3e Fiche HDA City life

Arts, techniques et expressions : « City Life » Steve Reich
PRESENTER L’OEUVRE
Titre : « City Life »
Mouvement étudié : « Check it out » (1er mouvement, début de l’œuvre)
Date : 1995
Durée : 24 minutes, 5 mouvements (1er mouvement : 6 min)
Période : musique contemporaine
Genre : oeuvre minimaliste
Composée pour : ensemble instrumental (2 flûtes, 2 hautbois, 2 clarinettes, 2 pianos, 2 échantillonneurs, 4
percussions, un quatuor à cordes et une contrebasse) et sons préenregistrés (samples)
LE CONTEXTE
1. Contexte géographique : samples des bruits de la ville de New York aux États-Unis enregistrés par S. Reich.
2. Contexte historique : les sirènes de pompiers et de police que l’on entend ont été enregistrées lors de l’attentat de
1993 contre le « World Trade Center ». Steve Reich habitait à cette époque dans le quartier.
3. Contexte de composition : l'œuvre repose sur l'idée d'utiliser les bruits de la ville comme support rythmique de
composition. Cependant, contrairement à des œuvres plus anciennes, comme « Different Trains », les sons ne
sont pas joués par une bande magnétique, mais sont préenregistrés et échantillonnés sur un clavier et joués en
direct. La première mondiale de City Life fut donnée le 7 mars 1995 à l'Arsenal de Metz en France par l'Ensemble
intercontemporain
ANALYSE
1. Description et thème :
Steve Reich est allé enregistrer dans les rues de la ville les bruits de klaxons de voiture, d'alarme, de freins, de sirènes
de pompier et de police, de manifestations, mais aussi des sonorités du port de New-York. Il les transfère ensuite dans
un échantillonneur. Chaque bruit est dès lors réparti sur une note d’un clavier électronique. Le musicien peut ainsi
répéter ces bruits à un moment précis de la musique. Steve Reich a voulu faire un « reportage sonore » de la ville de
New-York, en particulier le quartier de Manhattan.
2. Deux parties distinctes
Première partie : la première est constituée principalement
d’instruments à vent, jouant en homorythmie (ils jouent tous le
même rythme). Cette écriture verticale, en accords, peut nous
faire penser aux gratte-ciels de New-York (voir l’image à droite).
Deuxième partie : Sol (check) si bémol (it) do (out). Ces trois
notes sont à la base du premier motif du thème de la seconde partie. Le compositeur a crée ce thème en partant de
l’enregistrement du vendeur ambulant « check it out » (Viens voir !). Nous entendons rapidement un écho sur les
motifs « check it out ». Cet écho produit un très faible
décalage, sorte de canon, que Reich construit petit à
petit pour mieux représenter la vie grouillante de la
ville.
ŒUVRES COMPARATIVES
« Central Park in the Dark », Charles Ives
Le compositeur : Organiste émérite et compositeur autodidacte, Charles Ives (1874-1954) rédige des œuvres radicales.
Mais, Ives est un compositeur « amateur » qui se consacre à sa musique pendant son temps libre car son activité
professionnelle est dédiée à la gestion de sa très lucrative société d’assurance.
L’œuvre : « Central Park in the Dark » (10 min) est l’une de ses pièces les plus célèbres. Cette musique illustre la vie
nocturne du plus grand parc de New-York « Central Park ». Charles Ives a composé cette musique car il vivait près du
parc. Il a mis en musique tous les sons et bruits qu'il percevait la nuit. On entend donc une atmosphère sombre,
étrange, inquiétante dans laquelle quelques instruments interviennent de manière ponctuelle.
« Saint Denis », Grand Corps Malade
L’auteur : Fabien Marsaud alias Grand Corps Malade est un slameur français né en 1977 au Blanc-Mesnil. A 20 ans, il
se déplace des vertèbres à la suite d'un mauvais plongeon, il ne retrouve l'usage de ses jambes qu’après un an de
rééducation. C'est en référence à ce handicap et à sa taille (1m94) qu'il a pris le pseudonyme de Grand Corps Malade.
L’œuvre : Grand Corps Malade nous propose une promenade à Saint Denis, ville vivante et multiculturelle. Il nous
dévoile que ce n’est pas une simple banlieue défavorisée, Saint Denis est une ville chargée d’histoire mais aussi un lieu
cosmopolite aux multiples nationalités. C’est ce qui en fait sa richesse et sa diversité. Tout comme dans « Check it
out », on perçoit dans ce slam des sons enregistrés de la ville (bruit de bus, cloches, marché, tramway,…)