temps, rien à voir avec les traditions et les règles de vie
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temps, rien à voir avec les traditions et les règles de vie
29 temps, rien à voir avec les traditions et les règles de vie des anciens juifs41. En suivant cette logique, il serait donc inutile de s’attarder sur ces derniers. Mais nous voudrions cependant examiner ici la continuité entre ces deux mondes, ces deux traditions, car nous pensons que l’un ne s’explique pas sans l’autre. I. Les juifs et les juiveries du royaume de Valence : quelques mots en guise de préambule Le royaume de Valence compte du nord au sud les juiveries de Morella, San Mateo, Castellón, Onda, Vila-Real, Burriana, Sagunto (ou Morvedre), Valencia, Chelva, Alzira, Xàtiva, Elx et Oriola. Celle de Burriana fut très prospère et Jacques II l’autorisa même à tel-00806779, version 1 - 2 Apr 2013 posséder un cimetière et une synagogue. Celle de Sagunto était la deuxième en importance après celle de Valence. Elle était située à flanc de coteau, sous le château, très près de l’ancien théâtre romain. Xàtiva, considérée comme la deuxième ville du royaume, abritait également une importante communauté juive. Nous reviendrons sur cette communauté dans la quatrième partie de cette étude. Quant à la juiverie de Valence, elle a fait l’objet de nombreuses recherches de la part d’historiens valenciens42. C’était en effet la première en taille et en puissance avec ses plus de 600 maisons et, selon l’historien José Hinojosa Montalvo, ses quelque 2 500 ou 3 000 habitants, soit 10 % environ de la population totale de la ville à la fin du XIVe siècle43. Il y avait trois enceintes44. La première créée en 1244, la seconde en 1390- 41 Enrique Cruselles, José María Cruselles, José Bordes, « La construcción de la mácula. Genealogías judeoconversas compuestas por la Inquisición valenciana (1505-1507) », dans La pureté de sang en Espagne, du lignage à la “race”, Paris, Presses de l’Université Paris-Sorbonne, 2011, p. 163-184 : pour la différence entre converso, et cristiano nuevo: les conversos sont les « cristianos descendientes de judíos convertidos que habían recibido el bautismo al nacer », alors que les cristianos nuevos sont les « antiguos judíos convertidos al cristianismo ». Ils ajoutent la définition de cristianos « de natura », expression couramment employée dans nos documents : il s’agit des vieux-chrétiens – cristianos viejos. 42 José Rodrigo Pertegás, La judería de Valencia, Valence, Hijos de Francisco Vives y Mora, 1913 ; Dánvila y Collado, Clausura y delimitación de la Judería de Valencia en 1390, Madrid, Boletín de la Real Academia de la Historia, XVIII, 1891 ; José Hinojosa Montalvo, « La comunidad hebrea en Valencia : del esplendor a la nada (1377-1391) », Saitabi XXXI, Valence (1981), p. 47-72 ; Leopoldo Piles Ros, « La judería de Sagunto. Sus restos actuales », Sefarad XVII, Madrid (1957), p. 352-373 ; Francisco Roca Traver, Los judios valencianos en la Baja Edad Media, Valence, Ayuntamiento de Valencia, 1998 ; Manuel Sanchis Guarner, La ciutat de València, Sintesis d’història i de geografía urbana, Valence, Ajuntament de València, 1976 ; Salvador Aldana, Los judíos de Valencia : un mundo desvanecido, Valence, Carena Editors, 2007 ; Marilda Azulay et Estrella Israel, La Valencia judía : espacios, límites y vivencias hasta la expulsión, Valence, Consell Valencià de Cultura, 2009. 43 Valence compterait alors, selon le même historien, quelque 5 000 feux ou 30 000 habitants. Il faut prendre avec précaution tous ces chiffres. Voir, par exemple, J. Hinojosa Montalvo, « La comunidad hebrea en Valencia », art. cit., p. 57. Il reprend ces mêmes données dans : « Conversos y judaizantes en Valencia a fines de la Edad Media », Anales Valentinos XXII, n° 44, Valence (1996), p. 250-274, chiffres p. 256. Ricardo García Cárcel, « La comunidad de los judeo-conversos en época de Santàngel », dans Lluis de Santàngel i el seu temps,