France : le lycée musulman Averroès gagne son procèsen diffamation.

Transcription

France : le lycée musulman Averroès gagne son procèsen diffamation.
France : le lycée musulman Averroès gagne son procèsen diffamation.
C’est ce qui se présente comme étant l’affaire Soufiane Zitouni, le professeur de philosophie qui
part en guerre contre l’islamisation de son lycée. Situé dans la ville de Lille, le lycée Averroès
est un des premiers établissements privés musulmans sous contrat avec l’Etat. Connu pour être
un lycée modèle en raison de ses bons résultats au baccalauréat, l’établissement dispense un
enseignement respectueux des valeurs musulmanes. C’est ce qui avait attiré au début Soufiane
Zitouni. Ce dernier y a enseigné, pensant partager les mêmes valeurs et, surtout, la même
perception de l’Islam. Tout se passe bien pour cet ancien journaliste du journal Libération
jusqu’au attentat du 7 Janvier contre la rédaction de Charlie Hebdo. Choqué, l’enseignant de
philosophie prend sa plume pour exprimer sa colère contre les terroristes. Il publie une
chronique avec, comme titre, « Aujourd’hui, le prophète est aussi Charlie ». Ce titre et le
papier passe mal auprès des élèves et de ses collègues. C’est à partir de là que tout
s’enchaîne. qui se retrouve condamné pour diffamation non publique et injure non-publique
après la plainte déposée par son employeur le lycée Averroès.
Remettre les pendules à l’heure.
Il retourne à son lieu de travail, le lycée Averroès, et découvre avec stupéfaction la froideur
avec laquelle il est accueilli de la part de ces collègues mais aussi de la part de ses propres
élèves. Ces derniers n’ont pas apprécié sa chronique, et lui ont reproché son ton très critique
de la religion. Lui, se défend en insistant que le fait qu’il critique les islamistes et non l’islam.
Soufiane Zitouni a gardé tous ses échanges de courriels avec ses collègues comme preuve de
la mentalité et de l’approche très différente qu’ils partagent. Devant la dégradation de ses
relations au sein de l’établissement, il décide de démissionner, mais sans oublier de publier une
autre chronique intitulée cette fois-ci « Pourquoi, j’ai démissionné du Lycée Averroès ». Il y
raconte comment l’établissement où il travaillait prônait tout sauf un islam tolérant. Selon lui, les
prêches qui y étaient faits portaient sur l’obligation du voile pour les femmes, la nécessité
d’éviter d’enseigner des théories comme celle de l’évolution de Darwin, ou encore, les idées
très pro-Hamas de certains de ses collègues qui ne s’en cachaient pas. La justice a condamné
Soufiane Zitouni aussi parce que ce dernier manquait de preuves pour justifier ses dires.
L’intéressé ne compte cependant pas s’arrêter à cette décision. Il a décidé d’interjecter appel,
avec cette fois-ci, l’aide d’un avocat, lequel présentera les preuves qui sont en sa possession.
L’affaire de Soufiane Zitouni est donc à suivre car il se donne l’obligation de dévoiler l’approche
loin d’être républicaine de ce genre d’établissement scolaire.
A 48 ans Soufiane Zitouni est issue d’une famille algérienne. Son père, ouvrier, ancien
combattant pour l’indépendance algérienne,a imposé une éducation religieuse stricte à ses
cinq garçons. Soufiane est né à Roanne dans la région lyonnaise, est le deuxième de la fratrie.
Il grandit entre une éducation républicaine pendant la semaine, et l’école coranique durant le
weekend. Etre perdu dans ses repères, et avoir du mal à choisir deux identités, Soufiane sait à
quel point cela est difficile, et c’est pour cette raison là que ce combat, pour lui, est important. Il
va au-delà d’une divergence d’opinion entre collèguse. Ce combat, pour lui, est celui de laisser
1/2
France : le lycée musulman Averroès gagne son procèsen diffamation.
les jeunes musulmans de France choisir par eux-mêmes leur voies et de ne pas les influencer,
et surtout de ne pas leur inculquer une vision erronée de l’Islam.
2/2