1-Femmes rurales-Rapport final - FR

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1-Femmes rurales-Rapport final - FR
CEA-AN/EGM/Genre/2013/2
Octobre 2013
Original : Français
Rapport de la réunion
31octobre - 1er novembre 2013
Rabat, Maroc
NATIONS UNIES
COMMISSION ECONOMIQUE POUR L’AFRIQUE
Bureau pour l’Afrique du Nord
Réunion d’experts
Améliorer l’accès au financement pour renforcer l’autonomisation
économique des femmes rurales en Afrique du Nord
Rabat, Maroc 31octobre- 1er novembre 2013
Plan du rapport
I – Introduction et Objectifs de la réunion
II- Participation
III- Ouverture de la réunion
IV- Déroulement des travaux et synthèse des sessions
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Session 1 : Problématique de l’autonomisation économique des femmes : l’importance de la
recherche
-
Session 2 : Le financement par le système bancaire : dialogue entre prestataires et
bénéficiaires
-
Session 3 : Le financement par les associations de microcrédit : dialogue entre prestataires et
bénéficiaires
-
Session 4 : Structures du financement et mesures d’accompagnement
* Séance sur l’expérience des acteurs de la société civile et collectivités locales
* Séance sur les bonnes pratiques régionales et internationales :
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Session 5 : Suite et fin des bonnes pratiques régionales et internationales
-
Session 6 : Discussion des recommandations
V- Clôture de la réunion
Annexes
Programme de travail
Liste des participants
I – Introduction et Objectifs de la réunion
L’autonomisation des femmes rurales exige des stratégies d’ensemble pour surmonter les nombreux
obstacles auxquels elles sont confrontées. L’absence d’analyse sexospécifique, de prise de conscience
des enjeux et de volonté politique peut mener à des politiques et programmes qui perpétuent les
obstacles systémiques et freinent l’autonomisation effective des femmes. Cette situation justifie la
nécessité de revoir les politiques et les lois en vigueur si l’on veut assurer aux femmes, dont celles
vivant et travaillant en milieu rural, un accès égal aux ressources productives, aux services essentiels,
aux opportunités d’emploi et aux technologies économisant du travail. Elle justifie tout aussi fortement
la priorité pour les pays nord- africains de revisiter également les lois qui restreignent les capacités
des femmes sur le plan juridique.
Dans le cadre de ses nouvelles orientations et de sa stratégie visant à renforcer l’intégration des
questions de genre dans ses activités et programmes et dans un contexte régional et international qui
se prépare à la 5ème Conférence internationale sur les femmes « Beijing +20 », le Bureau de la CEA
pour l’Afrique du Nord (BAdN) a organisé une réunion d’experts sur le thème « Améliorer l’accès au
financement pour renforcer l’autonomisation économique des femmes rurales en Afrique du Nord ».
La réunion s’inscrit dans le prolongement du Colloque que le Bureau a tenu à Marrakech en 2010 sur
« l’Apport des femmes entrepreneures au développement économique des pays de l’Union du
Maghreb Arabe », qui avait appelé dans ses recommandations à mettre en œuvre des politiques et des
programmes de promotion des petites et moyennes entreprises, tout en accordant une attention
particulière à la femme rurale et en valorisant les « savoirs du terroir » des femmes, surtout en milieu
rural. La tenue de cette réunion s’inscrit aussi dans le cadre de la mise en œuvre des recommandations
de la 56ème session de la Commission de la condition de la femme (CSW 56) de Mars 2102 sur
« l’autonomisation des femmes rurales et leur rôle dans l’élimination de la pauvreté et de la faim, le
développement et le règlement des problèmes actuels», appelant à investir davantage dans les femmes
et les filles rurales en répondant mieux à leurs besoins.
Pour les besoins de cette réunion d’experts, le Bureau a réalisé une première étude sur l’accès des
femmes rurales au financement basée sur quatre études de cas pays (l’Algérie, l’Egypte, le Maroc et la
Tunisie), afin d’identifier les difficultés et les discriminations auxquelles les femmes font face dans ce
domaine, dégager les bonnes pratiques en cours et analyser les perspectives d’une meilleure adaptation
des stratégies destinées à renforcer l’accès des femmes rurales au financement pour la promotion
effective de leurs droits.
La réunion a constitué une plateforme d’échange et de discussion entre les différents acteurs de
développement dans la région autour de la problématique de l’autonomisation économique des
femmes rurales à travers l’accès au financement. Son objectif global était d’établir un dialogue
approfondi et franc entre les décideurs, les prestataires et les bénéficiaires afin d’identifier les défis
spécifiques majeurs que les femmes rurales d’Afrique du Nord rencontrent pour accéder aux
ressources financières. Ont été ainsi discutées les lacunes persistantes et les mesures à prendre, en vue
d’améliorer les politiques et cadres existants, et accroître les opportunités mises à la disposition des
femmes rurales dans ce domaine.
La réunion a permis également de partager quelques bonnes pratiques en cours et d’en évaluer
l’impact sur les bénéficiaires parmi les femmes rurales, tout en examinant les conditions objectives
pour les adapter et les étendre à différentes catégories de femmes vivant, travaillant et produisant en
milieu rural .
Les objectifs spécifiques de la réunion étaient:
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-
-
Identifier les défis spécifiques majeurs liés à la problématique de l’accès des femmes
rurales au financement, et partager des bonnes pratiques ;
Sensibiliser les législateurs de la région quant à la nécessité de réviser les lois sur l’accès
des femmes aux ressources productives de manière générale ;
Sensibiliser les institutions financières et le secteur privé pour promouvoir l’entreprenariat
en milieu rural afin de créer plus d’opportunités pour les femmes, en termes d’emploi et
d’accès au financement ;
Dégager un consensus sur les domaines d’intervention prioritaires et les moyens à mettre
en œuvre pour améliorer l’accès de ces femmes au financement et les aider à développer
leurs activités économiques ; et
Formuler des recommandations concrètes et réalisables sur les différents aspects de la
question à l’intention des différents décideurs et acteurs intervenant dans ce domaine .
II – Participation
Plus de soixante experts ont assisté à la réunion représentant : les ministères de la femme, de
l’agriculture, de l’économie et des finances, les bureaux nationaux de la statistique, les banques et
autres institutions de financement, les organisations nationales et régionales de femmes rurales et de
femmes entrepreneures, les chambres de commerce et diverses organisations du secteur privé et les
centres de jeunes dirigeants, ainsi que des parlementaires, des statisticiens, des universitaires, des
chercheurs et les medias nationaux et sous-régionaux. Les représentants d’organisations régionales et
internationales dont la BAD, le PNUD, ONU Femmes, la FAO, le FNUAP et le BIT ont également
pris part aux travaux de la réunion. (La liste des participants est jointe en annexe).
III – Ouverture de la réunion
La séance d’ouverture de la réunion a été présidée par Mme Karima Bounemra Ben Soltane, Directrice
du Bureau Afrique du Nord de la CEA, qui a prononcé une allocution de bienvenue dans laquelle elle
a remercié de leur présence tous les experts, les représentants des organisations nationales, régionales
et internationales, ainsi que les représentants des agences du Système des Nations Unies, partenaires
privilégiés de la CEA. Introduisant ensuite la thématique de la réunion, Mme Bounemra a fait
remarquer que la nature des conditions économiques et sociales actuelles des pays de la région justifie
la nécessité de procéder à un meilleur rééquilibrage des mesures gouvernementales en faveur des
régions les plus défavorisées, notamment en milieu rural. Il revient donc à l’Etat, principal responsable
du changement, de renforcer sa volonté politique dans ce sens en encourageant la participation de tous
les acteurs sociaux et en mettant en place des stratégies de développement à même de répondre aux
besoins de toutes les catégories sociales, y compris les femmes rurales. Ces dernières, a-t-elle
souligné, jouent un rôle majeur dans le développement et la stabilité des campagnes, ainsi que dans la
sécurité alimentaire, mais ce rôle est souvent peu reconnu.
Citant le rapport de la FAO sur la « Situation mondiale de l’alimentation et de l’agriculture, 201011 », la Directrice a souligné que les femmes rurales continuent d’être plus confrontées que les
hommes à des difficultés d’accès aux services, à la protection sociale, aux opportunités d’emploi, aux
marchés, ainsi qu’aux institutions locales et nationales. En Afrique du Nord, l'une des discriminations
qu’elles continuent de subir concerne l'accès à l’éducation, causant ainsi la persistance de niveaux de
pauvreté toujours élevés et l’inefficacité des efforts visant à réduire les inégalités entre les sexes, mais
aussi entre les zones urbaines et rurales.
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Une autre disparité observable dans toute la région concerne la propriété foncière : les femmes
représentent moins de 5% de tous les propriétaires fonciers agricoles. Dans ce contexte, Mme
Bounemra a noté que l’accès à la terre et aux ressources continue de représenter des difficultés réelles
pour les femmes, d’où la nécessité pour les pays d’Afrique du Nord d’améliorer le contexte général de
gouvernance foncière et de favoriser l’accès à la terre pour l’ensemble des producteurs, en particulier
les femmes en milieu rural. Par ailleurs, les femmes, dont celles vivant et travaillant en milieu rural,
ont également un accès restreint aux autres ressources productives telles que le financement sous
toutes ses formes. À cause de cet accès difficile, les femmes rurales restent confinées dans des
activités modestes, à rendement faible, et opèrent majoritairement dans l’économie informelle. Ceci
limite leur capacité de production et entraine des répercussions négatives tant sur les femmes ellesmêmes que sur leurs familles et sur les communautés des zones rurales de manière générale.
Après avoir défini les contours de la problématique à l’étude, et pour mieux en cerner les enjeux,
Mme Bounemra a invité les participants à réfléchir sur quelques aspects concrets de la question dont :
i) les mesures à prendre au niveau des stratégies et programmes de développement pour promouvoir
davantage la condition des femmes rurales ; ii) comment faciliter l'accès des femmes rurales aux
mécanismes de financement et convaincre les prestataires tels les banques et les organismes de
microcrédit pour qu’ils misent davantage sur la clientèle féminine ; iii) comment attirer
l'investissement destiné aux femmes rurales- dont les jeunes diplômées parmi elles- et privilégier les
secteurs moins traditionnels tels les TIC, l’économie verte et l'éco-tourisme ; v) quelle assistance
proposer aux Etats en vue d’améliorer la production de statistiques ventilées par sexe?
Dans ce cadre, les participants ont été invités à examiner l’étude réalisée par le Bureau Afrique du
Nord de la CEA, aux fins de dégager des propositions d’action innovantes et proposer des
recommandations consensuelles et réalisables aux décideurs et aux acteurs de développement chargés
de la promotion des femmes rurales en Afrique du Nord . Mme Bounemra a conclu son allocution de
bienvenue en renouvelant l’engagement de la CEA à accompagner les efforts de ses États membres
pour la réduction des inégalités et la promotion effective de la condition des femmes, ce qui représente
désormais un impératif de développement que les pays et les gouvernements de la région ne peuvent
plus ignorer.
Prenant la parole après Mme Bounemra, Monsieur Benoit Horemans, Coordinateur sous-régional pour
l’Afrique du nord et Représentant de la FAO en Tunisie, a remercié la CEA pour l’invitation formulée,
signe du renforcement de la coopération entre les deux organisations dans la sous région. Il a aussi
souligné la pertinence du choix du thème qui s’inscrit parfaitement dans le prolongement du travail
que fait la FAO pour réduire le fossé séparant hommes et femmes dans l’agriculture et l’emploi rural,
conformément à la politique de l’Organisation sur l’égalité des sexes approuvée en 2012. Cette
politique prévoit que pour éliminer la faim et la pauvreté, la FAO veillera à ce que, à l’horizon 2017,
30% du budget et des travaux opérationnels de l’Organisation au niveau des pays et des régions soient
consacrés aux interventions ciblant précisément les femmes; et que l’ensemble du portefeuille du
Programme de coopération technique (PCT) affecté aux programmes et projets relatifs à l’égalité des
sexes passe de 9% à 30%. Dans ce contexte, a précisé M. Horemans, le Bureau de la FAO pour
l’Afrique du Nord a réalisé en 2013 un « audit genre » qui a donné lieu à deux activités: (i) le
renforcement des capacités du personnel de la FAO et des partenaires pour les doter de l’expertise
adéquate leur permettant d’intégrer l’approche genre dans leur travail, et (ii) l’élaboration d’un plan
d’action pour la promotion de statistiques agricoles désagrégées par sexe et âge.
Sur le terrain, la FAO a diverses activités et des projets considérés comme de bonnes pratiques en
matière d’intégration du genre, dont : un projet du Programme de Coopération Technique
« Renforcement du rôle de la femme dans la filière pêche à pied de la palourde » en Tunisie pour
améliorer les conditions de vie et de travail des femmes collectrices de palourdes; deux projets
conjoints du Système des Nations Unies au Maroc et en Tunisie (formation sur le terrain, accès aux
ressources dont le crédit pour les femmes et les jeunes). Par ailleurs, a précisé M. Horemans, d’autres
actions pilotes ne nécessitant pas des moyens financiers importants sont menées actuellement par la
FAO en Tunisie, dont le « Réseau genre, agriculture et développement rural », et le Programme de
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renforcement des capacités des vulgarisatrices mené en coopération avec le Bureau d'appui à la femme
rurale du Ministère de l’Agriculture. Le représentant de la FAO a conclu en soulignant l’intention de
son organisation de mettre en pratique sa nouvelle politique d’égalité des sexes dans la région
d’Afrique du Nord, et de développer des partenariats avec la CEA dans ce domaine, au bénéfice des
femmes rurales en particulier, mais aussi en faveur du développement agricole, de la lutte contre la
pauvreté et l’amélioration de la nutrition dans la région.
Représentant M. Tariq Sijilmassi, Président de la Fédération nationale des associations de microcrédit
(FNAM), Mme Hanan Aajli, Directrice de Cabinet, a prononcé une brève allocution dans laquelle elle
a rappelé la genèse du microcrédit au Maroc qui, a-t-elle dit, représente aujourd’hui un secteur
économique clé pour lutter contre l’exclusion financière. Rappelant quelques ordres de grandeur, Mme
Aajli a indiqué que la Maroc s’était donné pour objectif à l’horizon 2020 de faire profiter 3,2 millions
de bénéficiaires actifs dont les femmes rurales ; et a évoqué à ce propos les efforts fournis par la
FNAM pour professionnaliser le secteur et le rendre transversal dans tous les domaines. La
représentante de la FNAM a enfin remercié la CEA pour avoir pris l’initiative de consacrer cette
activité à l’accès des femmes rurales au financement, dont le microcrédit, et a souligné l’intérêt que
portera son institution au suivi des recommandations et des résultats de pareille initiative.
IV. Déroulement des travaux et synthèse des sessions
Les travaux de la réunion d’experts se sont articulés autour de six sessions plénières, traitant des
aspects les plus saillants que le Bureau Afrique du Nord de la CEA a sélectionnés pour illustrer la
problématique sous examen. Plus d’une vingtaine de présentations et de témoignages ont été faits par
des experts nationaux, régionaux et internationaux (travaillant dans les domaines liés au
développement rural, la promotion de l’égalité entre les sexes et les droits des femmes, les institutions
de financement à commencer par les banques jusqu’aux mécanismes de microcrédit dans leur
diversité) ; ainsi que par des bénéficiaires ayant recouru à ces mécanismes de financement et des
représentants de la société civile. Certaines de ces présentations ont porté sur des bonnes pratiques
régionales et internationales, dont la méthodologie et les résultats méritent qu’on s’y intéresse et
pourraient être éventuellement reproduits dans la sous-région. Des débats riches et francs ont permis
d’approfondir l’information apportée par ces différentes présentations et d’en dégager des pistes de
réflexion et des recommandations jugées essentielles par les participants, pour une approche concrète
de la problématique en question.
Ci après la synthèse de ces débats :
Session 1 : Problématique de l’autonomisation économique des femmes : l’importance de la
recherche
En guise d’introduction, et en vue de donner d’emblée un message fort concernant l’importance de la
recherche qui doit être renforcée pour informer, voire ajuster, les stratégies et programmes de
développement ciblant les femmes rurales, une présentation a été faite par Mme Riad Zghal,
Professeur émérite, sur l’étude recherche- développement coordonnée par le Centre de recherches,
d'études, de documentation et d'information sur la femme (CREDIF) intitulée « Stratégies et
comportements des entrepreneures tunisiennes en milieu rural et urbain : Méthodologie pour une
approche globale ». Mme Zghal a articulé sa présentation autour de quatre axes :
-
L’entreprenariat féminin en Tunisie : genre et milieu
Le processus de la recherche et ses différentes étapes
Résumé des principaux résultats de la recherche dans son volet entrepreneuriat féminin et
milieu rural
Des pistes pour le développement de l’entrepreneuriat féminin en milieu rural
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En raison du chômage qui a frappé davantage les femmes que les hommes, ces dernières, a expliqué la
conférencière, sont devenues de plus en plus tentées par l’auto-emploi comme moyen d’accès à la vie
active pour devenir ainsi autonomes économiquement et valoriser leurs compétences. Mais de
nombreux freins liés au statut social de la femme affectent à la fois sa liberté d’initiative et sa capacité
de créer de la valeur au moyen de ses activités. Ceci est encore plus marqué dans le milieu rural. La
conférencière a ensuite résumé la méthodologie adoptée pour conduire la recherche sus- mentionnée
qui a été menée selon une approche systémique basée sur : la préparation d’un modèle conceptuel, une
recherche empirique exploratoire par le biais de focus groups dans les régions d’investigation choisies,
ainsi que trois questionnaires destinés aux trois catégories d’entrepreneures ciblées dans trois régions
contrastées couvertes par l’étude.
Elle a ensuite cité quelques uns des principaux résultats obtenus s’agissant de l’entreprenariat féminin
en milieu rural comparé au milieu semi-urbain (villages). En résumé, ce dernier est moins important
qu’en milieu urbain et se concentre dans le secteur informel qui attire les femmes, plus par manque
d’opportunités d’emploi que par souci de réalisation de soi ou parce qu’elles ont pu accéder facilement
au crédit. Autre résultat, le secteur informel groupe davantage de femmes âgées et peu instruites que le
secteur formel, avec une forte présence dans l’artisanat.
L’analyse typologique des entrepreneures du secteur informel en milieu rural a montré l’existence de
trois groupes d’entrepreneures : les chefs d’entreprise potentielles, les entrepreneures éphémères et les
entrepreneures résilientes. La présentatrice a conclu en proposant une série de mesure susceptibles
d’aider à transformer le milieu rural en milieu entrepreneurial où le rôle des femmes sera plus
prépondérant, plus reconnu et pérenne. Parmi ces mesures :
- Introduire obligatoirement le volet « femmes » dans tous les programmes de développement et
définir les objectifs et les outils de contrôle de sa réalisation.
- Cibler les secteurs investis par l’entrepreneuriat dans le secteur informel.
- Prospecter les voies de création de valeur : maîtrise de la chaîne de valeur, qualité, branding et
commercialisation, greffe technologique, etc.
- Différencier les outils de stimulation de l’entrepreneuriat et de passage au secteur formel selon les
divers types d’entrepreneures.
- Favoriser l’aide à la constitution de groupements d’entrepreneures.
À l’issue de cette communication, le Professeur Nouzha Lamrani, Experte Consultante de la CEA, a
fait une présentation exhaustive sur l’étude commanditée par le Bureau traitant de l’accès des femmes
rurales au financement, et basée sur quatre études de cas pays couvrant l’Algérie, l’Egypte, le Maroc
et la Tunisie. La présentation s’est articulée autour de quatre grandes parties :
1- une introduction générale sur le contexte, les objectifs, la méthodologie et les contraintes de
l’étude ;
2- un état des lieux résumant les grandes caractéristiques de la situation des femmes rurales dans la
sous région, à la lumière de cinq indicateurs clés: l’accès à l’éducation, l’accès à l’emploi ; l’accès aux
ressources ; l’accès aux infrastructures sociales de base et l’autonomisation politique ;
3- une partie analytique consacrée aux résultats de l’étude sur l’accès et le contrôle des ressources
financières par les femmes rurales dans les quatre pays couverts, assortie d’un certain nombre de
bonnes pratiques ;
4- une dernière partie mettant en lumière les principales conclusions et recommandations de cette
analyse de situation.
Passant en revue les principales conclusions de l’étude, Professeur Lamrani a fait un certain nombre
d’observations qualitatives dont suit:
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- Dans les quatre pays étudiés, des progrès ont été réalisés dans la mise en œuvre des engagements
internationaux sur l’égalité de genre, mais ces progrès restent très lents en milieu rural. Par rapport
aux hommes, les femmes continuent d’avoir un accès moindre aux ressources productives et aux
opportunités d’emploi.
- Concernant l’accès aux ressources financières formelles comme informelles, il n’existe pas de
données selon le milieu et le sexe ; et les données sont tout aussi parcimonieuses quand il s’agit du
contrôle par les femmes des ressources financières tant formelles qu’informelles.
- Le système informel domine en raison des différentes contraintes liées à la nature du milieu (zones
reculées où les infrastructures sont déficientes, inexistence ou manque d’organismes financiers,
revenus provenant d’activités informelles et précaires).
- Les indicateurs d’inclusion financière en milieu rural sont très faibles, le micro crédit étant la
ressource formelle la plus importante, notamment pour les femmes. Souvent, la conception des
produits de crédit n’intègre pas les contraintes spécifiques des femmes, et souvent aussi, le prêt doit
être garanti ou cautionné par un “tuteur” de sexe masculin.
- Même si la ressource financière permet d’augmenter les revenus des ménages, elle ne semble pas
avoir un impact positif majeur sur les femmes puisqu’elle ne permet pas l’épargne et encore moins
l’investissement. Elle ne semble pas non plus changer de manière significative les rapports entre les
hommes et les femmes : l’on continue de relever une augmentation de la charge de travail des
femmes et une baisse de la participation financière des hommes.
Dans les débats qui ont suivi, les participants ont salué l’initiative de la CEA de centrer la réunion sur
l’étude et le choix de la thématique, et de produire les quatre études pays et la synthèse générale,
contribuant ainsi à combler le déficit avéré en termes de recherche sur la question. Se reconnaissant
dans les principaux résultats de ces études et les recommandations qui en ont découlé, les participants
ont apporté de riches contributions au débat. Le microcrédit a été la source de financement sur laquelle
les commentaires se sont le plus attardés, en raison de la plus-value apportée aux bénéficiaires, dont
les femmes rurales, mais aussi en raison des difficultés que connait le secteur , entre autres,
l’insuffisance du partenariat entre les entités de microcrédit et les associations de développement.
Parmi les pistes recommandées par les intervenants pour remédier à cette situation :
- La nécessite d’affiner les concepts tels les dimensions de la ruralité, la géographie, l’activité, le
mode de vie et le statut de la femme rurale dans la famille ;
- Mieux réfléchir l’agenda de l’autonomisation économique des femmes rurales en concevant en
amont des stratégies et programmes destinés spécifiquement aux filles rurales (éducation et adaptation
ou réorientation des cursus si nécessaire, apprentissages de métiers liés au travail agricole en milieu
rural, etc.) ;
- Associer les produits financiers à d’autres produits destinés à l’amélioration des conditions de vie de
la femme et de sa famille (assurance maladie, stockage sécurisé des produits, etc.) ;
- Œuvrer, dans le cadre des politiques destinées à renforcer l’autonomisation des femmes rurales, à
évaluer et activer les ressources locales immatérielles (comme les valeurs culturelles, l’éducation, les
métiers, etc.) et matérielles (patrimoine archéologique, ressources naturelles, infrastructure disponible,
etc.) ;
- L’urgence pour la réussite des politiques nationales genre d’évaluer et d’actualiser les plans d'action
nationaux existants en matière d'autonomisation des femmes rurales ;
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- Coupler les efforts en matière d'accès des femmes rurales aux ressources financières avec un
accompagnement et un transfert de compétences ;
- Renforcer le réseautage avec les structures publiques et privées locales, en plus des structures
nationales et internationales, en vue d’optimiser l’engagement et l’apprentissage réciproque ;
- Associer les entreprises au financement à l’accompagnement et à la formation dans le cadre de la
politique de responsabilité sociale des entreprises, c’est à dire dans le cadre de leur contribution aux
enjeux du développement durable ;
- Viser la montée en gamme des activités des femmes rurales couvrant la qualité, le volume de
production, la maitrise de la chaine de valeur,
- Intégrer la variable accès des femmes rurales aux marchés national et international - au delà de leur
accès aux ressources- dans toute analyse portant sur la situation des femmes rurales,
- Diffuser auprès des autres pays de la sous régions l'expérience marocaine en matière de budgétisation
sensible au genre pour garantir l'accès équitable des femmes et hommes à l'appui des institutions
publiques ;
- Développer d'autres études et analyses sectorielles pour approfondir la connaissance sur le sujet ; et
encourager le monde académique à s’investir dans le domaine de la recherche sur cette problématique
particulière ;
- Encourager les chercheurs et les universitaires à travailler en synergie avec les instances chargées de
la formulation et la mise en œuvre des stratégies de développement.
Session 2 : Le financement par le système bancaire : dialogue entre prestataires
et bénéficiaires
Quatre communications ont été faites au cours de cette session :
- Appui aux femmes rurales : l’expérience de la Banque Tunisienne de Solidarité, par M. Mohamed
Kaaniche, Président Directeur Général ;
- Attaoufiq Microfinance : Une expérience, Un Challenge, par M. Ahmed Azudga, Représentant de
M. Moustapha Bidouj, Directeur Général de la Fondation Attawfiq pour le Microcréditm
- Le M-Banking et son potentiel pour améliorer l'accès des femmes rurales au financement, par
Mohamed Timoulali, Expert International en TIC.
- L’histoire d’un succès : l’Union des coopératives féminines d’Argane et de produits agricoles, par
Mme Fatima Amehri, Directrice par intérim, Tissaliouine.
Cette session a été instructive et édifiante au vu de la palette d’expériences concrètes qui y ont été
présentées, avec ce qu’elles comportent comme acquis et comme limites reconnues par les
présentateurs eux-mêmes. Grâce à ces expériences partagées, les participants ont pu prendre la mesure
des efforts fournis pour la prestation de services et appuis financiers par le système bancaire au profit
des femmes rurales. Cela leur a permis de mieux cerner la logique des prestataires et la portée de leur
action, mais aussi de comprendre la nature des contraintes tant pour les bénéficiaires que pour les
prestataires eux-mêmes ; et de réfléchir ensemble sur les pistes de solution. Dans ce cadre, les
participants ont convenu que la micro-finance n’était qu’un élément parmi d’autres de lutte contre la
pauvreté, et qu’elle devrait s’accompagner d’une véritable stratégie pour mettre à la disposition des
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femmes des services non financiers tels que l’information sur les marchés et la formation technique.
Par ailleurs, optimiser l’impact de ces services financiers et non financiers est tributaire du sérieux des
efforts d’accompagnement et d’appui aux bénéficiaires, et de la rationalisation des processus d’octroi
des crédits en faveur des femmes entrepreneures. Reconnaissant que la micro- finance relève en
général du privé, les participants ont attiré l’attention sur le risque que les banques de micro- crédit se
transforment en banques d’affaires, ce qui va à l’encontre des objectifs de l’économie sociale et
solidaire. Un autre problème souligné par les participants est celui l’exode rural croissant des femmes
du fait de la crise économique, du chômage et des conditions de vie plutôt rudes en milieu rural.
Evaluant l’expérience des coopératives de femmes (comme celles produisant et commercialisant
l’huile d’argan au Maroc), les participants ont signalé l’existence d’un certain nombre de contraintes
qui entravent leur essor, dont le monopole créé par les multinationales (plus de 50% de la production),
ainsi que les délais de remboursement des crédits jugés encore trop courts et trop contraignants pour
ces coopératives de femmes productrices. Par ailleurs, créer des partenariats avec d’autres
coopératives dans les pays de la sous-région a été fortement recommandé
comme moyen de
mutualiser les expériences et les succès, et renforcer ce secteur au profit des femmes rurales qui y
opèrent.
Un consensus s’est aussi dégagé sur les avantages qu’offre le mobile banking pour les populations
rurales dont les femmes, ce dernier étant en passe de devenir une solution alternative à la finance
conventionnelle et de permettre aux populations une meilleure accessibilité aux opérations financières.
Parmi les principales recommandations retenues de cette session :
- Mettre en place des stratégies nationales consacrées spécifiquement à améliorer l’accès aux services
financiers dans le rural, surtout pour les femmes ;
- Encourager le financement des micro- projets dans les zones rurales enclavées, pour le
développement de produits novateurs ;
- Créer des écoles mobiles qu’on pourrait intituler « la deuxième chance » pour les femmes rurales, qui
dispensent des formations dans des domaines tels que la tenue de registres comptables, l’établissement
de plans d’affaire, la connaissance de l’environnement des affaires et des mécanismes de financement
en place, etc.
- Encourager l’émergence de nouvelles formes juridiques de sociétés permettant aux femmes rurales
d’avoir des parties sociales dans ces sociétés. Ceci les aidera entre autres à mieux négocier les
financements, acquérir les matières premières à bon prix et commercialiser leurs produits finis au
meilleur prix.
- Sensibiliser les femmes entrepreneures dans le rural et les encourager à utiliser le m-banking comme
moyen potentiel pour améliorer leur accès au financement.
Session 3 : Le financement par les associations de microcrédit : dialogue entre
prestataires et bénéficiaires
Quatre communications, suivies d’un riche débat ont été presentées :
- L’expérience d’Al Amana dans le milieu rural, par M. Youssef Ben Cheqroun, Directeur Général ;
- L’expérience de la Mutuelle des associations mauritaniennes d’épargne et de crédit, (MAFEC), par
Mme Sokhna LY BA, Présidente ;
- La micro finance et les femmes de la pêche en Mauritanie, par Mme Nedwa Nech, Directrice de
l'ONG Mauritanie 2000 sur la promotion de l'entreprenariat féminin ;
- Le rôle pionnier de l’Association Egyptienne des droits communautaires (EACR), par M.
Abdelmawla Ismail.
Dans ces communications, les présentateurs ont défini les contours de la politique genre de leurs
institutions respectives, en ressortant les résultats réalisés sur le terrain. C’est ainsi qu’Al Amana
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Microfinance - qui a commencé à accélérer la desserte de ses services dans le rural à partir de 2005- a
pu ouvrir en l’espace de 3 ans plus de 190 agences rurales, dont 120 en rural enclavé. Citant quelques
uns des résultats d’une étude relativement récente faite par Al Amana sur l’impact du microcrédit en
milieu rural, le conférencier a souligné le faible effet du crédit sur le pouvoir des femmes au sein du
ménage, en ajoutant que le partage du nombre d’activités entre hommes / femmes restait inchangé (1,5
contre 0,38), ce qui confirme certains des résultats de l’étude présentée par le Bureau de la CEA
durant cette réunion d’experts
L’expérience de la MAFEC a suscité aussi beaucoup d’intérêt car elle présente l’avantage d’offrir des
services financiers (épargne et crédit) et non financiers (sensibilisation-éducation-formation et
information, assistance sociale). Son impact sur le terrain semble grandir et il serait davantage plus
facile à documenter et analyser s’il y avait des statistiques fiables à ce sujet. Il en est de même de
l’impact sur le terrain de l'ONG Mauritanie 2000 pour la promotion de l'entreprenariat féminin qui a
réussi à encadrer et renforcer la Mutuelle d’épargne et de crédit pour les femmes de la pêche et les
petits producteurs en l’aidant à avoir accès au crédit.
L’expérience de l’Association Egyptienne des droits communautaires a été tout aussi remarquée lors
du débat du fait qu’elle place les femmes travaillant dans le rural- surtout dans les zones les plus
démunies du rif égyptien- au cœur de ses activités, en les organisant en syndicats, en valorisant /
renforçant leur savoir traditionnel, en les aidant à avoir accès aux crédits individuels et collectifs. Les
participants ont été nombreux à dire que, tout comme le premier modèle mauritanien, le modèle
égyptien mériterait d’être adopté dans d’autres pays de la sous-région.
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Parmi les recommandations issues de cette session :
- Adopter une approche multisectorielle, multidisciplinaire et intégrée des systèmes de microcrédit
afin de prendre en compte les besoins des bénéficiaires en termes de financement, mais également en
termes de protection sociale et d’épargne ;
- Promouvoir l’emploi féminin, en plus de l’entreprenariat, afin que les femmes profitent des
opportunités d’emploi salarié qu’offre le secteur rural ;
- Adopter l’approche filière pour un certain nombre de secteurs économiques pour en augmenter la
valeur ajoutée et contribuer à améliorer la situation des femmes ;
- Croiser les expériences, tant entre les pays qu’entre les secteurs, et tirer ainsi avantage des bonnes
pratiques nationales ;
- Améliorer le cadre juridique et institutionnel des systèmes de microcrédit en particulier, afin de les
rendre plus flexibles et les adapter aux besoins spécifiques des différents secteurs économiques ;
- Assouplir les mécanismes de garantie et l’utilisation des nouvelles technologies de la
communication.
Session 4 : Structures du financement et mesures d’accompagnement
Cette session s’est déroulée en deux temps :
* Une séance sur l’expérience des acteurs de la société civile et des collectivités locales :
Cette séance a été consacrée aux organisations de la société civile et des collectivités locales qui y ont
présenté quelques unes de leurs expériences, notamment à travers l’accès au financement et la
formation. Ces expériences ont été étayées par les témoignages directs d’un certain nombre de
bénéficiaires de la sous-région que le Bureau a invités à cet effet. Dans ce cadre, une présentation a été
faite par Mme Sana Ghenim, Présidente de l’Association Tunisienne Femmes et Leadership qui
pilote l’initiative « Boost Your Business » en appui aux femmes diplômées chômeuses en milieu rural,
suivie du témoignage de Melle Dhikra Hidri, l’une des bénéficiaires de cette initiative. Une
deuxième communication a été faite par M. M. Abdelhamid Zammouri, Président de l’Association
pour le Développement durable « ADD » Médenine et du Réseau Maghrébin de développement local
en milieu rural-REMADEL, créé à l’initiative de l’ADD elle même. Sa communication a porté sur le
rôle de cette dernière dans la promotion de projets de développement local s’appuyant essentiellement
sur les femmes dans la région de Béni Khédache, zone rurale défavorisée située dans le sud est
tunisien. Elle a été suivie par la communication de Mme Baya Zitoune, Présidente de l’Association
Nationale Algérienne Femmes et Développement Rural (ANFEDR) qui a fait un bilan des principales
actions menées en appui aux femmes rurales et couvrant les volets : information/ sensibilisation,
accompagnement de proximité et financement indirect de micro entreprises.
Prenant ensuite la parole, Mme Nagla Bahr, Directrice de Finance & Banking Consultants
International (Fin Bi) a introduit le travail que fait cette derrière en Egypte et dans la région MENA,
notamment le montage et la mise en œuvre de modèles financiers pour la réduction de la pauvreté dont
la caractéristique essentielle est de faciliter l’accès au financement pour les groupes marginalisés y
compris les femmes et les populations rurales, la création et l’accompagnement de coopératives et
autres institutions de micro finance, l’inclusion financière du secteur informel, le développement de
l’agrobusiness, etc. Un témoignage direct a suivi, apporté par Mme Faiza Sardan, promotrice en milieu
rural, qui a lancé et graduellement développé et mécanisé son entreprise de production de l’huile de
lin, citée désormais comme une success story, grâce à l’appui financier et l’accompagnement de
l’organisation « El Mobadara », elle-même appuyée et encadrée par Fin Bi.
À la lumière de ces expériences, les discussions qui ont suivi ont déduit ou confirmé un certain
nombre de contraintes qui entravent l’accès des femmes rurales au financement dont : i) les difficultés
d'accès à l'information (pour cause d'éloignement, d'analphabétisme, de mobilité réduite, etc.) ; ii) la
complexité des procédures d'accès aux différents dispositifs en place et de constitution des dossiers ; et
10
iii) les conditions d'éligibilité à certains dispositifs et au crédit bancaire, encore inadaptés à la
condition et aux moyens de la majorité des femmes rurales dans la sous- région .
Tout en soulignant l’intérêt de ces expériences, les débats ont montré que l’accès au microcrédit- qui
reste la forme de financement la plus prépondérante- a bien aidé les femmes rurales à initier leurs
projets, mais l’impact reste plutôt faible en termes de réduction de la pauvreté en milieu rural. Certains
intervenants ont fait remarquer également que la stratégie relative à la micro finance existant dans
leurs pays n’était que politique et n’a pas donné de résultats probants. L’absence de passerelle entre
les microprojets des femmes rurales et les chaines de valeur, ainsi que le niveau généralement élevé
des taux d’intérêt ont été cités par les participants comme autant d’entraves qui limitent l’efficacité du
microcrédit. Les débats ont par ailleurs souligné la nécessité d’accompagner le micro crédit avec
d’autres initiatives d’autonomisation au profit des femmes rurales, dont notamment l’information sur
les opportunités de financement et l’encadrement de proximité.
D’autres recommandations ont émergé des débats, dont principalement :
- Adopter une approche intégrée pour que l’autonomisation économique des femmes soit aboutie et
effective, plutôt que des initiatives isolées et parcellaires ;
- Etablir et entretenir des liens entre l’économie solidaire et l’économie formelle par le biais de chaines
de valeur locales, nationales et internationales ; ce qui permettra de valoriser les activités économiques
des femmes rurales;
- Faire des études d’impact plus affinées pour une meilleure compréhension du caractère limité des
résultats enregistrés, notamment ceux relatifs aux taux de pauvreté chez les femmes rurales ;
- Créer des coopératives et des réseaux pour être dans les normes nationales et internationales ;
- Créer des PME de femmes diplômées issues du rural et les accompagner aussi longtemps que
possible pour mieux les fixer dans leur environnement et valoriser ce dernier ;
- Prendre des mesures incitatives en vue de motiver, médiatiser et pérenniser l’entreprenariat féminin
dans le rural.
* Une séance consacrée aux bonnes pratiques régionales et internationales :
Cette séance a focalisé sur la présentation et discussion de quatre bonnes pratiques régionales et
internationales en matière d’appui aux femmes rurales à travers le financement, la formation et
l’accompagnement dans des projets. C’est ainsi que M. Papa SECK de ENDA-Graf Sahel a présenté
l’expérience du « Warrantage : un outil de financement simple et sécurisé au service du monde
rural ». Selon l’intervenant, le
Warrantage est conçu comme une opération de crédit ayant pour support des quantités de céréales
données en garantie et déposées dans un magasin contrôlé conjointement par le déposant et
l’institution financière concernée. Le crédit est matérialisé par un effet de commerce appelé
warrant(ou garantie) et court sur une période de six à huit mois. La citant comme une bonne pratique
menée au Sénégal dans les deux villages de Diaglé et Taïf, M. Seck a indiqué que cette opération a
permis de réaliser un triple objectif : assurer le stockage de produits alimentaires, garantir des revenus
supplémentaires pour les ménages pauvres et assurer des crédits qui permettent d'améliorer
l'accessibilité à l'alimentation.
De son côté, Mme Rovane Schwengber de International Policy Centre for Inclusive Growth-PNUD a
parlé des « Programmes sociaux au Brésil et l’autonomisation des femmes » et en particulier de
l’expérience de Bolsa Familia et PAA ». Ce programme destiné à lutter contre la pauvreté a été mis en
place sous la présidence de Luiz Inácio Lula da Silva et constitue en fait un programme
« conditionnel », où le versement d'aides est conditionné à certaines obligations d'éducation, par
exemple, il vise les familles aux revenus inférieurs à 120 réals (50.27 dollars américains). En 2010, le
programme couvrait 11 millions de familles brésiliennes et sa logique était de sortir ces familles de
l'assistance en s'assurant que les enfants soient mieux éduqués que leurs parents, et puissent ainsi sortir
11
de la pauvreté. Il a ainsi permis une augmentation du taux de scolarisation au Brésil, en particulier
dans les États les plus pauvres.
Dans la troisième présentation, Mme Millicent Odeny, avocate et consultante internationale, a introduit
aux participants « l’Initiative Africaine sur les politiques foncières et son rôle pour la promotion des droits
fonciers des femmes en Afrique ». Cette initiative a pour objectif de développer à l’intention des pays et
gouvernements africains un cadre visant le renforcement des droits fonciers, l’accroissement de la
productivité et l’amélioration des conditions de vie des populations. Le cadre ainsi conçu insiste sur la
nécessité de reconnaitre et de renforcer les droits fonciers des femmes et souligne qu’une meilleure mise en
valeur et une productivité accrue des terres demandent que ces droits soient concrétisés par une diversité
de mécanismes, à travers une approche qui les déplace de la sphère privée du mariage et de la famille pour
les replacer dans le domaine public des droits humains.
Pour sa part, Mme Chiara Romano, représentant l’IFAD, a présenté le « Programme commun FAO,
IFAD, ONU Femmes et PAM pour l’accélération de l’autonomisation économique des femmes en
Ethiopie ». Ce dernier est un partenariat clé soutenu par la FAO en Ethiopie (mais aussi au Malawi,
Mozambique, Niger et Sénégal) pour aider les femmes rurales et les autonomiser. Il vise à
promouvoir la sécurité alimentaire et nutritionnelle et la création de revenus pour les petits exploitants
agricoles dont les femmes. En s’appuyant sur l’Initiative du PAM Achats au service du progrès, les
activités pilotes du programme soutiennent des groupes d’agricultrices pour les associer davantage à la
production et à la commercialisation des aliments, en contribuant à compléter les régimes alimentaires
par le biais de programmes d’alimentation scolaire et en renforçant le dialogue avec les pouvoirs
publics.
Pendant cette session, les intervenants ont mis en exergue un certain nombre de facteurs qui ont
permis le succès des expériences partagées, ainsi que les enseignements qu’il faut en tirer afin de
mieux appréhender et surmonter certaines difficultés. Les participants ont relevé la pertinence de ces
différentes initiatives et discuté des éléments et composantes de ces initiatives susceptibles d’être
transposées dans les pays de la sous- région. Plusieurs recommandations ont été faites pendant la
session, principalement :
- Adopter des approches inclusives où tous les acteurs (état, société civile, institutions de financement
et bénéficiaires) jouent leur rôle de manière coordonnée et claire;
- Favoriser l’adoption d’une approche décentralisée concernant les mécanismes d'appui, afin de mieux
adapter le crédit aux contraintes de l'activité poursuivie par les demandeurs, en l’occurrence les
femmes rurales ;
- Bien définir les populations ciblées et concevoir des conditionnalités qui permettent d'assurer un plus
grand impact pour les projets ;
- Dans le cas de la lutte contre l'extrême pauvreté, œuvrer à mieux concevoir les incitations et
envisager éventuellement des approches moins contraignantes, en vue de favoriser les groupes les plus
vulnérables, notamment pour la commercialisation de leur production ;
- Favoriser le développement de programmes de renforcement de capacités, notamment en matière de
"bancabilité" des projets ;
- Renforcer la partie « suivi et évaluation », notamment au travers d'une conception fine et détaillée
des indicateurs de succès ;
- Développer et renforcer les réseaux afin de favoriser les échanges d'expérience, d'information et la
gestion de savoir ;
- Porter une attention particulière à la question de la commercialisation, de l'accès aux réseaux et à la
dimension marketing ;
- Bâtir sur les expériences réussies et concevoir des projets pilotes visibles à fort pouvoir
d'entraînement.
12
Session 5 : Suite et fin des bonnes pratiques régionales et internationales :
Cette séance a été réservée à la thématique de l’économie sociale et solidaire (ESS), et s’est composée
d’une communication suivie d’un riche échange entre les participants sur le potentiel que l’ESS
représente pour contribuer à l’autonomisation des femmes rurales dans un pays comme le Maroc.
L’économie sociale et solidaire est un concept qui englobe un ensemble d’actions, dont l’objectif
essentiel est de fédérer les moyens et le travail des producteurs modestes ou vulnérables pour qu’ils se
prennent en charge et prospèrent dans des entités économiques solidaires. Ce concept donne la priorité
à l’humain, au travail et à l’entraide plutôt qu’au capital, tout en favorisant la démarche participative.
Dans son intervention sur ce thème, Mme Ftouma Benabdennebi, co-fondatrice de l'Association Terre
et Humanisme, a esquissé les contours et les objectifs de l’ESS en précisant qu’au Maroc, l'économie
sociale et solidaire s'est consolidée ces dernières années, parallèlement au renforcement du processus
de production et d'échange et à l'élargissement de la sphère de distribution. Le secteur a eu aussi le
mérite de créer des emplois, générer des revenus et contribuer à l’intégration des femmes et des jeunes
dans le marché du travail. Cette dynamique s’est renforcée depuis 2005 grâce à l’impulsion apportée
par l'Initiative nationale du développement humain (INDH), et le lancement de la stratégie nationale
pour la promotion de l'économie sociale et solidaire 2010-2020.
Concernant les femmes rurales, et dans le cadre de l’ancrage territorial de l’économie sociale et
solidaire, des projets sont en cours pour renforcer la capacité de ces femmes, valoriser leurs produits
dans le cadre d’organisations de coopératives, faciliter la commercialisation de leurs productions et
mettre en place une couverture sociale adéquate. Cependant, tous ces efforts nécessitent une mise en
cohérence et plus de synergie entre eux pour pérenniser l’apport de l'économie sociale et solidaire et
répondre aux besoins des couches sociales vivant dans les zones rurales et urbaines, dont les femmes
et les jeunes surtout.
Le débat qui a suivi a approfondi les aspects évoqués par l’intervenante. Il a fait ressortir aussi le
manque d’articulation et de capacités dont souffre ce secteur, du fait de la dispersion des institutions
de tutelle, des outils d’intervention et des initiatives entreprises. Par ailleurs, les participants ont été
unanimes à voir dans l’économie sociale et solidaire un réel potentiel qu’il faut exploiter et renforcer
au profit des femmes rurales, surtout dans les zones enclavées où elles sont déjà lésées plus que les
hommes par l’analphabétisme, l’exclusion sociale et l’enclavement, entre autres défis.
Parmi les recommandations issues du débat, l’on retiendra :
- Considérer l’économie sociale et solidaire comme une priorité nationale, une responsabilité
collective et un préalable incontournable pour le développement ; et compléter la réduction de
l’informalité économique par des politiques actives pour la promotion de l’économie nationale basée
sur la productivité et le plein emploi ;
- Mettre au point des stratégies nationales de promotion de l’économie sociale et solidaire capable
d’articuler des orientations claires ; et adopter à cet effet une approche participative en vue de
bénéficier de la contribution et de l’expérience de tous les acteurs sociaux ;
- Œuvrer à créer des liens et passerelles opérationnels entre l’économie formelle et l’économie
solidaire par le biais de chaines de valeur locales, nationales et internationales ;
- Renforcer la gouvernance de proximité et favoriser le contact direct, car la gestion de l’économie
sociale doit être consciente du statut précaire des petits producteurs, dont les femmes dans le rural.
13
Session 6 : Discussion des recommandations
La session a été consacrée à la lecture et discussion de la synthèse des principales recommandations
formulées au cours des débats qui ont suivi les différentes présentations faites au cours de la réunion.
Ces recommandations viennent s’ajouter à celles déjà faites dans l’étude de base produite par le
Bureau et destinées aux différents acteurs travaillant sur la thématique en objet, qui ont été entérinées
par les participants.
Suite à la discussion, les recommandations saillantes retenues des débats ont été agrégées en dix
rubriques principales :
1- Protection et promotion des droits économiques et sociaux des femmes rurales
x Renforcer le droit d’accès à la terre, au crédit, aux technologies adaptées et autres ressources
productives et aux marchés; et promulguer des lois à cet effet, ou réviser celles qui existent
déjà et en assurer l’application effective;
x Adopter des politiques et stratégies spécifiquement destinées à promouvoir l’emploi des femmes
en milieu rural, en particulier dans des activités renforçant la main d’œuvre agricole ;
x Renforcer la participation des femmes rurales au processus de prise de décision à travers une
participation plus effective dans la gouvernance locale ;
x Réitérer l’attachement des femmes rurales en Afrique du Nord à la réalisation de leurs droits
humains, légaux, économiques et sociaux, ainsi que leur attachement aux valeurs de justice et de
paix.
2- Politiques et stratégies nationales pour le développement rural et la lutte contre la pauvreté
x Intégrer et adopter de manière effective une stratégie transversale basée sur l’approche genre,
destinées à prendre en charge les besoins économiques et sociaux des femmes rurales ;
x Adopter des politiques nationales de soutien à l’accès des femmes rurales aux sources productives
et au financement en adoptant, entre autres, des programmes d’appui et de financement aux
groupements de femmes rurales (coopératives, associations);
x Evaluer les plans d’action nationaux et les réactualiser en les ajustant aux nouveaux contextes des
pays de la région ;
x Appeler la société civile avec toutes ses composantes à coopérer avec l’État pour qu’il investisse
davantage dans l’amélioration de l’infrastructure en place qui répond mal aux priorités des
femmes rurales (les routes et les transports vers les marchés locaux, les systèmes
d’approvisionnement en eau, les sources d’énergie renouvelable, etc.) ;
x Développer et appliquer des mesures d’attractivité pour le secteur privé, en vue de l’inciter à
investir davantage dans le rural et générer ainsi de l’emploi pour les femmes rurales, surtout les
plus jeunes d’entre elles.
3- Gouvernance du développement rural
x
x
x
x
Améliorer l’efficacité des institutions chargées du développement rural et leur impact, en
renforçant la cohésion et la coordination entre ces dernières pour renforcer la portée de leurs
interventions sur le terrain ;
Revoir les politiques de l’économie sociale et solidaire et les politiques nationales de
développement- dont celles relatives au développement rural - dans le sens d’une plus grande
cohérence, en vue d’assurer une meilleure mutualisation des efforts et des résultats au profit des
populations qu’elle veut servir ;
Appliquer une approche intégrée entre l’accès à la finance et l’entreprenariat en milieu rural en
respectant les critères du travail décent tels que définis par l’Organisation internationale du travail
(OIT); et encourager le réseautage des institutions intervenant dans le processus;
Encourager la création de réseaux genre entre les institutions gouvernementales et les
organisations de la société civile, et renforcer la coordination entre tous ces acteurs.
14
4- Accès aux/ contrôle des ressources: le financement
x
Capitaliser sur l’impact déjà réalisé par les différentes stratégies et initiatives adoptées dans les
pays de la région, et introduire une flexibilité tangible au niveau des outils de financement en
fonction des besoins des femmes rurales et sans préjudice de l’efficacité de ces outils ;
Multiplier les programmes d’appui à la création d’associations de microcrédit spécifiques aux
femmes travaillant dans le rural ; et procéder à la mise à niveau de ces associations pour qu’elles
puissent développer leurs services en passant à la micro- épargne et en finançant les coopératives ;
Opérationnaliser des plans de décentralisation touchant les instruments de crédit les plus
performants de manière à toucher davantage les zones rurales;
Renforcer l’accessibilité des ressources pour les femmes rurales en simplifiant la batterie de lois,
procédures et formalités relatives à l’accès à ces ressources et à leur contrôle, y compris le
financement ;
Aider les associations de microcrédit à financer les coopératives et/ou créer des fonds de garantie;
Adopter des politiques plus volontaristes en vue de permettre aux femmes rurales d’aller au-delà
de la micro-finance et de s’engager dans des projets variés et de plus grande envergure;
Appuyer le financement de microprojets dans des chaines de valeur, et ce, dans le cadre de
conventions de partenariat englobant l’ensemble des phases dans une filière donnée.
x
x
x
x
x
x
5- Education, formation et information des filles et des femmes rurales
x
x
x
x
x
x
x
Doubler d’effort pour renforcer l’éducation des filles rurales et adapter les matières enseignées
dans le but d’encourager la spécialisation en amont, surtout dans les domaines liés à
l’agriculture;
Renforcer l’éducation financière des femmes rurales et intensifier les formations sur les projets
bancables ;
Aider les coopératives - à travers des programmes de formation et d’informationà maitriser les chaines de valeur des filières et accéder au marché international ;
Intensifier les stratégies, programmes et activités d’accompagnement pour valoriser les métiers
des femmes rurales qui veulent améliorer leur production et accéder aux marchés;
Motiver les femmes rurales, surtout les plus jeunes, pour investir les domaines d’emploi liés aux
nouvelles technologies de l’information, la communication et l’économie verte;
Mettre à la disposition des femmes rurales l’information nécessaire sur les mécanismes d’appui
financiers existants (sur les plans national, régional et international), avec le concours des
médias, dont les radios communautaires, rurales et privées ;
Renforcer l’éducation des femmes rurales à leurs droits légaux, économiques et sociaux ; et
faciliter leur accès à l’information et l’assistance juridique, ainsi qu’aux institutions judicaires
(tribunaux et organisations para juridiques).
6- Renforcement du leadership féminin et mobilisation des femmes
x
x
Adopter des stratégies favorisant les regroupements d’entrepreneures femmes dans le rural comme
dans l’urbain, et encourager le réseautage des femmes, surtout celles du monde rural pour leur
assurer plus de visibilité ;
S’inspirer des expériences innovantes partagées au cours de la réunion, telles que le warrantage,
ou les commissions sociales/ les mères sociales qui œuvrent au sein des coopératives à maintenir
la cohésion sociale des membres de ces coopératives et parer aux effets pervers générés par la
mauvaise gestion de ces crédits.
15
7- Promotion d’un système et d’outils statistiques sensibles au genre
x
x
x
x
Encourager la production de statistiques nationales et régionales ventilées par sexe et par lieu de
résidence et les utiliser pour informer tout processus de formulation et d’applications des
politiques de développement rural ;
Constituer des Bases de données sur les femmes rurales et sur leurs activités économiques dans
tous les domaines dont la pêche, afin de constituer une référence utile pour le suivi et l’analyse
d’impact ;
Quantifier ces activités économiques en fonction du PIB et du PNB, en vue d’informer le
processus de prise de décision pour renforcer les investissements destinés au développement rural;
Unifier les méthodologies d’élaboration des statistiques sexo-spécifiques et multiplier les
programmes de renforcement des capacités nationales dans ce domaine .
8- Recherche sur la problématique de l’autonomisation des femmes rurales
x
x
x
x
x
x
Demander au Bureau de la CEA pour l’Afrique du Nord d’étendre les études pays qu’il a réalisées
à d’autres pays de la sous-région (la Lybie, la Mauritanie et le Soudan) ; et documenter les bonnes
pratiques en matière d’accès des femmes rurales au financement ;
Encourager la recherche dans le domaine de l’économie solidaire et sociale, et documenter les
bonnes pratiques en cours dans certains pays de la sous- région ;
Au niveau national, développer les activités de recherche et de collecte d’informations sur les
conditions socio économiques et financières des femmes rurales où qu’elles se trouvent
(périurbain, villages, communautés, etc.) ;
Impliquer les universitaires dans cet effort, et encourager les instituts de recherche à s’intéresser
davantage à cette problématique particulière ;
Faire des études d’impact pour jauger l’effet de l’accès au financement, en particulier la microfinance, sur les femmes rurales et leur autonomisation réelle (réduction de la pauvreté et
promotion de leurs conditions de vie, leadership et mobilisation, changement comportemental et
développement de l’esprit entrepreneurial, changement des mentalités et des représentations
dominantes de la ruralité, etc.).
Utiliser la recherche agricole, ainsi que la recherche-développement pour valoriser, innover et
rajeunir les métiers et le savoir traditionnels des femmes rurales ; et capitaliser les résultats de
toutes ces recherches.
9- Partenariat
x
x
Encourager le partenariat en affaires entre les coopératives de femmes productrices dans le rural et
renforcer l’échange d’expériences et de bonnes pratiques ;
Inciter les partenaires internationaux à associer dans la conception de leurs programmes d’aide au
développement tant les collectivités locales que les associations de développement et les instituts
de recherche agricole, afin de garantir une meilleure synergie des interventions.
10- Intégration régionale
x
x
Renforcer le processus d’intégration régionale en favorisant la création de fédérations unissant les
organisations travaillant sur les femmes rurales dans la région;
Œuvrer à développer au niveau de la région un Index d’autonomisation et d’intégration
économique des femmes rurales qui servira à évaluer et pérenniser les performances des
programmes et initiatives de développement ciblant les femmes rurales.
16
V. Clôture de la réunion
Présidant la séance de clôture, la Directrice du Bureau de la CEA pour l’Afrique du Nord, Mme
Karima Bounemra Ben Soltane, a remercié tous les participants pour la qualité de leurs interventions
qui ont enrichi le dialogue que le Bureau a voulu instaurer entre toutes les parties prenantes impliquées
dans cette thématique. Se félicitant du dynamisme et de l’intérêt suscités par la réunion, la Directrice
a indiqué que l’accès aux ressources est de plus en plus reconnu comme étant déterminant et crucial
pour la promotion des femmes rurales dans la région. Le Bureau veillera à ce que le rapport de la
réunion capture avantageusement la dynamique de ces échanges et la réflexion approfondie et
informée à laquelle les participants se sont livrés. Partant du constat qu’en général, on sait beaucoup
de choses sur le reste du monde et très peu sur ses propres voisins et sur ce qu’ils font, la Directrice a
souligné la pertinence des différentes bonnes pratiques que cette plateforme a permis de partager. Il
serait utile de capitaliser sur ces expériences réussies, a- telle ajouté, non seulement pour alimenter la
masse de savoir existant, mais aussi pour transposer ces expériences, les adapter aux spécificités de tel
ou tel contexte national, et enfin étudier les possibilités de les améliorer et de les pérenniser.
Insistant sur la nécessité de renforcer la volonté politique pour cibler les femmes rurales grâce à une
transversalisation effective de la question d’autonomisation dans les politiques nationales de
développement, Mme Bounemra a souligné l’importance du plaidoyer ciblant les décideurs politiques.
Dans ce contexte, elle a informé les participants que les résultats de la réunion seront soumis aux
décideurs de la région à l’occasion de la prochaine réunion du Comité intergouvernemental d’experts
de la CEA-AN, prévue en mars 2014. Par ailleurs, le Bureau procédera aussi à la consolidation et la
dissémination de l’étude de base et des quatre études de cas pays produits pour les besoins de la
réunion.
La Directrice a remercié très chaleureusement tous ceux qui ont contribué au succès de la réunion,
notamment les deux consultantes, Mmes Lamrani et Bellal, les présentateurs et toute l’équipe du
Bureau de la CEA pour l’Afrique du Nord.
Enfin, la Directrice a déclaré clos les travaux de la réunion d’experts sur l’accès au financement pour
renforcer l’autonomisation économique des femmes rurales en Afrique du Nord.
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Annexe I
Programme de la réunion
1ère journée
08.30-09.00
09.00-10.00
10.00- 10.30
10.30- 10.45
Inscription des participants
Allocutions d’ouverture
Lecture et adoption du Programme de travail
Pause café
Session 1 : Problématique de l’autonomisation économique des femmes :
l’importance de la recherche
10.45-13.15
- Introduction à la problématique à travers la présentation de l’étude
recherche-développement intitulée "Stratégies et comportements des
entrepreneures tunisiennes en milieu rural et urbain : Méthodologie pour
une approche globale", par Mme Riadh Zghal, Professeur émérite,
Tunisie.
- Focus sur les femmes rurales et analyse des enjeux relatifs à leur
autonomisation grâce au financement : Présentation du Document de
travail provisoire de la CEA/BAN : « Améliorer l’accès au financement
pour renforcer l’autonomisation des femmes rurales en Afrique du Nord :
Bonnes pratiques et leçons à tirer », par Mme Nouzha Lamrani,
Professeur, Université Mohamed V- Rabat, Maroc.
- Débat
13.15 – 14 :30
Déjeuner
Session 2 : Le financement par le système bancaire : dialogue entre
prestataires et bénéficiaires
14.30- 16.30
- M. Mohamed Kaaniche, Président Directeur Général- Banque Tunisienne de
Solidarité
- M. Moutapha Bidouj, Directeur Général, Fondation Attawfiq pour le
Microcrédit
- M. Mohamed Timoulali, Consultant international
- Mme Fatima Amehri, Directrice par intérim, l’Union des Coopératives de
Femmes pour la Production et la Commercialisation de l’Huile
d’Argane Tissaliouine
16-16.30 :
- Débat
Pause café
18
Session 3 : Le financement par les associations de microcrédit :
dialogue entre prestataires et bénéficiaires
16.30- 17.45
- M. Youssef Ben Cheqroun, Directeur Général- ALAMANA, Maroc
- Mme Sokhna LY BA, Présidente de la Mutuelle des associations féminines
d’épargne et de crédit (MAFEC), Mauritanie
- Mme Nedwa Nech, Directrice de l'ONG Mauritanie 2000 sur la promotion
de l'entreprenariat féminin (bénéficiaire du microcrédit)
- M. Abdelmawla Ismail, Egyptian Association for Collective Rights
- Débat
Clôture de la première journée
2ème journée
Session 4 : Structures du financement et mesures d’accompagnement
09.00-11 :00
* Acteurs de la société civile et collectivités locales :
- Mme Sana Ghenim, Présidente de l’Association Tunisienne Femmes et
Leadership (qui pilote l’initiative « Boost Your Business » en appui aux
femmes diplômées chômeuses en milieu rural)
- Témoignage de Mselle Dhekra Hidri, l’une des bénéficiaires de cette
initiative
- M. Abdelhamid Zammouri, Président du Réseau Maghrébin de
développement local en milieu rural-REMADEL
- Mme Baya Zitoune, l’Association Nationale Algérienne Femmes et
Développement Rural
- Mme Nagla Bahr, Directrice, Finance & Banking Consultants International,
Egypte
- Témoignage de Mme Faiza Sardan, Promotrice en milieu rural, bénéficiaire
de microcrédits, Egypte
- Débat
11.00- 11.30
Pause Café
11.30- 13.15
* Bonnes pratiques régionales et internationales :
13.15- 14. 30 :
- M.Papa SECK- ENDA-Graf Sahel :« Le Warrantage :un outil de
financement simple et sécurisé au service du monde rural »
- Mme Rovane Schwengber, International Policy Centre for Inclusive GrowthPNUD : « Les programmes sociaux au Brésil et l’autonomisation des
femmes : Bolsa Familia et PAA »
- Mme Millicent Odeny, Consultante de la CEA : « Les droits fonciers des
femmes en Afrique dans le cadre de l’Initiative Africaine sur les politiques
foncières »
- Mme Chiara Romano- IFAD : « Le Programme commun FAO, IFAD, ONU
Femmes et WFP pour l’accélération de l’autonomisation économique des
femmes en Ethiopie »
- Débat
Déjeuner
19
Session 5 : Suite et fin des bonnes pratiques régionales et internationales
14.30- 15.15
Mme Ftouma Benabdennebi, Professeur et Co-fondatrice de l'Association
Terre et Humanisme, Maroc : « Le potentiel de l’économie sociale et
solidaire pour le renforcement de l’autonomisation économique des
femmes en milieu rural au Maroc ».
- Débat
Session 6 : Discussion des recommandations et clôture
15.15 -17.15
- Lecture et discussion des recommandations
16.00- 16.15 :
16.15- 17.15 :
Pause café
Clôture de la réunion
20
Annexe II
LISTE DES PARTICIPANTS / LIST OF PARTICIPANTS
ALGERIE/ALGERIA
1. Mme Khalida Abdiche
Chargée d’Etude et de synthèse
Ministre de l’Agriculture et du développement rural
Alger
Tel : +213 775 44 38 87 Alger
Email : [email protected]
2. Mme Baya Zitoune
Présidente
Association Nationale des Femmes et développement rural (ANFEDR)
Tél : +213 770 90 82 10
Email : [email protected]
3. M. Djalil Bouzitoune
Directeur du Développement des Programmes
Agence nationale de Gestion du Micro crédit (ANGEM)
Tél : Mobile:+213 660 379 644 - +213 661 040472/660 379 644.
Email : [email protected]
EGYPTE/EGYPT
4. M. Abdelmawla Ismail
Egyptian Association for Collective Rights
Cairo
Tél:+20 100 576 07 94
Email: [email protected]
5. Mr. Abdelrahman Ahmed Lotfy Alkafrawy
Principal Bank for Development and Agricultural Credit
Cairo
Tel. : +202 1000859544- +202 33327170 - +202 2333270040
Email: [email protected]
6. Mme Faiza Fowzi Abdelaziz Srdan
Rural entrepreneur
Mobadara NGO
Cairo
7. Mrs.Nagla Bahr
Development DirectorFinance & Banking Consultants International (FinBi)
Cairo - Egypt
Tel: +2-02-37499883 Fax : +202 37496184
Email:[email protected]
LIBYE/LIBYA
8. Mrs. Ibtissam Ben Amer
President of Women in Businnes Committee
Tripoli Chamber of Commerce
Tripoli
Tél:+218 91 213 24 18 Mobile : + 218 91 213 2418
Email: [email protected]
21
MAROC/MOROCCO
9. Mme Rabia Bouhima
Responsable du programme Genre et développement
Office national du conseil agricole
Ministère de l’Agriculture
Rabat
Email : Rabiaa Bouhima [email protected]
10. Mme Fettouma Djerrari Benabdenbi
Sociologue et co-fondatrice
ESPOD, pour la promotion de l’entreprise féminine
Casablanca
Tél : +212 661 51 50 24
Email : [email protected]
11. Mme Fanida Oubenaissa
Présidente
Association ESPOD, pour la promotion de l’entreprise féminine
Casablanca
Tél : +212 663 46 72 36
Email : [email protected]
12. M. Abdelouahad Laabid
Directeur par interim
Office du développement de la coopération (ODCO)
Chef de Division des Etudes et Assistance aux Coopératives
Rabat
Tél : +212 0537 77 03 40 Mobile : +212 0 666 09 25 34
Email: [email protected]
13. Mme Fatima Amehri
Directrice par intérim
Union des Cooperatives des femmes de l’Arganerie Tissaliwine
Agadir
Tel & Fax :+212 5 28 23 52 79 Mobile : +212 673124715
Email : [email protected] /[email protected]
14. Mme Jamila Idbourrous
Union des Cooperatives des femmes de l’Arganerie Tissaliwine
Agadir
Tél & Fax : +212 5 28 23 52 79 Mobile : +212 6 66 27 05 63
Email : [email protected] /[email protected]
15. Mohamed Timoulali
Directeur Général
GTOPIC
Rabat
Tél : +212 0 537 26 46 02 Mobile : +212 0 661 16 55 45
Email : [email protected]
16. Mme. Anissa Naqrachi
Présidente
Association Nour pour la solidarité avec la femme rurale(ANSR)
Rabat
Tél/Mobile : +212 6 61 30 02 08 – Tél : +212 0 537 70 77 36
Email : [email protected]/[email protected]
22
17. Mme. Aicha El Aidouni
Inspecteur divisionnaire en chef/finance
Présidente de la L.M.D.H
Ministère de l’économie et des finances
Ligue des marocaines pour le développement humain LMDH/FCDM
Rabat
Tél/Mobile: +212 6 63 09 16 38 / +212 537 57 88 45
E-mail: [email protected] - [email protected]
18. Mme. Fatiha Bakkali
Députée parlementaire, Présidente de l’association Forum pour l’initiative de
développement
Membre du parlement Euro – méditerranéen
Tél : +212 6 61 55 64 68
Email : [email protected]
19. M. Mohamed Cherqaoui
President fondateur,
Association Mergued la ruralité sans frontières
Sidi Yahia des Zaers
Tél/Mobile : +212 6 58 68 64 49
Email : [email protected]
20. Mme Fadela Kanouni
Association Marocaine pour la Promotion de l’Entreprise Féminine
Casablanca (Expert ESPOD°
Tél : Mobile +212 0 6 61 13 91 64
Email : [email protected]
21. Mme Sabah Chraibi
Coordinatrice nationale
Association Espace Point Départ
Tél : +212 661200699
Email: sabahchraibi@yahoo,fr
22. M. Mourad Abid
Agence du Partenariat pour le progrès
Rabat
Email : [email protected]
23. M. Youssef Benchekroun
Directeur Général
ALAMANA
Rabat
Email: [email protected]
24. M. Fouad Ammor
Chercheur en économie sociale
Rabat
Email: [email protected]
25. Mme Hanane AAJLI
Directeur du Cabinet du Président, Directeur du Réseau de la microfinance solidaire
CREDIT AGRICOLE
Rabat
Tél. +212 0 537 20 96 72 / Fax : +212 0 537 73 81 54
Email: [email protected]
23
26. M. Mohamed Asri
Directeur, Observatoire de la microfinance
Centre Med VI de Soutien à la microfinance solidaire
Casablanca
Tél. +212 0 522 73 90 89 /+212 5 22 73 91 24
Mobile : +212 6 61 26 43 74 / +212 6 61 26 43 96
Fax : +212 0 522 73 79 33
Email: [email protected]
27. M. Mohamed BOUGROUM
Professeur
Université Cadi Ayyad
Marrakech
Mobile : +212 6 62 10 67 32
Email: [email protected]
28. M. Youssef ERRAMI
Directeur Exécutif
Centre Med VI de Soutien à la microfinance solidaire
Casablanca
Tél. +212 0 522 73 90 89 /+212 5 22 73 91 24
Mobile : +212 6 61 26 43 74 / +212 6 61 26 43 96
Fax : +212 0 522 73 79 33
Email: [email protected]
29. M. Said Salhi
Rabat Maroc
Mobile : +212 6 67 03 38 51
Email: [email protected]
30. M. Ahmed Azudga
Attiwfiq Microfinance
Maroc
Mobile : +212 6 61 49 52 82
Email: [email protected]
MAURITANIA/MAURITANIE
31. Mme Nedwa Moctar Nech
Directrice
Mauritanie 2000 pour la promotion de l’entreprenariat féminin
Nouakchott
Tél : +222 22 30 69 73 Mobile : +222 36 30 69 73
Email : [email protected] [email protected]
32. Mme Sokhna LY BA
Présidente du Conseil d’Administration
Mutuelle des Associations Féminines d'Epargne et de Crédit (MAFEC)
Nouakchott, Mauritanie
Tél : Mobile 22236325338
Email: [email protected]
SOUDAN/SUDAN
33. Ms. Ayda Elnaeim Osman Hussein
Deputy –Président
Hawa Organization
Khartoum
Tél : 249919606530 -+249122789005
Email: [email protected]
24
34. Mr. Nadir Esa Sharif
Director of Small Credit Unit, Farmers Commercial Bank
Khartoum
Tél : +249 875 77944 Mobile : +249 012 11 40 250
[email protected]
35. Mrs. Laila Ameen Ali Mustafa
Director
Small Credit Unit- AlNile Bank for Commerce and Development
Khartoum
Tél : +249916085691
Email: [email protected]
36. Ms. Manazil Charif Hassan Hilal
ICT Unit, General Directorate for Women &
Family Affairs, Ministry of Welfare & Social Security
Khartoum
Tél: Mobile: +249 92 36 70 848 / Email: [email protected] - [email protected]
TUNISIE/TUNISIA
37. M. Mohamed Kaaniche
President Directeur Général
Banque Tunisienne de Solidarité
Tunis
Tél: +216-71 84 70 69
Email:[email protected] - [email protected]
38. Mme Narjess Hamrouni
Ingénieur en chef
Directrice du Bureau d'Appui à la Femme Rurale
Ministère de L'Agriculture-Tunis
Tél: Mobile +216 96141785 Tél : + 216 71786833 poste 1043
Email : [email protected]
39. Mme Riadh Zghal née Chaabouni
Professeur émérite
Consultante- Expert ONUDI
Tél/Fax : +216 21 70 82 22 67 Mobile : +216 22 24 70 90
E-mail : [email protected] - [email protected]
40. M. Abdelhamid Zammouri
Président ADD du C.C du Remadel
Réseau Maghrébin d'Associations de Développement Local en milieu Rural
Djerba et Tunis
Tel/Fax: +21 675 649 866 Mobile : +216 98 455 520
Email: [email protected][email protected]
41. Mme Sana Fathallah Ghenima
Présidente
Femmes & Leadership » Association
Tunis
Tél : +216. 71.717.700 +216 71 715 888 Mobile : +216.55.55.55.50 +216 98 31 44 83
Fax : +216.71.715.232
Email : [email protected]
25
42. Mme Laila Khaiat
Présidente fondatrice
Fondation AFRIMALIFE
Tunis
Tél : Mobile +216 20 30 1449
Email : [email protected]
43. Mme Dhekra Elhidri
Promotrice
Tunis
Tél. +21670664161 Mobile : +21622066647
Email : [email protected]
Organisations régionales et internationales
Union Maghrébine des Agriculteurs (UMAGRI)
44. M. Samba NIANG
Membre du Bureau Exécutif National de la FAEM
Président du Bureau Régional de la FAEM au Gorgol
Nouakchott
Tél: Mobiles 00 222 46 46 66 02/00 222 22 02 50 03
Email: niangsamba@ Yahoo.fr
Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) – Maroc
45. Mme. Amani Abou Zeid
Représentante résidente
Bureau national du Maroc
Rabat (Maroc)
Tel: +212 (0) 530 177 300 - +212 530 17 73 08
Fax : +212 538 014 402
Email: [email protected] [email protected]
ENDA GRAF SAHEL
46. M. Papa SECK
Chargé de Programme Filières agricoles et Développement Rural
ENDA GRAF SAHEL
Dakar
Tél, +221 33 827 20 25 Mobile : +221 77 559 79 24
Email : [email protected][email protected]
SYSTEME DES NATIONS UNIES
FAO- Tunisie
47. M. Benoît Horemans
Coordinateur Bureau Sous-régional pour l’Afrique du Nord et
Représentant en Tunisie
Tunis
Mobile: +216 98 703 250 tél. +216 71 906 553
Fax: 216 71 791 859
Email: [email protected] - [email protected]
48. M. Noureddine Nasr
Fonctionnaire chargé de la production végétale et protection des plantes
Bureau Sous-Régional pour l’Afrique du Nord
FAO Tunis
Tél. +216 71 906 553 (ext. 235) Fax : +216 71 901 859
Email : [email protected]
26
International Fund for Agricultural Development (IFAD)
49. Mrs. Romano Chiara
IFAD
Rome, Italy
Tél: +393408627685 Fax : +251 116464645
Mobile : +251 923 298 018
Email : [email protected]
ILO – SUISSE
50. Mme Yousra Hamed
BIT (Spécialiste technique)
Ilo Genève
Email : [email protected]
ECA/ LPC
51. Ms. Millicent Akinyi Odeny
LPI Consultant
Nairobi, Kenya
Tel: 254 724 437 516,
Email : [email protected]
International Policy Centre –IPC- UNDP (Bresil)
52. Mrs Rovane Battaglin Schwengbe
Research Associate International Policy Centre for Inclusive Growth (IPC-IG)
Brasilia, Bresil
Tél. +55 61 2105 5012 Mobile : +55 61 8106 2069
Email: [email protected]
SYSTEME DES NATIONS – Rabat / Maroc
ONU FEMMES
53. Mme Leila Rhiwi
Directrice régionale pour I’ Afrique du Nord, p.i
ONU Femmes - Bureau Afrique du Nord
Tél : +212 0 5 37 63 53 20 Fax : +212 0 5 37 63 53 40
Email : [email protected]
54. Mme Maria verdu Delgado
VNU Associé
ONU Femmes - Bureau Afrique du Nord
Tél : +212 0 5 37 63 53 32 Mobile : +0 615 89 99 05
Email : [email protected]
55. M .Damien DELFOSSE
Point focal fonds pour l’égalité des sexes
ONU Femmes - Bureau Multi-Pays Maghreb
Tél : +212 0 5 37 63 53 23 Fax : +0 0537 63 53 40
Email : [email protected]
56. Mme Meriem bolata
Coord. Programme GCC
ONU Femmes
RABAT
Tél : Mobile +212 0 6 66 83 93 09
Email : [email protected]
27
PNUD
57. M. Bruno Pouezat
Résident Coordinator
Nations Unies
RABAT
Tél. +212 0 537 63 31 41
Fax. : +212 0537 63 30 89
Email : [email protected]
58. Mme Ayshanie Medagangoda-labe
Représentant Résident Adjointe
PNUD
RABAT
L.D. : +212 0537 63 30 72 /Tél. +212 0 537 63 30 90
Fax. : +212 0537 63 30 89
Email : [email protected]
MEDIA
59. Mme. Malek Lakhdher
Journaliste
Journal LE TEMPS
Tunis, Tunisie
Tél : +216.25.49.25.45 Mob : +212 25 49 25 49
Email: [email protected]
60. Mr. Mohamed Sayed Gad
Journaliste, responsable de la page économique
Al CHOROUK Daily
Cairo, Egypt
Tel: +222 37623277
Mobile: +20 1117811314
Fax: +222 37623422
Email: [email protected]
61. Mme. Bouteina Bennani
Journaliste
Journal L’Opinion
Rabat, Maroc
Tél Mobile : +212 0 6 61 44 47 17
Email: [email protected]
62. Mme. Sanae El ouahhabi
Journaliste
MAP
Rabat, Maroc
Tél Mobile : +212 0 6 83 73 26 03
Email: [email protected]
63. Mme. Mia Noureddine
Journaliste et photographe
MAP
Rabat, Maroc
Tél : Mobile +212 0 6 41 21 42 99/+212 0 6 77 20 24 68
28
International Consultant
64. Mrs. Grace Hemmings-Gapiha
International Consultant
New-York – USA
Tél. Mobile : 571 480 2691
Email:[email protected]
Consultantes SRO/ NA
65. Mme Nouzha Lamrani
Economiste à l’Université Mohamed V Agdal Rabat
Faculté des Sciences Juridiques Economique et Sociales
(Rabat- Maroc)
Tél : +212 537 77 27 32 - +212 6 62 26 16 91 Fax : +212 537 77 26 16
Email : [email protected]
66. Mme Nadia Bellal
Consultante indépendante
Alger, Algérie
Tél : +213 21 30 16 89 /+21321 30 27 58
Mobile : +213 551 197 167 /+213 661 578 749
Email : [email protected]
Commission Economique des Nations Unies pour l’Afrique
CEA-ECA SECRETARIAT
Bureau de la CEA pour l’Afrique du Nord
Avenue Attine, Secteur 3-A5 B.P. 2062 / Hay Ryad, Rabat (Maroc) / web: www.uneca-na.org
Tél : +212 537 71 78 29 - 537 71 56 13 - Fax : +212 537 71 27 02
Email : [email protected]
67. Mme Karima Bounemra Ben Soltane, Directrice
68. M. Nassim Oulmane, Chief Regional Data Center
69. M. Abdoul Kane, Chief cluster Subregional Initiatives
70. Mme Houda Mejri, Information Officer and Social Gender Affairs
71. M.Omar Ismael Abderahman, Economiste
72. M. Isidore Kahoui Statistician Economiste
73. M. Aziz Jaid, Economiste
74. M. Florent Gasc, Geo information Officer
75. M. Ibrahim Ayoub, Chargé de l’Administration et des Finances
76. M. Mohamed Mosseddek, Assistant de recherche
77. Mme Aouatif El Aroud, Assistante financière
78. Mme Naima Sahraoui, Assistante de Direction
79. Mme Amal El Korchi, Assistante des achats
80. Mme Latifa Guerma, Assistante
81. Melle Hajar Benajma, Assistante
82. Melle Samira Ezzine, Assistante
29
30