectif », on voit bien qu’il y a une complémentarité évidente entre l’enseignement fondamental et
TM
l’enseignement technique et professionnel, car le but ultime reste l’insertion de l’individu dans le milieu du
travail.
PDF Editor
Nous allons aborder ce sous-secteur à travers ces deux rubriques : les orientations du PSDEF, les initiatives en
cours.
107
3.2.1. Les orientations du PSDEF
Selon le PSDEF, la stratégie de l’Enseignement des métiers, de la formation professionnelle et de
l’enseignement technique s’articule autour de trois axes :
« (i) d’une augmentation des effectifs bénéficiaires de formation aux métiers et de formation professionnelle, (ii)
d’une structuration du sous-secteur au moyen du développement des partenariats public-privé, et (iii) d’une
recherche de nouvelles modalités de financement. » (PSDEF 2012-2020, p.27)
En ce qui concerne les aspects quantitatifs, les de la stratégie sectorielle se déclinent comme suit :
maintenir stables les effectifs de l’enseignement technique (avec la disparition des collèges techniques
et une légère augmentation des effectifs des lycées techniques) ceci en vue de préparer une élite
technique dont le pays a besoin;
faire croître le nombre de jeunes bénéficiant de l’enseignement des métiers en offrant des formations
post-primaires. Le nombre de bénéficiaire devrait croître jusqu’à environ 16000 en 2020 contre moins
de 3000 aujourd’hui grâce à l’installation d’au moins 1 CEM par commune;
faire croître les effectifs de la formation professionnelle (formation post-fondamentale), jusqu’à environ
4000 apprenants en 2020, contre 2000 aujourd’hui.
Ces prévisions (20000 en 2020) nous semblent fort limitées par rapport aux synergies qu’on pourrait attendre de
ce sous-secteur pour servir de complément utile et opérationnel aux orientations de l’enseignement fondamental.
La structuration de l’offre va se dérouler sur base des partenariats public-privé dans les directions suivantes :
(i)
(ii)
(iii)
(iv)
(v)
(vi)
(vii)
participation des artisans ou professionnels à la certification de fin de formation ;
les stages ou autres modalités d’alternance école entreprises ;
utilisation partagée d’équipements techniques ;
intervention d’artisans ou professionnels au cours des formations ;
ouverture des CEM et des CFP à des activités de formation continue au profit des entreprises ;
élaboration d’un cadre national des qualifications et certifications (CNQC) apte à valoriser les
apprentissages sur le tas.
création d’un centre de développement des compétences professionnelles (CDCP), chargé de la
rédaction des programmes de formation, de la formation des formateurs et du pilotage de
l’élaboration du CNQC.
3.2.2. Les initiatives en cours
Le sous-secteur de l’enseignement des métiers, de la formation professionnelle et de l’enseignement technique
est en train de se restructurer en tenant compte des objectifs de la réforme vers l’enseignement fondamental
notamment en rapport avec la connexion avec le monde du travail et le développement de l’esprit d’entreprise.
Ces efforts apparaissent à travers les documents de référence suivants, élaborés pour l’enseignement des métiers
et de la formation technique et professionnelle :
La politique nationale de l’enseignement technique, de l’enseignement des métiers et de la formation
professionnelle. Ce document fait un diagnostic de l’état des lieux du sous-secteur, montre les forces et les
faiblesses et décline la nouvelle vision, les objectifs et les stratégies. L’objectif principal de la politique
nationale de l’ETPF est : « de former une main d’œuvre qualifiée, en nombre suffisant,TM
compatible avec les
besoins de l’économie communautaire et nationale » (Idem p 34). Les actions envisagées vont reposer sur trois
axes principaux d’intervention : l’accès, la qualité et la gestion de la formation.
PDF Editor
Le document de politique Nationale d’insertion des lauréats de l’Enseignement Technique, de
l’Enseignement des Métiers et de la Formation Professionnelle. La politique d’insertion se fixe les six
principes d’intervention suivants:
108
−
−
−
−
−
−
Suivre le taux d’insertion des lauréats de chaque centre en établissant des données sur le taux
d’insertion et en encourageant les filières porteuses comme la transformation agroalimentaire ;
Renforcer les capacités techniques, managériales et financières des apprenants en passant par la
formation des formateurs, en favorisant les échanges entre les professionnels et les apprenants, en
impliquant les apprenants et les lauréats dans l’unité de production du centre ;
Rompre avec la culture du don direct à l’apprenant, et lui substituer progressivement une culture du
mérite et de l’effort en mettant en place un fonds de garantie et en établissant des conventions avec les
Instituts de micro finance ;
Favoriser l’échange de bonnes pratiques et de leçons apprises entre l’ensemble des centres ;
Développer la culture de l’entrepreneuriat dans les centres de formation et inciter les centres à
développer des unités de production intégrant les apprenants;
Baliser le parcours de l’apprenant, en montrant les étapes à franchir et en insistant sur la
progressivité.
Le projet de convention cadre de partenariat entre l’Etat du Burundi et le secteur privé en matière
d’enseignement technique et de formation professionnelle pour une meilleure adéquation formation – emploi.
Ce projet de partenariat se fixe les objectifs suivants :
−
−
−
−
−
Améliorer la qualité de l’Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle ;
Assurer l’adéquation entre la formation et les besoins de l’emploi au rythme de l’évolution technique et
technologique ;
Promouvoir l’insertion professionnelle des lauréats issus de l’Enseignement Technique et de la
Formation Professionnelle ;
Renforcer les capacités des formateurs et des acteurs du monde professionnel ;
Tirer profit de l’expertise du monde professionnel dans l’encadrement de l’offre de formation.
Le partenariat se veut actif dans certains domaines, notamment le management, l’ingénierie de la formation et
de la pédagogie, l’insertion professionnelle et le financement.
L’approche modulaire prônée dans le sous-secteur de l’enseignement des métiers et la formation professionnelle
est une mesure apte à réaliser l’adéquation entre la formation et l’emploi, et à valoriser le principe de
l’apprentissage tout au long de la vie comme le suggère l’UNESCO et d’autres instances actives dans le
domaine de l’éducation.
Le projet de cadre burundais de qualification technique et professionnelle (CBQTP). Ce cadre a pour
mission : «la régulation et la valorisation des compétences techniques et professionnelles acquises en
conformité avec les besoins du monde du travail et de l’évolution technologique » (p. 6). Du point de vue
méthodologique, le CBQTP privilégie l’APC (approche par compétences) qui met l’apprenant au centre.
La mise en place d’une telle structure encourage toutes les formes de formation formelle ou informelle, et
valorise l’expérience acquise par l’individu tout en permettant des passerelles entre deux domaines connexes.
4. Les questions transversales
Le PSDEF révisé 2012-2020 a proposé des stratégies de développement des différents secteurs du domaine de
l’éducation, mais il reconnaît aussi l’importance des thèmes transversaux, notamment par des mesures
spécifiques suivantes : en faveur des publics spécifiques, le redéploiement des enseignantsTM
et l’équité genre.
Mesures en faveur de publics spécifiques
PDF Editor
Les enfants à besoins spécifiques, les défavorisés, les orphelins, les porteurs de handicaps, ou les victimes
directes ou indirectes du VIH-SIDA feront l’objet d’opérations pilotes de soutien, menées par des ONG ou
d’autres opérateurs sur la base d’appel à propositions. Un programme est en cours de réalisation avec Handicap
109
International pour la réalisation d’une éducation inclusive. Un projet de politique de lutte contre le VIH/SIDA
au sein des deux ministères ayant en charge l’éducation vient de voir le jour avec l’appui de l’UNESCO.
Le redeploiement des enseignants pour une meilleure équité
Avec les crises socio-politiques que le Burundi a connues ces dernières années, il y a eu perturbation dans la
répartition des enseignants, certains endroits étant peut-être plus sécurisés que d’autres. La politique de
redéploiement des enseignants s’est imposée pour parvenir à la fois à plus d’efficience dans l’emploi des
personnels et à plus d’équité territoriale dans la fourniture des services éducatifs. Cette politique a déjà été
entreprise par les autorités sectorielles, et le PSDEF prévoit sa poursuite aux échelons décentralisés qui gèrent
les recrutements et des affectations.
Les responsables des services déconcentrés seront formés et appuyés pour la mise en œuvre de la politique du
déploiement afin de réduire les aléas dans la répartition des enseignants. Des rapports devront indiquer les
anomalies des ratios élèves/maîtres et de la suppléance. La revue sectorielle permettra le suivi et la gestion de
cette donne.
Mesures en matière d’équité genre
La parité genre dans l’enseignement primaire est presque acquise au niveau global. Il faut cependant reconnaître
qu’il y a une disparité géographique de cet indicateur, certaines provinces comme Bubanza, Cibitoke, Kirundo,
Muyinga, Ngozi, Ruyigi et Gitega restant encore en retard.
D’après l’étude de Anna OBURA 75, les facteurs suivants expliquent les inégalités de genre constatées : la
pauvreté (où l’arbitrage familial se fait en faveur des garçons) ; la sollicitation des filles pour les travaux
domestiques ou champêtres ; les stéréotypes genre véhiculés par la société ou les curricula ; l’absence d’une
sensibilisation des enseignants ou des encadreurs sur l’équité genre ; les violences sexuelles et les grossesses en
cours de scolarité, les mariages précoces, etc.
En vue de faire face à cette situation le PSDEF prévoit des actions spécifiques, notamment :
(i) des études sur les causes de la demande inégale de la scolarisation dans certaines provinces ciblées
comme Bubanza, Cibitoke, Kirundo, Muyinga, Ngozi, Ruyigi et Gitega;
(ii) le développement de la capacité statistique et de planification pour la récolte de données désagrégées
par genre afin de mieux cerner l’ampleur de la problématique ;
(iii) la prise de mesures nécessaires pour intégrer la question genre dans la formation initiale et continue
des enseignants et dans les programmes et curricula scolaires ;
(iv) le renforcement des capacités de la communauté et des encadreurs des élèves ou des enseignants en
rapport avec l’équité genre pour créer un environnement favorable;
(v) la mise en place d’un système de rapportage apte à donner des informations nécessaires pour une
action de régulation efficace des lacunes et insuffisances diagnostiquées. » (PSDEF 2012-2020,
p.53)
Les questions transversales doivent rester une préoccupation constante parce que se manifestant de manière
transversale. Il est important de trouver une façon de les traduire à travers les curricula proposés ou en cours de
rédaction.
TM
PDF Editor
75
Anna OBURA, Audit sur le genre dans le secteur de l’Education au Burundi, 2009 UNICEF/ESARO
110
CHAPITRE 3 : LA REFORME DU SYSTEME BMD A L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR
La réforme BMD dans l’enseignement supérieur a bénéficié d’une phase préparatoire bien meublée et présente
bien d’atouts. Cependant sa mise en œuvre rencontre certains défis qu’il faut essayer de maîtriser. Nous aurons
aussi l’occasion de rapporter les opinions des acteurs qui se sont exprimés lors de l’enquête.
1. Phase préparatoire de la mise en place du BMD
La phase préparatoire est marquée par une série d’études préparatoires et la mise en place de textes législatifs et
réglementaires. Les efforts doivent se poursuivre pour accompagner la mise en œuvre du système BMD.
1.1. Audit de l’enseignement supérieur
Analyse critique de l’état des lieux
Dans le cadre du Projet d’Appui à la Réforme de l’Enseignement Supérieur (PARES), six études préparatoires à
la mission internationale d’audit sur l’enseignement supérieur burundais ont été réalisées. Les auteurs de ces
études pointent du doigt les problèmes courants qui se posent à l’enseignement supérieur burundais dans les
termes qui suivent.
Pour Gaston HAKIZA (2008) : les problèmes qui minent l’Université du Burundi, peuvent se résumer comme
suit :
i.
ii.
iii.
iv.
v.
vi.
vii.
viii.
ix.
x.
xi.
xii.
Le Personnel pléthorique, surtout au niveau de la catégorie d’auxiliaires ;
Les logements aux homes sont bondés, ce qui cause une surexploitation des installations, des appareils
et des bâtiments ;
La vétusté des infrastructures ainsi que des équipements académiques et sociaux ;
Le budget relativement faible par rapport aux interventions à satisfaire quotidiennement, ce qui cause la
rupture fréquente des approvisionnements des matériaux pour les travaux à exécuter ;
Les approvisionnements des différents campus demandent beaucoup de moyens de transport ; or,
plusieurs véhicules ont été déclassés sans être remplacés, faute de budget ; et ceux qui restent sont tout
le temps au garage du fait de la vétusté ;
L’Etat subventionne le menu des étudiants internes à hauteur de 32% ;
L’accès au home ne tient pas compte du statut social de l’étudiant ;
Il n’y a jamais eu d’action vigoureuse visible pour la mise en place des infrastructures en faveur de
l’Université du Burundi ;
Les différents Gouvernements qui se sont succédés se sont contentés de réquisitionner les plus grandes
écoles secondaires du pays à savoir l’ancien Collège du Saint Esprit, l’ancienne Athénée Royale,
l’ancien ITAB de Gitega et l’Ecole Secondaire des Techniques Administratives ;
Les infrastructures académiques de l’Université du Burundi sont sursaturées et sont en très mauvais
état ;
Les infrastructures sociales de l’Université du Burundi sont surchargées, coûtent cher à l’Etat et sont en
très mauvais état ;
TM
Il n’y a pas d’évaluation de coûts pour redynamiser l’Université du Burundi.
PDF Editor
111
Gilbert MIDENDE (février 2008) relève les principaux problèmes de l’enseignement supérieur privé :
i.
ii.
iii.
iv.
v.
vi.
vii.
viii.
ix.
Pas de politique de développement des établissements privés d’enseignement supérieur (EPES).
L’analyse de ce dispositif juridique actuellement en place traitant l’enseignement supérieur prive montre
de fortes lacunes.
De manière générale, le manque de ressources humaines constitue une grande contrainte pour le
développement des EPES et un grand danger pour le maintien de la qualité aussi bien dans les
établissements publics que privés au Burundi.
Les conditions minimales de travail manquent dans la plupart des EPES du Burundi (infrastructures,
documentation, laboratoires, matériel informatique,..).
Structures de régulation et de contrôle académique et administratif non fonctionnelles.
Absence d’un système d’assurance qualité pour l’enseignement supérieur tant public que privé.
Conditions d’admission des étudiants dans les EPES et bourses d’études.
Admission des étudiants étrangers.
D’après les informations recueillies, aucun des 7 EPES visités au Burundi ne fait état d’activités de
recherche. Il existe un centre de recherche très peu fonctionnel à l’université de Ngozi.
Antime MIVUBA (2008) résume les problèmes qui se posent dans la formation initiale et continue des
enseignants du secondaire:
i.
ii.
iii.
iv.
v.
vi.
vii.
viii.
ix.
x.
xi.
Tâtonnements et duplications dans la mise en place des structures de formation initiale des enseignants
Programmes de formation initiale mal définis (pas de définition d’un référentiel de compétences, d’un
référentiel de formation et d’un référentiel de certification) ;
Le poids de la formation théorique dépasse de loin le poids de la formation pédagogique ;
Les stages prennent très peu de temps et ne sont pas systématiquement organisés ;
Les supports pédagogiques sont insuffisants et souvent obsolètes ;
Les ressources financières sont très faibles ; elles se concentrent sur les salaires des personnels et sur les
bourses et non sur la qualité de la formation
Les infrastructures d’accueil sont sursaturées surtout au niveau des laboratoires et des ateliers ;
Pas de planification de la formation continue ;
Les approches méthodologiques ne reposent pas sur les nouvelles recherches en matière de pratiques de
classe ; elles sont centrées sur l’enseignant et non sur l’apprenant ;
Les modes d’évaluation ne sont pas adaptées car elles ignorent le repérage des erreurs et les
remédiations;
La majorité des professeurs ne sont pas qualifiés au niveau académique et ceux qui le sont n’ont pas
de qualification pédagogique.
Le professeur Joseph NDAYISABA (2008) soulève les principaux problèmes des orientations générales de
l’enseignement supérieur:
i.
ii.
iii.
iv.
v.
vi.
vii.
viii.
ix.
x.
xi.
Ressources nettement insuffisantes par rapport au cahier des charges (infrastructures, équipements
didactiques) ;
Ressources en enseignants en diminution et besoins en hausse ;
La mise en place de départements sans véritable pouvoir d’action ni de décision au sein de
l’administration centrale de l’enseignement supérieur ;
Démobilisation des personnels ;
TM
Besoins et priorités non définis ;
Offre de Formation inadéquate ;
Profils de formation non ou mal définis ;
Programmes de formation inadaptés, obsolètes ;
Méthodes d’enseignement et d’évaluation inadéquates. Niveau de recherche très faible ;
Structures de suivi contrôle inadaptées et faibles ;
Instabilité institutionnelle, Environnement institutionnel peu motivant, Fuite des cerveaux ;
PDF Editor
112
xii.
xiii.
xiv.
xv.
xvi.
xvii.
xviii.
xix.
xx.
xxi.
Environnement de pauvreté ;
Démobilisation des personnels ;
Enseignement privé non appuyé, non contrôlé et non évalué et trop dépendant de l’UB en enseignants ;
Enseignement Supérieur cloisonné et en situation d’isolement ;
Coûts élevés des transferts, Faible investissement pédagogique ;
Répartition inadéquate des ressources, Patrimoine non entretenu et mal exploité ;
Duplication des formations qui ont pour conséquences le gaspillage de ressources ;
Réformes reportées par immobilisme des décideurs ;
Avantages sociaux aux étudiants inéquitables ;
Mouvements de grèves fréquents (dans le public).
Le professeur Charles NDITIJE (2008) soulève les problèmes qui se posent en matière des personnels de
l’université du Burundi et à l’Ecole Normale Supérieur dans les termes ci-après :
i.
ii.
iii.
iv.
v.
insuffisance des personnels qualifiés ;
baisse du niveau de formation des enseignants ;
faible ratio enseignants/étudiants ;
pléthore des personnels d’appui, démotivation des personnels ;
fuite des cerveaux à cause des bas salaires et des conditions de travail fort médiocres.
Dans son étude, le professeur Evariste NGAYIMPENDA (2008) diagnostique synthétiquement les défis qui se
posent à l’Université du Burundi comme suit:
(i) Un faible taux d’accès, dans un contexte d’accroissement de la demande sans précédent ;
(ii) Des programmes dépassés, inadaptés aux réalités du pays et à l’évolution du monde moderne ;
(iii) Des supports pédagogiques insuffisants et souvent dépassés ;
(iv) Un personnel enseignant insuffisant, pas suffisamment qualifié et de surcroît démotivé et mal utilisé ;
(v) Un personnel non enseignant pléthorique dans un contexte d’insuffisance des ressources ;
(vi) Une fuite des cerveaux sans précédent dans un contexte d’absence d’une politique de
renouvellement et de stabilisation du personnel ;
(vii) Une absence de coopération extérieure ;
(viii)
Ainsi que l’absence d’une politique de recherche et une faible opérationnalité des structures
qui s’en occupent.
Sur base de ces études et d’autres, la Mission Internationale d’audit de l’enseignement supérieur a produit un
document d’Audit qu’il a intitulé : « Le Livre Blanc sur l’Enseignement Supérieur : mieux former pour
reconstruire ». Les auteurs de cet audit relèvent les maux qui minent l’enseignement Supérieur Burundais
dans ces termes:
(i) La crise, qui a favorisé des comportements très « personnels », faits de « fuite » et de désintérêt vis-àvis des institutions ;
(ii) Inadaptation des formations et des programmes ;
(iii) Insuffisance quantitative et surtout qualitative du corps enseignant ;
TM
(iv) Surcharge des infrastructures ;
(v) Quasi inexistence de la recherche ;
(vi) Isolement des universités vis-à-vis de leur milieu ;
PDF Editor
L’inertie pour la mise en place des réformes parce que prévalait confusément le sentiment qu’« il n’y avait pas
péril en la demeure ».
113
Recommandations
A partir de cette analyse de l’état des lieux certaines recommandations ont été dégagées notamment en
rapport avec les domaines suivants : les structures et la gestion du système, l’accès à l’enseignement
supérieur, les programmes de formation, les méthodes d’enseignement et formation des enseignants, les
évaluations, la motivation des enseignants, les moyens matériels et la coopération.
Structures et gestion du système
Pour la mise en place d’un enseignement supérieur public mieux en mesure de répondre aux attentes sociales,
les six études et le Livre blanc sur l’enseignement supérieur au Burundi aboutissent, à une recommandation
consensuelle de revoir les structures de l’enseignement supérieur par la mise en place du système BMD qui
devrait par ailleurs se concevoir dans un cadre régionalisé et se conformer aux tendances mondiales au niveau
de la formation initiale disciplinaire (LMD, Licence, Maîtrise, Doctorat).
Les études recommandent la mise sur pied d’un organe d’analyse, de concertation et de décision (un Conseil
National pour l’Enseignement Supérieur) qui devrait aider l’autorité ministérielle à piloter l’offre de formation,
décider des filières et des programmes pour les institutions de l’enseignement supérieur public et privé. Le
même organe devrait par ailleurs s’occuper du contrôle des prestations de ces institutions, notamment pour
décider des conditions d’ouverture et de validation des titres universitaires qu’elles délivrent d’une part et
comment éviter les duplications et les recouvrements dans plusieurs secteurs de l’enseignement supérieur dans
le but de la spécialisation et de la déconcentration d’autre part.
En outre elles recommandent de transformer les départements (Direction Générale de l’Enseignement Supérieur,
Département de l’Enseignement Supérieur, Département de la Recherche) en un Service Autonome, auquel il
faudrait affecter un personnel hautement qualifié et motivé, capable de contrôler et d’évaluer l’ensemble des
institutions d’enseignement supérieur.
Les études recommandent de tout mettre en œuvre pour réinstaurer le dialogue et la concertation dans les
institutions d’enseignement supérieur, tout spécialement à l’Université du Burundi, de décentraliser les
structures administratives, de réviser les statuts des personnels et de renforcer le rôle des Conseils de facultés et
des Doyens et Chefs de départements ou de sections en leur accordant plus d’autonomie.
Les études recommandent fortement la mise en place d’un service chargé du contrôle de la qualité de la
formation (assurance-qualité).
Accès à l’Enseignement supérieur
Au niveau de l’offre de formation, les études recommandent :(i) la diversification des filières et leur
professionnalisation dans le public et le privé, dans les domaines classiques, mais aussi dans les domaines
nouveaux qui s’imposent comme la communication, l’informatique, les droits de l’homme et la gestion des
conflits ;(ii) de créer d’autres universités et instituts dans d’autres régions du pays et promouvoir la création
d’universités privées ;(iii) de renforcer les filières de formation des formateurs et la formation post
universitaire ;(iv) de fusionner l’ENS et l’IPA qui organisent les mêmes sections et augmenter les effectifs dans
ces institutions pour couvrir les besoins en enseignants qualifiés au palier de l’enseignement secondaire et
technique (v) de décentraliser les institutions d’enseignement supérieur vers les autres régions du pays. ; (vi) de
mettre en place des institutions d’enseignement supérieur non universitaires ; (vii) d’établir des critères objectifs
TM
d’attribution des bourses.
En outre les études et le Livre Blanc sur l’Enseignement Supérieur au Burundi recommandent de créer un
réseau d’écoles doctorales aux spécialités complémentaires dans le cadre de la sous-région chacune étant
appelée à constituer un pôle d’excellence dans certaines disciplines pour couvrir les besoins de l’enseignement
supérieur et de la recherche mais aussi ceux des sociétés concernées dans leur ensemble possible et de créer sans
tarder, au sein de l’Université du Burundi, une école doctorale (le cas échéant deux) adossée aux centres de
recherche nationaux et régionaux, et liée aux universités de la Sous-région. Les assistants des universités privées
PDF Editor
114
et des autres institutions d’enseignement supérieur seraient admis à l’école doctorale aux mêmes conditions que
les candidats des établissements publics.
Programmes de formation
Au niveau des programmes de formation les études recommandent : (i) de faire une profonde réflexion pour
définir les besoins en cadres et en techniciens pour le pays, et ce dans le cadre de ses plans de développement ;
de faire l’état des lieux des programmes d’enseignement supérieur qui s’accompagnerait d’une mise à plat des
anciens programmes, qui doivent être entièrement réformés en passant par la définition de nouveaux profils, de
nouveaux programmes et des contenus tenant compte de l’évolution scientifique et technologique et leur
répartition sur les cursus académiques (proposer des unités de formation) et dans le cadre de la
professionnalisation de définir clairement des référentiels de compétences, des référentiels de formation et des
référentiels de certification.
Méthodes d’enseignement et formation des enseignants
Les études recommandent de repenser les programmes de formation des enseignants de l’enseignement
secondaire et technique en mettant un accent particulier sur la formation professionnelle et en passant par une
définition claire des référentiels de compétences, des référentiels de formation et des référentiels de
certification.
Pour l’enseignement supérieur les études recommandent la pédagogie universitaire avec les modules élaborés
par le Bureau Régional de l’UNESCO à Dakar.
Ces modules sont au nombre de 11, à savoir : Module 1 : Comprendre l’apprenant de l’enseignement
supérieur ; Module 2 : Profil de l’enseignant de l’enseignement supérieur ; Module 3 : Elaboration des curricula
dans l’enseignement supérieur ; Module 4 : Méthodes d’enseignement et d’apprentissage à l’enseignement
supérieur ; Module 5 : Pédagogie dans les classes à large effectif dans l’enseignement supérieur ; Module 6 :
Nouvelles technologies à l’enseignement supérieur ; Module 7 : Enseignement à distance dans l’enseignement
supérieur ; Module 8 : Services d’orientation et de conseil dans l’enseignement supérieur ; Module 9 : Accès
et réussite de femmes dans l’enseignement supérieur ; Module 10 : Etudiants spéciaux dans l’enseignement
supérieur ; Module 11 : Evaluation des apprentissages et de l’enseignement dans l’enseignement supérieur
En ce qui concerne les Méthodes d’enseignements ou les pratiques de classes, les études recommandent de
sortir progressivement de la pédagogie de la transmission avec une démarche magistrale, collective, frontale et
impositive pour évoluer vers une pédagogie de la construction : avec une démarche active, individuelle,
interactive, coopératrice, accompagnatrice c’est-à-dire la pédagogie inductive où les étudiants construisent euxmêmes leurs savoirs, leurs savoir-faire et leurs savoirs-être sous la supervision de l’enseignant.
Evaluations
Les études recommandent de mettre en place une nouvelle conception et des nouvelles formules d’évaluation.
Elles proposent de mettre en avant les évaluations continues et se répartiraient tout le long de l’année afin de
leur faire jouer un rôle de régulateur et d’auto- régulation des activités d’apprentissage et d’enseignement.
Les études recommandent de repenser les méthodes d’évaluation de telle sorte que dans ses critères,
TM acquises.
l’évaluation donne la priorité à la qualité des apprentissages sur le volume des connaissances
Elles proposent que les évaluations doivent avoir pour fonction d’évaluer les acquis des étudiants et par voie de
conséquence contrôler la qualité des approches pédagogiques en vue de leur ajustement éventuel en fonction des
résultats ;
PDF Editor
115
Elles recommandent d’institutionnaliser et donner une orientation nouvelle aux évaluations de passage d’un
cycle à un autre en faisant de telle sorte que de telles évaluations portent non seulement sur les matières
enseignées, mais aussi sur les savoirs et savoir-faire que l’étudiant est censé avoir assimilés par son travail
personnel, en s’aidant des supports de cours mis à sa disposition, des lectures recommandées, des apports des
NTIC, etc.
Elles proposent de mettre en place un système d’évaluation des prestations des enseignants par les apprenants
pour leur permettre d’avoir un feed-back de leurs performances et d’améliorer leurs méthodes.
Motivation des enseignants
Les études et l’audit recommandent de redéfinir les droits et obligations des enseignants-chercheurs pour
attacher durablement à l’enseignement supérieur burundais des ressources humaines de qualité et stabiliser ses
personnels ceci passant par la revalorisation générale des traitements pour être compétitif par rapport à la
région.
Moyens matériels
Les études recommandent l’accroissement des moyens matériels pour remettre à niveau les établissements
publics et leur permettre d’accueillir dans des conditions satisfaisantes un nombre plus élevé d’étudiants, ainsi,
des investissements sont à prévoir, particulièrement dans les domaines des infrastructures, des équipements
scientifiques et techniques, des équipements informatiques et de la documentation.
Dans ce domaine les études recommandent de mener quatre études à savoir :
−
−
−
−
Infrastructures (parc immobilier à vocation pédagogique surfaces « pédagogiques » actuellement
disponibles, conditions et taux d’utilisation, réhabilitations et constructions à prévoir) ;
Patrimoine immobilier et foncier extra pédagogique (valorisation et gestion du patrimoine) ;
Equipements scientifiques et techniques des établissements publics (équipements actuellement
disponibles, conditions et taux d’utilisation, réparations et acquisitions à prévoir) :
Informatisation des établissements publics dans le cadre de l’informatisation de l’Education Nationale
en général, et de l’enseignement supérieur en particulier.
Coopération
Les études recommandent au Burundi de profiter de l’intégration en marche avec les pays de la sous-région et
pour préparer et signer des Conventions de Coopération avec d’autres universités étrangères, portant notamment
sur l’échange d’enseignants, d’étudiants et sur des systèmes de certifications communes.
Les études recommandent de négocier certaines formations de pointe (études d’ingénieurs de haut niveau, des
spécialisations en médecine, des études doctorales...) avec mise à disposition des institutions régionales des
ressources humaines disponibles dans les pays partenaires et une participation financière conséquente.
Les études recommandent de créer un Centre National de Recherche Scientifique et Technologique.
1.2. Cadre juridique
TM
Ce paragraphe montre les efforts que le Ministère de l’enseignement supérieur et les autorités universitaires ont
déployés pour créer un cadre approprié à l’accompagnement de la réforme BMD.
PDF Editor
Textes réglementaires sur la commission nationale de l’enseignement supérieur
La Commission Nationale de l’Enseignement Supérieur a été créée par le Décret n° 100/12 du 10 janvier 2008
portant Création, Organisation et Fonctionnement de la Commission Nationale de l’Enseignement Supérieur,
116
mais son fonctionnement a commencé en 2011 avec le Décret n°100/05 du 5 janvier 2011 portant nomination
des membres de la Commission Nationale de l'Enseignement Supérieur au Burundi.
Le décret ne dit rien sur le système BMD. Mais, dans les attributions de la commission, on sent dans l’article 5
dudit décret que la commission doit piloter ce système notamment dans les alinéas qui suivent :
−
−
−
−
−
−
−
−
Proposer des orientations dans l’élaboration des actions de la planification, de mise en œuvre et de
contrôle de l’enseignement supérieur conformément à la politique générale du Gouvernement ;
Proposer et analyser des textes juridiques régissant l’enseignement supérieur ;
Analyser et approuver les programmes d’enseignement supérieur ;
Coordonner les activités d’évaluation des programmes et curricula d’enseignement supérieur ;
Veiller à préserver le standard de l’enseignement supérieur pour assurer la qualité aussi bien dans le
public que dans le privé ;
Coordonner les activités de la Commission chargée du développement des sciences et technologies ;
Veiller à l’harmonisation du système de l’enseignement supérieur burundais avec les systèmes
d’enseignement supérieur des autres pays en général et ceux de la sous-région et de la Communauté EstAfricaine en particulier ;
Contribuer à la promotion de l’enseignement supérieur par des publications, la formation et les
séminaires.
Le pilotage du système en matière de qualité est encore une fois exprimé dans l’article 11 : en ces termes : la
commission exerce ses activités à travers des commissions ad hoc :
-
La commission de la science et de la technologie ;
La commission de l’évaluation chargée notamment des équivalences et de l’entérinement des diplômes,
des titres scolaires et universitaires et de l’agrément des établissements de l’enseignement supérieur ;
La commission pédagogique chargée des programmes et des contenus des cours.
La loi n°1/ 22 du 30 décembre 2011 portant réorganisation de l’enseignement supérieur au Burundi
Partant des six études préparatoires à l’audit de l’enseignement supérieur et de l’audit de l’enseignement
Supérieur du Burundi traduit sous le vocable « Livre Blanc » sur l’enseignement supérieur qui recommande
fortement de continuer la mise en place du système BMD ou LMD la Loi n°1/ 22 du 30 décembre 2011 portant
réorganisation de l’enseignement supérieur au Burundi consacre la mise en place de cette réforme.
La loi définit les parcours comme suit (art 1, 15, 30, 31) :
Baccalauréat : grade académique ou diplôme conféré à l’issue d’un parcours de premier cycle de trois ans (30
crédits par semestre sur 6 semestres) et après obtention de cent quatre-vingt (180) crédits. Deux types :
Baccalauréat professionnel et baccalauréat de recherche.
Mastère : grade académique ou diplôme du même nom confère à l’issue d’un parcours de deuxième cycle et
après obtention de cent vingt crédits.
TM de 2ème cycle
Mastère complémentaire : grade académique sanctionnant des études universitaires
correspondant à une qualification professionnelle particulière à l’issu d’une formation de 60 crédits au moins,
obtenus après une formation initiale d’au moins 300 crédits sanctionnée par un grade de Mastère.
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Mastère professionnel : diplôme de Mastère couronnant un parcours préparant à l’exercice de responsabilités
professionnelles dans les établissements publics, parapublics ou privés (ou à titre libéral).
117
Mastère de recherche : diplôme de Mastère couronnant un parcours préparant à l’exercice d’activités de
recherche et organisées en tout ou partie au sein d’une école doctorale.
Doctorat :grade académique conférée à l’issue d’un parcours de formation de troisième cycle après obtention
de cent quatre- vingt crédits et soutenance d’un travail de recherche approfondi, menée en trois ans au sein
d’une école doctorale. Diplôme du même nom dont la préparation est accessible aux titulaires du Mastère de
recherche.
La loi définit un crédit (art1) : unité correspondant au temps consacré par l’étudiant au sein d’un parcours de
formation conduisant à un grade académique, à une activité d’apprentissage concernant une matière ou un
élément constitutif d’unités d’enseignement déterminées. Les crédits sont accordés à l’étudiant après
évaluation des aptitudes et des connaissances acquises. Chaque semestre valide est compté pour trente crédits.
Les crédits sont capitalisables et transférables dans les conditions fixées par décret.
Un crédit correspond à, entre 25 heures et 30 heures au plus, d’activités académiques qui comprennent un cours
magistral (CM), des travaux pratiques (TP°), des travaux de recherche (TR)°, des travaux dirigés et des stages
encadrés.
La loi définit les travaux des étudiants comme suit (article 1) :
Travail de recherche : travail donné aux étudiants et qui doit répondre aux critères et aux protocoles d’une
recherche scientifique. Il peut être effectué individuellement ou en groupes. Il lui est affecté un certain nombre
de crédits.
Travail dirigé : travail effectué par les étudiants sous la surveillance et le guidage d’un enseignant (exercices
ou devoirs faits en classe…).Il lui est affecté un certain nombre de crédits.
Travaux pratiques : travail effectué par les étudiants en application de théories, de connaissances ou de
techniques apprises (travaux de laboratoires, fabrication d’objets…). Il lui est affecté un certain nombre de
crédits.
La loi définit les cycles (art 1, 17, 18) comme une suite d’années d’études menant à l’obtention d’un grade
académique : 1er cycle : baccalauréat : 3 ans, 2ème cycle : Mastère 2 ans, 3ème cycle doctorat 3 ans. En matière
d’évaluation la loi consacre le contrôle continu (art 22, 25), la mobilité des enseignants et des étudiants,
l’accréditation et la capitalisation des crédits (art 23, 27, 29).
Les missions assignées à l’enseignement supérieur public sont reprécisées (article 38) :
Dans le cadre des missions assignées à l’enseignement supérieur par la présente loi, les universités publiques
jouent un rôle pilote en matière de formation, de recherche et de coopération interuniversitaire notamment :
1° en offrant préférentiellement les parcours de formation conduisant aux grades académiques les plus
élevés ;
2° en animant des programmes de recherche auxquels peuvent être associées des organisations
publiques et privées ;
TM d’enseignement
3° en participant à des réseaux régionaux et/ou internationaux d’établissements
supérieur.
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118
Pour la première fois, la loi réglemente les établissements publics d’enseignement supérieur n’ayant pas
le statut d’université (Article 52):
Les établissements publics d’enseignent supérieur n’ayant pas le statut d’université participent aux cotés des
universités à l’effort national de formation et de recherche .Ils sont créés par décret sous formes d’écoles,
d’instituts ou de centres. Ils peuvent être organisés en départements et sections correspondant à des disciplines
et à des champs d’étude et de recherche. Ils ont le statut d’établissement public à caractère administratif ou
d’administration personnalisée de l’Etat.
Ces établissements ont pour missions principales de (article 53):
1° Assurer la formation initiale et continue dans les domaines relatifs au secteur dont ils relèvent ;
2° Préparer l’insertion ou la réinsertion dans la vie active ;
3° Développer la recherche scientifique et technologique et diffuser le savoir lié à leur domaine de
compétences.
La loi reconnait également l’enseignement supérieur privé qui doit obtenir l’autorisation d’ouverture et
l’agrément, la principale innovation étant inscrite dans l’article 93 : Les établissements s’enseignement
supérieur privés peuvent être accrédités, dans les mêmes conditions que les établissements publics pour
organiser les parcours de formation conduisant aux grades visés à l’article 15 (Baccalauréat, Mastère, doctorat).
La loi légalise le soutien à l’enseignement privé.
Article 109:
Sans préjudice des incitations au bénéfice de l’ensemble des établissements d’enseignement supérieur, l’Etat a
l’obligation morale d’apporter un soutien aux établissements privés.
Article 110:
Ce soutien, dont les modalités sont fixées par décret peut revêtir notamment les formes ci-après :
1° l’attribution de terrains pour la construction des infrastructures académiques ;
2° le versement de bourses d’études et stages aux étudiants remplissant les conditions d’éligibilité ;
3° l’octroi de subventions d’équipement et/ou de fonctionnement, en considération de la nature de l’offre de
formation et des effectifs accueillis dans les différents parcours de formation.
Article 111 :
L’Etat peut s’associer à des promoteurs privés pour l’organisation, au sein d’un établissement d’enseignement
supérieur public ou privé, de parcours et filières de formation couvrant des domaines qu’il juge prioritaires ;
une convention prévoit les droits et les obligations des parties.
Enfin la loi fixe les délais pour la mise en place du BMD (article 144) :
Les dispositions de la présente loi relatives à l’organisation des études en trois cycles ainsi qu’à l’accréditation
des parcours de formation sont appliquées dans un délai maximal de cinq ans à compter deTM
sa date d’entrée en
vigueur et des modalités fixées par décret.
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Un décret fixe les équivalences entre les diplômes visés à l’article 31 et ceux délivrés conformément à la Loi
n°1 /014 du 7 juillet 1999 portant réorganisation du système de collation des grades académiques du Burundi
119
Textes d’application de la
supérieur au Burundi
n°1/ 22 du 30 décembre 2011 portant réorganisation de l’enseignement
Décret n°100/279 du 18 Octobre 2012 portant réorganisation et fonctionnement de l’université du
BURUNDI.
Les principales innovations apportées par le Système BMD sont la création d’une Direction de l’Assurance
Qualité, du conseil pédagogique et scientifique et de l’organisation académique.
o En matière de l’assurance qualité, l’article 33 fixe les missions :
Le Directeur de l’Assurance – Qualité doit être choisi parmi les enseignants à temps plein ayant le grade de
Docteur. Il a pour mission de :
−
Promouvoir l’introduction du système d’assurance qualité au niveau interne ;
−
Développer des outils et un guide d’évaluation interne de l’assurance qualité ;
−
Conduire un travail d’inspection de la qualité des contenus d’enseignements et donner rapport au
Recteur ;
−
Initier des réflexions visant à échanger sur l’harmonisation de l’assurance qualité pour en faire une
lecture commune ;
−
Mettre en place des standards de l’Assurance –qualité pour l’institution notamment les Vade Mecum par
filières et niveaux de formation ;
−
Renforcer les outils de protection des diplômes décernés ;
−
Mettre en place des outils de communication sur l’assurance qualité depuis le Département jusqu’au
Conseil rectoral ;
−
Servir d’interface de communication entre l’Université et la Communication Nationale de
l’Enseignement Supérieur ;
−
Promouvoir les échanges interuniversitaires aux niveaux national, régional et international sur
l’assurance qualité ;
−
Promouvoir l’assurance qualité par des formations dispensées aux enseignants.
D’après l’article 34: la Direction d’Assurance Qualité comprend les services suivants :
Le Service de Promotion et de Développement de l’Assurance –Qualité ;
Le Service de l’Inspection et de l’évaluation.
o Les missions et la composition du conseil pédagogique et scientifique sont précisées
dans les articles 39 et 40
TM
Article 39 : Le Conseil pédagogique et scientifique donne des avis et propositions au Conseil d’Administration
sur toutes les questions en rapports avec la coordination, le suivi et l’évaluation des activités académiques,
pédagogiques, scientifiques et de recherche.
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120
Article 40: Il est présidé par un professeur élu par ses pairs et est composé de :
-Le Directeur de l’Assurance Qualité qui en est le secrétaire ;
-Trois Professeurs titulaires représentants de l’Association des professeurs de l’Université du Burundi élus par
leurs pairs ;
-Deux représentants du collège des assistants de l’Université du Burundi élu par leurs pairs ;
-Un représentant du personnel administratif et technique élu par ses pairs.
Le chapitre sur l’organisation académique reprécise la mise en place du BMD dans son article 62 : La formation
académique est organisée suivant le système Baccalauréat, Master et Doctorat.
Décret n°100/275 du 18 octobre 2012 portant conditions d’accès à l’Enseignement Supérieur
Universitaire Public et Privé au Burundi
De façon globale l’enseignement supérieur public et privé est accessible aux nationaux et étrangers ayant un
certificat homologué, un diplôme d’état ou diplôme reconnu équivalent. Pour avoir un Diplôme d’Etat il faut
avoir une moyenne de 50% avec une pondération de 30% des résultats de l’école pour les matières faisant
l’objet de l’examen d’Etat et 70% pour l’examen d’Etat (art 2 à 4).
L’accès à l’enseignement postsecondaire professionnel est prévu pour les lauréats ayant participés à l’Examen
d’Etat et ne l’ayant pas réussi (art 5).
La mobilité des étudiants dans les parcours de formation est reconnue (art 6).
Enfin le décret décide de la mise en place d’une Sous-Commission de la Commission Nationale de
l’Enseignement Supérieur chargée de l’Inspection Administrative et pédagogique y compris la régularité des
dossiers des étudiants des établissements d’enseignement supérieur universitaire public et privé (10 à12).
Décret n°100/276 du 18 octobre 2012 portant réorganisation
Diplômes, Titres Scolaires et Universitaires au Burundi
de la Commission d’Equivalence des
La commission est sous la supervision de la Commission Nationale de l’Enseignement Supérieur Elle a pour
mission de donner des avis sur l’équivalence des diplômes et titres délivrés par les universités écoles et instituts
étrangers d’une part et de préparer les décisions et les attestations portant équivalences des diplômes et titre qui
seront établies et prononcées par la Commission Nationale de l’Enseignement Supérieur (art 2 à 4).
La commission est composée de 16 membres provenant de la deuxième Vice-Présidence, des ministères de
l’enseignement de base et secondaire de l’enseignement supérieur, de la fonction publique, de la santé publique,
de la défense nationale, des relations extérieures, de la planification économique, ainsi que d’un représentant de
le Chambre de Commerce et de l’Industrie, et deux représentants des établissements d’enseignement supérieur
privés (art 6).
Les personnes postulant à l’équivalence ont deux possibilités de recours : chez le président de la Commission
Nationale de l’Enseignement Supérieur
et chez le ministre ayant l’Enseignement Supérieur dans ses
attributions (art 14).
TM
Ordonnance Ministérielle N° 610/1864 du21/11/2012 portant équivalence des diplômes de l’ancien
système avec le nouveau système BMD à l’Université du Burundi
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Cette ordonnance précise les passerelles possibles vers le Mastère professionnel et Mastère de recherche des
licenciés de l’ancien système. Ainsi, les licenciés ayant plus de 60% et les ingénieurs industriels, les ingénieurs
agronomes, les ingénieurs civils ; sont admissibles dans le Mastère professionnel et sont considérés comme
disposant du Mastère1 moyennant un supplément des cours qu’ils n’auraient pas abordés (art 2, 4, 5,7).
121
De même, les licenciés et les ingénieurs agronomes, les ingénieurs civils ayant plus de 70% sont admissibles
dans le Mastère recherche et sont considérés comme disposant du Mastère1 moyennant un supplément des
cours qu’ils n’auraient pas abordés (art 3, 4, 6).
Les ingénieurs industriels ayant plus de 70% sont admissibles au Mastère professionnel et au Mastère
professionnel spécialisé postuniversitaire dans le nouveau système (art 8).
Le diplôme professionnel d’Enseignement Secondaire du premier cycle des humanités est équivalent au
Baccalauréat Professionnel tandis que le diplôme d’agrégé d’enseignement secondaire bénéficie d’une
équivalence au Mastère professionnel 1 et ceux qui ont réussi avec 70% et plus sont admissibles au Mastère de
recherche (art 9 à 12).
Décret n°100/277 du 18 octobre 2012 portant réorganisation du système de collation des grades
académiques au Burundi
Le décret fixe les critères d’accès à l’enseignement supérieur et d’admission aux examens et épreuves, les
conditions de délivrance de diplômes et des attestations et des effets légaux des grades académiques.
De manière générale le décret reconnait la responsabilité de l’Etat et le droit d’accès sans discrimination pour
les nationaux et les étrangers (art, 2).
La condition principale est d’avoir un certificat homologué, un diplôme d’état ou un diplôme reconnu équivalent
pour entrer au premier cycle, un diplôme de premier cycle pour entrer dans le deuxième cycle et un diplôme de
deuxième cycle pour entrer au troisième cycle. Les résultats des examens et épreuves tiennent comptes des
contrôles des connaissances, des contrôles continus et des examens des deux sessions pour les deux premiers
cycles, les examens des troisièmes cycles pouvant être organisés en dehors des deux sessions (art 3 à 6).
La responsabilité de la délivrance des diplômes est confiée aux établissements. Les diplômes sont accompagnés
de l’attestation de réussite comprenant les cours académiques, travaux pratiques, travaux personnels, stages,
mémoires, et thèses, le diplôme devient légal après entérinement (art 7 à 13).
Ordonnance Ministérielle n°610/541/du 15 avril 2013 portant conditions d’accès à l’Enseignement
Postsecondaire Professionnel Public et Privé au Burundi
Le Décret détermine les conditions d’accès, la mobilité, des étudiants dans un parcours de formation et le
contrôle de passage d’un cycle cours (deux ans) vers un cycle long (trois ans) (articles 1, 5 à 14). L’accès à
l’Enseignement postsecondaire Professionnel court et long, public ou privé est accessible aux lauréats ayant
participé à l’Examen d’Etat et ne l’ayant pas réussi (art 1 et 2).
La note obtenue à l’examen d’Etat n’a pas beaucoup d’importance. Cependant dans le cas où les places sont
limitées, les points obtenus seront pris en compte pour placer les candidats (art 3).
Décision du 05/11/2012 portant règlement académique de l’Université du Burundi (Système BMD)
Dans son article 1, la Décision du Conseil d’Administration confirme la mise en place du BMD dans ces
termes : « Les dispositions annexées à la présente décision constituent le règlement académique de l’Université
TM
du Burundi régissant le Système Baccalauréat-Mastère-Doctorat (BMD »
Ce règlement académique apporte un plus par rapport à l’ancien règlement académique :
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Dans son article 9 il annonce la mobilité des étudiants entre universités publiques et privées sous réserve d’une
harmonisation effective dans le fonctionnement académique des Universités.
122
Dans ses articles 10 et 11 il définit les équivalences et l’admission dans les cycles:
« Les étudiants ayant réussi leur licence ou équivalent avec une moyenne d’au moins 70% sous le règlement
académique de 2006 sont admissibles au Mastère de recherche. Ceux ayant une moyenne d’au moins 60% sont
admissibles au Mastère professionnel. Il est accordé aux étudiants cités à l’article 10 une équivalence de
Mastère 1. L’orientation en Mastère de recherche ou professionnel tient compte de la demande du candidat.
Les articles 24 et 25 consacrent la semestrialisation et les activités et le système de crédits : « pour chaque année
académique, les enseignements sont organisés en 2 semestres de 18 semaines chacun. A la fin du premier
semestre, un congé de 15 jours calendrier est accordé aux étudiants. Les activités d’un semestre comprennent :
les cours magistraux, les travaux pratiques, travaux dirigés, travaux de recherche, les stages, les évaluations, les
délibérations et la proclamation des résultats. L’année académique compte au total 60 crédits à raison de 30
crédits par semestre. A la fin des 2 semestres, 40 jours calendriers sont consacrés aux évaluations de la 2ème
session.
Le règlement académique innove : (i) en dotant à chaque classe un conseiller pédagogique dont le rôle est à
l’écoute et la guidance pédagogique tout au long de l’année académique (Article 28) ; (ii) l’élaboration des
maquettes dans les facultés (article 29) ; (iii) la fixation du cursus académique à 3 ans pour le Baccalauréat 2 ans
pour le Mastère , 3 ans pour le doctorat (artile30) ; (iv)obligation de stages suivis et évalués (article 40) ;(v) les
examens en contrôle continu et dans les délais prescrits (article 49 à 52) ;( vi) prescriptions strictes de la
direction des travaux de fin d’études ( article 97 à 106).
1.3. Les politiques sectorielles et le BMD
Plan Sectoriel de Développement de l’Education et de la Formation 2009-2016
Le PSDEF 2009-2016 adopté par le gouvernement mais non endossé par les PTF était explicite en matière de la
mise en place du système LMD devenu par la suite BMD (voir la clarification des concepts plus haut).
Il définissait l’objectif général à long terme comme suit « Promouvoir un enseignement supérieur plus
performant et plus compétitif au service du développement économique et social du pays et adapter l’offre de
formation au nouveau contexte de l’Enseignement Supérieur.»
Dans sa Politique-clé d’améliorer la qualité de l’offre de formation elle annonce déjà l’accréditation, l’assurance
qualité, la compétitivité et le suivi évaluation dans des termes clairs : « L’instauration d’une culture de suiviévaluation à travers la mise en place de mécanismes formels et efficaces d’assurance qualité et d’accréditation
constitue un moyen essentiel pour l’édification d’un enseignement supérieur compétitif. Celle-ci passera par
plusieurs programmes. »
En matière d’accès à une éducation de qualité le PSDEF propose de réformer les programmes dans ces
termes « l’amélioration de la qualité de l’offre de formation passera par la poursuite, l’intensification et la
généralisation des efforts entrepris en vue d’instituer le système Licence, Mastère, Doctorat (LMD) dans
l’ensemble des établissements d’enseignement supérieur du pays, qu’ils soient publics ou privés. L’introduction
généralisée du système LMD, avec la remise à plat des programmes qu’il comporte, implique également la mise
à jour des filières existantes, la suppression de certaines, la création d’autres avec un accent particulier sur la
diversification des filières courtes à orientation professionnelle d’une part, et le développement des filières
scientifiques, d’autre part ».
TM
Il se propose également de rapprocher et réorganiser les structures et les formations en insistant sur la formation
des professeurs du cycle inférieur et celle de leurs collègues du cycle supérieur dans le système LMD. Les
premiers recevront une formation à la fois disciplinaire et pédagogique de trois ans, dans des instituts ad hoc, ce
qui devrait leur permettre d’enseigner systématiquement deux disciplines (principe de bivalence). Les seconds
suivront une formation de cinq ans : d’abord disciplinaire, au sein des facultés de l’Université du Burundi
(Lettres et Sciences humaines, Sciences…), puis pédagogique, organisée à la diligence d’une structure héritière
de l’IPA et de l’ENS ; ils auront vocation à enseigner, selon le cas, une ou deux disciplines.
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123
En outre le plan propose de décentraliser les institutions de formation, de mettre en place des instruments et des
procédures de pilotage, d’appuyer les établissements d’enseignement supérieur privé pour améliorer leur offre
de formation, d’offrir un soutien pédagogique aux enseignants par la création d’une cellule chargée de la
pédagogie universitaire ayant pour rôle la formation, la mise à niveau, le suivi-évaluation en matière de
techniques de transmission et d’évaluation, de mettre en place des mécanismes qui permettent une gestion
rationnelle du temps, de l’espace et des moyens et d’adapter l’enseignement supérieur à un environnement
académique sous régional et international en initiant une politique de formation d’enseignants-chercheurs
qualifiés et en renforçant les capacités pour l’assurance qualité.
Toujours en matière d’accès à une éducation de qualité, la politique propose de stimuler la recherche et
l’innovation, de créer des écoles doctorales, de mettre en place des ressources documentaires de qualité, et
d’ouvrir l’enseignement supérieur à des activités nouvelles comme la réforme de la formation continue, la
rédaction des manuels pour l’enseignement secondaire et le développement des travaux d’étude, d’expertise et
de conseil par les établissements.
En matière d’accès à l’enseignement supérieur, la politique limite le droit d’accès à ce palier
d’enseignement. « L’objectif visé est de réguler les flux et de réduire les dépenses pour qu’à l’horizon 20152016, les effectifs à l’enseignement supérieur (public et privé) soient de l’ordre de 33.000 étudiants ».
Toutefois, pour des questions d’équité, le PSDEF se propose d’améliorer l’accès des filles et des femmes à
l’enseignement supérieur en organisant « des campagnes de sensibilisation des filles du secondaire pour les
amener à entreprendre des études supérieures, en même temps qu’il sera développé des politiques incitatives
pour les encourager à s’orienter vers des filières et professions considérées jusqu’ici comme une chasse gardée
des hommes ». Par contre pour limiter les dépenses le PSDEF propose de réviser les conditions d’octroi des
bourses et d’accès aux services sociaux dans le sens de les diminuer.
En matière de gestion du système, le PSDEF se donne comme objectif d’améliorer l’efficience dans l’utilisation
des ressources en passant par cinq programmes à savoir : (i) améliorer la gestion et la viabilité financière ; (ii)
redéfinir les rôles des organes de pilotage, améliorer la gouvernance des établissements et leurs relations avec la
Tutelle ;(iii) redéfinir le cadre institutionnel et la politique générale de l’enseignement supérieur dans son
ensemble ;(iv) stabiliser les dépenses courantes consacrées à l’enseignement supérieur et (v) développer des
politiques volontaristes pour le financement de l’enseignement supérieur.
Le Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté (CSLPII)
Pour le palier de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, le CSLP II se donne comme
objectif d’améliorer la qualité et la pertinence des formations. Les actions prioritaires préconisées concernent les
volets suivants :
Poursuivre la réforme de l’enseignement supérieur par (i) la mise en place d’un cadre institutionnel adéquat ;
(ii) la réorganisation du cursus de l’enseignement supérieur par l’adoption du système LMD adapté au contexte
international et à celui de la Communauté Est Africaine ; (iii) l’utilisation pédagogique des TIC et la fourniture
d’équipements informatiques ; (iv) la mise en place d’un système de régulation de l’assurance qualité et le
renforcement du niveau de l’anglais.
Développer les sciences, la technologie et la recherche par : (i) la mise en place d’une politique nationale des
sciences et de la technologie ; (ii) la création de nouvelles filières stratégiques de formation telles que les
TM les technologies
technologies agro-alimentaires, les technologies de l’information et de la communication,
minières, technologies de l’eau et de l’environnement, les technologies de la pêche, l’hôtellerie et le tourisme.
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Professionnaliser l’enseignement post secondaire en créant des filières post secondaires courtes pour les
lauréats du secondaire qui ne pourront pas accéder à l’université.
Améliorer la gestion du système par une stratégie efficace de développement des ressources humaines et des
infrastructures et par un développement équilibré des dépenses : maîtrise des flux, maîtrise des coûts sociaux de
124
l’enseignement supérieur (bourses, logements en internat, cantines etc.), allocations de ressources privilégiant la
qualité.
Orientations du Plan Sectoriel de Développement de l’Education et de la Formation 2012-2020 sur
l’Enseignement Supérieur
Pour le palier de l’enseignement supérieur le PSDEF 2012-2020 se donne deux objectifs qu’il définit comme
suit : « L’enseignement supérieur met en place la réforme BMD, développe une offre de formation
technologique postsecondaire à cursus courts, régule les flux entre les filières au moyen d’une politique ciblée et
contingentée des bourses, promeut l’orientation vers les établissements privés et s’appuie sur le renforcement
des partenariats sous régionaux nécessaires pour l’extension des possibilités offertes aux étudiants.
L’amélioration de la qualité des enseignements est attendue de la réforme BMD qui contribuera à améliorer le
taux d’encadrement des étudiants et de la mise en place d’un système d’assurance-qualité. Dans le domaine de
la professionnalisation et du développement des sciences et de la technologie, le Ministère mettra en place des
Instituts postsecondaires, des Campus et Instituts de sciences et technologie avec un souci de décentralisation au
niveau régional et provincial ».
Le PSDEF 2012-2020 n’entre pas dans les détails et recommande au Ministère de l’Enseignement Supérieur et
de la Recherche Scientifique et l’Université du Burundi de publier au cours de l’année 2012 des plans
stratégiques détaillés, conformes avec le schéma général. Cependant, il définit des options stratégiques de
l’enseignement supérieur qui se décline autour des axes suivants.
Un développement quantitatif modéré et maîtrisé.
En matière d’accès à l’enseignement supérieur, il n’envisage pas « de développement quantitatif massif des
études supérieures, préférant pendant les années à venir mettre l’accent sur la restructuration de ce secteur par la
professionnalisation et la création de nouvelles filières stratégiques comme les sciences et la technologie En
2020, la cible est de 52 000 étudiants (500 pour 100 000 habitants) dont 53 % dans des structures privées».
Le développement d’une offre post secondaire courte et orientée sur les professions
Le PSDEF innove en proposant la création et le développement d’une offre postsecondaire menant à des
diplômes professionnels. Les étudiants fréquentant ces filières n’auront pas vocation à intégrer l’enseignement
supérieur académique ni le niveau doctoral.
La mise en place d’une politique incitative et maitrisée des bourses
Pour éviter trop de dépenses le PSDEF projette de donner des bourses aux étudiants inscrits dans les filières
prioritaires ou d’accorder des prêts-bourses.
L’amélioration de la qualité des formations.
Le PSDEF prend l’option de basculer au BMD dans trois ans à l’Université du Burundi en revoyant en
profondeur les contenus de cours, l’établissement des maquettes complètes par filière, le développement et
l’adaptation de nouvelles modalités de pédagogie universitaire. Les avantages attendus sont : harmonisation
avec les tendances régionales et internationales, régionales et internationales, introduction et développement de
l’emploi des TIC, meilleure organisation des cursus, mise en place d’un système d’assurance qualité via la
TM
Commission Nationale de l’Enseignement Supérieur.
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125
Le développement des sciences, de la technologie et de la recherche
« Le Gouvernement entend identifier et mettre en place au cours des toutes prochaines années une politique de
l’enseignement des sciences et des technologies76 en adéquation avec les besoins du développement économique
et social du pays. Cela passe par la mise en place de pôles d’excellence tels que des campus de sciences
agronomiques et technologiques agro-alimentaires et des TIC, mais aussi des instituts au niveau régional et
provincial
La coopération internationale et l’intégration sous régionale
Il s’agira de « développer les instruments d’intégration sous régionale et internationale, au sein de la
Communauté Economique des Pays des Grands Lacs (CEPGL), du Conseil Interuniversitaire de l’Afrique de
l’Est et de l’Agence Universitaire de la Francophonie (AUF) ».
Politique sectorielle du ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique 2013-2017
Dans sa vision la politique de la mise en place du BMD est explicite. Il s’agit de « promouvoir une éducation de
qualité adaptée aux besoins du Pays et de la sous-région en développant davantage les filières scientifiques et
technologiques et la recherche fondamentale et appliquée d’une part et la mise en œuvre de la Réforme de
Bologne (LMD) d’autre part ». La politique sectorielle du ministère essaie d’organiser et de gérer la mise en
œuvre générale des initiatives récentes du Ministère en l’occurrence le système BMD sur une période de 5 ans.
Les axes stratégiques du Ministère pour la mise en œuvre.
En vue de traduire en actions les missions assignées au Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la
Recherche Scientifique, quatre grands axes ont été identifiés :
−
−
−
−
Assurer un enseignement supérieur de qualité ;
Développer la science et la technologie par la mise en place d’une politique nationale en sciences et
technologie ;
Professionnaliser l’enseignement supérieur par la création d’au moins cinq instituts ou écoles de
formation supérieure professionnelle par région : Nord, Sud, Centre, Est, Ouest ;
Promouvoir le développement de la recherche.
En matière d’accès à l’enseignement supérieur, l’état des lieux de la politique estime que le nombre d’étudiants
à l’enseignement supérieur est à la hauteur de 28595 étudiants dont les 3/5 se retrouvent dans le privé alors que
les effectifs totaux représentent 36510 étudiants en 2011-2012 sur les 33 000 projetés pour 2015-2016 soit un
dépassement de 10,63%. Les effectifs de l’Enseignement Supérieur Privé 21394 (58,6%) dépassent de loin les
effectifs du secteur public (15116) en 2011-2012.
En la matière, la demande est largement supérieure à l’offre. Il y a actuellement 6 institutions d’enseignement
supérieur publiques et 25 institutions d’enseignement privées.
Dans le domaine de l’enseignement supérieur, la politique sectorielle relève trois défis majeurs
− L’offre et la demande de formation qui pose un problème de gestion des flux d’étudiants au supérieur ;
− Le manque d’enseignants qualifiés ;
− L’assurance –qualité qui se traduit par des effectifs d’étudiants pléthoriques alorsTM
que l’équipement des
salles des cours et des laboratoires ne suit pas le même rythme.
PDF Editor
76
Voir le document de Politique Nationale de la Recherche Scientifique et de l’Innovation Technologique, MESRS,
Bujumbura Juin 2011.
126
La politique annonce les atouts :
−
−
−
−
Un cadre juridique déjà à travers la loi de l’enseignement supérieur et ses textes d’application définis cidessus, le CSLP, la Vision 2025, le PSDEF ;
Le projet d’ouverture d’Ecoles doctorales sur place en vue d’accélérer la formation des formateurs
d’universités ;
L’intégration du Burundi dans les ensembles sous –régionaux et régionaux : East African Community à
travers le Conseil Interuniversitaire de la Communauté
Est –Africaine (IUCEA), Réseau
Interuniversitaire des Pays des Grands Lacs (RIGL), Commission de l’Union Afrique et du Nouveau
Partenariat pour le Développement de l’Afrique (NEPAD), …
La Coopération internationale : l’existence et l’opérationnalité du Fonds Commun de l’Education
(FCE), le PARES et autres Bailleurs.
Le projet de politique sectorielle déjà validé au niveau du MESRS et non encore validé par le Gouvernement
propose 2 objectifs généraux à savoir (ii) dispenser un enseignement supérieur de qualité ; et (ii) adapter l’offre
de formation aux besoins réels de notre pays.
Il décline six objectifs spécifiques : (i) maîtriser les flux d’étudiants; (ii) résoudre le problème de manque
d’enseignants ; (iii) augmenter la capacité d’accueil de nos universités ;(iv) améliorer les méthodes
d’enseignements universitaires ;(v) redéfinir l’offre de formation ;(vi) conscientiser les lauréats des humanités
sur les filières existant à l’enseignement supérieur et l’importance de chacune d’elles dans le développement
national ;(vii) promouvoir l’interaction entre le secteur socio- professionnel et celui de l’enseignement
supérieur.
Aussi , il trace des stratégies comme suit : (i) maîtrise des besoins prioritaires du pays ;(ii) intégration régionale
effective et mobilité des enseignants, des étudiants et des chercheurs ;(iii) renforcement de la coopération
internationale ; (iv) création d’écoles doctorales sur place ;(v) favoriser la mobilité des enseignants chercheurs
en établissant au besoin des contrats à double entrée afin de pallier au problème de fuite de cerveaux ;(vi)
création de nouveaux espaces académiques (recourir à l’enseignement à distance) ;(vii) encouragement de
l’enseignement supérieur privé ; (viii) implication de tous les intervenants et tous les bénéficiaires de
l’enseignement supérieur.
Enfin, la Politique sectorielle propose 19 actions à mener dont11 sont en relation avec la mise en place du BMD
(i) mettre en œuvre cette nouvelle politique ; (ii) mettre en place des normes et des standards des établissements
d’enseignement supérieur et renforcer les capacités institutionnelles en planification, gestion et évaluation de
l’enseignement supérieur ;(iii) planifier les formations doctorales et chercher un budget y afférant ; (iv)
développer l’enseignement post secondaire professionnel ;(v) instaurer un système d’encadrement des
enseignants et d’évaluation interne de leur travail pédagogique ; (vi) renforcer l’équipement des bibliothèques et
des laboratoires ; (vii) renforcer l’accès aux technologies de l’information et de la communication pour les
étudiants et les enseignants ;(viii)harmoniser nos programmes de formation pour favoriser la mobilité des
étudiants ; (ix) renforcer les coopérations bilatérales et multilatérales ;(x) veiller à la mise en application
effective de la reforme BMD ; (xi) gérer rationnellement les ressources disponibles.
Un plan d’action 2013-2017 pour la réalisation de cette politique vient d’être analysé dans un atelier de
validation. Ce plan reprend les éléments déjà cités ci-dessus : objectifs globaux, objectifs spécifiques, actions à
mener, résultats attendus, indicateurs objectivement vérifiables, responsable et chronogramme (très
globalement). Le plan ne revient pas sur les stratégies à mettre en œuvre.
TM
Cette politique pourrait être améliorées dans le sens de fixer les missions de l’enseignement supérieur, en
mettant en relation les composantes suivantes77 :
PDF Editor
77
Antime MIVUBA : Propositions d’axes stratégiques prioritaires d’intervention en faveur de l’éducation des OEV du
Burundi pour le compte de Care International Bujumbura novembre 2010
127
Le pourquoi de la stratégie qui comprend :
Les objectifs généraux de la stratégie ;
Chaque objectif général pouvant se décliner en plusieurs objectifs spécifiques plus concrets ;
Chaque objectif spécifique s’accompagnant d’indicateurs de résultats correspondants.
Le comment de la stratégie :
Le comment de la stratégie s’articule en une série de programmes stratégiques. Chacun de ces programmes
stratégiques doit être concrétisé en actions et peut contribuer à réaliser un ou plusieurs objectifs. Chaque action
doit avoir un responsable, et comporte un coût et un chronogramme précis pour sa réalisation.
La politique sectorielle reste muette sur les ressources financières à réunir pour sa mise en œuvre. Elle reste
imprécise sur les stratégies, sur le chronogramme. Aussi, elle ne donne pas des indications sur le mode du
pilotage de la réforme.
En plus, la politique sectorielle reste muette sur les ressources à mettre en place, sur les responsabilités et le
calendrier de mise en œuvre et sur le mode du pilotage de suivi évaluation de la réforme.
Enseignement Post secondaire Professionnel
Le projet de développer l’enseignement post secondaire professionnel est une réforme utile qui pourrait
constituer une réponse au droit d’accès à l’enseignement supérieur. La politique sectorielle du MESRS 20132017 propose de « renouveler l’offre de formation, de façon à mieux répondre aux besoins du pays en
ressources humaines et à la demande des employeurs tant du secteur public que privé. Il vient encourager la
diversification des formations tout en privilégiant les filières courtes à orientation professionnelle et celles de
la science et technologie qui vont bénéficier d’une attention particulière pour favoriser l’employabilité de la
jeunesse et promouvoir l’auto-emploi. La réforme vise aussi à intégrer l’utilisation des technologies de
l’information et de la communication (TIC) et l’entreprenariat dans toutes les filières de formation au niveau
public et privé».
Comme pour la réforme de l’enseignement supérieur, il annonce des défis (i) la mise en œuvre effective de la
politique de développement de l’Enseignement Post Secondaire Professionnel ;(ii) l’observatoire de l’emploi
non opérationnel ; (iii) le manque de programmes adaptés de formation ;(iv) les coûts élevés de formation
(référence aux infrastructures et aux équipements);(v) l’insuffisance de financement par le Gouvernement ; (vi)
l’insuffisance des formateurs spécialisés dans le domaine ; (vii) l’inadéquation formation-emploi ; (viii) la
faible collaboration entre le secteur de formation et le secteur productif ; (ix) l’absence des données statistiques
en rapport avec les besoins qualitatifs et quantitatifs en ressources humaines ;(x) l’ignorance de l’importance de
l’enseignement Post Secondaire Professionnel par la communauté Burundaise.(xi) la mise en œuvre de la
politique de réinsertion socio professionnelle et de perfectionnement en cours d’emploi ; (xii) la faible
collaboration entre les ministères en charge de l’éducation spécifiquement sur la continuité des programmes de
formation du secondaire technique et professionnel vers l’enseignement Post- Secondaire Professionnel ;(xiii) le
manque de structure de contrôle et d’évaluation.
Aussi, une série d’atouts est relevé, notamment: (i) l’existence d’un cadre légal du secteur à tous les
niveaux ;(ii) la volonté des partenaires pouvant s’impliquer dans ce domaine ; (iii) la volonté du gouvernement
concrétisée par la création d’une direction de l’Enseignement Post secondaire Professionnel au sein de la
TM du Plan Sectoriel
Direction Générale de l’Enseignement Supérieur Postsecondaire Professionnel. (iv) l’existence
de Développement de l’Education et de la Formation (v) l’intégration régionale de notre pays
PDF Editor
L’objectif global est défini : « Doter le pays de ressources humaines suffisantes qualifiées et compétentes afin
d’accroître l’activité économique et réduire la pauvreté ».
Cinq objectifs spécifiques sont également définis :(i) assurer la formation initiale des cadres intermédiaires et
des techniciens supérieurs dont le pays a besoin pour son développement socio-économique ;(ii) dispenser une
128
formation de qualité adaptée aux besoins réels des entreprises ; (iii) doter le système d’Enseignement Supérieur
Professionnel Court (ESPC) d’un corps de formateurs compétents et motivés dont les compétences sont
rationnellement exploitées ; (iv) permettre aux lauréats d’acquérir des compétences entrepreneuriales et de
gestion de micro-entreprises et les encourager à créer des activités génératrices de revenus.
Les stratégies sont élaborées (i) identifier les domaines prioritaires pour lesquels des filières professionnelles
courtes seront créées ; (ii) créer des cursus de formation professionnelle de type court dans les établissements
d’enseignement supérieur publics et privés à durée limitée ; (iii) diversifier les filières à créer qui ouvriraient et
fermeraient en fonction des besoins des entreprises ;(iv) mobiliser des ressources matérielles, humaines et
financières nécessaires pour pouvoir assurer la formation professionnelle courte ; (v) adapter les programmes et
les équipements didactiques à l’évolution technologique et aux besoins du marché de l’emploi ;(vi) mettre en
place un service d’inspection pédagogique, administrative et financière des structures d’Enseignement
Supérieur Professionnel Court ;(vii)instaurer un service de maintenance des infrastructures et des équipements
des structures d’Enseignement Supérieur Professionnel Court ;(viii) développer un système de perfectionnement
systématique des formateurs ;(ix) encourager la mobilité des formateurs et des apprenants ; mettre en place des
modules sur l’entreprenariat et la gestion afin de cultiver chez les lauréats l’esprit d’entreprise dans toutes les
filières d’Enseignement Supérieur Professionnel Court ;(x) accompagner des lauréats par l’organisation des
stages pratiques dans les entreprises(xi) mettre en place un service de statistiques des lauréats de l’Enseignement
Supérieur Professionnel Court afin de suivre de près leur insertion socioprofessionnelle.
Les actions à mener sont proposées : (i) déterminer les filières à créer prioritairement ;(ii) préparer les
programmes de formation professionnelle courte ; (iii) mettre sur pied les textes d’application y relatifs ;(iv)
déterminer les besoins en ressources humaines (v) déterminer dans un premier temps les facultés ou instituts
supérieurs déjà existants qui pourront héberger ces formations, puis y adosser les filières à créer ;(vi) évaluer le
coût réel des infrastructures et équipements nécessaires ;(vii) évaluer le coût réel des enseignements et du
fonctionnement des structures de formation ; (viii) élaborer des programmes de cours adaptés aux besoins réels
du marché du travail ; (ix) remplacer la formation classique par une formation modulaire basée sur l’approche
par compétences ;(x) mettre en place un service de contrôle et de suivi-évaluation chargé de vérifier la mise en
application des programmes et des procédures d’évaluation dans les structures d’Enseignement Supérieur
Professionnel Court ;.(xi) concevoir des modules de formation en entreprenariat et en gestion des microentreprises. ; (xii) mettre en place un système de mise en valeur des compétences acquises par expériences en
cours d’emploi ;(xiii) créer un cadre de collecte de données en rapport avec l’insertion socioprofessionnelle des
lauréats afin de permettre un suivi.
2. La mise en œuvre du BMD
Sensiblement, la mise en œuvre de la Réforme BMD ne suit pas le rythme et les objectifs et les stratégies
énoncés dans la phase préparatoire. En effet, au niveau de l’accès à ce palier d’enseignement, l’ouverture de
l’enseignement post secondaire professionnelle qui était sensée aider à accroître les effectifs de l’enseignement
supérieur ne semble pas constituer une priorité dans le cadre de l’enseignement Public.
En matière d’accès à un enseignement de qualité, il sera question d’analyser si les facteurs essentiels de cet
aspect à savoir : les programmes de formation à travers la présentation de quelques exemples de maquettes, les
infrastructures d’accueil, les matériels didactiques et l’encadrement pédagogique. Aussi avant de présenter les
points de vue des partenaires tels qu’exprimés à travers l’enquête menée sur la BMD, il s’agira de présenter les
résultats et conclusions des trois catégories des personnes interrogées, à savoir l’administration, les enseignants
et les étudiants.
2.1. L’élaboration des programmes
TM
Le début opérationnel de la mise en œuvre du BMD correspond à l’élaboration et à la présentation des
maquettes des cours de formation proposé par les différents facultés et départements. L’analyse des maquettes
disponibles de l’enseignement supérieur public (Université du Burundi, Ecole normale supérieure) nous permet
de faire un commentaire sur l’organisation d’ensemble de ce volet particulier de mise en œuvre. Il apparait
directement que l’approche semble divergente et non uniforme. Alors que tous les textes règlementaires et tous
PDF Editor
129
les discours insistent sur la professionnalisation des formations, rien n’est dit sur le profil de sortie et les
compétences attendus.
2.1.1. Université du Burundi
Au moment de l’enquête auprès de l’Université du Burundi (juillet Août 2013) l’analyse des maquettes révélait
certains contrastes. Certaines maquettes comprennent des éléments consignés dans les textes règlementaires
comme les cours magistraux, les travaux pratiques, les travaux dirigés et les recherches personnelles, les unités
d’enseignement et les intitulés des cours. Pour les différentes activités les maquettes comprennent le nombre
d’heures, le nombre de crédits et les enseignants qui interviennent. Pour ce volet, il y a eu une amélioration avec
l’atelier retraite de Banga, la présentation des maquettes a été harmonisées, comme on peut le voir dans les
extraits de maquettes des tableaux 16 et 18 ci-après qui sont des extraits des maquettes du Département de
Socio-économie Rurale (SER) de la Faculté d’Agronomie et de Bio-Ingénierie (FABI) et de la Faculté de
Psychologie et Sciences de l’Education (après harmonisation).
Tableau 16: Département de Socio-économie Rurale (SER) : BAC II, Semestre I : TRONC COMMUN FABI
(extrait)78
Biologie
chimie
et FABI 201
FABI 202
FABI 203
FABI 204
Unités
d’enseignements
Economiegestion
Codes
FABI 205
FABI 206
FABI 207
FABI 208
Intitulés
Chimie organique
Chimie analytique
Biochimie générale
Microbiologie
générale
Intitulés
Charge horaire
CM
45 H 20
45 H 20
45 H 30
60 H 30
TP
15
15
15
30
TD
10
10
-
Crédits
Codes
TPE
30
30
30
30
Total
75
75
75
100
3
3
3
4
TPE
20
20
Total
50
50
2
2
20
20
50
50
2
2
Charge horaire
CHE CM
Economie politique
30 H
Gestion
des 30 H
entreprises agricoles
Economie rurale
30 H
Comptabilité
30 H 20
générale
TP
-
TD
10
Crédits
Unités
d’enseignements
TM
PDF Editor
78
Université du Burundi, Direction académique 2013
130
Tableau 17: Faculté de psychologie et des sciences de l’éducation : Maquettes d’enseignements B1 après
harmonisation (extrait)79
Unités
d’enseignements
ECUE
Code
CM
TD
TP
TT
VHP
TPE
TGE
Crédits
Enseignants
B1 PSE –S1
UE2 : Eléments de sciences sociales et humaines : 18cr
1. Introduction aux sciences
psychologiques
PSY 104
45
30
_
_
75
50
125
5
2. Introduction aux sciences de
l’éducation
PED 105
45
30
_
_
75
50
125
5
3. Sociologie générale
SOC 106
45
30
_
_
75
50
125
5
4. Anthropologie générale
ANT 107
30
15
_
_
45
30
75
3
1. Grands courants de la
pensée
PHI 108
20
10
_
_
30
20
50
2
2. Philosophie de l’éducation
PHI 109
20
10
_
_
30
20
50
2
3. Logique
PHI 110
20
10
_
_
30
20
50
2
450
300
750
30
UE3 : Philosophie : 6cr
TOTAUX
Tableau 18 : FPSE maquette d’enseignements Bachelor 2 après harmonisation (extrait) 80
Unités d’enseignements
ECUE
Code
CM
TD
TP
TT
VHP
TPE
TGE
Crédits
1. Psychologie du développement humain
PSY 224
45
30
_
_
75
50
125
5
2. Psychologie sociale
PSY 225
45
30
_
_
75
50
125
5
3. Psychologie des organisations
PSY 226
45
30
_
_
75
50
125
5
4. Introduction à la psycholinguistique
PSY 227
20
10
_
_
30
20
50
2
PED 228
45
30
_
_
75
50
125
5
450
300
750
30
Enseignants
B2 PSE –S3
UE3 : Sciences psychologiques II : 17cr
UE4 : Sciences de l’Education : 4cr
UE5 : Sciences de
l’Education : 11cr
1. Théories des apprentissages
TOTAL
TM
Les détails de ces maquettes sont donnés en annexes 10-11-12.
PDF Editor
79
Université du Burundi, Direction de l’assurance qualité 2014
80
Université du Burundi, Direction de l’Assurance qualité, 2014
131
Un cas particulier à l’Université du Burundi c’est l’Institut d’Education Physique et Sportive. Dans cette
institution, en plus des éléments comme les cours magistraux, les travaux pratiques, les travaux dirigés et les
recherches personnelles, les unités d’enseignements et les intitulés des cours et le nombre de crédits respectifs,
des éléments constitutifs comme les objectifs d’enseignement, les méthodes pédagogiques, les contenus et les
modes d’évaluation sont proposés. On peut le voir sur le tableau suivant qui est un extrait des maquettes de
formation dans cet Institution.
Tableau 19: Institut d’Education Physique et Sportive : Première année, Premier Semestre (Bac1) (extrait) 81
N° de UE
(Modules)
et UV
UE1
LC1101
ELEMENTS CONSTITUTIFS DE
L’UNITE D’ENSEIGNEMENT OU MODULE (UE)
SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES
Pédagogie générale
CM
TD
TP
CREDIT
25H
5H
-
4
2
60H
Objectifs de l’enseignement : - Connaître les situations
éducatives et problèmes ; - Principes et méthodes
pédagogiques
Méthodes pédagogiques : Exposés + notes à lire et à
discuter
Programme : - Situations éducatives ; - Les méthodes
pédagogiques ;- Les principes pédagogiques ;
- La psychopédagogie de la communication en classe ;
- Problèmes de discipline et les mesures correctives ;
- Elaboration d’une fiche de préparation d’une leçon
Mode d'évaluation des connaissances : Contrôle continu
au cours de la période d’enseignement et examen
terminal écrit
Comparaison des volumes horaires de l’ancien et du nouveau système
Les volumes horaires totaux du cursus de la licence et du BMD sont proches pour les uns et les autres sauf que
pour le niveau licence les travaux pratiques ne sont pas pris en compte. Cependant, pour les départements des
sciences les volumes des horaires présentent une tendance légèrement supérieure en faveur du niveau licence
comme on peut le constater sur le tableau qui suit. Espérons que les pratiques du passé ne vont pas primer sur
les orientations de la réforme.
TM
PDF Editor
81
Université du Burundi, Direction académique, 2013
132
Formation des enseignants dans les facultés de l’Université du Burundi
Tableau 20: Comparaison des volumes horaires des niveaux Licence et Baccalauréat à l’Université du Burundi
82
Département
Licence : Volume
Horaire
L.L. Africaines
L.L. Françaises
2655H
2445H
Baccalauréat : volume horaire
Maximum suivant la loi sur
l’enseignement supérieur
2 700
2 700
L.L. Anglaise
Géographie
Histoire
2445H
2455H
2385H
2 700
2 700
2 700
Biologie
Chimie
Physique
2856,5H
3008,5H
3000H
2700
2700
2700
Physique Fondamentale.
3620H
2700
Physique théorique A
2920H
2 700
Physique théorique B
3560H
2 700
Maths-Phys. Théorie A
2630H
2 700
Maths-Phys. Théorie B
2630H
2 700
Maths A
2540H
2 700
2.1.2. Ecole Normale Supérieure
Comme pour l’Université du Burundi les maquettes se contentent de présenter, sous forme de tableaux, les
unités d’enseignement, les intitulés des cours, les heures des cours magistraux, les heures des travaux pratiques,
les heures des travaux dirigés et le nombre de crédit. Le cursus ne comprend pas de travaux personnels de
recherche. Aussi, les maquettes ne disent rien sur les objectifs à atteindre ni les compétences à construire, ni les
savoirs faire à acquérir, ni les méthodologies d’approche, ni les modes d’évaluation, ni les références
bibliographiques comme on le constate sur les tableaux qui suivent sauf que pour le Département de Français
qui présente très timidement de manière incomplète des éléments sur les objectifs, sur les contenus et les
évaluations comme suit (les détails sont donnés dans les annexes 13-14-15-16)
TM
PDF Editor
82
Tableau établi sur base des données de l’Université du Burundi
133
Tableau 21: Monôme de Français. B1 S1 (extrait) 83
UE1 : LINGUISTIQUE
ECUE1
ECUE2
UE2 : LITTERATURE
FRANCAISE
ECUE1
ECUE2
UE3 : EXPRESSION ET
COMMUNICATION
ECUE1
ECUE2
Cours
VH
Crédits
CM
TP
Linguistique Générale I
Phonétique et Phonologie
45 H
30 H
4
2
30H
20H
15H
10H
Grands Courants de la littérature
Française, du M.A. au 18ème siècle
Etude de textes et d’auteurs
Français du M.A. au 18ème siècle
60 H
4
45
15
60H
4
45H
15H
Techniques de l’expression orale
en Français
Techniques de l’expression écrite
en Français
45 H
4
25H
20 H
45 H
4
25H
20H
Exceptionnellement, pour cette section et pour une unité de formation de la littérature africaine moderne
francophone on donne quelques orientations à savoir :
Objectif : Dégager les spécificités et les développements de la littérature africaine francophone.
Contenu : Réflexion sur l’histoire littéraire de l’Afrique noire francophone dès la littérature coloniale des
années 1920 jusqu’à nos jours.
La périodisation de cette littérature et les grands courants
Mode d’évaluation : Examen écrit
Les tableaux qui suivent constituent des exemples au niveau des départements des sciences appliquées, des
sciences et des lettres Il s’agit ici des extraits.
Tableau 22: Section Génie Mécanique Maquettes des cours : 1ère ANNEE GM I84
UE
INTITULE
Nombre
de crédits
Volume
Horaire
total
(Heures)
2
Répartition du volume horaire
CM
TD /
Ex.
30
20
10
2
30
10
20
2
30
15
15
3
30
10
20
TP/
Visite/ Sémin.
SEMESTRE I – (B1-S1)
UE1 : Cours d’appui 1: 9 cr
Techniques
1
d’expression française
Education à la
2
citoyenneté
3
Initiation à la Recherche
Initiation à
4
l’Informatique
TM
PDF Editor
83
84
Ecole Normale supérieure, Direction académique
Idem
134
Tableau 23: Génie électrique 2ème année GEII (extrait)85
UE
Nombre
de crédits
Volume
Horaire
total
(Heures)
Répartition du volume horaire
TP/
CM
TD / Ex. Visite/
Sémin.
4
60
40
20
5
60
30
15
15
Electronique de puissance 4
45
20
10
15
INTITULE
SEMESTRE IV – (B2-S4)
UE1 : Electronique 2 : 13 cr
Asservissement et
1
régulation
2
Circuits Numériques II
3
Tableau 24: Binôme Biologie-Chimie Bac 1 (extrait)86
Semest
res
B1S1
UE2
UE3
UE
Intitulés
- Chimie
générale I
Chimie I
- Chimie
minérale
Sciences
- Botanique
du
- Zoologie
vivant
VH
Crédit
Total
CM
TP
TD
75
45
5
4
45
30
15
15
15
0
60
60
5
5
40
40
15
15
5
5
La comparaison des volumes horaires de l’ancien système et des maquettes du système BMD montre que les
volumes horaires marquent une légère hausse en faveur du système BMD tout en faisant remarquer que la
comparaison ne tient pas compte des travaux des étudiants au niveau de l’ancien système.
Tableau 25:
Comparaison des volumes horaires de l’ancien système et des maquettes du système BMD 87
Section
Volume CM TP
TD
Français-Kirundi
Volume total :
ancien
2100
1470
925
0
Volume total
BAC
2395
Biologie-Chimie
Génie Mécanique
2325
2445
1705
1335
350
885
365
225
2420
2445
Comme l’ENS a pour mission principale, la formation au métier d’enseignant, il serait souhaitable que les
maquettes de formation contiennent le référentiel du métier pour chaque section, le référentiel de formation
permettant de répondre au référentiel du métier ainsi que le référentiel de certification constituant le paquet
TM
minimum pour avoir droit au diplôme d’enseignant.
PDF Editor
85
Idem
86
Ecole Normale Supérieure, Direction académique.
Tableau établi sur base des données de l’ENS
87
135
Dans l’ensemble, alors qu’on s’attendait à la définition des finalités des formations, des profils de sortie ou
références des métiers, des contenus comprenant les connaissances , les savoirs faire, les compétences à
construire, les approches méthodologiques et les modes d’évaluations ainsi que les références bibliographiques
actualisées pour chaque filière, les maquettes de formation sont constituées comme une simple grille horaire.
Nous remarquons l’absence de l’uniformisation et de la tendance vers la professionnalisation annoncée dans
les textes fondateurs de la réforme. La liberté académique et pédagogique risque de primer et donc de diluer les
orientations de la réforme pour revenir sur les pratiques pédagogiques du passé.
2.2. Les autres dimensions liées à la réforme BMD
2.2.1. Infrastructures académiques et matériels didactiques
Avec le changement de système qui demande beaucoup plus de postes de travail pour les travaux pratiques et
les travaux personnels de recherche, leur mise en place n’a pas suivi le rythme souhaité. C’est ainsi que « Les
effectifs actuels de l’Université du Burundi, surtout dans les années des candidatures dépassent largement les
dimensions des salles de cours qui étaient construites initialement pour contenir entre 60 et 80 étudiants. A
l’état actuel, toutes les infrastructures sont largement surchargées et ne répondent plus à leurs missions sauf
quelques quatre amphithéâtres d’une capacité de 400 places chacun récemment construits aux campus Rohero
et Kamenge. Or, on constate que dans certaines facultés les effectifs sont de loin supérieurs aux places assises.
Dans les 1ères années, la taille des classes varie entre 200 et 500 étudiants. D’où le problème d’organiser des
cours normalement pour certaines filières et encore moins l’enseignement des cours communs de différentes
filières. Cette situation a des conséquences sur le coût de la charge supplémentaire, sur la qualité des
enseignements et sur le taux de réussite suite aux mauvaises conditions de travail et d’apprentissage ».88
En ce qui concerne les matériels didactiques, tous les responsables des institutions d’enseignement supérieur
convergent pour dire que les moyens mis à leur disposition ne sont pas réunis pour conduire la réforme vers la
réussite. Le droit de l’accès à une formation de qualité ne sera donc pas entièrement exhaussé.
2.2.2. Encadrement pédagogique : les ratios étudiants /enseignant
Le système BMD appelle à un encadrement plus soutenu pour les travaux pratiques et les travaux dirigés, ce qui
demande en conséquence une augmentation sensible des ressources humaines. Cependant, l’analyse des
tableaux qui suivent montre que le ratio étudiants par enseignant a plutôt diminué en passant de 33 étudiants
par enseignant en 2011 à 34 étudiants par enseignant en 2012 au niveau global est de 56 étudiants par
enseignant qualifié en 2011 à 58 étudiants par enseignant qualifié en 2012 année de lancement du système
BMD. Les disparités dans ce taux d’encadrement sont énormes entre les facultés et les instituts. Le ratio
étudiants/professeur qualifié passe de 23 à la FACAGRO, à 101 dans la FSEA et à 158 à l’IPA.
En face à cette massification des effectifs les professeurs vont enseigner à la classe et pas aux étudiants
individuellement la qualité de formation recherchée à travers l’organisation des travaux dirigés et des recherches
personnelles n’est pas garantie.
TM
PDF Editor
88
Université du Burundi : Annuaires statistiques 2010-11, 2011-12.
136
Tableau 26 :
Ratio d’encadrement des étudiants par les enseignants à temps plein en 2010-201189
Facultés
Nb Etudiants
Nb Enseignants
DROIT
FACAGRO
FLSH
MEDECINE
FPSE
FSA/ITS
FSC
FSEA
IEPS
IPA
ISA
ISCO
Total
514
185
1 555
841
700
999
697
709
221
2 049
626
680
9 776
12
15
61
30
22
26
42
10
11
36
18
15
298
Tableau 27:
Ratio
Total
Enseignants/
Etudiants
1/43
1/12
1/25
1/28
1/32
1/38
1/17
1/71
1/20
1/57
1/35
1/45
1/33
Ratio
Enseignants Dr/
Etudiants
1/73
1/23
1/41
1/31
1/50
1/91
1/26
1/101
1/111
1/158
1/78
1/56
Ratio d’encadrement des étudiants par les enseignants à temps plein en 2011-201290
Facultés
Etudiants
Enseignants
DROIT
FACAGRO
FLSH
MEDECINE
FPSE
FSA/ITS
FSC
FSEA
IEPS
IPA
ISA
ISCO*
Total
626
195
2 036
818
954
1 298
975
952
310
2 325
808
839
12 136
13
15
70
38
25
38
56
17
12
37
21
10
298
Ratio
Total
Enseignants
/
Etudiants
1/48
1/13
1/29
1/22
1/38
1/34
1/17
1/56
1/26
1/63
1/38
1/84
1/34
Ratio
Enseignants Dr /
Etudiants
1/78
1/22
1/47
1/24
1/60
1/108
1/30
1/87
1/103
1/137
1/90
1/58
2.2.3. Rendement interne
Un élément indicateur de la performance d’un système éducatif, c’est son rendement interne, notamment le taux
de réussite. Nous avons cherché à comparer dans l’enseignement supérieur public (Université du Burundi, Ecole
Normale Supérieure) le taux de réussite de la première année du système BMD avec celui de l’ancien système
au niveau de la première candidature 2010-2011 (dernière promotion de l’ancien système) et du BAC I 20112012 (première promotion BMD). Les résultats disponibles détaillés sont rapportés dans l’annexe 23. Le
TM
tableau suivant montre l’écart systématique du niveau de réussite en faveur du système BMD.
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89
90
Université du Burundi : Annuaires statistiques 2010-2011 et 2011-2012 Bujumbura mars 2013
Université du Burundi : Annuaires statistiques 2010-2011 et 2011-2012 Bujumbura mars 2013
137
Tableau 28:
Tableau comparatif des taux de réussite entre la 1ère candidature (2010-2011) et BAC I
(2011-2012) dans l’enseignement supérieur public91
a) Université du Burundi
Faculté
IEPS
IPA
ISCO
ITS
MEDECINE
FPSE
SEA
DROIT
FLSH
FACULTE SCIENCES
A.
Taux de
réussite 1ère
candidature 20102011 (%)
82
63
67
59
32
75
72
58
55
59
B.
Taux
de réussite
BAC I 20122013 (%)
91,89
87,35
97,47
91,75
84,50
90,33
88
82,07
99,35
85,22
Différence en
pourcentage
(B-A)
9,89
34,35
30,47
32,75
52,50
15,33
16
24,07
44,35
26,22
b) Ecole Normale Supérieure
Département
Taux de réussite
2010-2011 1ère
candidature
Taux de
réussite 20112012 BAC I
Différence en
pourcentage
Langues et sciences
humaines
83,17
86,81
3, 64
Sciences naturelles
54,09
75
20,91
Sciences appliquées*
82,25
*Année académique 2010-2011 annulée pour cause de grève
Au regard des résultats, on peut affirmer que le système BMD apporte un mieux par rapport à l’ancien système,
ce qui devrait encourager à la consolidation et à la généralisation de sa mise en œuvre. Ce serait intéressant de
faire des investigations en profondeur pour savoir à quoi les acteurs attribuent cette plus-value pour dégager les
facteurs sur lesquels insister davantage.
TM
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91
- Annuaires statistiques de l’Université du Burundi, 2010-2011 et 2011-2012
- Données des services de la Direction académique de l’Université du Burundi
- Données du service aux étudiants de l’Ecole Normale Supérieure
138
2.2.4. Les résultats de l’enquête sur le BMD
Les résultats de l’enquête nous permettent d’apprécier le niveau de mise en œuvre du système BMD à partir des
avis des acteurs principaux que sont les administratifs, les enseignants et les étudiants. Nous passerons en revue
les points de vue des intervenants de chaque catégorie d’enquêtés sur les différents thèmes abordés par le
questionnaire et l’interview, notamment les atouts du BMD, le niveau d’information sur le système, les
inconvénients ou les défis, la mise en œuvre, la gestion de la transition, le travail personnel des étudiants, le
bilan et les recommandations. Mais avant cela, il convient de présenter la problématique de la mise en œuvre de
l’échantillonnage.
2.2.4.1.
L’échantillonnage
L’échantillon prévu
Pour la réalisation de l’étude sur les réformes en cours dans le système éducatif burundais, l’équipe de
consultants a jugé bon de faire une enquête sur l’état d’avancement de la mise en œuvre du système BMD dans
l’enseignement supérieur qui date bientôt de 2 ans. C’est le seul volet pour lequel ce type d’investigation a été
réservé étant donné que, pour la réforme en cours dans le fondamental, l’état d’avancement se trouve encore au
niveau des réflexions et des stratégies de mise en œuvre.
La focalisation s’est faite sur les Institutions de la Capitale Bujumbura en sélectionnant 4 qui sont suffisamment
représentatives du public et du privé : à savoir l'Université du Burundi, et l’Ecole Normale Supérieure,
l’Université Lumière et l’Université HOPE. Trois catégories principales d’enquêtés ont été retenues : les
administratifs, (dont le Recteur ou le Vice-recteur, les services de la Direction académique, le Directeur de
l’assurance qualité) ; les enseignants et les étudiants de deuxième année qui ont commencé les études avec le
nouveau système BMD.
Du point de vue quantitatif, l’échantillon souhaité pour les 4 institutions est réparti comme suit:
− Catégorie administration : 10-12 personnes ;
− Catégorie enseignants : environ 100 enseignants ;
− Catégorie Etudiants : environs 500 répartis dans 10 facultés/départements à l’UB, 5 départements de
l’IPA, 5 départements de l’ENS ; 4 départements de l’ULB et 4 départements du HOPE (soit environ 25
étudiants/département).
Au niveau de la conduite de l’enquête, les administratifs ont été approchés par interview semi-directive ; les
enseignants et les étudiants par un questionnaire ouvert.
Les principaux thèmes retenus sont les suivants :
- Le niveau d’information ;
- Les atouts du système BMD par rapport à l’ancien système ;
- Les défis de la mise en œuvre ;
- Les problèmes de la gestion de la période de transition ;
- Le travail personnel des étudiants ;
- Les recommandations pour un meilleur fonctionnement du nouveau système. Ces recommandations
seront reprises dans la troisième partie.
Les outils d’enquête sont reproduits en annexes 17-18-19-20
TM
Lors de la préparation des outils, la répartition théorique était la suivante :
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139
Tableau 29: Grille prévisionnelle d’échantillonnage pour l’enquête BMD
Grille
d’échantillonnage/Institution
Nombre de
départements
Taille de l’échantillon/
ENSEIGNANTS (Moyenne =
25 Enseignants par
Institution)
Université du Burundi
15
E.N.S
5
U.L.B
4
Université. Espoir d’Afrique
(HOPE)
TOTAL
4
26 (2 enseignants par
département - 4)
26 (5 enseignants par
département +1)
24 (6 enseignants par
département)
24 (6 enseignants par
département)
100
-
Taille de
l’échantillon/
ETUDIANTS
(Moyenne = 125
étudiants par
Institution)
133 (9 étudiants par
département -2)
123 (25 étudiants par
département -2)
122 (31 étudiants par
département- 2)
122 (31 étudiants par
département -2)
500 (= 508- (2x4))
L’échantillon réalisé
Au moment de l’administration des outils d’enquête, l’échantillonnage prévu n’a pas pu se réaliser totalement
surtout pour le questionnaire-enseignants et le questionnaire-étudiants. L’échantillon réalisé se présente comme
suit :
ADMINISTRATION
UB
: Recteur, Vice-Recteur, Directeur académique, chef de service enseignants/enseignements, Directeur
assurance qualité, Doyen de la FPSE (6)
ENS : Directeur général, Directeur académique, Directeur assurance qualité (3)
ULB : Recteur, Secrétaire académique (2)
HOPE : Vice-Recteur (assurance qualité), Secrétaire académique (2)
Total : 13
Dans l’enquête auprès de l’administration, toutes les institutions ont été représentées au haut niveau par des
personnes habilitées. (Nous mettons en annexe 23 la liste des personnes rencontrées). On doit toutefois noter
qu’en ce qui concerne l’assurance qualité, le service vient à peine de démarrer ou est en cours d’organisation.
Concrètement, nous avons eu pour ce service seulement les représentants de l’enseignement public. De manière
générale ce service est le répondant interne chargé de l’autoévaluation dont les conclusions doivent être
soumises à une évaluation externe dans le cadre du Conseil Interuniversitaire de la Communauté de l’Afrique de
l’Est (IUCEA). La réglementation du processus d’assurance qualité répond aux mêmes critères que ce soit au
public que ce soit au privé.
ENSEIGNANTS
Tableau 30 : Echantillon des enseignants Institution/genre :
UB : 19
ENS : 17
F : 7⇒
⇒12,96%
Public : 36⇒
⇒66,7%
ULB : 2
HOPE : 10
M : 46⇒
⇒85,19%
ND : 1⇒1,85%
UGL : 6
TOT : 54
TM
Privé : 18⇒
⇒33,3%
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Dans l’échantillonnage des enseignants, il n’a pas été possible d’atteindre les effectifs escomptés du fait du
faible retour des questionnaires surtout dans les institutions privées. Dans ce cadre, il n’a pas été possible de
maîtriser le facteur professeur visiteur, temps plein ou temps partiel étant donné que la mobilité au sein des
140
établissements d’enseignement supérieur est une situation courante. Les délais nous impartis ne nous permettait
pas de faire un tel filtre. Les enseignants du public sont majoritaires par rapport au privé (66,7% contre 33,3%).
En ce qui concerne le genre, les femmes sont moins nombreuses par rapport aux hommes (12,96% contre
85,19%). Cependant elles sont présentes dans les représentants de chaque institution. En dernier recours nous
avons intégré les enseignants d’une institution privée non prévue, l’Université des Grands Lacs pour relever
l’échantillon.
Tableau 31 : Niveau académique et grade des enseignants de l’échantillon réalisé
Niveau académique
BAC 2
Licence,
Candidat Mastère
Licence, Ingénieur,
Candidat Mastère
Mastère
Doctorat
Doctorat
Doctorat
Grade
Assistant
Effectifs
1
13
Maître assistant
11
Maître assistant
Chargé de cours
Professeur Associé
Professeur ordinaire
11
15
2
1
La gamme des grades des enseignants de l’échantillon est relativement variée même si les niveaux élevés sont
plutôt rares. Cette diversité de l’échantillon constitue un atout pour la variété des opinions.
ETUDIANTS
Tableau 32 : Echantillon réalisé des étudiants selon les Universités (genre)
UB : 84
M : 71
F : 12
ND : 1
ENS : 55
M : 53
F :2
ND : 0
HOPE : 15
M: 13
F:2
ND : 0
ULB : 7
M:3
F:4
ND : 0
UGL : 43
M:24
F : 19
ND : 0
F: 39⇒
⇒19,11%
ND : 1⇒0,49%
Total : 204⇒
⇒100%
Public : 139⇒
⇒68,14%
M: 164⇒
⇒80,39%
Privé: 65⇒
⇒31,86%
Au niveau de l’échantillon des étudiants, le public est plus représenté que le privé soit 68,14% contre 31,86%.
De même, les étudiantes sont moins nombreuses que les étudiants, soit 19,11% contre 80,39%. Elles sont quand
même mieux représentées à l’UGL (19 contre 24).
TM
PDF Editor
141
Tableau 33 : Echantillon réalisé des étudiants selon les Facultés et Départements de provenance
UB :
IPA : 14
ISCO : 14
FLSH : 26
FSI : 7
IEPES : 8
FABI : 1
ND : 2
ENS
DSA : 26
DSN : 18
LSH : 10
ND : 1
ULB
- Gestionadministration
:7
HOPE
- Sciences de la santé : 2
- Psychologie clinique et
sociale : 7
- Affaires et sciences
professionnelles :1
- Droit : 3
- Bible et Théologie : 1
- ND : 1
UGL
Psychologie clinique et
sociale: 31
Droit : 5
Informatique : 4
ND : 3
Plusieurs raisons expliquent la faible récolte des questionnaires (enseignants/étudiants) on peut noter entre
autres celles-ci-après.
A l’Université du Burundi, les étudiants ciblés étaient en grève durant la période de lancement du questionnaire.
A l’ENS la période de lancement a correspondu à la détente. A l’université HOPE, la période d’enquête
correspondait à la détente, encore qu’au moment de la reprise, les enseignants et les étudiants n’étaient pas
régulièrement présents. On doit aussi signaler que dans cette Université, il y a un bon nombre d’étudiants
étrangers qui n’étaient donc pas sur place au moment de l’enquête. Quant à l’Université Lumière de Bujumbura,
la période de lancement des questionnaires a correspondu avec la période des examens, ce qui ne permettait pas
d’avoir facilement les étudiants et les enseignants sur place encore que leur préoccupation était orientée sur les
évaluations. Pour combler un tout petit peu cette lacune, nous avons recouru à l’Université privée des Grands
lacs (UGL). C’est ainsi que nous avons obtenu l’échantillon effectif dont les caractéristiques viennent d’être
présentées.
Comme l’enquête est de nature qualitative, nous pensons que le nombre relatif des retours de questionnaires
n’a pas un impact préjudiciable sur les résultats de l’analyse.
2.2.4.2.
Résultats de l’enquête auprès de l’administration
Dans la présentation des résultats nous allons nous concentrer sur les principaux thèmes des outils d’enquête : le
guide d’interview chez les administratifs (annexe18) et le questionnaire chez les enseignants (annexe19) et les
étudiants (annexe20).
LES ATOUTS DU SYSTÈME BMD SELON ADMINISTRATION
Par rapport à l’ancien système le système BMD représente plusieurs avantages. On peut noter les principaux
atouts suivants : la professionnalisation de la formation, la visibilité du diplôme, la semestrialisation et la
réduction de la durée, le recours aux crédits, la gouvernance et le développement des partenariats.
La professionnalisation de la formation : le système BMD comporte un souci d’adapter le profil de formation
à une insertion dans le monde du travail. L’orientation des cours vers la professionnalisation en trois étapes: la
base – la préprofessionnalisation – la professionnalisation. L’ancien système était largement académique. La
professionnalisation se traduit aussi à travers la méthodologie qui est centrée sur l’étudiant dans le sens où il est
plus impliqué qu’avant dans sa formation : notamment par la variété des approches
d’enseignement/apprentissage qui laisse à l’étudiant une marge à l’initiative personnel et individuel (cours
magistraux, travaux dirigés, travaux pratiques, travail personnel, excursion). De ce fait, l’étudiant
est amené à
TM
effectuer des recherches personnelles dans la bibliothèque classique ou numérique, à recourir à l’internet.
L’étudiant développe ainsi l’esprit de travail personnel, d’entreprise et de créativité, et d’ouverture sur le monde.
L’approche privilégiée est celle de la construction des compétences et non la simple mémorisation/restitution.
Cependant, si au niveau de l’IPA et de l’ENS, la professionnalisation ouvre sur l’exercice du métier
d’enseignement, pour les autres profils il faudra trouver des mécanismes pour rendre les profils de formation
opérationnels sur le milieu du travail.
PDF Editor
142
La visibilité du diplôme délivré constitue un autre atout. Elle est confirmée par l’annexe au diplôme qui assure
la reconnaissance et la comparabilité avec les titres délivrés par d’autres institutions d’enseignement supérieur
au niveau national, régional et international. Cela implique automatiquement une base à la compétitivité et la
mobilité de l’étudiant.
En termes d’organisation, il y a une réduction de la durée, on passe de 4 à 3 ans pour le premier cycle
universitaire. La semestrialisation ouvre sur une meilleure maîtrise de l’année académique. Le nombre de crédits
est fixe et standard, 30 crédits par semestre soit 180 pour le cycle baccalauréat. Le système BMD est plus
exigeant et plus transparent. L’enseignant est soumis à un suivi-contrôle régulier et doit fournir un syllabus avec
des caractéristiques plus précises (pour chaque cours il faut indiquer clairement : l’objectif global, les objectifs
spécifiques, les contenus, un résumé, la méthodologie, l’évaluation, le travail personnel) et il accepte de mettre
le syllabus à disposition. Il laisse à l’étudiant le droit à la parole et ce dernier a la possibilité d’évaluer les
enseignements reçus. L’organisation en UE fait qu’on peut valoriser la compensation et avancer de classe avec
une unité non validée quitte à les faire valider plus tard.
Le recours au système des crédits92 qui sont capitalisables et transférables révolutionne le processus
d’évaluation. Un crédit réussi est un crédit capitalisable. L’évaluation est continue, ce qui permet, pour les
diverses sollicitations de l’étudiant un feedback rapide qui permet à l’étudiant et à l’enseignant d’évoluer
facilement ensemble. Dans le même moment on observe plus de réussite qu’avec l’ancien système.
Au niveau de la gouvernance, le système BMD se rapproche de la gestion démocratique alors que l’ancien
système se rapprochait plus de l’autocratie. L’enseignant est un facilitateur, et l’étudiant a plus d’initiatives dans
la construction de ses connaissances et compétences. Il a même le droit d’évaluer son enseignant.
Le développement des partenariats avec d’autres universités est plus facilité même si cela dépend des acteurs
en présence, ce qui offre des opportunités de mobilité pour les étudiants et les enseignants.
LES DEFIS MAJEURS DU SYSTEME BMD
Les principaux défis sont en rapport avec la pléthore des effectifs, les équipements, le personnel enseignant, le
coût, les méthodes d’enseignement/apprentissage, les grèves.
La massification des effectifs est un des grands défis majeurs qu’on retrouve tant au public qu’au privé et cela a
beaucoup d’implication sur les conditions générales de fonctionnement. La seule Université du Burundi a
dernièrement accueilli 6500 nouveaux étudiants. De manière générale les infrastructures ne se sont pas
développées proportionnellement aux étudiants à accueillir. En conséquence les amphithéâtres comptent
beaucoup d’étudiant jusqu’à 400 ou 500.
On note aussi un manque généralisé d’équipement adapté pour l’enseignement avec le changement des
méthodes d’enseignement comme le recours aux projecteurs, le besoin d’une sonorisation fiable et efficace pour
la communication, le besoin de laboratoire et de bibliothèque équipée pour les travaux requis des étudiants.
Le personnel est insuffisant en qualification et en quantité. La multiplication des étudiants exige le
recrutement d’un nombre encore plus important d’enseignants qualifiés et de beaucoup d’assistants pour suivre
les travaux recommandés aux étudiants. Les enseignants qualifiés niveau doctorat sont rares. Pour les travaux de
laboratoire on est obligé de faire plusieurs séries de travaux de groupes, des fois jusqu’à 10 séries ce qui a un
impact sur la durée de l’année académique. Pour parer au surnombre des étudiants les universités comme ULB
TM d’enseignants et
et HOPE limite le groupe classe à environ 60 étudiants quitte cependant à multiplier le nombre
d’assistants, ce qui augmente les coûts.
PDF Editor
92
Dans la définition du crédit, nous avons observé une différence entre le HOPE et les autres universités. Le crédit compte
25 heures dans les diverses universités comme le précisent les textes, la répartition est de 15 heures présentiel pour
l’enseignant et de 10 heures pour l’étudiant. Cette répartition est inversée à l’Université HOPE (10 heures pour
l’enseignant et 15 heures pour l’étudiant).
143
Du point de vue financier, le système BMD est très exigeant, vu le niveau d’engagement souhaité de la part des
étudiants et aussi des enseignants et les conditions de pléthore dans lesquelles la plupart des institutions
travaillent. L’organisation des groupes de travail gérables au niveau des laboratoires et des équipements
(notamment en TIC), exige la multiplication des assistants et des séances, et partant la nécessité d’un budget
conséquent.
En ce qui concerne les méthodes d’enseignement/apprentissage, certains enseignants ont du mal à s’adapter
ou changer de méthodes. Les plus jeunes, qui sont aussi ceux qui ont pris contact avec le système BMD,
s’adaptent plus facilement.
Avec la semestrialisation, il y a une structuration stricte des séquences de cours, mais les grèves répétitives
surtout dans l’enseignement public, ont pour résultat l’allongement inopiné de l’année académique et à réduire
l’efficacité du système. Cette situation pose un problème de la gestion des bourses en relation avec cette
prolongation qui perturbe le déroulement normal de l’année académique avec souvent des problèmes
d’harmonisation des périodes de cours et d’évaluation de sorte que l’année académique ne se termine pas dans
les mêmes délais pour toutes les facultés.
Dans la période actuelle, la gestion de deux types de règlements académiques constitue aussi un défi. Car il
faut passer de l’un à l’autre selon les promotions.
On doit bien sûr noter que les différents défis interagissent simultanément et que leurs impacts respectifs ne
peuvent pas être isolés.
La politique sectorielle du ministère s’est fortement concentré sur les contenus (maquette, unité d’enseignement,
crédits etc.) mais n’a pas été suffisamment explicite sur le profil de sortie attendu, ce d’autant plus que la
professionnalisation semble faire figure d’innovation de premier plan surtout avec
une approche
méthodologique axée sur la construction de compétences.
GESTION DE LA TRANSITION
Certains problèmes spécifiques se posent dans la gestion du passage de l’ancien système vers le système BMD :
c’est notamment le cas des reprenants de la dernière promotion de l’ancien système, le cas de candidature au
Mastère pour les licenciés de l’ancien système.
Le principe général est que les acquis sont maintenus (dans le sens de la capitalisation des crédits réussis). Une
commission au sein de chaque faculté analyse les situations et propose les crédits acquis et ceux à reprendre.
Exactement comme pour les étudiants évoluant dans le système BMD où l’on peut avancer de classe tout en
reprenant les compléments pour les unités ou crédits non réussis.
Pour les licenciés de l’ancien système qui veulent faire le Mastère, la licence équivaut au Mastère 1 quitte à voir
si certains compléments sont nécessaires à faire valider. L’ordonnance ministérielle n°610/1864 du 21/11/2012
portant équivalence des diplômes de l’ancien système avec le nouveau système BMD à l’Université du Burundi
fixe les correspondances entre les diplômes et les conditions d’accès (selon la note ou la mention obtenues), à tel
ou tel cursus de formation professionnelle ou de recherche. Le conseil de faculté ou d’institut est l’organe
habilité pour gérer ces questions.
SUIVI DE LA MISE EN OEUVRE
TM
A l’intérieur de chaque institution, il existe un mécanisme pour assurer le suivi quotidien de la mise en œuvre du
système BMD. Il s’agit notamment du service académique et du service assurance qualité, ou du service
enseignants/enseignement (là où le service existe). On doit noter le rôle que joue la Commission Nationale de
l’Enseignement Supérieur qui entre autres missions, est chargée de « Proposer des orientations dans
l’élaboration des actions de la planification, de la mise en œuvre et de contrôle de l’enseignement supérieur
conformément à la politique général du Gouvernement ; Déterminer les critères de recrutement du personnel
enseignant au sein des établissements d’enseignement supérieur ; Analyser et approuver les programmes
PDF Editor
144
d’enseignement supérieur ; Veiller à préserver le standard de l’enseignement supérieur pour assurer la qualité
aussi bien dans le public que dans le privé ; Veiller à l’harmonisation du système d’enseignement supérieur
burundais avec les systèmes d’enseignement supérieur des autres pays en général et ceux de la sous-région et
de la Communauté Est Africaine en particulier. » (Article 5 du Décret n°100/12 du 12 janvier 2008 portant
organisation et fonctionnement de la Commission Nationale de l’Enseignement au Burundi).
En fin de compte, ce sont ces différentes structures coordonnées par la Commission nationale de l’enseignement
supérieur qui font office de structures de pilotage du système BMD.
La mobilité interne des étudiants n’est pas encore effective car le fonctionnement du système n’est pas encore
bien harmonisé. Mais il existe une réglementation fixé par le Décret n°100/275 du 18 octobre 2012 portant
conditions d’accès à l’enseignement supérieur universitaire public et privé au Burundi, spécifiquement le
chapitre 3 (article 7-10) traitant de la mobilité des étudiants dans le parcours de formation. Le critère principal
étant la prise en compte de la compatibilité des cursus.
En vue de faciliter la mise en œuvre le Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique a
produit plusieurs textes réglementaires dont la loi sur l’enseignement supérieur et les différents textes
d’application tels que mentionnés ci-avant (pp117-123).
BILAN
Les administratifs des établissements d’enseignement supérieur ont estimé que le bilan est positif même s’il est
peut-être trop tôt pour se prononcer. Le professeur Joseph NDAYISABA (2013) a déjà esquissé un état des
lieux de l’approche BMD au niveau de l’Université du Burundi après une année de fonctionnement. Mais
comme il subsiste un décalage des années académiques selon les facultés, tous les départements n’ont pas été
inclus dans le diagnostic. L’auteur a soulevé plusieurs problèmes notamment en rapport avec :
−
−
−
−
−
−
−
le retard dans la promulgation des textes d’application ainsi que du règlement académique ;
le retard dans la mise en place de la structure de suivi et de contrôle de la mise en œuvre du nouveau
système ;
la résistance des étudiants sur l’appellation des diplômes du premier cycle, et les conditions de
continuation au Mastère ;
la persistance de confusions de la finalité des diplômes et des filières ;
la difficulté de mise en œuvre de la semestrialisation ;
la difficulté d’organiser les enseignements selon le schéma BMD (cours magistraux, travaux dirigé,
travaux pratiques, travail personnel);
le problème de gestion des parcours des étudiants (crédits validés, non validés, où et quand, résultats des
enseignements).
A l’Université HOPE, le système BMD n’est pas une nouveauté car l’établissement a longtemps fonctionné
avec le système BMD avant le déménagement du Kenya vers le Burundi.
2.2.4.3.
Résultats de l’enquête auprès des Enseignants
Nous mettons en annexe 24 les fréquences des réponses fournies par les enseignants.
INFORMATION SUR LE SYSTÈME BMD
TM
La grande majorité des enseignants affirment avoir été informés sur le BMD à 90,4% quand bien même presque
la moitié (44,4%) reconnait l’avoir été partiellement. Nous notons donc que l’information n’a pas touché tout le
monde, ce qui signifie la nécessité de mettre en place un mécanisme systématique d’information/formation.
PDF Editor
En ce qui concerne la participation dans la conception de la réforme BMD, environ 63% des répondants
affirment avoir participé d’une manière ou d’une autre dans la mise en place de la réforme. Mais en réalité ceux
145
qui ont concrètement participé dans la mise en place des programmes (maquettes) ne représentent que 18%. Les
autres (35%) ont été sensibilisés lors d’ateliers de validation.
LES ATOUTS DU SYSTÈME BMD
Les enseignants affirment que le nouveau système BMD apporte un plus par rapport à l’ancien à travers les
éléments qui suivent. Les enseignants ont été sensibles à des atouts comme la concentration sur l’apprenant, la
professionnalisation, la mobilité des étudiants, l’approche et les méthodes d’évaluation, la gestion du temps.
Enseignement centré sur les apprenants : les répondants considèrent que les enseignements marquent une
tendance vers l’appel à la participation active des étudiants à travers des recherches personnelles dans les
bibliothèques et l’internet, les travaux dirigés et les travaux pratiques. Ils estiment que le système permet la
responsabilisation de l’étudiant dans sa formation en lui faisant assurer lui-même une certaine autoformation et
partant une approche vers l’autonomisation dans le processus d’apprentissage.
La professionnalisation de la formation : une volonté de professionnalisation de la formation est ressentie
dans les réponses des enseignants et est perceptible à travers une meilleure restructuration des programmes qui
tiennent compte non seulement des cours magistraux mais aussi des travaux pratiques, des travaux dirigés, des
recherches personnelles des étudiants et la recherche de la construction des compétences pour répondre aux
besoins du monde du travail d’une part et le souci de développement de la compétitivité sur le marché du travail
au pays ou dans la sous-région d’autre part.
Mobilité : les enseignants pensent que la mobilité des étudiants constitue un avantage par le fait de
l’harmonisation du système BMD au niveau international, de la possibilité de la capitalisation et de la
transférabilité des crédits.
Approche méthodologique et modes d’évaluation pour plus d’éducabilité (meilleur taux de réussite) :
quelques répondants pensent que la qualité de l’éducation sera améliorée par le fait d’emprunter des méthodes
qui mettent au centre l’apprenant où les professeurs peuvent détecter les talents des étudiants (pédagogie de la
construction au lieu de la pédagogie de la transmission qui met au centre l’enseignant), mais aussi par le fait
qu’il est envisagé une sortie de l’évaluation sommative vers l’évaluation formative régulière sur toutes les
composantes des programmes et tenant compte des recherches personnelles, des travaux dirigés et des travaux
pratiques d’ une part et des délibérations plus appropriées d’autre part.
Une meilleure gestion du temps : les répondants disent que le système BMD propose la réduction du nombre
d’années d’études et du volume horaire des cours magistraux, la semestrialisation et le respect du calendrier
académique.
Cependant, certains enseignants affichent un pessimisme par rapport à l’innovation du BMD en affirmant qu’il
n’y a pas d’innovation par rapport à l’emploi, qu’il n’y a rien de nouveau et que l’insertion douteuse, qu’il n’y a
aucun changement, qu’il y a risque de baisse de qualité ou encore qu’il est trop tôt pour apprécier les apports du
système.
LES INCONVÉNIENTS (DÉFIS) DU SYSTÈME BMD
En ce qui concerne les défis, les enseignants relèvent les aspects en rapport avec la disponibilité des matériels
pédagogiques, les ressources humaines, les programmes de formation, le temps d’enseignement, la non
TM
harmonisation, les conditions de vie des étudiants.
Insuffisance des moyens financiers pour l’acquisition des outils pédagogiques : un grand nombre
d’enseignants soulèvent le problème des équipements pédagogiques qui risquent de compromettre les objectifs
de la mise en place du système BMD. Il s’agit essentiellement de l’insuffisance des équipements informatiques
et de l’accès à l’internet à haut débit, de l’insuffisance et de l’obsolescence et même parfois de l’absence des
équipements des laboratoires et des classes spécialisées, de l’insuffisance et de l’obsolescence et même de
PDF Editor
146
l’absence des équipements lourds des ateliers, des outillages individuels et collectifs mais aussi de la pauvreté
des bibliothèques quand elles existent.
Faiblesse en matière de ressources humaines : quelques enseignants évoquent l’insuffisance en personnel
enseignant qui entraîne la surcharge du travail des enseignants présents avec le risque de ne faire que le strict
nécessaire et donc de la baisse du niveau des étudiants.
Programmes de formation : une bonne partie des enseignants croient que la qualité des enseignements risque
de baisser car les programmes ont été comprimés et que la matière n’est pas consistante mais aussi que le
système propose peu de temps pour les travaux. Par contre quelques enseignants pensent que le système des
unités d’enseignement est trop lourd avec beaucoup de cours et qu’il y a des difficultés pour le respect du
volume horaire (trop de travaux). Il y a même une personne qui affirme qu’il n’y a pas de changement valable et
que les programmes sont identiques. Ceci traduit en quelque sorte le fait que certains enseignants n’ont pas été
impliqués dans les modalités de mise en place des maquettes de la formation qui entraîne un comportement de
réticence au changement.
Risque de non professionnalisation : alors que le maître mot de la réforme est la professionnalisation de
l’enseignement, un des enseignants doute car il pense qu’il y a manque de vision sur l’insertion au travail.
Les temps d’enseignement : Certains professeurs fustigent la réduction de la durée des études qui pourrait
avoir comme conséquence la surcharge de travail chez les étudiants, la faible maîtrise des connaissances et la
baisse généralisée du niveau des étudiants. Ils disent que les grèves allongent l’année académique. On sent que
certains enseignants n’ont pas été suffisamment préparés pour aborder
la réforme avec sérieux.
Paradoxalement, un professeur déclare n’être pas au courant de l’existence du règlement académique.
Non harmonisation : les étudiants du privé risquent d’être plus favorisés par rapport à ceux inscrits au public
pour l’orientation au Mastère, ceci probablement parce que les conditions de délibération ou d’évaluation y sont
plus souples. La Commission Nationale de l’Enseignement Supérieur doit veiller sur cette problématique pour
assurer l’équité des conditions d’accès aux cycles.
Les conditions de vie difficile des étudiants : certains enseignants pensent que les conditions de vie et les
grèves des étudiants risquent de ruiner l’atteinte des objectifs de la réforme. Effectivement, le fait d’être
éloigné des centres de recherche et des bibliothèques et celui de ne pas pouvoir travailler en groupes pénalise les
étudiants qui ne peuvent pas avoir de place dans les campus.
DIFFICULTÉS DE MISE EN ŒUVRE DU SYSTÈME BMD (ET LEUR GESTION)
Les difficultés de mise en œuvre du système BMD sont également nombreuses et ont des rapports avec les défis
relevés ci- dessus et ont un impact certain sur les performances du système. Les enseignants retiennent les
aspects suivants : les conditions de travail, la massification des effectifs, le temps d’enseignement, la
qualification des enseignants, le dialogue et la sensibilisation, le niveau d’entrée des étudiants, les conditions de
vie, les programmes de formation.
Les conditions de travail : les conditions de travail individualisé ne sont pas de nature à améliorer la qualité
des enseignements. En effet, les répondants reviennent sur l’insuffisance et l’inadéquation des supports
pédagogiques dans les laboratoires, dans les classes spécialisées et les ateliers. Ils regrettent le faible accès aux
ordinateurs et à la connexion à l’internet suite au nombre élevé des effectifs des étudiants.
TM
La massification des effectifs : parfois l’enseignant a des groupes d’étudiants très élevés dépassant parfois 400
unités. Cela rend malaisé l’encadrement des travaux pratiques, des travaux dirigés et des recherches
personnelles car les postes de travail ne permettent pas de s’organiser en faveur de chacun des étudiants.
PDF Editor
Le temps d’enseignement : les enseignants et les étudiants ont du mal à respecter les volumes horaires
proposés dans les maquettes de formation surtout en ce qui concerne les travaux pratiques et les travaux dirigés.
Ceci risque de mettre à mal le souci de professionnalisation de la formation proposée par la réforme BMD.
147
La qualification des enseignants : le nombre de bourses disponibles pour entreprendre les études de Mastère
et des études doctorales ne sont pas suffisantes pour atteindre un optimum d’enseignants qualifiés prestant dans
les institutions publiques et privées d’enseignement supérieur. Cette situation risque de jouer négativement sur
la possibilité d’offrir une éducation de qualité aux apprenants.
Dialogue et sensibilisation : La sensibilisation des étudiants et des enseignants sur la nature de la réforme ne
semble pas avoir été profonde notamment en ce qui concerne le complexe des étudiants par rapport à la durée de
la formation et le niveau du diplôme à dispenser et les textes légaux qui gèrent la réforme. Egalement, le
dialogue entre les principaux acteurs ne semble pas être soutenu, ce qui se traduit par des grèves répétitives qui
jouent négativement sur le respect des temps des enseignements.
Le niveau des étudiants qui entrent à l’enseignement supérieur : les répondants évoquent le niveau très
bas des étudiants qui entrent à l’enseignement supérieur, surtout en science, mais ceci se traduit aussi par le
niveau non appropriés des enseignants à ce palier, lesquels proviennent de ces institutions d’enseignement
supérieur. Il y a donc un manque de coordination pour étudier ensemble comment améliorer la qualité de
l’enseignement du fondamental à l’enseignement supérieur en passant par l’enseignement secondaire.
Programme de formation : quelques enseignants croient que l’équilibre entre les contenus de la formation et
les volumes horaires n’est pas assuré probablement parce qu’ils n’ont pas été associés dans l’élaboration de ces
programmes et aux objectifs qui sont visés par rapport à chaque programme par rapport à ceux de l’ancien
système ce qui peut se traduire par la résistance à ces changements.
Gestion du système : l’un ou l’autre répondant évoque les difficultés de gestion du cheminement de deux
systèmes et la faiblesse de la recherche ce qui, également risque de diminuer la qualité de l’éducation offerte.
Conditions de travail et de vie des étudiants : les conditions de travail et de vie des étudiants sont assez
difficiles car la grande majorité des étudiants n’accèdent pas aux infrastructures sociales offertes par
l’Université du Burundi alors que la bourse des étudiants est très faible, ce qui conduit à un manque de
concentration nécessaire aux étudiants pour améliorer leur taux de réussite.
TYPES DE SOLUTIONS PROPOSÉES
Pour pallier à ces difficultés, les enseignants proposent les solutions qui suivent : (i) l’élaboration adéquate des
programmes de formation ; (ii) l’organisation des travaux de recherche en groupes ; (iii) rendre obligatoire la
disponibilité des syllabus pour les étudiants ; (iv) organiser la formation continue des enseignants pour qu’ils
enseignent et évaluent autrement en vue de l’éducabilité de tous ; ( v) recourir aux nouvelles techniques
d’enseignement comme l’utilisation, du power point ; (vi) recruter des enseignants qualifiés ; (vii)
sensibilisation des étudiants pour recourir aux centres de recherche, des laboratoires et l’internet : (viii)
construire des salles multimédia en nombre suffisant; (ix) organiser systématiquement les stages et les visites
d’entreprises.
PROBLEMES DE LA TRANSITION
Dans l’ensemble on sent que les enseignants n’ont pas été suffisamment informés sur la différence des deux
systèmes de formation, les moyens financiers sont insuffisants, la gestion des redoublants et de compléments
cause des problèmes particuliers aux enseignants.
TM
Gestion de deux systèmes : la majorité des répondants aux questions de gestion de la transition
évoquent les
possibilités de chevauchement managérial de deux systèmes et des risques de confusion. Ces problèmes
devraient se poser essentiellement à ceux qui sont chargés de l’administration. Pour les enseignants, il s’agirait
essentiellement de l’adaptation aux nouvelles approches méthodologiques et pratiques d’évaluation.
PDF Editor
Comparaison des contenus des deux systèmes : Les enseignants considèrent que la matière est identique
pour les deux systèmes. Il y a déjà une perception du non visibilité des deux diplômes de baccalauréat et de
licence liée au problème d’adaptation au BMD. Une lecture profonde de la Loi sur l’Enseignement Supérieur,
148
de ses textes d’application ainsi que des textes de règlement académique par les enseignants, aiderait à une
meilleure compréhension du nouveau système BMD. Aussi, une participation active et commune des
enseignants dans l’élaboration des supports pédagogiques et des textes régissant les institutions aideraient à
lever la plupart des doutes.
Moyens : Les moyens pour la mise en œuvre de la réforme en ce qui concerne les budgets pour l’acquisition
des équipements pédagogiques (insuffisants et inadéquats) continuent à se poser comme déjà évoqués ci-dessus
dans les défis relevés par les mêmes enseignants. Ces problèmes sont réels et sont déjà évoqués de manière
plus détaillée par les responsables administratifs des institutions de l’enseignement supérieur.
Gestion des compléments et des redoublants de l’ancien système : Les enseignants se posent des problèmes
pour le devenir des étudiants qui seront obligés de redoubler et rattrapés par ceux du système BMD. De même,
ils anticipent des problèmes pour ceux qui avancent avec des compléments. Il faudra effectivement suivre de
près cette question parce que le parcours souhaité de trois ans de Baccalauréat risque d’être mis à mal.
Manque de sensibilisation et de dialogue : Les enseignants soulèvent le problème de compréhension du
système BMD par les étudiants, de faible sensibilisation des étudiants et des enseignants, de manque de
concertation entre l’administration et les enseignants, de résistance au changement, de méconnaissance de la
définition du rôle de l’assistant jusqu’à être très pessimiste en disant qu’il y aura 1 ou 2 générations sacrifiées.
Effectivement, cette question de sensibilisation est souvent évoquée avec une perception d’un déficit en la
matière. Pour mieux réussir une réforme, il faudrait éviter de travailler en « vitrine » avec quelques techniciens
et travailler de façon participative avec les différents acteurs et surtout avec ceux qui vont appliquer la réforme
d’abord pour être sensibilisés et pour comprendre ensuite, pour chercher l’adhésion et enfin pour prendre des
engagements pour l’action.
SUIVI DE LA MISE EN ŒUVRE
En termes de suivi, les enseignants ont des problèmes de répondre correctement aux exigences du travail
personnel de l’étudiant. La mobilité est effective pour les enseignants mais pas encore pour les étudiants sauf
pour l’université HOPE qui est dans le système BMD depuis sa fondation à Nairobi.
Le travail personnel de l’étudiant
Conditions de travail et de vie des étudiants : la grande majorité des répondants à cette question (22)
affirment que les étudiants ne sont pas dans de bonnes conditions pour réaliser le travail individualisé à cause de
la logistique, du manque de matériel didactique dans l’ensemble et plus spécifiquement de la non possession des
laptops individuels et de l’accès à l’internet. Ceci est vrai car les moyens disponibles dans les institutions
d’enseignement supérieur tant public que privé ne permettent pas d’assurer les formations (travaux pratiques,
travaux dirigés, recherches personnelles) telles que souhaités par le système BMD. Aussi, la grande majorité
des étudiants sont externes et vivent très loin des bibliothèques et autres équipements (classes spécialisées
équipements informatiques, laboratoires) et disposent d’un temps très limité pour les fréquenter.
Les effectifs pléthoriques : les répondants (21) à la question disent, avec raison, que la massification des
effectifs dans les institutions d’enseignement supérieur ne permet pas le suivi du travail individualisé. Le
contournement de ces problèmes par la mise en place de groupes de travail n’est pas une réponse adéquate, car
les infrastructures des institutions publiques sont sursaturées. La seule solution est de chercher les moyens de
construire d’autres infrastructures pour répondre aux normes en matière de ratio étudiants par poste de travail
TM
suivant les spécialités.
Organisation et programmes : quelques répondants estiment que la mise en œuvre sera difficile car les
programmes de formation ne sont pas proportionnels au volume horaire imparti à ces programmes et que peu de
temps est accordé aux travaux et pensent qu’il y a risque de reproduire l’ancien modèle. Le manque de
calendrier fixé à l’avance doublée par les grèves répétitives prolonge le calendrier contrairement au souci
prioritaire du système d’organiser le BAC en trois ans en passant par la stratégie de la semestrialisation.
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149
Mobilité des étudiants
Non mobilité : La grande majorité des répondants (26) à cette question affirment que la mobilité des étudiants
n’est pas encore une réalité. Les raisons de non mobilité évoquées sont : le manque de texte réglementaire, le
manque de collaboration entre les institutions d’enseignement supérieur, le manque d’espace fiable de mobilité,
le manque de définition des prérequis (condition de mobilité), le blocage de la mobilité vers l’Université de
Makelele pour les étudiants en anglais, le calendrier plein avec la semestrialisation, pour les institutions qui sont
uniques (comme l’IEPES) la mobilité ne peut se faire que vers l’extérieur, les maquettes ne sont pas
harmonisées dans toutes les universités du Burundi. Par contre, la mobilité est courante à l’université HOPE
parce qu’il y a beaucoup d’étudiants étrangers. Il est nécessaire qu’il y ait une harmonisation des contenus et des
codifications au niveau des différents établissements de l’enseignement supérieur au Burundi pour rendre facile
la mobilité interne des étudiants.
Mobilité des enseignants
La mobilité est effective chez les enseignants dans la mesure où elle est financée par des bailleurs externes ou
dans le sens où il est permis d’être visiteur dans les universités locales.
2.2.4.4.
Résultats de l’enquête auprès des étudiants
Nous mettons en annexe 25 les fréquences des réponses des étudiants au questionnaire.
NIVEAU D’INFORMATION
Très peu d’étudiants affirment avoir été informés sur le système LMD (12,74%). La grande majorité n’est pas
informé ou l’est partiellement (84, 79%). Il n’est pas évident que ceux qui affirment avoir été informés l’ont été
à satisfaction. L’importance relative (45,09%) de ceux qui soulignent qu’ils sont restés sur leur soif quant à
l’information (information partielle) montre qu’il y a encore certainement un effort de mise en place d’une
stratégie de communication sur le système BMD. L’échantillon de cette étude portant sur une génération
pionnière, il y a certes une nécessité de faire une préparation systématique pour toutes les générations qui vont
être enrôlées dans le système BMD et qui attendent aux portes de l’enseignement supérieur, et ainsi préparer une
documentation pertinente de communication.
Source d’information
Les autorités administratives ont été les sources d’information les plus actives (Rectorat, direction académique,
délégués du Ministère, enseignants délégués), des étudiants délégués, ou même la rue. On peut déduire qu’il n’y
a pas un document de référence unique de repère pour tout le monde.
LES APPORTS DU SYSTÈME BMD
Au niveau des apports, les étudiants ont apprécié tantôt positivement tantôt négativement les apports du système
BMD.
Parmi les apports positifs, les observations sont regroupées par ordre d’importance autour des principales idées
suivantes :
-
TM
Le développement des capacités de l’étudiant suite à l’organisation des travaux pratiques
et personnels
qui impliquent ce dernier dans l’acquisition des connaissances (learning by doing) (60).
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-
L’harmonisation de la formation universitaire nationale avec les autres pays qui pratiquent ce nouveau
système avec ouverture sur la compétitivité et la mobilité au niveau international (37).
-
La réduction du temps d’études avec la possibilité de poursuivre le Mastère et le doctorat sur place (63).
150
-
L’augmentation du taux de réussite notamment avec la possibilité d’avancer avec des compléments (23).
-
L’organisation en semestrialisation, accompagnée de l’évaluation continue et qui permet des repères de
régularisation de l’année académique (21).
-
Le regroupement des cours en UE avec les avantages de la réussite à 50%, de la compensation et de la
capitalisation des crédits (28).
-
Le recours aux technologies modernes (TIC, projection) pour améliorer les stratégies d’acquisition des
connaissances (18).
Cependant quelques éléments négatifs ont été soulignés, notamment :
-
Le coût élevé du système par rapport aux matériels utiles et nécessaires comme les ordinateurs
portables, l’accès à l’internet, la multiplication des syllabus alors que le coût de la vie est cher au niveau
national et en particulier pour l’étudiant qui compte uniquement sur la bourse quand il en a (44).
-
Le nombre élevé de cours qui découle, selon les étudiants, du fait qu’on a ramené un programme de
quatre ans (ancien système) sur trois ans sans réaménagement adéquat (reprise des mêmes contenus). Ici
il s’agit d’une critique à l’endroit de la confection des maquettes, le travail apparaissant plus surchargé
pour les étudiants (travaux dirigés, travaux pratiques, travaux personnels) et plus allégé pour les
enseignants. Ceci risque d’entraîner une faible performance chez les étudiants.
-
Certains sont allés jusqu’à dire qu’il n’y avait aucun changement entre l’ancien et le nouveau système
(21).
LES PRINCIPAUX DEFIS DE LA MISE EN OEUVRE
Les principaux défis relevés par les étudiants sont en rapport avec le coût, le manque de préparation qui a
souvent abouti à des mouvements de grève, le problème de l’insuffisance des enseignants qualifiés pour assurer
l’encadrement.
Le manque de moyens suffisants pour une mise en œuvre efficace et opérationnelle, principalement des
matériels et équipement nécessaires pour les recherches des enseignants et des étudiants au sein des universités
(bibliothèques, laboratoires, outil informatique, salles de cours ou amphithéâtres) (118).
Le coût élevé par rapport au niveau de vie des étudiants et à la surcharge relative du travail requis des étudiants
(bourse, déplacement, photocopie des syllabus, accès internet) (45).
Le manque de préparation suffisante au niveau de la règlementation générale (le temps insuffisant pour les
travaux de recherche pourtant indispensables, le manque de visibilité des diplômés et de sa valeur sur le marché
du travail, la faible maîtrise du règlement académique par les partenaires, les conditions sévères de reprise d’une
unité d’enseignement, certains documents comme le bulletin non encore disponibles dans certaines institutions)
(56).
Les mouvements de grève souvent consécutifs à une mauvaise communication entre les autorités et les
étudiants et qui ont un impact négatif sur les performances attendus du système BMD.
TM
La difficulté d’évolution des méthodes d’enseignement : certains enseignants continuent d’enseigner comme
dans l’ancien système, ce d’autant plus que ce dernier est encore en vigueur pour les générations antérieures
d’étudiants (avec un risque de confusion des deux systèmes).
PDF Editor
Le manque d’enseignants qualifiés en nombre suffisant pour l’encadrement des étudiants de plus en plus
nombreux et la pénalisation pour la bourse des étudiants (risque de suspension) quand les enseignants n’ont pas
été disponibles en temps opportun (49).
151
LE TRAVAIL PERSONNEL DES ETUDIANTS
La grande majorité des étudiants déclarent que l’objectif de réalisation du travail personnel n’est pas atteint pour
plusieurs raisons notamment par manque de moyens et de conditions favorables (les outils de travail, l’accès à
l’internet, l’organisation surchargée de l’horaire des cours (de 7h30 à 18h passée), la fermeture de la
bibliothèque à une heure précoce, la focalisation des travaux académiques sur les cours magistraux de
l’enseignant).
Quand les moyens ne sont pas suffisants ou disponibles il y a risque que le travail personnel de l’étudiant soit
fait de manière incomplète ou ne soit pas fait. La fréquence élevée des étudiants qui évoquent la non atteinte de
l’objectif du travail personnel faute de moyens soulève une interrogation profonde : est-ce que les enseignants
ont intégré cette composante dans leur méthodologie d’enseignement, quel est le niveau de contrôle et de suivi
ou alors qu’est-ce qui est proposé comme alternative. Certains ont évoqué le travail en groupe, celui-ci est-il
faisable dans la conjoncture de carence de matériels et d’outils suffisants ?
La suggestion d’associer les étudiants aux travaux de recherche des enseignants est pertinente car elle permet le
suivi direct et en même temps une familiarisation aux travaux indispensables durant une formation qui vise la
professionnalisation. Cette stratégie peut être élargie à l’endroit des responsables d’industries ou d’entreprises
du secteur privé.
Le travail personnel est mal perçu par certains étudiants qui recherchent la sécurité dans les pratiques de
l’ancien système d’apprentissage mémorisation/restitution.
L’organisation en semestres pleins de six mois d’affilé ne permet pas d’organiser le travail personnel.
Parmi les facteurs qui empêchent de réaliser correctement le travail personnel on peut noter :
• Le manque général d’outils et d’équipements facilitant l’accès à l’information et à la recherche :
ordinateur, internet, bibliothèques fournies en manuels physiques ou numériques;
• La non accessibilité des centres de recherche ou bibliothèques pendant les heures de cours;
• La fermeture des bibliothèques très tôt ;
• Le calendrier chargé de l’organisation des cours pendant la journée ;
• L’habitat dispersé ou en périphérie pour la plupart des étudiants qui ne permet pas un travail en groupe
efficace ;
• Le niveau de vie des étudiants qui ne permet pas facilement et fréquemment le déplacement d’un
campus à un autre (le nouveau campus de l’avenue du Large pour l’UB, les campus Kinindo, Mutanga
et Avenue du Large pour l’ULB) ;
• La faible implication des enseignants qui gardent leurs habitudes de l’ancien système.
Certains étudiants soulignent quand même que tout n’est pas négatif, qu’il y en a qui font ce travail personnel et
qui en bénéficient beaucoup pour leur acquisition des connaissances, même s’il y a des améliorations à faire
pour atteindre une bonne efficacité.
TM
PDF Editor
152
TROISIEME PARTIE : CONSTATS ET RECOMMANDATIONS
CHAPITRE 1 : LES CONSTATS MAJEURS
Après une présentation plus ou moins descriptive des caractéristiques principales des réformes dans le système
éducatif burundais, nous allons essayer de faire une lecture analytique pour dégager les principaux constats dans
cette dernière partie et proposer des recommandations allant dans le sens de l’amélioration des pratiques
existantes et de l’accompagnement des réformes en cours. A cet effet nous allons aussi nous inspirer des apports
critiques d’autres personnes ou auteurs ayant travaillé sur la problématique traitée dans cette étude.
Nous commencerons par présenter des constats globaux que nous estimons valables pour l’ensemble du système
éducatif burundais ensuite nous reviendrons sur les constats en rapport direct avec les réformes en cours en
l’occurrence la réforme vers l’enseignement fondamental et la réforme du système BMD dans l’enseignement
supérieur.
1. Les constats majeurs globaux des réformes du système éducatif burundais
Après la présentation rétrospective et l’analyse plus ou moins descriptive des caractéristiques principales des
réformes anciennes et nouvelles dans le système éducatif burundais, nous aimerions ici essayer de faire une
lecture analytique et synthétique pour dégager quelques principaux constats globaux des réformes abordées.
1.1. Absence d’une approche par expérimentation
L’approche des réformes au Burundi n’a jamais considéré la composante de l’expérimentation comme
importante et pertinente. La plupart des réformes dans le système éducatif burundais ont été menées de front
sans aucune phase expérimentale. Les réformes éducatives ont souvent répondu à des impératifs ressentis au
niveau politique (à la suite de congrès ou de forums non foncièrement focalisés sur le secteur de l’éducation,
ou suite à un engagement politique souvent exprimé à travers le discours politique).
Pour une bonne réussite de ce genre d’approche, il faut que des équipes techniques fassent une analyse critique
de tous les contours et les implications d’une telle initiative sur les pratiques courantes pour que la logique
d’innovation puisse vaincre les résistances naturelles au changement. Tout processus de réforme dans ce cas
devrait se munir d’un mécanisme de suivi évaluation qui permet l’autorégulation en cours de route dans le
sens d’une recherche-action. Ce genre de dispositif, qui pourtant est recommandé par les forums internationaux,
n’a pas toujours été l’apanage des différentes réformes initiées dans le système éducatif burundais.
La seule réforme qui avait suivi ce processus d’expérimentation était l’introduction de l’anglais à partir de la
5ème année primaire en 1998. Mais elle n’a pas abouti faute de financement pour la multiplication des supports
pédagogiques et pour la généralisation de la formation des enseignants. Malheureusement, dans les évolutions
qui ont suivi cet élément n’a pas été tenu en compte (en 2006 l’introduction de l’anglais et du kiswahili s’est
faite depuis la première année primaire).
1.2. Absence d’une continuité et d’une congruence institutionnelle
Au niveau institutionnel, le Burundi est caractérisé par une instabilité qui ne permet pas d’assurer la cohérence
et la congruence organisationnelle. En effet, au cours de l’histoire du système éducatif burundais, la gestion du
TM
secteur de l’éducation a été tantôt confiée à un ministère tantôt à deux ou même à trois ministères. Ceci a pour
effet une parcellisation de la gestion et souvent un manque de cohérence entre les initiatives sous sectorielles
prises de part et d’autre, ce d’autant plus qu’il n’existe pas un mécanisme ou une structure de coordination
globale au niveau national.
PDF Editor
La nécessité de coordination et d’harmonisation est ressentie aujourd’hui au sein des deux ministères ayant en
charge l’éducation. C’est pour cela que dans les textes des lois qui viennent d’être promulguées pour régir les
deux ministères, il a été retenu de part et d’autre, de mettre en place une commission nationale. Les deux
153
structures, une fois fonctionnelles, devraient développer des mécanismes de concertation sur les problématiques
nationales globales et s’assurer qu’elles travaillent dans la continuité en amont comme en aval. Déjà il se pose
un problème de coordination et d’agencement de la réforme vers l’enseignement fondamental dans
l’enseignement de base et de l’introduction de la réforme BMD dans l’enseignement supérieur notamment dans
les filières de formation initiale qui doivent s’adapter à la nouvelle conjoncture. Une attention particulière devra
se faire au niveau du palier secondaire ou post fondamental qui sert de relai entre la base et le supérieur pour un
développement harmonieux du système éducatif.
Nous devons aussi souligner que chaque régime politique a tendance à marquer l’histoire du pays en amorçant
une initiative ou une réforme au niveau du secteur de l’éducation ou dans d’autres secteurs de la vie nationale.
Ceci est souvent inscrit dans la logique des campagnes électorales ou dans le souci de se distancer du régime
précédent mais au risque de ramener l’histoire à un éternel recommencement et partant, une absence de
continuité technique et logique des initiatives entamées.
1.3. Absence d’une concertation large des partenaires
Dans la plupart des cas l’introduction de nouveautés dans le système éducatif burundais, précisément à cause de
cette prééminence courante de la pensée politique, on observe la quasi absence d’une concertation à la base
élargie ou d’une évaluation critique systématique de la situation existante. Au moment de la tentative
d’introduction de l’approche par compétences, une concertation avec les partenaires avait eu lieu notamment en
direction des enseignants et une critique de la situation prévalant avait été amorcée. Des renforcements de
capacités des concepteurs dans le domaine avaient été organisés avec l’appui d’expertise externe, ce d’autant
plus qu’il s’agissait d’une innovation qui allait s’étendre sur beaucoup de pays africains. La phase de
préparation avait pris un bon bout de temps puisque l’orientation principale découlait des recommandations de
deux tables rondes sur le système éducatif burundais organisées en 1998. La finalisation devait se faire à partir
de 2005 après un colloque de 2003 sur les programmes, mais le principe de la continuité n’a pas fonctionné
puisque les nouvelles autorités politiques ont suspendu ladite réforme.
Aujourd’hui on y revient timidement puisque l’ancrage des réformes en cours tant avec l’enseignement
fondamental qu’avec le BMD est de fournir aux apprenants non seulement des connaissances mais aussi et
surtout des compétences pour agir sur leur environnement ou pour s’orienter dans le monde du travail. Une telle
approche justifie l’implication de l’apprenant par la participation, l’activité et la créativité. C’est une orientation
vers laquelle il faut tendre dans les enseignements/apprentissages, effort demandé tant à l’enseignant qu’à
l’élève ou l’étudiant dans leurs méthodologies respectives de travail.
2. La réforme vers l’enseignement fondamental
2.1. Les opportunités offertes par la réforme (les forces)
La réforme vers l’enseignement fondamental présente des opportunités pour le système éducatif burundais, nous
allons passer en revue certaines que nous estimons importantes.
2.1.1. Le passage de 6 ans à 9 ans d’enseignement de base : une amélioration de l’accès
Le passage de 6 ans à 9 ans de l’enseignement de base est le mot clé de la réforme vers l’enseignement
fondamental au Burundi. Cette option qui a été lancé pour la première fois à travers le discours d’investiture du
Président de la République en septembre 2010, constitue une innovation majeure.
TM
Ainsi, le Burundi s’inscrit dans une ligne d’action tracée au niveau international. Lors d’une réunion régionale
de l’UNESCO, l’appel à l’action de Kigali en 2007, a explicitement recommandé aux Gouvernements africains
l’extension de l’enseignement de base : « étendre l’éducation de base (primaire) de qualité à une durée de 9-10
ans, incluant par conséquent le premier cycle de l’enseignement secondaire ». Cette initiative va dans le sens de
la poursuite de l’objectif tracé à Jomtien en 1990 de l’universalisation de l’enseignement primaire repris plus
tard lors du forum de Dakar en 2000 avec l’EPT.
PDF Editor
154
Cette extension a pour effet le réaménagement du cursus de formation, le premier cycle de l’enseignement
secondaire changeant d’orientation principale. Bien que la préparation à l’enseignement secondaire reste
poursuivie, l’objectif majeur de réforme vers l’enseignement fondamental est double : d’une part le
renforcement des compétences pour l’insertion dans le circuit socioéconomique (une formation focalisée sur
l’auto-emploi) ; d’autre part amener un plus grand nombre d’élèves au niveau de la 9ème année fondamentale
(l’élimination du goulot d’étranglement du concours de la 6ème année).
La réforme vers l’enseignement fondamental vise ainsi l’accroissement général du niveau d’instruction de la
population. La réalisation de cet objectif a des incidences salutaires sur le comportement des populations,
notamment en rapport avec les défis comme le VIH/SIDA, la sauvegarde et la protection de l’environnement, la
démographie galopante, la prévention des maladies, etc.
Toutefois, la valeur de cette extension sera jugée à l’aune du contenu et des compétences acquises pendant ces
trois années supplémentaires.
2.1.2. Les stratégies de mise en œuvre de l’extension
Parmi les mesures envisagées pour permettre la mise en œuvre de cette extension on peut notamment relever les
suivantes :
− L’augmentation progressive du taux de passage de la 6ème à la 7ème année. D’après le scénario envisagé,
ce taux devrait passer de 40% en 2010 à 80% en 2020. Le relèvement de ce taux a un effet très positif
sur l’achèvement primaire universel. En effet le taux d’achèvement de la sixième année devrait, selon
le scénario retenu, passer de 51,3% en 2010 à 94% en 2020.
− La réduction du taux de redoublement aux cycles 1, 2, et 3, passe de 39,7% en 2010 à 8% en 2020. Voir
plus haut les mesures concrètes proposées pour cette action. Notons cependant que cette baisse du
taux de redoublement ne sera possible que dans la mesure où on aura promu de manière pertinente les
capacités professionnelles des enseignants en matière de pratiques de classe et d’évaluation.
− La multiplication des constructions pour augmenter la capacité d’accueil du système éducatif. Le
PSDEF prévoit la construction d’environ 1500 salles de classes par an durant le plan triennal.
Ces mesures ont un impact sur l’accès à la scolarisation, ce qui renforce l’exercice du droit à l’éducation pour
une large partie de la jeunesse enrôlée jusqu’à un niveau plus élevé de 9ème année. Ceci est un acquis
supplémentaire par rapport à la situation actuelle puisque les élèves sont nombreux à quitter le système éducatif
après la 6ème année.
2.1.3. Une amélioration de la qualité un objectif en point de mire
D’après le PSDEF 2012-2020, la réforme vers l’enseignement fondamental vise un enseignement de qualité. Et
pour marquer cette option, des mesures ont été arrêtées notamment :
−
−
−
La réduction du taux de redoublement dans les conditions relevées ci-dessus à l’endroit des
enseignants.
La réduction de 2/3 des classes fonctionnant en double vacation dans les cycles 1, 2, 3 (deux groupes
pédagogiques pour une même salle). Toutefois la focalisation actuelle sur la mise en place des
infrastructures pour le quatrième cycle fondamentale risque de freiner ou de faire
TMoublier la nécessité
de développer les infrastructures des 3 premiers cycles en vue de rendre cette mesure effective.
L’élimination des cas de la double vacation des enseignants (cas d’1 enseignant pour deux groupes
pédagogiques) ;
L’augmentation du temps scolaire pour les classes en double vacation : l’ordonnance ministérielle
620/cab min 448 du 2/4/2012 portant normes de gestion des enseignements du primaire fait passer le
volume horaire annuel à 950H (soit 20 heures hebdomadaires au lieu de 14 actuellement).
PDF Editor
−
155
2.1.4. Le regroupement des disciplines en domaines
Le regroupement des disciplines en domaine a pour objectif de réduire les intitulés (de 14 à 6) et de procéder à
l’intégration intra domaines. Les disciplines regroupées sont généralement connexes et se renforcent
mutuellement. Un autre avantage évident de ce regroupement est l’élément de compensation ce qui devrait
réduire sensiblement les échecs.
L’introduction du domaine de l’entrepreneuriat constitue une innovation de taille dans le système éducatif
burundais car ce domaine permet l’accompagnement des lauréats dans les initiatives d’action sur
l’environnement et le renforcement des compétences pour une créativité orientée vers l’auto emploi.
2.1.5. L’élaboration du curriculum et des supports pédagogiques de 7ème année
Dans sa préparation lointaine, l’élaboration des curricula a bénéficié de l’apport d’une institution de renommée
internationale, en l’occurrence Education Internationale du Canada par la formation d’une équipe de cadres du
ministère en élaboration des curricula. Cet input a donné lieu à l’élaboration d’un guide pour les concepteurs du
curriculum, lequel guide a servi à la rédaction du curriculum de l’enseignement fondamental et des supports
pédagogiques de la 7ème année.
Le curriculum et les supports pédagogiques (manuel de l’élève et guide de l’enseignant) ont aussi bénéficié de
l’apport de différentes structures nationales notamment le BEPES et l’Université du Burundi durant les
différentes étapes d’élaboration. Les PTFs ont recruté une expertise externe le Centre international d’Etudes
Pédagogiques (CIEP) qui a soumis son rapport d’analyse93 sur les documents élaborés, à savoir le curriculum, le
manuel de l’élève et le guide du maître pour la 7ème année. Dans le prolongement des observations et
recommandations de ces experts, un accompagnement est en cours94 dans l’élaboration des supports
pédagogiques pour les classes de 8ème et 9ème fondamentale avec un réajustement possible de ces outils
pédagogiques pour la classe de 7ème.
2.1.6. Une potentielle connexion avec l’enseignement et la formation professionnelle et technique
Vu son orientation opérationnelle sur l’insertion dans le monde du travail, l’enseignement fondamental est
ouvert sur l’enseignement des métiers et la formation professionnelle. Dans le sens du discours du Président de
la République, ce passage de 6 ans à 9 ans devrait aller de pair avec des formations de courte durée, orientées
vers une appropriation de plus en plus approfondie des compétences d’insertion socio-économique. Dans la
mesure du possible, les ateliers des centres d’enseignement des métiers ou de formation professionnelle
devraient être accessibles aux élèves de l’enseignement fondamental durant les travaux pratiques. Ce soussecteur est appelé à prendre le relai pour la formation post fondamentale des lauréats du palier fondamental à
hauteur de 8% selon les prévisions du PSDEF. Cependant on doit noter que les prévisions du PSDEF restent en
deçà des espoirs nourries par le discours politique. En effet, en 2020 l’offre de l’enseignement des métiers et la
formation professionnelle est estimé à la hauteur d’environ 20.000 apprenants pour une population de
demandeurs potentiels de près de 2.000.000 de jeunes de 16 à 25 ans.
L’évolution actuelle du sous-secteur de l’enseignement des métiers et de la formation va dans le sens effectif
d’une politique d’insertion socio professionnelle des jeunes en cours de formation dans l’enseignement
fondamental.
La formation post secondaire professionnelle envisagée dans l’enseignement supérieur va dans le sens de la
TM dans le cadre de
confirmation et du renforcement des compétences d’encadrement des activités potentielles
l’insertion socioéconomique des lauréats de l’enseignement fondamental et des sortants du post fondamental.
PDF Editor
93
ème
CIEP , Analyse du curriculum et des supports pédagogiques de la 7 année du maître et de l’élève de l’enseignement
fondamental au Burundi, curriculum-livre de l’élève-guide pédagogique du maître, rapport d’analyse, Sèvres, juin 2013.
94
C’est le CIEP qui est en train de réaliser cet appui.
156
2.1.7. L’enseignement fondamental et le droit à l’éducation
Les mesures pour le développement de l’accès sont favorables à l’exercice du droit à l’éducation. La loi sur
l’enseignement de base et secondaire, dans le prolongement de la Constitution reconnaît, le droit à l’éducation,
ainsi que le droit de l’accès à l’éducation pour les personnes à besoins spécifiques. Il faudra veiller à ce que ces
objectifs soient mis en œuvre de manière opérationnelle. Le redéploiement des enseignants offre plus dans
l’équité. Toutefois, il s’agit du droit à l’accès mais pas nécessairement l’accès à une éducation de qualité. Pour
ce volet il faudra assurer un suivi particulier avec les structures d’encadrement et de suivi évaluation tant au
niveau central que déconcentré.
2.2. Les grands défis de la mise en œuvre de l’enseignement fondamental
Les visées largement positives de la réforme vers l’enseignement fondamental sont confrontées à des défis qu’il
faudra affronter et pour lesquels il sera nécessaire de trouver des solutions adéquates. Dans les paragraphes
suivants nous allons présenter les défis majeurs identifiés.
2.2.1. Le cadre juridique de la réforme vers l’enseignement fondamental
La plupart des documents actuellement disponibles sur l’enseignement fondamental ont été élaborés sans
référence à un texte législatif officiel avalisé par le gouvernement. Le seul texte officiel qui sert de référence est
le PSDEF qui donne les orientations générales. Le texte de loi qui était en préparation depuis 2011 n’a été
promulgué officiellement que le 10 septembre, quelques jours seulement avant la rentrée scolaire effective
2013-2014 qui amorce la réforme vers l’enseignement fondamental. En d’autres termes, le fonctionnement du
début de la réforme n’aura pas donné suffisamment de temps pour l’élaboration des textes d’ajustement et de
mise en application de cette même loi qui va régir la réforme. Les activités logiques de mise en œuvre de la loi
risquent de se faire dans la précipitation au risque de fausser ou hâter des processus nécessitant un certain recul
ou consensus.
2.2.2. Le curriculum de l’enseignement fondamental
Le curriculum de l’enseignement fondamental a été élaboré par les conseillers pédagogiques du BEPEB lors
d’une retraite organisée à cet effet. Au cours de la production de ce document, les conseillers du BEPES n’ont
pas été associés alors qu’ils avaient participé aux étapes précédentes. Le document produit est en train d’être
analysé par ces derniers pour façonner une connexion entre les programmes de l’enseignement fondamental et
ceux du post fondamental. L’observation globale était que l’approche thématique ne laissait pas entrevoir
facilement les contenus à transmettre pour certains domaines notamment celui des langues.
Les experts du CIEP95 qui ont analysé ce document ont émis des observations sur les forces et les faiblesses de
ce document de curriculum. En voici une brève description.
En ce qui concerne les forces, les experts relèvent les points suivants :
− Le document du curriculum est concis, c’est un avantage car « les maîtres, …. grâce à cette présentation
synthétique, peuvent savoir ce qui a été fait avant et ce qui sera fait après l’année dont ils ont la
charge ». (CIEP, 2013, p13)
−
La structure du document « Il est aussi intéressant de souligner la manière dont est structuré chaque
TM
chapitre, présentant les raisons du changement et les solutions préconisées. Le
profil par cycle est
présent ainsi que le détail des thèmes à travailler et permettant aux élèves d’atteindre ces objectifs.»
(idem, pp13-14)
PDF Editor
95
ème
CIEP , Analyse du curriculum et des supports pédagogiques de la 7 année du maître et de l’élève de l’enseignement
fondamental au Burundi, curriculum-livre de l’élève-guide pédagogique du maître, rapport d’analyse, Sèvres, juin 2013
157
−
Il y a une cohérence entre le passé et les évolutions souhaitables des états de lieux, sauf peut-être dans
les sciences humaines en histoire où il y a une faible part de l’histoire contemporaine.
−
Le document assure une certaine continuité « il n’y a pas de rupture radicale avec le passé et il y a une
continuité des thèmes et des disciplines, l’organisation change, mais ne devrait pas déstabiliser les
enseignants lors du passage de l’ancien curriculum au nouveau. » (idem, p 14).
−
Dans l’approche didactique on sent une volonté d’harmoniser « les pratiques dans les différents
domaines, avec une visée d’un lauréat (futur Homme) disposant de compétences, de capacités et de
connaissances utiles. Il est alors possible de considérer que le modèle didactique sous-jacent est celui
d’une participation des disciplines à une construction commune, à une convergence des modèles et à
une unification des théories d’apprentissage. » (ibidem)
Parmi les faiblesses les experts ont relevé notamment :
−
Des problèmes de présentation et d’homogénéité de la présentation qui marque une variété de pensées
ou de rédacteurs. Par exemple « … le développement réduit des compétences par cycles et l’absence de
caractérisation des situations dans lesquelles celles-ci doivent se manifester ne permet pas de s’appuyer
sur ces formulations pour comprendre la manière de développer les thèmes qui suivent. » (idem, p.15).
Il aurait fallu développer davantage de compétences spécifiques à acquérir.
−
Le problème de la cohérence des progressions dans l’acquisition des connaissances. Les experts
dénotent l’exemple des sciences humaines où le programme de géographie semble suivre une
programmation logique alors qu’en histoire la logique de progression fait défaut. Ainsi comme ils
l’explicitent : « en géographie, on peut saluer une logique spatiale dans la progression, avec un
emboitement d’échelles assez pertinent au cours des trois dernières années (7e année : Burundi ; 8è
année : CEPGL et EAC ; 9e année : Afrique, même si l’on peut regretter l’absence de l’échelle
mondiale). En revanche, en histoire la progression apparait chaotique (le Burundi monarchique en 5e
année ; du Burundi précolonial à l’indépendance en 6e année ; du Burundi préhistorique à
l’indépendance en 7e année ; la préhistoire, l’Egypte, la Grèce et Rome en 8e année ; l’Islam, les
grands Etats africains du XVe au XIXe, la colonisation européenne en 9e année, même si l’on peut
apprécier cette année-là une cohérence de l’échelle africaine entre l’histoire et la géographie).(CIEP
2013, p.15)
−
Le problème de didactique. De manière générale les experts relèvent que : «les problèmes spécifiques
liés à l’enseignement et aux apprentissages de ces domaines ne sont pas évoqués.» (CIEP, 2013, p. 16).
Ainsi par exemple dans le domaine des langues : «Seuls les sujets sur lesquels fonder les apprentissages
sont listés. De même, les acquisitions syntaxiques ou grammaticales dans chacune des langues ne sont
pas l’objet de détails. (ibidem). L’approche thématique utilisée dans ce domaine précis, ne permet pas
facilement de distinguer les contenus sur lesquels construire la progression des connaissances.
−
Le problème de l’évaluation est soulevé par les experts pour qui les évaluations proposées se présentent
sous forme de contrôle et non des aides pour une évaluation formative : « Si l’on teste les capacités [«
Es-tu capable de - ?], il faut indiquer le critère de réussite de l’apprentissage [« Es-tu capable de - en
(faisant, citant, décrivant, -) ? »]. (CIEP, 2013, p.17)
−
Le problème d’organisation dans le temps. Les contenus sont lourds malgré
TM la critique de
l’encyclopédisme des anciens programmes : voir le nombre des fiches de chaque domaine. Un
recentrage sur l’essentiel serait nécessaire vu le nombre d’élèves par classe, le temps que nécessite les
travaux de groupe ou l’expérimentation en sciences. Nous pensons que cette observation soulève la
question de la mise en œuvre du regroupement des disciplines préconisé qui s’est traduit par une simple
juxtaposition et non une intégration réelle des différentes disciplines d’un même domaine.
PDF Editor
158
2.2.3. Les supports pédagogiques de 7ème année
De l’avis des experts du CIEP qui ont analysé les supports pédagogiques de la 7ème année, les observations
suivantes méritent une attention particulière dans la mise en œuvre de la réforme vers l’enseignement
fondamental :
−
Il n’y a pas de référence aux résultats actuels de la recherche en didactique.
−
Les activités des élèves restent branchées sur la mémorisation malgré les changements annoncés : « …
on constate, partout, l’absence de réelle activité de l’élève que ce soit à travers la résolution de
problème, la réalisation d’expérience ou encore dans une analyse véritable de documents. Les élèves ne
sont que très peu sollicités et ne sont jamais mis en face d’une question authentique ou d’un
problème. » (CIEP, 2013, p.3), ce qui se traduit par une contradiction avec ce qui est annoncé dans le
curriculum (absence de savoirs, et de compétences à construire) pour réaliser le profil de sortie. La
participation active de l’élève n’apparaît pas aisément.
−
L’absence d’une synergie entre les domaines ou à l’intérieur des domaines : « … l’absence
d’articulation entre les domaines et le fait que les thèmes ne servent pas à construire une unité du
curriculum. Ce dernier se présente encore comme une succession de domaines disciplinaires, chacun
avec sa logique propre, sans passerelles ni objets de savoir communs. » (Ibidem).
−
Les experts proposent un report de la réforme en attendant un meilleur accompagnement de la rédaction
des outils : « Dans l’état actuel des textes (curriculum, manuels et guides) les élèves ne seront pas en
mesure de développer les connaissances et compétences envisagées dans les attendus de la réforme. La
tendance première serait alors de proposer un report de la mise en place de cette réforme pour
l’accompagner avec des outils qui permettraient d’aboutir aux résultats recherchés. (ibidem)
−
Le besoin de renforcement des capacités de rédaction des concepteurs se fait sentir, sinon certaines
propositions d’amélioration ont été formulées par les experts pour être intégrées directement dans les
supports pédagogiques.
−
La réussite de la réforme nécessite la prise en compte de facteurs spécifiques : «D’autres conditions de
réussite de la réforme (formation des rédacteurs, formations des maîtres et formation de spécialistes
dans les diverses didactiques) sont développées dans les recommandations du rapport. »(CIEP, 2013, p.
4)
Ces observations n’ont pas pu être intégrées dans les manuels et guides de 7è, peut-être le seront-ils pour les
supports pédagogiques des 8ème et 9ème années pour lesquelles un appui d’experts est attendu lors de la rédaction.
2.2.4. Une disponibilisation insuffisante des supports pédagogiques
Dans la programmation de la production des supports pédagogiques, il est prévu un guide du maître pour chaque
enseignant et un manuel de l’élève pour trois dans le secteur de l’enseignement public. Il n’existe pas sur le
marché suffisamment de supports pédagogiques pour les écoles privées ou les particuliers qui souhaiteraient
s’en procurer.
2.2.5. La formation initiale des enseignants du 4è cycle du fondamental
TM
La question de la formation initiale des enseignants du cycle 4 pose un problème dont il faut analyser dès
maintenant les contours pour assurer un meilleur suivi des innovations qu’on est en droit d’attendre de cette
réforme. Si la formation continue, au regard des nouveaux programmes et supports pédagogiques, ne pose de
problèmes particuliers qu’en termes de préparation de la formation sur ces éléments, la formation initiale
PDF Editor
159
constitue le garant de la préparation en amont des acteurs principaux du système et elle est plus exigeante et
demande plus de créativité.
Ce que disent les textes
Le PSDEF 2012-2020 propose que les enseignants du cycle 4 de l’enseignement fondamental soient des D7
pour la 7ème et la 8ème année. Vue la suppression progressive de la formation des D6 (niveau LP2) programmée
par le PSDEF, la formation des profils d’enseignants D7 se fait dans les sections normales (4 ans) ou en
formation accélérée d’une année offerte aux finalistes de l’enseignement secondaire d’autres sections. La classe
de 9ème année est gérée par les enseignants qui s’en occupent actuellement, à savoir les diplômés ENS III et IPA
III ou autre qualification supérieure. La tendance actuelle à l’ENS et à l’IPA c’est une formation monôme et non
binôme, ce qui efface la perspective de polyvalence.
Un autre texte de réglementation, c’est la loi sur l’enseignement de base et secondaire qui a été promulguée
récemment. Ce texte prévoit que l’enseignant du cycle 4 de l’enseignement fondamental doit avoir au minimum
un profil D7. Cette formulation ne limite plus le niveau d’enseignement réservé au D7 aux 7ème et 8ème années
mais laisse un flou sur le profil optimal ou idéal complémentaire.
Dans l’entendement des promoteurs de la réforme vers l’enseignement fondamental en cours, l’enseignant
devrait avoir un profil polyvalent, c’est-à-dire pouvoir enseigner plusieurs domaines d’apprentissage ou des
domaines connexes. Plus explicitement on attend de l’enseignant D7 du cycle 4 qu’il puisse avoir la
spécialisation soit en langues et sciences humaines soit en maths, sciences et technologie, entrepreneuriat et arts.
Cette option d’un profil polyvalent signifie que pratiquement l’enseignant des langues et sciences humaines
puisse être à l’aise dans l’enseignement des quatre langues (kirundi, français, anglais et kiswahili) en plus de
l’histoire et de la géographie ; tandis que celui des maths et sciences doit maîtriser les maths, la biologie, la
chimie, la physique et la technologie, l’entrepreneuriat et les arts (musique, dessin, sports). Ces spécialisations
n’excluent pas la nécessité d’une connaissance générale répondant aux besoins des apprenants de
l’enseignement fondamental notamment les compétences en langues d’enseignement.
Les modalités de formation des enseignants
Dans le système d’organisation proposé par la réforme, les enseignants du cycle 4 de l’enseignement
fondamental ne peuvent pas provenir d’un seul niveau de formation. Il y a inévitablement une complémentarité
entre l’enseignement secondaire où sont formés généralement les enseignants du profil D7 et l’enseignement
supérieur (spécialement ENS, IPA, FPSE) qui prépare les enseignants du secondaire dont le premier cycle est
désormais rattaché à l’enseignement de base dit fondamental. On doit noter que le profil des lauréats de l’ENS
et de l’IPA tend, non plus à la polyvalence, mais à privilégier des formations monômes. Ce qui ne permet pas
facilement la pratique de la polyvalence en cours d’activité comme le laisse entendre les orientations de la
réforme vers l’enseignement fondamental. La direction scolaire aura à gérer, au niveau du cycle 4, la
juxtaposition de deux profils de formation initiale des enseignants qui ne sont pas tous nécessairement
polyvalents. Peut-être faudra-t-il exploiter l’alternative qui reste ouverte pour un enseignant de pouvoir prester
sur plusieurs écoles proches et mettre en œuvre ‘’quand c’est possible’’, la mobilité des enseignants. Cette
alternative de gestion du personnel n’est pas facilement généralisable du fait de la faible densité du réseau
scolaire surtout en milieu rural.
De manière générale, le fonctionnement des sections pédagogiques laisse encore à désirer en termes de
préparation professionnelle des lauréats pour l’enseignement primaire. Il y a d’une partTM
le fait que la section
normale suit le programme de la section SCB pour les cours généraux, et d’autre part un problème de gestion
des finalistes de la section normale car il y a un fort taux d’évaporation des compétences. En effet, l’élève de
la section normale qui réussit l’examen d’Etat ne va pas mettre les compétences acquises (pendant 4 ans) à la
disposition de l’enseignement primaire, mais va plutôt s’orienter vers d’autres horizons que lui offre
l’enseignement supérieur. Il y a là une contradiction structurelle caractéristique : les lauréats les mieux
préparés pour l’enseignement primaire ne vont pas faire la pratique à ce palier, il y a donc un investissement
qualitatif et financier qui se fait pour un résultat sans effet direct sur l’objectif initial poursuivi.
PDF Editor
160
Dans l’enseignement supérieur, les programmes d’enseignement dans les filières de formation des enseignants
ne sont pas nécessairement focalisés sur les programmes à prester en fin du parcours de formation. Le contact
avec les programmes à enseigner se fait à travers les cours de didactique des disciplines et les stages pratiques
qui n’excèdent pas généralement un mois. La pratique des stages en situation de simulation permet certes
d’ancrer la théorie dans la pratique mais a des effets limités sur la maîtrise des techniques
d’enseignement/apprentissage. On peut regretter qu’actuellement, dans le cadre de la réforme BMD, les
programmes de formation dans l’enseignement supérieur (ENS, IPA) ne sont pas branchés sur ceux de
l’enseignement fondamental cycle 4.
Perspectives
Au niveau de l’enseignement de base et secondaire, il existe un projet de la CTB, le projet FIE (Formation
initiale des enseignants de l’enseignement fondamental) qui a pour objectif d’œuvrer pour une formation qui
cadre avec les orientations de la réforme du fondamental. L’engagement du projet se limite à l’enseignement
secondaire et le projet ne peut donc agir que par rapport au seul profil D7 qui connaît 2 modalités (4 ans pour la
section normale et une année de formation pédagogique accélérée). Cette disposition est complexe à réaliser car
les exigences du fondamental sont particulièrement élevées du fait de la nécessité de polyvalence.
L’intervention du projet FIE se fait à l’intérieur d’une vision d’ensemble qui implique l’enseignement postfondamental, puisque la filière pédagogique qui prépare les enseignants du fondamental, se situe au niveau de
l’enseignement secondaire (2è cycle du secondaire) ou post fondamental général et pédagogique.
A cet effet, et dans le cadre général d’appui à l’enseignement post fondamental, une réflexion a été menée en
plusieurs phases avec l’appui du projet FIE, pour tracer la vision et les orientations du post fondamental dans le
prolongement du fondamental. La réflexion a abouti à un projet de réorganisation des filières de formation et à
la proposition de grilles des cours essentiels et des cours complémentaires. Dans ce document, la préoccupation
majeure a été d’orienter la formation des enseignants dans le sens de la professionnalisation (détachement de
l’orientation vers la filière SCB)96.
Le document de vision et d’orientation est en cours de finalisation avec une expertise de la CIEP.
Dans la logique de cette voie de transformation induite par la réforme vers le fondamental, des démarches sont
en cours pour le recrutement d’une expertise externe en vue d’initier une approche d’élaboration des référentiels
de métier (pour la formation initiale des enseignants), de compétences, de formation et de
validation/certification pour les curricula des différentes sections de l’enseignement post fondamental général et
pédagogique. Cette étape est importante pour préparer dans la suite l’élaboration des supports pédagogiques de
l’ensemble du réseau post fondamental général et pédagogique dans le prolongement de l’enseignement
fondamental.
Par ailleurs, la formation des seuls D7 (avec la double formule N4 et formation pédagogique accélérée) ne suffit
pas pour couvrir l’enseignement fondamental (du premier au 4ème cycle). Le regroupement des disciplines en
domaines n’a pas allégé les disciplines (elles ont seulement été regroupées) de sorte que deux enseignants par
classe au niveau du cycle 4 ont réellement en charge l’enseignement des cours antérieurement enseignés par
environ une dizaine d’enseignants différents. Il y a forcément la nécessité de l’intervention de l’enseignement
supérieur pour compléter le corps enseignant. Il y aura certainement un besoin de répartition harmonieuse et
pertinente des tâches de formation initiale des enseignants avec les institutions spécialisées de l’enseignement
supérieur qui devraient à leur tour adopter une formule de préparation adéquate des enseignants du cycle 4.
TMcharge la formation
Il faudrait à notre avis créer un cadre de concertation entre les deux ministères ayant en
des enseignants de l’enseignement fondamental et proposer des modalités d’actions conjointes aptes à
promouvoir les avantages de la réforme entreprise à ce palier.
PDF Editor
96
Mais le phénomène de l’évaporation des lauréats reste posé et sans réponse.
161
2.2.6. La formation continue des enseignants de l’enseignement fondamental
La formation continue des enseignants dans le système éducatif prend deux voies principales : d’une part celle
qui accompagne les réformes ou les réajustements des programmes de formation en lien avec les nouveaux
supports et outils pédagogiques, et d’autre part, celle qui devrait être statutaire, accompagner et renforcer la
formation initiale durant toute la carrière. Comme nous l’avons déjà dit plus haut, la formation continue
statutaire est annoncée dans le statut des fonctionnaires, mais elle n’a pas de repère dans la loi budgétaire.
Concrètement elle n’a été réalisée que ponctuellement grâce à l’appui temporaire des partenaires.
Par contre la formation continue qui accompagne les réformes sur les supports pédagogiques est régulièrement
programmée pour la mise en œuvre des inputs. La dernière formation de ce genre qu’on connaît est celle qui a
suivi l’introduction de cours d’anglais, kiswahili et formation civique humaine dans l’enseignement primaire en
2006. Ici il y a lieu de douter des compétences acquises en si peu de temps (2 semaines pour les trois branches).
En ce qui concerne les outils de l’enseignement fondamental, une formation des enseignants a eu lieu en avril
2013 sur les principes et les orientations de la réforme. Elle a été suivie d’une session de formation sur tout le
territoire national sur des guides du maître de la 7ème année. L’inconvénient de ce type de formation continue est
qu’elle se fait souvent en cascade avec une forte possibilité de dilution du message et par conséquent de
l’efficacité du résultat attendu.
Avec l’appui de l’UNESCO, le ministère a développé un module de formation continue en faveur des
enseignants du palier fondamental97. C’est un module qui prévoit une qualification de l’enseignant du
fondamental. De même, le projet IFADEM est en train d’appuyer le Ministère à mettre en place un plan national
de formation continue des enseignants de l’école fondamentale. Ce sont des initiatives qui permettront de
redresser progressivement les éventuels manquements de la préparation actuelle.
De manière générale, il n’existe pas de mécanisme régulateur externe pour assurer le suivi évaluation des
activités menées dans ce cadre de formation continue.
2.2.7. Le démarrage de la réforme du curriculum en bout de piste (4è cycle)
Contrairement à la suggestion de la Commission de pilotage de l’enseignement fondamental qui proposait
d’initier la réforme curriculaire du fondamental dès la 1ère année, l’entrée en matière de la réforme s’est faite à
partir du cycle 4 (en 7ème année). Cette option comporte des conséquences sur l’opérationnalisation des activités
de la réforme :
•
•
Il est difficile de faire une connexion réaliste des programmes du cycle 4 avec les cycles précédents (1,
2, 3) dont les programmes restent momentanément inchangés. Le profil réel du sortant du cycle 3 ne
correspond pas à ce qui est programmé dans « le chemin de fer » ou curriculum de l’enseignement
fondamental.
Il y a un risque de surcharge des programmes de la 7ème année, justement pour combler les lacunes de ce
manque de connexion.
•
Etant donné que la confection des programmes pour les niveaux 1, 2, 3 est projetée après la confection
des programmes du cycle 4, l’ajustement de la connexion entre ces cycles et le cycle 4 se fera au
moment de la finalisation concrète de ces programmes, en espérant alors qu’il y aura une correction
adéquate.
TM
•
L’opinion publique pense que le fondamental commence en 7ème année et non en première année ou
alors que le fondamental c’est le primaire allongé. La vision du bloc unique de l’enseignement
fondamental de la 1ère à la 9ème n’est pas bien établie.
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97
MEBSEMFPA-BEPEB, UNESCO, Module intégré de formation continue des enseignants de la 7ème année fondamentale,
Bujumbura juillet 2013
162
2.2.8. L’harmonisation régionale
Depuis un certain temps, des équipes nationales sont à l’œuvre pour penser à l’harmonisation des systèmes
éducatifs des pays de l’EAC dont le Burundi est membre. Plusieurs ateliers de travail ont été organisés et des
rapports ont été rédigés. Plusieurs thématiques ont déjà été abordées (l’organisation, l’identification des forces et
des faiblesses, les défis importants, les stratégies à envisager) à plusieurs paliers: le préscolaire, le primaire, le
secondaire, l’enseignement technique et professionnel, les personnes à besoins spécifiques et, l’enseignement
supérieur dans le cadre de l’IUCEA. Il y a lieu de constater qu’en termes de structures, les différents pays de la
Communauté ont chacun leur dispositif propre98. La mise en relation entre la réforme vers l’enseignement
fondamental et l’harmonisation des systèmes éducatifs de l’EAC, ne doit pas nous faire perdre ce point de vue
de la spécificité de chaque pays.
Les travaux d’harmonisation suivent leur cours, tout en sachant que l’harmonisation ne signifie pas
uniformisation. Ceci pour dire que la réforme vers l’enseignement fondamental entamée au Burundi garde sa
spécificité nationale inspirée du contexte international après l’appel à l’action de Kigali en 2007.
L’harmonisation va dans le sens de chercher à mettre en place un socle commun de compétences
reconnaissables dans la région au niveau de différents paliers pour permettre et faciliter le mouvement des
apprenants d’un pays à l’autre.
2.2.9. L’impact de la réforme sur les autres niveaux du système éducatif
On doit noter que la réforme vers l’enseignement fondamental a des effets inévitables sur les autres paliers,
notamment l’enseignement post fondamental (général, pédagogique, technique et professionnel) qui aura à
accueillir les lauréats de l’enseignement fondamental. A la longue l’enseignement supérieur devra intégrer la
nouvelle donne de l’enseignement fondamental. Il est dès lors nécessaire de préparer l’ajustement et la
cohérence nécessaire pour renforcer les apports de la réforme du fondamental.
2.2.10. La focalisation sur la réforme vers l’enseignement fondamental
Compte tenu de l’enjeu et de l’importance accordés actuellement au cycle 4 de l’enseignement fondamental, il y
a un grand risque d’oublier les actions prévues dans les niveaux inférieurs (cycle 1, 2, 3). En effet la
construction des classes pour ce cycle accapare les énergies de la population et de l’administration et il est
regrettable de constater que même pour ce niveau il y a encore des endroits où les infrastructures semblent
insuffisantes pour la 7ème année. Cette situation fait craindre qu’on ne délaisse les efforts nécessaires pour
réhabiliter les infrastructures des niveaux inférieures, précisément pour atteindre l’objectif de la réduction du
redoublement.
2.2.11. La mise en place des conditions d’employabilité des lauréats du fondamental
Avec la réforme vers l’enseignement fondamental, le système éducatif va déverser sur le marché du travail un
nombre de plus en plus croissant de lauréats dont on attend qu’ils puissent s’intégrer harmonieusement dans le
monde du travail, en supposant qu’ils sont dotés de compétences suffisamment pertinentes pour s’auto employer
et ne pas compter comme d’habitude sur le fonctionnariat auprès de l’Etat.
Le niveau d’accès à l’enseignement secondaire et à la poursuite des études au niveau de l’enseignement
supérieur est très restreint (19% en 2020 selon les prévisions du PSDEF 2012-2020). Il faudra déployer des
arguments pertinents et convaincants pour soutenir et finaliser l’objectif d’insertion socioprofessionnelle par
TM
des actions concrètes.
Comme un bon nombre de lauréats peuvent aussi s’orienter vers l’enseignement des métiers et la formation
professionnelle, il serait bien indiqué de mettre le paquet pour développer de manière volontariste ce soussecteur qui peut ouvrir réellement l’horizon d’épanouissement individuel et collectif de la population. Cet effort
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98
Dans l’organisation des structures éducatives des Pays de l’EAC la durée de l’enseignement de base ou primaire est
variable. Voir ci haut tableau 1.
163
devrait être rationnellement conjugué avec le développement conséquent et harmonieux de la formation post
secondaire professionnelle envisagé dans l’enseignement supérieur.
Au niveau de la politique nationale de développement socio-économique, il faut d’ores et déjà mettre en place
un mécanisme de soutien opérationnel et financier des projets de développement qui peuvent naître des
associations à la base. Ces projets nécessitent un encadrement technique adéquat pour être concrètement
productif. C’est le pari de la réforme de l’enseignement fondamental.
3. La réforme BMD dans l’enseignement supérieur
3.1. Les opportunités de la mise en œuvre
3.1.1. Les études préparatoires et l’audit qui a sorti un « Livre Blanc sur l’Enseignement Supérieur »
Contrairement aux habitudes de l’introduction précipitée et sans étude préalable des réformes au Burundi,
l’introduction du BMD a été précédée par une évaluation systématique du palier de l’enseignement supérieur et
public et privé. Cette évaluation a été concrétisée par six études préparatoires à la mission internationale d’audit
sur l’enseignement supérieur burundais. Ces études ont relevé les problèmes qui se posent à l’enseignement
supérieur burundais. En matière des structures et gestion du système, toutes les études ont abouti à une
recommandation consensuelle de revoir les structures de l’enseignement supérieur par la mise en place du
système BMD qui devrait par ailleurs se concevoir dans un cadre régionalisé et se conformer aux tendances
mondiales au niveau de la formation initiale disciplinaire (LMD : Licence, Maîtrise, Doctorat). Le livre Blanc
qui s’est inspiré de ces études a confirmé cette option.
3.1.2. Mise en place d’un cadre légal
L’introduction du système BMD s’est accompagnée par la mise en place d’un cadre légal concrétisée
essentiellement par le décret n° 100/12 du 10 janvier 2008 portant Création, Organisation et Fonctionnement de
la Commission Nationale de l’Enseignement Supérieur et la Loi n°1/ 22 du 30 décembre 2011 portant
réorganisation de l’enseignement supérieur au Burundi qui consacre la mise en place de cette réforme.En plus il
y a eu différents décrets d’accompagnement portant réorganisations des établissements d’enseignement publics,
des ordonnances d’applications de ces décrets ainsi que des décisions des conseils d’administrations portant sur
les règlements académiques pour gérer le système BMD. Les principales innovations apportées par le système
BMD sont la création d’une Direction de l’Assurance Qualité, du conseil pédagogique et scientifique et de
l’organisation académique.
3.1.3. Une administration centrale qui croit à la réforme
La quasi-totalité des responsables de l’administration des établissements d’enseignement Supérieur public et
privé se positionne en faveur de la mise en place du système BMD et travaillent dans le sens de le vivifier.
3.1.4. La mise en place de la Commission Nationale de l’Enseignement Supérieur
La Commission Nationale de l’Enseignement Supérieur a été créée par le Décret n° 100/12 du 10 janvier 2008
portant Création, Organisation et Fonctionnement de la Commission Nationale de l’Enseignement
Supérieur.
TM
Cette commission qui a été mise en place par le Décret n°100/05 du 5 janvier 2011 portant nomination des
membres de la Commission Nationale de l'Enseignement Supérieur au Burundi devrait apporter un plus pour
améliorer les performances de l’enseignement supérieur public et privé si on considère ses missions qui peuvent
se résumer comme suit : (i)proposer des orientations dans l’élaboration des actions de la planification, de mise
en œuvre et de contrôle de l’enseignement ; (ii) proposer et analyser des textes juridiques; (iii) analyser et
approuver les programmes d’enseignement supérieur ; (iv) coordonner les activités d’évaluation des
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164
programmes, (v) veiller à préserver les standards de la qualité ;(v) coordonner les activités de la Commission
chargée du développement des sciences et technologies ;(vi)veiller à l’harmonisation du système de
l’enseignement supérieur burundais avec les systèmes d’enseignement supérieur des autres pays ; (vii)
contribuer à la promotion de l’enseignement supérieur par des publications, la formation et les séminaires.
3.1.5. Possibilité d’harmonisation avec la région et le monde
Le système BMD est déjà installé dans les pays d’Amérique du Nord et en Europe et dans les pays de la sousrégion. L’introduction du Système au Burundi permet une harmonisation avec les institutions d’enseignement
supérieur du pays, de la région et du monde. Ceci présente les avantages de pouvoir être compétitif avec les
autres pays sur le marché du travail et la mobilité des enseignants et des étudiants dans le pays, dans la sousrégion et même au niveau international.
3.1.6. Probabilité d’épouser de nouvelles approches méthodologiques
Avec l’introduction des travaux pratiques, des travaux dirigés, des travaux de recherches personnelles et les
promesses de former tous les professeurs de l’enseignement public à la pédagogie universitaire, il y a lieu
d’espérer que les institutions de l’enseignement supérieur vont progressivement évoluer de la pédagogie de la
transmission centrée sur l’enseignant vers la pédagogie de la construction qui met au centre l’apprenant dans le
but de l’acquisition des connaissances, des savoirs faire et de la construction de réelles compétences.
3.1.7. Une nouvelle vision de l’évaluation et capitalisation des crédits
Les textes réglementaires prônent l’évaluation formative et sur une large gamme tenant compte des travaux
pratiques, des travaux dirigés, des travaux de recherches personnelles et des cours magistraux portant sur toute
la matière enseignée. Si ces pratiques d’évaluations étaient correctement appliquées, les taux de réussite seront
sensiblement augmentés. Aussi, le système de capitalisation des crédits milite en faveur d’une plus grande
éducabilité.
3.1.8. Comparaison des rendements interne de l’ancien et du nouveau système
Au vu des résultats rapportés dans le tableau 28 ci-dessus en rapport avec la comparaison des taux de réussite
de la première candidature 2010-2011 et le BAC I 2011-2012, il apparait évident que le système BMD assure
aux étudiants un meilleur rendement interne que l’ancien système.
3.1.9. Possibilité de professionnalisation des formations
Comme l’idée de professionnalisation des formations est déjà lancée et que l’harmonisation des formations
semblables est déjà annoncée, il y a espoir que les institutions d’enseignement seront obligées de s’orienter vers
la professionnalisation de l’enseignement/apprentissage au niveau du premier cycle de l’enseignement supérieur
(Baccalauréat), en vue de mieux se positionner sur le marché de l’emploi, ce d’autant plus que les textes
réglementaires placent la barre très haut pour accéder au niveau Mastère.
3.1.10. Mobilité des professeurs qui est devenue une réalité
Actuellement, les professeurs les plus qualifiés enseignent dans plusieurs institutions d’enseignement supérieur
du pays. Les meilleurs professeurs donnent des prestations dans les institutions de la région
TMet du monde. Cette
mobilité sera accélérée quand l’harmonisation interne et régionale des formations sera réellement mise en place.
Cette mobilité des professeurs sera un enrichissement car les institutions pourront profiter des pratiques, des
expériences et des compétences d’ailleurs.
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165
3.1.11. Probabilité d’une meilleure gestion de l’année académique
En dehors des grèves répétitives des enseignants et des étudiants de l’enseignement supérieur public, la
semestrialisation des enseignements introduit par le système BMD qui met en avant des évaluations formatives
et la capitalisation des crédits permettent de gagner beaucoup de temps et d’écourter la durée de la formation.
Ceci est déjà une réalité dans la majorité des institutions de l’enseignement supérieur privé.
3.1.12. Création des directions de l’assurance qualité
La mise en place de la direction de l’Assurance – qualité est déjà une réalité dans pratiquement toutes les
institutions d’enseignement supérieur si ces directions remplissaient leurs missions telles que définies par les
textes réglementaires (promouvoir l’introduction du système d’assurance qualité, développer des outils et un
guide d’évaluation, conduire un travail d’inspection de la qualité des contenus, conduire un travail d’inspection
de la qualité des contenus, mettre en place des standards de l’Assurance –qualité pour l’institution
notamment les Vade-Mecum par filières et niveaux de formation, initier des réflexions visant à échanger sur
l’harmonisation, promouvoir les échanges interuniversitaires).
3.1.13. Possibilité imminente de création des écoles doctorales.
Les textes règlementaires annoncent déjà la création des écoles doctorales nationales ou régionales. Comme les
techniques et les évolutions technologiques ainsi que les besoins du marché de l’emploi évoluent sans cesse, les
institutions d’enseignement supérieur se trouveront inévitablement dans l’obligation de créer ces paliers de
formation.
3.2. Les défis de la mise en œuvre
3.2.1. Manque de coordination et de cohérence des réformes en cours surtout en matière de formation
initiale des enseignants
Dans l’ancien système, la formation initiale des enseignants du premier cycle de l’enseignement secondaire se
faisait à l’ENS et l’IPA et la règle était de former les enseignants en binôme. Paradoxalement, à l’Ecole
Normale Supérieure le système BMD prône la formation des enseignants en monôme alors que la réforme vers
l’enseignement fondamental exige la polyvalence des enseignants pour enseigner au moins six matières. Quelle
est la raison d’être de l’IPA III et de l’ENS III pour demain ?
3.2.2. Limites en matière de droit à l’éducation
Le PSDEF prône la gestion des flux pour entrer à l’enseignement supérieur public et privé et va jusqu’à projeter
les effectifs à 57 000 étudiants en 2020 Il est vrai que les moyens financiers de l’Etat Burundais ne permettent
pas de faire plus. Aussi, il n’y a pas de visibilité en matière d’offre de l’emploi des lauréats de l’enseignement
supérieur et d’ailleurs nombreux diplômés de l’enseignement supérieur sont actuellement en chômage.
Cependant, les conventions internationales en matière d’accès à l’enseignement supérieur demandent aux Etats
« d’assurer cet accès à chacun en fonction des capacités par tous les moyens appropriés 99»
3.2.3. Disparités en défaveur des filles
L’accès des filles et des femmes reste très limité par rapport à leurs frères. Pour l’année académique
2011-2012,
TM
l’Université du Burundi a enregistré 12.136 étudiants dont 10.110 garçons et 2.026 filles, soit respectivement 83
% et 17 % Une meilleure représentation est observée dans l’enseignement privé, car sur un effectif de 21394,
les filles et les femmes sont au nombre de 8902 soit 41,6%. Dans l’ensemble, les effectifs du sexe féminin sont à
la hauteur de 31,5%.
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99
UNICEF, Convention Relative aux Droits de l’Enfant adopté par l’Assemblée Générale des Nations Unies le 29 novembre
1989
166
3.2.4. Textes réglementaires
Les textes réglementaires ne sont pas uniformes au sein des différents établissements d’enseignement
universitaire. C’est pourquoi certains étudiants réclament par exemple l’organisation de la 2ème session ou
l’allongement de la durée de la 2ème session là où elle existe. La semestrialisation pleine, bien qu’elle comporte
certains avantages comme la régularisation de l’année académique (ramenée à 12 mois en temps normal), ne
donne pas aux étudiants une marge de manœuvre suffisante pour mener parallèlement les travaux de la période
académique et la préparation de la récupération des compléments valables pour les années antérieures (encore
qu’il y a risque de non prolongation de la bourse calculée officiellement sur 12 mois). Certains établissements
de l’enseignement supérieur refusent de diffuser publiquement leur règlement académique.
3.2.5. Structure de la Commission Nationale de l’Enseignement Supérieur
Les ressources humaines affectées à la Commission Nationale de l’Enseignement Supérieur ne sont pas
suffisantes pour suivre les activités des institutions de l’enseignement Supérieur. Il faudrait que cette
commission se dote d’un bureau d’études conseil composé d’une équipe de chercheurs permanents et hautement
qualifiés pour suivre les activités de toutes les institutions d’enseignement, préparer les dossiers à soumettre à
cette commission pour décision, et proposer des normes standards pour réglementer l’enseignement supérieur au
niveau national.
3.2.6. Un déficit dans la sensibilisation et le dialogue en faveur du nouveau système.
La grande majorité des enseignants affirment avoir été informés sur le BMD à 90,4% quand bien même presque
la moitié (44,4%) reconnait l’avoir été partiellement. Au niveau de la participation dans la conception de la
réforme BMD, environ 63% des répondants affirment avoir participé d’une manière ou d’une autre dans la mise
en place de la réforme. Mais en réalité ceux qui ont réellement participé dans la mise en place des programmes
(maquettes) ne représentent que 18%. Les autres (35%) ont été sensibilisés lors d’ateliers de validation.
Très peu d’étudiants affirment avoir été informés sur le système BMD (12,74%). La grande majorité n’est pas
informé ou l’est partiellement (84, 79%). Il n’est pas évident que ceux qui affirment avoir été informés l’ont été
à satisfaction si on considère les grèves répétitives qui cachent mal le rejet du nouveau système. Au vu des
réticences des uns et des autres, il semble que l’information n’a pas touché tout le monde. Ceci appelle à la
nécessité de mettre en place un mécanisme systématique de sensibilisation et de dialogue sur la réforme.
3.2.7. Définition des diplômes non explicite
La résistance des étudiants sur la mise en place de la réforme porte essentiellement sur l’appellation du diplôme
(ils souhaiteraient un système LMD ou plus précisément une équivalence avec la licence) et sur son
positionnement sur le marché du travail d’autant plus que de forts balises pour l’accès au deuxième cycle sont
inscrites dans le Règlement académique BMD.
3.2.8. Conditions didactiques et logistiques insuffisantes pour la mise en œuvre du système
La mise en place de la réforme ne s’est pas donné des moyens pour sa mise en œuvre. En effet les matériels
didactiques restent insuffisants pour répondre aux exigences du système BMD en matière de travaux pratiques,
de travaux dirigés et de recherches personnelles. Les laboratoires et les ateliers ne sont pas bien équipés et les
TM
postes de travail restent drastiquement peu nombreux par rapport aux effectifs. Les bibliothèques
ne sont pas
bien équipées en ouvrages actualisés et sont peu accessibles à cause de la massification des effectifs et le temps
d’ouverture. L’accès aux outils informatiques est très faible (peu d’ordinateurs collectifs par rapport au nombre
d’utilisateurs, quasi inexistence de laptops individuels, très faible accès internet). Les moyens d’enseignement
sont également limités (sonorisation, vidéo projecteurs).
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167
3.2.9. Infrastructures académiques sursaturées dans l’enseignement public (massification des effectifs)
Les dimensions des salles de cours qui étaient construites initialement pour contenir entre 60 et 80 étudiants sont
actuellement sollicitées par des effectifs variant entre 200 et 500 étudiants100. Cette situation joue négativement
sur l’acquisition des apprentissages. D’où le problème d’organiser des cours normalement pour certaines
filières et l’enseignement des cours communs de différentes filières. Cette situation a des conséquences sur le
coût de la charge supplémentaire, sur la qualité des enseignements et sur le taux de réussite suite aux mauvaises
conditions de travail et d’apprentissage.
3.2.10. Déficit en matière d’enseignants et d’enseignants qualifiés au niveau académique
« En 2011-2012, le corps enseignant de l’Université du Burundi à temps plein est de 361 enseignants contre 298
enseignants en 2010-2011 dont 315 hommes, soit 87,2 % et 46 femmes, soit 12,8 %. Parmi ces enseignants, 198
sont titulaires de doctorats (55 %) et 163 sont de la catégorie des Assistants (45 %) qui sont en instance de
poursuivre les études doctorales) »101. Le problème d’encadrement reste posé car le ratio étudiants/ enseignant
qualifié reste très élevé soit 58 étudiants par professeur de façon globale avec des disparités variant de 22 à la
FACAGRO, 108 à la FSA/ITS et 137 à l’IPA. Ce problème est doublé du fait que la grande majorité des
enseignants ne sont pas formés en matière de pédagogie universitaire. Tout cela aura pour conséquence la
résistance au changement en matière d’approches méthodologiques ou de pratiques de classe et de modes
d’évaluations.
3.2.11. Problème d’harmonisation des programmes de formation.
Il n’y a pas de véritable curriculum dans pratiquement toutes les filières de formation offerte à l’enseignement
supérieur. En effet il n’y a pas de visibilité dans la définition du référentiel de diplôme. On ne voit pas
clairement ni les contenus détaillés, ni les savoir-faire à acquérir ni les compétences à construire.
L’élaboration des maquettes n’ose pas encore se détacher de l’ancien système : elles se limitent à annoncer les
unités d’enseignement, les intitulés des cours, le nombre d’heures des cours magistraux, le nombre d’heures des
travaux pratiques, le nombre d’heures des travaux dirigés et rarement le nombre d’heures des recherches
personnelles des étudiants encore que la conception de ces maquettes n’est pas harmonisée. Un contraste est
observé dans l’appréciation des programmes entre les enseignants : en effet une bonne partie des enseignants
croient que la qualité des enseignements risque de baisser car les programmes ont été comprimés et que la
matière n’est pas consistante mais aussi que le système propose peu de temps pour les travaux tandis que
quelques enseignants pensent que le système des unités d’enseignement est trop lourd avec beaucoup de cours
et qu’il y a des difficultés pour le respect du volume horaire (trop de travaux). Ceci traduit en quelque sorte le
fait que certains enseignants n’ont pas été impliqués dans les modalités de mise en place des maquettes de la
formation qui aboutit à un comportement de réticence au changement.
3.2.12. Risque de continuer à enseigner comme hier.
Les enseignants ont tendance à recourir aux méthodes de l’ancien système et à ne pas adapter leur méthodologie
d’enseignement aux exigences du nouveau système BMD qui appelle à la variété des approches : cours
magistraux, travaux dirigés, travaux pratiques, travaux personnel, recours à l’outil informatique (ordinateur,
présentation power point). En tout cas, on ne perçoit pas une tendance nette pour évoluer de la méthodologie de
la transmission centrée sur l’enseignant vers la méthodologie de la construction centrée sur l’apprenant.
TM
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100
Université du Burundi : Annuaires Statistiques 2010-2011 et 2011-2012, Bujumbura, mars 2013
Université du Burundi : Annuaires Statistiques 2010-2011 et 2011-2012, Bujumbura, mars 2013
101
168
3.2.13. Risque de non professionnalisation des formations et de déconnexion avec le monde du travail
Apparemment la mise en place du BMD n’a pas sollicité les entreprises et les administrations potentielles
futures employeurs des lauréats des institutions de l’enseignement supérieur pour la définition des référentiels
des métiers. Il devient donc difficile de parler de professionnalisation des formations car seules les entreprises
savent préciser les profils des employés de leurs structures. Aussi, dans les programmes de formations actuelles
telles que conçues dans les maquettes rien ne montre une tendance vers la professionnalisation car ni les
savoirs faire ni les compétences ne sont explicitement signalés dans ces programmes.
3.2.14. Les évaluations qui ne se détachent pas de l’ancien système
Même si les textes règlementaires prônent une évaluation formative tenant compte des TP, des TD, des RP et
des cours magistraux portant sur toute la matière de l’enseignant, les pratiques d’évaluations actuelles montrent
que les enseignants continuent à évaluer comme hier.
3.2.15. Les conditions de vie et de travail des étudiants
La grande majorité des étudiants du secteur public et privé habitent en dehors des campus universitaires et
manque des moyens et des conditions favorables pour affronter les exigences du système BMD (TP, TD, RP).
Même ceux qui disposent de la bourse dérisoire de 31 000FBU par mois ne peuvent pas couvrir les moyens
pour réaliser les travaux personnels exigés (logement, alimentation, habillement, accès aux bibliothèques qui
ferment à des heures précoces, l’accès à l’internet). Il y a risque que le travail personnel de l’étudiant soit fait
de manière incomplète ou ne soit pas fait suivant les orientations du système BMD. Encore que le travail
personnel est mal perçu par certains étudiants qui recherchent la sécurité dans les pratiques de l’ancien système
apprentissage mémorisation/restitution.
3.2.16. Le système de pilotage (suivi évaluation) interne
Le suivi de la qualité risque de n’être pas une réalité car la Commission Nationale de l’Enseignement Supérieur
ne dispose pas de ressources humaines permanentes et probablement de ressources logistiques et financières à
la hauteur des missions qui lui sont confiées. Aussi, les structure des directions de la qualité mises en place sont
encore très légères (4 à 5 personnes) et risquent de ne pas couvrir les attributions leurs confiées.
TM
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169
CHAPITRE 2 : LES RECOMMANDATIONS
1. Recommandations d’ordre général
1.1. Education préscolaire
En matière d’éducation préscolaire tous les partenaires devraient comprendre que le secteur est tout aussi
prioritaire car il est prouvé qu’un enfant qui suit ce palier a beaucoup plus de chances de terminer son école
primaire avec succès par rapport à celui qui ne le fréquente pas.
Concernant l’accès, le Gouvernement devrait :
−
−
−
−
−
Organiser un plaidoyer national permanent à l’endroit de tous les partenaires en faveur de la prise en
charge scolaire du jeune enfant pendant la période du PSDEF 2012-2020 pour augmenter les chances
d’accéder au droit de l’éducation de la petite enfance ;
Impliquer et appuyer la population pour la mise en place des infrastructures et des équipements pour
le préscolaire sur toutes les collines de recensement pour que au moins 50% des enfants de 3 à 6 ans
d’ici 2020 et 100% des enfants y compris les handicapés de cet âge aient accès à l’éducation préscolaire
d’ici l’an 2025 ;
Faire de telle sorte que la parité en matière de genre soit assurée et que la distance à parcourir ne
dépasse pas 3 Km aller -retour ;
Augmenter le budget pour ce palier d’enseignement qui ne représente aujourd’hui que 0,023% du
budget total alloué à l’éducation et mobiliser les coopérations bilatérales et internationales et les ONG
tant internationales que nationales pour financer ce secteur ;
Préparer et promulguer une loi qui reconnaît la gratuité et l’obligation de la scolarisation au niveau
préscolaire de tous les jeunes enfants y compris les enfants vulnérables et les handicapés de tout genre.
S’agissant de l’accès à une éducation de qualité le gouvernement avec l’appui de tous les partenaires devrait :
−
−
−
−
Elaborer un programme national de référence des activités d’éveil pour le jeune enfant de 3 à 6 ans
en collaboration avec les représentants des enseignants , des parents et des organismes de la société
civile
Mettre en place une institution de la formation des éducateurs des jeunes enfants pour permettre un
encadrement efficace ;
Organiser des formations qualifiantes des éducateurs actuels pour leur permettre d’assurer un
encadrement adéquat.
Fournir des kits de supports pédagogiques et de jeux pour assurer une éducation de qualité.
1.2. Accès à l’enseignement de base et secondaire, enseignement des métiers et formation professionnelle
Le Décret- loi qui régit l’accès à l’Education et la Loi sur l’enseignement de base et secondaire promulguée le
10 septembre 2013 reconnaissent le droit à l’éducation mais il faudrait aller plus loin et promulguer une loi
d’orientation de l’éducation qui dispose de façon claire le caractère gratuit et obligatoire de l’enseignement
primaire et qui inclurait des sanctions envers les parents qui n’enverraient pas leurs enfants à l’école. Obliger en
même temps les administrations locales à suivre de près les inscriptions et le maintien des
enfants à l’école, en
TM
interdisant strictement les abandons scolaires dans le but ultime d’assurer le droit à l’éducation au niveau de
l’enseignement de base ou fondamental demain.
PDF Editor
Dans le cadre de cette gratuité, prolonger la gratuité des frais scolaires par une gratuité complète telle que
reconnue par les dispositions internationales et notamment par le Forum de Dakar sur l’Education.
170
Continuer à mobiliser la population pour envoyer tous les enfants sans distinction à l’école et faire en sorte que
tous les enfants en âge d’aller à l’école soient inscrits et créer des conditions pour que les écoles puissent
accueillir les enfants ayant des besoins spéciaux comme les handicapés (sourds, muets, aveugles et handicapés
mentaux) et les autres enfants marginalisés.
Continuer à mobiliser la population pour la mise en place des infrastructures et des équipements adéquats pour
réduire progressivement la taille de la classe vers les normes internationalement reconnues (entre 25 et 36 élèves
par classe) afin d’assurer le suivi de chaque apprenant et réduire les redoublements massifs observés
aujourd’hui. Dans ce cadre, il faut clairement définir les rôles de tous les principaux partenaires dans la mise en
place des infrastructures et des équipements en mettant au clair les financements possibles par les bailleurs de
fonds, les possibilités réelles de l’Etat, le financement des ONG et autres OSC et enfin la part qu'on attend des
parents et de toute la population. Il faut également mettre en place des mécanismes de suivi/évaluation pour
vérifier si chacun joue pleinement son rôle.
Aussi le gouvernement devrait former, recruter et affecter de façon équitable les enseignants pour réduire le
ratio élèves par enseignant vers les normes reconnues (entre 25 et 36 élèves) afin d’approcher l’éducabilité de
tous et contribuer à l’achèvement universel de l’enseignement primaire.
La transition vers l’école fondamentale de 9 ans devrait être étudiée de façon profonde et surtout de façon
participative pour s’assurer de la compréhension et l’engagement du projet par tous. Il faudrait également
réunir les moyens financiers pour la mise en place des curricula de qualité, des ressources humaines qualifiées
et compétentes, des infrastructures et des équipements suffisants et appropriés, des supports pédagogiques de
qualité et la logistique pour ne pas perdre de vue l’actualité de l’achèvement universel de cet enseignement
fondamental.
N’eut été la faiblesse des ressources financières internes et externes, il faudrait qu’au moins 50% de ceux qui
terminent le cycle fondamental puissent accéder à l’enseignement secondaire général et technique à partir de la
rentrée scolaire 2016-2017. Dans le scénario financier la priorité donnée à l’enseignement fondamental ne
permet qu’un développement modéré du secondaire.
Pour l’enseignement des métiers et la formation professionnelle, mener une étude approfondie commune par
commune pour identifier les potentialités du développement économique et social et déterminer les métiers
spécifiques pour assurer ce développement commune par commune ; il faut une lisibilité et une visibilité des
professions en tant que références collectives et opérer une rupture avec les formes traditionnelles (comme la
menuiserie, la maçonnerie, la couture) dans le but ultime d’atteindre au minimum les objectifs définis dans le
PSDEF 2012-2020.
Il faudrait impliquer les entreprises et les unités de productions locales dans le processus de la formation et de
l’intégration en organisant les formations en alternance entre le centre de formation et le milieu du travail ; et
concevoir comment assurer l’insertion de ces jeunes apprenants en envisageant à l’avance un accompagnement
dans le processus de la professionnalisation.
Pour l’enseignement supérieur, il faudrait modérer la gestion des flux et se limiter à suivre les engagements
internationaux en matière d’accès à l’enseignement supérieur. Il faudrait également étudier les potentialités du
marché du travail pour réorganiser les filières et en créer de nouvelles si nécessaire.
Pour l’alphabétisation, il apparaît clairement que les réalisations du Burundi ne permettront pas d’atteindre
TMPour se ressaisir et
l’objectif de l’alphabétisation de tous si les évolutions restent ce qu’elles sont aujourd’hui.
espérer approcher ou atteindre cet objectif, le gouvernement et ses partenaires devraient organiser un plaidoyer
et une large sensibilisation en faveur de l’alphabétisation comme moteur de la lutte contre la pauvreté à travers
tout le pays jusqu’au niveau des collines et sous-collines. Il faudrait également, élaborer un plan d’éradication
de l’analphabétisme, mobiliser les financements nécessaires pour sa mise en œuvre, former, affecter et motiver
un nombre suffisant d’alphabétiseurs pour réussir l’objectif.
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171
1.3. Accès à une éducation de qualité pour tous les paliers de l’enseignement
Pour améliorer la qualité de l’éducation afin d’assurer l’éducabilité de tous, le Gouvernement avec l’appui de
tous ses partenaires devrait entreprendre les actions suivantes.
1.3.1.
Mise en place des réformes
En matière des réformes, revoir le cheminement de leur mise en place et dans ce cadre la première étape serait
de former les concepteurs de la réforme sur les techniques d’élaboration et d’évaluation des curricula pour
ensuite évaluer les curricula. La deuxième étape serait l’évaluation de l’existant en collaboration avec tous les
partenaires comprenant les enseignants, les responsables chargés de la qualité et de l’administration, les
spécialistes des disciplines et de la pédagogie les représentants des parents et représentants des syndicats des
enseignants pour dégager les forces et les faiblesses. La troisième étape consisterait à opérer un choix de la
logique de l’élaboration qui se devrait être participative et en contact direct avec le terrain. La quatrième étape
procéderait à l’élaboration du curriculum qui devrait comprendre les éléments essentiels suivants : les finalités,
le profil de l’homme à former, les compétences, les ressources pour les atteindre (les savoirs ou connaissances,
les savoirs- faire, les savoirs -être, les savoir -devenir), les méthodes d’approche, les modes d’évaluation et les
références ainsi que des éléments sur les compétences de l’enseignant pour mener à bien cette réforme. Les
programmes devraient comprendre des éléments contenant les besoins spécifiques en matière de genre mais
aussi les besoins spécifiques des handicapés et vulnérables de toute sorte.
Spécifiquement pour l’enseignement des métiers et la formation professionnelle, il faudrait concevoir les
programmes de formation des filières. La méthodologie devrait sortir de la tradition pour adopter la construction
des références et pratiques professionnelles, la conception des référentiels de métiers, des référentiels de
l’emploi, des référentiels de formation, des référentiels de certification et tenir compte de la formation à l’autoemploi.
Pour l’enseignement supérieur, il faudrait créer une structure solide sous forme de pool de conseillers d’appui
pour préparer les dossiers de la Commission Nationale de l’Enseignement Supérieur en vue de promouvoir
l’assurance qualité pour ce palier d’enseignement.
Pour l’alphabétisation, il faudrait réactualiser et combiner les programmes existants et s’assurer qu’ils sont
accessibles à tous, intéressants et utiles avec comme paquet minimum l’aide à construire des compétences en
lecture, en calcul et en compétence dans la gestion de la vie courante. Ces programmes devraient comporter
des éléments essentiels pour les soins de santé et la connaissance des pandémies et des épidémies, l’hygiène, le
respect des droits de l’homme pour bien vivre et vivre ensemble, l’égalité des genres, et la participation
citoyenne. Il faudrait également fournir des kits indispensables pour l’application de ces programmes et mettre
un mécanisme de pilotage et d’évaluation quotidienne et périodique de l’exécution du plan d’alphabétisation.
Cohérence du système éducatif
Il faut créer un cadre de coordination pour assurer une cohérence entre les différents niveaux du système
éducatif. Il faudrait aussi se baser sur des études de faisabilité pour démarrer les réformes.
1.3.2.
Politique linguistique éducative
Définir et mettre en œuvre une politique linguistique de l’enseignement pour permettre aux apprenants de
TM des linguistes et
comprendre en profondeur les apprentissages. Les études des psychologues, des pédagogues,
des psycholinguistes inspirent de transmettre les connaissances dans la langue maternelle au niveau de
l’enseignement primaire et d’introduire progressivement les autres langues mais après avoir maîtrisé les
compétences de base en lecture, écriture et calcul dans la langue maternelle. Un multiculturalisme positif doit
prévoir une approche additive, et progressive. La situation linguistique en milieu scolaire mérite une étude
objective d’évaluation de l’impact de la gestion des langues et faire une proposition d’un mécanisme plus
efficace tant du point de vu de l’apprenant que de l’enseignant. Il faut faire aboutir dans les meilleurs délais la
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172
politique linguistique nationale qui est en cours de finalisation et dont les répercussions sur l’enseignement sont
inévitables.
1.3.3.
Approche méthodologique
Mettre en place une méthodologie appropriée pour renforcer les capacités des enseignants dans toutes les
branches et surtout pour une maîtrise totale de la langue d’enseignement en priorité et des langues enseignées
par la suite. La logique inspire d’abandonner les méthodes déductives pour embrasser la pratique de la
pédagogie de la construction avec une démarche active, individuelle, interactive, coopératrice,
accompagnatrice c’est-à-dire la pédagogie inductive où les élèves construisent eux-mêmes leurs savoirs, leurs
savoirs- faire et leurs savoirs-être à partir de la confrontation avec le réel et avec les autres. Il s’agit d’une
pédagogie centrée sur l’apprenant.
Pour l’enseignement supérieur, adopter systématiquement la pédagogie universitaire et former tous les
enseignants sur cette approche pédagogique.
1.3.4.
La formation initiale des enseignants en général
Assurer la formation initiale des enseignants permettant de conduire la grande majorité si pas la totalité des
élèves de tous les paliers vers un très grand taux d’achèvement.
Un changement profond des programmes de formation des enseignants devrait être envisagé. La meilleure
manière d’opérer est de définir le référentiel de compétences ou de diplôme pour enseigner, élaborer un
référentiel de formation permettant de couvrir le référentiel de compétences et enfin déterminer le référentiel
de certification/validation (paquet minimum exigible pour donner le diplôme). C’est cette approche qui est
envisagée dans l’enseignement post fondamental général et pédagogique avec l’appui du projet de formation
initiale des enseignants de l’enseignement fondamental.
La formation initiale des enseignants devrait prendre l’option de la professionnalisation c’est-à-dire se
focaliser suffisamment sur les programmes du niveau de prestation à la sortie de la formation, peu importe le
niveau de formation. Dans l’ensemble il faudrait s’assurer que ces curricula respectent les équilibres
nécessaires entre la formation disciplinaire, la formation pédagogique et les pratiques de classe pour
répondre au référentiel du métier défini d’une part et tenir compte des composantes communication
(renforcement des compétences communicatives orales et écrites en langues d’enseignement et langues
enseignées).
1.3.5.
La formation initiale des enseignants du cycle 4 de l’enseignement fondamental et de
l’enseignement post fondamental
Afin de répondre aux exigences réelles du 4ème cycle de l’enseignement fondamental, il faut préciser les deux
profils d’enseignants qui sont prévus d’une part les D7 formés dans l’enseignement post fondamental et d’autre
part les lauréats du cycle ENS III et IPA III ou équivalent. L’harmonisation de ces profils devrait se focaliser sur
les programmes de ce cycle et faire l’objet d’une concertation au sein d’une commission ad hoc qui regroupe les
deux ministères.
Dans ce cadre il faudrait se concentrer sur les volets suivants : (i) faire une analyse des besoins de formation des
enseignants en menant une évaluation systématique en tenant compte de la réforme en cours introduisant l’école
TMde l’enseignement
fondamentale ; (ii) analyser systématiquement les programmes du quatrième cycle
fondamental et de l’enseignement post fondamental (secondaire général et professionnel) ; (iii) analyser
systématiquement les programmes de formation en vigueur dans les facultés, les instituts et les écoles qui
forment les enseignants du secondaire (secondaire général et technique) ;(iv) déterminer le référentiel de
compétences du métier de l’enseignant au quatrième cycle de l’enseignement fondamental et dans
l’enseignement post fondamental (v) construire un référentiel de formation en définissant pour chaque cours
enseigné (les objectifs intermédiaires et les objectifs terminaux d’intégration ; les compétences de base à
construire ; les ressources à maîtriser à savoir les connaissances ou contenus, les savoir-faire et peut-être les
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173
savoirs-être pourquoi pas les savoirs devenir ; proposer clairement les méthodes pédagogiques aptes à
privilégier pour chaque cours la référence aux nouvelles découvertes en psychologie et en pédagogie ; proposer
les supports documentaires les plus récents ; proposer les modalités d’évaluation qui conduisent vers la réussite
ou tout au moins qui réduisent l’échec scolaire ;(vi) faire valider les curricula par les spécialistes internationaux,
les professeurs de l’enseignement supérieur et les enseignants du secondaire : (vii) harmoniser les curricula
suivant les propositions des séances de la validation. ; (viii) chaque fois que c’est possible procéder à
l’expérimentation de ces programmes avant leur généralisation.
En matière de formation des enseignants D7 il faut d’urgence trouver une solution au phénomène
d’évaporation des compétences qui fait que les meilleurs enseignants préparés pour le primaire (ou le
fondamental) quittent automatiquement cette voie après la réussite de l’examen d’Etat. Il est opportun de trouver
des alternatives de formation pour que les enseignants fassent une carrière continue dans l’enseignement de base
notamment en assurant aux professionnels de ce palier un perfectionnement approprié dans l’enseignement
supérieur (c’est dans la mission de l’ENS). On peut proposer l’ouverture d’une filière de formation post
secondaire professionnel en faveur du cycle 4 de l’enseignement fondamental, avec un encadrement approprié
au niveau des institutions supérieures de formation des enseignants ou dans des centres créés à cet effet.
Dans le but de desservir adéquatement l’objectif d’insertion socio-économique de l’enseignement fondamental,
il faut renforcer la formation initiale des enseignants dans des disciplines innovantes et porteuses comme
l’entrepreneuriat et les arts. Dans le même sens il faudrait insister suffisamment dans la formation initiale sur les
cours caractéristiques de l’insertion dans la mondialisation ou dans la Région, notamment les TICs,
l’Anglais et le Swahili.
Dans l’enseignement supérieur, il faut mettre en place un mécanisme de coordination des institutions
comprenant la formation initiale des enseignants pour éviter les doubles emplois notamment à l’IPA et à l’ENS.
Dans tous les cas, il faut éviter la formation en monôme en cours au premier cycle de l’ENS ou à l’IPA car les
collèges se sont pratiquement transformés vers le quatrième cycle fondamental où la règlementation en matière
des attributions des enseignants milite en faveur de la polyvalence.
1.3.6.
Mise en place des enseignants en qualité et quantité suffisantes pour le système BMD
Dans le cadre de l’enseignement supérieur, il faudrait développer une politique de la formation d’une masse
critique d’enseignants qualifiés et de recrutement des enseignants qualifiés au niveau académique et
pédagogique pour les institutions. Certaines formations pourraient être organisées sur place, d’autres se faire
dans la région ou en Afrique et d’autres dans les meilleurs institutions universitaires au niveau international. Il
faudrait stabiliser ces professeurs en acceptant de les motiver à l’instar des pays voisins, perfectionner
obligatoirement tout ce personnel en matière de pédagogie universitaire et mener un fort plaidoyer pour
sensibiliser les professeurs, les syndicats, les étudiants sur l’urgence de la réforme et s’assurer ainsi de la
compréhension, de l’adhésion et de l’engagement pour entreprendre la réforme et arrêter les grèves répétitives.
Ceci serait une base pour permettre de conduire à bon port la réforme du BMD. Le recrutement des enseignants
devrait se faire dans le sens d’améliorer le ratio étudiants/enseignant et le ramener progressivement vers le
standard de 20 étudiants/enseignant pour rendre effectif l’encadrement des travaux pratiques, des travaux dirigés
et le travail personnel des étudiants tel que programmé par la réforme BMD.
1.3.7.
La formation continue des enseignants
Pour rendre crédible, la formation continue sur les supports nouveaux, il est essentielTM
de programmer des
activités suffisamment représentatives des attentes pour être sûr que les compétences acquises sont réellement
opérationnelles quitte à réguler la formation par des séances d’approfondissement et d’appropriation des
exigences des innovations introduites par la réforme. Même dans le passé ce type de formation est souvent très
abrégée, une ou deux semaines (probablement pour des raisons de coût). La nature des tâches attendues des
enseignants de 7ème année sont tellement nombreuses que la formation préparatoire de la rentrée scolaire 20132014 aurait dû s’organiser au moins par domaines de spécialité, ce qui aurait demandé un peu plus de temps.
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174
En matière de formation continue en cours de carrière, il faudrait opérer une identification des besoins de
formation à travers une évaluation profonde des activités de terrain en mettant face à face les enseignants, les
profils de formation, les programmes de formation, les matériels didactiques offerts et la formation initiale en
cours. Il faudrait ensuite et en conséquence rédiger les modules de formation sur base des résultats des
évaluations, réunir les moyens permettant d’assurer la formation de ces modules, planifier et exécuter la
formation en veillant à la valorisation de ces formations au niveau de la fonction publique.
Les enseignants en poste devraient bénéficier d’une formation continue pour couvrir le référentiel de
compétences du métier d’enseignant. Voir à titre d’exemple en annexe 21 le modèle du Gouvernement du
Québec (les domaines de compétences pour enseigner)102.
1.3.8.
Pratiques d’évaluation
Mettre en place un système d’évaluation conduisant à l’éducabilité de tous ou tout au moins à la réduction
substantielle de l’échec scolaire et à la réussite du grand nombre. Ainsi, insister sur l’évaluation formative,
définir au préalable les critères d’évaluation dans la construction des évaluations, définir au préalable la grille
objective de correction, et prévoir comment remédier aux difficultés des élèves et arrêter en conséquence des
critères d’avancement de classe et de certification des enseignements.
1.3.9.
Conception et élaboration des supports pédagogiques
Cette élaboration comprendrait les étapes suivantes proposées par Gérard F ; et Roegiers X. (2003) : analyse
des besoins, l’explication du projet (objectifs principaux, délais …), l’explication de la conception de
l’apprentissage, la délimitation du contenu et l’élaboration de sa structure ; la confrontation aux programmes,
des consultations de praticiens (surtout) mais aussi de scientifiques, la rédaction d’un chapitre, une confrontation
de structure et de ton général, une expérimentation du chapitre, la rédaction de l’ensemble, l’élaboration des
illustrations, une lecture des contenus et de cohérence générale, l’expérimentation de l’ensemble, l’élaboration
de facilitateurs techniques, la correction des épreuves, l’impression, l’expérimentation du manuel
terminé.(pp29-43)
1.3.10. L’expérimentation de l’ensemble du curriculum
Pour réussir une réforme, il faut éviter la précipitation, il faudrait expérimenter le projet sur un échantillon des
écoles disposant de tous les atouts au niveau des enseignants qualifiés, et des ressources pédagogiques conçues
en faveur de la réforme. Cette expérimentation serait suivie d’une évaluation comparative avec l’existant pour
mesurer la plus-value de la réforme proposée. Si un plus était observé, on pourrait passer à la généralisation en
<veillant à fournir à tous les apprenants, à tous les enseignants et à toutes les écoles des supports pédagogiques
adéquats susceptibles de favoriser la compréhension des contenus des curricula et partant d’assurer la réussite
de la grande majorité des apprenants.
1.3.11. Mise en place des outils pédagogiques
Il faudrait fournir à tous les élèves, à tous les enseignants et à toutes les écoles des supports pédagogiques
adéquats susceptibles de favoriser la compréhension des contenus des curricula et d’accompagner tous les élèves
vers l’éducabilité. Pour les paliers de l’enseignement secondaire, l’enseignement des métiers et la formation
professionnelle, il faut donner la priorité à doter toutes les écoles des laboratoires de Physique, de Chimie et de
Biologie ainsi que des matériels indispensables pour appliquer correctement les programmes proposés. Pour les
écoles techniques, les centres d’enseignement des métiers et de formation professionnelle,TM
il faut avoir un souci
constant de fournir des savoirs faire et des compétences, permettant d’être opérationnel sur le marché du travail.
Pour y arriver il faut donner la priorité à l’acquisition des équipements des ateliers, des outillages collectifs et
des outillages individuels. Pour tous ces paliers d’enseignement, il faut introduire rapidement l’outil
informatique et l’installer dans toutes les écoles et les centres des bibliothèques bien équipées.
PDF Editor
102
Gouvernement du Québec : La formation à l’enseignement : les orientations, les compétences professionnelles,
Québec 2004
175
1.3.12. Temps scolaires
Pour tous les paliers de l’enseignement augmenter les temps scolaires pour répondre aux normes reconnues au
niveau régional et international et pour les adapter aux contenus des curricula conçus.
1.3.13. Pilotage des réformes
Il faudrait déterminer à l’avance et de façon participative la mise en œuvre des mécanismes de suivi des
enseignements d’une façon générale et de soutien aux élèves en difficulté de façon particulière. Pour ce faire et
afin d’aider à l’amélioration de la qualité des apprentissages, il faudrait : (i) mettre en place un système de suivi
permanant des acquis scolaires et former une masse critique des responsables administratives à tous les niveaux
de façon général et des directeurs et inspecteurs des écoles de façon particulières ; (ii) recruter ces responsables
du suivi et de l’encadrement dans le cadre strict des personnels formés pour ces postes, rendre disponibles les
moyens financiers et la logistique nécessaire pour encadrer les écoles suivant les normes établies, (iii) mettre en
place au sein du département des évaluations scolaires une cellule chargée des études sur l’évaluation
permanente des acquis scolaires dans le but ultime d’établir un système pour suivre en permanence la qualité
des programmes de formation, d’évaluer d’une façon périodique les apprentissages et de développer des
méthodes et des indicateurs pour un suivi sur le long terme afin d’assurer l’éducation de qualité pour tous.
Créer des centres d’excellence dans le domaine de l’éducation pour avoir des modèles à imiter. Ces centres
d’excellence seraient appelés à recruter les meilleurs élèves, les meilleurs enseignants et devraient bénéficier
des infrastructures et des équipements appropriés. La taille de la classe ne devrait pas dépasser 25 élèves par
classes. Les supports pédagogiques pour les apprenants et pour les enseignants devraient être disponibles en
quantité et en qualité adéquats.
Mettre en place une structure permanente de gestion de la cohérence des réformes du SEB surtout parce que les
secteurs sont tantôt géré par 2 ministères ou plus suivant les changements des régimes et même de
gouvernements.
Il faudrait créer des structures pour mutualiser les bonnes pratiques. Il s’agirait de créer des structures entre les
écoles du pays pour échanger des expériences dans les pratiques de classe et d’évaluation pour de meilleures
réussites. Les écoles pourraient également chercher des jumelages avec les meilleures écoles d’autres pays
pour également échanger les meilleures pratiques et les outils pédagogiques pour assurer une meilleure
éducabilité.
1.3.14. Implication des partenaires
Pour l’enseignement de base, l’enseignement secondaire, l’enseignement des métiers et la formation
professionnelle, mettre en place des mécanismes pour impliquer les parents, la communauté locale
l’administration locale et territoriale ainsi que les Organisations de la Société Civile (OSC) dans la gestion
administrative et pédagogique de l’école dans le but d’améliorer constamment les apprentissages en vue de
conduire vers l’éducabilité de tous au niveau de l’enseignement primaire.
2. Recommandations en rapport avec la réforme vers l’enseignement fondamental
2.1. Le cadre juridique
TM
La cadre juridique de la réforme vers l’enseignement fondamental souffre d’une absence de textes de
réglementation qu’il faut combler très rapidement pour éclairer d’avantage ses orientations principales : A cet
effet les actions suivantes devraient être envisagées :
PDF Editor
−
La promulgation de la loi sur l’enseignement de base et secondaire et la régularisation des textes
d’application qui en découlent notamment en rapport avec le curriculum et les programmes en cours de
préparation dans les services;
176
−
−
−
−
L’élaboration et la publication d’un document cadre officiel sur l’enseignement fondamental ;
L’élaboration et la diffusion d’outils de plaidoyer sur l’enseignement fondamental à l’endroit des
partenaires ;
L’établissement des effets et des interrelations entre l’enseignement fondamental et les niveaux
supérieurs.
La publication officielle du curriculum de l’enseignement fondamental après un ajustement en rapport
avec les observations du CIEP.
2.2. Organisation générale et pilotage
L’organisation et le pilotage de la mise en œuvre de la réforme vers l’enseignement fondamental méritent un
renforcement des capacités pour mener à bien et conjuguer les activités envisagées. Nous reproduisons ci-après
certaines recommandations que Juma Edouard et Eulalie Nibizi ont formulées lors d’un atelier de réflexion
organisé en avril 2013 par l’OAG sur « les défis de l’enseignement primaire, secondaire et sur les perspectives
de l’école fondamentale au Burundi »
−
−
−
−
−
−
−
−
Respecter le prescrit des textes différenciant les postes techniques des postes politiques ;
Développer un leadership solide, volontariste, pour le pilotage des décisions afin de maintenir le cap des
orientations du PSDEF.
Préciser les critères de nomination du directeur de l’école fondamentale : sa formation initiale, son
expérience et ses performances professionnelles
Renforcer les capacités des organes de gestion et de gouvernance (comités de gestion de l’école,
conseils …) et renforcer l’encadrement de proximité. La réussite de la réforme est avant tout une
question de leadership à différents niveaux ;
Elaboration d’un document condensé de la réforme de l’enseignement au Burundi avec comme toile de
fonds l’école fondamentale de base et ses implications sur les paliers supérieurs ;
Mettre sur pied des groupes de travail sur les différentes thématiques énoncées ci-dessus qui nécessitent
clarification. Les rapports de travail de ces groupes feraient objet de consultations plus élargies en vue
d’élaborer des politiques consensuelles,
L’organisation d’une table ronde projective sur l’enseignement fondamental et post fondamental ;
Commencer la réforme de l’école fondamentale par la première année pour avoir une maîtrise
progressive du système et des innovations introduites.
Dans son article, Ntibashirakandi Libérat (2013)103, propose que l’enseignement de base (ou l’école
fondamentale) comprenne 2 niveaux distincts :
− L’enseignement primaire d’une durée de 6 ans dispensés aux enfants âgés de six ans
− Le cycle inférieur de l’enseignement secondaire de 3 ans.
Cette disposition aurait pour conséquence plusieurs stratégies à retenir : le maintien du cycle inférieur du
secondaire sous l’encadrement du BEPES en matière de programmes ; la suppression du concours de 6ème après
6 ans d’enseignement fondamental qui devrait commencer en 1ère année ; la mise en place d’une politique de
formation des enseignants pour chaque palier ; le cours d’entrepreneuriat devrait être introduit dans les filières
de formation des enseignants du cycle inférieur des humanités.
2.3. Le curriculum de l’enseignement fondamental
Avant la publication officielle du curriculum de l’enseignement fondamental, il faudraitTM
redresser les lacunes
observées par les experts du CIEP : préciser la philosophie du curriculum, proposer des activités significatives et
concrètes pour les élèves et pour les enseignants, présenter les acquis antérieurs, aider les enseignants à
construire leurs préparations104 , travailler avec des spécialistes de la didactique.
PDF Editor
103
Ntibashirakandi Libérat, Plaidoyer pour une éducation de base qui améliore la qualité de l’enseignement et le niveau
des élèves, Anvers, août 2013.
104
Le CIEP présente un modèle schématique de préparation de leçon qui peut aider à la confection du guide du maître
177
Il faut absolument revoir le recours à l’approche KFAS105 dès la première année du fondamental héritage de la
réforme de 2006 qui a introduit 4 langues dès la première année primaire. L’introduction des langues dans
l’enseignement devrait être progressive et non frontale. A cet effet, il serait utile d’accélérer la promulgation des
textes sur la politique linguistique nationale (en cours de traitement au niveau du Ministère de l’Enseignement
Supérieur et de la Recherche Scientifique) et en déduire une politique linguistique pour tous les paliers de
l’enseignement et une programmation opérationnelle d’introduction des langues dans le système éducatif.
A défaut de retarder la mise en place du curriculum comme le proposent les experts du CIEP, il faut
rapidement corriger les lacunes qu’il comporte et mettre explicitement en relation le curriculum et les supports
pédagogiques.
2.4. Les supports pédagogiques
En vue de rendre pertinente la rédaction des supports pédagogiques, il faut renforcer les capacités des
conseillers pédagogiques du fondamental et du post fondamental (BEPEB, BEPES) qui ont la conception et la
rédaction des programmes et des supports pédagogiques dans leur première mission. Ce renforcement est
actuellement en cours respectivement avec l’appui des experts du CIEP et du BIEF pour la rédaction des
supports de 8ème année et la préparation du curriculum de l’enseignement post fondamental.
Il y a lieu de relire rapidement et produire un document de complément et d’accompagnement des manuels
en usage dans la classe de 7ème année.
Le recours à la micro science pour développer la pratique des élèves dans les sciences. Une telle approche
permettrait de promouvoir les filières scientifiques et technologiques avec des moyens abordables et des outils
facilement maniables.
Les experts du CIEP proposent un dispositif à mettre en place pour amorcer le tournant décisif de la rédaction
des supports : «Le dispositif à mettre en place : 4 rédacteurs par domaine pour reprendre les ouvrages
manuels et guide de 7è l’écriture de 8èmeannée. Ces personnels doivent consacrer leur plein temps à ce
travail.
Dans les rédacteurs, un spécialiste de la discipline «académique» pour valider le contenu, et deux ou trois
«pédagogues» qui ont l'habitude des moyens d'expression des professeurs et des élèves.. » (CIEP, 2013, p31.)
Globalement les supports pédagogiques sont rédigés comme les anciens et ne montrent pas clairement les
savoirs faire à acquérir et les compétences tels qu’annoncé dans le curriculum.
Parallèlement, ils recommandent un profil de compétences106 . Nous mettons en annexe 24 à titre illustratif un
plan d’encadrement des rédacteurs des supports pour le cycle 4 de l’enseignement fondamental, fait par les
experts du CIEP.
Période:1
Matériel
Objectif de la séance
Déroulement
Phase1
Phase2
Phase3
Phase4
Ce que fait le maître:
Titre de la séquence:
Ce que font les élèves:
Remarque
TM
PDF Editor
105
KFAS : c’est l’approche préconisée par le curriculum de l’enseignement fondamental et qui poursuit l’introduction de
quatre langues en usage au Burundi dès la première année primaire: le Kirundi, le Français, l’Anglais et le kiswahili.
106
Ces cadres concepteurs devraient avoir un profil de compétences lié à leur expérience :
− « Avoir une bonne connaissance du domaine disciplinaire;
178
2.5. Dynamisation des atouts de l’enseignement fondamental
L’adhésion de tous les partenaires aux apports positifs de l’enseignement fondamental ne semble pas acquise,
alors que l’implication de tous les acteurs est vivement attendue. Il est stratégiquement utile de développer des
actions ou des activités pour faire le plaidoyer des dimensions positives de la réforme. Nous proposons par
exemple les stratégies suivantes :
−
−
Développer au sein de chaque école au moins un projet porteur dans le domaine de l’entrepreneuriat
impliquant de manière volontariste les membres de la communauté scolaire (direction, enseignants,
élèves, comité de gestion) avec possibilité d’ouverture et de collaboration avec le milieu
environnant pour opérationnaliser l’esprit de créativité et d’entreprise ;
Développer au niveau des écoles des projets d’autofinancement inspirés du cours d’entrepreneuriat pour
le bénéficie pédagogique des élèves et socioéconomique de l’école ;
−
Valoriser la dimension culturelle des arts dans l’enseignement fondamental (notamment à travers les
clubs de danse et de chorégraphie traditionnels qui sont des domaines porteurs ancrés dans l’identité
culturelle) ;
−
Mutualiser les bonnes pratiques en organisant par exemple des expositions des résultats de
l’entrepreneuriat au niveau de la circonscription locale ou élargie ;
−
Mettre en place un mécanisme d’appui et d’accompagnement de l’insertion des lauréats de l’école
fondamentale dans la vie active de même pour les lauréats de l’enseignement postsecondaire
professionnel. Il en va de même pour l’insertion des bacheliers dans le sens de la professionnalisation
de ce niveau. Il serait notamment pertinent de constituer un fonds national d’appui et d’encadrement
(monitoring) au lancement des projets des lauréats qui s’organisent en associations.
2.6. Renforcer l’EFTP dans le prolongement de l’enseignement fondamental
L’enseignement des métiers et la formation professionnelle sont des alliés de premier ordre de l’enseignement
fondamental dans la mesure où ce sous-secteur lui sert de prolongement et de complément naturel. Ceci dans le
sens du discours du Chef d’Etat qui souhaitait la multiplication des formations technique et professionnelle de
courte durée. Il existe certes un plan de développement de ce sous-secteur mais il faudrait améliorer fortement
les indicateurs pour que l’enseignement fondamental marque davantage le développement socioéconomique du
Burundi.
3. Recommandations en rapport avec la réforme BMD
3.1. Recommandations des acteurs internes
Recommandations de l’administration
Le système BMD présente certains avantages par rapport à la situation existante. Mais l’atteinte et la réalisation
des objectifs fixés nécessitent la mise en place des conditions et des moyens appropriés. C’est l’objet des
recommandations formulées ci-après par les cadres de l’administration.
TM
−
Etre capable d’inventer, de choisir, d’adapter des situations problèmes; de les distinguer des exercices
d’entraînement et des évaluations;
Etre capable d’accéder à des informations sur les fondements des disciplines (épistémologie);
Etre capable de s’informer sur les résultats des recherches contemporaines dans son domaine de didactique;
Connaître une variété de manuels et de guides pédagogiques émanant de différents pays francophones » (CIEP,
2013, p31.)
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−
−
−
179
A l’endroit du Gouvernement, l’administration recommande: le financement des équipements de laboratoires
des bibliothèques, le développement des outils informatiques, connexion et interconnexion et la création d’un
centre multimédia de recherche en accordant la priorité au secteur dans la budgétisation ;
A l’endroit des enseignants de donner l’importance à la recherche avec obligation de publication, obligation
de travaux pratiques, améliorer la méthodologie et emprunter l’évaluation continue ;
Au niveau institutionnel de définir les profils de sortie, de décentraliser les institutions, de mettre en place
des mécanismes de collaboration avec les Universités, d’engager plus d’enseignants qualifiés (dans le respect
des textes règlementaires et des lois en vigueur) pour réduire le ratio étudiants/enseignant ; d’encourager la
coopération sous régionale et régionale ; de former correctement les enseignants, d’informatiser le suivi
individuel des étudiants et des enseignants ; de veiller à ce qu’un enseignant ne soit pas à temps plein dans
deux institutions; d’organiser la restitution systématique des conclusions des séminaires auxquels les cadres
de l’enseignement supérieur ont l’occasion de participer.
Recommandations des enseignants
A l’endroit du gouvernement, ils reviennent sur l’ensemble des recommandations de l’administration et en
plus ils ajoutent la mise sur pied des textes législatifs spécifiques et communs à tous les établissements publics
et privés, la multiplication des infrastructures;
Aux institutions d’enseignement supérieur en collaboration avec le Gouvernement à travers le MESRS et la
CNES : l’organisation des descentes d’explication du système BMD aux lauréats des écoles
secondaires, l’organisation d’un atelier inclusif des dirigeants des universités, des enseignants et des employeurs
pour orienter la formation en adéquation avec l’emploi ; l’organisation des descentes dans le milieu de travail
pour les étudiants dès le BAC II ; l’organisation des campagnes d’appropriation auprès des partenaires, la
motivation des enseignants pour le suivi évaluation des travaux dirigés, l’harmonisation des systèmes
d’enseignement/évaluation (uniformisation des maquettes, atelier d’échange entre professeurs, rendre disponible
le règlement académique (vulgariser) ; la spécification des grades et titres pour chaque palier.
Aux responsables des institutions universitaires publiques, enseignants et aux étudiants : d’engager un
cadre de dialogue permanent afin d’éviter les grèves répétitives
Recommandation des étudiants :
La création des conditions didactiques et logistiques suffisantes pour la mise en œuvre du système BMD ;
l’information et la responsabilisation des partenaires ; amélioration des conditions de vie et de travail des
étudiants, mise en place d’un système de suivi–évaluation et de connexion au monde du travail.
3.2. Recommandations des consultants
Plaidoyer et dialogue sur le BMD
Organiser un fort plaidoyer pour la compréhension de la pertinence de la réforme BMD. Comme il apparait que
des doutes subsistent sur la pertinence de la réforme, les responsables du Ministère de l’Enseignement Supérieur
et des institutions de l’enseignement supérieur public et privé devraient organiser une sensibilisation profonde
de tous les acteurs en faveur du système BMD.
TM
Le public cible serait : les responsables administratifs, les doyens, les chefs de services, les chefs des
départements, tous les enseignants, tous les étudiants, les syndicats et les ONG qui s’occupent du secteur de
l’éducation ainsi que les finalistes des écoles secondaires. La campagne aurait pour but de chercher d’abord la
compréhension et ensuite l’engagement pour l’adhésion à l’action.
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180
Le focus de la campagne serait centré sur : la structure du BMD, les avantages du système BMD ; les nouvelles
approches pour assurer les formations, la nouvelle vision des évaluations, la valeur des diplômes sur le marché
du travail. Il s’agirait de mener une campagne de proximité à travers les réunions et les ateliers de sensibilisation
mais aussi des campagnes médiatiques à travers les médias (Radio, TV, journaux) : chronique (Radio,
TV), microprogrammes ; magasines (Radio, TV) ; débats ; panel, synergies des médias, journaux écrits. Il
faudrait également produire et diffuser des affiches ; des autos collant ; des dépliants et même des vade me
cum.
En conclusion, si ce plaidoyer est correctement mené, on pourrait s’attendre à la maîtrise des grèves du
personnel et des étudiants et ainsi ramener le cursus dans les délais impartis.
Droit d’accès à l’enseignement supérieur
Ouvrir l’accès à l’enseignement supérieur pour assurer le droit à l’éducation à ce palier d’enseignement
conformément aux engagements internationaux signés par le Burundi. Pour ce faire recenser les métiers
possibles et les offres potentielles d’emplois, construire, équiper et ouvrir effectivement les centres de
formation post secondaire tel que prévu par le PSDEF 2012-2020 et encourager les privés à ouvrir de tels
centres de formation pour augmenter les chances d’accès à l’enseignement supérieur.
Aussi, pour désengorger les infrastructures déjà sursaturées et pour augmenter l’accès à l’enseignement
supérieur dans le secteur public, il faudrait que le gouvernement mobilise des financements pour décentraliser
les institutions vers l’intérieur du pays.
Il faut gérer les enseignements dans toutes les Universités, encourager les étudiants à s’inscrire dans les
Universités privées pour désengorger les Universités Publiques et soutenir les Universités Privées en
conséquence.
Il faudrait encourager les Universités Privées à créer les filières scientifiques et technologiques pour accueillir
notamment les lauréats des écoles techniques.
Réduction des disparités
Organiser un plaidoyer appuyé depuis l’enseignement secondaire pour que les fortes disparités observées en
défaveur des filles et des femmes au niveau de l’enseignement supérieur soient rapidement réduites. Dans ce
cadre il faudrait organiser des campagnes de proximité et des campagnes médiatiques musclées et permanentes
pour inviter les filles à embrasser les études supérieures.
Cadre légal
Continuer à compléter et à préciser les textes réglementaires notamment pour : (i) clarifier la définition des
niveaux des diplômes et des niveaux de recrutement au moins au niveau des emplois publics ; (ii) expliciter les
passerelles entre la formation professionnelle et la formation à la recherche (iii) publier les vade-mecum pour
toutes les filières de l’enseignement supérieur tant public que privé et songer au problème de l’harmonisation
des programmes de formation.
Doter la Commission Nationale de l’Enseignement Supérieur des ressources humaines, logistiques et financières
pour qu’elle soit réellement efficace. Pour permettre à la CNES de remplir correctementTM
sa mission il faudrait
que le Gouvernement mette à sa disposition les moyens pour qu’elle puisse se doter d’un bureau d’études
composé d’une équipe de chercheurs permanents et hautement qualifiés pour suivre les activités de toutes les
institutions d’enseignement supérieur et pour préparer les dossiers à soumettre à cette commission pour
décision.
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181
Elaboration des curricula
Continuer le processus de mise en place du curriculum pour chaque filière pour rendre plus pertinentes les
maquettes de formation. Nous proposons le processus suivant : (i) la définition du profil de sortie, la définition
du référentiel des compétences (ou référentiel du métier ou du diplôme); (ii) l’élaboration du référentiel de
formation comprenant pour chaque branche enseignée, les connaissances à mobiliser (chapitres des cours
magistraux ), les savoirs faire à maîtriser (travaux pratiques et travaux dirigées), les compétences à construire,
les indications méthodologiques à suivre et la nature des évaluations et les références documentaires à proposer
aux étudiants pour chaque branche pour atteindre le référentiel des compétences ; (iii) la grille horaire
comprenant les heures pour les cours magistraux, les heures pour les travaux pratiques , les heures pour les
travaux dirigés, les heures pour les travaux de recherches personnelles ainsi que le nombre de crédits (iv) la
définition du référentiel de certification pour répondre au référentiel du métier ( le paquet minimum pour
dispenser le diplôme).
Approches méthodologiques
Faire un choix clair au niveau des approches méthodologiques. Il faudrait autant que faire se peut que les
institutions renforcent les capacités des enseignants pour les amener à sortir progressivement de la pédagogie de
la transmission basée sur les exposés magistraux que les étudiants doivent mémoriser (pédagogie centrée sur
l’enseignant), pour évoluer vers la pédagogie de la construction où l’étudiant est sollicité à participer dans
l’acquisition des connaissances et des savoirs faire et dans la construction de ses compétences (pédagogie
centrée sur l’apprenant).
Vision en matière des évaluations
Opérer un choix clair au niveau des pratiques d’évaluations. Dans ce cadre il faut que les institutions de
l’enseignement supérieur se dotent des moyens pour renforcer les capacités des enseignants en matière des
évaluations pour évoluer vers l’éducabilité du grand nombre notamment en valorisant toutes les composantes de
la formation : cours magistraux, travaux dirigés, travaux pratiques, recherches personnelles.
Mobilisation des ressources
Le Gouvernement devrait mobiliser les ressources financières pour la mise en place des infrastructures, des
équipements et des supports didactiques pour rendre efficaces les politiques annoncées en faveur de la réforme
BMD. Pour assurer une mise en place des travaux pratiques, des travaux dirigés et des recherches personnelles
des étudiants prônés par le système BMD. Il faudrait mettre en place des infrastructures pour ramener le ratio
étudiant par poste de travail au plus strict minimum (dans l’idéal un poste de travail pour un étudiant ou deux
dans les laboratoires ou les ateliers) pour permettre de réaliser les travaux pratiques et les travaux dirigés.
Aussi, les amphithéâtres devraient être construits pour désengorger les locaux déjà sursaturés surtout dans le
secteur public. Les supports pédagogiques dont les bibliothèques centrales, les bibliothèques par départements,
les ordinateurs et l’accès à l’internet devraient être équipés et organisés pour que tous les apprenants puissent
avoir un accès facile dans le but de réaliser une pédagogie centrée en grande partie sur les travaux personnels
des apprenants et viser ainsi la professionnalisation des formations.
Professionnalisation
Rendre visible la professionnalisation des formations BMD. Dans ce cadre définir les référentiels des
TM et organiser des
compétences ou des métiers en collaboration avec les futurs employeurs tant publics que privés
stages dans le monde du travail.
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Harmonisation et mobilité
Le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique à travers la Commission nationale de
l’Enseignement Supérieur devrait mettre en place un cadre de conception pour rendre réelle l’harmonisation des
formations identiques à travers toutes les institutions d’enseignement supérieur public et privé pour assurer la
182
mobilité des enseignants et des étudiants souhaité par la réforme BMD. Toutefois, il faudrait veiller à ce qu’un
enseignant ne soit pas à temps plein dans deux institutions.
Coopération
Dans le cadre de la coopération, la Commission Nationale de l’Enseignement Supérieur et les institutions de
l’enseignement supérieur pourraient créer une structure de coordination de la coopération au niveau national,
sous régional, régional et international pour préparer et signer des conventions de coopération entre les
institutions d’enseignement supérieur qui porterait notamment sur (i) la mutualisation des bonnes pratiques
d’enseignement et d’évaluations et de certification ; (ii) l’échange d’enseignants et des étudiants (la mobilité
des enseignants et des étudiants) ; (iii) les supports pédagogiques (avec accès aux sites respectifs) ;(iv) et grâce à
l’harmonisation, l’organisation commune des formations doctorales de pointe.
Spécifiquement au niveau national, mettre en place des mécanismes de collaboration entre les Universités et
instituts publics et les Universités privées qui ont fait leur preuve (par exemple un appui incitatif pour
l’inscription dans le privé afin d’assure le relai des institutions publiques, et faire fonctionner dans le public les
filières essentielles qui n’existent pas dans le privé).
Recherche
Doter les centres de recherche existants de moyens et créer d’autres pour rendre dynamique les travaux de
recherche scientifique et Technologique tel que souhaité par la réforme BMD. Promouvoir des centres de
recherche à vocation interuniversitaire et/ou régionale.
Condition de travail et de vie des étudiants
Mettre en place une politique pérenne pour améliorer les conditions de vie et de travail des étudiants. Il
apparait probable que le Gouvernement ne pourra pas continuer à donner des bourses à tous les étudiants
finalistes titulaires du certificat de l’Examen d’Etat au taux de la croissance actuelle des effectifs ni continuer de
subventionner les services offerts aux étudiants internes dans les campus. Il faudrait réfléchir à d’autres
stratégies notamment comme le prêt-bourse avec un accompagnement dans la recherche de l’emploi pour les
lauréats dans la création d’un fonds de garantie pour faciliter le remboursement des prêts. Un prêt-bourse
consistant permettrait aux étudiants de faire face aux exigences du système BMD en matière de recherche
personnelle (couvrir les dépenses de déplacement, les copies des notes, les recherches sur internet).
Mener une étude approfondie et réaliste pour déterminer les conditions d’octroi de bourses aux étudiants ainsi
que les différentes alternatives d’accompagnement.
Pilotage de la qualité
Mettre en place des conditions et moyens pour un meilleur pilotage du système. Il faudrait renforcer la structure
de l’assurance qualité en ressources humaines suffisantes, qualifiées et compétentes et en ressources logistiques
et financières pour gérer convenablement la qualité des enseignements/apprentissages dans le système BMD.
Informatiser le suivi individuel des étudiants et des enseignants au niveau des prestations académiques.
3.3. Recommandations d’accompagnement des réformes en cours
TM
Les deux réformes en cours (réforme vers l’enseignement fondamental et la réforme BMD) sont déjà lancées et
apparemment on doit aller de l’avant dans les deux cas. Pour recueillir le meilleur fruit des initiatives en cours il
convient de trouver des mécanismes pour renforcer les atouts et redresser les défis pour en réduire l’impact sur
le cours d’avancement. L’ensemble des recommandations qui ont été formulées vont dans le sens de
l’amélioration générale des résultats. En guise de conclusion à ce chapitre nous aimerions donner quelques
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183
pistes d’actions-clés pour aller de l’avant (malgré les lacunes constatées au démarrage) et surtout soutenir
l’opérationnalisation des efforts entrepris.
Pistes d’accompagnement de la réforme vers le fondamental
L’affectation de deux enseignants par classe dans le cycle 4 de l’enseignement fondamental est une
surcharge lourde. En effet, on ne peut pas ici généraliser le principe d’un enseignant par classe utilisé dans le
cycle primaire. En effet, il faut garder à l’esprit qu’on est dans le premier cycle de l’enseignement secondaire et
qu’une certaine spécialisation s’avère nécessaire. Il faut aussi reconnaître que le nombre de disciplines n’a pas
été réduit car on a procédé à un regroupement qui par ailleurs a certains avantages comme par exemple le
principe de compensation. Chaque enseignant est amené finalement à prendre en charge entre 6 et 9 disciplines,
ce qui ne garantit pas des performances sûres. Ceci est d’autant plus grave qu’en cas d’absence d’un enseignant
on demande à son collègue d’assurer la relève. Pour pallier à cet inconvénient majeur de surcharge, il faudrait
initier les actions suivantes :
-
Affecter au moins trois enseignants par classe ou alors prévoir un profil de spécialisation dans un
domaine (ou dans un sous domaine pour des profils complémentaires) pour une prestation dans plus
d’une classe ;
Développer des formations initiales en binômes ou trinômes pour répondre aux exigences du
regroupement en domaines dans l’enseignement fondamental ;
Renforcer la formation sur les supports nouveaux par des formations continues récurrentes.
Renforcer les capacités dans les cours porteurs comme l’entrepreneuriat et les disciplines linguistiques
faiblement maîtrisées comme l’anglais et le kiswahili.
La réforme de l’enseignement fondamental vise l’achèvement primaire universel notamment à travers
l’élargissement de l’accès au 4ème cycle. Le concours reste le mécanisme de régulation des flux avec une
perspective d’augmenter le taux de passage de 10% chaque année. Quand bien même l’objectif est louable il
faut consolider suffisamment les capacités de construction pour qu’il n’y ait pas conflit entre la capacité réelle
d’accueil et la promotion des effectifs. Le taux de transition devrait tenir compte strictement des places
réellement disponibles.
La réforme du fondamental vise l’insertion socioéconomique des lauréats. Il y a des stratégies essentielles
pour assurer une insertion effective :
- Le développement du secteur de l’enseignement des métiers et la formation professionnelle ;
- Le développement harmonieux de l’enseignement post secondaire professionnel et la conjugaison des
synergies avec l’enseignement des métiers et la formation professionnelle.
- La mise en place d’un service d’appui à l’organisation des lauréats dans la mise en place de projets
pertinents ;
- La mise en place d’un fonds d’appui et de garantie aux projets des jeunes.
Tableau 34 : Propositions de redressement de certaines lacunes107
Lacunes
Le démarrage de l’école fondamentale a précédé le cadre
de référence et la loi budgétaire qui devrait le financer.
Affectation des ressources humaines mal planifiée.
Propositions de redressement
La planification rigoureuse et réaliste des
réformes.
Améliorer le suivi de l’affectation des ressources
humaines.
TM
Absence de carte scolaire pour le fondamental 4 et au Etablir une carte scolaire pour le fondamental 4
secondaire.
et au secondaire.
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107
Données proposées lors des travaux de groupe de l’atelier de validation, janvier 2014
184
Pistes d’accompagnement de la réforme BMD
La professionnalisation est un des atouts majeurs de la réforme BMD. Sa mise en œuvre et son
opérationnalisation nécessitent l’adoption des stratégies d’implication ou d’entraînement des acteurs du secteur
productif et industriel privé dans un dialogue fécond d’où devrait jaillir des initiatives communes de production
de services. Cette perspective cadre bien avec le développement de l’enseignement, la formation technique et la
formation post secondaire professionnelle.
Comme le « Livre Blanc sur l’Enseignement Supérieur » le recommande il faudrait, une réelle « mise à plat des
programmes de formation » Ainsi, les maquettes de formation devraient être élaborées en tenant compte des
éléments comme le profil de sortie pour chaque filière, les contenus comprenant, les compétences à construire,
les savoirs, les savoirs faire, les méthodologies à emprunter et les modes d’évaluations.
Au niveau de la qualité et de la compétitivité, les institutions d’enseignement supérieur devraient renforcer les
capacités d’encadrement. A cet effet, le rôle des structures d’encadrement à savoir la Commission nationale de
l’enseignement supérieur et les directions de l’assurance qualité méritent d’être renforcées en ressources
humaines qualifiées pour répondre à leur rôle principal. Il est urgent de gérer et surtout harmoniser la qualité des
enseignements dans toutes les institutions nationales d’enseignement supérieur public et privé notamment pour
réglementer l’avancement de grade académique.
Il faudrait accorder une attention particulière sur l’affectation des ressources financières pour l’acquisition des
supports pédagogiques indispensables pour la mise en place de cette réforme.
La massification des effectifs de l’enseignement supérieur surtout public constitue un frein à l’amélioration
des performances. La mise en place des infrastructures académiques suffisantes constitue une urgence.
TM
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185
CONCLUSION GENERALE
Au terme de cette étude sur les réformes dans le système éducatif burundais nous aimerions rappeler la stratégie
que nous avons adoptée pour aboutir aux résultats actuels. Dans notre approche, nous avons voulu dans la
première partie, tracer le contexte dans lequel s’inscrivent les activités du monde de l’éducation. Les
orientations et principes reconnus et retenus au niveau international et régional ont été interprétés au niveau
national. Dans tous les cas, l’éducation est à la fois un droit et en même temps aussi une stratégie pour atteindre
ce droit, étant donné que l’éducation intervient pour permettre à la personne de s’épanouir individuellement et
de participer au développement de sa société.
Au niveau international nous avons fait référence aux organismes internationaux comme l’ONU et les agences
spécialisées dans le domaine de l’éducation, en l’occurrence l’UNESCO et l’UNICEF. Nous nous sommes
largement inspirés des réflexions développées au niveau de la Francophonie qui regroupe des pays partageant un
ensemble de valeurs communes et qui implique le Burundi. De manière spécifique nous avons retenu les
orientations dégagées par les travaux et réflexions de la CONFEMEN qui est l’organe de référence en matière
d’éducation au niveau de la francophonie et nous estimons que cette voie reste ouverte à tout apport d’autres
horizons.
L’EAC a été notre référence au niveau régional même si nous savons que le Burundi appartient à d’autres
ensembles ou sous-ensembles continentaux ou régionaux. L’EAC nous intéresse dans la mesure où des efforts
d’harmonisation des différents secteurs sont en train de se réaliser pour faciliter la mobilité des personnes et des
biens dans cet espace. Dans le secteur spécifique de l’éducation, il y a une initiative d’harmonisation qui a réuni
à plusieurs reprises les groupes d’experts des différents pays membres pour faire le diagnostic de l’état des lieux
et prendre des orientations pour le futur. Soulignons toutefois que, dans ces différentes approches
d’harmonisation, le futur est à construire par voie d’échange et de consensus et qu’harmonisation ne signifie
pas nécessairement uniformisation. L’essentiel nous semble-t-il, est de pouvoir établir un socle commun de
connaissances et de compétences reconnues et valorisables à l’intérieur de cet espace commun. De toutes les
façons au niveau de l’enseignement supérieur, notamment en ce qui concerne l’assurance qualité, il existe une
structure, l’IUCEA108 (Conseil Interuniversitaire de la Communauté de l’Afrique de l’Est) qui est fonctionnelle
et qui a pour but d’harmoniser ce niveau d’enseignement et de relever la qualité.
Au niveau national, le point de repère essentiel, c’est la Constitution notamment pour l’organisation du système
éducatif et l’adhésion aux principes internationaux en matière d’éducation et du droit à l’éducation. Il existe
d’autres documents de référence auxquels nous nous sommes reportés, le CSLP II, la vision Burundi 2025, ainsi
que le PSDEF 2012-2020.
Au cours de la deuxième partie, les consultants se sont attachés à décrire les activités caractéristiques des
réformes du système éducatif burundais dans le passé et les tendances actuelles, notamment en rapport avec
deux réformes majeures en cours de mise en œuvre : la réforme vers l’enseignement fondamental dans
l’éducation de base et l’introduction du système BMD dans l’enseignement supérieur.
L’histoire du Burundi est marquée par une série de réformes ou d’ajustements qui se sont réalisés dans le
système éducatif avec plus ou moins de bonheur quant aux résultats atteints.
TM
Nous aimerions ici souligner quelques éléments majeurs, caractéristiques des réaménagements
au sein du
système éducatif burundais (de l’enseignement de base à l’enseignement supérieur), notamment :
− Le non-respect des étapes proposées au niveau international pour la mise en œuvre des réformes
scolaires avec un risque évident de précipitation, de remise en cause ou d’abandon ;
− La quasi absence de l’expérimentation des innovations injectées dans le système éducatif ;
− L’absence d’une concertation élargie préalable avec les partenaires ;
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108
IUCEA :Inter University Council for East Africa
186
−
−
−
−
−
−
La plupart du temps les réformes entreprises ne s’accompagnent pas de cadre légal préalablement
officialisé ;
Les hésitations et des tâtonnements des stratégies dans le renforcement des compétences
professionnelles du corps enseignant en formation initiale et continue. Dans l’ensemble la formation de
l’enseignant vient après la mise en place de la réforme au lieu de la précéder, elle est ajustée en
conséquence et non en amont;
L’absence d’une structure de coordination et suivi-contrôle de la cohérence des initiatives prises dans le
système éducatif (comportant souvent plus d’un département ministériel), ce qui entraîne une faible
capitalisation ou régulation des acquis des réformes;
Une faible connexion des acquisitions scolaires aux besoins de l’environnement : formation théorique et
encyclopédique dans un cadre scolaire fermé non ouvert sur le milieu et sur ses besoins;
Un faible développement et ajustement du sous-secteur des métiers et de la formation professionnelle en
tant que relai de l’insertion socioprofessionnelle des lauréats de l’école ;
Le risque de focalisation excessive sur les aspects d’accès quantitatif (hardware) au détriment de la
qualité des prestations et des acquisitions (software).
Si on revient aux réformes en cours dans le système éducatif burundais, il y a lieu de faire les considérations
générales suivantes.
La réforme vers l’enseignement fondamental
Parmi les atouts de la réforme vers l’enseignement fondamental, on peut relever les éléments ci-après :
Le passage de 6 ans à 9 ans d’enseignement de base est un objectif d’extension qui emboîte le pas à des
interpellations internationales comme l’enseignement primaire universel (Jomtien 1990), l’EPT (Dakar 2000),
l’appel à l’action de Kigali en 2007. Cette perspective vise l’amélioration de l’instruction de base de la
population et cela ne peut être qu’une bonne chose en termes d’exercice du droit à l’éducation. Cependant, la
valeur ajoutée de ces trois années supplémentaires sera jugée à l’aune du contenu et des compétences
réellement acquises.
Parmi les stratégies mises en place dans le PSDEF 2012-2020 pour accompagner cette extension il y a lieu de
mentionner particulièrement la hausse du taux de passage entre la 6ème et la 7ème année, la réduction des
redoublements surtout dans les 3 premiers cycles du fondamental, la multiplication des salles de classes pour
augmenter la capacité d’accueil.
En ce qui concerne la qualité on peut apprécier positivement les mesures de réduction d’au moins 2/3 de la
double vacation des locaux, la réduction des redoublements, l’élimination de la situation de gestion d’un double
groupe pédagogique par un enseignant, l’amélioration du temps scolaire des classes en double vacation.
De ce point de vue de la qualité on peut souligner un input positif dans la formation des cadres du ministère
dans l’élaboration des curricula avec le programme de jumelage entre Education Internationale et le PARSEB. Il
est dommage que cet input n’ait pas été capitalisé à travers l’élargissement de cette formation pour une
meilleure appropriation par un nombre plus important de cadres du ministère.
On peut aussi noter le potentiel positif que représente le développement de l’enseignement des métiers et de la
formation professionnelle, ce sous-secteur ayant un programme d’insertion des lauréats dans le monde du travail
et étant disposé à mettre en place un centre de développement des compétences techniques
TMet professionnelles
(CDCP). La perspective de la mise en place d’une structure de formation post secondaire professionnelle dans
l’enseignement supérieur va aussi dans le sens du renforcement et de l’accompagnement des visées de
l’enseignement fondamental. Notons cependant que, pour cause de budget, l’offre dans ce sous-secteur n’est pas
toujours à la hauteur des ambitions exprimées vu l’importance de la demande.
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Tous ces éléments vont dans le sens de mettre en œuvre le droit à l’éducation non seulement en termes d’accès
mais aussi en termes de qualité.
187
A côté de ces atouts, nous devons toutefois souligner des défis essentiels à la réforme vers l’enseignement
fondamental, notamment en ce qui concerne l’atteinte de ses objectifs :
−
Le cadre juridique de la réforme fondamental : le processus de promulgation de la loi qui doit gérer cette
réforme a pris un temps excessivement long. Sa promulgation n’a été faite que quelques jours avant la
rentrée scolaire 2013-2014 alors que son absence était évoquée comme l’un des facteurs du report de
son entrée en vigueur en 2012-2013. Il y a donc des ajustements qui doivent se faire en hâte.
−
A part le PSDEF 2012-2020 et récemment la loi sur l’enseignement de base et secondaire, il n’existe pas
de document cadre officiel d’orientation des principales options pour la mise en œuvre de la réforme.
Ça aurait permis d’avoir un document de communication autour des grands contours de la réforme.
C’est ce qui explique la faible connaissance de l’ensemble de la réforme vers le fondamental dans
l’opinion générale malgré la grande mobilisation administrative et médiatique pour la construction des
infrastructures.
−
Le démarrage de la réforme en bout de piste, c’est-à-dire au cycle 4 de l’enseignement fondamental est
très déroutant et entraîne des problèmes de gestion inattendus car la logique naturelle exigeait de
commencer la réforme par le commencement c’est-à-dire en première année, pour s’assurer de la
cohérence du cursus fondamental et même du post-fondamental et une maîtrise progressive des
différents paramètres de l’enseignement fondamental.
−
La conception du curriculum de l’enseignement fondamental n’a pas connu un prolongement direct pour
définir le curriculum de l’enseignement post fondamental ce qui risque d’induire des hésitations ou des
précipitations. Les compétences des gestionnaires habituels des programmes du premier cycle du
secondaire (conseillers pédagogiques au BEPES) n’ont pas été suffisamment associées à la conceptionélaboration des programmes et des supports pédagogiques du cycle 4 du fondamental, option qui laisse
de côté une expertise utile. La correction de cette situation sera faite avec l’élaboration en cours et en
vue des supports de la 8è et 9è.
−
Le curriculum a connu la participation de certaines structures et cadres au niveau national, mais
comporte quelques lacunes comme le soulignent les experts du CIEP qui ont eu à l’analyser,
notamment le problème de cohérence du programme proposé, l’approche thématique qui ne laisse pas
toujours transparaître les contenus des apprentissages, l’évaluation qui ne permet pas de fixer les
compétences attendues, la tendance à une formation encyclopédique vaste, le manque de synergie intra
ou inter-domaines.
−
Plus spécifiquement les supports pédagogiques ne sont pas mis en relation avec le curriculum. Ils ne
montrent pas clairement les savoirs faire à acquérir ni les compétences. Les rédacteurs ne se sont pas
écartés de l’ancienne approche de la conception. Les observations formulées par les experts externes du
CIEP n’ont pas encore pu être intégrées dans les supports pédagogiques de la 7ème année. Ce processus
d’accompagnement est programmé pour les supports pédagogiques de la 8ème et 9ème année.
−
Il y a d’autres facteurs d’accompagnement dont il faut tenir en considération comme la formation des
concepteurs-rédacteurs des supports pédagogiques, la formation des formateurs des enseignants ou la
formation des spécialistes de didactique.
−
La formation initiale des enseignants du cycle 4 comporte des imprécisions liées
TM au fait qu’il y a
l’intervention des D7 et d’autres enseignants dont le profil n’est pas bien déterminé ni intégré dans les
préparatifs en cours pour le fondamental.
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−
Il y a lieu de douter des compétences des D7 pour bien dispenser tous les enseignements des deux
premières années du cycle 4 de l’enseignement fondamental et surtout en matière de quatre langues
enseignées , des maths et sciences ainsi que de l’entrepreneuriat
188
−
Pour la formation continue préparatoire de la rentrée scolaire 2013-2014, il y a une forte exigence à
l’enseignant en termes de spécialisation pour un temps court, ce d’autant plus qu’il est prévu que, en cas
d’absence d’un professeur dans la classe de 7ème, l’enseignant disponible fait le relai dans les disciplines
assurées par l’enseignant absent.
La réforme du BMD
Par rapport à la réforme vers l’enseignement fondamental, l’introduction du système BMD dans l’enseignement
supérieur semble avoir bénéficié de beaucoup d’atouts de démarrage. On peut noter les considérations
suivantes :
−
−
−
−
−
−
−
−
Six études préparatoires et un audit pour faire le point sur l’état des lieux qui ont abouti à la rédaction
d’un document de référence « Le livre blanc sur l’enseignement supérieur » permettant le plaidoyer
pour l’adhésion au système BMD.
La mise en place d’un cadre légal d’accompagnement : la loi sur l’enseignement supérieur, la
Commission Nationale de l’Enseignement Supérieur, la direction de l’assurance qualité.
L’ouverture sur l’harmonisation du système national avec la région et avec le monde.
L’amorce d’une approche méthodologique (cours magistraux, travaux pratiques, travaux dirigés,
recherche personnelle) centrée sur l’apprenant et orientée sur une amélioration certaine du processus
d’enseignement/apprentissage.
La professionnalisation de la formation qui met en relation la formation et l’emploi.
L’ouverture sur la mobilité des étudiants et des enseignants.
Une meilleure gestion de l’année académique avec la semestrialisation.
La possibilité d’ouverture des écoles doctorales sur place.
Cependant, à côté de ces atouts, on observe des défis qu’il faut maîtriser pour atteindre les résultats attendus de
l’introduction du système BMD. On peut notamment signaler les suivants :
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Un manque de coordination et de cohérence de la réforme en cours en matière de formation initiale des
enseignants du premier cycle secondaire actuellement rattaché à l’école fondamentale.
La persistance de la disparité en défaveur des filles dans ce niveau d’enseignement.
La limite du droit à l’éducation : le PSDEF prévoit un contingentement de flux à l’Université 57000 en
2020 alors qu’en la matière, les textes proposent un accès lié au mérite.
La diversité des textes réglementaires des universités et institutions supérieures de la place risque
d’entrainer une interprétation fort divergente des composantes des programmes de formation, au risque
de nuire à l’harmonisation au niveau national.
Les structures d’accompagnement (CNES, Direction de l’assurance qualité) récemment mises en place
sont encore très peu fournies en personnel pour réaliser correctement la mission de pilotage qui leur
incombe.
Un déficit en sensibilisation des bénéficiaires : les étudiants affirment n’être pas bien informés à plus de
80% sur le système BMD ce qui entraîne des incompréhensions et de comportements de réticence.
Les conditions didactiques, pédagogiques et logistiques insuffisantes : enseignants qualifiés et rôdés en
pédagogie universitaire, équipements didactiques appropriés (TICs), infrastructures, bibliothèques.
Les difficultés de changer de méthodes d’enseignement et d’évaluation.
Les conditions de vie et de travail des étudiants qui ne facilitent pas l’accomplissement du travail de
recherche personnelle.
Le risque de non professionnalisation de la formation faute d’une connexion efficace avec le monde du
TM
travail.
Après le dégagement des observations et considérations, les consultants ont essayé de proposer des
recommandations pour accompagner les réformes en cours en vue d’améliorer autant que possible le résultat. Ce
sont ces recommandations qu’on a essayé d’articuler dans la troisième partie de l’étude et que nous allons
rappeler brièvement ici.
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189
A l’état actuel des réformes en cours, les options sont déjà prises au niveau des autorités et on ne peut que
s’orienter vers des recommandations allant dans le sens de l’accompagnement de la mise en œuvre. Nous allons
donc revenir sur les deux réformes en cours, mais avant cela il y a lieu de signaler les recommandations d’ordre
général sur les réformes dans le paysage du secteur éducatif burundais.
Recommandations générales
−
−
−
−
Développer des stratégies de production des outils de communication et sensibilisation des partenaires
et de l’opinion publique en vue d’améliorer le niveau de compréhension et d’adhésion aux réformes en
cours de mise en œuvre.
Mise en place d’une structure ministérielle de suivi et de contrôle de la cohérence des réformes
entreprises à tous les paliers du système éducatif burundais.
Mettre en synergie les commissions nationales respectives de l’enseignement de base et secondaire et de
l’enseignement supérieur.
Revoir dans le futur le processus de la mise en œuvre des réformes pour respecter les différentes étapes
logiques pour une meilleure garantie de réussite.
Recommandations majeures en rapport avec la réforme vers l’enseignement fondamental
−
−
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−
−
−
−
Accompagner la mise en œuvre par le renforcement des capacités des concepteurs des supports de la
8ème et 9ème fondamentales et de l’enseignement post fondamental.
Aménager à temps les programmes adaptés à la réforme vers l’enseignement fondamental dans les 3
premiers niveaux.
Aménager dans les meilleurs délais, une introduction progressive des langues dans l’enseignement
fondamental.
Renforcer la formation des enseignants sur les outils pédagogiques produits par des formations
récurrentes.
Mutualiser les bonnes pratiques dans les circonscriptions décentralisées.
Mettre en place des mécanismes de formation renforcée des enseignants dans les domaines porteurs
comme l’entrepreneuriat en formation initiale et continue.
Créer un fonds d’appui pour le développement des projets d’autofinancement des écoles fondamentales
dans le cadre de l’extension des activités en rapport avec l’entrepreneuriat.
Mettre en place une structure et des mécanismes d’accompagnement de l’insertion des lauréats dans le
monde du travail.
Recommandations majeures en rapport avec le système BMD
−
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−
−
−
−
Elaborer un document ou des outils de communication sur le système BMD à l’adresse de tous les
acteurs (enseignants, étudiants, gestionnaires) et des futurs bénéficiaires (élèves du secondaire) : en
quelque sorte un vade-mecum qui comprend l’essentiel de ce que les partenaire doivent connaître pour
mieux jouer leur rôle respectif ;
Harmoniser la présentation des maquettes pour que l’usager sache apprécier objectivement l’offre de
formation et que la mobilité soit facilitée entre les institutions d’enseignement supérieur ;
Mettre en place une politique qui facilite l’accès aux équipements TICs utiles à la mise en œuvre
efficace des exigences du BMD (exonération des équipements TICs) ;
Rendre opérationnelle la CNES et la direction d’assurance qualité par un renforcement en personnel
suffisant et qualifié, pour assurer efficacement les activités de suivi contrôle et coordination de la mise
TM
en œuvre du BMD ;
Mettre en place une gestion informatisée du suivi des enseignements ;
Harmoniser les programmes de formation du système BMD aux exigences de toutes les composantes de
la formation en termes d’enseignement et d’évaluation notamment par le développement d’une
pédagogie universitaire appropriée ;
Développer un cadre de concertation entre les structures de formation et le monde du travail pour une
professionnalisation efficace de la formation à l’enseignement supérieur ;
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−
190
−
Envisager au niveau de l’enseignement supérieur une proposition de formation initiale des enseignants
adaptée aux exigences des programmes de l’enseignement fondamental et post fondamental avec une
attention particulière aux lauréats qui doivent prester au niveau du cycle 4 de l’enseignement
fondamental. Une concertation avec les structures habilitées des deux ministères ayant la formation
initiale des enseignants est nécessaire pour une harmonisation des profils de sortie.
TM
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INDICATIONS BIBLIOGRAPHIQUES
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UNESCO, Dimensions inclusives du droit à l’éducation : fondements normatifs, Cadre conceptuel,
UNESCO, Paris, 2008.
UNESCO, Rapport de l’Atelier de validation du document provisoire de la politique linguistique
nationale.
UNESCO/BREDA, BIE, GTZ, Programme pour l’éducation de base en Afrique (BEAP), Répondre aux
exigences en matière d’accès, de qualité et d’équité, Eschborn, 2009.
UNICEF LETA Y’UBURUNDI, Amasezerano yubahiriza agateka k’abana, yahinduwe mu kirundi
n’umushingantahe Domisiyano Nizigiyimana, yemejwe n’inama nkuru y’ishirahamwe mpuzamakungu
O.N.U. kuwa 20 munyonyo 1989, Nyakanga 1995.
UNICEF : Convention Relative aux Droits de l’Enfant adoptée par l’Assemblée Générale des Nations
Unies en 1989.
Union européenne, Guide d’utilisation ECTS, éducation et formation, Bruxelles, février, 2009.
Université du Burundi : Annuaires statistiques 2010-2011 et 2011-2012 Bujumbura, mars 2013.
TM
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197
ANNEXES
Annexe 1 : Les Termes de références de l’étude
TM
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198
TM
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199
TM
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200
TM
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201
Annexe 2 : Indicateurs pour surveiller les 4 A*
Indicateurs de la mise à disposition
Indicateur
Protection et éducation de la petite enfance
Enseignement primaire
Questions possibles
• Sont-elles disponibles ? Si non,
• Y a-t-il des plans pour les mettre en place
?• Est-il gratuit et obligatoire ?
• Le budget est-il suffisant ?
• Si l’enseignement primaire n’est pas
gratuit et obligatoire, le gouvernement a-t-il
adopté un plan à cette fin ?
Enseignement secondaire (y compris
enseignement technique et professionnel)
• Le gouvernement prend-il des mesures
concrètes pour instaurer la gratuité de
l’enseignement secondaire et supérieur?
Enseignement supérieur (y compris enseignement technique et professionnel)
• Le gouvernement prend-il des mesures
concrètes pour instaurer la gratuité de
l’enseignement supérieur (universitaire) ?
Éducation de base (y compris éducation de base • Quels types d’éducation de base sont-ils
pour les adultes et alphabétisation)
disponibles ? Pour quels publics ?
Infrastructure scolaire
• Les bâtiments sont-ils sûrs ?
• Sont-ils équipés d’installations sanitaires
adéquates ?
Conditions de travail des enseignants
• Les enseignants ont-ils des conditions de
travail satisfaisantes ?
Indicateurs d’accessibilité
Indicateur
Questions possibles
Obstacles physiques
• Y a-t-il des obstacles empêchant les élèves, y compris ceux
souffrant de handicaps, d’accéder à l’éducation ?
• Quels sont les types de trajet vers l’école et leur durée moyenne?
Obstacles économiques
• Les parents doivent-ils payer des frais scolaires ?
• Quels sont les coûts cachés ?
> continuation
*Les 4 A : sont les 4 caractéristiques du droit à l’éducation.
TM
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202
Indicateurs d’accessibilité
Obstacles administratifs
• Y a-t-il des législations, telles que des lois interdisant le travail
des enfants, qui doivent être appliquées afin de garantir
l’accessibilité ?
• Certaines lois ou règlements doivent-ils être abrogés, par
exemple l’obligation de présenter un certificat de naissance pour
pouvoir s’inscrire à l’école ?
Obstacles liés au genre
• Quels sont les taux de scolarisation des hommes/femmes ?
• L’État dispose-t-il d’une politique pour atteindre la parité entre
les genres (voir Section 1.12) ?
Obstacles socioculturels • L’éducation est-elle accessible à tous sans discrimination ?
• Des actions positives sont-elles mises en œuvre pour atteindre
les plus vulnérables ?
Enfants non scolarisés
• Quelles sont les mesures mises en œuvre pour réduire le
nombre d’abandons scolaires ?
Indicateurs d’accessibilité et d’adaptabilité
Indicateur
Questions possibles
Sécurité
•
•
•
•
Enseignants qualifiés
• Y a-t-il un nombre suffisant d’enseignants ?
• Leur formation est-elle d’un niveau adéquat ?
• Sont-ils soutenus et encadrés de manière adéquate ?
Genre
• Les éléments suivants sont-ils acceptables pour les femmes et
les jeunes filles : les installations sanitaires, les méthodes
pédagogiques, les manuels scolaires, le nombre adéquat
d’enseignants de sexe féminin ?
Discipline
• La discipline est-elle maintenue d’une manière équitable et
adaptée ?
• La discipline inclut-elle la prévention de mauvais comportements
et la lutte contre les causes des mauvais comportements ?
• Les châtiments sont-ils humains et appropriés?
• L’école s’adapte-t-elle aux besoins des individus de religions et
cultures différentes ?
Religion
Langue
L’établissement scolaire est-il sûr ?
La violence est-elle tolérée?
Y a-t-il des normes minima en matière de santé ?
L’école s’adapte-t-elle aux besoins des élèves handicapés ?
• L’enseignement est-il disponible dans les langues principales TM
du
pays, en plus de la langue nationale ?
• Est-il adaptable aux besoins des groupes de langues minoritaires
?
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203
Annexe 3 :
Planification d’une réforme curriculaire (extrait de Jonnaert, Ph., Ettayebi, M., Defise, R.
(2009). Curiculum et compétences. Bruxelles : De Boeck Université).
(1) Définir les finalités et les grandes orientations pour le système éducatif :
•Analyser l’existant
•Identifier les besoins sociétaux en matière d’éducation et de formation
•Comprendre les choix et les orientations souhaitées en matière d’éducation et de formation
•Décoder les facteurs contextuels : sociaux, culturels, économiques,
linguistiques, religieux géographiques, …
•Assurer la cohérence des choix et des orientations
Traduire les finalités et les grandes orientations du système
éducatif dans un document qui définit le cadre d’orientation du
curriculum, le COC;
le COC doit être validé et adopté politiquement.
(2) Opérationnaliser les plans d’actions pédagogiques et administratifs au sein du système
éducatif et mettre en place les mécanismes de contrôle :
(2.1). Mettre en place les structures administratives afin d’assurer :
•la gestion et la coordination de la réforme;
•sa préparation et son opérationnalisation;
•son implémentation et son expérimentation;
•son évaluation et les ajustements qui en découlent;
•son implantation;
•sa régulation.
Définir un organigramme ministériel permettant d’assurer le suivi et la
planification de la
réforme.
(2.2). Mettre en place les structures pédagogiques afin d’assurer :
•la cohérence des choix pédagogiques et didactiques par rapport au COC au niveau :
de l’écriture des programmes d’études;
de la formation des enseignants;
de la définition d’une politique et des outils d’évaluation;
de l’élaboration du matériel didactique et des manuels scolaires.
Définir et coordonner un ensemble de cellules
de travail :
- cellule ‘programmes’;
- cellule ‘évaluation’;
- cellule ‘formation initiale et continue des enseignants’;
- cellule ‘évaluation’;
- cellule ‘matériel didactique et manuels scolaires’;
- cellule ‘implémentation’ et d’implantation;
TM
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204
(3) Assurer la réécriture des programmes d’études :
•Préparer les outils nécessaires à la rédaction des programmes d’études :
- banque de situations;
- référentiels de ressources;
- guides de rédaction des programmes d’études;
- outils de validation des programmes d’études;
- etc.
•Définir les profils de sortie des différents niveaux de formation;
•Organiser les équipes et le processus de rédaction des programmes d’études;
•Mettre en place les dispositifs de validation et d’ajustement des programmes d’études;
•Publier et diffuser les nouveaux programmes d’études.
Organiser et coordonner la réécriture des programmes
d’études.
(4) Former les enseignants :
•Organiser la formation continue des enseignants en fonction, en cohérence avec
les nouvelles orientations prescrites par le curriculum;
•Adapter les programmes de la formation initiale des enseignants en cohérence avec
les nouvelles orientations prescrites par le curriculum;
•Former les enseignants aux nouvelles orientations prescrites par le curriculum.
Opérationnaliser les formations continue et initiale des
enseignants en fonction des nouvelles orientations du
curriculum.
(5) Mettre en place une politique et des outils d’évaluation :
•Définir une politique d’évaluation des acquis des élèves cohérente avec les nouvelles
orientations prescrites par le curriculum et avec les standards internationaux;
•Construire des outils d’évaluation des acquis des élèves;
•Définir la forme du bulletin scolaire;
•Définir une stratégie de régulation du curriculum et du système éducatif;
•Définir une stratégie d’évaluation et de suivi des enseignants.
Opérationnaliser une politique d’évaluation et de régulation du système
éducatif au niveau du curriculum lui-même, de celui des acquis des
élèves et au niveau de la formation à la profession enseignante.
TM
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205
(6) Développer le matériel didactique et les manuels scolaires :
•Définir une politique du matériel didactique et du manuel scolaire;
•Développer du matériel didactique et des manuels scolaires cohérents avec les
orientations du curriculum;
•Former les enseignants à l’utilisation du nouveau matériel didactique et des
nouveaux manuels scolaires;
•Distribuer les manuels scolaires dans les écoles.
Mettre à la disposition des élèves et des enseignants du matériel
didactique et des manuels scolaires cohérents avec les nouvelles
orientations du curriculum.
(7) Assurer l’implémentation et l’implantation de la réforme :
•Organiser une phase expérimentale de mise à l’essai de la réforme, (son implémentation);
•Ajuster et réguler les différentes dimensions de la réforme en fonction des résultats de
l’implémentatio
n;
•Organiser les dispositifs de la mise en place de la réforme (implantation);
•Implanter la réforme;
•Évaluer et réguler le curriculum réformé.
Implémenter et implanter la réforme du curriculum
(8) Communiquer :
•Définir une stratégie de communication des différentes composantes de la réforme;
•Construire des outils de communication.
Informer de façon efficace tous les partenaires de l’éducation, y compris les
parents et les élèves, des aspects essentiels de la réforme et de leurs différents
effets.
1
Jonnaert, Ph., Ettayebi, M., Defise, R. (2009). Curiculum et compétences. Bruxelles : De Boeck
Université.
TM
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206
Annexe 4: Modèle de l’annexe au diplôme proposé par l'UNESCO/CEPES
Nom de l’établissement
−
1 - Informations sur le titulaire du diplôme
1.1 - Nom(s) patronymique
1.2 – Prénom(s)
1.3 - Date de naissance (J/M/A)
1.4 - Numéro ou code d’identification de l’étudiant
2 – Information sur le diplômé
2.1 - Intitulé du diplôme
2.2 - Principal/Principaux domaine(s) d’étude couvert(s) par le diplôme
2.3 - Nom et statut de l’établissement ayant délivré le diplôme
2.4 - 2.4. Nom et statut de l’établissement ayant dispensé les cours
2.5 - Langue(s) utilisée(s) pour l’enseignement/les examens
3. Renseignements concernant le niveau du diplômé
3.1 - Niveau du diplôme
3.2 - Durée officielle du programme d’étude
3.3 - Conditions d’accès
4 - Informations sur le contenu du diplômé et les résultats obtenus
4.1 - Organisation des études
4.2 - Exigences du programme
4.3 - Précisions sur le programme (UE étudiées et nombre de crédits)
4.4 - Système de notation
4.5 - Classification générale du diplôme
5 - Informations sur la fonction du diplôme
5.1 - Accès à un niveau supérieur
5.2 - Statut professionnel conféré
6 - Renseignements complémentaires
6.1 - Sur le niveau de l’étudiant
6.2 – Autres
7 - Certification de l’annexe descriptive
7.1 - Date
7.2 - Signature
7.3 - Qualité du signataire
7.4 - Tampon ou cachet officiel
8 – Schéma du système national d’enseignement supérieur
Source : Sous la Direction de Etienne Ehouan EHILÉ, (Germain GOURÈNE, Irié Arsène ZORO BI, YvesAlain BEKRO), Aperçu de la réforme Licence–Mastère–Doctorat (LMD), Université d’Abobo-Adjamé
- Université de Bouaké - l’Université de Cocody, Abidjan, mars 2006. p.13
TM
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207
Annexe 5 : La liste de vérification du catalogue de formation
Section 1 : Informations relatives à l’établissement
-
Dénomination et adresse
Calendrier académique
Autorités académiques
Description générale de l’institution (y compris type et statut)
Liste des programmes proposés
Conditions générales d’admission
Dispositions générales de reconnaissance des apprentissages antérieurs (formels, informels et
non-formels)
Procédures générales d’inscription
Affectation des crédits ECTS sur base de la charge de travail à fournir par les étudiants pour
atteindre les résultats d’apprentissage attendus.
Dispositions en matière d’assistanat
Section 2 : Informations relatives aux programmes
Description générale :
-
Certification octroyée
Niveau de qualification
Conditions particulières d’admission
Dispositions particulières de reconnaissance des apprentissages antérieurs (formels,
informels non-formels)
Conditions et règles d’obtention du diplôme
Profil du programme d’études
Principaux résultats d’apprentissage
Profils professionnels de diplômés avec exemples
Accès ultérieur à d’autres programmes d’études
Présentation schématique de la structure des
cours avec indication des crédits (60 par année académique temps plein)
Règlement des examens, évaluation et notation
condition préalable de réussite
Modalités d’étude (temps plein, temps partiel, formation en ligne, etc.)
Directeur du programme ou responsable équivalent
Description de chaque unité d’enseignement :
Intitulé de l’unité d’enseignement
- Code de l’unité
- Types de cours (obligatoire ou en option)
- Niveau de l’Unité (par exemple, premier, deuxième ou troisième cycle, ou sous-niveau, le cas
échéant) et année d’étude (le cas échéant)
- Semestre/trimestre où l’unité est dispensée
TM
- Nombre de crédits ECTS affectés
- Nom du ou des professeur(s)
- Résultats d’apprentissage de l’unité d’enseignement
- Mode d’enseignement (face-à-face, enseignement à distance)
- Prérequis et cours associés
- Unités en option recommandées
- Contenu du cours
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208
-
Lectures recommandées ou obligatoires, activités d’apprentissage planifiées et méthodes
d’enseignement
Méthodes et critères d’évaluation, langue du cours Stage(s) en entreprise ou projet
Section 3 : Informations générales à l’intention des étudiants :
- Coût de la vie
- Hébergement
- Repas
- Services médicaux
- Services à l’attention des étudiants ayant des besoins particuliers
- Assurance
- Aide financière aux étudiants
- Secrétariat
- Ressources d’enseignement
- Programmes internationaux
- Informations pratiques relatives aux échanges d’études
- Cours de langue
- Internats
- Installations sportives et de loisirs
- Associations d’étudiants
Source : Union européenne, Guide d’utilisation ECTS, éducation et formation, Bruxelles, février,
2009, p 33
TM
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209
Annexe 6 : Liste des publications sur sites en rapport avec le système ECTS
7.1 Systèmes de crédits et de certifications.
Instruments européens :
Cadre de certifications de l’espace européen de l’enseignement supérieur
http://www.ond.vlaanderen.be/hogeronderwijs/bologna/documents/QF-EHEA-May2005.pdf
Rapport de fond : A Framework for Qualifications of the European Higher Education Area, ministère
des sciences, des technologies et de l’innovation, 2005 http://www.ond.vlaanderen.be/hogeronderwijs/
bologna/documents/050218_QF_EHEA.pdf
Recommandation du Parlement et du Conseil européens du 23 avril 2008 sur l’établissement du cadre
européen des certifications pour l’apprentissage tout au long de la vie
http://eurlex.europa.eu/LexUriServ/LexUriServdo?uri=OJ:C:2008:111:0001:0007:EN:PDF
Autres informations relatives au CEQ : http://ec.europa.eu/education/lifelonglearningpolicy/doc44_en.htm#doc
Convention on the recognition of qualifications concerning higher education in the European region
(ECTS 165, 1997)
http://conventions.coe.int/Treaty/Commun/QueVoulezVous.asp?NT=165&CL=ENG
Rapport explicatif sur la convention : http://conventions.coe.int/Treaty/en/Treaties/ Html/165.htm
Publications au niveau européen :
Tuning Educational Structures in Europe (2007)
http://tuning.unideusto.org/tuningeu/images/stories/template/General_Brochure_fi nal_version.pdf
Autres informations et résultats
http://www.rug.nl/let/tuningeu
du
projet
Tuning
:
http://unideusto.org/tuning
ou
:
Séminaire de Bologne sur « Le développement d’une compréhension commune des résultats
d’apprentissage et du système européen de transfert des crédits », Porto, Portugal, 19-20 juin 2008,
Rapport final et recommandations
http://portobologna.up.pt/documents/BS_P_Report_20080915_FINAL.pdf Informations
supplémentaires concernant le séminaire (commentaires, présentations) : http://portobologna.up.pt/
Séminaire de Bologne sur « Le système européen de transfert des crédits basé sur les résultats
d’apprentissage et la charge de travail des étudiants », Moscou, Russie, 17-18 avril 2008 Conclusions
http://www.ond.vlaanderen.be/hogeronderwijs/
bologna/BolognaSeminars/documents/Moscow_April2008_conclusions_fi nal.pdf
Wagenaar, Robert (2006), « An Introduction to the European Credit Transfer and Accumulation
System (ECTS) », in EUA, Bologna Handbook. Making Bologna Work. Berlin: European TM
University
Association http://www.eua.be/publications/bologna-handbook
PDF Editor
Le Mouillour, Isabelle, sur demande du Cedefop (2005) : European approaches to credit (transfer)
systems in VET. Dossier Cedefop 12. Luxembourg : Office des publications officielles des
Communautés européennes
http://www.trainingvillage.gr/etv/Upload/Information_resources/Bookshop/424/6014_en.pdf
210
Adam, Stephen (2004) : Improving the recognition system of degrees and study credit points in the
European Higher Education Area. Séminaire de Bologne sur la reconnaissance, université de Lettonie,
Riga, 3-4 décembre 2004, organisé par les autorités lettones et le Conseil de l’Europe, avec le soutien
du programme Socrates de l’UE. Rapport final et recommandations de la conférence.
http://www.aic.lv/rigaseminar/documents/ Riga_Final_ReportP_S_Adam.pdf
European Association for Quality Assurance in Higher Education (2005) : Standards and Guidelines for Quality Assurance in the European Higher Education Area. Helsinki : European Association
for Quality Assurance in Higher Education http://www.ond.vlaanderen.be/hogeronderwijs/
bologna/documents/Standards-and-Guidelinesfor-QA.pdf
Gehmlich, Volker (2006), « The Added Value of Using ECTS », in EUA, Bologna Handbook. Making
Bologna
Work. Berlin: European University Association http://www.eua.be/publications/bologna-handbook/
7.2 Conception des programmes de cours
Volker Gehmlich, Andy Gibbs, Raimonda Markev-iciene, Terence Mitchell, Graeme Roberts, Anne
Siltala, Marina Steinmann (2008) Yes! Go! A Practical Guide to Designing Degree Programmes with
Integrated Transnational Mobility, DAAD http://eu.daad.de/eu/ mocca/06493.html
7.3 Résultats d’apprentissage.
Séminaire de Bologne intitulé « Learning Out-comes Based Higher Education – The Scottish
Experience », Édimbourg, Royaume-Uni, 21-22 février 2008, Conclusions et recommandations
http://www.ond.vlaanderen.be/hogeronderwijs/
bologna/BolognaSeminars/documents/Edinburgh/Edinburgh_Feb08_Final_Conclusions_and_
Recommendations.pdf
Rapport final
http://www.ond.vlaanderen.be/hogeronderwijs/
bologna/BolognaSeminars/documents/Edinburgh/Edinburgh_Feb08_fi nal_report.pdf
Informations supplémentaires concernant le séminaire (commentaires, présentations) :
http://www.ond.vlaanderen.be/hogeronderwijs/bologna/BolognaSeminars/Edinburgh2008.htm
Adam, Stephen (2008), Learning Outcomes Current Developments in Europe: Update on the Issues
and Applications of Learning Outcomes Associated with the Bologna Process. Édimbourg :
Gouvernement écossais Présentation dans le cadre du séminaire de Bologne : Learning outcomes
based higher education : the Scottish Experience (février 2008, Édimbourg).
http://www.ond.vlaanderen.be/hogeronderwijs/
bologna/BolognaSeminars/documents/Edinburgh/Edinburgh_Feb08_Adams.pdf
Adam, Stephen (2004), Using Learning Outcomes: A consideration of the nature, role, application
and implications for European education of employing learning outcomes at the local, national and
international levels http://www.pedagogy.ir/images/pdf/using-learning-outcomes-eu.pdf
TM
Kennedy, Declan, Hyland, Aine, and Ryan, Norma (2006), « Writing and Using Learning Outcomes:
A Practical Guide », in EUA, Bologna Handbook. Making Bologna Work. Berlin: European
University Association http://www.bologna.msmt.cz/fi les/learning-outcomes.pdf Présentation dans le
cadre du séminaire de Bologne : « Using Learning Outcomes » (juillet 2004, Édimbourg)
http://www.bologna-bergen2005.
no/EN/Bol_sem/Seminars/04070102Edinburgh/040620LEARNING_OUTCOMESAdams.pdf
PDF Editor
211
Cedefop (2008), The Shift to Learning Outcomes: Conceptual, political and practical developments
in Europe. Luxembourg : Office des publications officielles des Communautés européennes, 2009,
Synthèse :
http://www.trainingvillage.gr/etv/Upload/Information_resources/Bookshop/494/4079_en.pdf Rapport
complet encore à publier.
7.4 Publications nationales.
Chaque pays a publié ou est en train de publier des informations concernant ses systèmes nationaux de
certifications et de crédits. Deux exemples sont l’Écosse et l’Irlande.
The Scottish Credit and Qualifications Framework http://www.scqf.org.uk
National Qualifications Authority of Ireland – National Framework of Qualifications
http://www.nfq.ie/nfq/en/index.html
HRK (2007) Bologna Reader II, Neue Texte und Hilfestellungen zur Umsetzung der Ziele des
Bologna-Prozesses an deutschen Hochschulen, Bonn
http://www.hrk.de/bologna/de/Bologna_Reader_gesamt.pdf
Gehmlich, Volker (2008) Die Einführung eines Nationalen Qualifikationsrahmens in Deutschland –
DQR – Untersuchung der Möglichkeiten für den Bereich des formalen Lernens, Osnabrück: Univ.,
Fak. für Wirtschafts- und Sozialwiss
Meijers, van Overveld, Perrenet with the cooperation of Borghuis and Mutsaers (2005) Criteria for
Academic Bachelor’s and Mastère’s Curricula http://www.jointquality.nl/content/descriptors/
AC_English_Gweb.pdf
Hildbrand, Tremp, Jager Tuckmantel (2008), The Curricula Reform at Swiss Institutes of Higher
Education: An Analysis of the Current State and Perspectives in the Bologna Reform
www.crus.ch/dms.php?id=5499
Source : Union européenne, Guide d’utilisation ECTS, éducation et formation, Bruxelles, février,
2009, p35
TM
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212
Annexe 7 : Le contenu d’un rapport d'auto-évaluation (IUCEA)
Introduction
• Comment est-ce que l'auto-évaluation a été réalisée?
• Brève description de l'université et du département responsables du programme
• Brève description du programme (de telle sorte qu'un étranger ait une bonne idée sur le contenu du
programme)
Chapitre 1: Les exigences des intervenants et les résultats d'apprentissage attendus
Chapitre 2: Le processus
2.1 La définition du programme
2.2 Le contenu du programme
2.3 L’organisation du programme
2.4 Le concept didactique
2.5 L'évaluation des étudiants
Chapitre 3: Les données de base
3.1 La qualité du personnel enseignant
3.2 La qualité du personnel d’appui
3.3 Les étudiants
3.4 Le conseil /la contribution des étudiants
3.5 Les infrastructures, la logistique et les équipements
Chapitre 4: L'assurance qualité
4.1 L'évaluation des étudiants
4.2 La conception des programmes
4.3 Les activités professionnelles de l’épanouissement du personnel
4.4 L’analyse comparative
Chapitre 5: Réalisations et les diplômés
5.1 Les résultats obtenus (les diplômés) / le profil du diplômé
5.2 Le taux de réussite et le taux d'abandon
5.3 Le temps moyen requis pour terminer un programme menant au diplôme
5.4 L’insertion professionnelle
Chapitre 6: La satisfaction des intervenants
6.1 Avis des étudiants
6.2 Avis des anciens (diplômés)
6.3 Opinion du Marché du travail
6 .4 Avis de la Société
Chapitre 7: L'analyse des points forts et des points faibles
7.1 Le s résumé des points forts
7.2 Le résumé des points faibles
7.3 Les perspectives d’avenir sur la qualité
Source : CNES, Feuille de route pour l’autoévaluation du programme, Traduction, p 44
TM
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213
Annexe 8: De l’indépendance des membres de l'équipe des experts de l’évaluation externe
On s’attend à ce que les équipes d'experts évaluent la qualité des programmes de manière autoritaire,
critique et autonome. Par conséquent, les équipes doivent se conformer à des normes éminentes de
qualité. Des précautions sont donc nécessaires pour s'assurer que ces normes peuvent être satisfaites et
peuvent démontrer qu'elles sont effectivement remplies.
L'équipe et les membres de l'équipe doivent agir de façon indépendante. L'autonomie de l'équipe et de
ses membres développe que leur jugement n'est pas influencé par l'institution ou par le programme qui
fait objet d’examen ou par toute autre partie intéressée. Une garantie importante à cet égard est la
procédure d’information, ce qui signifie que toute possibilité de conflit d'intérêts, de préjugés ou
d'influence indue est signalé et que des effets indésirables sont minimisés grâce à des accords clairs.
Ce n'est pas seulement en vue de trouver et de prévenir des influences matérielles indésirables, mais
également dans le but de pouvoir détecter ce qui pourrait donner l'impression d'une influence abusive.
Un certain nombre de situations indésirables réelles (comme par exemple des intérêts financiers) sont
expressément interdites. Les règles de conduite (section 3) décrivent comment faire face à de telles
situations.
Garanties générales
Les cautions générales concernant l'indépendance des membres de la commission sont:
Les membres de l'équipe qui sont (ou étaient) commis à l'institution ou à des programmes qui fait objet
d’audition, ne devraient pas participer à l'évaluation de celle-ci ;
L'équipe dans son ensemble est responsable des évaluations définitives ;
Les projets des évaluations définitives sont présentés aux institutions participantes pour des
corrections tangibles et dans le but de vérifier si l'utilisation de toutes les informations pertinentes a été
faite de façon appropriée;
Il existe une procédure de recours vis à vis ces évaluations.
Des mesures spécifiques
La faculté/département faisant objet d'examen doit déclarer tout conflit d'intérêts potentiel, de
partialité ou d’influence abusive de la part des candidats membres de la commission.
Les membres de l'équipe d'experts vont signer une lettre d’engagement à l'indépendance. Ces membres
s'engagent à maintenir une position autonome/indépendante lors de l'évaluation et à ne pas permettre à
toute influence abusive, quelle qu’elle soit, d'affecter leur jugement. Remplir et signer le formulaire
d’engagement à l’indépendance est une exigence pour l’établissement et l'acceptation comme membre
d'équipe ;
Des conflits ou tensions éventuels qui sont signalés de façon indépendante (ou sous toute autre style)
doivent être discutés au sein de la commission et une évaluation en est faite pour déterminer dans
quelle mesure ceux-ci pourraient affecter indûment le jugement (ou semblent le faire). Des mesures
conséquentes sont subséquemment prises pour éviter des effets indésirables. Ces mesures s’inscrivent
dans la logique d’écarter/d’exclure totalement ou partiellement un expert du processus de l'évaluation,
ou de contrebalancer ou autrement neutraliser méticuleusement les effets indésirables. Ce rapport doit
TM dans la
indiquer comment ces tensions potentielles ont été détectées et comment elles ont été traitées
perspective de justifier l'impartialité du jugement.
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Les membres de l'équipe doivent réaffirmer ou mettre à jour leurs déclarations au cours de la dernière
réunion de la commission et doivent indiquer qu'ils ont effectivement respecté les conditions et les
exigences.
214
Règles de conduite pour l'équipe d'experts
Pendant l'évaluation, un membre de l'équipe doit éviter toute influence des personnes ou des parties
engagées/impliquées dans un programme ou institut faisant objet d'audition ou d'autres parties
concernées.
Un membre de l'équipe doit maintenir une distance suffisante avec les idées, les convictions ou les
préférences personnelles concernant le domaine académique faisant objet d’évaluation.
Un membre de l'équipe utilise les informations suivantes pour l'évaluation:
L’autocritique/autoévaluation et la documentation annexée fournie par faculté/département;
Toutes les données supplémentaires fournies suite à la demande de l'équipe d'experts ;
Les entretiens/interviews organisés dans le cadre de l'audition ;
Des observations faites lors des visites au site.
L'évaluation faite par un membre de l'équipe doit se conformer aux normes de qualité qui prévalent
dans le monde scientifique en général, et dans les disciplines universitaires pertinentes, en particulier.
Les aspects pertinents à cet égard sont les suivants:
L’expertise et le professionnalisme ;
L’indépendance et l'objectivité ;
La prudence et la cohérence ;
La transparence et l’impartialité.
Un membre de l'équipe ne peut pas utiliser les informations recueillies dans le cadre de l'évaluation
pour des fins personnelles. Les informations confidentielles doivent être traitées de façon appropriée ;
Un membre de l'équipe qui est (ou était) étroitement associé/impliquée à l'institution ou au
programme faisant objet d’audition, ne doit pas participer à l’évaluation particulière de celui-ci ni
dans des interviews y relatives ;
Un membre de l'équipe ne doit absolument pas accepter des cadeaux/présents ou des rémunérations de
la part du programme ou d'une institution faisant objet d’évaluation ;
Un membre de l'équipe ne doit pas avoir des enjeux/intérêts financiers ou commerciaux dans le
programme ou dans l’institution qui fait objet d’évaluation, ni dans des entreprises ou organisations
associées, quelles qu’elles soient.
Indépendance et manière de partage d’information des membres des équipes d'experts
1. De l'évaluation du conflit d'intérêt
Est-ce que vous êtes à mesure de spécifier ou de vous rendre compte de tout risque de conflit d'intérêts
ou d’un aspect important d'un tel conflit dans votre participation à l'évaluation externe?
(
) Non ou (
) Oui
TM
Si votre réponse est oui, veuillez, s'il vous plaît, donner une brève description et une analyse du conflit
éventuel.
PDF Editor
215
2. Déclaration sur les intérêts financiers
"Je déclare que je n'ai aucun lien/enjeux financier avec l'une des personnes, des programmes ou des
institutions faisant objet d’évaluation et que je n'ai pas accepté et n'accepterai aucune rémunération
financière ou autres, en dehors des revenus liés à ma participation dans le processus de
l'évaluation/audit externe. Je déclare que je vais bien donner rapport de toute offre d'une telle
rémunération au président de la commission d'évaluation. "
3. Déclaration d'indépendance
«J'ai lu les principes et les règles applicables à cette évaluation/audit et je déclare que je vais les
respecter avec toutes mes capacités et que je vais juger sans influence ni de la part de l'institut, ni du
programme ou d'autres parties prenantes, et sans parti pris, ni de considération ou avantage personnelle
quelconque ».
4. Déclaration à propos de la confidentialité
"Je déclare que je vais garder toutes les informations recueillies au cours de l'évaluation dans la
confidentialité la plus totale."
…………………………..
Nom:
……….………………
Date:
..……….
Signature:
Remarque: Si votre position par rapport au conflit d'intérêt potentiel change au cours de l'évaluation,
vous serez obligés de soumettre une déclaration sur les procédés de partage d’information actualisée.
Les renseignements fournis dans ce formulaire de partage d’information seront limités seules aux
personnes compétentes.
TM
PDF Editor
216
Annexe 9:
Grilles horaires des sections projetées pour l’enseignement post fondamental général
et pédagogique
I. Section Pédagogique
Option : Maths, Sciences et technologie
Disciplines
1. Didactique
2. Psychopédagogie
3. Histoire de l’Educ.
4. Langues
5. Sciences et Techno.
6. Mathématiques
7. Histoire et Géo.
8. ALPS+ Déontologie
Sous-total 1
9. Langues
10. Entrepreneuriat
11. Arts
12. Sport et santé
13. Education Morale
14. TICs
15. FCH
Sous-total 2
TOTAL GENERAL
Nombre d’intitulés
Disciplines essentielles
2ème année
3ème année
-Dida. spéciale : 2
-Dida. Spéc. : 4
-Dida. pratique : 1
-Dida. Prati. : 4
Péda. Gén.: 2
Psych.Appl.Educ. :2 1
1
8
8
5
5
8
3
3
7
3
3
ALPS : 2
25
25
25
Disciplines complémentaires
4
3
3
2
2
2
1
2
2
1
1
1
1
2
2
1
1
1
1
11
11
11
36
36
36
13
13
11
1ère année
Dida. gén. : 3
4ème année
-Dida. Spéc.:4
-Dida. Prat. : 5
8
7
Déontologie : 1
25
4
2
1
1
1
1
1
11
36
11
TM
PDF Editor
217
Option : Langues et Sciences Humaines
Disciplines
1. Didactique
2. Psychopédagogie
3 .Langues
4. ALPS+ Déonto.
5. Histoire de l’Educ.
6. Sciences et Techno.
7. Mathématiques
8. Histoire et Géo.
Sous-total 1
9 .Mathématiques
10. Entrepreneuriat
11. Arts
12. Sport et santé
13. TICs
14. Educ. Morale
15. FCH
Sous-total 2
TOTAL GENERAL
Nbre d’intitulés
Disciplines essentielles
1ère année
2ème année
3ème année
-Dida. Gén. : 3
-Dida. Spéc. : 2
-Dida. Spéc. : 4
-Dida. Prat. : 1
-Dida. Prat. : 4
Péda. Gén : : 2
Psych.Appl.Educ. :2 8
8
11
ALPS : 2
1
1
5
5
3
3
3
3
4
25
25
25
Disciplines complémentaires
2
3
3
2
2
2
1
2
2
2
2
2
1
1
1
1
1
1
2
11
11
11
36
36
36
13
13
11
4ème année
-Dida. spéciale : 4
-Dida. pratique : 5
11
Déontologie : 1
4
25
2
2
1
2
1
1
2
11
36
11
TM
PDF Editor
218
II. Section Mathématiques, Sciences et Technologie
Option : Maths, Physique et Technologie
Disciplines essentielles
Disciplines
1ère Année
2ème Année
Mathématiques
6
8
Physique
5
6
Chimie
5
Biologie
5
Dessin Scientifique
2
4
Technologie
2
3
Informatique
4
Sous -total 1
25
25
Disciplines complémentaires
Langues
4
4
Entrepreneuriat
2
2
Biologie –chimie
2
TICs
2
F.C.H.
1
1
Education morale
1
1
Sport et Santé
1
1
Sous-total
11
11
TOTAL GEN.
36
36
Nbre d’intitulés
12
11
3ème Année
8
6
4
3
4
25
4
2
2
1
1
1
11
36
11
Option : Biologie, Chimie et Sciences de la Terre
Disciplines
Biologie
Chimie
Mathématiques
Physique
Dessin Scientifique
Technologie
Sciences de la terre
Sous-total 1
Langues
Entrepreneuriat
TICs
F.C.H.
Sport et Santé
Educ. Morale
Sous-total 2
TOTAL GEN.
Nbre intitulés
Disciplines essentielles
1ère Année
2ème Année
5
6
5
6
6
6
5
3
2
2
4
25
25
Disciplines complémentaires
4
4
2
2
2
2
1
1
1
1
1
1
11
11
36
36
10
11
3ème Année
6
6
6
3
4
25
4
2
2
1
1
1
11
36
11
TM
PDF Editor
219
III .Section des langues
Option :Français-Kirundi-Kiswahili
Disciplines
1. Français
2. Anglais
3. Kirundi
4. Kiswahili
5. Communication-masse/média
Sous-total 1
6. Mathématiques
7. Histoire
8. Entrepreneuriat
9. TIC
10. FCH
11. Sport et santé
12. Education morale
Sous-total 2
TOTAL GENERAL
Nombre d’intitulés
Disciplines essentielles
1ère année
2ème année
7
8
7
5
4
5
4
4
3
3
25
25
Disciplines complémentaires
2
2
2
2
2
2
2
2
1
1
1
1
1
1
11
11
36
36
12
12
3ème année
8
5
5
4
3
25
2
2
2
2
1
1
1
11
36
12
Option Anglais-Kirundi-Kiswahili
Disciplines
1. Anglais
4. Français
2. Kirundi
3. Kiswahili
5. Communicationmasse/média
Sous-total 1
6. Histoire
7. Mathématiques
8. Entrepreneuriat
9. TIC
10. FCH
11. Sport et santé
12. Education morale
Sous-total 2
TOTAL GENERAL
Nombre d’intitulés
Disciplines essentielles
1ère année
2ème année
7
8
7
5
4
5
4
4
3
3
3ème année
8
5
5
4
3
25
25
2
2
2
2
1
1
1
11
36
12
25
Disciplines complémentaires
2
2
2
2
1
1
1
11
36
12
2
2
2
2
1
1
1
11
36
12
TM
PDF Editor
220
IV .Section Sciences sociales et Humaines
Disciplines
1. Langues
2. Psychologie
3 .Sociologie
4 .Philosophie
5. Histoire
6. Géographie
Sous-total 1
Disciplines
7. Maths, Sciences et Techno
8. FCH
9. Entrepreneuriat
10. TICs
11. Economie
12. Sport et santé
13. Education morale
Sous-total 2
TOTAL GENERAL
Nombre d’intitulés
Disciplines essentielles
1ère année
2ème année
7
7
4
4
5
5
3
3
3
3
3
3
25
25
Disciplines complémentaires
1ère année
2ème année
2
2
2
2
2
2
2
2
1
1
1
1
1
1
11
11
36
36
13
13
3ème année
7
4
5
3
3
3
25
3ème année
2
2
2
2
1
1
1
11
36
13
V .Section Economique
Disciplines essentielles
1ère Année
2ème Année
3ème Année
7
7
7
5
4
4
5
5
5
3
4
4
3
3
3
2
2
2
25
25
25
Disciplines complémentaires
Langues
4
4
4
TICs
2
2
2
Sport et Santé
1
1
1
10 Sociologie
1
1
1
11 Education morale
1
1
1
12 Géo – Histoire
1
1
1
F.C.H.
1
1
1
Sous-total 2
11
11
11
TOTAL GENERAL
36
36
36
TM
Nombre d’intitulés
13
13
13
Source : MEBSEMFPA-DGBP, Document provisoire de Vision et d’orientation du curriculum de
l’enseignement post fondamental général et pédagogique, Bujumbura, juin 2013, p.22-26.
N.B. Ces indications ne sont pas encore avalisées officiellement, elles sont sujettes à des modifications
éventuelles.
Disciplines
Comptabilité
MAFINA
Maths-Stat
Economie
Entrepreneuriat
Droit
Sous-total 1
PDF Editor
221
Annexe 10:
Maquette du Département de Socio-économie Rurale (SER) : BAC II, Semestre I : TRONC COMMUN FABI
Unités
d’enseignements
Codes
Intitulés
Biologie et chimie
FABI 201
FABI 202
FABI 203
FABI 204
Chimie organique
Chimie analytique
Biochimie générale
Microbiologie générale
Unités
d’enseignements
Codes
Intitulés
Economie-gestion
FABI 205
FABI 206
FABI 207
FABI 208
Codes
Economie politique
Gestion des entreprises agricoles
Economie rurale
Comptabilité générale
Intitulés
FABI 209
FABI 210
FABI 211
FABI 212
Informatique II
Anglais scientifique
Biométrie
Législation du travail
Unités
d’enseignements
Disciplines
d’appui
Charge horaire
45 H
45 H
45 H
60 H
CM
20
20
30
30
TP
15
15
15
30
TD
10
10
-
TPE
30
30
30
30
Crédits
Total
75
75
75
100
Charge horaire
CHE
30 H
30 H
30 H
30 H
CM
CHE
30 H
30 H
45 H
30 H
CM
Source : Université du Burundi , Direction académique , 2013
20
TP
TPE
20
20
20
10
20
Charge horaire
TP
TD
TD
TPE
20
20
30
20
Total
50
50
50
50
Total
50
50
75
50
3
3
3
4
Enseignants intervenant
Crédits
Sindayikengera S.*
Sindayikengera S.*
Ndayizeye M.*
Sindayigaya E.*, Kakana P.,
Nihorimbere V., Niyibizi B,
Kiyuku P.
Enseignants intervenant
2
2
2
2
Crédits
Ndimubandi Jean*
Nimenya Nicodème*
Gahungu Antoine*
Gahiro Léonidas
Enseignants intervenant
2
2
3
2
Voir fac. Sciences
Voir dept. litt. anglaises
King Freedom*
Voir Fac. Droit
TM
PDF Editor
222
Annexe 11:
Faculté de Psychologie et des Sciences de l’Education : Maquettes des enseignements
N.B. Ce modèle de présentation est celui qui a été adopté pour l’harmonisation de l’ensemble des
maquettes des facultés et départements de l’Université du Burundi. Il est rapporté ici à titre
illustratif.
FACULTE DE PSYCHOLOGIE ET DES SCIENCES DE L’EDUCATION
B1 : PSCHOLOGIE ET SCIENCES DE L’EDUCATION
Unités
d’enseignements
ECUE
Code
CM
TD
TP
TT
VHP
TPE
TGE
Crédits
1. Français I : Expression orale
et écrite
FRA 101
20
10
_
_
30
20
50
2
2. Anglais I : Expression orale
et écrite
ANGL102
20
10
_
_
30
20
50
2
3. Initiation à l’informatique
TIC 103
20
10
_
_
30
20
50
2
Enseignants
B1 PSE –S1
UE1 : Disciplines d’appui I : 6cr
UE2 : Eléments de sciences sociales et humaines : 18cr
1. Introduction aux sciences
psychologiques
PSY 104
45
30
_
_
75
50
125
5
2. Introduction aux sciences de
l’éducation
PED 105
45
30
_
_
75
50
125
5
3. Sociologie générale
SOC 106
45
30
_
_
75
50
125
5
4. Anthropologie générale
ANT 107
30
15
_
_
45
30
75
3
1. Grands courants de la
pensée
PHI 108
20
10
_
_
30
20
50
2
2. Philosophie de l’éducation
PHI 109
20
10
_
_
30
20
50
2
3. Logique
PHI 110
20
10
_
_
30
20
50
2
450
300
750
30
UE3 : Philosophie : 6cr
TOTAUX
B1 PSE –S2
UE4 : Sciences psychologiques I : 7cr
1. Psychologie générale
PSY 111
40
20
_
_
60
40
100
4
2. Ethologie et psychologie
comparée
PSY 112
30
15
_
_
45
30
75
3
TM
PDF Editor
223
Unités
d’enseignements
ECUE
Code
CM
TD
TP
TT
VHP
TPE
TGE
Crédits
Enseignants
UE5 : Histoire de la psychologie et de l’éducation : 10cr
1. Histoire critique de
l’éducation
PED 113
45
30
_
_
75
50
125
5
2. Histoire critique de la
psychologie
PSY 114
45
30
_
_
75
50
125
5
BIO 115
20
10
_
_
30
50
2
UE6 : Fondements biologiques du comportement : 6cr
1. Biologie générale et
génétique
20
2. Physiologie humaine
BIO 116
20
10
_
_
30
20
50
2
3. Neurophysiologie
BIO 117
20
10
_
_
30
20
50
2
1. Initiation à la recherche
PSE 118
20
10
_
_
30
20
50
2
2. Statistique
STA 119
45
30
_
_
75
50
50
5
TOTAUX
450
300
750
30
TOTAL ANNUEL
900
600
1500
60
UE7 : Disciplines d’appui II : 7cr
B2 : PSCHOLOGIE ET SCIENCES DE L’EDUCATION
Unités
d’enseignements
ECUE
Code
CM
TD
TP
TT
VHP
TPE
TGE
Crédits
1. Français II : Techniques
d’expression orale et écrite
FRA 220
20
10
_
_
30
20
50
2
2. Anglais II : textes de
psychologique et sciences de
l’éducation
ANG 221
20
10
_
_
30
20
50
2
1. Informatique
TIC 222
20
10
_
_
30
20
50
2
2. Défis du moment
PSE 223
20
10
_
_
30
20
50
2
Enseignants
B2 PSE –S3
UE1 : Disciplines d’appui III : 4cr
UE2 : Disciplines d’appui IV : 4cr
TM
PDF Editor
224
UE3 : Sciences psychologiques II : 17cr
1. Psychologie du
développement humain
PSY 224
45
30
_
_
75
50
125
5
2. Psychologie sociale
PSY 225
45
30
_
_
75
50
125
5
3. Psychologie des
organisations
PSY 226
45
30
_
_
75
50
125
5
4. Introduction à la
psycholinguistique
PSY 227
20
10
_
_
30
20
50
2
PED 228
45
30
_
_
75
50
125
5
450
300
750
30
UE4 : Sciences de l’Education : 4cr
UE5 : Sciences de
l’Education : 11cr
1. Théories des
apprentissages
TOTAL
B2 PSE –S4
UE6 : Sciences de l’Education : 4cr
1. Méthodologie générale de
l’enseignement
PED 229
30
_
_
30
20
50
2
2. Méthodologie spéciale de
l’enseignement
PED 230
30
_
_
30
20
50
2
1. Psychopathologie générale
PSY 231
40
20
_
_
60
40
100
4
2. Dynamique des groupes
PSE 232
30
15
_
_
45
30
75
3
1. Psychologie clinique
PSY 233
30
15
_
_
45
30
75
3
2. Psychotechnique
PSY 234
40
20
_
_
60
40
100
4
3. Introduction à la
psychanalyse
PSY 235
30
15
_
_
45
30
75
3
4. Psychologie différentielle
PSY 236
20
10
_
_
30
20
50
2
1. Méthodes et techniques de
recherche
PSE 237
20
40
_
_
60
40
100
4
2. Principes de
l’expérimentation
pédagogique
PED 238
30
15
_
_
45
30
75
3
(et/ou) psychologique
PSY 239
UE7 : Sciences Psychologiques III : 7cr
UE8 : Sciences Psychologiques IV : 12cr
UE9 : Théorie et Pratique de la recherche : 7cr
TM
(et /ou)
PDF Editor
TOTAL
450
300
750
30
TOTAL ANNUEL
900
600
1500
60
225
B 3 : BACHELIER EN PSYCHOEDUCATION DE L’ENFANCE ET DE L’ADOLESCENCE
Unités
d’enseignements
ECUE
Code
C
M
TD
TP
TT
VHP
TPE
TGE
Crédi
ts
Enseignants
B3 PSE –S5
UE1 : Environnement sociologique de l’éducation : 9cr
1. Hygiène scolaire et hygiène
du milieu
PED 301
30
15
-
-
45
30
75
3
2. Sociologie rurale te urbaine
SOC 302
20
10
-
-
30
20
50
2
3. Sociologie de l’éducation
SOC 303
40
20
-
-
60
40
100
4
PED 304
40
20
-
-
60
40
100
4
2. Psychologie de l’enfant et
de l’adolescent
PSY 305
20
10
-
-
30
20
50
2
3. Mesure et Evaluation en
éducation
PED 306
30
15
-
-
45
30
75
3
UE2 : Evaluation, Psychopédagogie et activités ludiques : 9cr
1. Pédagogie du jeu
UE3 : Déontologie et Pratiques de Communication : 7cr
1. Déontologie des pratiques
éducatives et psychologiques
PSE 307
30
15
-
-
45
30
75
3
2. Théories et pratiques de la
communication
PSE 308
40
20
-
-
60
40
100
4
1. Conception et gestion des
projets
PSE 309
40
20
-
-
45
30
75
3
2. Informatique appliquée
TIC 310
20
10
-
-
30
20
50
2
450
300
750
30
UE4 : Projet et Informatique : 5cr
TOTAUX
B3 PSE –S6
UE5 : Psychopathologie appliquée : 10cr
1. Psychopathologie de
l’enfant et de l’adolescent
PSY 311
45
30
-
-
75
50
125
5
2. Délinquance juvénile
PSY 312
45
30
-
-
75
50
125
5
1. Stage accompagné (3
mois)
STG 313
20
130
-
-
150
100
250
10
2. Rapport de stage défendu
devant un jury
STG 314
20
130
-
-
150
100
250
1O
UE6 : Stage : 20cr
TM
PDF Editor
TOTAUX
450
300
750
30
TOTAL ANNUEL
900
600
1500
60
226
B 3 : BACHELIER EN ADMINISTRATION, PLANIFICATION ET INSPECTION DE L’EDUCATION (A. P. I. E.)
Unités
d’enseignements
ECUE Matières
Code
CM
TD
TP
TT
VHP
TPE
TGE
Crédi
ts
Enseignants
B3 API –S5
UE1 : Planification de l’éducation pré-primaire et primaire : 12cr
1. Economie et planification de
l’éducation
PED 341
45
30
-
-
75
50
125
5
2. Mesure et évaluation en
éducation
PED 306
40
20
-
-
60
40
100
4
3. Informatique appliquée
TIC 310
30
15
-
-
45
30
75
3
UE2 : Environnement sociologique et technologique de l’éducation : 12cr
1. Technologie de l’éducation
PED 342
40
20
-
-
60
40
100
4
2. Hygiène scolaire et hygiène
du milieu
PED 301
40
20
-
-
60
40
100
4
1. Sociologie de l’éducation
SOC 303
40
20
-
-
60
40
100
4
UE3 : Déontologie et pratiques de communication : 6cr
1. Théories et pratiques de la
communication
PSE 308
20
10
-
-
30
20
50
2
2. Déontologies des pratiques
éducatives et psychologiques
PSE 307
40
20
-
-
60
40
100
4
450
300
750
30
TOTAUX
B3 API –S6
UE4 : Administration et orientation scolaires : 10cr
1. Psychologie des situations
de handicap et
psychoéducation
PSE 335
30
15
-
-
45
30
75
3
2. Orientation scolaire et
professionnelle
PED 343
30
15
-
-
45
30
75
3
3. Administration, gestion et
inspection scolaires
PED 344
20
10
-
-
30
20
50
2
4. Législation de
l’enseignement pré-primaire et
primaire
PED 345
20
10
-
-
30
20
50
2
1. Stage accompagné (3 mois)
STG 313
20
13
0
-
-
150
100
250
10
2. Rapport de stage défendu
devant un jury
STG 314
20
13
0
-
-
150
100
250
10
UE5 : Stage : 20cr
TM
PDF Editor
TOTAUX
450
300
750
30
TOTAL ANNUEL
900
600
1500
60
227
B 3 : BACHELIER EN PSCHOEDUCATION DE L’ADULTE ET DE LA PERSONNE AGEE
Unités
d’enseignements
Code
CM
TD
TP
TT
VHP
TPE
TGE
Crédi
ts
1. Sociologie rurale et urbaine
SOC 302
20
10
-
-
30
20
50
2
2. Education des adultes et
formation permanente
PED 315
20
10
-
-
30
20
50
2
BIO 316
30
15
-
-
45
30
75
3
PSY 317
40
20
-
-
60
40
100
4
ECUE Matières
Enseignants
B3 PAA –S5
UE1 : Milieu et Andragogie : 4cr
UE2 : Psychobiologie du vieillissement : 7cr
1. Biologie du vieillissement
Normal
2. Psychologie du
vieillissement
UE3 : Diagnostic et traitement des troubles gériatriques : 7cr
1. Médecine
psychosomatique
PSY 318
20
10
-
-
30
20
50
2
2. Psychopathologie du
vieillissement
PSY 319
30
15
-
-
45
30
75
3
3. Thérapeutique générale
symptomatique des troubles
mentaux du vieillissement
PSY 320
20
10
-
-
30
20
50
2
UE4 : Déontologie et pratiques de communication : 6cr
1. Théories et pratiques de la
communication
PSE 308
20
10
-
-
30
20
50
2
2. Déontologie des pratiques
éducatives et Psychologiques
PSE 307
40
20
-
-
60
40
100
4
1. Conception et gestion des
projets
PSE 309
40
20
-
-
60
40
100
4
2. Informatique appliquée
TIC 310
20
10
-
-
30
20
50
2
450
300
750
30
UE5 : Projets et Informatique : 6cr
TOTAUX
B3 PAA –S6
UE6 : Psychosociologie de la famille : 10cr
1. Sociologie de la famille
SOCI 321
40
20
-
-
60
40
100
4
2. Sexologie
PSYC 322
20
10
-
-
30
20
50
2
TM
PDF Editor
3. Psychologie de la famille
PSYC 323
40
20
-
-
60
40
100
4
228
UE7 : Stage : 20cr
1. Stage accompagné (3
mois)
STGE 313
20
13
0
-
-
150
100
250
10
2. Rapport de stage défendu
devant un jury
STGE 314
20
13
0
-
-
150
100
250
10
TOTAUX
450
300
750
30
TOTAL ANNUEL
900
600
1500
60
B 3 : BACHELIER EN EDUCATION SPECIALE : HANDICAPES
Unités
d’enseignements
ECUE
Code
CM
TD
TP
TT
VHP
TPE
TGE
Crédi
ts
Enseignants
B3 EDS –S5
UE1 : Questions approfondies de psycholinguistiques : 6cr
1. Anatomophysiologie des
organes de sens
BIO324
20
10
-
-
30
20
50
2
2. Langage oral : processus
de base, processus de
développement, troubles et
traitement
PSY 322
20
10
-
-
30
20
50
2
3. Langage écrit : processus
de base, acquisition et
troubles
PSY 333
20
10
-
-
30
20
50
2
UE2 : Psychoéducation du handicap et Technologie : 8cr
1. Technologie et handicaps
physiques
PSE 334
45
30
-
-
75
50
125
5
2. Psychologie des situations
de handicap et
psychoéducation
PSE 335
30
15
-
-
45
30
75
3
1. Pathologie génétique
BIO 336
20
10
-
-
30
20
50
2
2. Questions approfondies de
Psychopathologie
PSY 325
30
15
-
-
45
30
75
3
20
10
-
-
30
20
50
2
EU3 : Pathologie génétique et Psychopathologie : 5cr
UE4 : Déontologie et pratiques de la communication : 6cr
1. Théories et pratiques de la
communication
PSE 308
2. Déontologie des pratiques
éducatives et psychologiques
PSE 307
TM
40
20
-
-
60
40
100
4
PDF Editor
229
UE5 : Projets et Informatique : 5cr
1. Conception et gestion des
projets
PSE 309
30
15
-
-
45
30
75
3
2. Informatique appliquée
TIC 310
20
10
-
-
30
20
50
2
450
300
750
30
TOTAUX
B3 EDS –S6
UE6 : Histoire et Techniques de l’Education Spéciale : 6cr
1. Questions de
psychomotricité
PSY 337
30
15
-
-
45
30
75
3
2. Histoire de l’Education
Spéciale
PED 338
30
15
-
-
45
30
75
3
1. Introduction au langage des
signes
PSE 339
40
20
-
-
60
40
100
4
2. Introduction aux techniques
BRAILLE (alphabet,
déplacements, orientations,
mouvements, calibration des
cannes pour aveugles)
PSE 340
1. Stage accompagné (3
mois)
STG 313
20
13
0
-
-
150
100
250
10
2. Rapport de stage défendu
devant un jury
STG 314
20
13
0
-
-
150
100
250
10
TOTAUX
450
300
750
30
TOTAL ANNUEL
900
600
1500
60
UE7 : Cours à Option : 4cr
UE8 : Stage : 20cr
B 3 : BACHELIER EN SANTE MENTALE : PSYCHOTHERAPIES
Unités
d’enseignements
Code
CM
TD
TP
TT
VHP
TPE
TGE
Crédi
ts
1. Anatomophysiologie des
organes de sens
BIOL 324
20
10
-
-
30
20
50
2
2. Questions approfondies de
psychopathologie
PSYC 325
ECUE
Enseignants
B3 SMP –S5
UE1 : Bases théoriques des psychothérapies : 6cr
TM
40
20
-
-
60
40
4
PDF Editor
230
UE2 : Thérapies et communication : 12cr
1. Théories et pratiques de la
communication
PSED 308
20
10
-
-
30
20
2. Entretiens psychologiques
PSYC 326
40
20
-
-
60
40
3. Anthropologie de la
communication
ANTH 327
20
10
-
-
30
20
50
2
4. Déontologies des pratiques
éducatives et psychologiques
PSED 307
40
20
-
-
60
40
100
4
50
2
4
UE3 : Médecine psychosomatique et psychopharmacologie : 6cr
1. Médecine
psychosomatique
PSYC 328
20
10
-
-
30
20
50
2
2. Psychiatrie générale et
psychopharmacologie
PSYC 329
40
20
-
-
60
40
100
4
1. Conception et gestion des
projets
PSED 309
40
20
-
-
60
40
100
4
2. Informatique appliquée
TICE 310
20
10
-
-
30
20
50
2
450
300
750
30
UE4 : Projets et Informatique : 6cr
TOTAUX
B3 SMP –S6
UE5 : Analyse critique des thérapies : 10cr
1. Techniques
psychothérapeutiques
individuelles et collectives
PSYC 330
45
30
-
-
75
50
125
5
2. Analyse critique des
thérapies traditionnelles et
modernes
PSYC 331
45
30
-
-
75
50
125
5
1. Stage accompagné (3
mois)
STGE 313
20
13
0
-
-
150
100
250
10
2. Rapport de stage défendu
devant un jury
STGE 314
20
13
0
-
-
150
100
250
10
TOTAUX
450
300
750
30
TOTAL ANNUEL
900
600
1500
60
UE6 : Stage : 20cr
Source : Université du Burundi, Direction de l’Assurance Qualité, 2014
TM
PDF Editor
231
Annexe 12:
N° de UE
(Modules)
et UV
UE1
LC1101
Maquettes Institut d’Education Physique et Sportive : Première année,
Premier Semestre (Bac 1)
ELEMENTS CONSTITUTIFS DE
L’UNITE D’ENSEIGNEMENT OU MODULE (UE)
SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES
Pédagogie générale
CM
TD
TP
CREDIT
25H
5H
-
4
2
25H
5H
-
2
60H
Objectifs de l’enseignement : - Connaître les situations
éducatives et problèmes ; - Principes et méthodes
pédagogiques
Méthodes pédagogiques : Exposés + notes à lire et à
discuter
Programme : - Situations éducatives ; - Les méthodes
pédagogiques ;- Les principes pédagogiques ;
- La psychopédagogie de la communication en classe ;
- Problèmes de discipline et les mesures correctives ;
- Elaboration d’une fiche de préparation d’une leçon
LC1102
Mode d'évaluation des connaissances : Contrôle
continu au cours de la période d’enseignement et
examen terminal écrit
Psychologie générale
Objectifs de l’enseignement : Connaître les structures
mentales et les conduites qui en résultent, les lois de
l’apprentissage et leurs applications dans le domaine
de l’éducation (Acquérir les connaissances afin de
pouvoir mener une action sur ses semblables)
Méthodes pédagogiques : Exposés+ notes à lire et à
discuter
Programme : - Aperçu historique de l’évolution de la
psychologie ; - Les relations de la psychologie avec les
autres sciences ; - Généralités sur les méthodes en
psychologie ; - Le comportement ; - Apprentissage et
conditionnement ; - L’intelligence ; - Le sujet
psychologique (la personnalité et le caractère) ; - Les
apports de la psychologie.
Mode d'évaluation des connaissances : Contrôle
continu au cours de la période d’enseignement et
examen terminal
TM
PDF Editor
232
N° de UE
(Modules)
et UV
UE2
LC1103
ELEMENTS CONSTITUTIFS
[UNITES D’ENSEIGNEMENTS OU MODULES] (suite)
SCIENCES DE LA VIE ET DE LA SANTE 120H
Anatomie1
CM
TD
TP
CREDIT
40H
15H
5H
8
4
30H
10H
5H
3
10H
2H
3H
1
Objectifs de l’enseignement : Savoir décrire et
comprendre la constitution du corps humain
Méthodes pédagogiques : Exposé + notes à lire et à
discuter, projections vidéo et/ou transparents
LC1104
Programme : Ostéologie, Myologie et étude des
articulations
du corps humains
Mode d'évaluation des connaissances : Contrôle
continu au cours de la période d’enseignement et
examen terminal écrit
Physiologie1
Objectifs de l’enseignement : Connaître le
fonctionnement des différents systèmes de l’organisme
humain
Méthodes pédagogiques : Exposé + notes à lire et à
discuter, projections vidéo et/ou transparents
Programme : - Cytologie et histologie ; - Système
nerveux ; -Système digestif ; -Système respiratoire, Système cardio-vasculaire ; - Système rénal, -Système
endocrinien ; -L’homéostasie.
LC1105
Mode d'évaluation des connaissances : Contrôle
continu au cours de la période d’enseignement et
examen terminal écrit
Physique
Objectifs de l’enseignement : Rappel des notions de
physique générale
Méthodes pédagogiques : Exposé + notes à lire et à
discuter, projections vidéo et/ou transparents
TM
Programme : Notions de Cinématique ; Notions de
cinétique ; Notions de Dynamique ; les systèmes de
leviers ; Notion d’électricité
PDF Editor
Mode d'évaluation des connaissances : Contrôle
continu au cours de la période d’enseignement et
examen terminal
233
N° de UE
(Modules)
et UV
UE3
ELEMENTS CONSTITUTIFS
[UNITES D’ENSEIGNEMENTS OU MODULES] (suite)
LC1106
Athlétisme1
LC1107
LC1108
CM
TD
TP
CREDIT
-
-
30H
11
2
-
-
45H
3
15H
-
15H
2
PRATIQUE ET THEORIE DES APS 165H
Objectifs de l’enseignement : Initiation aux gestes
fondamentaux et travail technique (courses, lancers,
sauts)
Méthodes pédagogiques : Entraînement pratique ;
Explications et commentaires des situations de terrain
Programme : Initiation, à travers la pratique, aux
fondamentaux des différentes épreuves athlétiques, les
jeux ;
Mode d'évaluation des connaissances : Contrôle
continu au cours de la période d’enseignement et
examen terminal : performance personnelle
Sports de combat1
Objectifs de l’enseignement : Initiation aux gestes de
base
Méthodes pédagogiques : Entraînement pratique ;
Explications et commentaires des situations de terrain
Programme : Les brise-chutes, les projections, les
immobilisations, attaque/défense,
opposition/coopération, les jeux
Mode d'évaluation des connaissances :
Basket-ball1
Objectifs de l’enseignement : Initiation aux gestes
techniques de base et travail technico- tactique
Méthodes pédagogiques : Entraînement pratique ;
Explications et commentaires des situations de terrain
Programme : Initiation aux gestes techniques de
base (position fondamentale, conduite de balle,
passe/réception, appel de balle ; Découverte des règles
du jeu
Mode d'évaluation des connaissances : Contrôle
continu au cours de la période d’enseignement et
examen terminal à la fin du semestre (1ère session) puis
2ème session quand on est ajourné. L’évaluation se fait
par performances personnelles (pratique) plus examen
écrit pour la partie théorique
TM
PDF Editor
234
N° de UE
(Modules)
et UV
LC1109
ELEMENTS CONSTITUTIFS
[UNITES D’ENSEIGNEMENTS OU MODULES] (suite)
CM
Football1
5H
Objectifs de l’enseignement : La technique, la tactique
et la méthodologie d’apprentissage /enseignement du
football
Méthodes pédagogiques : Entraînement pratique ;
Explications et commentaires des situations de terrain
Programme : Initiation aux gestes techniques de
base (position fondamentale, touche de balle, les
passes, les déplacements sans et avec ballon) ;
Découverte des règles du jeu ; Travail technicotactique (opposition/collaboration
occupation
rationnelle du terrain, systèmes de jeu simples en
attaque et en défense) ; Apprentissage du sens et de
l’emprise du ballon, du contrôle, de la conduite, du
coup de tête
Mode d'évaluation des connaissances : Contrôle
continu au cours de la période d’enseignement et
examen terminal à la fin du semestre (1ère session) puis
2ème session quand on est ajourné. L’évaluation se fait
par performances personnelles pratique plus examen
écrit pour la partie théorique
TD
TP
CREDIT
-
10H
1
TM
PDF Editor
235
Maquettes Institut d’Education Physique et Sportive : Première année, Premier Semestre (Bac 1)
N° de UE
(Modules)
et UV
UE1
LC1101
ELEMENTS CONSTITUTIFS DE
L’UNITE D’ENSEIGNEMENT OU MODULE (UE)
SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES
Pédagogie générale
CM
TD
TP
CREDIT
25H
5H
-
4
2
5H
-
2
60H
Objectifs de l’enseignement : - Connaître les situations
éducatives et problèmes ; - Principes et méthodes
pédagogiques
Méthodes pédagogiques : Exposés + notes à lire et à
discuter
LC1102
Programme : - Situations éducatives ; - Les méthodes
pédagogiques ;- Les principes pédagogiques ;
- La psychopédagogie de la communication en classe ;
- Problèmes de discipline et les mesures correctives ;
- Elaboration d’une fiche de préparation d’une leçon
Mode d'évaluation des connaissances : Contrôle
continu au cours de la période d’enseignement et
examen terminal écrit
Psychologie générale
25H
Objectifs de l’enseignement : Connaître les structures
mentales et les conduites qui en résultent, les lois de
l’apprentissage et leurs applications dans le domaine
de l’éducation (Acquérir les connaissances afin de
pouvoir mener une action sur ses semblables)
Méthodes pédagogiques : Exposés+ notes à lire et à
discuter
Programme : - Aperçu historique de l’évolution de la
psychologie ; - Les relations de la psychologie avec les
autres sciences ; - Généralités sur les méthodes en
psychologie ; - Le comportement ; - Apprentissage et
conditionnement ; - L’intelligence ; - Le sujet
psychologique (la personnalité et le caractère) ; - Les
apports de la psychologie.
Mode d'évaluation des connaissances : Contrôle
continu au cours de la période d’enseignement et
examen terminal
TM
PDF Editor
236
N° de UE
(Modules)
et UV
UE2
LC1103
ELEMENTS CONSTITUTIFS
[UNITES D’ENSEIGNEMENTS OU MODULES] (suite)
SCIENCES DE LA VIE ET DE LA SANTE 120H
Anatomie1
CM
40H
TD
TP
CREDIT
15
H
5H
8
4
10
H
5H
3
2H
3H
1
Objectifs de l’enseignement : Savoir décrire et
comprendre la constitution du corps humain
Méthodes pédagogiques : Exposé + notes à lire et à
discuter, projections vidéo et/ou transparents
LC1104
Programme : Ostéologie, Myologie et étude des
articulations
du corps humains
Mode d'évaluation des connaissances : Contrôle
continu au cours de la période d’enseignement et
examen terminal écrit
Physiologie1
30H
Objectifs
de
l’enseignement :
Connaître
le
fonctionnement des différents systèmes de l’organisme
humain
Méthodes pédagogiques : Exposé + notes à lire et à
discuter, projections vidéo et/ou transparents
LC1105
Programme : - Cytologie et histologie ; - Système
nerveux ; -Système digestif ; -Système respiratoire, Système cardio-vasculaire ; - Système rénal, -Système
endocrinien ; -L’homéostasie.
Mode d'évaluation des connaissances : Contrôle
continu au cours de la période d’enseignement et
examen terminal écrit
Physique
10H
Objectifs de l’enseignement : Rappel des notions de
physique générale
Méthodes pédagogiques : Exposé + notes à lire et à
discuter, projections vidéo et/ou transparents
Programme : Notions de Cinématique ; Notions de
cinétique ; Notions de Dynamique ; les systèmes de
leviers ; Notion d’électricité
TM
PDF Editor
UE3
Mode d'évaluation des connaissances : Contrôle
continu au cours de la période d’enseignement et
examen terminal
PRATIQUE ET THEORIE DES APS 165H
11
237
N° de UE
(Modules)
et UV
LC1106
LC1107
LC1108
ELEMENTS CONSTITUTIFS
[UNITES D’ENSEIGNEMENTS OU MODULES] (suite)
CM
TD
TP
CREDIT
Athlétisme1
-
-
30H
2
-
45H
3
-
15H
2
Objectifs de l’enseignement : Initiation aux gestes
fondamentaux et travail technique (courses, lancers,
sauts)
Méthodes pédagogiques : Entraînement pratique ;
Explications et commentaires des situations de terrain
Programme : Initiation, à travers la pratique, aux
fondamentaux des différentes épreuves athlétiques, les
jeux ;
Mode d'évaluation des connaissances : Contrôle
continu au cours de la période d’enseignement et
examen terminal : performance personnelle
Sports de combat1
Objectifs de l’enseignement : Initiation aux gestes de
base
Méthodes pédagogiques : Entraînement pratique ;
Explications et commentaires des situations de terrain
Programme : Les brise-chutes, les projections, les
immobilisations,
attaque/défense,
opposition/coopération, les jeux
Mode d'évaluation des connaissances :
Basket-ball1
15H
Objectifs de l’enseignement : Initiation aux gestes
techniques de base et travail technico- tactique
Méthodes pédagogiques : Entraînement pratique ;
Explications et commentaires des situations de terrain
Programme : Initiation aux gestes techniques de
base (position fondamentale, conduite de balle,
passe/réception, appel de balle ; Découverte des règles
du jeu
Mode d'évaluation des connaissances : Contrôle
continu au cours de la période d’enseignement et
examen terminal à la fin du semestre (1ère session) puis
2ème session quand on est ajourné. L’évaluation se fait
par performances personnelles (pratique) plus examen
écrit pour la partie théorique
TM
PDF Editor
238
N° de UE
(Module
s)
et UV
LC1109
LC1110
ELEMENTS CONSTITUTIFS
[UNITES D’ENSEIGNEMENTS OU MODULES] (suite)
CM
Football1
5H
Objectifs de l’enseignement : La technique, la tactique
et la méthodologie d’apprentissage /enseignement du
football
Méthodes pédagogiques : Entraînement pratique ;
Explications et commentaires des situations de terrain
Programme : Initiation aux gestes techniques de
base (position fondamentale, touche de balle, les
passes, les déplacements sans et avec ballon) ;
Découverte des règles du jeu ; Travail technicotactique (opposition/collaboration
occupation
rationnelle du terrain, systèmes de jeu simples en
attaque et en défense) ; Apprentissage du sens et de
l’emprise du ballon, du contrôle, de la conduite, du
coup de tête
Mode d'évaluation des connaissances : Contrôle
continu au cours de la période d’enseignement et
examen terminal à la fin du semestre (1ère session) puis
2ème session quand on est ajourné. L’évaluation se fait
par performances personnelles pratique plus examen
écrit pour la partie théorique
Volley-ball1
15H
Objectifs de l’enseignement : Initiation aux gestes
techniques de base et travail technico-tactique
Méthodes pédagogiques: Entraînement pratique,
explications des situations pratiques ; visualisation des
vidéos spécialisés ; exposés et discussion
Programme : Initiation aux gestes techniques de
base (position fondamentale, touche de balle, les
manchettes, les déplacements et placements, service) ;
Découverte des règles du jeu
Mode d'évaluation des connaissances : Contrôle
continu au cours de la période d’enseignement et
examen terminal à la fin du semestre (1ère session)
puis 2ème session quand on est ajourné. L’évaluation
se fait par performances personnelles (pratique) plus
examen écrit pour la partie théorique
TD
TP
CREDI
T
-
10H
1
-
15H
2
TM
PDF Editor
239
N° de UE
(Modules)
et UV
LC1111
UE4
LC1112
LC1113
ELEMENTS CONSTITUTIFS
[UNITES D’ENSEIGNEMENTS OU MODULES]
CM
API/APA (Activités Physiques Intégrées/Adaptées)1
15H
Objectifs : Sensibilisation des apprenants sur les APS et les
personnes à déficiences.
Méthodes pédagogiques : Exposé + notes à lire et à discuter,
travaux pratiques, étude de cas
Programme : - L’EPS en situation de handicap
physique et/ou mental ; - L’EPS en situation de handicap
psychique ; - L’EPS qui se destine au public présentant une
maladie chronique ; - Les adaptations et l’individualisation
Mode d'évaluation des connaissances : Contrôle continu au
cours de la période d’enseignement et examen terminal :
pratique et écrit
LANGUES ET TECHNIQUES DE COMMUNICATION 30H
Technologie de l’information et de la communication1
10H
Objectifs : Découverte de l’outil informatique
Méthodes pédagogiques: Notes à lire, explications et
travaux pratiques
Programme: -Le hardware; -Le software; -L’environnement
Windows; -Exercices
Mode d'évaluation : Contrôle continu au cours de la période
d’enseignement et examen terminal : écrit et pratique
Anglais1
12H
Objectifs de l’enseignement : Helping students meet the
language needs of non-native speakers of English who are
preparing to study a science subject for which English is a
medium of instruction; This course is also oriented on
English for specific purposes such as English based on Sport
and so on; Developing a basic range of expressions in
English which the concepts used in students to deal with the
concepts used in the teaching science and in scientific
discourse and writing
Méthodes pédagogiques: Exposé + notes to read and to
discuss.
Programme: - Language in General, English language, The
role of the Physical Education and culture, The Olympic
Education, The World of Sport…: Translation, Capitalization,
Use of phrasal verbs, Part of speech.
Mode d'évaluation des connaissances: Continious control in
the middle of teaching period and a final exam: A written
one.
TD
TP
CREDIT
-
-
1
-
5H
2
1
-
3H
1
TM
PDF Editor
240
N° de UE
(Modules)
et UV
UE 5
LC 1114
ELEMENTS CONSTITUTIFS
[UNITES D’ENSEIGNEMENTS OU MODULES]
CM
METHODOLOGIE DE RECHERCHE 75H
Initiation à la recherche (Recherche documentaire et 15H
Préparation des exposés et rapports)
Objectif : Savoir rechercher des informations, les
recouper et en faire une synthèse
Méthodes pédagogiques : Travaux pratiques
Programme : - Introduction générale (Qu’est-ce qu’un
projet de recherche ; - Ce qu’est la démarche de
recherche ; - Ce qu’on attend de l’apprenantchercheur) ; -Brève histoire de la construction du savoir
scientifique (Qu’est-ce que la science, Retour sur le
développement des sciences contemporaines, La
construction « méthodique » du savoir scientifique, La
construction du savoir scientifique : entre évolution et
révolution) ; - La démarche scientifique en recherche
(Critères de scientificité, Qu’est-ce qui caractérise une
démarche scientifique en recherche, Une démarche
scientifique générale commune à toutes les sciences,
Epistémologie des sciences, Construction d’un projet de
recherche : de la théorie à la méthode) ; - Des objectifs
de recherche à la logique de recherche (Choix des
objectifs de recherche, Qu’est-ce qu’un objectif de
recherche, Le « pourquoi » et le « comment » : moteurs
de la recherche de connaissances) ; - Types de
recherche : Recherche fondamentale et recherche
appliquée,
Recherche
exploratoire,
Recherche
empirique ; - Logique de recherche : Démarche
inductive, Démarche déductive ; -Objet de recherche et
question de recherche.
Mode d'évaluation des connaissances : Présentation de
dossiers, exposés oraux
TD
5H
TP
CREDIT
10H
5
2
TM
PDF Editor
241
N° de UE
(Modules)
et UV
LC1115
TOTAL
GENERAL
L1S1
ELEMENTS CONSTITUTIFS
[UNITES D’ENSEIGNEMENTS OU MODULES] (suite)
CM
Méthodologie de la Recherche Scientifique1
30
Objectifs de l’enseignement : Comment dégager la
bonne question de départ qui permet, à l’aide du
travail exploratoire, de définir la problématique ; Comment construire un modèle d’analyse, collecter des
données pertinentes et analyser des informations
Méthodes pédagogiques : Exposé + notes à lire et à
discuter
Programme : - Objectif et Démarche (Objectif général
du cours, Démarche, Chaos originel ou problème de
méthodes) ; - Les étapes de la démarche : La question
de départ, L’exploration, La problématique, La
construction du modèle d’analyse, L’observation,
Analyse des informations ; - La recherche scientifique à
l’ère du net
TD
TP
CREDIT
-
15H
3
Mode d'évaluation des connaissances : examen écrit à
la fin du semestre puis 2ème session quand l’étudiant
est ajourné
450H de travail présentiel
+ 300H de travail personnel ;
30
1 CREDIT = 15H en « présentiel » (Cours Magistraux,
Travaux Dirigés et Travaux Pratiques) + 10H de
« travail personnel ».
Source : Université du Burundi, Direction académique , 2013
TM
PDF Editor
242
Annexe 13 : Maquette ENS Section Génie Mécanique Maquettes des cours : 1ère ANNEE GM I
UE
Volume
Nombre
Horaire
de crédits total
(Heures)
Répartition du volume horaire
TP/
CM
TD / Ex. Visite/
Séminaire.
2
30
20
10
2
30
10
20
2
30
15
15
3
30
10
20
3
45
30
15
3
45
30
15
2
30
20
10
2
30
20
10
2
30
20
10
Initiation au Kiswahili 2
30
20
10
30
20
10
INTITULE
SEMESTRE I – (B1-S1)
UE1 : Cours d’appui 1: 9 cr
Techniques
1
d’expression
française
Education à la
2
citoyenneté
Initiation à la
3
Recherche
Initiation à
4
l’Informatique
UE2 : Sciences
fondamentales 1 : 8 cr
Analyse
5
Mathématique
6
Physique Générale
7
Algèbre
UE3 : Sciences
Mathématiques 1 :4 cr
Statistiques
8
&Probabilités
9
Trigonométrie
UE4 : Cours d’appui 2: 4 cr
10
11
Anglais
UE5 : Dessin : 5 cr
2
12
Géométrie
Descriptive
2
30
15
15
13
Dessin Industriel
3
30
15
15
30
420
245
175
TOTAL
Source : Ecole Normale Supérieure
TM
PDF Editor
243
Annexe 14: Maquette GENIE ELECTRIQUE 2ème ANNEE GE II (ENS)
UE
INTITULE
SEMESTRE IV – (B2-S4)
UE1 : Electronique 2 : 13
cr
Asservissement
1
et régulation
Circuits
2
Numériques II
Electronique de
3
puissance
UE2 : Machines : 9 cr
Machines
4
Electriques 2
Machines
5
thermiques
UE3 : Electricité
Appliquée 2 : 8 cr
Appareillages
6
électriques
Atelier
7
d’Electricité
TOTAL
Volume
Nombre
Horaire
de crédits total
(Heures)
Répartition du volume horaire
TP/
CM
TD / Ex.
Visite/
Sémin.
4
60
40
20
5
60
30
15
15
4
45
20
10
15
4
60
30
15
15
5
60
30
15
15
4
45
30
15
4
45
15
30
375
195
30
90
90
Source : Ecole Normale Supérieure
TM
PDF Editor
244
Annexe 15: Maquettes Binôme Biologie-Chimie Bac 1 (ENS)
Semest
res
B1S1
UE
Intitulés
VH
Crédit
Total
CM
TP
TD
Cours
d’appui
I
- Anglais I
- kiswahili
30
30
2
2
30
20
0
0
0
10
UE2
Chimie I
- Chimie
générale I
- Chimie
minérale
75
45
5
4
45
30
15
15
15
0
UE3
Sciences
du
vivant
- Botanique
- Zoologie
60
60
5
5
40
40
15
15
5
5
Cours
d’appui
II
- Initiation à
la recherche
- Tech.
d`expression
française
- Initiation à
l`informatiqu
eI
- Education à
la
citoyenneté
30
30
30
30
2
2
2
2
15
15
10
0
0
0
0
0
15
15
20
30
30
265
60
80
UE1
UE4
Total
405
Source : Ecole Normale Supérieure
TM
PDF Editor
245
Annexe 16 : Maquettes Monôme de Français. (ENS) B1 S1
UE1 : LINGUISTIQUE
ECUE1
ECUE2
UE2 : LITTERATURE
FRANCAISE
ECUE1
ECUE2
UE3 : EXPRESSION ET
COMMUNICATION
ECUE1
ECUE2
UE4 : COURS D’APPUI
ECUE1
ECUE2
ECUE 3
ECUE4
Cours
VH
Crédits
CM
TP
Linguistique Générale I
Phonétique et Phonologie
45 H
30 H
4
2
30H
20H
15H
10H
Grands Courants de la littérature
Française, du M.A. au 18ème siècle
Etude de textes et d’auteurs
Français du M.A. au 18ème siècle
60 H
4
45
15
60H
4
45H
15H
Techniques de l’expression orale
en Français
Techniques de l’expression écrite
en Français
45 H
4
25H
20 H
45 H
4
25H
20H
30H
30 H
30 H
30 H
405H
2
2
2
2
30
20H
15H
20H
15
240H
10H
15H
10 H
15
145H
Introduction au Kiswahili 1
Initiation à la Recherche
Anglais
Education à la citoyenneté
TOTAL
Source : Ecole Normale Supérieure
TM
PDF Editor
246
Annexe 17: Guide d’entretien sur le système BMD (Administration)
Commission Nationale Indépendante des Droits de l’Homme (CNIDH)
« Etude sur les réformes du système éducatif burundais en cours et le droit à l’éducation »
Consigne : Le système BMD est entré en vigueur dans votre institution depuis une année. La présente
enquête a pour but de faire une analyse de la mise en œuvre de la réforme de l’enseignement supérieur
burundais à travers l’introduction du système BMD dans le cadre d’une étude globale commanditée
par le CNIDH sur les réformes en cours dans le système éducatif burundais et le droit à l’éducation.
Nous avons identifié cette institution comme représentative du secteur public/privé de l’enseignement
supérieur. Nous vous remercions d’avoir accepté de nous accorder cette interview.
A. IDENTIFICATON
1 : INSTITUTION :
2 : CATEGORIE :
UB
ENS
ULB
HOPE
Administration
3°: Fonction :
4°: Genre :
F
M
B. THEMATIQUES
1. Quelles sont d’après vous les principaux atouts du système BMD par rapport à l’ancien système ?
(Indications sur la valeur ajoutée en matière de contenus, d’approche méthodologique et d’évaluation)
Liaison formation emploi (les étudiants sont-ils mieux préparés pour entrer sur le marché du travail)
2. Quelles sont les défis majeurs de la mise en œuvre du système BMD ?
(Montage financier, infrastructures et équipements (TICs, labos, biblio), conditions académiques et
pédagogiques de formation, ressources humaines (corps professoral qualifié et suffisant ; ratio
d’encadrement professeur/ étudiant,)
3. Quelles sont d’après vous les problèmes spécifiques de cette période de transition entre les deux
systèmes ?
4. Comment prévoyez-vous la gestion des reprenants de l’ancien système (1ère et 2ème licence)?
5. Comment prévoyez-vous l’accès au Mastère pour les licenciés de l’ancien système ?
6. Suivi de la mise en œuvre.
a. Le système BMD prévoit la mobilité des enseignants et des étudiants. Est-ce que cette mobilité est
effective dans votre institution ? (Expliquer)
b. Est-ce que votre institution a établi des conventions avec d’autres institutions pour favoriser cette
mobilité (lesquelles) ?
c. Existe-t-il une structure chargée du pilotage de la réforme BMD au sein de votre TM
institution ?
comment fonctionne-t-elle ?
7. Quel bilan faites-vous l’état de la mise en place du système BMD dans votre institution ? Etes-vous
content du pas déjà franchi ?
PDF Editor
8. Avez-vous des recommandations ou des souhaits particuliers pour assurer un meilleur fonctionnement
du système BMD dans votre institution ?
247
Annexe 18: Guide d’entretien sur le système BMD administration (Assurance qualité)
Commission Nationale Indépendante des Droits de l’Homme (CNIDH)
« Etude sur les réformes du système éducatif burundais en cours et le droit à l’éducation »
Consigne : Le système BMD est entré en vigueur dans votre institution depuis une année. La présente
enquête a pour but de faire une analyse de la mise en œuvre de la réforme de l’enseignement supérieur
burundais à travers l’introduction du système BMD dans le cadre d’une étude globale commanditée
par le CNIDH sur les réformes en cours dans le système éducatif burundais et le droit à l’éducation.
Nous avons identifié cette institution comme représentative du secteur public/privé de l’enseignement
supérieur. Nous vous remercions d’avoir accepté de nous accorder cette interview.
A. IDENTIFICATON
1 : INSTITUTION :
2 : CATEGORIE :
ENS
ULB
HOPE
Administration : assurance qualité
Voir question 2
3°: Fonction :
4°: Genre :
UB
F
M
B. THEMATIQUES
1. Quand est-ce que le service a été mis en place ?
2. Quelle en est la composition (membres et fonction habituelle) ?
3. Quelles sont les principales missions du service assurance qualité
4. Quelles sont les modalités de fonctionnement de ce service assurance qualité?
5. Quel est le bilan des activités du service assurance qualité et les éventuels défis déjà rencontrés ?
6. Avez-vous des recommandations particulières pour le bon fonctionnement de l’assurance qualité dans
l’enseignement supérieur ?
TM
PDF Editor
248
Annexe 19. : Questionnaire sur le système BMD (enseignants)
Commission Nationale Indépendante des Droits de l’Homme
(CNIDH)
« Etude sur les réformes du système éducatif burundais en cours et le droit à l’éducation »
Consigne : Le système BMD est entré en vigueur dans votre institution depuis une année. La présente
enquête a pour but de faire une analyse de la mise en œuvre de la réforme de l’enseignement supérieur
burundais à travers l’introduction du système BMD dans le cadre d’une étude globale commanditée
par le CNIDH sur les réformes en cours dans le système éducatif burundais et le droit à l’éducation.
Nous comptons sur vous pour faire une appréciation personnelle (en quelques tirets) sur les différentes
thématiques relatées dans les questions suivantes. N.B Dans les cases d’identification, cochez la case
correcte ou remplissez l’espace vide.
A. IDENTIFICATON
1 INSTITUTION :
UB
ENS
ULB
HOPE
2 CATEGORIE :
Enseignant
3 FACULTE/DEPARTEMENT :
4 GRADE ACADEMIQUE :
5 GENRE :
F
M
B. THEMATIQUES
1. a) Etes-vous suffisamment informé du système BMD et de ses orientations ?
Oui
Partiellement
Non
(cochez la case correcte)
b) Avez-vous personnellement participé à la mise en œuvre de la réforme BMD ? Comment ?
2. Quelles sont d’après vous les principaux apports du système BMD par rapport à l’ancien
système ? Notamment du point de vue académique et de l’insertion des étudiants dans le monde
du travail?
3. D’après vous, y-a-t-il des inconvénients qu’on peut attribuer au système BMD par rapport à
l’ancien système ? si oui, lesquels ?
4. Quelles sont d’après vous les difficultés majeures que vous rencontrez dans la mise en œuvre du
système BMD et comment vous les gérez?
5. Quelles sont d’après vous les problèmes spécifiques de cette période de transition entre les deux
systèmes et comment les gérez-vous ?
6.
Suivi de la mise en œuvre.
TMqui devrait
a) Le système BMD accorde une importance particulière au travail personnel de l’étudiant
être suivi individuellement. Estimez-vous que les conditions dans lesquelles vous travaillez vous
permettent d’atteindre cet objectif ? Expliquer brièvement votre appréciation ?
PDF Editor
b) Le système BMD prévoit la mobilité des enseignants et des étudiants. Est-ce que cette mobilité est
effective dans votre institution ? (Expliquer)
7.
Avez-vous des recommandations particulières pour assurer un meilleur fonctionnement du système BMD ?
249
Annexe 20 : Questionnaire sur le système BMD (étudiants)
Commission Nationale Indépendante des Droits de l’Homme (CNIDH)
« Etude sur les réformes du système éducatif burundais en cours et le droit à l’éducation »
Consigne : Le système BMD est entré en vigueur dans votre institution depuis une année. La présente
enquête a pour but de faire une analyse de la mise en œuvre de la réforme de l’enseignement supérieur
burundais à travers l’introduction du système BMD dans le cadre d’une étude globale commanditée
par le CNIDH sur les réformes en cours dans le système éducatif burundais et le droit à l’éducation.
Ce questionnaire étudiant s’adresse uniquement à ceux du BAC 2 qui sont familiarisé avec le système
BMD. Nous comptons sur vous pour faire une appréciation personnelle sur les différentes thématiques
relatées (quelques tirets) dans les questions suivantes. N.B Dans les cases d’identification, cochez la
case correcte ou remplissez l’espace vide.
C. IDENTIFICATON
1 INSTITUTION :
UB
2 CATEGORIE :
Etudiant
ENS
ULB
HOPE
3 FACULTE/DEPARTEMENT :
5. GENRE : F
M
D. THEMATIQUES
1. Etes-vous suffisamment informé du système BMD et de ses orientations ?
Oui
Partiellement
Non
Si
oui,
qui
vous
a
fourni
système : ……………………………………………………..
l’information
sur
ce
2. Quelles sont d’après vous les principaux apports du système BMD par rapport à l’ancien
système ?
3. Quelles sont les défis majeurs de la mise en œuvre du système BMD ?
4. Le système BMD accorde une importance particulière au travail de l’étudiant. Estimez-vous que
les conditions dans lesquelles vous travaillez vous permettent d’atteindre cet objectif ? Quelle est
votre appréciation de cette approche ?
5. Formulez quelques recommandations pour assurer un meilleur fonctionnement du système
BMD ?
TM
PDF Editor
250
Annexe 21:
Dix domaines de compétences reconnues comme prioritaires dans la formation
continue des enseignants du primaire (Québec, Canada)
Compétences de référence
1. Organiser et animer des
situations d’apprentissage
2. Gérer la progression des
apprentissages
3. Concevoir et faire
évoluer des dispositifs de
différenciation
4. Impliquer les élèves dans
leur apprentissage et leur
travail
Compétences plus spécifiques à travailler en
formation continue (exemples)
•Connaître pour une discipline donnée, des contenus à
enseigner
et
leur
traduction
en
objectifs
d’apprentissage
•Travailler à partir des représentations des élèves
• Travaille r à partir des erreurs et des obstacles à
l’apprentissage
• Construire et planifier des dispositifs et des
séquences didactiques
• Engager les élèves dans les activités de recherche,
dans des projets de connaissance
• Concevoir et gérer des situations-problèmes ajustées
au niveau et aux possibilités des élèves
• Acquérir une vision longitudinale des objectifs de
l’enseignement
• Etablir des liens avec les théories qui sous-entendent
les activités d’apprentissage
• Observer et évaluer les élèves dans des situations
d’apprentissage, selon une approche formative
• Etablir des bilans périodiques de compétences et
prendre des décisions de progression
• Gérer l’hétérogénéité au sein d’un groupe-classe
• Décloisonner, élargir la gestion de classe à un espace
plus vaste
• Pratiquer du soutien intégré, travailler avec des
élèves en grande difficulté
• Développer la coopération entre élèves et certaines
formes simples d’enseignement mutuel
• Susciter le désir d’apprendre, expliciter le rapport au
savoir, le sens du travail scolaire et développer la
capacité d’autoévaluation chez l’enfant
• Instituer et faire fonctionner un conseil des élèves
(conseil de classe ou d’école) et négocier avec les
élèves divers types de règles et de contrats
• Offrir des activités de formation optionnelles, « à la
carte »
• Favoriser la définition d’un projet personnel de
l’élève
TM
PDF Editor
251
Compétences de référence
Compétences plus spécifiques à travailler en formation
continue (exemples)
5. Travailler en équipe
• Elaborer un projet d’équipe, des représentations
communes
• Animer un groupe de travail, conduire des réunions
•Former et renouveler une équipe pédagogique
•Affronter et analyser ensemble des situations complexes,
des pratiques et des problèmes professionnels
•Gérer des crises ou des conflits entre personnes
6. Participer à la gestion de •Elaborer, négocier un projet d’établissement
l’école
•Gérer les ressources de l’école
•Coordonner, animer une école avec tous les partenaires
(parascolaires, quartier, associations de parents, enseignants
de langue et culture d’origine)
•Organiser de faire évoluer, au sein de l’école, la
participation des élèves
7. Informer et impliquer les •Animer des réunions d’information et de débat
parents
•Conduire des entretiens
•Impliquer les parents dans la valorisation de la
construction des savoirs
8. Se servir des technologies •Utiliser des logiciels d’édition de documents
nouvelles
•Exploiter les potentialités didactiques de logiciels en
relation avec les objectifs des domaines d’enseignement
•Communiquer à distance par la télématique
•Utiliser les outils multimédias dans son enseignement
9. Affronter les devoirs et les •Prévenir la violence à l’école et dans la cité
dilemmes éthiques de la •Lutter contre les préjugés et les discriminations sexuelles,
profession
ethniques et sociales
•Participer à la mise en place de règle de vie commune
touchant la discipline à l’école, les sanctions, l’appréciation
de la conduite
•Analyser la relation pédagogique, l’autorité, la
communication en classe
•Développer le sens des responsabilités, la solidarité, le
sentiment de justice
10. Gérer sa propre formation •Savoir expliciter ses pratiques
continue
•Etablir son propre bilan de compétences et son programme
personnel de formation continue
•Négocier un projet de formation continue avec des
collègues (équipe, école, réseau)
•S’impliquer dans des tâches à l’échelle d’un ordre
d’enseignement ou du système éducatif
•Accueillir et participer à la formation des collègues
TM
Source : GOUVERNEMENT DU QUEBEC, La formation à l’enseignement : les orientations, les
compétences professionnelles, Québec ,2004.
PDF Editor
252
Annexe 22: Proposition d’un plan d’élaboration accompagnée dessupports pédagogiques (CIEP)
Etape 1 : Lancement
Mission 10 jours
Octobre 2013
Objectifs de l’étape
Structuration de l’approche didactique et des problématiques de l’exercice de conception
Sensibilisation des différents acteurs de la réforme (Inspection, Responsable de la
formation…) aux enjeux didactiques/pédagogiques des approches en vue de leur appropriation
Planification du travail de conception/rédaction et de révision des supports pédagogiques.
Activités
Séminaire d’échange (groupe de concepteurs + acteurs de la réforme + expertise
internationale)
Ateliers de travail/formation action (groupe de concepteurs + expertise internationale)
Résultats
Les approches didactiques sont explicitées
Le plan de travail des équipes est défini
Un système de remontée de l’information sur les bonnes pratiques et les difficultés
rencontrées dans les classes concernant l’application du nouveau programme de 7 ème est
organisé.
Etape 2 : Conception
2014
2 / 3 mois
Octobre 2013 – janvier
Objectifs de l’étape
Révision des supports pédagogiques de la 7 ème année
Début de rédaction des supports pédagogiques de la 8ème année
Retour d’expérience sur l’application des nouveaux programmes de 7 ème en classe.
Activités
Travail de rédaction des équipes de conception avec accompagnement à distance
des experts internationaux
Remontée des informations de terrain (expérimentation 7 ème année)
Résultats
Le travail de rédaction des manuels est mené
Les difficultés méthodologiques sont répertoriées en préparation de la mission suivante
Des informations de terrain sur l’application des nouveaux programmes et l’utilisation
des supports pédagogiques de la 7 ème année sont récoltées
Etape 3 : Formation-action
Mission 10/15 jours
Janvier 2014
Objectifs de l’étape
Formation-action sur le travail de conception/ rédaction
TM
Poursuite du travail de révision/rédaction
Partager les retours d’expérience du terrain sur la mise en œuvre de la nouvelle 7 ème année.
PDF Editor
Activités
Ateliers de formation action (groupe de concepteurs + experts internationaux)
Présentation des retours d’expérience en atelier (groupe de concepteurs + point focal
sur le retour d’expérience + experts internationaux
Résultats
253
Les équipes ont bénéficié de formation-action sur les aspects méthodologiques
Le travail de révision/conception des supports pédagogiques 7 ème +8ème est poursuivi en
atelier
Des conclusions opérationnelles sont tirées des informations récoltées sur le terrain
Etape 4 : Intermission – Poursuite de la conception
2014
3 mois
Janvier-avril
Objectifs de l’étape
Elaborer une version provisoire des supports pédagogiques de la 7 ème année
Elaborer une version provisoire des supports pédagogiques de la 8 ème année
Activités
Travail de rédaction des équipes de conception avec accompagnement à distance
des experts internationaux
Résultats
Une version provisoire des supports pédagogiques de la 7 ème année est élaborée
Une version provisoire des supports pédagogiques de la 8 ème année est élaborée
Etape 5 : Consolidation
Mission : 15 jours
Avril 2014
Objectifs de l’étape
Formation-action sur le travail de conception/ rédaction
Finalisation du travail de révision/rédaction des supports pédagogiques
Partage des enjeux/problématiques concernant la formation des enseignants aux nouveaux
supports
Activités
Ateliers de formation action (groupe de concepteurs + experts internationaux)
Ateliers de travail avec les responsables de la Formation initiale et continue et encadrement
(groupe de concepteurs + responsables FIC/ IG… + experts internationaux)
Résultats
Les équipes ont bénéficié de formation-action sur les aspects méthodologiques
Le travail de finalisation des supports pédagogiques de la 7 ème année et de la 8ème année est
programmé
Les besoins et enjeux spécifiques de la formation des enseignants/PEN sont identifiés
Etape 6 : Finalisation
2014
2 mois
Avril-mai
Objectifs de l’étape
Finaliser les supports pédagogiques de la 7 ème année et de la 8ème année
Partager les versions finales en vue de leur validation
Activité s
TM
Travail de rédaction des équipes de conception avec accompagnement à distance
des experts internationaux
Transmission des versions finales des supports pédagogiques aux parties prenantes de leur
validation
PDF Editor
Résultats
Les supports pédagogiques de la 7 ème et 8ème année sont finalisés
Les parties prenantes de la validation des documents ont reçu les versions finales
254
Etape 7 : Validation
Mission : 10 jours
Juin 2014
Ateliers-séminaire de concertation élargie sur les nouveaux supports pédagogiques :
Validation et recueil des ultimes observations et recommandations
Echanges autour des conditions d’une mise en œuvre optimale des nouveaux contenus et
outils.
Atelier des concepteurs/rédacteurs pour l’intégration des commentaires finaux.
Source : CIEP, 2013, pp33-35
TM
PDF Editor
255
Annexe 23 :
Tableau comparatif des taux de réussite entre la 1ère candidature (2010-2011)
et le BAC I (2011-2012) dans l’enseignement supérieur public
a) Université du Burundi
a)
Faculté/Département
IEPS
IPA
AK
BIOCH
FR
MATHS
PHY TEC
ISCO
SEC DIR
BIBLIOTHECONOMIE
COMMERCE MARKETING
COMPTABILITE
DEV COMMUNAUTAIRE
FISCALITE
GESTION HOSPITALIERE
ITS
MECANIQUE
ELECTRICITE
GENIE CIVIL
AMENAGEMENT URBAIN
TIC
MEDECINE
FPSE
SEA
DROIT
FLSH
GEOGRAPHIE
HISTOIRE
LL AFRICAINE
LLANGLAISE
LLFRANCAISE
FACAGROBIO
FACULTE SCIENCES
CHIMIE
BIOLOGIE
MATHS
GEOLOGIE
PHYSIQUE
Taux de
réussite 1ère
candidature
2010-2011 (%)
82
63
67
59
32
75
72
58
55
59
Taux de
réussite BAC I
2012-2013 (%)
Gain en %
91,89
87,35
93,85
95,73
95,15
93,65
91,89
97,47
100
100
96,08
95,77
100
95,77
97,56
91,75
94,99
90,38
88,97
90,83
88,21
84,50
90,33
88
82,07
99,35
91,77
96,72
90,78
98,45
98,75
77,85
85,22
82,35
93,65
100
86,2
100
9,89
24,35
30,47
32,75
52,5
15,33
16
24,07
44,35
26,22
TM
PDF Editor
256
b)
Ecole Normale Supérieure
Département
Taux de réussite 20102011 1ère candidature
Taux de réussite
2011-2012 BAC I
Gain en %
Langues et
sciences humaines
83,17
86,81
3.64
Anglais
84,48
88,23
3,75
Français
81,39
87,83
6,44
Sciences naturelles
54,09
75
20,91
Bio chimie
71,07
77,01
5,94
Maths
33,33
88,05
51,72
Physique
technologie**
75
Sciences
appliquées*
82,25
Génie civil
87,65
génie électrique
87,71
Génie mécanique
78,04
Source : - Annuaires statistiques de l’Université du Burundi,2010-2011 et 2011-2012,
- Données des services de la Direction académique de l’Université du Burundi
- Données du service aux étudiants de l’Ecole Normale Supérieure
TM
PDF Editor
257
ANNEXE 24 : Liste des administratifs rencontrés pour interview sur le BMD
Institution
UB
ENS
HOPE
ULBU
Nom et prénom
Gaston HAKIZA
Paul BANDEREMBAKO
Célestin KARANGWA
M. Josée BIGENDAKO
Venant NYANDWI
Paul NKUNZIMANA
Janvière NDIRAHISHA
Sévérin DUSHIMIRIMANA
Frédéric BANGIRINAMA
Siméon NIKOBIRI
Rév Evariste
BIMENYIMANA
Gérard NKUNZIMANA
Callixte NIZIGAMA
Fonction
Recteur
Vice-recteur
Dir Assurance qualité
Dir Académique
Chef du service
enseignant/
enseignement
Doyen FPSE
DG ENS
Dir Assurance qualité
Dir Académique
Vice-recteur
Dir Assurance qualité
Secrétaire
Académique
Recteur
Secrétaire
académique
Date
23/07/13
29-07-2013
25-07-2013
29-07-2013
25-07-2013
29-07-2013
16-08-2013
1-08-2013
31-07-2013
31-07-2013
31-07-2013
01-08-2013
02-08-2013
TM
PDF Editor
258
Annexe 25 : Enquête sur le BMD, résultats du dépouillement des questionnaires « Enseignants »
1. Identification de l’échantillon
1.1. Institution :
1.2. Grade :
UB : 19
Public :36⇒66,7%
Niveau académique
BAC 2
Licence,
Candidat Mastère
Licence, Ingénieur,
Candidat Mastère
Mastère
Doctorat
Doctorat
Doctorat
1.3. Genre :
ENS : 17
ULBU : 2
TOT : 54
Total : 54
Privé :18⇒33,3%
Grade
UGL : 6
HOPE :10
Assistants
Effectifs
1
13
Maître assistant
11
Maître assistant
Chargé de cours
Professeur Associé
Professeur ordinaire
11
14
1
1
F :7⇒12,96
M :46⇒85,19
ND :1⇒1,*
Total :54
2. Information sur le BMD
2.1. Niveau d’information :
Oui : 25⇒46,30
Partiellement : 24⇒44,4
Non : 5⇒9,25
2.2. Participation à la mise en place du système BMD :
Oui : 34
Non :21
Modalités de participation
Modalités
Fréquence
Elaboration de maquettes
Séminaire de sensibilisation
TM
Atelier de validation des programmes BMD
A travers les cours dispensés
Amendement du règlement académique
Ailleurs qu’au Burundi
N,B, Plusieurs modalités de participation sont possibles pour une même personne
PDF Editor
11
10
8
6
1
1
259
3. LES ATOUTS DU SYSTÈME BMD
1
2
3
4
5
6
7
Nature de l’apport
Recherche personnelle des étudiants
Responsabilisation de l’étudiant dans sa formation (autoformation,
autonomisation)
Variété des méthodes d’enseignement/évaluation
Professionnalisation (meilleure structuration, nouvelles potentialités)
Modification (réduction) du nombre d’années, du volume horaire
Capitalisation et transférabilité des crédits pour la mobilité
Développement de la compétitivité sur le marché du travail au pays ou dans la
sous-région
Harmonisation au niveau international (mobilité facile)
Plus de compétences dans le monde du travail grâce aux leçons pratiques et
personnelles
Meilleur taux de réussite (avec système de délibération)
Les professeurs peuvent détecter les talents des étudiants
Respect du calendrier académique
Pas d’innovation par rapport à l’emploi
Rien de nouveau : insertion douteuse
Aucun changement, risque de baisse de qualité
Trop tôt pour savoir
Appréciation plutôt négative ou mitigée
Fréquence
14
14
9
9
8
8
6
6
5
4
1
1
1
1
1
1
1
4. LES INCONVÉNIENTS (DÉFIS) DU SYSTÈME BMD
1
2
3
4
5
6
Nature du défi
Insuffisances des outils (informatisation, biblio, équipements internet, etc,)
Réduction de la durée et par conséquent baisse de la matière (en
conséquences beaucoup de travail de l’étudiant et faible maîtrise des
connaissances, baisse généralisée du niveau des étudiants)
Manque d’enseignants (on fait le strict nécessaire, surcharge des
enseignants)
Compression des programmes et baisse du niveau des étudiants
Manque de préparation suffisante
Système des UE trop lourd (beaucoup de cours)
Les grèves allongent l’année académique
Les étudiants du privé sont favorisés pour l’orientation au Mastère
Manque de vision sur l’insertion au travail
Les conditions de vie difficile des étudiants
Les réticences au changement
Manque de moyens financiers
La matière n’est pas consistante
Pas de changement valable programme identique
Le règlement académique n’est pas disponible
Peu de temps pour les travaux pratiques
Trop tôt pour apprécier
Fréquence
15
9
7
5
2
2
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1TM
1
PDF Editor
260
5. DIFFICULTÉS DE MISE EN ŒUVRE DU SYSTÈME BMD (ET LEUR GESTION)
1
2
3
4
5
6
7
8
Nature de la difficulté
Problème des conditions de travail pour le travail individualisé de l’étudiant
(infrastructures, biblio, équipement, accès internet, laboratoire)
Effectifs élevés (par rapport au TD)
Difficultés de respect du volume horaire (trop de travaux)
Manque d’enseignants qualifiés (pas de bourses pour étrangers)
Niveau bas des étudiants (surtout en sciences)
Manque de préparation suffisante
Manque de concentration des étudiants
Manque d’échange entre l’administration et les enseignants (pour information)
Programme vaste par rapport au temps imparti
Chevauchement de deux systèmes
Faiblesse de la recherche
Manque de supports légaux (textes)
Complexe des étudiants par rapport à la durée de la formation
Fréquence
28
10
7
6
4
3
2
2
2
2
1
1
1
6. Problèmes de la transition
1
2
3
4
5
Nature du problème
Chevauchement managérial de 2 systèmes
Difficultés d’adaptation au système BMD qui est plus exigeant
Les moyens disponibles sont insuffisants (budget)
La matière est identique pour une période courte
Problème des étudiants qui avancent avec des compléments
Réticence et résistance
Risque de confusion des deux systèmes
Manque de concertation entre l’administration et les enseignants
Faible sensibilisation des étudiants et des enseignants
Équipement insuffisant et inadapté
Il y aura 1 ou 2 générations sacrifiées
Problèmes d’adaptation des redoublants de l’ancien système (parce que
certains cours ont changé, d’autres combinés)
Le rôle de l’assistant n’est pas défini (assistant de qui)
Difficulté de compréhension du système BMD par les étudiants
Fréquence
6
5
4
4
2
2
2
1
1
1
1
1
1
1
7. Suivi de la mise en œuvre
1
2
3
4
Nature du suivi
Les étudiants ne sont pas dans de bonnes conditions pour réaliser le travail
individualisé (logistique, matériel, accès internet, laptops, distance domicile
campus)
Les effectifs élevés ne permettent pas le suivi du travail individualisé
On reproduit l’ancien modèle
Les élèves du secondaire ne sont pas bien préparés au travail individuel
Oui grâce à l’évaluation continue
Difficulté de suivi (parce programme long, paresse des étudiants, manque de
calendrier fixé à l’avance, les grèves prolongent le calendrier)
Peu de temps pour les travaux
Fréquence
26
21
TM
2
1
1
1
PDF Editor
1
261
8. Recommandations
Type de recommandation
1
Faciliter la recherche des étudiants (en actualisant les biblio, développer
l’outil informatique, accès internet, création d’un centre multimédia,
sonorisation, améliorer la bourse des études)
2
Mener une campagne de sensibilisation/appropriation aux partenaires
éducatifs (étudiants, enseignants, opinion)
3
Former les enseignants (recyclage)
4
Disponibiliser des enseignants qualifiés (formation Mastère, doctorat)
Revoir à la hausse le budget de l’UB pour faire face aux exigences
(infrastructure, matériels didactiques)
5
Améliorer les conditions d’enseignement/apprentissage (à l’exemple de
HOPE réduire le ratio étudiants/enseignants)
6
Au gouvernement d’accorder la priorité à l’éducation et à la recherche
Eviter les grèves
Une bonne gouvernance et moins de politisation
7
Mettre en place une commission d’explication sur le système BMD
Construire de nouveaux auditoires pour accueillir les étudiants
Assurer un suivi évaluation régulier de contenus de formation
8
Garantir l’insertion professionnelle
Former le personnel administratif à la bonne gouvernance et à l’hospitalité
en milieu académique
Mettre sur pied des textes législatifs spécifiques et communs à tous les
établissements publics et privés
Spécifier les grades et les titres à chaque palier
Organiser des descentes d’explication du système BMD aux lauréats des
écoles secondaires
Organiser un atelier inclusif des dirigeants des universités et des employeurs
pour orienter la formation en adéquation avec l’emploi
Organiser un atelier sous régional de validation des maquettes de formation
disciplinaires et transversale
Au gouvernement de subventionner le matériel informatique pour les
étudiants et les enseignants (exonération du matériel didactique)
Organiser des séances d’échanges avec les partenaires d’autres universités
Multiplier le matériel pour mieux valoriser le système
Permettre aux étudiants de faire une descente sur les lieux de travail avec
BAC III et assurer le suivi
Séparer clairement les cours et le travail des étudiants
Arrêter un calendrier académique semblable aux autres dans la région
Familiariser les écoles secondaires avec le système BMD comme le travail
personnel
Extension des campus dans les provinces de l’intérieur (construire des
homes universitaire)
Développer de nouvelles filières de formation
Harmonisation de système d’enseignement/évaluation
Motiver l’enseignant dans le suivi évaluation des travaux dirigés
Fréquence
17
8
7
5
5
4
3
3
3
2
2
2
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
TM
PDF Editor
262
Annexe 26: Enquête sur le BMD, résultats du dépouillement des questionnaires « Etudiants »
1. Identification de l’échantillon
a. Université
UB : 84
M : 71
F : 12
ND : 1
ENS : 55
M : 53
F:2
ND : 0
HOPE :
15
M: 13
F:2
ND : 0
ULBU :
UGL :
43
b. Faculté /département
M:3
F :4
ND : 0
M:24
F : 19
ND : 0
UB : 84
- IPA : 14
- ISCO : 14
- FLSH : 26
- FSI : 7
- IEPES : 8
- FABI : 1
- ND : 2
ENS : 55
- DSA : 26
- DSN : 18
- LSH : 10
- ND : 1
HOPE : 15
- Sciences de la santé : 2
- Psychologie clinique et sociale : 7
- Affaires et sciences professionnelles :1
- Droit : 3
- Bible et Théologie : 1
- ND : 1
UGL : 43
- Psychologie clinique et sociale : 31
- Droit : 5
- Informatique : 4
- ND : 3
ULB : 7
- Gestion et administration :7
TM
PDF Editor
263
c. Institution :
Public : 139⇒ 68,14%
d. Genre :
Privé : 65⇒31,86%
F : 39 ⇒19,11%
M : 164⇒80,39%
N D :1⇒0,5%
Total : 204
2. Information sur le BMD
a. Niveau d’information :
Oui : 26⇒12,74%
Partiellement : 92⇒45,09%
Non : 81⇒39,70
ND : 5⇒2,45
b. Source d’information
−
−
−
−
−
−
−
−
−
−
−
−
−
−
−
−
Le recteur UGL : 9
Les on-dit
Direction académique : 8
Les enseignants : 2
Enseignant (délégué) ; 7
Doyen : 5
Les collègues (délégué) 9
Autorités académiques : 9
Des profs étrangers 2
Envoyé du ministère : 7
Dans la rue : 2
Par le règlement 1
Internet
Commission règlement 2
Ceux qui devaient l’expliquer ne comprennent pas
Documentation personnelle2
TM
PDF Editor
264
3. Principaux apports
Nature de l’apport
On étudie beaucoup en peu de temps (possibilité accès au Mastère doctorat)
Beaucoup de recherche personnelle (renforcement des connaissances, learning by
doing)
3
Le système coûte cher (photocopie des syllabus)
4
Harmonisation avec les autres pays (mobilité, compétitivité, interne et externe,
international, régional)
5
La subdivision des cours en UE (réussite à 50%, compensation, capitalisation des
crédits)
6
Le passage de classe avec complément augmente le taux de réussite
7
(-) rien n’a changé
La semestrialisation (évaluation continue, limite durée année académique)
8
(-) aucun apport
Connaissance en TIC (recours aux TIC, ordinateurs, recours internet possibilité
formation à distance)
9
Accès au Master et doctorat sur place
10
Hausse du taux de réussite
11
La projection des cours
12
Variété des méthodes d’enseignement/apprentissage (CM, TD, TP, T personnel)
13
Fatigue des étudiants
14
Beaucoup de cours
Professionnalisation
Travail allégé pour l’enseignant
15
(-) peu du personnel qualifié
Diminution du temps de la théorie
16
(-) Beaucoup de cours avec un volume horaire insuffisant
(-) Coût cher
(-) le règlement ne montre pas la finalité du système
(-) Problèmes d’ententes entre étudiants et autorités sur le règlement
Augmentation du taux de qualité de la formation
Compétitivité dans le monde du travail
Les enseignants n’ont pas le temps d’expliquer
N,B, le signe (-) indique un apport négatif
1
2
Fréquence
63
60
44
37
28
23
21
21
18
18
17
13
8
7
5
3
3
3
2
2
1
1
1
1
1
1
1
4. Les défis de la mise en œuvre du système BMD
1
2
3
4
Nature du défi
Fréquence
Face aux exigences du BMD, manque de moyens pour assurer un bon
118
fonctionnement spécialement pour la recherche des enseignants et des étudiants
(pauvreté généralisé du pays, manque de matériels et équipement suffisant :
infrastructure (amphithéâtres, bibliothèques), équipements des labos, équipement
informatique (accès à l’internet, ordinateurs, sonorisations, projecteurs)
Manque de préparation suffisante (faible sensibilisation information des
56
partenaires étudiants et enseignant, tâtonnement politique, manque de document TM
comme les bulletins)
Manque d’enseignants qualifiés en suffisance (professeur formé au système)
49
Le coût cher vu le niveau de vie des étudiants (bourse, déplacement, photocopies 45
des syllabus, recherche)
PDF Editor
265
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
16
Nature du défi
Fréquence
Manque de visibilité du diplôme et de sa valeur sur le marché du travail (niveau
34
d’équivalence par rapport à l’ancienne licence, niveau d’intégration dans le
monde du travail)
Faible maîtrise du règlement académique (faible sensibilisation des partenaires,
26
faible diffusion dudit règlement, certains articles ambigus)
Beaucoup de travail en peu de temps( matière pour 4 ans vue en 3 ans) pour un
21
diplôme inférieur et un risque de baisse des connaissances classiques
Temps insuffisants pour les travaux pratiques et la recherche
15
Mouvements de grèves qui prolongent le temps scolaire
11
Surcharge des étudiants qui sont très sollicités et qui doivent fournir plus d’effort 9
par rapport aux enseignants (manque d’endurance)
Problème d’insertion dans le monde du travail (faible vision de l’issue
7
professionnelle en fin de cycle, risque de chômage)
Effectifs d’étudiants élevés avec impact sur le processus enseignement
7
/apprentissage
Pas de 2ème session (dans certaines universités)
6
Problème de collaboration et communication entre les autorités académique et
6
administratives et les étudiants
Peu de temps pour assimiler la matière présentée par projecteur (la visibilité de
4
l’écran n’est pas toujours assurée)
L’organisation du temps (calendrier semestriel) ne permet pas de faire des
4
recherches
Risque de confusion des deux systèmes en cours
3
Ingérence politique
2
Manque d’harmonisation dans les institutions locales
2
La maîtrise des langues enseignées et d’enseignement notamment l’anglais
2
Doute sur la construction et pertinence des maquettes (reprise des mêmes
2
contenus)
Temps court pour la 2ème session (là où elle existe)
1
Risque de conflit de générations ancien système et système BMD
1
Les TD ne sont pas côtés
1
Contrainte d’apprentissage pour les filles
1
La semestrialisation pleine ne facilite pas la reprise des compléments : il y a
1
risque d’échec
Les conditions de reprise de toute une unité
1
Pénalisation des étudiants (au niveau de la bourse) quand les enseignants ne sont 1
pas disponibles à temps
La suppression progressive de l’internat à l’UB
1
L’harmonisation des systèmes au sein de la région
1
Difficulté de travailler en groupe quand l’habitat est dispersé
1
Pas de cohérence entre ce qu’ils apprennent et ce qu’ils vont faire (notamment
1
enseignement fondamental)
Le système BMD n’est pas encore généralisé dans toutes les institutions
1
TM
d’enseignement supérieur
PDF Editor
266
5. La réalisation du travail personnel de l’étudiant
1
2
3
4
5
6
7
8
9
Appréciation de l’atteinte de l’objectif du travail personnel de l’étudiant
Non atteinte de l’objectif car manque de moyens (outils de travail, accès internet,
stabilité du courant électrique),
Non atteinte pour cause de manque de temps car l’organisation de la charge
horaire (7h30 à 18h), fermeture de la bibliothèque à 20h , focalisation sur les cours
de l’enseignant, horaire chargé,
Les conditions ne sont pas réunies pour que l’objectif du travail personnel soit
atteint,
Objectifs non atteint car les conditions financières des étudiants sont faibles
(bourse d’études) par rapport à l’accès internet (dans les cybers),
Objectif atteint même s’il y a des améliorations à faire (permet d’améliorer les
connaissances et de connaître la technologie avancée)
Manque d’enseignants qualifiés pour assurer l’encadrement des travaux
Certains professeurs ne s’impliquent pas, ils continuent comme dans l’ancien
système
Les effectifs pléthoriques par rapport au peu de moyen existant (comme les
ordinateurs)
Bibliothèques faiblement équipées
Les effectifs élevés ne permettent pas l’efficacité du travail personnel compte tenu
du manque d’outils suffisants surtout dans les sciences appliquées,
Les bibliothèques et les centres de recherche sont loin du domicile de la plupart
des étudiants ce qui ne permet pas le travail pratique et le travail en équipe
La salle multimédia prioritairement disponible pour les étudiants en informatique
Certains enseignants orientent les travaux personnels dans le sens de leurs propres
travaux, ce qui est positif
La faisabilité est possible pour les étudiants forts qui peuvent dégager assez de
temps
Il y a iniquité d’accès aux outils informatiques car seuls les riches ont accès aux
bonnes conditions (ordinateur, internet)
6. Recommandations
Public et privé
Recommandations
1
2
3
Il faut que l’Etat mette à disposition : les
bibliothèques, les réseaux adéquats de
communication, l’outil informatique, le matériel
didactique adéquat, les ateliers et laboratoires surtout
pour les sciences appliquées, ordinateur, création de
centres de recherche)
La bourse d’études (généraliser, augmenter, paie
régulière)
Faire une campagne d’explication/information du
système auprès des partenaires (autorités,
enseignants, étudiants,) sur les rôles respectifs
importance de l’étudiant, valeur du diplôme sur le
marché du travail pour harmoniser son
fonctionnement
Former et recruter des professeurs qualifiés et
disponibles
Fréquence
100
35
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6
6
4
4
4
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1
1
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16
Changer l’appellation baccalauréat et donner
diplôme licence (de l’ancien système), préciser
l’équivalence des diplômes, refus du changement
Favoriser le dialogue entre les enseignants, les
autorités et les étudiants, créer un climat sain, pour
que chacun joue son rôle
Assurer la rigueur dans le suivi/régulation du
règlement académique et de la réalisation des
programmes (révision de certains articles)
Etablir un partenariat avec les universités dans le
monde
Régulariser l’année académique (rentrée, détente, fin
de l’année, disponibilité des professeurs, éviter les
grèves)
Augmenter les infrastructures de logement dans les
campus pour plus d’équité dans l’accès (aussi en 1ère
année, possibilité d’être près des centres de
recherche)
Donner le temps de faire la recherche personnelle et
les autres travaux de l’étudiant (augmenter la durée
des travaux pratiques surtout pour les filières
techniques)
Application du règlement (travaux de groupes, test,
examen final, stages, travaux personnels) pour
assurer la réussite
Faciliter la poursuite au Mastère (diminuer le seuil
d’accès, sans conditions
Organiser la 2ème session (augmenter la durée)
Création des salles de classes pour diminuer le ratio
étudiants/enseignant
Revoir/définir le diplôme des étudiants des filières
techniques du domaine des sciences
Aménager le calendrier pour éviter la surcharge des
étudiants (les cours sont nombreux)
Bien élaborer les programmes(les maquettes)
Avoir le même règlement académique pour toutes les
universités (harmonisation locale)
Un meilleur encadrement par les professeurs
(Disponibiliser à temps les résultats, être régulier aux
cours)
Améliorer le transport des étudiants et des
enseignants
Garder la bibliothèque ouverte longtemps (jusque
21h30 au moins)
Il faut donner une grande importance à l’anglais et à
l’informatique
Annuler les cours généraux et former dans les cours
à option
Améliorer la méthodologie d’enseignement
/apprentissage
Accorder des crédits remboursables aux universités
(étudiants) qui n’ont pas les moyens
Abandonner le système BMD
Mettre en place des mécanismes permettant la
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consultation des bibliothèques d’autres
établissements supérieurs
Introduction du système BMD dans toutes les
universités de la même manière (harmonisation
locale)
Coter et valoriser la cotation des travaux pratiques
jusqu’à 50%
Augmenter le budget destiné à l’enseignement
supérieur
Diminuer les crédits jusqu’à 150 pour éviter les
surcharges (qu’est-ce qui ce passe ailleurs ?)
Créer des emplois adaptés aux qualifications des
étudiants qui n’ont pas accédé au Master et Doctorat
Sensibiliser les élèves du primaire et du secondaire
Suspendre les cours de développement spirituel car
très personnel
Que toutes les Universités organisent des débats en
guise d’échanges de matière
Actualiser les programmes du primaire et du
secondaire (cfr école fondamentale)
Assure l’équilibre entre les contenus et les volumes
horaires
Clarification des diplômes IPA, UB, ENS
Evaluation externe du système
Décentraliser les universités dans d’autres provinces
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