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Juin 2013

Si nos prévisions économiques actuelles se matérialisent au cours des trois ou quatre prochains mois, le FOMC acquerra la
confiance nécessaire dans les perspectives du marché du travail pour commencer à réduire la voilure du programme
d’assouplissement quantitatif cet été. Sa réunion prévue pour les 17 et 18 septembre, avec la mise à jour des projections
économiques et la conférence de presse du président, serait un cadre propice pour annoncer un retrait.

À la lumière des révisions à la hausse des effectifs salariés non agricoles de février et de mars ainsi que de notre prévision
d’une croissance du PIB américain au T2 un peu plus forte que prévu initialement (1.2% actuellement, comparativement à
0.7% dans nos projections antérieures), nous révisons nos projections de taux d’intérêt. Nous prévoyons maintenant que les
obligations du Trésor américain de 10 ans se situeront autour de 2.73% d’ici la fin de l’année, alors que le marché obligataire
s’adaptera au démantèlement du programme DQ3. À l’aube de 2014, les obligations du Canada de 10 ans devraient osciller
autour de 2.65%, légèrement en dessous de leurs équivalents américains.
Paul-André Pinsonnault
[email protected]
Prévisions de taux d’intérêt en date du 29 mai, 2013
États-Unis
Trimestres
05/28/2013
T2
T3
T4
T1/14
T2
T3
T4
Fonds fédéraux
0.250
0.250
0.250
0.250
0.250
0.250
0.250
0.250
3 mois
0.035
0.075
0.085
0.085
0.107
0.107
0.107
0.107
2 ans
0.288
0.258
0.353
0.434
0.522
0.798
0.913
1.217
5 ans
1.017
0.937
1.221
1.459
1.572
1.764
1.886
2.088
10 ans
2.165
2.064
2.429
2.732
2.846
2.962
3.073
3.185
30 ans
3.322
3.232
3.535
3.810
3.866
3.942
4.003
4.064
Un jour
1.000
1.000
1.000
1.000
1.000
1.000
1.000
1.000
3 mois
1.003
0.945
0.982
0.982
0.982
0.982
0.982
1.210
2 ans
1.064
1.030
1.144
1.195
1.454
1.568
1.698
1.829
5 ans
1.475
1.428
1.667
1.918
2.129
2.281
2.436
2.600
10 ans
2.074
2.025
2.310
2.652
2.806
2.962
3.113
3.275
30 ans
2.662
2.632
2.887
3.163
3.276
3.402
3.463
3.575
Canada
Trimestres
05/28/2013
T2
T3
T4
T1/14
T2
T3
T4
GROUPE ÉCONOMIE ET STRATÉGIE– 514.879.2529
Stéfane Marion, Économiste en chef et Stratège
Généralités : La Financière Banque Nationale (FBN) est une filiale en propriété exclusive indirecte de la Banque Nationale du Canada. La Banque Nationale du Canada est une société ouverte inscrite à la cote des bourses
canadiennes.  Les informations contenues aux présentes proviennent de sources que nous jugeons fiables, toutefois nous n’offrons aucune garantie à l’égard de ces informations et elles pourraient s’avérer incomplètes.
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endosse la responsabilité du contenu du présent rapport, sous réserve des modalités susmentionnées. Les ressortissants des États-Unis qui désirent effectuer des opérations sur l’un ou l’autre des titres dont il est fait
mention aux présentes doivent le faire uniquement par l’entremise de NBF Securities (USA) Corp.  Résidents du Royaume-Uni : Eu égard à la distribution du présent rapport aux résidents du Royaume-Uni, FBN a
approuvé la présente promotion financière aux fins du paragraphe 21(1) de la loi intitulée Financial Services and Markets Act 2000. FBN, sa société mère, les sociétés faisant partie de la Banque Nationale du Canada ou les
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nécessairement à l’avenir. Les placements mentionnés dans le présent rapport ne sont pas disponibles aux clients privés. Le présent rapport ne fait pas l’objet ni ne fait partie d’une offre de vente, d’une souscription ou de la
sollicitation d’une offre d’acheter ou de souscrire les titres décrits aux présentes. On ne doit pas non plus se fonder sur le présent rapport dans le cadre d’un contrat ou d’un engagement quelconque et il ne sert pas, ni ne
servira, de base ou de fondement pour de tels contrats ou engagements. La présente information ne doit être distribuée qu’aux clients non privés du Royaume-Uni au sens des règles de la Financial Services Authority. 
Droits d’auteur : Le présent rapport ne peut être reproduit que ce soit en totalité ou en partie. Il ne doit pas être distribué ou publié ou faire l’objet d’une mention de quelque manière que ce soit. Aucune mention des
informations, des opinions et des conclusions qu’il contient ne peut être faite sans que le consentement écrit préalable de la Financière Banque Nationale n’ait été à chaque fois obtenu.
Le mensuel
Déverrouillage de la porte de sortie
Au début de l’année, on s’attendait généralement à ce
que les pressions budgétaires freinent la croissance
économique américaine. Et les indicateurs publiés
jusque-là ce trimestre corroborent ce point de vue. De
plus, alors que la zone euro affiche sa sixième
contraction trimestrielle au T1, la croissance mondiale
n’a guère aidé à soutenir les exportations américaines.
La production du secteur manufacturier était en baisse
de 0.4% en avril par rapport à mars, en une deuxième
contraction mensuelle de suite. En mai, l’indice
manufacturier Empire State et l’indice de la Fed de
Philadelphie ont plongé sous zéro, laissant présager
un troisième mois de langueur dans la fabrication. Ces
chiffres ont suscité des craintes pour les perspectives
du marché du travail. Malgré une embellie récente, le
taux de chômage reste élevé. Pendant ce temps,
l’inflation sur 12 mois, compte non tenu des aliments et
de l’énergie, s’est établie à 1.7% en avril. L’inflation
d’ensemble sur trois mois a atteint un plancher
trimestriel de 0.5% en chiffres annualisés et l’inflation
de base, un plancher inégalé depuis sept mois de
1.3%. Bref, à en croire les indicateurs de l’emploi et de
l’inflation, rien ne presse le FOMC à se précipiter vers
la sortie.
Certes, la plupart des prévisionnistes s’attendent à une
reprise du PIB au deuxième semestre. Nos propres
données signalent une réaccélération à ce moment-là
à 2.4% en chiffres annualisés contre 1.8% au premier
semestre (2.4% au T1 et 1.2% au T2). Mais il y a tout
lieu de croire qu’il faudra encore quelques mois de plus
avant que le FOMC ait suffisamment confiance dans
les perspectives économiques américaines pour
commencer à réduire ses achats d’actifs.
La construction résidentielle contribue à la croissance;
les mises en chantier des trois derniers mois sont en
hausse de 30.8% par rapport à la même période l’an
dernier. Les dépenses de consommation par habitant
ont complètement rattrapé la baisse brutale de la
récession. Le regain des prix immobiliers et des cours
boursiers encouragent les consommateurs à dépenser
plus malgré la faiblesse des récentes hausses de
revenu. L’inflation rogne moins le revenu disponible et
le refinancement des emprunts hypothécaires libère
des fonds pour des dépenses discrétionnaires. Le taux
d’intérêt effectif des prêts hypothécaires en cours
continue de baisser. À 4.80% en mars, il avait reculé
de 163 points de base (pb) par rapport aux 6.43% de
2007. Le taux d’intérêt effectif actuel sur les emprunts
OBLIGATAIRE
hypothécaires de 30 ans de 3.79% crée, avec
l’amélioration des prix immobiliers, un contexte propice
dans lequel davantage de propriétaires peuvent
refinancer leur logement à un taux moindre.
Refinancements hypothécaires
Mortgage Bankers Association
Indice
7,500
7,000
6,500
6,000
5,500
5,000
4,500
4,000
3,500
3,000
2,500
2,000
1,500
1,000
500
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013
FBN Économie et Stratégie (données de Bloomberg) 2013-05-19
Le rythme soutenu des refinancements hypothécaires
rassure d’ailleurs le FOMC. Il indique que la politique
monétaire fait effet, ce que confirme d’ailleurs la
croissance des prêts industriels et commerciaux.
Prêts industriels et commerciaux aux États-Unis
1,700
Milliard, $ E.U.
1,600
1,500
1,400
1,300
1,200
1,100
1,000
900
800
2000
2002
2004
2006
2008
2010
2012
FBN Économie et Stratégie (données de Bloomberg) 2013-05-19
La stratégie d’expansion du bilan du FOMC (par l’achat
d’actifs) pour faire baisser les primes de risque sur les
marchés financiers, ce qui soutient la création de
valeur en poussant les investisseurs privés vers des
actifs plus risqués, a assurément porté fruit. L’indice
S&P 500 a augmenté de 148% depuis son creux de
2009, atteignant de nouveaux records absolus.
Pendant ce temps, la prime de terme sur les
obligations de 10 ans à coupon zéro est devenue
négative.
Juin 2013
2
Le mensuel
semestre de 2004 où la Fed a commencé à normaliser
sa politique. Mais puisqu’il est question de réduire la
voilure de la DQ plutôt que d’augmenter les taux
d’intérêt, la limite pourrait être plus proche.
Marchés financiers : Animés par les caractéristiques
fondamentales ou par la DQ?
1,700
S&P 500 :
Nouveaux records
Indice
1,600
3.0
%
2.5
OBLIGATAIRE
Prime de terme, obligations à
coupon zéro de 10 ans
1,500
2.0
1,400
Les indicateurs de l’emploi à haute fréquence comme
les nouvelles inscriptions au chômage hebdomadaires
laissent aussi entrevoir une amélioration.
1.5
1,300
1,200
1.0
1,100
0.5
1,000
900
0.0
800
-0.5
700
600
2007
2008
2009
2010
2011
2012
Taux nominal = taux réel +
anticipation d’inflation + prime
de terme
Nouvelles demandes d’indemnités de chômage aux
États-Unis
-1.0
2013 1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008 2010 2012
680
Milliers
640
600
FBN Économie et Stratégie (données de Bloomberg, Federal Reserve) 2013-05-22
560
520
Les investisseurs ont été les bénéficiaires de cette
évolution sur le marché, mais beaucoup se demandent
si la vigueur des actions pourrait être signe que la
détente quantitative (DQ) du FOMC et les injections de
liquidités par les banques centrales du monde
commencent à être trop généreuses. Les
représentants de la Fed se disent conscients du risque
que pose une détente excessive pour la stabilité
financière, mais ils croient aussi qu’il leur reste de la
marge. Tant qu’ils resteront de cet avis, c’est la
confiance du FOMC dans les perspectives
économiques et l’amélioration du marché du travail qui
déterminera le programme d’achat d’actifs.
Pourcentage de ménages trouvant les emplois rares
56
%
52
48
44
40
36
32
28
24
20
16
12
8
1985
1990
1995
2000
2005
2010
FBN Économie et Stratégie (données de Bloomberg) 2013-05-22
La perception des ménages au sujet des possibilités
d’emploi s’est considérablement améliorée depuis un
an et demi. En septembre 2011, 49.4% des
répondants de l’enquête du Conference Board
jugeaient qu’il était difficile de trouver du travail. En
avril 2013, ce pourcentage n’est plus que de 37.1%.
Certes, on est loin des 25.7% à 28% du deuxième
480
440
400
360
320
280
240
1990
1995
2000
2005
2010
FBN Économie et Stratégie (données de Bloomberg) 2013-05-22
Les augmentations des effectifs salariés non agricoles
sur six mois atteignent le chiffre moyen honorable de
208,000, et ont même affiché une hausse de 332,000
en février. Par contre, les statistiques d’avril
témoignaient d’une première compression de l’emploi
dans la production de biens en sept mois. Comme tout
l’effet des coupes budgétaires automatiques n’est pas
encore connu et que les enquêtes régionales sur la
fabrication révèlent des signes de faiblesse, nous
partageons l’avis du vice-président William Dudley du
FOMC qui estime qu’il faudra probablement encore
trois ou quatre mois pour s’assurer de la bonne tenue
du marché du travail malgré les compressions
budgétaires. Si la situation économique prend la
tournure attendue, la Fed pourrait commencer à
réduire la DQ à ce moment-là. À ce stade-ci, nous
continuons de nous attendre à ce que la Fed annonce
une réduction de son programme de DQ à sa réunion
de septembre, ce qui coïncidera avec la présentation
des nouvelles projections économiques.
Juin 2013
3
Le mensuel
pourraient ralentir dès les prochaines réunions de la
Fed, tout en prévenant qu’un resserrement prématuré
de la politique monétaire ferait courir un risque
important de ralentissement ou d’arrêt de la reprise
économique et encore baisser inflation.
Effectifs salariés non agricoles aux États-Unis
600
500
400
300
Variation m/m, en milliers
200
100
0
-100
-200
-300
-400
-500
Moyenne
mobile de 6
mois
-600
-700
-800
-900
1996
1998
2000
2002
2004
2006
2008
2010
2012
FBN Économie et Stratégie (données de Bloomberg) 2013-05-22
Entre temps, le marché obligataire américain pourrait
connaître des accès de nervosité à chaque publication
d’indicateurs économiques clés. Le mois dernier, les
données ont agité le marché plus que de coutume.
er
D’un creux de 1.63% à la clôture du 1 mai, le taux
des obligations du Trésor de 10 ans a bondi de 40 pb à
2.04% le 22 mai. Ce changement de la perception du
marché se résume dans les manchettes de la presse
financière.
Treasuries : de 1.63% à 2.04% en 14 jours ouvrables
Événement
01-05-2013
Titre du Financial Times :
La Fed prête à augmenter la DQ3
Treasuries de 10 ans
1.63%
03-05-2013
Effectifs non agricoles : Avril 165K > E 140K
Révision des données de mars de 88K à 138K
Révision des données de février de 268K à 332K
OBLIGATAIRE
Alors que les investisseurs obligataires sont sur les
dents, les observateurs essaieront de décrypter les
discours des gouverneurs et présidents de la Fed à la
lumière des nouvelles informations économiques à
venir. En plus des indicateurs nationaux (emploi,
production industrielle, commerce de détail, sondage
ISM, PIB, immobilier résidentiel, inflation – les données
habituelles), ils scruteront l’évolution de la situation en
Europe pour en déceler les effets potentiels sur la
croissance américaine et aussi connaître l’état d’esprit
de la Fed. Ils garderont aussi l’œil sur le marché de
change et notamment sur l’expérience de la politique
monétaire japonaise.
Pendant ce temps, alors que les participants du marché
se concentraient sur le marché du travail pour essayer
de deviner quel pourrait être le calendrier de
démantèlement de la DQ3, les indicateurs de l’inflation
américaine chutaient. Ce n’est peut-être qu’une
question de temps avant que le marché obligataire
commence à s’y intéresser de plus près.
Ralentissement de l’inflation américaine
1.74%
Indice des prix – dépenses de consommation personnelles de base selon le
2.6
2.4
marché
Var. a/a (%)
2.2
2.0
09-05-2013
1.81%
323K nouveaux chômeurs, le moins depuis janvier 2008
1.8
1.6
1.4
13-05-2013
Commerce de détail +0.1% contre E −0.3%
Ventes au détail, groupe de contrôle +0.5%
1.92%
15-05-2013
Production industrielle : Avril −0.5%
1.92%
1.2
1.0
0.8
0.6
2000
4.5
4.0
2002
2004
2006
2008
2012
2010
Indice des prix à la consommation excluant les
Services
aliments et l’énergie
Var. a/a (%)
3.5
3.0
2.5
IPC de base
2.0
22-05-2013
2.04%
Compte rendu de la réunion du FOMC
Ben Bernanke devant le Comité économique conjoint
1.5
FBN Économie et
Stratégie
1.0
0.5
0.0
-0.5
Biens
-1.0
-1.5
er
-2.0
Le 1 mai, le Financial Times titrait sur la préparation
de la Fed à augmenter la DQ3. Trois semaines plus
tard, il annonçait que M. Bernanke s’apprêtait à lever le
pied de l’accélérateur. Entre ces deux moments, les
effectifs salariés non agricoles ont été révisés à la
hausse et le compte-rendu de la réunion du FOMC 30
er
avril et du 1 mai a révélé qu’un certain nombre de
participants estimaient que les achats d’actifs
pourraient être rajustés à la baisse dès juin. Et M.
Bernanke a reconnu devant le Comité économique
conjoint du Congrès que les achats d’obligations
-2.5
-3.0
2000
2002
2004
2006
2008
2010
2012
FBN Économie et Stratégie (données de Bloomberg) 2013-05-22
En 2010, la Fed a lancé une vague de détente
quantitative alors que l’inflation de base des
marchandises et l’indicateur des dépenses
personnelles de consommation de base (PCE) – qui
repose principalement sur des prix observables sur le
marché – sont tombés sous la barre des 1%. La Fed a
agi vigoureusement pour conjurer les risques de
l’installation d’une déflation dans l’économie
Juin 2013
4
OBLIGATAIRE
Le mensuel
américaine. Nous ne considérons pas que la déflation
est une véritable menace actuellement, mais nous
pensons qu’un renforcement du dollar américain, la
mauvaise tenue des prix des matières premières et la
chute des prix à l’importation contribueront à contenir
les tensions inflationnistes qui sont déjà très faibles. En
bout de compte, l’économie américaine pourrait
connaître une inflation d’environ 1.5% pour un certain
temps. Dans ces conditions, les attentes d’inflation à
long terme pourraient légèrement baisser, ce qui
rendrait un peu d’éclat aux obligations nominales à
long terme. À moins d’une menace de véritable
déflation, une inflation timide ne suffira pas à pousser
la Fed à se détourner de son cap de levée de la DQ. À
notre avis cependant, elle suffira à freiner la dérive à la
hausse des taux obligataires à long terme à laquelle on
pourrait s’attendre au moment de la suspension du
programme d’achat du FOMC.
À la lumière des révisions à la hausse des effectifs
salariés non agricoles de février et de mars ainsi que
de notre prévision d’une croissance du PIB américain
au T2 un peu plus forte que prévu initialement (1.2%
actuellement, comparativement à 0.7% dans nos
projections antérieures), nous révisons nos projections
de taux d’intérêt. Nous prévoyons maintenant que les
obligations du Trésor américain de 10 ans se situeront
autour de 2.73% d’ici la fin de l’année, alors que le
marché obligataire s’adaptera au démantèlement du
programme DQ3. À l’aube de 2014, les obligations du
Canada de 10 ans devraient osciller autour de 2.65%,
légèrement en dessous de leurs équivalents
américains. La hausse de 40 points de base des 14
derniers jours à déjà poussé les taux à dix ans de
façon significatives vers nos projections de fin d’année.
Courbe des taux canadienne
3.4
%
3.2
Prévisions au 31 déc. 2013
3.0
2.8
2.6
13
ai 20
28 m
2.4
2.2
31 déc. 2012
2.0
1.8
1.6
1.4
1er mai 2013
1.2
1.0
0.8
2
4
1 an
6
5
8
10
12
10
14
FBN Économie et Stratégie 2013-05-29
16
18
20
22
20
24
26
28
30
32
30
… et au Canada
Alors que les participants du marché revoyaient leurs
attentes au sujet de la politique monétaire américaine,
les taux des obligations de part et d’autre de la
frontière ont nettement augmenté depuis le 1er mai. Le
mouvement était plus important au sud, ce qui ne
surprend personne. Les obligations du Trésor
américain de 10 ans ont clôturé le 28 mai à 2.17%, en
hausse de 54 points de base, comparativement à
2.076% pour celles du Canada qui ont gagné 40 points
de base. Le taux des Treasuries de 30 ans a
augmenté de 49 pb contre 31 pb pour l’équivalent
canadien (de 2.35% à 2.66%). Comme nous
prévoyons un regain de la croissance économique
dans les deux pays au deuxième semestre de cette
année, l’évolution récente du marché est indicateur de
la tendance sous-jacente des trimestres à venir.
Obligations provinciales : Valeur ajoutée
Écart de taux par rapport aux obligations du Canada et plus value
Points de pourcentage
4
3
2
1
0
-1
-2
-3
-4
-5
Écart des obligations
provinciales
longues (d)
Points de pourcentage
52 semaines
Rendement excédentaire
sur 52 semaines (g)
1.20
1.15
1.10
1.05
1.00
0.95
0.90
0.85
0.80
0.75
Rendement hebdomadaire
excédentaire (g)
2010
2011
2012
2013
FBN Économie et Stratégie (données de Datastream), 2013-05-24
Les écarts de taux des obligations provinciales longues
ont évolué dans une fourchette large au cours des
12 derniers mois. Ceux de l’Ontario, par exemple, ont
baissé jusqu’à 93.4 pb et sont montées jusqu’à
110.1 pb par rapport aux obligations du Canada. Le
24 mai, elles ont clôturé à 3.54%, soit 97.6 pb de plus
que les fédérales. Dans la plupart des provinces, les
mises en chantier résidentielles étaient inférieures à
leur moyenne mobile sur 12 mois au cours des trois
derniers mois (les deux exceptions étant l’Alberta et le
Manitoba), et le Canada dans son ensemble a perdu
des emplois depuis le début de l’année. Dans ces
conditions, les mises à jour financières provinciales
semestrielles pourraient bien être décevantes, du
moins pour le centre du Canada. Par conséquent, les
écarts de taux provinciaux auront sans doute du mal à
sortir de leur fourchette par le bas, cet été. Cependant,
Juin 2013
5
Le mensuel
OBLIGATAIRE
la croissance économique devrait s’accélérer plus tard
cette année et en 2014.
Au cours des dernières 52 semaines se terminant le 24
mai, les obligations de sociétés cotées A ont dégagé
non seulement des rendements totaux positifs (courtes
3.72%, moyennes 5.33%, longues 3.80%) mais aussi
des rendements excédentaires importants par rapport
aux fédérales (courtes 305 pb, moyennes 530 pb,
longues 641 pb). Sur une base hebdomadaire, les
obligations de sociétés de durée moyenne se sont
particulièrement bien tenues, en générant des revenus
totaux supérieurs à ceux produits par les obligations
fédérales pendant 41 semaines sur 52. Les obligations
de sociétés longues en ont fait autant pendant
34 semaines sur 52. Comme l’économie nordaméricaine devrait acquérir une vitesse suffisante pour
décoller à la fin de cette année puis prendre de
l’altitude en 2014, les obligations de sociétés ont
encore de la latitude pour réduire leurs primes de
risque. Nous prévoyons pour 2014 une croissance
économique de 3.1% aux États-Unis et de 2.3% au
Canada. Cela dit, le passage à vide du deuxième
trimestre réduira les bénéfices, ce qui pourrait créer
une certaine volatilité.
Titres de sociétés A : Encore de la marge pour
Points de pourcentage
dominer
4.8
4.4
4.0
3.6
Écarts de
taux –
Indices DEX
3.2
2.8
Longues : 10 ans +
2.4
2.0
Moyennes :
1.6
1.2
Courtes :
1 à 5 ans
0.8
0.4
0.0
Points de base
70
60
50
40
30
20
10
0
-10
-20
-30
-40
-50
-60
-70
-80
-90
2012q2
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013
Moyennes
Longues
Valeur ajoutée hebdomadaire : Rendements totaux des
obligations de sociétés moins celui des obligations du Canada
2012q3
2012q4
2013q1
2013q2
FBN Économie et Stratégie (données de Datastream) 2013-05-24
Recommandation : Durée moyenne pondérée globale
plus courte que celle de l’indice de référence;
surpondération des produits fondés sur des écarts de
taux.
Juin 2013
6
Le mensuel
Obligations : Répartition recommandée
Marché obligataire canadien
Rendement totaux
Durée recommandée 6.70 (contre 6.85 pour l’indice de référence, 24 mai 2013)
Surpondérer les obligations provinciales et de sociétés, durée défensive
Longues
28.1%
05/24/2013
mois/jour/anneé
Encaisse
Sociétés
32.1%
Fédéral
35.3%
Courtes
44.6%
Moyennes
27.3%
OBLIGATAIRE
Provinces
32.6%
Répartition de l’indice
Courtes 44.5%, Moyennes 25.5%,
Longues 30.0%
Fédéral 40.5%, Provinces 31.2%
Sociétés 28.3%
Depuis
4/26/2013
0.07
Depuis
2/22/2013
0.23
Depuis
11/23/2012
0.50
Depuis
5/25/2012
1.02
Canada
court
moyen
long
Univers
-0.19
-1.30
-2.57
-0.95
0.41
0.98
1.27
0.69
0.82
0.81
-1.17
0.43
1.45
1.81
-0.18
1.24
Provinciale
Municipale
-0.88
-0.72
1.61
1.58
1.31
1.89
2.66
3.65
Sociétés
AA
A
BBB
Univers
-0.29
-0.70
-0.51
-0.53
0.88
1.60
2.24
1.60
1.73
2.29
3.52
2.49
3.83
5.08
6.51
5.14
Total
-0.81
1.23
1.28
2.76
3.81
0.54
5.35
12.86
S&P/TSX
FBN Économie et Stratégie (données via Datastream)
Taux d’intérêt aux États-Unis
Taux d’intérêt au Canada
Hebdomadaire, dernière observation 24 mai, 2013
Hebdomadaire, dernière observation 24 mai, 2013
10
%
8
9
6
7
5
6
5
Obligations de sociétés à long terme A
7
Obligations longues de sociétés
8
%
Hypothèques 30 ans
Provinciales longues
4
Obligations 10 ans
4
3
3
2
1
2005
2006
2007
Canada 10 ans
Taux de financement 1 jour BdC
1
0
2004
Canada 2 ans
2
Obligations 2 ans
Cible des fonds fédéraux
2008
2009
2010
2011
2012
0
2013
2004
FBN Économie et Stratégie (données de Bloomberg)
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013
FBN Économie et Stratégie (données de Bloomberg)
Marché obligataire - Canada
Taux d'intérêt
90 jours (A.B.)
2 ans
5 ans
10 ans
30 ans
Écart
90 j. - 2 ans
2 - 5 ans
2 - 10 ans
10 - 30 ans
Devises
$ CA / US
EUR / $ CA
Clôture
05/24/2013
04/26/2013
02/22/2013
11/23/2012
05/25/2012
1.27
1.03
1.37
1.95
2.57
1.28
0.94
1.18
1.71
2.38
1.29
1.07
1.40
1.94
2.59
1.30
1.12
1.37
1.79
2.36
1.32
1.09
1.32
1.81
2.36
-24
34
92
62
-34
24
77
67
-22
34
88
64
-17
24
67
57
-23
24
73
54
1.0318
0.7492
1.0167
0.7549
1.0215
0.7422
0.9929
0.7763
1.0294
0.7761
Source: Économie et Stratégie FBN (données via Bloomberg)
Juin 2013
7
Monthly
June 2013
FIXED INCOME Monitor
8