Réunion du 05 octobre 2010

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Réunion du 05 octobre 2010
GROUPE CONTINUUM TED
GROUPE DE TRAVAIL DU 05 OCTOBRE 2010 AU CRA
Etaient présents :
M. Masson Olivier, directeur du CRA Nord-Pas-de-Calais
M. Pilon frédéric, directeur du FAM de Genech
Mme Wood Fanny, chef de service du FAM de Linselles
Mme Baffin Marie-Angèle, chef de service de l’IME de St Jans Capelle
Mme Wuillot Martine, psychologue de l’IME « le Saulchoir »
Mme Lefebvre Anne, assistante sociale de l’IME « le Saulchoir »
M. Huon Michel, chef de service de l’IMPRO « le Saulchoir »
Mme Mouvier Claire, directrice de l'ITEP et du SESSD du Centre du Parc Barbieux
Mme Obin Lydie, chef de service de l’ITEP « le CENTRE du Parc Barbieux »
Mme Cardon Estelle, chef de service de la section « autisme » de l’IME d’HéninBeaumont
Melle Cacciatore Delphine, apprentie ES au sein de l’IME d’Hénin-Beaumont
Mme M’Chakleb, psychologue du CRA
Cette concertation a été organisée afin d’apporter une réflexion commune sur la
situation actuelle de l’autisme dans notre secteur. Le constat de base est le suivant :
L’absence d’un continuum entre les secteurs de l’enfance et celui du monde
adulte, voire même celui de l’adolescence, à l’origine parfois d’une rupture
dans le projet de vie de la personne.
L’objectif de la rencontre est de créer un espace d’échanges afin de se questionner
et réfléchir conjointement à l’amélioration des conditions du passage d’une structure à
l’autre au bénéfice de l’usager, de sa famille et des professionnels.
LES OUTILS DE COMMUNICATION
Il existe une méconnaissance réciproque entre les secteurs adultes et de
l’enfance. La connaissance des réalités du terrain fait défaut à tous. Afin
d’envisager le parcours de la personne dans sa globalité, une adaptation mutuelle
est nécessaire.
En effet, il apparait une diversité de pratiques et de fonctionnements propres à
chacune des structures. Diversités repérées au niveau des outils de
communication utilisés, du taux d’encadrement plus restreint et d’une prise en
charge axée sur le quotidien et le côté fonctionnels des apprentissages dans le
secteur adulte.
Le manque de qualification de certains professionnels constitue l’une des
principales difficultés. En effet, les aides soignants constituent un nombre
important du personnel travaillant en FAM. Or durant leur formation
professionnelle, ils ne sont pas préparés à mettre en place une communication
alternative pour le public accompagné.
Alors que l’aspect communicationnel est déficitaire chez la personne avec
autisme, comment assurer une cohésion de pratiques si l’équipe éducative n’est
pas formée aux différents outils de communication ?
De plus, l’hétérogénéité du public amène des problématiques multiples
auxquelles les professionnels doivent s’adapter. Cette diversité nécessite donc
des apports théoriques indispensables et une bonne maîtrise des outils de
communication.
Il faut aussi souligner que les ratio d’accompagnement (1 professionnel pour 4 ou
5 personnes) ajoutent une contrainte supplémentaire, celle de la notion de
temps. En effet, dans le secteur adulte, le temps de préparation est nettement
moins important qu’en secteur enfant. Faute de ce temps, la prise en compte de la
communication est souvent oubliée et amène parfois le « faire à la place de ».
L’équipe de l’établissement « le Saulchoir » souligne qu’en Belgique, le garant de
la communication est l’orthophoniste.
PROPOSITIONS :
Pour répondre à ce constat défaillant de la communication des personnes avec
autisme et afin de faciliter la transmission ainsi que la mise en œuvre des outils entre les
structures, il est proposé de les recenser et de créer une base commune de
pictogrammes.
Une personne pourrait également être chargée d’assurer le relais entre les
établissements en les informant et formant le personnel sur le mode de communication
de la personne.
LES FAMILLES ET LE CHOIX D’ORIENTATION
Sont évoquées les difficultés rencontrées par les familles lorsque survient un
changement d’orientation et qu’ils doivent réaliser le deuil de la prise en charge
précédente. Notamment quand cela concerne le passage d’une prise en charge en
SESSAD qu’il considère comme une institution du milieu ordinaire, à une entrée
dans un établissement du secteur spécialisé. En effet, pour ces familles, ce nouvel
accompagnement modifie les relations avec les professionnels.
Pour ces familles, se confronter à la réalité de la vie adulte est souvent difficile à
vivre. Les établissements adultes ne correspondent plus à l’environnement
« cocooning » des IME connus jusque là. L’âge avancé de certains résidants et le
cadre de l’institution peuvent poser problème. Le choix d’orientation est souvent
délicat et se doit d’être préparé aux 16 ans du jeune.
Afin de favoriser cet accès au choix, en tant que professionnels, nous nous devons
donc de donner des priorités dès l’enfance afin d’amener la personne à être la
plus autonome, notamment en travaillant sa spontanéité. Cette notion
d’autonomie est importante pour faire face à la disparité existante entre un IME
et une unité de vie.
PROPOSITIONS :
Afin d’anticiper cette projection dans le milieu adulte et créer une ouverture, les
familles pourraient être conviées à des expositions ou des évènements ayant lieu au sein
de structures adultes.
En Belgique, l’équipe prépare très tôt les familles à l’éventuelle intégration de leur
enfant au sein de l’internat en abordant le sujet dès les premières rencontres. En posant
immédiatement le contexte, l’idée peut faire son chemin dans la tête des parents et
facilite ainsi la perspective de l’éloignement de l’enfant loin de la maison familiale.
De ce fait, il faudrait encourager les séjours de ruptures comme ceux organisés par
« Autisme loisirs » par exemple, tout comme les accueils temporaires en hébergement
afin d’habituer les parents et les personnes avec autisme à la séparation.
De plus, certains moments de la vie nécessitent justement, pour la personne, de
changer d’environnement. En Belgique, le château de CALLENELLE accueille à Peruwetz,
toutes les personnes à partir de 20 ans, dans le cadre d’accueil temporaire ou séjour de
rupture.
Au vu du contexte actuel difficile, il arrive fréquemment qu’à la sortie de l’IME, il
se passe plusieurs années avant que la personne puisse bénéficier d’une place
dans le secteur adulte. Dans ces situations, alors que la loi impose aux IME
d’assurer le suivi pendant 3 ans après la sortie, comment assurer cette obligation
sans avoir les moyens humains de le faire ?
PROPOSITIONS :
Pour faire face à cette fonction, rarement assurée, un professionnel pourrait
constituer le relais de la sortie de l’IME jusqu’à l’entrée en établissement adulte afin
d’éviter toute rupture dans l’accompagnement de la personne et des familles. Il
occuperait un rôle de « médiateur » doté d’un positionnement professionnel différent et
qui pourrait ainsi définir de nouvelles pistes de travail compte tenu du contexte.
De plus, pour certaines personnes avec autisme, cette entrée dans le milieu adulte
peut demander plus de temps afin d’être pleinement préparé à cette nouvelle vie. Il
serait donc intéressant de penser à un nouveau statut permettant à ces personnes
sortant du secteur de l’enfance, d’effectuer des stages en milieu adulte. L’objectif serait
double, cette intégration permettrait ainsi de combler l’attente d’une orientation et de le
préparer au mieux à sa vie future. La notion de partenariat semble donc importante
dans cette perspective.
LE SEC
SECTEUR
TEUR ADULTE ET L’ACTIVITE PROFESSIONNELLE
Enfin, un point est soulevé, celui de la capacité de certains adultes à assurer une
activité professionnelle mais dont le rythme de production reste limité dans le
temps. Or aujourd’hui, les dispositifs existants ne répondent pas aux capacités de
ce public. La difficulté réside dans le fait que si la personne bénéficie d’une
orientation ESAT ou foyer de vie, elle ne peut prétendre à une orientation FAM.
PROPOSITIONS :
Le dispositif SACAT (SECTION AMENAGEE DE CENTRE D’AIDE PAR LE TRAVAIL ) permet
d’offrir une structure adaptée intermédiaire entre l’ESAT à temps partiel et le Foyer
Occupationnel.
LE CTRA
M. Masson Olivier, directeur du CRA Nord-Pas-de Calais, intervient en fin de
rencontre.
Il rappelle, que suite aux réunions du CTRA : COMITE TERRITORIAL REGIONAL AUTISME,
l’ARS (Agence Régionale de Santé) assure le financement de la mise en place d’un
coordinateur local. Ce dispositif permettra d’expérimenter des modes de coordination
de parcours. A l’heure actuelle, deux territoires sont ciblés, il s’agit du Calaisis et du
Douaisis.
L’objectif étant d’assurer la continuité et la cohérence des parcours de vie des
personnes avec autisme en évitant la multiplicité des services.
Pouvant être ouverte aux professionnels (deux par établissement de préférence, un
cadre et un membre de l’équipe), la date de la prochaine réunion « GROUPE CONTINUUM
TED »est fixée au :
JEUDI 2 DECEMBRE 2010
9H30 – 12H00
12H00 AU FAM DE GENECH
Parmi les thèmes évoqués, seront proposés:
• La notion de soins
• Les dossiers de pré-admissions et d’admission pour adultes. La possibilité de
la création d’un document standardisé est ainsi abordée.
• Vos idées et nouvelles pistes de réflexion sont les bienvenues.
Rédigé le 15 octobre 2010 par Cacciatore Delphine