carnet de randonnée kayak du sud Quiberon
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carnet de randonnée kayak du sud Quiberon
Randonnée mer en kayak entre Quiberon/Houat/Hoedic et retour (11, 12, 13 -07-06) 3 participants : Patric Chauvel, Olivier Gaillard (TEV), Yves Abel (ASM) La traversée était réservée aux pagaies rouges avec kit 5 milles car les coefficients de marée étaient importants et en augmentation : 84 à aller, 93 au retour. 1ère journée Nous avons embarqué au sud de Quiberon à Port Haliguen à 11h30 à l’étale de marée haute en direction de la Teignouse cap au 113, avec passage aux Esclassiers, et avons fait pose/snac dans l’ile Glazik (9.5 km). Les conditions était très clémentes : vent modéré et houle régulière à partir de la Teignouse. Il n’y a pas eu de problème particulier si ce n’est un léger mal de mer du Mantais entre la Teignouse et les Esclassiers dans une houle longue arrière d’un petit mètre de creux avec période de quelques secondes, beurp. Nous avons franchi le passage de Béniguet à marée descendante plus agité (assez fort courant traversier), suivi d’une pose repas sur la belle plage de sable lisse (arrivée au vent arrière) jouxtant une petite plage sous le vent qui n’a pas tardé à être submergée par la marée montante. Les conditions d’atterrissage était plus musclées : vent force 3, houle de trois quart arrière légèrement désordonnée, le mal de mer du Mantais s’était envolé, il fallait tirer plus fort sur la pagaie. le photographe photograhié Il y avait à se dorer sur la plage quelques personnes venues peut-être à bord des deux-trois voiliers à l’ancre. Un couple a demandé des renseignements. L’homme, finalement un ancien céiste (personne n’est parfait) a été aiguillé vers Patrick au sujet de louer du matériel. Répondre là-dessus est du ressort du président. La dame est restée auprès d’Yves le bisu, à poser des questions générales sur le CK, gentille, jolie et topless, une interview bien agréable qui ajouta au beau Soleil de la journée. Nous avons repris la mer en suivant la côte nord de l’ile d’Houat (Canard) jusqu’à Port St Gildas et y avons fait une escale touristique avec petite visite à pied. En fin d’après-midi nous avons repris le tour de l’ile dans le sens des aiguilles d’une montre et au débouché de la pointe sud, cap sur le lieu de notre bivouac : l’Ile au Chevaux à 2 km. Là, la houle (1 bon mètre de creux) et le vent force 3 de travers ne gênaient pas la progression. Cela correspondait cependant à une belle partie d’eau vive classe III sans problème particulier. Le Miwok pour Olivier & Yves (K1 rouge , K1 jaune sur la photo) est un bateau équilibré par rapport au vent ne nécessitant pas en général de dissymétrie dans le coup de pagaie selon l’allure. L’Artika de Patrick est de tendance ardent qu’on peut rendre mou par descente réglable de la dérive à l’arrière (tirette très pratique au cockpit). bivouac sur l'île aux chevaux Cette ile au bivouac toléré a une plage très pentue, c’est le domaine des oiseaux. L’équipe avait un plan « gavage » avec soupe à l’oignon sur croutons frottés à l’ail et gruyère râpé andouille, bon vin, etc … Le bon kayak se pratique en harmonie avec la bonne nourriture ! Il y avait de la fatigue dans les troupes et aussi un manque de sommeil. Aussi, vite dans le duvet, d’autant que le soleil avait rapidement disparu. Au matin la tente de Patrick était rafalée de fientes de goélands. Il les aime, ils le lui rendent bien. 2ème journée En principe ce devait être une journée pépère. Mise à l’eau à onze heure dans en marée descendante, direction l’Ile d’Hoédic (petit Canard) cap au 120 à 5km. Il y avait un courant traversier sur notre trois quart avant et peu de mer, des conditions faciles. Nous avons abordé cette petite sœur d’Houat par la pointe Nord-ouest et avons suivi la côte en tournant dans le sens des aiguilles d’une montre jusqu’à la moyenne plage précédant le port. Après copieuse restauration, ce fut la visite de l’Ile (le bourg et le fort Vauban) et un peu de farniente avec un Soleil ardent. Nous avons remis à l’eau en milieu d’après-midi et continué le tour d’ile dans des conditions de vagues assez variées sans difficultés, puis piqué vers l’Ile aux Chevaux, cap au 300. Un vent de face force 4 s’était levé avec une belle houle de plus d’un mètre, de face aussi. Il fallut tirer fortement sur le manche pendant deux heures ! Cela correspondait à de l’eau vive III. Les Miwok très gironnés à la pointe fine et prenant très progressivement leur largeur ne tapaient pratiquement pas contrairement à l’Artika (probablement là où les bouchains prennent de l’ampleur). Les troupes étaient fatiguées, ne firent pas le tour promis de l’Ile des Chevaux et piquèrent vite au lit. 3ème journée Départ 9h sans problème à marée descendante, cap au 320 vers le sud-ouest d’Houat, navigation, facile : pas de vent et houle modérée de trois quart-arrière. A l’extrémité d’Houat nous avons retrouvé la plage submergée d’où se déhalait un voilier et l’avons passée juste à temps pour ne pas avoir à porter. Nous étions alors en pleine marée descendante. Ensuite il y avait un alignement de gros cailloux vers le passage, entre lesquels, surprise-surprise (pas pour le chef !) poussait un courant de 3,5 nœuds. Là, il fallait faire un bac grand style sur 50 m par endroits. Il fallut au début du plus fort faire pivoter le bateau de 75° le plus vite possible, eau vive IV. Le Miwok est très directeur, réagit modérément à la contre-gite (dans les vagues désordonnées, ce n’était pas le moment), pas du tout à l’appel. Reste la dénage, peu satisfaisante quand les haut fonds sont rapidement là, le gouvernail (en option) s’impose. Le Passage lui-même s’est fait sans difficulté avec un peu de mer désordonnée et un reste de courant traversier.Nous fîmes une halte roborative juste de l’autre côté vers Glazik, sur lit de moules (voir photo). Au menu, un bon taboulé, merci le prés. notre guide et aussi mère nourricière. La fin de la randonnée : Eclassiers, passage de la Teignouse lequel peut être duraille et long, fut facile. A Port Haliguen Olivier a révisé son esquimautage, il faut encore travailler, et tout le monde s’est réussi à l’épreuve du paddle float et changement de bateau sur l’eau. Conclusion Selon Patrick Chauvel : « la rando mer était une activité qui pouvait être très complète. En effet, il faut avoir un minimum d'endurance, des compétences en eau vive, des connaissances en navigation marine pour composer avec vent et courants et un bon sens de la logistique pour loger repas et couchage dans son kayak. En bref une activité qui fait marcher la tête et les bras. ». J’ajouterai quelques considérations sur le coup de pagaie. J’avais remarqué l’année dernière que les Teviens, avaient beaucoup gagné en endurance. Il reste à faire un effort sur le style du coup de pagaie qui permetrait de gagner entre 5 et 10 % d’efficacité. Il faut terminer la poussée du bras supérieur avec alignement des 3 segments poignet/avant-bras/bras au moins à l’horizontale, voire un léger angle vers le haut, en fin de passée dans l’eau une légère rotation des épaules. La réaction de l’eau se fait sur la pale immergée (bras inférieur), se communique par le manche au squelette, à la jambe du même côté qui pousse fortement sur le cale pied. Il y a transfert d’appui pour l’équilibre du bateau vers la fesse côté du bras supérieur. Cet effort de style est à exercer en permanence dans les conditions calmes et se retrouvera petit à petit dans les conditions difficiles. Bien davantage de muscles participent ainsi à la propulsion. L’endurance, l’agrément et la sécurité y gagneront. Et comme dit Patrick : « Vive le beau kayak. ». Yves Abel.