CR rando La boucle de Saint Maur

Transcription

CR rando La boucle de Saint Maur
Rando du samedi 09 octobre 2010 :
« LA PETITE VENISE DU VAL DE MARNE, LES CHEMINS DE COTEAUX DE
CHENNEVIERES ET LA BOUCLE DE SAINT MAUR »
Nous partirons du pont de Créteil par les anciens chemins de halage du bords de Marne et la petite Venise du
Val de Marne chère aux soixante- huitards, puis longerons la Marne jusqu'au pont de Chennevières et nous
grimperons à la terrasse où une vue sur tout Paris (jusqu'à la Défense...) nous attends pour y casse-crouter.
Puis nous redescendrons sur les bords de Marne par les chemins de coteaux des anciens mariniers de la
Marne pour finir de fermer la boucle de Saint Maur par les ruines de son abbaye et son église St Nicolas du
IXème siècle.
Après avoir retraversé la Marne à la passerelle de halage, retour à Montaigut par le bus 181 ou à pied par la
grimpette de la rue Laferrière et l'hôpital Henri Mondor.
La Petite Venise du Val de Marne à Créteil
Le Bras du Chapitre : l’ile Sainte Catherine, l’ile des ravageurs et l’ile de Brise Pain
Les coteaux
de
Chennevières
Les sentiers de coteaux de
Chennevières surplombent la
Marne en terrasse et croisent
des sentiers descendant
directement à la rivière.
Au temps des vignes, ces
sentiers étaient utilisés pour
acheminer le raisin à dos
d'homme ou de mulet vers le
pressoir ou vers les péniches.
CHENNEVIERES
Chennevières-sur-Marne est située à 104 mètres d'altitude sur un plateau dominant la rive gauche de la Marne et
prolongeant la plaine de la Brie. A l'ère tertiaire, les couches géologiques remplissaient la dépression de Sucy-Bonneuil
jusqu'à une hauteur de 100 mètres (c'est le travail d'érosion réalisé par les eaux qui a désagrégé le plateau de Brie et
donné à la falaise de Chennevières sa morphologie actuelle). Les îles du bord de la Marne sont des vestiges d'une
position antérieure de la falaise, sur lesquels se sont accumulées les alluvions du fleuve.
Un peu d'histoire...
On a découvert près du pont de Chennevières des outils, des armes de pierre, des polissoirs, des sépultures, des
poteries datant de l'époque néolithique (environ 7 000 ans avant Jésus-Christ) et pouvant provenir des hameaux de
pêcheurs dans les huttes qui s'élevaient sur pilotis. Le climat est tempéré et humide et les hommes cultivaient peut être
déjà le chanvre et le lin, très prospères autrefois.
Bien qu'on ignore si ses habitants, les canavérois, ont participé à la défense de Lutèce (Paris), on est certain que sa
véritable histoire commence, comme pour beaucoup de villages de la Brie, vers la fin du 12ème siècle. En effet, le
premier acte mentionnant "Caneveria" date de 1170.
C'est à cette époque que Louis VIII fonda l'Abbaye royale Notre-Dame d'Hivernaux de l'ordre de Saint-Victor, de Paris.
Saint-Louis y transféra les chanoines de l'abbaye de Mont-Etif fondée en 1164 par Maurice de Sully; les religieux
construisirent l'église Saint-Pierre de Chennevières qui fut édifiée en paroisse en 1260. Les serfs de Chennevières
furent affranchis en 1250, sur l'ordre de la reine Blanche par l'Abbé Jean de Saint-Maur, seigneur de Chennevières.
Le village a beaucoup souffert des
invasions, des guerres fratricides (guerre
de cent ans en 1350 et guerre de
religions en 1563) et de la Fronde. Pour
se défendre de l'ennemi, les habitants de
Chennevières ont construit des galeries
souterraines maçonnées qui partaient de
l'église pour rejoindre la Marne; ces
souterrains étaient utilisés pour mettre en
sécurité les enfants alors dirigés vers la
Varenne, les objets précieux ou les
denrées convoitées par les troupes
armées.
Du petit village de 1709 qui comptait
alors 164 habitants, il reste "le bourg"
groupé autour de l'église et de l’ancienne
mairie
. Mais si plusieurs résidences se sont construites,
Chennevières reste une commune à l'échelle
humaine où il fait bon vivre, en dehors de
l'agitation de la capitale pourtant très proche.
Les coteaux de Chennevières constituent un site
classé, où vents et brouillards sont entraînés vers
le nord par les vallées de la Seine et de la Marne.
Déjà à son époque Louis XIV avait songé y
construire son palais.
La Révolution commença à Chennevières,
comme partout ailleurs, par la rédaction d'un
cahier de doléances, puis la commune supporta
les réquisitions sans protester.
Du 30 mars au 3 juin 1814, elle subit l'occupation
des troupes russes et en 1870 Guillaume Ier y fit
aussi tenir garnison à ses soldats après la bataille
du plateau de Champigny.
L'église Saint-Pierre de Chennevières
(inscrite à l'inventaire des Monuments historiques en 1920)
Avant 1163, l'Abbaye Saint Geneviève de Paris possédait à Chennevières des
terres sur lesquelles fut construite une humble chapelle qui fut donnée par Maurice
de Sully, évêque et fondateur de Notre-Dame de Paris, à l'abbaye du Mont-Etif /
Hiverneaux, près de Lésigny et devint un prieuré-cure.
Vers la fin du 13ème siècle, un beau sanctuaire, dans le style "Ile-de-France" et
"Champenois" est reconstruit par les moines et les serfs. Ces derniers sont
affranchis en 1250 par l'Abbaye de Saint-Maur, selon un acte confirmé par Blanche
de Castille (son médaillon et ceux de Saint-Louis et de Marguerite de Provence
sont encore sur la clef de voûte de l'église). Après l'effondrement de la nef et
l'incendue du clocher, l'église est reconstruite aux XVIIIème et XIX ème siècles
dans des proportions moins importantes.
Trois cloches sont actuellement dans le clocher: "Marie-Catherine" qui date de 1755 et donne le sol dièse;
"Christine-Cécile" et "Maire-Brigitte" qui datent de 1972 et donnent respectivement le ré dièse et le fa dièse. De
chaque côté du porche se trouvent deux pierres tombales datant de 1463 et 1575.
Le maître-autel a été consacré en juin 1984 et sculpté en chêne par un artiste de Lozère. Il contient des reliques de
saints et une pierre du seuil de la Basilique Saint-Pierre de Rome y a été déposée. En 1977, un accident de la
circulation endommage une partie de la Chapelle de la Sainte-Vierge, qui retrouve ainsi une nouvelle jeunesse:
suppression des lambris de bois, dépose et repose des vitraux, installation d'un nouvel autel sur lequel figurent les
blasons de Chennevières et Durmersheim, ville jumelée d'Allemagne.
En mai 1985, un nouveau portail a remplacé l'ancien, datant de 1835. En même temps, et au dessus de ce portail,
un tympan a été prévu: il représente le Christ confiant les clefs à son apôtre Pierre, patron de la paroissse. La
rosace de façade, primitivement décorée d'une peinture représentant Saint Louis "Libérateur des serfs de
Chennevières" et qui, au fil des ans, avait été remplacée par des verres blancs, s'est vue embellie, en 1983, par un
vitrail réalisé par l'atelier "Vitrail" de l'A.J.C.C. (Amicale des Jeunesses Chrétiennes de Chennevières).
Saint Maur des Fossés : l’ancienne abbaye et l’église St Nicolas
Saint-Maur-des-Fossés recouvre un territoire dont les limites naturelles n’ont jamais changé, grâce à la résistance d’un
éperon rocheux que les eaux de la Marne eurent à contourner. C’est ainsi que la rivière dessine une ultime boucle
avant d’aller se perdre dans la Seine et circonscrit un espace de plus de mille hectares : la presqu’île de Saint-Maur.
4 500 ans se sont écoulés depuis l’installation des premiers "Saint-Mauriens" (les bâtisseurs de mégalithes) dans les
futurs villages médiévaux du Vieux Saint-Maur et de Saint-Hilaire. A l’âge du fer, des Gaulois élurent domicile sur le
site d’Adamville où se situe la plus grande nécropole gauloise connue en région parisienne. Un important mobilier
funéraire fut retrouvé lors des fouilles en 1887. Il fait aujourd’hui partie des collections du musée des Antiquités
nationales à Saint-Germain-en-Laye. Certains objets ont été déposés au musée Carnavalet à Paris.
Le site de l’Abbaye (641 - 1796)
De l’ancienne abbaye de Saint-Pierre du Fossé (639-1137) on peut encore voir quelques vestiges. Les promeneurs
pourront faire plus ample connaissance avec l’histoire du site grâce à des panneaux historiques implantés dans le parc.
L’abbaye de Saint-Pierre-du-Fossé (639-1137)
L’abbaye de Saint-Maur-des-Fossés, aujourd’hui disparue, fut au Moyen Age, l’une
des plus célèbres du royaume de France. Sa fondation remonte à 639, sous la
régence de la reine Nanthilde. Toute une communauté de moines s’y installa et la
première église fut dédiée à la vierge et aux apôtres Pierre et Paul. L’abbaye,
désignée alors sous le nom de Saint-Pierre-du-Fossé, le terme "Fossé" faisant
référence au relief du lieu, particulièrement pentu jusqu’à la Marne, bénéficia des
biens et privilèges de l’évêque et du roi.
Mais deux cents ans suffirent à endommager les bâtiments. L’église fut reconstruite
plus au sud. Autour de l’an mil, une église plus vaste fut édifiée. Le culte des
reliques de Saint-Maur-des-Fossés naquit lorsqu’en 1137, année de grande
sécheresse, le Clergé eut l’idée de porter le corps de Saint-Maur en procession. La
pluie tomba, le culte était né. Il faudra cependant attendre 1281 pour que l’abbaye
soit connue sous le seul nom de "Saint-Maur-des-Fossés".
Vers la fin de la guerre de Cent ans (dans les années 1450), les reliques du saint
avaient acquis la réputation de guérir l’épilepsie et la goutte, ce qui donnait lieu à
des pèlerinages. L’abbaye deviendra un lieu de pèlerinage comparable à Lourdes
de nos jours. Au Moyen Age, le territoire de l’abbaye se répartissait entre le
hameau de Saint-Hilaire, situé dans la plaine de La Varenne, et le bourg du Vieux
Saint-Maur, qui concentrait ses aménagements dans un rayon peu étendu où les
rues étaient rares.
Hors du bourg se trouvaient l’abreuvoir, le lavoir, le moulin et le port. Un marché s’y développa au XIIIè siècle : On y
vendait pain, fruits, légumes, vin et bestiaux. Dispersées dans la plaine, les fermes de Champignol, du Mesnil et des
Piliers comptaient quelques habitants, de même que les quelques maisons situées près des bacs de Chennevières et
de Créteil.
Aujourd’hui, l’abbaye n’existe plus et a laissé la place à un square dans lequel quelques ruines subsistent, telles la tour
Rabelais, la villa Bourrières ou encore d’anciennes fortifications.
L’église Saint Nicolas :
Située sur la place d’Armes, au cœur du Vieux-Saint-Maur, elle
remonte au IXe siècle et est dédiée au patron des mariniers. Elle
rappelle l’histoire de la ville et notamment celle de la grande
abbatiale de Saint-Maur-des-Fossés. L’entrée à colonnettes et la
nef haute et étroite donnent un charme absolu à cet édifice
religieux. Au fond du bas-côté, une sculpture en bois polychrome
représente Notre Dame des Miracles.
Photos : Claudine Blangarin, Jean-Paul et internet
Pause casse-croute sur la terrasse de Chennevières
Photos : Claudine Blangarin