Discours de Karim Benamor, directeur de l`Unca

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Discours de Karim Benamor, directeur de l`Unca
ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ORDINAIRE DE L’UNCA
« Carpa on line et perspectives d’avenir ... »
PARIS – VENDREDI 12 OCTOBRE 2012
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NOUVELLE LIGNE INFORMATIQUE PRÉSENTÉE PAR
MONSIEUR KARIM BENAMOR, DIRECTEUR DE L’UNCA
D.R.
Monsieur le président, c’est un redoutable honneur que vous me faites en me donnant
la parole pour intervenir en assemblée générale, moi qui ai plus souvent l’habitude, ce
que je revendique, d’être dans la soute.
Mais en définitive, il faut être dans la salle des machines pour que le bateau avance
sous l’autorité du commandant et cela me convient assez bien.
Je me demande toutefois si vous ne souhaitiez pas préalablement tester mon élocution
en me faisant réciter la fable « la Carpa et le banquier » à Angers en mars dernier à
l’initiative du président Jean-Luc Forget que je remercie pour sa confiance encore
témoignée tout au long de ces dernières semaines.
J’adresse de mêmes remerciements au président Christian Charrière-Bournazel et à la
vice-présidente élue du Conseil national des barreaux, Pascale Modelski pour les
travaux que nous avons menés et que nous menons au quotidien ensemble,
notamment dans le cadre informatique avec pragmatisme et efficacité.
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Rapport Karim Benamor, Directeur de l’Unca – Assemblée générale ordinaire du 12 octobre 2012
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Dès 2005, le Conseil national des barreaux avait fait choix du Tronc commun pour
l’alimentation de l’annuaire de référence du RPVA qui permet d’authentifier vos
confrères qui s’y connectent avec leur clé Usb contenant le certificat cryptographique.
Prochainement le Tronc commun, via le Conseil national des barreaux, alimentera aussi
l’annuaire de référence pour les greffes.
Sachez que nous échangeons chaque jour avec le Conseil national des barreaux sur
ces questions et d’ailleurs bien d’autres !
C’est d’ailleurs d’informatique que vous m’avez demandé de traiter et ce sujet me tient
particulièrement à cœur surtout à l’aune de l’expérience acquise par l’Unca qui a dû
faire ses preuves car les chausse-trappes étaient nombreuses tout au long de ces
quinze dernières années.
La route ne fut pas un long fleuve tranquille et l’Unca est entrée de plain-pied dans
l’informatique en jouant les sapeurs-pompiers, ce qui en définitive ne lui a pas si mal
réussi.
Il faut dire que rien n’aurait été possible sans la confiance des présidents successifs,
des membres du conseil d’administration qui nous ont fixé les feuilles de route précises
mais aussi vous, bâtonniers, présidents, administrateurs de Carpa ainsi que le
personnel des Ordres et des Carpa avec lesquels au fil du temps des relations d’étroites
confiance se sont nouées ; je ne pourrais tous vous citer, sauf si vous envisagez de
passer le week-end avec nous !
L’informatique bâtie autour du Tronc commun est une œuvre collective du barreau
français qui ne dépend d’aucun prestataire.
Au fil des ans, un véritable écosystème applicatif a été constitué ; à cet instant dans 159
barreaux de France métropolitaine et d’Outremer de toute taille et de toute organisation,
les quelques 1.050 logiciels maintenus et diffusés par l’Unca permettent à plus de
30.000 de vos confrères :
-
Le paiement des missions d’aide juridictionnelle,
Mais aussi de garde à vue ou de retenue douanière,
Ou encore de médiation et de composition pénales,
Sans oublier d’assistance au détenu,
La saisie des attestations de formation continue à la demande du Cnb,
Le traitement des opérations de séquestres.
Pour les maniements de fonds, des lettres-chèques s’éditent en rafale par centaines
parfois à plusieurs kilomètres pour des Carpa communes à plusieurs barreaux en créant
tous les attributs du chèque en ce compris la ligne dite Cmc7 qui se trouve au bas du
chèque.
Certains logiciels sont dans les maisons des avocats, au palais, ou encore sur plusieurs
sites lorsqu’il s’agit de Carpa communes à plusieurs barreaux et qu’il subsiste et c’est
heureux, des services de proximité.
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Avec une telle architecture, nous sommes en veille constante sur les difficultés, les
dysfonctionnements et vos demandes pour parer à tout blocage, toute anomalie que
vos secrétariats pourraient rencontrer ; assurer un service de qualité et continue en
nous adaptant aux contraintes horaires des régions ultra-marines que je salue car si la
distance nous éloigne, ils savent que nous sommes si près et toujours prêts.
Si j’ai remercié le conseil d’administration, je ne peux oublier et dois lui rendre un vibrant
hommage, le bâtonnier Armand Guiraud du barreau de Lyon ; il fut un précurseur et un
visionnaire tout comme le bâtonnier Patrick Antoine, du barreau de Reims, avec lequel
nous avons imaginé puis présenté le Tronc commun ; le président Claude Bruguès l’a
ensuite porté même si quelques bâtonniers, futurs présidents de l’Unca, ont été alors
facétieux sur le projet ! Ils se reconnaitront…
Nous étions alors à un moment charnière pour les Carpa puisque nous devions
appliquer les dispositions de l’arrêté et du décret bien connus du 5 juillet 1996 mais
également du décret du 10 octobre 1996 relatif à l’aide juridique.
A ce titre la Dage puis le Sadjpv devenu Sadjav, que je salue et remercie, au-delà des
questions informatiques pour l’excellence de nos relations, ont et font toujours preuve
de grande compréhension à notre égard lorsqu’il s’agit de toucher à une des pièces du
joli mécano qu’est devenu le logiciel de gestion de l’aide juridictionnelle ; quoique le
logiciel garde à vue par ces dernières complexités envisage de lui ravir la place.
En fait, l’assemblée générale de 1996 marquera une évolution fondamentale des Carpa
et de l’Unca en prenant la décision de développer, ce qui était alors ambitieux, une base
de données unique « avocat-cabinet » sur laquelle viendraient se greffer les logiciels de
gestion que l’Unca développerait avec ses propres équipes ; voilà la mission qui nous a
été assignée (que l’on retrouve dans le numéro spécial de la Gazette du palais du 19
janvier 1997 qui lui a été intégralement consacrée).
Que de chemin parcouru !
Le Tronc commun est dans tous les barreaux de France métropolitaine et d’Outremer
adhérents à la Conférence des bâtonniers.
Huit logiciels particulièrement sophistiqués y sont associés.
Nous avons aussi créé notre plateforme informatique Carpabox, laquelle nous permet
de satisfaire aux exigences de la Lolf, mais également à la mise en place d’iCarpa,
offrant à vos confrères la possibilité de consulter leurs comptes « maniements de
fonds », « aide juridictionnelle » et « formation continue » ; ce fut un des premiers
services ouverts dans le cadre de la plateforme e-barreau associée au RPVA.
Tout ceci fonctionne mais en définitive est assez lourd, devient couteux et ne permet
plus de répondre aux critères du XXIème siècle, d’une informatique moderne et
connectée.
J’en vois d’ailleurs depuis le début de mon discours qui regardent discrètement leur
Iphone, Blackberry ou tablettes et se disent que si certains services du barreau étaient
connectés, ils gagneraient du temps ; ils ont raison !
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Il convenait donc pour nous de réfléchir à ce que pourrait être, pour satisfaire vos
besoins, une architecture moderne, adaptée, évolutive, interactive qui apporterait des
gains de productivité aux Carpa, aux Ordres, aux avocats mais aussi aux institutions
participant à la chaine d’information.
Depuis l’assemblée générale qui s’est tenue à Chambéry de septembre 2006, les bases
d’un redéveloppement informatique ont été jetées.
Mais à l’Unca, outre que nous avons le souci de la contrainte budgétaire, nous
souhaitions nous assurer que la technologie était mature, adaptée à vos besoins et
surtout accessible et pérenne car,
même si l’on entend parfois que l’informatique se change tous les trois ans, nous avons
plutôt tendance à l’Unca à l’exploiter au maximum de ce qui est possible par respect de
chaque euro que vous lui versez.
Aujourd’hui, la limite est atteinte et nous n’irons pas plus loin avec les outils de
développement utilisés en tenant compte aussi de l’essoufflement de la ligne de
logiciels Cliordre dont nous allons prochainement assurer la maintenance.
Nous devons faire ensemble le saut technologique attendu.
Ce sont vos demandes, ce sont nos propositions à l’heure des outils de communication
qui nous suivent partout.
Mais nous sommes soucieux de la sécurité et de savoir précisément où sont vos
données, car la richesse d’une entreprise au sens « entreprendre » et « construire »,
passe notamment par ses données, plus encore quand elles sont sensibles et couvertes
par le secret professionnel.
Il est vrai qu’il y a actuellement une grande appétence pour ce que l’on appelle le
nuage, le « Cloud » au-delà des aspects purement marketing, car nous faisons souvent
du Cloud sans le savoir comme la prose de monsieur Jourdain.
S’il y a des avantages, la liste des inconvénients est encore longue et nous avons
considéré que nous ne pouvions pas aujourd’hui prendre le risque de rendre vos
données éthérées.
Nous sommes donc partis du postulat que ces données nécessitaient à tout le moins
d’être stockées dans des endroits connus.
Nous avons opté pour un hébergement chez un prestataire identifié, en France avec de
forts engagements contractuels. Il sera français, car les sociétés étrangères peuvent
être soumises à des exigences légales qui leur sont imposées par leur pays d’origine, je
pense par exemple au Patriot act.
C’est ce que l’on appelle l’hébergeur chez qui seront installés des machines et différents
services associés qui permettront à tout à chacun, Carpa, Ordre, avocats, en France
métropolitaine, en Outremer de se connecter 24h/7j dans des conditions de disponibilité
et de sécurité de très haut niveau.
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J’ai dit que j’étais un « soutier », et pour cela il nous faut une usine de développement ;
toutefois je vous rassure, ce n’est pas moi qui l’utiliserai.
Cette usine de développement installée à l’Unca permettra grâce aux logiciels qu’elle
contient à nos collaborateurs qui connaissent parfaitement le fonctionnel et les règles
métier, d’avancer dans le redéveloppement des applications informatiques pour la
première brique applicative qui sera le « Tronc commun de nouvelle génération ».
Cette brique applicative permettra, courant 2013, d’être en possession d’une base de
données moderne avec laquelle pourront interagir au fur et à mesure de l’ouverture des
services, Carpa, Ordre et avocats pour s’échanger des données, faciliter les mises à
jours, simplifiant le quotidien de vos secrétariats en apportant de nouveaux services
comme le stockage en ligne qui nous est demandé ou encore faire de l’envoi en masse
de courriels.
Ces premiers services seront complétés au fur et à mesure en substitution à la ligne de
logiciel Cliordre et à certaines fonctions du Tronc commun qui sont ambivalentes
« Carpa et Ordre ».
On peut être soutier et acrobate, je dirais plutôt agile, c’est la méthode de
développement que nous avons retenue.
En effet, nous connaissons pour les développements informatiques, la rédaction d’un
cahier des charges volumineux, c’est long, coûteux et dans nos métiers peut s’avérer
particulièrement complexe ; on se lance dans les développements comme dans un
tunnel dont on ne voit jamais le bout.
En définitive, la méthode agile propose des cycles courts de développement, de préproduction puis de production après les tests unitaires qui permettent au fur et à mesure
d’ouvrir les services, et aux utilisateurs d’apprécier la progression et de s’approprier
aisément tout au long d’un cycle les services ouverts qui viennent ainsi se substituer en
tout ou partie à des services existants.
C’est le premier objectif affiché avec un travail qui sera réalisé en étroite collaboration
avec le plus grand nombre de barreaux pour bénéficier de votre connaissance, de la
partager et bien entendu disposer d’une ligne informatique répondant à vos besoins ;
bref une nouvelle œuvre collective du barreau.
Voilà, à grand trait le projet de nouvelle ligne informatique qui si vous le votez, ainsi que
les financements qui seront présentés par le président Alain Marter, qui n’aura pas à
inaugurer un nouveau service d’iCarpa cette année, et par nos trésoriers, nous
permettra de débuter dans les toutes prochaines semaines les premiers
développements.
La garde des sceaux disait lors de l’assemblée générale extraordinaire du Conseil
national des barreaux du 5 octobre dernier que la profession d’avocat fait rêver.
Le challenge que nous vous proposons et dans lequel nous sommes tous associés est
aussi en quelque sorte une « dream-team ».
Cette assemblée générale devra marquer l’histoire comme celle de 1996.
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Parfois, le président Sylvain Caille me sort de la soute pour m’envoyer dans vos
barreaux et la confiance que vous témoignez à l’Unca, les propos que vous nous tenez,
me confortent dans cette idée d’excellence vers laquelle nous souhaitons tendre afin de
vous satisfaire et de vous apporter les services attendus dans le cadre, bien sûr, de vos
fonctions d’administrateur de Carpa, de bâtonnier ou de membre du conseil de l’ordre,
mais également dans votre exercice professionnel.
J’ai adressé des remerciements tout au long de mon discours, d’ailleurs il aurait pu se
résumer à cela tant j’ai de remerciements à prononcer.
Toutefois, and the last but not least, je veux rendre hommage aux vingt-un
collaborateurs de l’Unca qui œuvrent pour vous avec un dévouement et un
professionnalisme remarquables et ce quel que soit le poste et la fonction occupée.
Ils ont le sens du service rendu chevillé au corps et je voudrais les en remercier.
Pour en revenir à l’avenir qui commence aujourd’hui, nous vous proposons de nous y
mettre ensemble et sans attendre.
Nous permettrons aux barreaux de toutes tailles, aux avocats de tout exercice
professionnel, d’accéder dans un esprit de solidarité et d’efficacité à une informatique
moderne, ouverte et facilitant leur quotidien.
Je vous rends à vos smartphones et tablettes.
Nous nous réjouissons d’écrire les premières lignes informatiques d’une nouvelle
aventure avec vous tout en vous donnant rendez-vous à la prochaine assemblée
générale ordinaire pour faire le bilan des premiers services ouverts.
Je vous en remercie.
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