[Arrested Development] Une famille en or

Transcription

[Arrested Development] Une famille en or
[Arrested Development]
famille en or…
Une
Sitcom du XXème siècle par
excellence, Arrested Developement a
pour toile de fond une famille
américaine portée par un père
entrepreneur. « So far so good »
(jusque là tout va bien) sauf que
dans la famille Bluth, s’ils ne
sont pas tout à fait dans la
panade, ce ne sont certainement pas
de grands gestionnaires et ils sont
assez anticonformistes.
Cette série proposée par la chaine FOX est un parfait cocktail
antimorosité, un divertissement pas crétin, où une famille
compliquée nous propose une Amérique hilarante loin, très loin
des clichés du rêve américain sur gazon verdoyant et sourire
dentifrice, façon famille Kennedy et loin des rires préenregistrés.
Mr.Bluth n’est pas un modèle de droiture et c’est un doux
euphémisme de dire qu’il n’est pas réglo, il verse plutôt dans
les secteurs non autorisés mais pas en professionnel, plutôt
en amateur totalement disjoncté. Exit
la famille parfaite
bien pensante, avec le pater familias d’une exemplarité
irritante type 7 à la maison sans pour autant être la famille
Corleone.
Le fil conducteur dans les péripéties de cette famille? Le
business ! Un business qui a amené le père… en prison et
pousse un des fils (Michael) à reprendre le flambeau.
L’affaire n’est pas simple car Michael se retrouve le seul à
travailler sans pour autant tenir les rênes (le président,
c’est son frère) et se faisant manger ses profits par sa mère,
son père, ses frères et sa sœur… Non ça n’est pas le bonheur,
pour lui, mais pour le téléspectateur… quelle délectation !
Dans la famille Buth, je demande le père! Et bien NON, le
père, il est en prison. On s’éloigne donc directement de la
famille Barbapapa. George Bluth Senior (Jeffrey Tambor) n’est
pas un saint pas plus que son frère jumeau qui lui ressemble
en tout point sauf sur la pilosité. Il est parfaitement
azimuté, à ce titre ses apparitions sont lunaires et ses
stratagèmes inattendus. Dans ses proches contacts, il compte
la famille d’un certain Saddam Hussein….
Sa femme, Lucille est très nouveau riche, elle est alcoolique
et ne prend pas son job de mère de famille très à cœur… elle
se contrefout de sa progéniture (enfants et petits enfants
inclus). En somme, Madame Bluth mère (Jessica Walter) est
parfaitement acariâtre et insupportable. A eux deux, les
seniors de la famille Bluth ont presque un côté Ténardier,
mais leur fille n’est pas une petite Causette.
La fille Bluth est écervelée et investie d’une mission, une
noble mission : celle de dévaliser tous les magasins de
vêtements de la côte Est. Lindsay Bluth Fünke amène de la
grâce et un peu de coeur, mais attention on n’est pas dans la
famille Hilton, l’argent manque (d’où le nom français de la
série « Les nouveaux pauvres ») ; et le style, elle est bien
la seule à en avoir… La comédienne Portia de Rossi, par
ailleurs connue à la ville pour être l’épouse de la
présentatrice Ellen DeGeneres, est, dans Arrested Development,
outrancière, désopilante et bizarrement très investie dans des
œuvres caritatives. Le seul objectif de cet engagement
: maintenir sa petite notoriété, sans aucun doute. Ainsi, elle
n’est guère plus sympathique dans ce rôle que dans celui qui
l’a fait connaître : celui de Nelle Porter dans la série Ally
Mc Beal.
Le fils aîné « Gob » (George Oscar Bluth) a quant à lui un
look qui lui est propre, et le goût du spectacle dans la peau.
Son dada c’est la magie, mais elle le lui rend mal . Séducteur
invétéré, ce glandeur de première se déplace en Segway et vit
sur le yacht familial. Comme son père, la légalité n’est pas
son fort, il a toujours un plan abracabrantesque derrière la
tête. Ainsi, entre deux tours de magies ratés et un striptease déguisé en flic, il trouve encore le temps de se
ridiculiser. Gob est très rock & roll, mais pas façon
Osbourne. Ses accroches avec sa famille sont hilarantes. Il
est tellement perché qu’on pourrait se demander s’il est bien
« terrien ». Rien d’étonnant finalement à ce Will Arrnett ait
été nommé dans la catégorie meilleur acteur de second rôle
dans une série comique aux 58ème Emmy Awards.
Mais la famille ne s’arrête pas là. Il y a aussi le petit
dernier. Le cadet « Buster » (Byron Bluth) est un euphorique
phobique. Attachant et déconcertant, Tony Hale joue un
attardé, toujours dans les jupes de sa mère acariâtre et
amoureux d’une sexagénaire de charme : la chanteuse Liza
Minelli, une des guest stars de la série. C’est décadent, bien
plus décadent que chez les Kardashians ! Tony Hale pose avec
cette sitcom la pierre angulaire de sa carrière. Il sera
d’ailleurs primé pour son interprétation de Byron Bluth.
L’unique fils doué de raison : Michael
frère jumeau de
Lindsay, apparaît comme la seule personne en mesure de faire
marcher le business familial, le père Bluth étant lui,
derrière les barreaux. C’est le point de départ de la saison1.
Mais avec une famille aussi maudites que les Atrides, Michael
(Jason Bateman) est pris en étau et les situations cocasses et
burlesques s’enchaînent. Il n’a pas le talent commercial d’un
Onassis, il est moins cérébral qu’un Servan-Schreiber, mais il
fait de son mieux.
Jason Bateman est parfait dans ce rôle de victime. Il tire si
génialement son épingle du jeu qu’il décroche en 2005 un
Golden Globe dans la catégorie « Meilleur acteur dans une
comédie », un TV Land, ainsi que deux Satellite Awards. Sa
famille, la famille Bluth, n’a finalement rien à voir avec
celle dans laquelle il a fait ses débuts. Souvenez-vous : le
petit Jason vivait dans une maisonnette dans la prairie. Jason
Bateman y jouait alors le rôle de James Cooper fils adoptifs
d’une certaine famille Ingalls.
Michael Bluth est lui même papa d’un adolescent ahuri, George
Michael, qui n’est autre que l’acteur Michael Cera. Découvert
dans Juno, vu dans Super Grave et Une nuit à New York, il est
ici délicieusement largué. Le gamin est gauche et il trempe
dans cette famille comme dans une mer infestée de piranhas.
Davantage pâlichon et moins dégourdi que Bart, le fils
Simpsons, il est dépassé par cette famille de barjos. Il
traverse l’âge ingrat en compagnie d’une autre ado, avec
laquelle il fricote « Mayeby ».
Mayeby alias Mae Fünke (Alia Shawkat) de son vrai nom est la
fille de Lindsay Bluth et Tobias Fünke. Elle amène son grain
de folie (s’il en manquait !) et les rapports avec ses parents
ont peu de chance de vous rappeler la petite famille française
telle que Katherine Pancol peut la décrire.
Son père Tobias (David Cross) le mari de Lindsay est
émotionnellement instable et gentiment déjanté. Lui même
semble ignorer l’existence et la présence de sa propre fille.
Psychiatre et auteur d’un best seller… gay, il décide de se
réorienter vers une carrière d’acteur. Cependant, ses
psychoses, toutes plus loufoques et drôles les unes que les
autres (il ne peut jamais être nu par exemple), l’empêchent
d’atteindre son objectif. Les épisodes durant lesquels il est
peint en bleu de la tête au pied au cas où il serait appelé en
renfort par le « Blue man group » sont proprement géniaux.
Dans le fond on plaint ce pauvre Tobias de tout notre cœur,
d’être si naïf et médiocre en tant qu’acteur mais quelle
jouissance! Bizarre voila ce qui caractérise bien Tobias, un
peu comme La Chose de la Famille Adams.
Pour la gestion des tensions familiales chez les Bluth on se
rapproche plus des Pierrafeu, on se tape dessus, c’est
jubilatoire il ne faut pas se le cacher surtout que personne
n’est oublié, tout le monde en prend pour son grade. Ron
Howard, le narrateur, distille les événements d’une voix de
maître.
Ce petit monde, une dizaine de personnes (tout de même),
réside dans une maison témoin totalement factice au milieu du
désert…
Cette série plus que barrée a les faveurs des critiques, mais
aussi des peoples…
Dans Arrested Development les « peoples » se succèdent et font
des apparitions à mille lieux de leur image habituelle, lisse
et proprette. Charlize Theron fait un passage particulièrement
pimenté et hallucinant en fin de saison 3. Ben Stiller vient
lui aussi saluer les Bluth. Mitchell Hurwitz (le réalisateur)
s’amuse, il y a parfois plus de stars au mètre carré que dans
la famille Smith (Will).
Au fil des épisodes rythmés par des dialogues punchy, on
découvre que c’est avec une joie extatique que les Bluth se
mettent des bâtons dans les roues. Mais pas façon Tudors, ils
sont finalement bien trop intéressés par leurs petits nombrils
pour avoir une ambition de groupe. Ce qui leur pend au nez
c’est plus l’asile psychiatrique…
Une famille d’ovnis qui ne ressemble à aucune autre. Si jamais
les Bluth s’installaient près de chez vous, vous pourriez dire
« y a des zazous dans mon quartier ». Il existe à ce jour 3
saisons (peut-être bientôt 4) de 22+8+13 épisodes et donc
autant de raisons de tester ses zygomatiques! Arrested
Development est sans aucun doute la série comique à ne pas
rater ! Gardez bien en tête le nom de cette série, car d’ici
peu il se pourrait qu’elle soit portée sur grand écran !
Casting :
Jason Bateman (Michael), Portia de Rossi (Lindsay Bluth
Fünke), Will Arnett
(George Oscar Bluth dit « Gob »),
Michael Cera (George-Michael Bluth), Alia Shawkat (Mae
Fünke dite « Maeby »), Tony Hale (Byron Bluth dit « Buster
»), David Cross
(Tobias Fünke), Jeffrey Tambor
(George
Bluth Senior), Jessica Walter (Lucille Bluth), Ron Howard
(Le Narrateur).