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Racines260_oct2014_Mise en page 1 23/09/14 16:05 Page9
RACINES. Vivre entre Sèvre et Loire
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COUP DE CŒUR
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Elles font ramer le cancer
Elles pagaient pour tourner la page d’une histoire noire de leur
vie : le cancer du sein. Un bénéfice physique et moral prouvé.
L’
air est un peu frais sur les
bords ombragés de la
Vendée. Ça papote. On
rit en attendant les
manœuvres enthousiastes d’Adrien, l’éducateur sportif du
club de canoë kayak de Fontenay-leComte. Brigitte est là aussi. Ce matin,
cette retraitée engagée de la Ligue contre
le cancer vient encourager ses “Pink
Ladies”. Un groupe de femmes qui a dit
oui à une aventure toute particulière.
Chaque semaine, elles enfilent gilet de
sauvetage, empoignent pagaies ou rames
et embarquent en canoë. Leur défi est de
dépasser un mal qui leur est commun :
le cancer du sein. En traitement ou en
phase d’accalmie, ramer est une façon de
guérir et de se reconstruire.
“Il est scientifiquement prouvé que l’activité physique diminue la survenue du cancer (sein et colon), mais aussi les rechutes ou
les risques de développer un autre cancer,
étaye Dominique Lerat, médecin et président de la Ligue contre le cancer de
Vendée. Elle renforce nos défenses et abaisse
les facteurs qui entraînent le développement
des cellules cancéreuses.”
En Vendée, depuis un an, trois clubs
de canoë sont engagés dans cette opération “Ramer contre le cancer” portée par
la Ligue et l’identité des Pink Ladies(1) :
à Sallertaine, Rocheservière, Fontenayle-Comte. “Nous naviguons durant une
heure trente, en faisant des pauses, détaille
Adrien. Tout le monde est assis dans le même
bateau. C’est un esprit collectif et d’entraide.
Quand l’une fatigue d’un bras, elle intervertit avec sa voisine. On fait forcément
attention les uns aux autres. Elles ont même
“Ramer contre le cancer” est une opération de la Ligue menée à Rocheservière,
Sallertaine et Fontenay-le-Comte. À découvrir lors des Rencontres Racines le 17 octobre.
décidé qu’au sein du club elles s’appelleraient
les Naïades.” La rame de l’espoir est le nom
du long canoë financé par la Ligue et qui
fait progressivement couler la grisaille de
la maladie.
“J’ai commencé doucement. D’abord, en
me laissant balader”, se rappelle Inès. “Au
début, certaines se demandent si elles en sont
vraiment capables, d’autres appréhendent
l’eau, remarque l’éducateur sportif. Elles
ont aussi peur de la douleur. Mais petit à
petit le corps s’habitue.” “Toutes les activités
sont envisageables, à condition de les adapter
à la pathologie, ajoute le docteur Lerat.
Ramer permet de stimuler le drainage lymphatique dans le bras en le remusclant”.
Léone a été opérée il y a deux ans.
“J’avais déjà entendu parler des Pink Ladies
à la télé et dans la presse. Je trouvais ça formidable ! Et puis un jour, le cancer m’est
tombé dessus… Alors je n’ai pas hésité !”
Dominique Lerat acquiesce : “il ne faut
pas dire "j’attends que ça passe". La resocialisation oblige à faire des efforts, cela aussi
contribue à lutter contre les troubles métaboliques.”
Elles expriment toutes ce besoin d’ambiance conviviale, où le rire et le café font
forcément partie du programme. “Si l’on
parle du cancer, c’est naturellement”. “J’ai eu
une ablation d’un sein après une récidive en
juin, confie Inès. J’ai pu demander à certaines comment s’est passée l’opération de
reconstitution.” “Vous savez, le cancer reste
un tabou, il isole. Cette activité aide à mieux
tourner la page”, explique Brigitte en
regardant le joyeux équipage. A l’horizon,
il y une belle promesse pour toutes les
Pink Ladies : participer à la Vogalonga,
une grande randonnée sur les canaux de
Venise tous les ans au mois de mai.
Catherine Baty
(1) Nom donné à ces groupes de femmes en Vendée et
qui découle des Pink Dragon Ladies de Nantes.
À noter : atelier financé par la Ligue (adhésion : 8 €).
Licence annuelle au club de canoë obligatoire (assurance) : entre 120 et 150 €. Contact : Ligue contre le
cancer, Vendée : 02 51 44 63 28 ; [email protected]
www.ligue-cancer.net.
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2014 |