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Fiche outil InnoWat Cartographie des réseaux d’influence Délimiter l’asymétrie des pouvoirs au sein des groupes d’usagers de l’eau Présentation Un outil novateur applicable aux réseaux sociaux pour analyser et améliorer les mécanismes complexes de gouvernance a été mis au point il y a peu par l’Institut international de recherche sur les politiques alimentaires (IFPRI). Connu sous le nom de cartographie des réseaux d’influence (NetMap), il est simple, bon marché, faiblement technique et basé sur des entretiens. Il aide à comprendre et à améliorer les situations où des acteurs multiples ont une influence sur les résultats d’une intervention de développement. Le FIDA a récemment utilisé cet outil à la faveur d’un cycle collaboratif de recherche pour le développement sur le terrain entre l’IFPRI et le Centre de recherche pour le développement (ZEF)1, dans le cadre de réseaux d’administration communautaire de la terre et de l’eau pour de petits réservoirs. La présente notice d’utilisation illustre les différents niveaux et échelles d’application de l’outil dans trois études de cas concernant le nord du Ghana: le processus d’apprentissage organisationnel d’un comité d’administration de bassin fluvial à parties prenantes multiples (IFPRI); la gestion de la pêche dans les petits réservoirs (ZEF); et l’administration communautaire d’un petit réservoir par des groupes d’usagers de l’eau (GUE) (FIDA), l’accent étant mis sur le projet du Fonds. Net-Map permet aux législateurs, chercheurs, partenaires de développement, pouvoirs locaux et autres parties prenantes de localiser les acteurs d’un réseau et de déterminer leurs interactions, leur influence et leurs objectifs. Oeuvrer pour que les populations rurales pauvres se libèrent de la pauvreté 1. Le ZEF est un institut de recherche dépendant de l’université Rheinische-Friedrich-Wilhelms de Bonn, en Allemagne. Défis et justification de Net-Map Le pouvoir est le déterminant des processus de développement, notamment dans l’administration de la terre et de l’eau. R. Cleveringa, 2007, comm. pers. L’asymétrie des pouvoirs est l’une des grandes difficultés rencontrées dans le développement institutionnel et organisationnel. Les interventions menées dans les pays en développement l’abordent rarement comme elles le devraient, du fait qu’elle est soit trop “politique”, soit trop “complexe”. Comprendre la dynamique de pouvoir inhérente aux processus socioculturels et sociopolitiques permet déjà de faire la moitié du chemin en ce qui concerne le ciblage des hommes et femmes défavorisés des campagnes. Parallèlement à l’éradication de l’extrême pauvreté et de la faim (Objectif du Millénaire pour le développement 1), les ruraux pauvres ont besoin d’un mécanisme d’autonomisation qui ratisse large. Bien que le changement institutionnel, organisationnel et politique soit une tâche complexe, dont on ne peut prévoir le résultat (Lobo 2008, 80), ne pas tenter de le faire advenir dans un environnement caractérisé par les rapports de force risque d’ajouter au fardeau des ruraux pauvres et de les marginaliser encore davantage. Conscient de ces défis, le FIDA a récemment approuvé un cadre stratégique et des stratégies spécifiques de gestion des savoirs et d’innovation afin de souligner l’importance d’intégrer des approches et des outils novateurs, solides et éprouvés1. Ces instruments donnent aux hommes et femmes démunis des campagnes et à leurs organisations les moyens de s’assurer un accès durable à des atouts tels que la terre et l’eau, ainsi qu’à des services financiers et à une gestion durable des ressources naturelles. Dans le cadre opérationnel de l’Initiative pour intégrer l’innovation (III), le FIDA estime que les innovations les plus importantes sont celles qui modifient la façon dont les petits exploitants et les autres ruraux pauvres investissent, produisent et commercialisent leurs produits, gèrent leurs actifs, s’organisent, communiquent et interagissent avec leurs partenaires et prestataires de services, et influencent les politiques et institutions (FIDA, 2007, 2). Autrement dit, le Fonds se préoccupe avant tout des diverses possibilités et contraintes des ruraux pauvres, mais cela nécessite de poursuivre un objectif concomitant: “Permettre aux ruraux pauvres et à leurs organisations d’influencer les politiques [et institutions] qui ont trait à la réduction de la pauvreté rurale.” (Lobo, 2008, 6). En conséquence, le FIDA s’est embarqué dans un processus visant à renforcer ses propres 2. www.ifad.org/operations/policy/policydocs.htm compétences organisationnelles en matière d’analyse institutionnelle, de dialogue, ainsi que d’orientation et de gestion des processus institutionnels aux fins d’atteindre des objectifs spécifiques et d’obtenir des résultats. Lobo (2008, 8) a fourni un ancrage conceptuel aux relations et intérêts institutionnels, organisationnels et individuels qui déterminent les résultats, de même qu’aux configurations de subsistance des ruraux pauvres. Dans le passage du concept à la pratique, une gamme d’outils pratiques est requise pour cartographier et faciliter le processus d’exploration et de mise au jour des dynamiques qui régissent les relations et les rapports de pouvoir entre les multiples parties prenantes/acteurs. Lobo en a élaboré quelquesuns dans son manuel de référence. Dans ce contexte, l’outil participatif Net-Map, récemment conçu par Eva Schiffer, de l’IFPRI, en 2007, vient compléter les instruments présentés par Lobo. Il a été mis au point dans le cadre du “challenge programme” du Groupe consultatif pour la recherche agricole internationale (GCRAI) sur l’eau et l’alimentation et des recherches en cours sur la définition d’un modèle de gouvernance intégré dans le bassin de la Volta blanche, en Afrique de l’Ouest. Net-Map est un outil participatif applicable aux réseaux sociaux qui permet d’analyser et d’améliorer les mécanismes complexes de gouvernance. Il aide à comprendre, visualiser, planifier, examiner, suivre, évaluer et améliorer les situations où des acteurs multiples ont une influence sur les résultats d’une intervention de développement. Il intègre par ailleurs les principes fondamentaux de l’analyse des réseaux sociaux, de l’analyse des parties prenantes, de l’action-recherche et des jeux de pouvoir. Le FIDA a récemment collaboré avec l’IFPRI et le ZEF en vue d’appliquer Net-Map à un projet appuyé par le Fonds dans le nord du Ghana. Par le biais d’une approche d’apprentissage par l’action sur le terrain, l’outil a été utilisé pour examiner les performances et le rôle des GUE dans l’administration communautaire de la terre et de l’eau des petits réservoirs. Cette collaboration est d’abord née au sein du projet actuellement mené par le FIDA au titre de l’III, InnoWat, qui vise principalement à nouer des partenariats stratégiques pour le courtage des savoirs utiles aux pauvres et à recenser et à mettre à profit des outils et instruments novateurs d’apprentissage et de diffusion des connaissances en matière de gestion de l’eau à usage agricole. © E. Schiffer Cartographie des acteurs impliqués dans le processus Net-Map. L’autonomisation des GUE dans le cadre de la gestion participative de la terre et de l’eau reste problématique pour les donateurs et les législateurs. Si l’évaluation de l’infrastructure construite est relativement simple, il est plus difficile de se faire une idée claire de la qualité de l’administration locale de la terre et de l’eau et des rôles des GUE, en particulier compte tenu des méthodes classiques. De surcroît, une bonne gestion des petits réservoirs ne repose pas forcément sur les seules activités de gouvernance menées au sein des GUE et au niveau local, mais aussi sur des liens solides avec les prestataires de services et les partenaires extérieurs. Alors que ces défis relatifs aux institutions et à la gouvernance deviennent de plus en plus complexes et divers, la communauté internationale du développement, les législateurs, les décideurs et les chercheurs sont constamment en quête de nouveaux moyens de comprendre cette complexité et cette diversité. 3. www.mdlogix.com/solutions Utilisation de Net-Map L’utilisation de Net-Map requiert une bonne connaissance des théories d’analyse des réseaux sociaux et la maîtrise d’un logiciel appelé Visualyzer3 pour une analyse et une interprétation en profondeur des données à la fois quantitatives et qualitatives recueillies sur le terrain. L’exercice de cartographie suit plusieurs étapes, et les acteurs clés sont interrogés en groupe ou individuellement. Les entretiens et la cartographie doivent être réalisés de manière systématique et exhaustive pour identifier tous les acteurs et connaître la manière dont ils interagissent avec le réseau. Dans le nord du Ghana, Net-Map a été appliqué à différentes échelles, des individus au comité du bassin hydrographique et de la politique au projet. Le FIDA s’en est servi pour évaluer les performances des GUE dans les configurations de subsistance basées sur un petit réservoir. Net-Map a également été mis à profit pour faciliter une discussion entre des parties prenantes multiples à l’occasion d’un atelier de partage des connaissances sur la gestion de l’eau à usage agricole en faveur des pauvres dans les projets. Il en est ressorti une meilleure compréhension de ce que les usagers de l’eau perçoivent comme les changements les plus significatifs, concernant les structures de pouvoir dans les communautés et leurs moyens d’existence, auxquels donnent lieu les interventions de développement. Figure 1 Réseaux multi-liens d’une communauté, Nord du Ghana Aînés Poissonniers Tigatu (chef de terre, Kasem) Dpt Coop Maraîchers Pêcheurs Bétail Comité AUE Min Forêt-Agr FIDA Min Pêches Dpt Forêts Bleu = ligne des ordres donnés Violet = ligne des aides/du soutien donné Vert = ligne des perturbations Taille du nodule = hauteur de la tour d’influence Le ZEF se sert de Net-Map dans le cadre de recherches doctorales en cours sur l’utilisation des petits réservoirs polyvalents pour la pêche. L’outil contribue à mettre au jour les contraintes qui pèsent sur la gestion durable de la pêche au sein du réseau de gouvernance et aide à recenser les besoins de formation des pêcheurs et des vulgarisateurs en vue de permettre une cogestion adaptative des réservoirs. L’IFPRI l’a non seulement appliqué au niveau organisationnel, mais il s’en est également servi comme d’un outil de planification stratégique volontariste au profit du nouveau Comité du bassin de la Volta blanche. L’utilisation de NetMap s’est révélée plus facile et efficace en conjonction avec les ressources locales. Étapes Préparation et essai préliminaire Avant de commencer, définir clairement la question que l’on souhaite aborder. Pour l’étude de cas du FIDA, la question était: “Qui a eu une influence sur l’utilisation de l’eau de ce petit réservoir au cours des cinq dernières années?”, après quoi on a posé une série de questions d’orientation – qui prennent généralement la forme suivante: Question 1: Qui sont les acteurs? Question 2: Quels liens entretiennent-ils? Question 3: Quelle influence ont-ils? Question 4: Quels objectifs poursuivent-ils? Question 1 – Qui sont les acteurs? La définition des acteurs peut aller de l’individu aux donateurs internationaux. L’étude du FIDA s’est concentrée sur les groupes, organisations et agents externes, dont les donateurs (voir la figure 1). Question 2 – Quelles relations entretiennent-ils? Il faut déterminer les liens que l’on souhaite examiner. Dans le cas de l’administration communautaire de la terre et de l’eau, il s’est agi des suivants: • Qui a donné des instructions à qui en ce qui concerne l’utilisation de l’eau des barrages? • Qui a appuyé ou aidé qui (ressources formelles/informelles, matérielles ou financières)? • Qui a perturbé qui? Qui rencontre des conflits d’intérêts et comment ceux-ci sont-ils réglés? Préparer l’entretien Il est préférable de réaliser les entretiens avec les agriculteurs à proximité de leur exploitation/domicile, dans la mesure du possible, ou de leur laisser le choix de l’endroit –calme et spacieux, si possible. Bien qu’il soit difficile d’ignorer les spectateurs, il importe de rester concentré sur les principales questions abordées afin de tirer le meilleur parti des réponses de la personne interrogée. La durée de l’entrevue peut Figure 2 Degré d’influence des acteurs sur l’usage de l’eau dans une communauté, Nord du Ghana FIDA Poissonniers Pêcheurs Bétail Maraîchers Comité AUE Dpt Forêts Dpt Coop Aînés Min Pêches Tigatu (chef de terre, Kasem) Min Forêt-Agr 0 0.2 certes varier considérablement, mais il est réaliste de demander à l’interlocuteur au moins une ou deux heures de son temps. On sait d’expérience qu’il est souhaitable d’avoir une personne pour animer le processus de cartographie et une autre pour prendre note des réponses (verbales et non verbales). Chaque entretien réalisé dans le cadre de l’étude de cas du FIDA a suivi ces étapes: 1. Mise en contexte de la notion d’”influence”. Au début de l’entretien, on a cherché à se mettre d’accord sur la notion d’influence et sur les liens en discutant avec la personne interrogée. Chacun des liens s’est vu attribuer une couleur différente lors du dessin de la carte (figure 1). Lorsque c’était possible, une traduction en langue locale a été ajoutée pour chacun des trois liens choisis: instructions, aide/appui et perturbation. 2. Identification des acteurs. Le sondeur a demandé au répondant d’identifier les groupes, organisations et institutions (tant formels qu’informels) qui ont eu une influence sur l’utilisation de l’eau des petits barrages par le biais d’instructions, d’une aide/d’un appui ou de perturbations. Le nom des acteurs a été écrit sur des “Post-it” (papiers adhésifs) de différentes couleurs pour indiquer les groupes et sous-groupes. 0.4 0.6 0.8 3. Dessin des liens entre acteurs. Les liens ont alors pu être dessinés sous la forme de flèches de couleur à sens unique ou à double sens entre les Post-it représentant les acteurs. Le dessin des liens doit être systématique et exhaustif pour chacun des liens d’influence choisis. 4. Érection des tours d’influence. Comme étape finale, on a demandé à la personne interrogée d’attribuer un rang ou une note à chaque acteur recensé pour illustrer dans quelle mesure il a pesé sur l’utilisation de l’eau. L’influence a été représentée par de petits disques empilés les uns sur les autres afin d’ériger une tour. Plus un acteur a eu d’influence, plus la tour était élevée. Il importe de préciser au répondant que l’on ne cherche pas à représenter ce que devraient être ou seront les liens, mais la manière dont ils sont actuellement perçus – le but étant de comprendre la situation présente. La figure 1 montre la cartographie des liens entre acteurs dans un réseau social selon la perception du dirigeant du GUE de chaque communauté. 1 M. Abukari Vue des parties prenantes discutant les résultats de Net-Map. Question 3 – Quelle influence ont-ils? Il faut que la personne interrogée comprenne qu’on s’intéresse à la capacité d’un acteur à exercer une influence sur une question spécifique, non aux hiérarchies formelles. Cette partie est la plus importante, car la plupart des répondants ont tendance à associer les détenteurs de pouvoir aux structures formelles, sans réfléchir à l’asymétrie complexe des pouvoirs informels/traditionnels. Par exemple, on a pu constater que le Ministère de l’alimentation et de l’agriculture était vu comme un organisme formel plus puissant que les départements des coopératives et des forêts – à l’instar du tigatu, un prêtre païen/dirigeant traditionnel à l’histoire ancestrale. Dans chaque GUE, le dirigeant est considéré comme exerçant le pouvoir et donc une influence. De plus, les acteurs les moins puissants du réseau ressortent comme une évidence – et l’on peut voir pourquoi ils ont moins d’influence. En transformant les tours d’influence sur le terrain (taille nodale) en un diagramme lisible, on distingue les quatre quartiles d’influence (figure 2). Insister sur le fait que les sources d’influence peuvent être diverses, allant d’un pouvoir de décision légitime à des incitations à adhérer ou non aux règles et règlements qui régissent les acteurs du réseau, en passant par des instructions ou des conseils. Une fois établie cette interprétation de l’influence, demander au répondant qui a quelle influence sur une question donnée. Choisir une figurine pour figurer chaque acteur et la placer sur une tour d’influence. La tour peut être constituée d’un certain nombre de pièces d’influence en fonction du niveau d’influence que l’acteur exerce sur la question. Expliquer à la personne interrogée les conventions suivantes: • Plus un acteur a d’influence, plus la tour est haute. • Deux acteurs peuvent avoir des tours de la même hauteur. Encourager le répondant à apporter n’importe quelle modification s’il hésite ou change d’avis. C’est particulièrement nécessaire pour les réseaux d’influence complexes. Dans le cas où une tour se trouve modifiée, veiller à ajuster les autres en conséquence. Une fois le répondant satisfait de l’installation complète, noter la hauteur des tours d’influence en regard des noms des acteurs sur la carte du réseau. Demander ensuite au répondant d’expliquer toute la configuration. En commençant par les plus importants, l’interroger sur les sources et les effets d’influence. Les questions varieront selon l’objectif général et le thème principal que l’on souhaite étudier par l’intermédiaire de la cartographie des réseaux d’influence. S’assurer d’aborder tous les acteurs et garder à l’esprit qu’il peut être crucial de comprendre non seulement pourquoi les puissants sont puissants, mais aussi pourquoi les autres sont vus comme n’ayant aucune influence. Question 4 – Quels objectifs poursuivent-ils? On sait désormais qui sont les acteurs, quels liens ils entretiennent et quelle influence ils ont. Cependant, faute de connaître leurs objectifs, on ne sait pas où ils veulent aller. Par exemple, en posant la question suivante: “Qui aura de l’influence si mon organisation atteint cet objectif spécifique?”, on ne sait pas encore si les acteurs utiliseront leurs relations et influence pour appuyer ou compromettre la réalisation de l’objectif. Durant la préparation et l’essai préliminaire, on a défini plusieurs objectifs pertinents à soumettre à la personne interrogée. Demander à celle-ci d’indiquer les objectifs (prédéfinis) de chacun des acteurs recensés. Ajouter des abréviations ou des symboles à côté du Post-it de chaque acteur. Pour savoir qui est plus axé sur le développement en faveur de la réduction de la pauvreté et qui est plus attaché à la protection de l’environnement, on peut utiliser par exemple les lettres D (développement) et P (protection). Il est sans doute judicieux, pour tenir compte des acteurs qui poursuivent plusieurs objectifs, d’autoriser plus d’un symbole/acronyme par acteur. Dans l’analyse d’un conflit, on peut envisager d’inscrire les signes “+” ou “-” en regard des acteurs qui soutiennent ou contrarient les objectifs du répondant, ou bien de noter – en particulier pour les conflits qui s’éternisent – qui a intérêt à ce que le conflit se poursuive et qui serait en faveur d’une réconciliation. La combinaison des tours d’influence et de l’orientation des objectifs peut être un révélateur permettant aux participants de mener leurs activités de réseau en adoptant une approche plus stratégique. Néanmoins, il est possible que certains répondants ne se sentent pas à l’aise de faire part de jugements explicites et, dans bien des cas, il pourrait être préférable de trouver des termes relativement neutres pour caractériser les différents objectifs des acteurs. Discussion Discuter du résultat avec la personne interrogée après avoir dressé la “carte de réseau d’influence”. En fonction de l’objectif du processus de cartographie qui vient d’être accompli, on peut lui demander de réfléchir au réseau d’un point de vue stratégique et de trouver des idées pour améliorer la situation dans le futur. Net-Map peut généralement servir à: i) recenser et comprendre les réseaux d’interdépendance et d’asymétrie des pouvoirs en matière de prestation de services et de prise de décisions; ii) suivre et évaluer l’intensité et la nature de l’impact de ces relations réciproques entre les acteurs; et iii) construire et améliorer des réseaux pour une meilleure gouvernance à divers échelons (local, départemental, régional, national, international) et à différents niveaux (communautés, politiques, projets, institutions). Le recours à Net-Map dans les interventions de planification et de lancement peut aider à identifier les parrains et moteurs de changement possibles, les intermédiaires de pouvoir, les points faibles ou centraux du réseau et les principaux canaux de flux divers. Durant la mise en œuvre, il est de nature à faciliter les processus menés par les groupes/organisations pour visualiser les structures, afin d’identifier et d’examiner les questions de gouvernance formelle et informelle. En tant qu’outil de suivi et d’évaluation, Net-Map peut valider la réalisation d’objectifs de développement/projet – par exemple l’autonomisation de groupes défavorisés ou marginalisés ou la participation de toutes les parties prenantes à des initiatives de développement à base communautaire. Le nouveau projet du FIDA au Ghana, le programme de promotion de la croissance rurale dans le Nord, pourrait utiliser Net-Map durant la mise en œuvre, ainsi que pour suivre et évaluer les performances des institutions locales de gestion des ressources naturelles sur une scène sociopolitique qui est en constante évolution. Parmi les autres champs d’application de NetMap, on peut citer les processus d’élaboration de lois relatives à l’irrigation au Chili, les femmes dans l’administration locale et la fourniture de services au Ghana et au Kenya, la gestion transfrontalière des montagnes dans l’Himalaya et dans les Alpes, ou encore la cartographie des processus d’influence en matière de politique générale en Ouganda. L’IFPRI a rédigé un manuel Net-Map, élaboré un prototype de boîte à outils, ouvert un blog et créé une entrée Net-Map sur Wikipédia – toutes ces ressources sont accessibles depuis le site web de Net-Map. Informations complémentaires Le FIDA et l’eau: www.ifad.org/english/water/innowat FIDA [Fonds international de développement agricole], Stratégie du FIDA en matière d’innovation, Rome, 2007. IFPRI, Washington, D.C., 2007; Net-Map Toolbox: Influence Mapping of Social Networks, SCHIFFER, E., IFPRI [Institut international de recherche sur les politiques alimentaires], et GCRAI [Groupe consultatif pour la recherche agricole internationale], “Challenge programme” sur l’eau et l’alimentation, Colombo, Sri Lanka. LOBO, C., Institutional and Organizational Analysis for Pro-poor Change: Meeting IFAD’s Millennium Challenge. A Sourcebook. FIDA, Rome, 2008, www.ifad.org/english/institutions/sourcebook.pdf Net-Map: netmap.wordpress.com/about/ et http://netmap.wordpress.com/category/case-studies/ Outils de pouvoir: www.policy-powertools.org/index.html Contact Rudolph Cleveringa Conseiller Technique Senior Courriel: [email protected] www.ifad.org/english/ water/innowat Auteurs de la fiche outil: Moses Abukari, Eva Schiffer et Jenifer Hauck Fonds international de développement agricole Via Paolo di Dono, 44 00142 Rome, Italie Tél.: +39 06 54591 Télécopie: +39 06 5043463 Courriel: [email protected] www.ifad.org www.ruralpovertyportal.org Avril 2010