gestion de l`eglise : comment ca marche
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gestion de l`eglise : comment ca marche
GESTION DE L’EGLISE : COMMENT CA MARCHE ? Une organisation structurelle originale… Ni multinationale, ni administration publique, l’Eglise hiérarchique ne s’organise pas comme une structure administrative pyramidale. Chaque diocèse est « une portion du peuple de Dieu » confiée à son évêque. Il est le premier niveau de l’organisation de l’Eglise. Les paroisses, si elles sont solidaires entre elles au sein d’un même diocèse, sont aussi autonomes. Elles constituent le deuxième niveau de l’organisation, la plus proche des baptisés. C’est d’abord sur leur territoire que va se déployer concrètement leur mission : messes, baptêmes, communions, catéchisme, mariages et funérailles. Nommé par l’Evêque, le curé, avec ses conseils et équipes, est chargé de mettre en œuvre sa mission paroissiale. C’est lui qui a la responsabilité de veiller à l’administration des biens de sa paroisse. Il faut donc entrer dans la logique propre de l’Eglise pour comprendre son fonctionnement, réglé par le droit canonique. Mais, si ces structures sont établies par le droit, leur « incarnation » est variable. Comme les autres, le Diocèse de Marseille est fier de son histoire multiséculaire, de son originalité méditerranéenne et ecclésiale. Bref, le Diocèse de Marseille à sa propre personnalité, sa couleur particulière. … confrontée à des clichés ou des réalités qui ont encore la vie dure… Beaucoup considèrent leur Eglise de France (hors Alsace-Moselle) comme si elle était concordataire, alors qu’elle est l’une des seules en Europe à ne pas l’être. Nombre de français imaginent que l’Eglise possède une véritable fortune, qu’elle dissimule. Dans l’esprit du public, les sources de revenus de l’Eglise ne sont pas bien identifiées Les diocèses ne sont pas des filiales de la maison mère de l’Eglise. Les Evêques ne sont pas des « préfets catholiques » obéissant à une superstructure ecclésiale (CEF) Les Economes diocésains ne sont pas de simples techniciens financiers, mais de véritables administrateurs généraux, engagés au service de la mission Les catholiques sont généreux, mais n’aiment pas que leur curé leur parle d’argent. « Il faut gérer l’Eglise comme une entreprise », alors qu’elle procède d’un autre ordre depuis plus de 2000 ans. « L’immobilier de l’Eglise est mal géré ; qu’attend-elle pour vendre son patrimoine inutile ? » Le patrimoine ecclésial, étant affecté à la mission, ne rapporte pas de revenus mais génère des charges et des obligations « L’Eglise n’applique pas sa doctrine sociale à ses salariés ni ne manage correctement ses prêtres. » « Les prêtres ne savent pas bien se situer par rapport à l’argent, ils sont ou déconnectés ou passionnés » « Bien qu’experte en humanité, l’Eglise recourt à du personnel qui n’est pas vraiment compétent. » … mais qui doit relever des défis structurels passionnants grâce à son message. Entre fidélité au passé et exigences nouvelles de la mission, l’Eglise se convertit aux règles modernes de gestion. Une conversion qui prend parfois des allures de révolution… L’Eglise doit annoncer l’Evangile à tous ceux qui n’ont pas encore connaissance de la Bonne Nouvelle. L’efficacité ne dépend pas seulement des moyens utilisés, elle dépend surtout de la grâce de Dieu. Les catholiques n’ont pas encore suffisamment le sens de leur responsabilité à l’égard de l’Eglise. NB : les textes en italiques sont extraits des Cahiers d’Edifa n°16 février 2003’ L’Eglise et l’argent’ et de l’interview du Père Paul Valadier,sj. Diocèse de Marseille/Affaires Economiques : LC/29/09/2016 Une gouvernance économique étendue et normée : Dans sa « fonction de gouvernement » du temporel, l’Archevêque s’appuie sur l’Econome Diocésain, administrateur des biens du diocèse (can 494 § 3). L’Econome Diocésain veille à la cohérence globale économique du diocèse sous les aspects canoniques, juridiques, fiscaux, immobiliers, ressources humaines, budgétaires, financiers et comptables. Il exerce sa fonction d’administrateur, sous l’autorité de l’Archevêque, sous le contrôle du Commissaire aux Comptes et rend compte, chaque année, au CDAE. Autour de l’Archevêque, des conseils et des services sont nécessaires pour assurer le bon fonctionnement du diocèse. Il en est de même pour la gestion économique du diocèse. Pour les questions sociales, immobilières, financières et juridiques, l’Econome Diocésain est assisté de plusieurs organes de concertation. Le Conseil Diocésain pour les Affaires Economiques (CDAE) : Présidé par l’Archevêque, et composé de laïcs compétents dans les affaires économiques et juridiques ainsi que de prêtres expérimentés, il apporte son expertise et ses conseils en matière temporelle et financière. Il approuve le budget et les comptes annuels, donne un avis sur les orientations et décisions importantes et son consentement aux projets immobiliers supérieurs à 300 K€ La Commission Ressources Humaines (CRH) : Dirigée par l’Econome Diocésain, en tant que directeur du personnel, composée du Vicaire Général et de laïcs compétents en matière de RH et de droit social, elle veille à la conformité légale et réglementaire, contribue à la réflexion RH et apporte, en cas de besoin, son soutien opérationnel à la gestion des ressources humaines (GRH). La Commission Immobilière Diocésaine (CID) : Présidée par un bénévole et animée par l’Econome Diocésain, composée de laïcs compétents en immobilier et bâtiments, bénévoles et salariés, la CID participe à la réflexion stratégique immobilière, valide, suit et contrôle les projets immobiliers en veillant à leur cohérence diocésaine. La Commission des Ressources Financières (CRF) : Pilotée par l’Econome Diocésain avec un laïc bénévole modérateur, elle est composée d’un curé de paroisse, de laïcs compétents en marketing, communication financière, collecte de fonds, mécénat. Avec l’Agence spécialisée en fundraising, son objectif est de développer les ressources (denier, chantiers, vocations, ISF, quêtes, casuel, offrandes de messe). L’équipe Dons et legs /assurances-vie : Composée d’un prêtre expérimentée et de laïcs motivés, elle cherche, en lien avec l’Econome Diocésain, à promouvoir cette forme essentielle de soutien exceptionnel à l’Eglise. Pour les affaires économiques, le Diocèse de Marseille a la chance de pouvoir compter, autour de l’Econome Diocésain, sur des équipes compétentes et motivées, qu’elles soient salariées ou bénévoles. Mais comme « la moisson est abondante et les ouvriers peu nombreux », le diocèse a décidé de se donner les moyens de développer le bénévolat en recrutant une bénévole chargée de cette mission et en créant un site dédié. Diocèse de Marseille/Affaires Economiques : LC/29/09/2016 LES ELEMENTS COMPTABLES Des ressources globalement stables Conformément à la loi de 1905, l’Eglise ne perçoit aucune subvention de l’Etat français pour son activité cultuelle. L’Eglise de France ne reçoit pas non plus de subside du Vatican. Bien au contraire, elle participe au budget du Siège Apostolique, par le Denier de Saint-Pierre et divers dons qui peuvent être faits par les diocèses. Alors, sans subvention de l’Etat, ni du Vatican, l’Eglise de France vit principalement des « quatre grandes ressources » issues des dons des fidèles. S’y ajoutent des ressources exceptionnelles, telles que les dons et les legs ainsi que les produits financiers, dont le poids est de plus en plus important. Le Denier de l’Eglise : Depuis la loi de 1905 sur la séparation des Eglises et de l’Etat, le Denier sert à rémunérer les prêtres et les salariés laïcs du diocèse. C’est la participation financière annuelle demandée à tous les catholiques pour subvenir aux besoins de l’Eglise. Les quêtes : Les sommes collectées les dimanches et lors des fêtes d’obligation (Noël, Ascension, Assomption, Toussaint) au cours des offices sont des quêtes ordinaires. Elles servent à financer les dépenses courantes paroissiales (chauffage, personnel, entretien, activités pastorales). Certains dimanches, les quêtes impérées sont elles affectées à un usage spécifique : catéchèse, missions, pèlerinages ou soutien à des œuvres caritatives. Le casuel : C’est la participation demandée aux familles lors des célébrations de baptêmes, mariages ou obsèques. Cette contribution permet à la paroisse de couvrir les frais occasionnés par la préparation de la cérémonie et l’ouverture de l’église lors de ces célébrations (frais de chauffage ou d’électricité par exemple. Les offrandes de messe : Lorsqu’un catholique souhaite faire dire une messe à une intention particulière, il lui est demande de verser une offrande. Elles sont collectées par les paroisses et centralisées par l’Association Diocésaine de Marseille qui les redistribue ensuite de manière équitable entre tous les prêtres, ce qui finance leur complément de traitement. Les ressources diverses : kermesses, manifestations de bienfaisance, souscriptions, cierges et troncs, compléments indispensables à la vie des paroisses. Les ressources exceptionnelles : L’Association Diocésaine de Marseille, ayant la grande capacité juridique, peut recevoir, en franchise de droits, des dons, legs et assurances-vie ; ressources qui ne sont pas récurrentes. Les produits financiers, fruits de placements en valeurs mobilières, ainsi que les produits fonciers, provenant des revenus d’immeubles non immédiatement occupés à des fins pastorales, entrent également dans cette catégorie. Ces produits exceptionnels permettent d’équilibrer le budget de fonctionnement ordinaire du diocèse. Diocèse de Marseille/Affaires Economiques : LC/29/09/2016 Des charges en hausse : Dans l’Eglise de France – comme dans les entreprises de services-, le poste principal des charges est constitué des traitements et salaires. Dans le Diocèse de Marseille, la rémunération des prêtres représente 20% des charges, et les salaires et charges des laïcs représentent 15 % des charges. A cela, il faut ajouter les frais de formation, aussi bien pour les prêtres, séminaristes, que pour les laïcs. Ensuite, viennent les charges liées à l’activité pastorale : les subventions versées aux différents services (catéchèse, aumôneries, jeunes, familles…) et mouvements (communication –radio, action catholique, caritatifs…) et les frais de fonctionnement (fluides, assurances, loyers, bureautique, maintenance, entretien). NOS EMPLOIS NOS RESSOURCES chiffres en millions d'euros (arrondis) Charges courantes 2015 2014 chiffres en millions d'euros (arrondis) Ressources courantes 2015 2014 Budget des personnes Charges de Fonctionnement des paroisses + ndg Charges de fonctionnement de la curie et des services Dotation aux amortissements et aux provisions 4,24 2,48 1,75 1,96 4,11 2,77 1,49 1,65 Entretien immobilier 0,77 0,87 Denier de l'Eglise et autres campagnes Quetes Casuel Dons divers Prestations de services et autres produits Revenus des immeubles cierges et lumignons Reprise de provision 2,45 1,34 0,92 0,88 0,67 1,55 1,49 0,47 2,40 1,47 0,81 0,69 0,84 1,51 1,43 0,12 TOTAL 1 11,20 10,89 TOTAL 1 déficit d'exploitation 9,76 - 1,43 9,27 - 1,61 Charges financières 0,02 0,02 Ressources financieres 1,28 0,21 TOTAL 2 0,02 0,02 TOTAL 2 1,28 0,21 0,34 2,70 0,12 0,90 3,45 0,08 3,16 14,20 4,43 13,91 Charges exceptionnelles Charges exceptionnelles Ressources exceptionnelles (*) 0,24 0,33 Dons et legs Ventes d'immeubles Autres produits exceptionnels TOTAL 3 0,24 0,33 TOTAL 3 TOTAL GENERAL 11,46 11,23 TOTAL GENERAL RESULTAT GENERAL 2,75 2,68 (*) Ce n'est que grâce aux ressources exceptionnelles que notre diocése parvient à équilibrer ses comptes Un immobilier qui pèse lourd Le Diocèse de Marseille doit assumer un coût de l’immobilier très important. Environ 800 K€ par an pour l’entretien de son patrimoine (ecclésial et logements) Entre 1000 K€ et 1500 K€, chaque année à titre d’investissement, pour : o Entretenir ou restaurer les 61 églises et chapelles qui appartiennent au diocèse o Réhabiliter, agrandir ou créer des presbytères afin de loger convenablement les prêtres o Réaménager, mettre aux normes de sécurité, d’hygiène et d’accessibilité les salles paroissiales, afin d’accueillir correctement les enfants catéchisés et les paroissiens. Ces investissements immobiliers sont financés par les ressources exceptionnelles (dons et legs, ventes).