Travaux sur la définition de l`accompagnement
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Travaux sur la définition de l`accompagnement
Travaux sur la définition de l’accompagnement dans le cadre du microcrédit personnel Ce document n’est pas une version définitive. Il a vocation à poser les bases d’une réflexion commune entre réseaux accompagnants sur la définition de ce que devrait être l’accompagnement dans le cadre du dispositif du microcrédit personnel. Rappel de la position des structures accompagnantes à propos de l’accompagnement présentée dans leur courrier adressé à la Caisse des dépôts : L’accompagnement est un élément structurant du dispositif. Il permet de garantir non seulement un taux d’impayé très faible (1,55%), mais aussi la réalisation des projets des personnes dans des conditions optimales. Cet accompagnement, adapté à la situation de chaque personne, permet de prendre en compte sa situation globale et d’intégrer le microcrédit dans un processus d’insertion. En effet, grâce à leur expertise, leur connaissance des différents publics éligibles au microcrédit personnel, ainsi que leurs problématiques, les réseaux accompagnants jouent un rôle majeur au sein du dispositif en intervenant dans l’émergence du projet des personnes, en les orientant, s’il y a lieu, vers les solutions les plus appropriées à leur situation et en les accompagnant tout au long de leur prêt 1. Enjeux de l’accompagnement dans le cadre du microcrédit personnel Permettre à des personnes exclues bancaire de pouvoir financer dans de bonnes conditions leur projet personnel. Déclencher et/ou accompagner une dynamique d’insertion avec les personnes suivies leur permettant de : S’impliquer dans la réalisation de leur projet Se Responsabiliser Développer leur autonomie et la confiance en soi Se Projeter dans l’avenir 1 Faciliter l’inclusion bancaire des personnes et consolider leur accès aux « droits communs » en : o facilitant l’instauration d’une relation de confiance entre la personne et la banque o participant, par le biais des partenariats avec des acteurs bancaires, à l’évolution des pratiques de ces derniers vis-à-vis de clients pouvant être en situation de fragilité. L’accompagnement a pour but de pallier les carences de la relation bancaire en agence qui permet difficilement de prendre en compte de manière adaptée les contraintes et besoins spécifiques de ces personnes. 2. Les étapes de l’accompagnement dans le cadre du microcrédit personnel En raison de son indispensable personnalisation, les caractéristiques de l’accompagnement ne peuvent être définies de manière stricte et uniforme. L’hétérogénéité des emprunteurs (difficultés économiques et sociales, maîtrise budgétaire, projet…), suppose un accompagnement au cas par cas. Il ne peut être le résultat que d’une co-construction entre l’accompagnateur et l’emprunteur, qui se prouvent leur engagement mutuel par la cosignature d’un contrat. Néanmoins, il semble nécessaire d’envisager les étapes, présentées ci-dessous, comme partie intégrante du processus d’accompagnement dans le cadre d’un microcrédit personnel. 2 Point d’entrée : prescription / accueil en direct Accueil / information : diagnostic de la situation de la personne Analyse et instruction du dossier de microcrédit personnel (Ré)Orientation vers un dispositif existant Prise de contact avec le banquier : transmission du dossier de MCP + lien entre le futur bénéficiaire et le banquier Décision d’octroi du microcrédit par le comité de décision (composé le cas échéant du référent accompagnant) Suivi post-crédit : appui à la réalisation + suivi du remboursement du prêt -Intervention de l’accompagnant en cas d’impayé signalé par la banque - Anticipation d’un éventuel impayé et recherche de solution(s) alternative(s) - Evaluation en fin de remboursement de la réalisation du projet -Recherche de solutions alternatives -Nouvelle orientation -Travail sur les pré-requis pour l’obtention d’un futur microcrédit Cet accompagnement sera plus ou moins souple, selon la situation du bénéficiaire, la nature de son projet, et les éventuels accidents de parcours. Ce sera à l’accompagnateur (travailleur social) de juger du niveau de suivi, en fixant la régularité des appels téléphoniques et des rendez vous. En effet, en cas de difficultés, l’emprunteur doit avoir conscience qu’il doit prendre contact le plus tôt possible avec son accompagnateur. . Ainsi, une solution adaptée pourra être envisagée (exemple : report d’une mensualité, recherche d’une aide complémentaire, rééchelonnement…), et n’entachera pas le bénéfice du microcrédit, ni la relation entre l’emprunteur et la banque. On peut également envisager, une augmentation des ressources (par exemple la fin d’un crédit antérieur), et donc permettre aux individus d’augmenter leurs mensualités ou de racheter leur crédit. Cette phase de l’accompagnement consiste donc à suivre l’évolution de la situation du bénéficiaire et rechercher en commun des solutions. 3 3. Présentation des réseaux accompagnants s’associant à cette réflexion collective : Association Nationale des Directeurs de Mission Locale (ANDML) Le réseau des Missions Locales représente 486 structures (associations loi 1901 ou GIP) regroupant 11 000 salariés, et couvrant l’intégralité du territoire français. Les Missions Locales agissent en faveur de l’insertion professionnelle et sociale des jeunes âgés de 16 à 25 ans. Chaque jeune est accueilli, écouté, orienté et accompagné dans ses démarches liées à la recherche d’emploi, la formation, le logement, la santé, la mobilité, l’éducation, la citoyenneté, le bien-être, l’accès au droit, à la culture, aux loisirs, aux sports afin de consolider sa situation sociale dans sa globalité et atteindre l’autonomie. En 2008, le réseau a accueilli plus d’1.2 millions jeunes. L’Association Nationale des Directeurs de Mission Locale compte 78% de directeurs adhérents, et a pour objet d’être un lieu d’échanges, d’études et de propositions sur : - le travail des Missions Locales et des PAIO, leur organisation et leur évolution d’une part - les politiques d’insertion des jeunes et leur mise en œuvre d’autre part. Dans le cadre d’une convention de partenariat avec la CDC, l’ANDML réalise, depuis 2008 et pour une durée de 3 ans, une recherche-action sur le dispositif d’accompagnement du microcrédit personnel auprès de 45 Missions Locales qui ont rejoint, suite à un appel à candidature, le périmètre de cette expérimentation. Union Nationale des Centres Communaux d’Actions Sociales (UNCCAS) L’UNCCAS - seule association en France représentant les élus communaux et intercommunaux en charge des affaires sociales - fédère 3766 Centres Communaux et Intercommunaux d’Action Sociale (CCAS et CIAS), qui par leurs actions touchent 65% de la population. Les CCAS/CIAS exercent des missions légales obligatoires (instruction des dossiers d’aide sociale, domiciliation des personnes sans domicile stable et analyse des besoins sociaux sur son territoire) et développent des actions au titre de la politique sociale communale (attribution de prestations en nature ou en espèces, remboursables ou non ; création et gestion d’établissements sociaux et médico-sociaux et de structures d’insertion ; accompagnement des personnes personne en difficulté etc.). Dans le cadre d’une convention de partenariat 2006-2009 avec la CDC, l’UNCCAS est en charge du développement du déploiement par les CCAS et CIAS de l’accompagnement des personnes bénéficiaires potentiels de microcrédits personnels. A ce jour, l’UNCCAS assure le suivi de 85 CCAS/CIAS, répartis sur 23 régions, impliqués dans ce dispositif. Plus largement, l’UNCCAS développe les échanges entre ses adhérents, les informe et les accompagne en terme de représentation et de défense de leurs intérêts. A cet égard, elle interpelle les pouvoirs publics et leur apporte son concours pour promouvoir une meilleure politique sociale. 4 La FNARS La FNARS fédère au plan national 800 associations et organismes publics qui, ensemble, gèrent 2 200 établissements et services sociaux (services d’accueil et d’orientation, centres d’hébergement, structures d’insertion par l’activité économique…). La FNARS représente ses adhérents auprès des pouvoirs publics et des administrations, au niveau national ou régional. Elle analyse et évalue les actions menées et les dispositifs mis en place, examine la pertinence des réponses aux diverses demandes sociales, vérifie leur cohérence, mesure les résultats obtenus, suggère des pratiques de prévention,... Elle prend en compte, dans ses instances élues, professionnelles et consultatives, les expériences menées par les acteurs de terrain : responsables associatifs, professionnels, bénévoles, usagers,... Ainsi, elle se veut un véritable observatoire dynamique de l'exclusion et de l'insertion tout en faisant évoluer le travail des acteurs et progresser les politiques sociales. Enfin, la FNARS mobilise... Importante force d'action, de proposition et de mobilisation, elle interpelle les décideurs publics et privés, à tous les niveaux, et entend aussi éveiller l'opinion publique à une meilleure compréhension des situations de détresse sociale. La FNARS expérimente pour une durée de trois ans le dispositif d’accompagnement du microcrédit personnel, pour l’instant dans 12 régions qui représentent 635 associations et 1 813 établissements. Le Comité National de Liaison des Régies de Quartier Le CNLRQ regroupe les Régies de quartier et les Régies de territoire labellisées. Le réseau national compte près de 140 Régies, une trentaine de projets émergents, principalement dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville, mais aussi sur d’autres territoires en difficultés (périurbains, ruraux). Son organisation et son fonctionnement démocratique, basés sur l’échange, le partage des compétences et le transfert des savoir-faire entre les acteurs des Régies, permet d’assurer une triple mission d’animation, de représentation et de développement des Régies de quartier et de territoire. Les Régies de quartier et de territoire portent un projet atypique qui se situe entre l’économie solidaire, l’insertion par l’activité économique et l’éducation populaire. Au cœur des territoires, elles mettent en œuvre avec leurs partenaires un ensemble d’activités répondant à des objectifs d’amélioration du cadre de vie, de lutte contre les exclusions, d’insertion des publics en difficultés, d’accès aux droits et à la citoyenneté, de renforcement du lien social. Dans le cadre d’une convention de partenariat avec la CDC, pour trois ans, le CNLRQ accompagne les Régies de quartier et de territoire dans la mise en œuvre du microcrédit personnel auprès de leurs publics. Trente Régies sont actuellement impliquées dans le dispositif. 5 La Croix-Rouge française La Croix-Rouge française, c’est à la fois une association de 50.000 bénévoles engagés depuis plus de 140 ans sur de nombreux fronts de la lutte contre les précarités et une entreprise à but non lucratif de services dans les champs sanitaire, social, médico-social et de la formation avec 16 000 salariés dans plus de 600 établissements. Pour relever le défi que posent la pauvreté croissante et l'augmentation des fragilités, la CroixRouge française a développé une approche complète de lutte contre les précarités en accompagnant les personnes en détresse tout au long d'un parcours de reconstruction, quelle que soit leur situation de départ : prévenir, repérer et protéger les personnes en difficulté, les accueillir et les orienter, les aider et les accompagner vers un objectif de réinsertion et d’autonomie. Pour la Croix-Rouge française, le microcrédit personnel a non seulement vocation à faciliter l’insertion des personnes mais également à lutter contre le phénomène d’exclusion bancaire. Il vient réparer une injustice dont sont victimes les personnes en situation de précarité : l’impossibilité pour elles d’avoir accès à un crédit personnel à un taux modéré. Dans le cadre de la convention qui lie la Croix-Rouge et la Caisse des dépôts et de consignations, l’objectif est de pouvoir déployer au moins 15 sites pilotes permettant de définir les modalités de généralisation du dispositif sur l’ensemble du territoire. 6