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Transcription

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Louise Michel peut aller se rhabiller, la seule vraie Reine de l’Anarchie, c’est Fifi
Brindacier. Si quelqu’un incarna jamais l’idée de liberté absolue, c’est bien la petite
fille à nattes rousses imaginée dans les années 40 par la suédoise Astrid Lindgren et
devenue depuis mondialement célèbre, au point qu’on en oublierait presque la charge
d’irrévérence dont elle était et reste porteuse : son marin de père parti courir les
mers du Sud, Fifi vit seule dans une vieille baraque délabrée, nantie d’un caractère
pour le moins fantasque, d’une bonne provision de pièces d’or, d’un cœur du même
métal, douée d’une force peu commune et ne craignant ni dieu ni diable, ni
gendarmes ni malandrins, ni fractures ni dames patronnesses. Personnage de roman,
Fifi eut cependant tout de suite un visage, sous la plume extrêmement affûtée de
l’illustratrice Ingrid Vang Nyman, dont la collaboration avec Astrid Lindgren se
prolongea tout au long des années 50 à travers une série de bandes dessinées
qu’Hachette, que l’on a connu moins bien inspiré, réédite aujourd’hui en trois volumes
aux couleurs aussi vives que leur héroïne. Serait-ce grâce à sa pilule pour ne pas
grandir ? Sans botox et sans le moindre lifting, notre septuagénaire n’a pas pris une
ride et, pour ce qui est de l’énergie, rendrait des points à Tom-Tom et Nana. Contre
lesquels on ne l’échangerait cependant pour rien au monde…
Yann Fastier

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