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AFP
Calais: humanitaires et migrants
inquiets après une nuit de violences
Mardi 2 juin 2015 - UNITÉ SGP POLICE - F0 163, avenue Gallieni 93170 Bagnolet
"Big fight, big problems!" ("grosse bagarre, gros problemes! ndlr). Plusieurs
migrants, la mine depitee, exprimaient avec leur vocabulaire
anglais simple les rixes de la nuit de dimanche a lundi, ayant
fait 21 blesses, impliquant de 200 a 300 clandestins, selon la
prefecture du Pas-de-Calais.
«Il y a eu des combats terribles cette nuit, les gens avaient
beaucoup bu», dit-il, non loin d’une étonnante église faite
d’une charpente en bois, qui a, elle, résisté à la nuit de
violences.
Lu pour
vous
«Ils ont mis le feu partout, j’ai peur pour ce soir», poursuit
cet homme d’une vingtaine d’années, qui dit avoir fui les talibans.
«Ils», ce sont peut-être les Soudanais, comme l’affirment nombre des
migrants croisés. Mais dans cette «ville» de bric et de broc, où l’on
retrouve mosquée, église, salon de coiffure, épicerie et restaurant, il est
toujours difficile de départager le vrai du faux.
«Cette nuit, on a franchi un palier supplémentaire dans la violence.
Dimanche 24 mai, il y a eu des échauffourées dans le centre Jules-Ferry,
la semaine dernière un Afghan a tiré par balles sur un Érythréen, la nuit
passée ça a été entre Soudanais et Érythréens...», déplore Gilles Debove,
policier et représentant syndical Unité SGP-Police Force ouvrière.
«Les fonctionnaires ont dû faire face à des gens armés de bâtons et de
pierres qui les ont caillassés. Ça monte en puissance», regrette-t-il.
On ne lâche rien !
www.unitesgppolice.com
Calais: humanitaires et migrants inquiets après
une nuit de violences
A la suite d'une nuit de violences dans la "new jungle" de Calais (Pas-de-Calais), associations
humanitaires et migrants craignaient lundi une escalade des représailles entre communautés et
s'alarmaient des conditions de vie misérables des 2.500 candidats au passage en Angleterre.
"Big fight, big problems!" ("grosse bagarre, gros problèmes! ndlr). Plusieurs migrants, la
mine dépitée, exprimaient avec leur vocabulaire anglais simple les rixes de la nuit de
dimanche à lundi, ayant fait 21 blessés, impliquant de 200 à 300 clandestins, selon la
préfecture du Pas-de-Calais.
En parcourant les abris de fortune du bidonville, où vivent près de 2.000 migrants coincés
entre rocade, zone industrielle, champ et centre Jules Ferry à près d'une heure à pied du centre
de Calais, on pouvait sentir encore lundi après-midi une tenace odeur de brûlé.
Près de 50 tentes ont été réduites en cendre, "ce qui fait qu'environ 200 personnes se
retrouvent sans aucun toit pour dormir ce soir", se lamente Christian Salomé, de l'association
"L'auberge des migrants".
Inay al Ullah Ali, un Afghan qui a quitté Paris et les tentes sous le métro de La Chapelle pour
tenter de rejoindre l'eldorado anglais, a eu des sueurs froides lors de sa première nuit à Calais.
"Il y a eu des combats terribles cette nuit, les gens avaient beaucoup bu", dit-il, non loin d'une
étonnante église faite d'une charpente en bois, qui a, elle, résisté à la nuit de violences.
"Ils ont mis le feu partout, j'ai peur pour ce soir", poursuit cet homme d'une vingtaine
d'années, qui dit avoir fui les talibans.
"Ils", ce sont peut-être les Soudanais, comme l'affirment nombre des migrants croisés. Mais
dans cette "ville" de bric et de broc, où l'on retrouve mosquée, église, salon de coiffure,
épicerie et restaurant, il est toujours difficile de départager le vrai du faux.
- 'Crise sanitaire' Affrontement entre communautés érythréenne et soudanaise? Querelle entre deux personnes
alcoolisées pour un paquet de cigarettes qui a dégénéré? Habib Hamid, un Soudanais à la
carrure solide, a eu "la peur de sa vie", après l'incendie de son abri, perdant ses quelques
précieux documents administratifs. "J'ai peur. Il va y avoir de nouveaux combats. Je n'ai plus
d'endroit où dormir", bredouille-t-il.
"Cette nuit, on a franchi un palier supplémentaire dans la violence. Dimanche 24 mai, il y a eu
des échauffourées dans le centre Jules-Ferry, la semaine dernière un Afghan a tiré par balles
sur un Érythréen, la nuit passée ça a été entre Soudanais et Érythréens...", déplore Gilles
Debove, policier et représentant syndical Unité SGP-Police Force ouvrière.
"Les fonctionnaires ont dû faire face à des gens armés de bâtons et de pierres qui les ont
caillassés. Ça monte en puissance", regrette-t-il.
Devant les portes de Jules Ferry, accueil de jour ouvert en janvier, les migrants viennent en
nombre recharger un portable, prendre une douche ou chercher leur repas. L'ambiance était
redevenue calme lundi après-midi, mais les associations humanitaires tiraient la sonnette
d'alarme.
"La situation est désormais dramatique: depuis quelques jours, on observe des gens qui ont
faim et soif, on a des besoins vitaux qui ne sont pas couverts", estime Jean-François Corty,
directeur des opérations France de Médecins du monde. "On est face à une crise sanitaire",
dit-il.
La Vie active, l'association qui gère le centre s'inquiète elle aussi, fait part du besoin de
"réajuster le dispositif" en raison de l'afflux récent de migrants.
"On devait fournir au départ 1.500 repas maximum par jour et samedi on a dû en servir plus
de 2.000", dit son directeur général Guillaume Alexandre.
"On travaille à une augmentation et à un renfort du nombre de personnes pour un bon
fonctionnement du service", assure Stéphane Duval, directeur du centre.