La promesse

Transcription

La promesse
Cycle 2
La promesse
Jeanne Willis / Tony Ross
Gallimard Jeunesse
Analyse de l’album
Album broché de 30pages.
La première de couverture présente deux animaux, un têtard et une chenille, chacun dans son
élément, qui semblent amoureux : présence de cœurs autour du têtard, sourire de la chenille.
Les couleurs de la couverture sont gaies.
L’objet livre
La couverture
Un résumé se trouve sur la quatrième de couverture et vient renforcer l’idée de sentiment
amoureux entre les deux animaux. Mais il annonce aussi que l’histoire ne sera pas toute rose,
idée reprise dans la remarque « Un régal d’humour noir dévastateur…. ».
L’histoire commence dès la page-titre, où l’on voit les œufs d’un papillon sur les feuilles d’un
saule, et ceux d’une grenouille qui flottent entre deux eaux ; un poisson tapi au fond de l’eau
observe ces œufs…
Les illustrations
Le texte
L’organisation
du récit
Les illustrations semblent réalisées à l’encre (effets de transparence) ; les dessins sont cernés
d’un fin trait noir qui met en valeur les différents éléments composant les images. Les couleurs
sur les pages changent au fur et à mesure des saisons.
L’album se tient comme un chevalet lorsqu’on le lit. Les doubles pages représentent les deux
éléments dans lesquels vivent chacun des deux personnages principaux, l’air et l’eau. Le
personnage qui vit dans les airs est toujours sur la page du haut et celui qui vit dans l’eau est
toujours sur la page du bas. L’espace est donc délimité en deux parties égales, séparées par la
pliure du livre.
Cependant, quand le têtard devient grenouille, celle-ci occupe aussi la page du haut puisqu’elle
peut vivre un moment sur terre. De plus, quand la grenouille se retrouve seule, le dessin ne
figure plus que sur la page du haut (dernière double page)
Les illustrations complètent le texte, donnant par exemple des informations sur la saison durant
laquelle se passe un épisode, ou bien racontant avec humour l’histoire parallèle de créatures
(poissons, autres têtards) habitant le fond de l’eau (pages 3, 5, 9, 13 ,23, 25, 27, 29).
Ce livre cache une astuce de mise en page. Il faut le tourner de 90°, la page de gauche devient
celle du haut et la page de droite, celle du bas. Le texte se répartit sur l’une ou l’autre page
selon le personnage dont il est question.
Cette disposition est assez inhabituelle mais aide à mieux se représenter le milieu de vie de
chacun des personnages. La limite des deux univers est renforcée dans le texte par la phrase :
« Là où le saule rencontre l’eau… ».
Le texte est écrit aux temps du récit (imparfait et passé simple) et à la 3ème personne. Il
comporte des dialogues et un vocabulaire parfois soutenu.
Le narrateur est externe à l’histoire ; cependant, en dernière page, on lit : «… Mais c’est la vie,
petit ! ». On peut donc se demander à qui il s’adresse: à l’ancien têtard ou à l’enfant qui lit cette
histoire.
Le récit peut se découper en plusieurs parties :
le temps amoureux (pages 4 et 5)
les promesses non tenues (page 6 à 15)
la cassure (pages16-17)
la métamorphose des deux personnages mais la persistance de leur amour (pages 18 à
22)
une nouvelle histoire (re)commence (« Là où le saule rencontre l’eau.. », page 23)
la nouvelle rencontre entre le papillon et la grenouille, où la nature reprend ses droits
(pages 24 à 27)
l’attente de la grenouille (pages 28-29)
la morale (page 30)
La répétition (p 8, 11, 15) du mot « inévitablement » montre que les transformations de ces
animaux sont inéluctables et que rien ne pourra y changer, même les sentiments des amoureux.
Il est à noter que la fin de l’album (sa chute) prend le lecteur par surprise, et par sa soudaineté
et par sa violence. Il s’agit d’humour noir qu’il faudra faire découvrir aux élèves.
En parallèle à l’histoire des deux héros, on peut suivre celle des poissons et des têtards vivant
au fond de l’eau (pages 3, 5, 9, 13, 23, 25, 27, 29).
Interprétation
symbolique
Les êtres vivants ne peuvent pas aller à l’encontre de la nature.
Une histoire d’amour est impossible entre deux animaux qui ne sont pas de la même
espèce, c’est … fatal (cf. page 30).
Difficultés de compréhension du livre
L’histoire se déroule sur une année (cf. les saisons visibles dans les images).
Les transformations des deux animaux peuvent être sources d’incompréhension:
 la grenouille de la fin de l’histoire est le têtard du début,
 le papillon est la chenille du début.
Propositions d’actions
Il serait souhaitable que les élèves connaissent au préalable les cycles de vie de la grenouille et
du papillon. Un travail sur l’alimentation de la grenouille sera également utile.
Dispositif
de lecture
et
activités pour
pallier les
difficultés
Parcours de lecture :
Lecture magistrale de toute l’histoire pour que les élèves se construisent un horizon
d’attente, ou bien résumé oral de l’histoire à un groupe d’élèves en difficulté pour qu’ils
puissent se la représenter.
Lecture jusqu’à la page 7 et anticipation sur la suite (les changements du têtard).
Vérification des hypothèses en lisant jusqu’à la page 13.
Arrêt sur la double page 14-15 et l’attitude de la chenille, puis sur la double page 16-17
pour expliquer l’expression : « … tu m’as brisé le cœur… ».
Lire jusqu’à la page 23. Demander aux élèves qui est cette grenouille.
Pages 24-25 : demander aux élèves ce qui va se passer entre les deux animaux. Puis
leur montrer les pages 26-27 : les laisser réagir puis leur demander pourquoi la
grenouille a mangé le papillon.
Avant-dernière double page : demander aux élèves ce qu’attend l’ancien têtard.
Dernière page : travail sur la compréhension du texte. A qui s’adresse le narrateur ?
Activités :
Construire une frise chronologique du temps de l’histoire pour montrer qu’elle ne se
déroule pas sur un temps court, et noter les évènements (transformations du têtard et
de la chenille, naissance du papillon, passage des saisons…).
Ecrire l’histoire des poissons et des têtards que l’on voit au fond de l’eau (pages 3, 5, 9,
13, 23, 25, 27, 29).
Débat
interprétatif
Débat d’idées
Liens avec les
autres
disciplines
Expliquer les surnoms « belle perle noire » et « joli arc-en-ciel » donnés aux deux
personnages principaux.
Pourquoi l’illustrateur a-t-il ajouté une histoire dans l’histoire (poissons et têtards au
fond de l’eau) ? Qu’est-ce que cela apporte au récit ?
Pour quelle raison le têtard n’a-t-il pas tenu sa promesse ?
Pourquoi le papillon s’est-il fait manger ?
Qu’est-ce que grandir ? Quels changements cela apporte ? Comment les vivre ?
Métamorphose :
 les changements opérés chez les animaux
 les comparaisons avec l’homme
Ressemble-t-on toujours à ses parents ?
Vocabulaire :
Famille de mots de « promettre ».
Travail sur les verbes qui servent au dialogue : dire, déclarer, sangloter, supplier.
Production d’écrit :
Mettre en mots l’épisode raconté dans la double page 26-27 pour faire expliquer aux élèves que
la grenouille ne sait pas qu’elle dévore son amoureuse devenue papillon et ainsi, dédramatiser
la situation.
Découverte du monde :
le cycle de vie du papillon
le cycle de vie de la grenouille
les saisons et les changements de la flore et de la faune
Réseaux possibles
Autour d’histoires d’amitié impossibles :
« Farfallina et Maurice » de Holly Keller – Kaléïdoscope
Farfallina est une chenille, Maurice est un oisillon. Rien ne les prédestinait à être amis, et pourtant... l'amitié aussi a
ses raisons que la raison ne connaît pas. Au-delà du temps, au-delà des métamorphoses...
« Un poisson est un poisson » de Léo Lionni – l’école des loisirs
Le petit têtard et le petit poisson sont de grands amis. Un jour, le petit têtard se voit pousser des pattes et décide
alors de partir explorer le monde...
Autour de la transformation de la chenille :
« La chenille qui fait des trous » d’Eric Carle – Mijade
Un livre devenu classique qui réussit la prouesse de faire découvrir des notions de calcul, les jours de la semaine, les
secrets de l’alimentation, le cycle de la vie du papillon… tout en s’amusant grâce aux petits trous laissés par la vorace
chenille !
« L’aventure de la petite chenille » album CD – éd. Fuzeau
Réseau
autour de …
C’est l’histoire d’une petite chenille blanche qui a très faim. Chaque fois qu’elle commence à manger une fleur, une
méchante chenille l’en empêche et la chasse. Finalement, elle s’endort sur une feuille de capucine et se transforme
en joli papillon multicolore.
Autour de la transformation du têtard :
« 999 têtards » de Ken Kimura et Y. Murakami – Autrement Jeunesse
Un jour, dans une petite mare, 999 têtards voient le jour. Ils sont minuscules mais déjà plein d'énergie. Les parents,
heureux, les encouragent à devenir grands et forts ! Et les têtards grandissent, grandissent, grandissent jusqu'à
devenir 999 petites grenouilles. La mare est bien trop petite...
« Nanard le petit Têtard » de Céline Lamour-Crochet et Audie – éd. Les Ateliers de Porthos
Un chapelet d’œufs éclot dans l’eau stagnante du lavoir. Les petits têtards déchirent doucement leur coquille souple
et transparente. Parmi eux, Nanard découvre avec joie ses frères et sœurs. Malheureusement, il va rapidement se
retrouver tout seul...
« Drôles de parents » de Cécile Bertrand
Caterpillou est une chenille, Piwi un hérisson et Têtu un têtard. Ça c'est sûr et certain. Mais qui sont leurs parents?
Ça c'est une autre histoire. Une histoire où l'on apprend que les enfants ne ressemblent pas toujours à leurs parents...
et vice-versa.
Groupe Départemental 28 Maîtrise de la Langue