plan de manejo del santuario de mamíferos marinos de la república

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plan de manejo del santuario de mamíferos marinos de la república
PROJET DE DÉMONSTRATION : PLAN DE GESTION DES MAMMIFÈRES MARINS DE LA
RÉPUBLIQUE DOMINICAINE
DOCUMENT DE TRAVAIL
Atelier interrégional PNUE LifeWeb sur l’aménagement de l’espace marin à grande
échelle et sur la gestion transfrontalière des mammifères marins, 21-24 mai 2012, ville de
Panama
Patricia Lancho Diéguez, directrice générale, FUNDEMAR, République Dominicaine,
www.fundemar.org.do
Contexte
1. Le développement du Plan de Gestion pour le Sanctuaire des Mammifères
Marins des bancs de la Plata et de la Navidad, en République dominicaine
(SMMRD) fait partie du Programme pour l’Environnement des Caraïbes du PNUE
pour renforcer les zones protégées destinées à la protection et à la gestion des
mammifères marins dans la région de la Grande Caraïbe, particulièrement au
sein du SMMRD et pour créer des synergies dans un but de préservation de la
Caraïbe Orientale et du Sanctuaire AGOA des Antilles françaises.
Antécédents
2. Des recherches menées à partir des années 70 ont démontré que les baleines à
bosses (Megaptera novaeangliae) de toutes les sous-populations de l’Atlantique
Nord (Winn et al 1975 ; Mattila et al, 1985 ; Mattila and Clapham 1993 ; Mattila et
al, 1994) migrent vers la région des Caraïbes et particulièrement vers les bancs
de la Plata et de La Navidad (85 % d’entre elles), au nord de la République
Dominicaine. Afin de démontrer l'importance de ces zones, le gouvernement de
la République Dominicaine a établi le premier Sanctuaire de baleines à bosse du
monde via le décret présidentiel #319 de 1986. Une décennie plus tard, le décret
233-96 a élargi les limites du Sanctuaire en incluant les bancs de la Navidad et la
Baie de Samana. En 2004, la Loi Sectorielle sur les Zones Protégées a encore
agrandi la superficie du Sanctuaire en incluant le Banc del Pañuelo. Cette loi a
modifié la catégorie de gestion en la faisant passer de la Catégorie IV à la
Catégorie I (équivalentes aux catégories de gestion de l’UICN.) Cette loi a fait
l’objet d’une grande controverse tant au niveau national qu'à l’étranger en
raison de ses imprécisions et de ses contradictions vis-à-vis des législations et des
accords internationaux en vigueur.
1
Fig. 1. Carte du Sanctuaire des Mammifères Marins des bancs de la Plata et de La
Navidad et ses délimitations de 1986, 1996 et de 2004.
3. En plus des baleines à bosse (Megaptera novaeangliae), le Sanctuaire a recensé
la présence d'autres espèces de mammifères marins tels que les baleines à
dents : cachalot (Physeter macrocephalus), baleine pilote (Globicephala
macrorhynchus), orque (Orcinus orca), orque pygmée (Feresa atenuatta), ziphius
(Ziphiuss sp, Mesoplodon sp), dauphins : Dauphin tacheté (Stenella frontalis,
Stenella atenuatta), Grand Dauphin (Tursiops truncatus) et siréniens : lamantin
des caraïbes (Trichechus manatus manatus)
4. Depuis la création du Sanctuaire entre 1987-1991, le Centre de recherches en
biologie marine (CIBIMA) a développé un vaste programme de recherches
scientifiques sur le banc de la Plata et la baie de Samana avec l’accord du
Center for Coastal Studies du Massachussetts, aux États-Unis. Les projets « Years of
the North Atlantic Humpbacks
(YONAH) » et « More of the North
Atlantic Humpback (MONAH) » ont
été menés respectivement entre
1992 et 1993 et entre 2004 et 2005.
Ils représentent les plus gros travaux
de recherche au monde consacrés
aux baleines à bosse et ont servi de
référence pour les études suivantes.
Actuellement,
des
études
acoustiques et de marquage
satellite sont en cours de réalisation
sur les baleines à bosse afin
d’établir
leur
trajectoire
de
migration (Fig.2).
Fig. 2. Suivi par marquage satellite d’une baleine à bosse sur la période 2011-2012
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(NOAA).
5. L’industrie liée à
l’observation des baleines
sur la baie de Samana a
débuté au milieu des
années 80 puis s’est
développée
progressivement jusqu’à
accueillir près de 40 000
visiteurs sur la période 20112012 et a généré plus de
90 MM de dollars (Photo 1).
Photo 1. Observation des baleines à Samana, période 2011-2012.
Accords de coopération
6. L’année 2006 a vu la signature d’un accord de jumelage entre le Sanctuaire des
Mammifères Marins des Bancs de la Plata et de la Navidad de la République
Dominicaine et le Sanctuaire Marin de Stellwagen Bank aux États-Unis, qui est
venu renforcer la protection des baleines à bosse aux deux extrémités de leur
route migratoire, des zones d'alimentation aux zones de reproduction. Cet
accord repose sur quatre axes fondamentaux : (a) l’échange d’informations et
de formation de professionnels entre les deux sanctuaires ; (b) l’éducation à
l’environnement ; (c) la recherche commune ; et (d) le soutien au
développement de l’observation des baleines en tant qu’utilisation non
meurtrière des cétacés et source de bénéfices économiques pour les
communautés des deux sanctuaires.
7. Pendant plus de 25 ans, le Sanctuaire des Mammifères Marins du banc de la
Plata et de la Navidad a été dirigé dans un esprit de protection de la baleine à
bosse comme
principale espèce et
dans le but de
développer le
tourisme lié à
l’observation des
baleines. Bien que
quelques mesures
provisoires de gestion
aient été adoptées, il
ne dispose pas de
plan de gestion
globale permettant
de mener à bien
l'ensemble des activités essentielles d'un sanctuaire : la recherche, la
préservation, l’éducation et le divertissement (Fig. 3)
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Fig. 3. Accord de jumelage entre les sanctuaires situés aux deux
extrémités de la route migratoire des baleines à bosse.
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Le Plan de Gestion pour le Sanctuaire des Mammifères Marins des bancs de la Plata et
de la Navidad, en République Dominicaine (SMMRD)
Objectif
8. Parvenir à une gestion efficace du Sanctuaire qui garantisse sur le long terme la
viabilité environnementale, sociale et économique de la zone marine protégée
dans un but de préservation des mammifères marins.
Processus
9. Le plan de gestion du Sanctuaire des bancs de la Plata et de la Navidad a été
développé via un processus participatif mis en place par le Ministère de
l'Environnement et des Ressources Naturelles qui implique de nombreux acteurs
aussi bien issu du gouvernement (Ministère du Tourisme et Conseil National de la
Pêche et de l’aquaculture) que du secteur privé (Atemar, Association des
propriétaires de bateaux
de la baie de Samana,
pêcheurs, tour-opérateurs
de Samana, etc.) et de la
société civile, représentée
par plusieurs ONG, ainsi
que des personnes des
communautés
côtières
proches du Sanctuaire.
De manière générale, plus
de
300
personnes
provenant
des
cinq
provinces côtières ont
participé aux ateliers et
aux réunions, et des
représentants de tous les secteurs de la société ont assisté aux trois ateliers et aux
trois réunions de spécialistes réalisées à ce jour.
Photo 2. Participants au premier atelier pour le Plan de Gestion.
10. Le Plan de Gestion se compose de deux parties : a) un document diagnostique
qui reprend les informations biophysiques et socioéconomiques abordées
pendant le processus de préparation, b) le document du plan, dans lequel sont
identifiées les principales menaces, les objectifs et les actions stratégiques
proposées pour mettre en place une gestion plus efficace de la zone protégée.
11. Principaux éléments du processus
Évaluation de l’efficacité de la gestion du Sanctuaire
Analyse du cadre légal
Identification des menaces pesant sur les mammifères marins et leurs milieux
naturels
4.
Identification des objectifs stratégiques de gestion, des composants, des résultats
et des actions correspondantes
5.
Identification des alliances et des sources de fonds pour la gestion
1.
2.
3.
5
12. Actions prioritaires
Les principales menaces qui nécessitent des actions prioritaires dans le cadre du
plan de gestion sont les suivantes :
1.
Le faible niveau de gouvernance (manque d'accords institutionnels pour la
définition des acteurs et des responsabilités dans la gestion de la zone, nonrespect des réglementations et manque de responsabilisation/d’implication
des communautés locales)
2.
L’utilisation de techniques et de méthodes de pêche inadéquates
3.
Le changement climatique
4.
Le trafic maritime (croisières, cargos, bateaux de plaisance et de pêche,
etc.)
5.
La pollution des sources telluriques et aquatiques
Situation actuelle
13. Le diagnostic de la situation actuelle du sanctuaire a été réalisé jusqu’à ce jour
(Mai 2012) et les premières réunions de la phase de proposition se sont
déroulées en mettant l’accent sur la définition de l’objectif principal et des
objectifs stratégiques du plan, sur les zones d’utilisation et les accords
institutionnels afin de parvenir à une gestion efficace du sanctuaire dans les 5
prochaines années.
Futures actions pour l’exécution du plan de gestion
14. Futures actions :
1. Réunions de planification avec les acteurs clefs comme les associations de
pêcheurs, les organisations gouvernementales et les ONG.
2. Achèvement de l'avant-projet du plan de gestion
3. Présentation et diffusion de l’avant-projet du plan de gestion aux communautés
et aux acteurs (juin).
4. Socialisation/rétroaction du plan (juillet-août)
5. Conception et mise en circulation des instruments de divulgation du plan.
6. Approbation du plan par le Ministère de l’Environnement et des Ressources
Naturelles et publication de 200 exemplaires.
Contenu du plan de gestion
15. Contenu du plan de gestion
Objectif général du plan. Il définit le but du plan de gestion pour la zone sur une
période de 5 ans, conformément à la stratégie nationale de développement
2010-2030.
Objectifs stratégiques de gestion (définis conformément à l’objectif général et
dans le but de faire face aux principaux problèmes ou menaces de la zone
protégées, y compris le zonage de la région). Dans la période prévue, le plan de
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gestion se focalisera sur les 4 objectifs stratégiques qui ont été choisis (un pour
chaque menace) : gouvernance, pêche, adaptation au changement
climatique, pollution des eaux côtières et trafic maritime.
Composants et actions pour chaque objectif stratégique
o Recherche
o Education à l’environnement
o Préservation
o Développement
Chronogramme d’exécution (détermination des priorités élevées, modérées ou
faibles des actions à mener)
Estimation des coûts de mise en place du plan.
Plan de communication et diffusion
Mécanisme de suivi et d’évaluation du plan
L’aménagement de l’espace marin pour le développement et la mise en place du plan
de gestion
16. Le développement du plan de gestion d’une zone aussi étendue et complexe
que celle du Sanctuaire des Mammifères Marins des bancs de la Plata et de la
Navidad a nécessité l’utilisation d’outils d'aménagement de l'espace marin
surtout dans les eaux peu profondes (de 0 à 200 mètres) où s’accumulent les
activités et les intérêts de nombreux usagers et où se concentrent les principales
zones d’apparition des mammifères marins, en particulier les baleines à bosse.
Cette zone est aussi celle où les menaces identifiées ont le plus grand impact.
Dans le cadre du processus de développement du plan, il s'agit de parvenir à
des accords avec différents secteurs qui facilitent la gouvernance de la zone et
permettent l'exécution du plan, y compris avec les ressources humaines et
financières limitées dont dispose le pays pour assurer la gestion de la zone. Un
des éléments clefs du processus d'aménagement de l'espace fut l'identification
des zones critiques pour les différentes espèces de mammifères marins et les
zones d'utilisation par secteurs, ainsi que les zones de conflit lié à l'espace (par
exemple, la superposition des limites de la zone avec d’autres zones protégées)
qui doivent mener à des actions et à des mécanismes de concertation entre les
différents acteurs afin de garantir une gestion efficace du Sanctuaire.
17. Le Ministère de l’Environnement et des Ressources Naturelles, une institution de
régulation du Système des Zones Protégées, ainsi que d'autres institutions
nationales officielles et du secteur privé devraient participer activement et
coopérer à la gestion du Sanctuaire. Parmi ces institutions et organisations, se
trouvent la Marine militaire de la République Dominicaine, qui est responsable de
la sauvegarde de l’espace maritime et de la zone littorale du pays, le Ministère
du Tourisme, qui est chargé de la mise en place de politiques et de mesures de
développement d’alternatives touristiques durables au sein du sanctuaire,
l’Autorité Nationale Maritime (ANAMAR) et le Conseil National pour la Pêche et
l’Aquaculture (CODOPESCA), une institution qui réglemente la pêche dans le
pays. Les tour-opérateurs qui organisent des excursions d’observation de
baleines, des institutions académiques et privées comme le Centre de Biologie
7
Marine de l’Université Autonome de Saint-Domingue, le cabinet de conseils sur
l'environnement et la technologie maritime (Atemar) et les ONG comme CEBSE
et FUNDEMAR collaborent à la recherche, au suivi et à l'éducation à
l'environnement au sein du Sanctuaire.
18. Sur le plan international, nous comptons sur la collaboration d’institutions
publiques et privées, universitaires, de coopération et de recherche ainsi que sur
des représentants de la communauté internationale. Le jumelage des
sanctuaires MMRD et de Stellwagen, l’agence américaine d'observation
océanique et atmosphérique (NOAA), le PNUE, le Center for Coastal Studies,
l’université Cornell, etc., ont permis un renforcement des relations de
coopération. Cependant, faute d’espace, d’autres acteurs ayant contribué à la
gestion de ce Sanctuaire n’ont pas pu être mentionnés.
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