«Ici, c`est comme dans les gorges de l`Ardèche!»

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«Ici, c`est comme dans les gorges de l`Ardèche!»
Genève15
Tribune de Genève | Lundi 19 août 2013
Le «personal shopping»
prend ses marques
Baignade
Le service de ces assistants
de la mode gagne en
popularité mais affiche
des tarifs encore élevés
«A Genève, il y a de l’argent, mais
pas de goût!» C’est le constat sans
appel de Bernadette Vieceli,
consultante en image et «personal
shoppeuse» pour le magasin
Manor. De plus en plus de Genevois décident pourtant de remédier à ce petit défaut en sollicitant
les services de ces professionnels
du look. Ils offrent de vous accompagner lors de vos achats et vous
conseiller sur ce qui vous correspond le mieux.
L’image compte. Les Genevois,
qui «adorent les couleurs tristes
comme le gris ou le taupe», ont
souvent besoin de vêtements plus
audacieux et colorés qui leur apporteront assurance et crédibilité
professionnelle. La «personal
shoppeuse», en composant avec
ce que contient déjà l’armoire du
client (qu’elle est allée voir), reste
tout de même fidèle à sa personnalité: «Le but est d’améliorer le
style, pas de le changer», précise
Bernadette Vieceli.
La formule représente une
économie de temps et d’énergie
pour l’acheteur. Daiana Giorgi,
shoppeuse pour le groupe Bon
Génie, s’aventure même à parler
d’économie… financière: «Avec
nous, les clients achètent moins et
ne ramènent que ce qu’ils seront
sûrs de porter.» Le service n’est
pourtant pas à la portée de toutes
les bourses: chez Manor, l’heure
est facturée 150 francs, mais si
vous dépassez les 500 fr. d’achat,
la séance de shopping est offerte.
Selon nos informations, les clients
investiraient même de plus grosses sommes, à quatre chiffres. La
clientèle? Fortunée, principalement des femmes d’affaires étrangères qui font appel au «personal
shoppeur» après une grossesse ou
par simple désir de changement.
L’essor du «personal shopping» au bout du Léman reste
relativement récent. Lorsque Myriam Hoffmann, fondatrice de
l’agence de stylisme Première Impression, arrive à Genève en 1993,
le concept est encore inconnu.
«Petit à petit, cela se démocratise
grâce aux médias, explique-t-elle.
Et ces six dernières années, le
phénomène va crescendo.» Reste
que la crise laisse des traces et les
caddies se font plus légers. «Cette
année est la première où nous enregistrons une diminution», relève Marie-Noëlle Martin, formatrice de nouveaux «personal
shoppeurs» et coaches en image à
Genève.
Alors, quel avenir pour le «personal shopping» sur sol helvétique? La conseillère en image reste
confiante. Selon elle, les Suisses
sont plus ouverts à l’expérience
que leurs voisins européens,
encore trop soumis au diktat de
la mode. Virginie Nussbaum
Le ponton de la pointe de la Jonction était bondé samedi; on bronzait au son du reggae. En bas, à g.: en matinée dimanche, les maîtres des
lieux sont les pêcheurs et les joggeurs. En bas, à dr.: le soir, on range le maillot pour danser la salsa et griller des saucisses. P. ALBOUY/G. CABRERA
«Ici, c’est comme dans
les gorges de l’Ardèche!»
Les bords du Rhône
sont pris d’assaut de
jour comme de nuit.
Pour la beauté du
paysage, les grillades
et la nage sportive
Aurélie Toninato
Les Bains des Pâquis? «Bling-bling
et payant.» Le reste des bords du
lac? «Bondé, bruyant, rempli de
touristes et de puces de canard.»
Alors, on va où pour piquer une
tête? Dans le Rhône pardi! Les rives de la Jonction sont devenues
le spot privilégié des baigneurs.
Où se côtoient fumet de saucisse
et volutes de joints, boule à facettes et vespa aquatique.
Barboter en vespa des mers
Ce samedi, les eaux galopantes du
Rhône sont au point mort, le barrage du Seujet est fermé pour le
week-end. Le courant est tellement lent qu’on descend le Rhône
en bouée, cigarette au bec! Dans
un lent ballet aquatique, on
trouve aussi des grappes de canots pneumatiques et des nageurs, flotteur en bandoulière (sac
étanche pour les uns, sac-poubelle pour les autres). «En double
couche le sac, sinon ça prend
l’eau», conseille Sabrina, 24 ans.
Mais, de tout ce petit monde, celui
qui remporte la palme de la «pacha-attitude» s’appelle Olivier
Contrôle qualité
Sanselon. Lunettes de soleil au
vent, ce quadragénaire genevois
remonte le Rhône tête en avant,
tracté par un engin rectangulaire
à deux poignées. Un petit machin
qui grésille, qui carbure à l’essence et fait un peu de bruit, mais
attire la curiosité de tous les baigneurs. «On s’en sert pour la
chasse sous-marine, explique Olivier. C’est très pratique, cinq heures d’autonomie, ça me permet de
me balader tranquille sans avoir
besoin de remonter à pied!»
Un peu plus loin, à la pointe de
la Jonction, on bronze au rythme
du reggae, café ou bière à la main.
La plate-forme en bois est
d’ailleurs bondée; on pense furtivement à ces pontons colonisés
par des montagnes de phoques…
Mais l’affluence n’enlève rien à la
beauté des lieux pour Juan Carlos,
Genevois de 50 ans, espadrilles
bordeaux assorties au maillot.
«Ici, c’est un peu comme les
gorges de l’Ardèche, un coin de
nature en plein centre-ville! J’ai
découvert cet endroit il y a trois
ans seulement et j’y viens tout le
temps. Ça rafraîchit la tête, on se
dépense en nageant et on conclut
par une marche!»
Tantôt pépère, tantôt agité
L’esthétique n’est pas le seul atout
charme des bords du Rhône: gratuité, grillades autorisées et surtout, pas une puce de canard
à l’horizon. «C’est aussi plus
convivial, moins bling-bling que
les Bains des Pâquis», rapporte
«Ça rafraîchit
la tête, on se
dépense en
nageant et on
conclut par une
petite marche!»
Juan Carlos
50 ans
Sabrina, 25 ans, installée avec des
amis sous les arbres et une boule à
facettes, relique de la fête du soir
d’avant.
A l’image de Sabrina, les occupants des berges sont des adultes,
quelques ados, mais on croise peu
d’enfants. «Ce n’est pas un spot
pour les petits», estime Juan Carlos. Car avec ce paysage de carte
postale, on en oublierait presque
d’être prudent et que le Rhône
n’est pas une piscine. Car s’il est
somnolant ce samedi, il n’en est
pas toujours ainsi et son débit est
généralement puissant et traître.
«C’est d’ailleurs ça qui nous plaît,
c’est plus sportif et amusant que
de nager dans le lac!» confie
Stefan, Autrichien de 30 ans.
Moins pépère mais plus dangereux: un nageur s’est noyé le
week-end passé. Voilà pourquoi la
police de la navigation veille au
grain et arpente le canal en vedette, l’œil aux aguets.
Des bancs toujours aussi visibles et courtisés. LAURENT GUIRAUD
Stars des bancs publics
Pêcheurs chassés des rives
Lorsque le jour baisse, les baigneurs couvrent le maillot et installent le couvert. Avalée par la
nuit, l’émeraude de l’eau a tourné
à l’obsidienne. On mange, on joue
aux dominos, on se déhanche sur
un air de salsa. Seuls quelques intrépides (inconscients?) s’élancent en riant du pont de SousTerre. Trois ploufs. Trois têtes qui
émergent. «Hé, on ne voit plus où
on doit sortir!»
La nuit chasse peu à peu les
couche-tard, rares sont ceux qui
dormiront sur place. Au petit
matin, les berges sont désertes, la
voirie a déjà effacé les traces de la
soirée. Les maîtres des lieux à
l’aurore sont les joggeurs et les
pêcheurs. Daniele Santoro, gilet
vert et drapeau italien sur le polo,
lance sa ligne ici depuis des années. Et plus forcément dans la
joie et la bonne humeur. «On aime
pêcher ici car c’est magnifique.
Mais c’est de plus en plus difficile
car les nageurs se croient maîtres
des lieux et on se fait engueuler…»
Le pêcheur lèvera l’ancre vers
11 h, «quand les baigneurs reviennent prendre possession de l’endroit…»
Découvrez la galerie
photo sur
www.baignade.tdg.ch/
Ils ont fait les beaux jours de
la place de Bel-Air au début
des vacances. Ils y
reviendront en septembre
On avait un peu perdu leur trace. Il
faut dire que les fameux bancs de
faux gazon, marquant les 150 ans
du Service des espaces verts, sont
très voyageurs. Après avoir joué
les stars sur la place de Bel-Air, ils
ont filé sur la place des Grottes.
C’était moins bien. En bordure de
trottoir, leur charisme local a
chuté d’un coup. Ils ont ensuite
rebondi dans le quartier de l’Europe, puis affiné au soleil couchant
leur silhouette à la rue du Léman.
Ils sont aujourd’hui dans le périmètre du Grütli, entre terrasse et
esplanade, le long de la rue du
Général-Dufour. Les fûts de bananiers les accompagnent comme
des faire-valoir fidèles. Bonne nouvelle: Guillaume Barazzone a décidé de leur faire jouer les prolongations en les faisant retourner dès
le 3 septembre sur la place de BelAir. Consécration. TH.M.
Un ancien flic loue des
studios à des prostituées
Pour 100 francs par jour,
les résidentes obtiennent
un studio meublé dans
le quartier des Eaux-Vives
Ce n’est pas un entrepreneur tout
à fait ordinaire qui loue des appartements à des prostituées aux
Eaux-Vives. Selon une information parue dans Le Matin Dimanche, le professionnel en question
n’est autre que l’ex-chef de la brigade des mœurs. L’affaire ne date
toutefois pas d’aujourd’hui puisque cet ancien flic s’est reconverti
au printemps 2011.
Si la police genevoise ne tient
pas à commenter le changement
de parcours de son ex-cadre, elle
assure, en revanche, que l’égalité
de traitement est respectée. Cela
afin de répondre aux craintes du
Syndicat suisse des travailleuses
et travailleurs du sexe: celui-ci
redoute, en effet, un traitement
de faveur en cas de problème avec
la brigade des mœurs. LB

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