Conversion à l`agriculture biologique dans les Côtes d`Armor Guide
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Conversion à l`agriculture biologique dans les Côtes d`Armor Guide
Ce document provient de l’Agrithèque, base de connaissances des Chambres d’Agriculture de Bretagne. Toute reproduction sous quelque forme que ce soit, n’est autorisée que dans le cadre de l’usage privé du copiste ou dans le respect de la réglementation en vigueur. Guide Pratique Conversion à l’agriculture biologique mars 2009 Conversion à l’agriculture biologique dans les Côtes d'Armor Guide pratique http://www.synagri.com Guide régional de la conversion - mars 2009 1/12 MINISTERE DE L’AGRICULTURE ET DE LA PECHE avec la contribution financière du compte d’affectation spéciale «Développement agricole et rural » SOMMAIRE L’agriculture biologique en Bretagne L’agriculture biologique en (département) 1) Les principes de l’agriculture biologique 2) Les techniques de base de l’agriculture biologique 3) Le cadre réglementaire de l’agriculture biologique 4) Les aides à l’agriculture biologique 5) Etudier son projet de conversion 6) Passer en bio : les démarches, les interlocuteurs 7) L’accompagnement de la Chambre d’Agriculture 8) Contacts page 3 page 4 page 5 page 5 page 6 page 9 page 12 page 13 page 13 page 14 L’agriculture biologique en Bretagne Près de 950 exploitations en 2007 (2,4 % des fermes). L’agrobiologie en Bretagne en 2007 Production Nombre d'exploitations 38 166 18 58 251 29 151 309 525 119 143 Volume de production ou surface 728 truies reproductrices 4 132 vaches allaitantes 38 034 poulets 5985 brebis viande et lait 11 517 vaches laitières 2085 chèvres laitières 643 188 poules pondeuses 1 744 ha 6 267 ha 542 ha 327 ha Porcs Vaches allaitantes Volailles de chair Brebis Vaches laitières Chèvres Poules pondeuses Légumes frais Céréales Oléo-protéagineux Fruits Plantes à parfum, aromatiques, 155 58 ha médicinales Source : Agence française pour le développement et la promotion de l’agriculture biologique Une filière régionale bio développée au sein d’une interprofession : InterBio Bretagne Elle regroupe 104 opérateurs bio de la Région au sein de 6 collèges : - producteurs - préparateurs - fournisseurs de biens - distributeurs Guide régional de la conversion - mars 2009 2/12 - prestataires de services - consommateurs. Les chambres d’agriculture de Bretagne adhèrent à IBB. Sa mission : concertation et échanges entre les différents maillons de la filière agrobiologique. Pour plus d’informations : IBB 02.99.54.03.30 www.interbiobretagne.asso.fr 1) Les principes de l’agriculture biologique Maintenir et/ou développer la fertilité naturelle du sol « nourrir le sol pour nourrir la plante » Ne pas utiliser de produits chimiques de synthèse : méthodes de protection basées sur la prévention Favoriser l’existence d’un écosystème diversifié Respecter les besoins et le bien-être des animaux au sein des élevages Ne pas utiliser d'OGM (Organismes Génétiquement Modifiés) 2) Les techniques de base de l’agriculture biologique en productions végétales - La rotation des cultures : pour maintenir les terres propres, pour conserver voire améliorer la richesse du sol en utilisant des espèces enrichissantes telles que les légumineuses, pour réduire la pression parasitaire et le risque de maladies. - La fertilisation basée sur l'apport d'amendement organique: les engrais verts, légumineuses et plantes à enracinement profond l’association de cultures (ex: céréales et protéagineux). le recours à des apports complémentaires d’engrais organiques ou minéraux autorisés par la réglementation européenne. - Le désherbage: Choisir une rotation adaptée pour rompre le cycle des adventices, Utiliser des méthodes telles que le faux-semis, le mulching, le paillage …., Procéder à du désherbage mécanique (hersage, binage, sarclage, buttage…). - La protection contre les maladies et les ravageurs basée sur des méthodes préventives telles que le choix d’espèces et de variétés appropriées, Guide régional de la conversion - mars 2009 3/12 réaliser des rotations, utiliser des auxiliaires des cultures (les introduire ou favoriser leur présence par l’implantation de haies et de bandes enherbées, utiliser les produits de contact autorisés par le règlement. en productions animales - Le lien au sol : recherche de l’autonomie alimentaire de l’exploitation, valorisation des engrais organiques produits comme amendement, - Le respect du bien-être animal : accès à un espace en plein air, surface minimale par animaux à l’intérieur et à l’extérieur des bâtiments, - Limitation des traitements allopathiques par espèces animales : favoriser des méthodes alternatives de soins des animaux, - Alimentation bio du bétail, - Conduite de l’élevage : monte naturelle ou insémination artificielle, âge minimum d’abattage… 3) Le cadre réglementaire de l’agriculture biologique Le règlement européen CE 834/2007 et son règlement d'application CE 889/2008 encadrent le mode de production biologique. Le guide de lecture pour l'application des règlements. Pour en savoir plus, consultez : www.agriculture.gouv.fr www.agencebio.org www.inao.gouv.fr Les Chambres d’Agriculture disposent par filière de fiches règlementaires. Si vous êtes intéressé, prenez contact avec votre Chambre départementale (cf rubrique Contacts page 11). Guide régional de la conversion - mars 2009 4/12 3.1 - LA CERTIFICATION : UN CONTROLE ANNUEL, OBLIGATOIRE ET PAYANT Pour pouvoir bénéficier de la certification AB, l’agriculteur doit s’engager auprès d’un organisme certificateur. La liste (cf rubrique « contact » de ce guide ) est consultable également sur les sites de l'agence bio et d'IBB. Il s’agit d’une structure indépendante, impartiale et agréée pour réaliser ces contrôles. Chaque année, l’agriculteur est contrôlé par l’organisme et reçoit une licence qui atteste de l’engagement à respecter le cahier des charges AB, et un certificat qui l'autorise à commercialiser le produit avec le label AB. 3.2 - LA PERIODE DE CONVERSION Si les terres ou l’élevage étaient jusqu’alors conduits en agriculture conventionnelle, le règlement européen impose de passer par une période de conversion. Pendant cette période transitoire, le producteur applique la réglementation AB, mais les produits et récoltes ne peuvent pas bénéficier du label AB et donc de la valorisation biologique. En 1ère année de conversion, on parlera d'année C1 et en 2ème année de conversion, de C2. Durée de conversion Pour les terres : Cultures annuelles Cultures pérennes La récolte est bio s’il y a au moins 24 mois entre le début de la conversion et la date du semis. La récolte est bio s’il y a au moins 36 mois entre le début de la conversion et la date de récolte. Le début de la conversion correspond à la date d’engagement des parcelles auprès d’un organisme certificateur La conversion peut concerner une partie ou la totalité de l'exploitation. Il est possible de réduire la période de conversion sur les parcelles sur lesquelles une antériorité d’au moins 3 ans sans intervention chimique peut être prouvée. La demande doit être adressée à l’organisme certificateur avant tout retournement complet de la parcelle. Guide régional de la conversion - mars 2009 5/12 Pour les animaux : La conversion peut être simultanée (terres + animaux) : dans ce cas, elle est de 24 mois à partir de la date d'engagement auprès d'un organisme certificateur. La conversion du cheptel peut être indépendante de celle des parcelles : dans ce cas, la période de conversion du troupeau dépend de l’espèce animale : Espèce Bovins et équidés Ovins, caprins, porcins Animaux élevés pour la production de lait Volailles destinées à la production d'œufs Volailles de chair Durée de conversion 12 mois et au moins ¾ de leur vie 6 mois 6 mois 10 semaines 10 semaines à condition d'une introduction avant l'âge de 3 jours 3.3 - NOTIFICATION Chaque année l'agriculteur doit également notifier son activité auprès de l'Agence Bio. Cette notification doit avoir lieu le 15 mai de chaque année, et dès le démarrage de l’engagement pour les nouveaux « bios ». L’Agence Bio est l’organe représentatif de l’agriculture biologique française, dont les missions sont entre autres la promotion de l’agriculture biologique et la réalisation de l’observatoire de l’agriculture biologique. 4) Les aides à l’agriculture biologique 4.1 - UNE AIDE A LA De quoi s’agit-il ? CONVERSION La Mesure Agro - Environnementale à la Conversion Bio dite CAB est un contrat entre l'État et l’agriculteur, qui lui permet de bénéficier d’une aide à la surface pendant 5 ans. Cette aide s’inscrit dans le cadre du PDRH 2007 – 2013 (Programme de Développement Rural Hexagonal). Guide régional de la conversion - mars 2009 6/12 Quelles sont les catégories d’aide ? Prairies permanentes (dans le cadre de CAB 1 CAB 2 CAB 3 CAB 4 la conversion d’un élevage) et châtaigneraies Cultures annuelles et prairies temporaires Légumes de plein champ, arboriculture, viticulture, PPAM Maraîchage (production de légumes sous abri) 100 €/ha/an 200 €/ha/an 350 €/ha/an 900 €/ha/an Cette MAE était jusqu'en 2008 plafonnée à 7600 €/an pendant 5 ans. A partir de 2009, le plafonnement au niveau régional est de 15200 €/an. Dans le cas d’une exploitation légumière, jusqu’en 2008 le producteur ne pouvait prétendre à la CAB légumes car sur les 5 ans d’engagement, la parcelle était au moins pendant une année, cultivée en céréales. En 2009, les modalités ont changé. Le producteur s’engage dorénavant globalement en CAB en précisant la proportion d’hectares en légumes et en cultures annuelles. Sur les 5 ans d’engagement il faudra respecter au minimum le nombre d’hectares en légumes engagés en année 1. Exemple : engagement de 30 ha en 2009 – 19ha en légumes (CAB3) et 11ha en cultures annuelles (CAB2). Tous les ans pendant 5 ans il faudra déclarer au minimum 19 ha en CAB3 sur l’ensemble des parcelles engagées en 2009. A quoi s’engage-t-on en faisant la demande d’aide ? • à respecter le cahier des charges AB durant 5 ans sur les parcelles engagées dans la MAE • à respecter les exigences de la Conditionnalité PAC • à se notifier chaque année auprès de l’Agence Bio. Quels sont les critères pour avoir accès à l’aide ? • la conversion bio doit avoir débutée depuis moins d’un an à compter du dépôt de la demande de MAE • la demande doit être accompagnée d’une étude descriptive du projet de passage en bio • le dépôt du dossier de MAE conversion bio s’effectue en même temps que la déclaration de surfaces annuelle PAC. Les éléments du dossier sont à retirer à la DDEA • la MAE conversion bio ne peut pas être cumulée sur la même parcelle avec la PHAE, ni avec le crédit d’impôt. Guide régional de la conversion - mars 2009 7/12 4.2 – LA MESURE « SYSTEME FOURRAGER ECONOME EN INTRANTS » (SFEI) C'est une mesure nationale non spécifique des systèmes biologiques. Elle est destinée aux systèmes de polyculture-élevage et concerne simultanément les ateliers élevage et cultures arables. Elle est souvent très intéressante pour les systèmes herbivores bio. La durée d’engagement est de 5 ans, la rémunération est de 130 €/ha/an plafonnée à 7 600 € par exploitation reconnue. Les principaux engagements à respecter sont : au moins 55% de la SAU en herbe (prairies permanentes et temporaires) au moins 75% d’herbe dans la surface fourragère au plus 18% de maïs ensilage dans la surface fourragère moins de 800 kg par an d’achat de concentrés bovins par UGB bovine et/ou moins de 1 000 kg par an d’achat de concentrés petits ruminants par UGB ovine ou caprine respect d’un maximum d’apports azotés organiques annuels totaux produits et importés de 140 UN/ha en moyenne sur l’exploitation Le cahier des charges complet comme les éléments des dossiers sont disponibles en DDEA ou à l’antenne de votre chambre d’agriculture. Le dépôt du dossier de MAE SFEI s'effectue en même temps que la déclaration de surfaces annuelles PAC. 4.3 - UN CREDIT D'IMPOT Le crédit d'impôt n'est pas une déduction fiscale: vous pouvez en bénéficier même si vous ne payez pas d'impôt. Quels critères doivent respecter les exploitations ? Avoir au moins 40 % des recettes provenant de l’activité certifiée bio. Ne pas bénéficier d’un CTE ou CAD « conversion bio » l’année de calcul du crédit, sauf si au moins 50 % des surfaces de l’exploitation sont en bio, ces mêmes 50 % ne bénéficiant pas de l’aide à la conversion. Attention: le crédit d'impôt n'est pas cumulable avec la CAB, mais serait compatible avec la mesure SFEI.. Quel est le montant du crédit ? Il consiste en une base forfaitaire de 1 200 € à laquelle s'ajoutent 200 € par ha. Le crédit d'impôt est plafonné à 2 000 € par exploitant individuel (transparence GAEC à trois associés). Dans le cadre de la loi des finances, ce crédit a été prolongé jusqu'en 2010 et sera doublé (2400 € + 400 € /ha) pour la déclaration 2010. Guide régional de la conversion - mars 2009 8/12 Comment en bénéficier ? Remplir le formulaire CERFA n° 2079 et le joindre à votre déclaration de revenu annuelle. 4.4 - AUTRES AIDES POUR LES AGROBIOLOGISTES Les aides régionales Il s'agit d'un programme mis en place en 2007 par le Conseil Régional de Bretagne. C’est une aide aux investissements matériels spécifiques des producteurs engagés ou en cours de conversion à l'agriculture biologique. L'aide est de 20 % du coût HT des investissements éligibles plafonné à 6 000 € par bénéficiaire et ne porte que sur du matériel neuf. Le dossier ainsi que la liste des équipements spécifiques éligibles est disponible auprès de Interbio Bretagne (www.interbiobretagne.asso.fr) ou de votre conseiller à la Chambre d’Agriculture. 5) Etudier son projet de conversion : une étape indispensable La décision de convertir son exploitation partiellement ou en totalité à l’agriculture biologique doit être réfléchie car elle peut entraîner de réels changements. LES ETAPES DE LA PRISE DE DECISION La conversion à l’agriculture biologique : pourquoi pas ? Quels sont mes objectifs ? Quels seraient les conséquences d’un passage en bio sur : mon système de production mes techniques culturales l’organisation du travail mon matériel mon système de vente mon voisinage … ? Guide régional de la conversion - mars 2009 9/12 Quelles seraient les étapes de la conversion ? Établir un plan d’action Décision finale : est-ce que l’agriculture biologique correspond à mes objectifs et aux possibilités d’évolution de mon exploitation ? Je décide de convertir la totalité ou une partie de mon exploitation ? 6) Passer en bio : les démarches, les interlocuteurs Les démarches Recherche d'informations Montage de dossier de conversion Appui technique Les interlocuteurs Chambre d'Agriculture départementale Engagement des parcelles en Agriculture Biologique Organismes certificateurs DDEA du département: retrait et dépôt du dossier (en même temps que la PAC) Chambre d'Agriculture départementale : appui au montage du dossier Demande d'aide à la conversion bio Demande d'aide aux équipements spécifiques Notification annuelle Interbio Bretagne Agence bio Pour tout projet lié à mon activité bio Accompagnement du projet Demande d'un appui personnalisé Chambre d'Agriculture départementale 7) L'accompagnement de la Chambre d'agriculture La Chambre d’Agriculture départementale vous propose un accompagnement adapté à votre besoin, avant, pendant et après votre période de conversion. • Visite sur l’exploitation avec un conseiller spécialisé pour une 1ère approche du projet • Appui dans le montage des dossiers de demande d'aide • Etude de faisabilité, appui technique • Formations et journées techniques thématiques • Rencontres d'agriculteurs et d'opérateurs bio Guide régional de la conversion - mars 2009 10/12 8) Contacts Vos contacts à la Chambre d'Agriculture Manuel lacocquerie Chambre d'Agriculture des Côtes d'Armor 02 96 79 21 77 /06 30 69 35 41 Plérin [email protected]. Direction Départementale de l’Equipement et de l’Agriculture des Côtes d’Armor 1, rue du parc 22000 Saint Brieuc 0296624700 Interbio Bretagne 33, avenue Winston Churchill - BP71612 - 35016 RENNES cedex – . 02.99.54.03.30 http://www.interbiobretagne.asso.fr/ Agence Bio 6, rue Lavoisier – 93100 Montreuil 01.48.70.48.42 (Service notifications) http://www.agencebio.org Chambre d'Agriculture des Côtes d'Armor Avenue du chalutier sans pitié 22195 Plérin cedex 0296792177 Organismes certificateurs QUALITE FRANCE SA Le Guillaumet 60 av. du Général de Gaulle 92046 Paris la Défense cedex +33 (0)1 41 97 00 74 fax +33 (0)1 41 97 08 32 http://www.qualite-france.com ECOCERT SAS BP 47 32600 L’Isle Jourdain +33 (0)5 62 07 34 24 fax +33 (0)5 62 07 11 67 http://www.ecocert.fr/ Guide régional de la conversion - mars 2009 11/12 SGS ICS 191 avenue Aristide Briand 94237 Cachan cedex +33 (0)1 41 24 83 04 fax +33 (0)1 41 24 89 96 ACLAVE 56, rue Roger Salengro 85013 La-Roche-sur-Yon +33 (0)2 51 05 14 92 fax +33 (0)2 51 36 84 63 AGROCERT 4, rue Albert Gary 47200 Marmande +33 (0)5 53 20 93 04 fax +33 (0)5 53 20 92 41 Guide régional de la conversion - mars 2009 12/12