Intervention de Pierre CURTELIN – Groupe Synergies

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Intervention de Pierre CURTELIN – Groupe Synergies
Intervention de Pierre CURTELIN – Groupe Synergies-Avenir
Conseil de métropole du 27 juin 2016
Délibération n° 2016-1304
6 minutes
MÉTROPOLE RESPIRABLE
DÉMARCHE D'AMÉLIORATION DE LA QUALITÉ DE L'AIR DE LA MÉTROPOLE DE LYON
Monsieur le président
Cher(e)s collègues,
Sur le territoire du Grand Lyon, la qualité de l’air est globalement en amélioration depuis
ces dix dernières années, mais ne nous réjouissons pas trop vite. Malgré les progrès observés,
les résultats sont insuffisants pour respecter les seuils réglementaires européens et ceux de l’OMS
plus exigeants.
Les Grands Lyonnais en sont bien conscients puisque pour 83% d’entre eux, ils placent la qualité
de l’air en tête de leurs préoccupations environnementales et de leur cadre de vie et ce, à juste titre ;
la pollution atmosphérique provoque dix fois plus de décès, chaque année, que les accidents
de la route…
Mais la pollution atmosphérique n’est pas une fatalité mais une responsabilité partagée et collective,
dont l’origine peut être souvent locale mais également parfois importée.
Oui le programme est ambitieux ! Mais il est plus que nécessaire et vital. Vital pour des raisons
sanitaires et environnementales évidentes mais également parce que la qualité de l’air est un élément
fondamental du cadre de vie et contribue à l’attractivité du territoire. La métropole est reconnue
comme un territoire des plus attractifs en France mais sa qualité de l’air reste un des critères négatifs.
La Métropole de Lyon se veut innovante, attractive et elle se doit d’être exemplaire. C’est pourquoi
son engagement doit être concret dans cette démarche.
Le Grand Lyon, ayant pris la compétence de la lutte contre la pollution de l’air en 2005, a déjà engagé
des réflexions et développé des actions, en accompagnement d’un PPA (plan de protection
de l’atmosphère) et notamment avec :
- COPARLY en son temps (précurseur d’Air Rhône Alpes) pour la surveillance de la qualité de l’air,
- puis par la mise en place du dispositif ZAPA (zone d’actions prioritaires pour l’air) proposé
par le Grenelle 2,
- jusqu’au plan Climat énergie territorial PECT, entre autres.
Nous souhaitons au passage, saluer le travail conduit par Michel Reppelin, vice-président en charge
du développement durable qui, inlassablement a milité et œuvré en faveur d’actions pour
l’amélioration de la qualité de l’air lors des deux mandats précédents dans la cadre de sa délégation.
Albigny-sur-Saône  Cailloux-sur-Fontaines 
Charbonnières-les-Bains 
Charly 
Collonges-au-Mont-d’Or  Couzon-au-Mont-d’Or  Craponne  Curis-au-Mont-d’or  Dardilly 
Fleurieu-sur-Saône Fontaines-Saint-Martin  Fontaines-sur-Saône  Genay  La-Tour-de-Salvagny 
Limonest  Lissieu  Marcy-L’étoile  Montanay  Neuville-sur-Saône  Poleymieux-au-Mont-d’Or 
Quincieux  Rochetaillée-sur-Saône Saint-Cyr-au-Mont-d’Or  Saint-Didier-au-Mont-d’Or  Saint-Fons 
Saint-Genis-les-Ollières  Saint-Germain-au-Mont-d’or  Saint-Romain-au-Mont-d’or  Sathonay-Camp 
GROUPE SYNERGIES-AVENIR
Métropole de Lyon
20 rue du Lac - CS 33569 - 69505 LYON CEDEX 03
Tel +33 (04) 78 63 45 84
Fax +33 (04) 04 26 99 39 88
[email protected]
La Métropole pour répondre aux normes en vigueur et recommandations est intervenue sur :
- le transport et la mobilité,
- l’habitat
- les activités économiques en partenariat avec les acteurs du secteur, parmi lesquels les industriels
- des actions dites transversales telle la prise en compte de la qualité de l’air dans la révision du PLU-H
ou s’appuyant sur l’implication des communes au travers du PCET.
Aujourd’hui, le programme « Métropole respirable » issu de l’appel à projet « ville respirable » lancé
par l’État en 2015, permettra de consolider l’efficacité des actions déclinées par la Métropole
mais s’attachera particulièrement à travailler sur deux sujets :
- les émissions polluantes liées aux transports
- celles provenant du chauffage urbain individuel au bois non performant.
Au premier abord les deux thèmes peuvent apparaitre restrictifs, mais ils s’attaquent aux principaux
émetteurs des polluants primordiaux : les particules fines, le dioxyde de souffre (SO2), l’oxyde d’azote (NOx).
Pour mémoire, la Métropole a enregistré 42 jours d’épisodes de pollution atmosphérique en 2015
contre 57 en en 2013 mais 31 en 2014, principalement dus aux particules fines.
Nous le savons, l’origine des épisodes de pollution, tout comme la nature des particules, peut être très
différente (météorologique, topographique, pollens, activités humaines...). Cependant, Le chauffage
détient une lourde responsabilité dans l’origine locale des particules, surtout en période hivernale.
Si les émissions de particules liées au chauffage se situent en-deçà en moyenne sur l'année
de celles de l’industrie, elles deviennent majoritaires en hiver soit une multiplication par 4 des tonnages
émis.
Les émissions de particules liées au chauffage sont issues à 86% du chauffage individuel au bois
non performants, en raison d’une combustion imparfaite, les températures nécessaires pour dégrader
totalement le combustible n’étant pas atteintes. La mauvaise qualité du combustible augmente
la production et l’émission de particules fines.
Et n’omettons pas le brûlage des déchets verts à l’air libre. Pour comparaison, les rejets de particules,
hautement dangereuses voire cancérigènes, générés par le brûlage de 50 kg de végétaux sont
40 à 400 fois supérieurs selon le véhicule, à ceux des trajets pour rejoindre la déchèterie !
Enfin la pollution générée par les transports dans l’agglomération, représente près de 67 %
des émissions d’oxyde d’azote, (les véhicules diesel en représentent à eux seuls 60 %) (et plus
d’un tiers de celles des particules.
Il apparait donc important d’agir sur ces deux secteurs, tout en gardant une cohérence et un suivi
avec les actions engagées à présent. Car c’est bien la transversalité et les synergies qui contribueront
à l’efficacité des résultats. C’est du moins l’intention de ce plan. Cependant, nous voulons avoir
la garantie que ce plan soit assorti d’une procédure d’évaluation et que les résultats soient
communiqués à l’ensemble de la population.
Bien que non abordés dans ce dispositif, les rejets atmosphériques des industries ont nettement
diminué. Ils restent néanmoins prépondérants en matière de particules et ne sont pas anodins
en ce qui concerne les autres polluants caractéristiques. Il conviendra donc de poursuivre
les partenariats et de ne pas relâcher les efforts entrepris avec les acteurs du secteur parallèlement
au plan métropole respirable.
Si nous pouvons nous accorder sur la nécessité d’un tel programme et l’approuver, nous souhaitons
souligner quelques points.
Albigny-sur-Saône  Cailloux-sur-Fontaines 
Charbonnières-les-Bains 
Charly 
Collonges-au-Mont-d’Or  Couzon-au-Mont-d’Or  Craponne  Curis-au-Mont-d’or  Dardilly 
Fleurieu-sur-Saône Fontaines-Saint-Martin  Fontaines-sur-Saône  Genay  La-Tour-de-Salvagny 
Limonest  Lissieu  Marcy-L’étoile  Montanay  Neuville-sur-Saône  Poleymieux-au-Mont-d’Or 
Quincieux  Rochetaillée-sur-Saône Saint-Cyr-au-Mont-d’Or  Saint-Didier-au-Mont-d’Or  Saint-Fons 
Saint-Genis-les-Ollières  Saint-Germain-au-Mont-d’or  Saint-Romain-au-Mont-d’or  Sathonay-Camp 
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Oui bien sûr, l’incitation à l’utilisation des transports en commun doit être accentuée.
Pour cela des mesures, telles que la gratuité des transports les jours de pollution, sont à appliquer
réellement à l’instar d’autres métropoles.
Mais en amont, il faudrait que le SYTRAL intègre dans sa stratégie de développement la couverture
d’une offre égale des territoires, au sein de la métropole. Pour n’évoquer qu’eux, le Val de Saône
et l’Ouest lyonnais sont confrontées à des problématiques encore non résolues d’offres insuffisantes
et ne permettant pas de rejoindre des lignes cadencées. Quelles solutions reste-t-il aux habitants
sinon de continuer à utiliser leurs véhicules ? Sans oublier des lignes ferroviaires ou de tram-train voire
la mise en place de navettes fluviales, qui seraient déjà un début de réponse mais qui ne demeurent
que des projets non aboutis ou avortés.
Il ne faudrait pas que le plan « Métropole respirable » génère une Métropole à deux vitesses qui,
faute de structures mises en place en amont, ne resterait qu’à l’état de vœux pieux.
Nous attendons donc de ce plan, une véritable transversalité et la prise en compte des territoires
d’une égale façon, notamment sur les interventions liées aux transports, en cohérence
avec les orientations de développement du SYTRAL. Il apparaît clairement sur les éléments
cartographiques que les axes majeurs de circulation entrainent une exposition importante au dioxyde
d’azote, principalement le centre de l’agglomération, les boulevards périphériques mais ne l’oublions
pas la proximité de l’A6 et l’A7 qui traversent l’agglomération du sud vers le nord et l’ouest.
Différentes opérations comme le déclassement de l’A6/A7 ne pourront porter leurs véritables fruits
que si la solution de l’anneau des sciences ou de contournement voit le jour.
La mise en place d’une zone de circulation restreinte est une voie possible mais dans le cadre
d’une concertation élargie et en prenant en compte les communes qui voient leur habitants opérer
des migrations pendulaires alors que des offres de transports alternatives ne leur soit pas proposées.
Enfin, en ce qui concerne le chauffage au bois résidentiel, est-il utile de rappeler de s’appuyer
sur les conférences territoriales des maires. L’habitat individuel, plus concentré dans les communes
périphériques, abrite ce type de chauffage au bois. Néanmoins, il nous parait nécessaire de relier
cette action à celle des travaux de rénovation et d’isolation en insistant sur le choix et la qualité
des matériaux utilisés quant à leur impact écologique. En effet, pour exemple, la production
de polystyrène, laine de roche et de verre, génèrent une pollution conséquente déportée.
Enfin, le brûlage à l’air libre de végétaux est loin de représenter une part anodine dans l’émission
de particules fines. Comme nous le répétons, nous appelons au développement de déchèteries
adaptées qui font défaut dans certains secteurs ou sont saturées. C’est un point que nous avons
d’ailleurs évoqué dans le cadre du pacte métropolitain de cohérence. Mais pour lequel la métropole
ne répond pas totalement aux attentes des communes.
Si la métropole souhaite travailler en cohérence et en toute cohésion sur l’ensemble de ses différentes
politiques publiques, nous la soutenons, mais elle doit davantage s’employer à plus de transversalité
et une prise en compte des communes.
Les défis ne peuvent être relevés que s’ils sont partagés et si l’ensemble des acteurs sont écoutés,
entendus et partie prenante.
Je vous remercie de votre attention
Albigny-sur-Saône  Cailloux-sur-Fontaines 
Charbonnières-les-Bains 
Charly 
Collonges-au-Mont-d’Or  Couzon-au-Mont-d’Or  Craponne  Curis-au-Mont-d’or  Dardilly 
Fleurieu-sur-Saône Fontaines-Saint-Martin  Fontaines-sur-Saône  Genay  La-Tour-de-Salvagny 
Limonest  Lissieu  Marcy-L’étoile  Montanay  Neuville-sur-Saône  Poleymieux-au-Mont-d’Or 
Quincieux  Rochetaillée-sur-Saône Saint-Cyr-au-Mont-d’Or  Saint-Didier-au-Mont-d’Or  Saint-Fons 
Saint-Genis-les-Ollières  Saint-Germain-au-Mont-d’or  Saint-Romain-au-Mont-d’or  Sathonay-Camp 
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