Correction de l`Épreuve composée

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Correction de l`Épreuve composée
Éléments de correction de l’Épreuve composée du baccalauréat blanc de mars 2014
Remarques générales sur les copies :
- Les connaissances sont trop souvent approximatives.
- les consignes ne sont pas suivies. Par exemple les élèves ont proposé une définition des
termes clefs dans la première et la deuxième question mais n'ont pas « distingu[é] » ou «
présent[é] le lien ».
Première partie :
1. Distinguez la mobilité observée de la fluidité sociale. (3 points)
Les sociologues opposent le plus souvent aujourd'hui la mobilité observée à la fluidité sociale (ou
mobilité relative).
La mobilité observée correspond au taux absolu de mobilité : c'est la proportion de personnes qui
connaissent de la mobilité, en raison (ou non) de la mobilité structurelle.
La fluidité sociale mesure, elle, le taux de mobilité relative des CSP les unes par rapport aux autres,
au-delà, donc, des changements de la structure sociale entre les générations (au-delà de la mobilité
structurelle).
La fluidité sociale est donc une mesure des chances respectives des enfants des différentes CSP
d’atteindre telle ou telle CSP. Ainsi, plus une société sera fluide, plus la chance de devenir cadre
quand on est fils d'ouvrier sera proche de la chance de devenir cadre quand on est fils de cadre. Ces
chances relatives sont indépendantes des transformations de la structure sociale. La fluidité sociale est
donc une notion qui cherche à savoir si les enfants des différentes CSP ont les mêmes chances de
réussite sociale les uns par rapport aux autres, au-delà même du fait que tous connaissent de la
mobilité pour la seule raison que la structure de la société change. Pour le dire différemment, si une
société est fluide, c'est qu'il y a une égalité des chances entre enfants de toutes les CSP.
Valorisation :
La mesure de cette mobilité relative est généralement fournie par l'outil statistique que constitue le
rapport de chances relatives, l'odds ratio. Si le ratio est de 1, cela signifie que la société est
parfaitement fluide et donc que l'égalité des chances est parfaite. Dans la réalité, les fils de cadres ont
10 fois plus de chance que les fils d’ouvriers de devenir cadres plutôt que de ne pas le devenir.
2. Présentez le lien entre productivité globale des facteurs et progrès technique. (3 points)
Le progrès technique est l'ensemble des innovations technologiques et organisationnelles. Une
innovation technologique est une innovation de procédé qui consiste à créer de nouveaux procédés de
production : des nouvelles techniques de production, comme un nouvelle machine. Une innovation
organisationnelle consiste à transformer l’organisation du travail, en particulier la division du travail
dans l'entreprise, comme l'invention du taylorisme par Taylor. Par ces innovations le progrès technique
améliore la productivité globale des facteurs de production qui mesure l'efficacité des facteurs de
production. En effet, avec une même quantité de facteurs, le progrès technique fait que l'on peut
produire plus. Par exemple, avec la chaîne de montage (convoyeur), Ford a permis des économies de
temps. Les travailleurs ne se déplacent plus vers les ateliers pour y effectuer leur tâche mais c'est le
produit qui vient à eux.
Le progrès technique permet ainsi une utilisation plus efficace des ressources d'une économie : il
permet, avec une même quantité de capital et de travail, de produire plus. Le progrès technique, en
améliorant la productivité globale des facteurs de production, est donc la source la plus importante de
la croissance économique.
Valorisation :
On appelle croissance intensive la croissance qui résulte du fait que, avec une même quantité de
1
facteurs de production (de travail et de capital), on produise plus, parce que l'on utilise plus
efficacement ces facteurs de production, c'est-à-dire que la productivité globale de ces facteurs a
augmenté. Cette croissance intensive est donc le produit du progrès technique.
Deuxième Partie : Étude de document
Remarques sur les copies :
La présentation du document semble acquise pour la presque totalité des élèves (deux ont
fait une présentation incomplète).
Quelques élèves n'ont pas su lire correctement les données, ne sachant pas lire un indice
ou ne parvenant pas à attribuer un axe à une courbe.
Le plus grand nombre a décrit le document sans parvenir à réellement caractériser la
croissance.
Présentation du Le document est un graphique publié par l'INSEE en 2012 et portant sur la
document
croissance économique de la France entre 1950 et 2010. Ce document propose
deux informations : le niveau du PIB mesuré par l'indice du PIB en volume base
100 en 1950 et l'évolution annuelle du PIB mesurée par le taux de croissance
annuel du PIB en volume en %.
Première idée
Ainsi le document met en évidence les principales caractéristiques de la
croissance française entre 1950 et 2010.
Reformulation
Tout d'abord, on peut constater que l'indice du PIB en volume est en
de la première augmentation sur la période. En effet, jusqu'à une période récente qui correspond
idée
à la crise de 2008, le PIB n'a cessé de croître. On peut donc dire que la France est
plus riche maintenant qu'en 1950.
Exemple
qui Le PIB en volume a été multiplié par 7 environ, passant d'un indice 100 en 1950
prouve l'idée
à 680 en 2010.
Deuxième idée
Cependant, on constate que si il y a croissance sur le long terme, elle connaît des
fluctuations à court terme. En effet, le taux de croissance annuel du PIB est
instable. Il est caractérisé par des périodes d'expansion comme durant la période
des Trente Glorieuses où le taux de croissance a pu atteindre 8% par an. La
Exemple
qui croissance du PIB est nettement plus faible après 1973. L'économie connaît même
prouve l'idée
des récessions en 1973, 1993 et 2008. En effet, à ces dates, le taux croissance du
PIB est passé en dessous de 0 %.
Conclusion
générale
Ainsi, si globalement le niveau de richesses en France ne cesse d'augmenter, le
rythme de progression est instable sur la période étudiée. Ces fluctuations forment
des cycles caractérisés par des périodes d'expansion, de crise, de ralentissement et
de récession. Aujourd'hui, le PIB connaît une progression limitée.
Troisième Partie : Raisonnement s'appuyant sur un dossier documentaire
Remarque sur les copies :
Le défaut majeur est de ne pas prêter attention aux termes de la question. En l'occurrence,
ici, il ne s'agissait pas d'un raisonnement sur les échanges internationaux mais sur leurs
déterminants, c'est-à-dire sur leurs causes.
Il apparaît que la connaissance partielle du cours est un handicap pour trier les idées alors
que sa bonne maîtrise est un atout pour constituer un plan clair, précis et calibré pour le
sujet.
La stratégie de certains élèves démunis d'idées a été de faire de l'analyse des documents
le plan de leur raisonnement.
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Proposition de plan
Introduction : Le commerce international se développe. Les échanges progressent plus vite
que le PIB mondial (doc 2).
I ) Les avantages comparatifs : un modèle explicatif des échanges inter-branches
entre pays à spécialisation différente
A) La théorie des avantages comparatifs de Ricardo permet d'expliquer l'existence
d'échanges inter-branches (doc 1). Elle explique qu'il est dans l'intérêt de chaque pays de se
spécialiser dans la production où il est le plus productif, ou le moins faiblement productif, et
d'abandonner toutes les autres. Ces avantages comparatifs résultent pour l'essentiel de la
dotation naturelle des pays, et ne sont pas modifiables.
Par conséquent, la théorie de Ricardo rend efficacement compte des échanges de biens
de branche différentes (inter-branches) entre des pays à spécialisation différente.
Les échanges du continent africain avec l'Europe illustrent ce type d'échanges (doc 3). Les
¾ des exportations de l'Afrique vers l'Europe sont des combustibles et produits de l'industrie
extractive. Au contraire, ¾ des exportations de l'Europe vers l'Afrique sont des produits
manufacturés.
B) La Théorie HOS explique la spécialisation par les dotations factorielles (doc 3). Les pays
se spécialisent dans la production qui implique l'usage du facteur de production qu'ils ont en
plus grande quantité. Ainsi, les pays développés et les pays émergents sont ceux qui
exportent le plus de produits manufacturés, qui impliquent relativement beaucoup de capital.
Cependant les théories traditionnelles du commerce international ne permettent pas
d'appréhender l'existence du commerce intra-branche, ce que les nouvelles théories
proposent.
II) Les nouvelles théories : un modèle explicatif des échanges intra-branches, entre
pays à spécialisation proche ou identique
A) Constat : La part la plus importante du commerce international se fait entre des pays
voisins (même région) à spécialisation proche (doc 3). En outre, ces pays échangent le plus
souvent entre eux des produits similaires (commerce intrabranche) (doc 1).
Par exemple : en 2009, l'Amérique du Nord exporte pour 1602 milliards de dollars dont 768
sont à destination des pays de la zone (commerce intra-zone). Pour plus des 2/3 ces
exportations sont des produits manufacturés. On peut faire ce constat pour toutes les
régions sauf pour l'Afrique. Par conséquent, le modèle de Ricardo ne permet pas d'expliquer
la partie la plus importante des échanges commerciaux.
B) Explications : Les nouvelles théories du commerce international expliquent que les
entreprises bénéficient d'économies d'échelle si elles parviennent à exporter leur production
et que, par ailleurs, les consommateurs recherchent la variété. Plus les entreprises
produisent, plus leur coût moyen de production baisse. En effet, les coûts fixes sont répartis
sur un plus grand nombre de produits, si la production augmente : donc le coût moyen
baisse. Les entreprises cherchent, par conséquent, à exporter au maximum leur production :
en effet, plus elles exportent, plus elles produisent et, par conséquent, plus importantes sont
leurs économies d'échelle. Ces nouvelles théories décrivent parfaitement le commerce de
produits similaires entre les pays développés (doc 1).
Conclusion :
Les déterminants des échanges internationaux de biens et de services sont la spécialisation
liée à l'existence d'avantages comparatifs et d'économie d'échelle.
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