pour flûte de Pan et harpe

Transcription

pour flûte de Pan et harpe
MICHEL HOSTETTLER
MICHEL HOS TE T TLER
DI V ER T IMEN TO
Michel Hostettler est né à Avenches le 24 avril 1940. Après avoir obtenu un brevet de maître de
musique en 1968, Michel Hostettler parfait ensuite sa formation musicale au Conservatoire de
Genève avec Bernard Reichel et André-François Marescotti. Durant de nombreuses années, il
partage ses activités entre l’enseignement de la musique, la direction chorale et la composition.
A son catalogue figurent de nombreuses pages profanes et sacrées, dont les cantates Surge,
illuminare, créée à Montreux en 1985, et Beati, créée à Romainmôtier en 1989. En collaboration avec
Henri Debluë, il est l'auteur d'une légende musicale en forme d'opéra, Lo Scex que plliau, créée à
Montreux en 1982 dans une mise en scène de François Rochaix. En 1983, il signe la musique du
film L'Allégement de Marcel Schüpbach. Parmi les œuvres pour orchestre, signalons Sphères pour
cordes (1988), Diptyque pour violon et orchestre, créé dans le cadre du concours Tibor Varga en
1991, Trois Estampes pour flûte de Pan, harpe et orchestre à cordes (2012) et la Fantaisie pour cor et
orchestre à cordes (2013) . Michel Hostettler est aussi l'auteur de plusieurs cycles de mélodies et
de nombreuses compositions pour chœur d'enfants. Sa musique de chambre est abondante: pages
pour piano, clavecin, marimba, ainsi que pour diverses formations, dont un quatuor à cordes, créé
à Saint-Pétersbourg en 1993 par le Quatuor Sine Nomine.
En 1987, Michel Hostettler est lauréat du Grand Prix de Musique décerné par la Fondation vaudoise
pour la création artistique. Avec Jost Meier et Jean-François Bovard, Michel Hostettler est l'un des
compositeurs de la Fête des Vignerons 1999 à Vevey. Michel Hostettler vit actuellement à Aigle ou
il se consacre essentiellement à la composition.
Archives musicales
Bibliothèque cantonale et universitaire - Lausanne
www.bcu-lausanne.ch
[email protected]
P OUR F LÛ T E DE PA N
E T H A RP E
MICHEL HOS TE T TLER
DI V ER T IMEN TO
P OUR F LÛ T E DE PA N
E T H A RP E
A R CHI V E S
MUSIC A L E S
II
AVA N T- P R O P O S
Bien connu en pays romand pour ses innombrables pages chorales – un domaine qu’il
illustre depuis ses débuts de compositeur – Michel Hostettler a acquis la consécration
populaire grâce à la Fête des Vignerons de 1999 dont il partagea la composition avec Jost
Meier et Jean-François Bovard. Si sa musique pour chœur, tant religieuse que profane, le
place dans la descendance de son maître Bernard Reichel, d’Arthur Honegger, qu’il admire
profondément, mais aussi d’un Gustave Doret ou d’un Carlo Hemmerling, il est un domaine
moins connu du grand public dans lequel il excelle et qui constitue son jardin secret cultivé
avec le plus grand soin : la musique de chambre.
S’il fait volontiers appel à des formations instrumentales « classiques » (violon, flûte ou
clarinette et piano, trio pour violon, violoncelle et piano, quatuor à cordes), Michel Hostettler
se plaît aux alliances rares et originales : contralto, marimba et violoncelle (Deux Mélodies,
1987), clavecin et marimba (Géodes, 1992), clarinette et percussion (Kaïros, 1993), violoncelle et
contrebasse (Sonatine, 2013), violoncelle et harpe (Ballade, 2015). La harpe – harpe à pédales
ou harpe celtique – occupe une place non négligeable dans son catalogue où elle figure aussi
bien dans des partitions vocales qu’instrumentales, et s’accorde merveilleusement avec le
tempérament poétique du compositeur, friand d’une couleur sonore toujours au service du
sens et de l’expression musicale.
En 2006, Michel Hostettler écrivait à la demande du duo Arpane, formé de Jeanne Gollut
et Julie Sicre, une Ballade pour flûte de Pan et harpe. Convaincu par l’originalité et les
possibilités de cette formation instrumentale, il lui consacre un Divertimento qu’il achève
en septembre 2008 et que le duo Arpane, dédicataire, créera l’année suivante ; en 2010 il
composera, toujours à l’intention des mêmes interprètes, Trois estampes pour flûte de Pan,
harpe et orchestre à cordes.
La flûte de Pan est sans doute l’un des rares instruments de musique réellement universels ;
la simplicité de sa conception – la mise en résonnance d’un tuyau par le souffle – explique
sa présence sur les cinq continents depuis l’aube de l’histoire humaine. Longtemps ignoré
par la musique « savante », il a été popularisé il y a une cinquantaine d’années à travers la
découverte de la musique des Andes, puis par le grand flûtiste roumain Gheorghe Zamfir et
ses innombrables enregistrements de musique populaire roumaine dans laquelle l’instrument
joue un rôle de premier plan. Depuis quelques années, des compositeurs contemporains, tels
Carmen Petra-Basacopol, Francesco Hoch, Xavier Dayer, et bien sûr, Michel Hostettler, en
ont reconnu la richesse expressive et découvrent de nouvelles possibilités qu’ils mettent en
valeur dans leurs œuvres.
Le Divertimento associe les deux instruments dans un parfait équilibre expressif et sonore ;
l’écriture de la partie de flûte de Pan se révèle particulièrement ingénieuse par l’habile
exploitation de ses spécificités, à travers l’utilisation de sons percutés, de glissandi, de
notes appogiaturées qui mettent particulièrement bien en valeur un potentiel expressif lui
appartenant en propre.
La partition, bâtie d’un seul tenant, s’articule en cinq grands volets alternant mouvements
vifs et modérés, eux-mêmes constitués de séquences très contrastées qui vont trouver leur
unité à travers une subtile construction thématique et rythmique.
Le morceau s’ouvre par un allegro con spirito. Sur les arabesques en doubles croches
de la harpe, la flûte de Pan énonce un motif de caractère rythmique, exposant une suite
III
de « gestes » mélodiques qui vont habiter toute cette première section. Bientôt, à la harpe,
apparaissent les éléments d’un motif – paraphrase d’une comptine enfantine – qui va éclater,
chanté par la flûte (mes. 15 à 19), et fécondera tout le matériau thématique de la pièce sous
divers habillages.
Dans ce premier volet, les instruments dialoguent joyeusement dans un cadre tonal très
libre, faisant largement appel à la gamme par tons entiers, tout en prenant appui sur une
fugace tonalité de si majeur.
Un accord de ré majeur, joué fortissimo par la harpe, marque le début du deuxième volet
(mes. 88). Un récitatif de la flûte ouvre un lento, dont le climat mystérieux est créé par les
sons harmoniques de la harpe ; il est suivi d’un arioso dans lequel le tempo semble comme
suspendu. Un andante, parcouru par des sextolets continus de la harpe, est brusquement
interrompu par un glissando descendant de cette dernière, marquant ainsi le début du
troisième volet (allegro deciso, mes. 116). Très rythmique, celui-ci se fonde sur un motif dérivé
du thème A ; on remarquera à la harpe de surprenants effets de percussion obtenus par des
coups frappés sur la table d’harmonie.
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Une élégante séquence en mouvement ternaire, indiquée andante, nous conduit vers le
quatrième volet (mes. 162).
La harpe en bisbigliando, accompagnant un plaintif motif de la flûte, installe une sorte
de récitatif dans une atmosphère étrange créée par les glissandi des deux instruments. Des
effluves du motif B sont joués par la flûte, avant que ce même motif ne forme la trame d’une
brève transition (mes. 185 à 189) conduisant vers le cinquième et dernier volet. Un allegro à
2/4 (mes. 190) s’enchaîne à une nouvelle séquence ternaire, en 6/8, indiquée tempo di valse
(mes. 205), qui installe imperceptiblement le ton de la majeur. Celui-ci s’affirme dans une
coda, toujours fondée sur C, qui termine le morceau dans un jubilant accelerando.
Michel Hostettler, qui sait appliquer avec une souveraine maîtrise le principe de Rameau
de « cacher l’art par l’art même » parvient, tout au long de son œuvre, à concilier le cadre
d’une forme parfaitement équilibrée avec la fantaisie de son propre langage, traditionnel
sans aucun doute, mais exempt de tout académisme comme de tout pédantisme néo-tonal.
Ce qui fait avant tout la valeur de son Divertimento, c’est sa lumineuse fantaisie, son alacrité
rythmique, la subtilité du dialogue entre les deux instruments, et, surtout, cette spontanéité
caractéristique de l’art de Michel Hostettler qui, par cet ouvrage, enrichit de manière
significative le répertoire contemporain de la flûte de Pan.
Jacques Tchamkerten, janvier 2015
au duo Arpane
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pour flûte de Pan et harpe
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