Roman Orianne Nathan Mélina Louison

Transcription

Roman Orianne Nathan Mélina Louison
Chapitre 1
Primo congressu : première rencontre !
Toc toc toc!
Un grand homme brun, musclé et fort venait de frapper
à la porte. Celle-ci s'ouvrit et laissa place à Titus Humus.
Titus Humus était un homme plutôt petit, mais il était
aussi très vif. C'était un des plus grands enquêteurs de la
ville de Massalia. Il vivait dans une modeste maison près de la
mer et du port. Il n'avait ni femme, ni enfant. Avec son
travail d'enquêteur, il préférait ne pas mettre en danger une
éventuelle compagne ou d'éventuels enfants.
Quand il avait entendu frapper à sa porte, Titus s'était
précipité pour l'ouvrir.
- Salve, dit celui-ci d'un air étonné en voyant l'étranger
qui se tenait devant lui.
- Salve, Je me présente, Caïus Détritus, je viens vous
demander de mener une enquête, On m'a dit que vous étiez un
très bon agent. Et je suis sûr que l'on veut me tuer ! Aidezmoi s'il vous plait !
- Euh... répondit Titus, oui mais tout d'abord entrez.
Il laissa entrer cet homme. Titus était très surpris de
sa grandeur, lui était petit et peu musclé mais il possédait une
très grande vivacité d'esprit.
Sa maison était petite mais très belle avec beaucoup de
mosaïques sur les murs. Dans l'atrium se trouvait une tête de
- En fait, ce que j'ai omis de vous préciser était que chaque
rat avec des poils blancs sous son menton.
- Asseyez-vous, reprit Titus en montrant une chaise,
alors quelle est cette enquête que vous voulez que je fasse?
Et qui veut vous tuer ?
- Voilà, commença- t-il, je suis arrivé à Massalia il y a un
mois. Au début tout se passait bien, puis, il y a deux semaines
une de mes voisines a été trouvée morte dans une flaque de
sang, avec un trou dans le crâne.
- Mais êtes-vous sûr que l'on veut vous tuer? Puisque c'est
votre voisine qui s'est fait tuer.
- Ben attendez, reprit-il, ce n'est pas fini. Il y a deux
semaines un autre de mes voisins a été tué mais celui-ci a été
retrouvé avec un trou dans le cou.
- Dans le quoi ? coupa Titus Humus.
- Dans le cou, je vous le jure, par Jupiter.
- Excusez-moi, mais je pensais avoir mal... compris ce que
vous venez de dire.
- Alors vous voulez bien m'aider? C'est une question de vie
ou de mort!!
- Mais je ne vois pas du tout en quoi cela vous concerne. Ce
n'était peut-être qu'une pure coïncidence puisque, une fois
encore, ce n'est pas vous qui étiez visé.
meurtre, si je puis m'exprimer ainsi, se rapprochait
étrangement de chez moi.
- Ce doit être votre imagination qui vous travaille. Ou alors
auriez-vous des tendances à la paranoïa?
- Non pas du tout !
- Bon vous êtes susceptible alors.
- Non plus. Alors, vous vous décidez à m'aider ou pas?
Titus prit un air pensif et les deux hommes ne dirent aucun
mot pendant deux bonnes minutes. Alors le détective lança à
Caïus Detritus:
- C'est d'accord, mais je ne crois pas que cette enquête
nous mènera quelque part.
- Oh, merci je suis sûr qu'elle va être très intéressante
quand même ! reprit Caïus en poussant un soupir de
soulagement. Alors quand allons-nous commencer?
Titus Humus ne répondit pas. En réalité, il aurait préféré
œuvrer en solitaire, comme à chacune de ses enquêtes, mais il
sentait qu'il allait avoir besoin de Caïus.
- Je propose que l'on se voie demain, dès l'aube.
- Très bien, je vous donne mon adresse. Quatrième rue à
droite après les thermes. Ah j'ai oublié de vous dire ! Je suis
maréchal-ferrant et forgeron donc si vous le voulez, je vous
paierai avec des armes, ou bien des fers à cheval, car j'ai pu
constater que vous aviez des chevaux.
Oui, Titus Humus avait des chevaux et il en était très fier !
Notamment de son plus jeune étalon qui filait tel un oiseau
dans le ciel ! Alors que la nuit commençait à tomber, Titus
pria Caïus de rentrer chez lui:
- Je vous donnerai des nouvelles et je viendrai vous
chercher demain à l'aube.
Ils se quittèrent sur ces mots et Caïus rentra chez lui un
peu plus rassuré.
Noir.
Etoile.
Sombre.
Voilà ce que voyait Dimitrus Cumulus. Il aimait la nuit, le
bruit des vagues de la mare nostrum, les hiboux et les poèmes.
Il en écrivait beaucoup et aimait aussi y dissimuler des
énigmes. Mais qui saurait les élucider?
Clair de Lune ! Lui seul découvrira les réponses avec ses
yeux d'étoile, ses cheveux nocturnes et ses doigts sombres.
Il se déplaçait comme une ombre telle du brouillard dans
une rue et s'arrêta devant une maison. Il la trouvait belle
avec ce bel aigle de bois devant et il se souvint qu'il s'était
promis que jamais, il ne l'attaquerait. Il continua à se faufiler
jusqu'à une autre maison. Il la trouvait gracieuse avec ce
grand olivier qui la dissimulait. Il la contempla puis frappa à la
porte.
C'était le signe d'une belle soirée !
Chapitre 2
Caedes sub olea : Meurtre sous l'olivier
L'enquêteur se rendit chez Caïus à l'aube. Le soleil venait juste de
se lever et Titus était encore fatigué.
Il aperçut la maison avec l'aigle romain en bois devant, comme
l'avait décrite Caius la veille.
Il s'approcha et frappa à la porte en bois massif. C'était du pin,
comme souvent à Massilia. Elle s'ouvrit en grinçant. Un grincement
aigü et strident qui fit sursauter Titus de surprise.
- Ah, je t'attendais, dit Caïus un grand sourire aux lèvres. Viens,
entre vite et allons enquêter.
Titus entra et exposa le programme qu'il avait prévu pour cette
journée.
- Voilà, nous allons commencer par aller voir les maisons dans
lesquelles se sont déroulés les crimes dont vous m'avez parlé, et
nous allons essayer de trouver un lien avec vous. Bien que je pense
qu'il n'y en ait aucun.
- Très bien ! Commençons alors !
Ils sortirent de la maison et Caïus prit la direction de la
demeure où avait été commis le premier meurtre. Quand soudain,
ils virent un groupe de personnes rassemblé près de la maison au
grand olivier. Ils s'approchèrent et demandèrent ce qui se passait.
- Il y a eu encore un meurtre ! dit une grosse femme en pleurs.
Pourtant, il n'avait pas d'ennemis, il était gentil avec tout le monde !
Je ne comprends pas, c'est affreux, c'est…
- Calmez-vous madame et expliquez-nous ce qui s'est passé.
- Mr Balbus a été retrouvé mort ce matin par sa femme. La
pauvre doit être sous le choc.
- Et comment a-t-elle fait pour le tuer, déclara Titus d'un air
curieux.
- Mais elle ne l'a pas tué enfin, pour qui la prenez-vous !
- Je ne sais pas, je ne la connais pas, c'est juste une hypothèse.
- D'ailleurs, qui êtes-vous, je ne vous ai jamais vu par ici.
- Titus Humus, détective pour vous servir Madame.
- Allez plutôt servir Tuliola Balba. C'est elle qui a le plus besoin
de vos services.
Titus laissa donc la grosse dame et se fraya un chemin, aidé par
Caïus. Quand ils arrivèrent sur les lieux exacts du crime, ils furent
tous les deux choqués par l'image du mort. Il avait les yeux crevés
et baignait dans une mare de sang. Cela ressemblait fort aux deux
autres crimes auxquels Caïus avait eu affaire. Titus Humus se
pencha afin de voir de plus près le cadavre:
- Ne touchez pas à mon mari monsieur, cria une femme au loin.
- Laissez-moi l'examiner, dit Titus, je suis un professionnel
- Un professionnel, mais je n'ai demandé l'aide d'aucun
professionnel. Cependant si vous parvenez à élucider le meurtre de
mon pauvre mari, je vous en serai très reconnaissante.
Titus la remercia, et commença à inspecter le corps. Caïus
regardait tous les gestes de l'enquêteur avec avidité et soif
d'apprendre.
- hmmm, mort il y a exactement 11 heures et 20 minutes. Il a
beaucoup souffert apparemment.
-Comment le savez-vous? demanda Caïus.
- La profondeur de la plaie et ses manches sèches laissent
deviner qu'il est mort depuis plus de 7 heures et...
- Ah bon, coupa Caïus. Je ne vois rien moi.
- Vous ne regardez pas au bon endroit. Vous voyez, ici il n'y a pas
de sang ce qui est étrange.
Il montre une partie de la manche immaculée, où il devrait
normalement y avoir du sang.
- En toute logique, notre victime aurais dû tacher cet endroit de
son sang, ce qui n'est pas le cas. Cela voudrait dire que notre tueur
lui a sucé le sang et a, par la même occasion, laissé des empreintes
à cet endroit.
- Lui a sucé le sang ! cria la grosse femme, c'est horrrrrrrible !
- Vous n'avez rien à faire sur cette scène de crime, cria Titus en
bondissant.
- Ce qui voudrait dire que l'on a affaire à un vampire, en déduit
Caïus.
- Pas nécessairement. Voyez-vous, certains mégalomanes de
niveau C pratiquent ce genre de choses.
- Qu'est-ce que vous entendez par "mégalomanes de type C"?
- Ce n'est pas votre jargon, j'avais oublié. Un mégalomane de
type C est un psychopathe complètement hors de contrôle. Ils sont
encore plus dangereux que les autres et tuent presque toutes les
nuits. Certains paraissent tout à fait normaux jusqu'à ce qu'ils vous
sautent dessus pour vous arracher le cœur, les yeux ou vous sucer
le sang. Cette troisième pratique, visible sur notre victime, montre
que le mégalomane en question ne peut plus être interné mais doit
obligatoirement être tué. Son état ne peut pas être plus grave mais
il va être beaucoup plus difficile à trouver.
- J'ai compris, nous avons affaire à un prototype rare de fou
sanguinaire ! Mais dites donc ça ne ressemblerait pas à un papier là,
enroulé sur une mèche de cheveux du cadavre ?
- Vous avez raison, passez-le moi.
Caïus détache soigneusement la feuille et la tend à Titus. Il lit ce
qui y est écrit puis la redonne à Caïus. Ce dernier voit ceci:
"20/15 24/15 16/11/19/3 1/5/15 4/15 4/5/15/2 20/15
24/15 16/11/19/3/1/5/15 4/15 24/5/19/2/15
20/15 6/11/19/3 4/15 23/11/24/17/15/2, 20/15
6/11/19/3 4/15 12/2/5/22/15/2, 4/15 13/5/19/2
20/15 26/15/5/8 4/15 13/25/5/26/15/2, 4/15
22/19/23/15/2, 4/15 14/15/4/2/5/19/2/15
20/15
3/11/19/3
1/5/15
4/5
23/15
13/18/15/2/13/18/15/3 4/15 23/15 16/11/19/3 1/5/15 16/5/19/2
1/5/15
1/5/15/22/1/5'5/24
23/15
4/2/25/5/6/2/11
26/25/5/2
1/15/19
20/15
6/15/5/8
23/25/5/2/19/2
13/22/11/19/2 14/15 22/5/24/15.
13/22/11/19/2 14/15 22/5/24/15 11/5/8
9/15/5/8 14'15/4/25/19/22/15"
Chapitre 3
Primae fictiones : premières hypothèses
Après cet examen rapide du corps, Titus décida de sortir de
la villa de Balbus. À peine fut-il dehors qu'un immense homme
l’attaqua. Titus, surpris, n'eut d'autre idée que de se
défendre. Il prit le bras de l'homme et le colla au sol.
Caïus arriva un peu après et s'arrêta net en voyant Titus
se débattre contre son voisin. Il s'empressa d'intervenir pour
séparer les deux hommes. Il faillit se prendre quelques coups
mais, grâce à sa diplomatie, finit par séparer Titus de l'autre.
Il expliqua à l'enquêteur qui était l'homme et celui-ci
s'excusa d'avoir fait peur à Titus. Ils se serrèrent la main en
guise d'excuse.
Après cet incident, Titus eut un flash. Si ça se trouvait,
c'était un voisin qui avait tué ces trois victimes car ils ne les
aimaient pas ou pour un autre mobile tout aussi valable. Il
s'empressa de demander à Caius quel voisin il aimait le moins.
Ce dernier ne comprenait pas pourquoi cette question et lui
répondit que ce voisin-là n'aimait personne.
Avant de reprendre plus profondément leur enquête, Caïus
proposa à Titus de déjeuner chez lui pour être près de la
scène de crime et reprendre rapidement leur travail.
Ils avancèrent donc chez Caius puis mangèrent du sanglier,
un délice pour les papilles de Titus. Pendant le repas, Caïus
posa des questions sur les autres crimes qu'avait déjà résolus
Titus. Celui-ci n'aimait jamais en parler mais son hôte
insistait tellement qu'il finit par céder.
Il lui raconta sa dernière enquête qui parlait d'un malfrat
introuvable mais qui avait laissé une mèche de cheveux sur un
trottoir et que, à partir de cela, il en avait déduit où il se
trouvait et a donc pu l'arrêter.
Caius écoutait le récit attentivement et se disait que ce
serait ce qu'il ferait plus tard à la place de forgeron.
Il était de famille noble, fils de sénateur mais avait été
exclu à cause de la lettre d'amour qu'il avait envoyé par
erreur à la femme d'un autre sénateur. Depuis il n'était plus
qu'un simple forgeron de vingt-sept ans, célibataire et sans
enfants.
Titus lui, avait toujours été détective et il commençait à
percer dans ce domaine. Beaucoup plus de gens lui
demandaient de résoudre des enquêtes et il était fier de
cette petite renommée. Maintenant il pouvait vivre de son
métier, ce qui n'était pas le cas avant. Avant, il devait faire le
coursier pour gagner plus d'argent et pouvoir vivre. Il n'avait
d'ailleurs même plus le temps de faire le coursier à cause de
toutes les enquêtes sur lesquelles il travaillait.
Après le déjeuner, Titus décida de retourner sur les lieux
du crime. Il alla donc dans la maison d'en face suivi de Caïus.
Là-bas, il posa des questions à Tuliola Balbus sur son mari
décédé. Pendant ce temps, Caïus demanda le chemin du jardin
dans lequel trônait une fontaine. Il n'avait aucune idée de ce
qu'il pourrait y trouver mais décida d'y faire un tour quand
même. Alors qu'il contournait la fontaine, Caïus découvrit un
morceau d'étoffe blanche. Il la prit et la regarda de plus
près. Ce devait être un morceau de toge ou de tunique,
probablement arrachée de celle de la victime ou d'un esclave.
Peut-être était-ce aussi un morceau du vêtement que portait
le tueur lors de son crime.
Il continua ses recherches et alla voir du côté des ronces
qu'il avait vues en arrivant. Là-bas encore, il trouva un
morceau de toge blanche... et un esclave en train de jardiner.
Il allait expliquer ce qu'il faisait ici quand Titus le rejoignit.
En voyant l'enquêteur, l'esclave jardinier baissa la tête et ne
dit mot. Caïus pensa tout de suite qu'il pourrait être coupable.
Mais pas Titus. Pourquoi ? Parce que l'esclave était absent le
soir du meurtre, du moins d'après le témoignage de la veuve
Balbus. Et puis, en la questionnant, il avait appris qu'un autre
suspect, bien plus probable, rôdait depuis un moment autour
de la maison. C'était le voisin de tout à l'heure ! Il les
regardait et à chaque fois que Titus détournait son regard
vers lui, le spécimen baissait la tête et marchait
tranquillement. Cela ressemblait drôlement à un mégalomane
de type C. Il en était presque certain, un voisin rejeté des
autres et qui n'aime personne peut en effet avoir les
symptômes de cette mégalomanie sévère. Il se désintéressa
de Tuliola Balbus et sortit de la maison. Quand il arriva dans
la rue, le voisin s'était enfui. Il s'avança pour voir au loin
quand un chien lui mordit le mollet.
- Aïe ! cria Titus.
- Ah bah ça ! Maxus ! Reviens ici ! hurla un tout petit
passant au loin. Mais ça va pas de mordre les gens comme ça ?
Méchant chien !
Titus ne répondit pas. À cause de ce cabot, il avait perdu
tout espoir de rattraper le voisin.
Au même moment, Caïus rejoint Titus pour constater que
l'enquêteur était blessé. Il s'empressa de l'emmener chez lui
pour le soigner même si Titus voulait plutôt continuer son
enquête. De plus, la nuit commençait à tomber, et elle tombait
plutôt vite pendant cette période de l'année. Donc ils
rentrèrent chez Caïus, toujours en train de réfléchir sur la
probabilité que ce voisin pourrait être l'assassin.
Nuit
Nuage
Sombre
Voilà ce que voyait Dimitrus Cumulus cette nuit-là. Le ciel
était voilé. Il aimait quand le ciel était voilé ! Cela lui donnait
de l'inspiration. Et aujourd'hui était un grand jour ! C'est le
jour de la pleine lune, son préféré. Et qu'allait-il faire pour
l'honorer? Un beau petit poème à cheval sur un corps. Un gros
corps si possible.
Il était en train de se faufiler dans une rue et il vit une
maison avec l'aigle de bois devant. Il trouvait cette maison
la plus belle de toute et se dit qu’il ne l’attaquerait jamais.
Oui jamais. Il vit une autre maison un peu plus loin, dans
laquelle rentraient les rayons de la lune. Il décida d'y entrer
pour voir qui y habitait et frappa à la porte. Personne ne vint
lui ouvrir et Dimitrus décida alors d'entrer par une fenêtre.
Il grimpa à un arbre et monta sur une branche pour passer
par une fenêtre ouverte. Il entra par cette fenêtre puis fit
le tour de la maison. Après quelques heures, il en sortit pour
voir que le soleil commençait à se lever. Il n'avait trouvé
personne et était très déçu. Dommage, personne ne sera
mort cette nuit. Pourtant il avait soif, très soif et se dit que
la nuit suivante il en tuerait un et ce serait sûr. Un gros si
possible. Un énorme. Il sortit dans la rue et disparut à
travers la brume du petit matin...
Clair de Lune... Clair de Lune... À demain Clair de Lune...
Chapitre 4
Brutus Mucus
Caius était fatigué ce matin et avait mal aux bras. Il avait
sûrement dormi dans une position de travers. On frappa à la
porte de sa chambre.
- Caius, c'est moi venez m'ouvrir je crois que je viens de
résoudre l'affaire ! cria une voix derrière.
Caius s'empressa d'aller ouvrir la porte à Titus et ils
s'installèrent sur de beaux matelas.
- Vite racontez-moi tout, dit Caius d'une voix pleine de
joie. Alors c'est qui ?
- Attendez, commençons par le commencement, déclara
Titus. Tout d'abord vous vous souvenez du meurtre de Balbus,
hier ?
- Oui je m'en souviens, pourquoi?
- Eh bien qui n'était pas là, le matin où l'on a appris sa
mort ?
- Euh....
- Le voisin pardi, avec qui je me suis battu en milieu de
journée ! Il n'était pas là car c'est lui le coupable ! Mais ce
n'est pas tout. J'ai remarqué que sa toge était déchirée vers
le bas or, qu'est-ce que vous avez trouvé dans les ronces de la
villa Balbus ?
- Un tissu blanc appartenant à une toge ! s'exclama Caius.
Oui ça ne fait aucun doute, c'est lui !
- Mais attendons, nous avons de beaux indices mais nous
n'en sommes pas encore sûr, le calma Titus. Nous allons
commencer par l'interroger et puis nous aviserons ensuite.
- C'est d'accord, dit Caius, je vais vous montrer sa maison
et nous irons lui poser des questions. Mais tout d'abord
voulez-vous un peu de cervoise ? Ou du lait peut-être ?
- mmmh... Oui je prendrai bien une petite cervoise pour me
rafraîchir les idées, déclara Titus. Merci.
Ils burent leurs cervoises dans le jardin de Caïus et
prirent ensuite la direction de la maison de Brutus Mucus, le
voisin suspecté. Il habitait une maison moche, sale, et pas
très agréable à regarder, avec un arbre qui surplombait la
seule fenêtre de la villa. Ils frappèrent à la porte qui s'ouvrit
une poignée de secondes plus tard, laissant place au robuste
Brutus Mucus.
- C'est pourquoi, demanda-t-il d'une petite voix qu'il ne
collait pas du tout avec son physique.
- Pour un interrogatoire musclé avec un mégalomane de
type C, répondit Titus très rapidement et entrant dans la villa.
La villa de l'intérieur ressemblait comme deux gouttes
d'eau à l'extérieur, moche, sale et pas très agréable à
regarder.
- Vous avez une femme, des esclaves peut-être ? demanda
Titus.
Diplodocus ne répondit pas. Il savait que le moindre mot
pourra être retenu contre lui. Car il avait déjà eu affaire à
des mercenaires et à des enquêteurs.
- Bon commençons l'interrogatoire, dit Titus. Ou vous
trouviez-vous il y a trois mois et dix-huit jours.
- Ben euh..., réfléchit Brutus Mucus.
- Pourquoi demandez-vous ça, chuchota Caius au détective.
- C'est pour l'embrouiller, répondit Titus. Les
mégalomanes de type C, quand ils sont embrouillés, répondent
la vérité. Alors ? Ou étiez-vous ?
Brutus Mucus ne répondit toujours pas de peur de dire
quelque chose qui ferait croire à son interlocuteur qu'il était
le tueur. Mais le problème était que Titus était un
professionnel et qu'il savait qu'un mégalomane de type C ne
répond pas aux questions idiotes. Il a donc décidé de reposer
une question sans intérêt.
- Combien avez-vous de toge dans votre penderie ?
demanda-t-il d'un air malicieux.
- Euh.... Je ne sais pas, répondit le pauvre homme.
- Ah, vous ne savez pas ?
- mmmh 1.....2.....3.....4.... si j'en ai 4, répondit-il.
- Très bien, conclut Titus.
Tous les symptômes concordaient et Caïus et Titus
pensaient encore que l'assassin se trouvaient devant eux. La
toge que portait Brutus Mucus était la même que celle de la
veille et avait donc encore les déchirures. Il observa autour
de lui et découvrit un verre contenant du liquide rouge.
- Qu'est-ce que c'est ? questionna Titus en montrant du
doigt le verre.
- Oh ça, c'est du jus de raisin mélangé à de la cervoise,
j'en raffole. dit Brutus Mucus.
- Puis-je goûter ? demanda Caius. Je suis sûr que c'est du
sang !
Caius prit le verre et but quelques gorgées. Ce n'était pas
bon mais c'était bien de la cervoise tiède avec du jus de
raisin. Il recracha tellement l'amertume le dégoûtait.
- Pouah ! Comment pouvez-vous raffoler de cela ? dit Caius
en grimaçant.
Brutus Mucus ne répondit pas. C'étaient deux amateurs
en train de jouer la comédie ? Ou bien deux professionnels
complètement nuls ? Il n'en savait rien. En tout cas leurs
questions étaient tellement incompréhensibles qu'il était
complètement perdu.
- Avez-vous assassiné Balbus chez lui hier soir ? lâcha
Titus dès qu'il sentit que Diplodocus était perdu dans les
questions qu'il lui avait posé avant.
- Euh.... répondit-t-il
- Et bien vous ne savez pas ? Ce n'est pas compliqué à
comprendre, pourtant, s'emporta l'enquêteur.
Plus de réponse. C'en était assez pour Titus. Il était
désormais certain que c'était lui l'assassin de Balbus ! Il
fallait maintenant trouver des preuves dans sa maison.
Il ordonna à Caius de surveiller Brutus pendant qu'il
cherchait des indices dans la maison. Il chercha, chercha,
chercha et trouva ! Oui il trouva un poème comme celui
retrouvé sur le corps de ce pauvre Balbus. Il lut :
"4/5
6/11/3
23/25/5/2/19/2,
4/2/15/3
12/19/15/24/4/25/4, 3/25/5/3 22/15 13/22/11/19/2 14/15
22/5/24/15
4/15
6/11/3
26/22/15/5/2/15/2
12/19/15/24/4/25/4
4/2/15/3
12/19/15/24/4/25/4,
25/23/12/2/15 24/25/13/4/5/2/24/15
4/5 6/11/3 15/4/2/15 14/15/3/25/3/3/15
4/2/15/3
12/19/15/24/4/25/4,
16/11/5/6/2/15
14/19/5/2/24/15
4/5 6/11/3 23/25/5/2/19/2 4/2/15/3
12/19/15/24/4/25/4,
26/15/2/14/2/15
4/11
16/254/5/24/15
13/22/11/19/2
14/15
22/5/24/15...
13/22/11/19/2 14/15 22/5/24/15... 13/22/11/19/2 14/15
22/5/24/15..."
Chapitre 5
Investigatio signi numerorum : A la
recherche du symbole des chiffres
De retour dans la maison de Caïus, Titus était certain
de la culpabilité de Brutus Mucus et lui avait donc interdit de
sortir de chez lui. Avant que les deux enquêteurs ne sortent
du taudis du gros homme, Titus lui avait demandé la raison
pour laquelle il écrivait des poèmes. À ce moment Brutus leur
avait répondu qu'il détestait écrire et encore moins des
poèmes. Sur le coup, Titus ne le crut pas, après tout, ce
poème n'avait pas pu atterrir ici tout seul et par hasard.
Brutus répondit que la nuit dernière, il avait été absent et
n'était revenu qu'à l'aube. Etant fatigué, il s'était couché
directement. Du moins jusqu'à ce que Titus et Caïus frappent
à sa porte et entrent sans le ménager pour lui poser des
questions dont il n'avait pas toujours la réponse.
Il était près d'une heure quand Titus et Caïus terminèrent
leur déjeuner. Ils avaient décidé de voir si d'autres poèmes
avaient été découverts sur les précédentes victimes. Mais
aussi les circonstances de leur mort et l'heure du meurtre. Le
tueur tuerait-il toujours à la même heure ?
Ils frappèrent à la porte de la villa de Fabula, la femme de
Fabulus, la deuxième victime. Celle-ci venait juste de
terminer sa vaisselle et fut surprise de voir deux hommes
frapper chez elle. Elle les invita cependant à entrer. Titus
En voyant ce charabia, Titus décida de demander de l'aide à
décida de rentrer dans le vif du sujet et lui demanda si elle
avait découvert un poème sur le corps de son défunt mari.
Elle se mit à pleurer. Titus se demanda pourquoi ces larmes,
Caius quant à lui alla la réconforter. Quelques minutes plus
tard, alors qu'elle était montée dans sa chambre chercher le
poème. En redescendant, elle tendit le papier à Titus qui lui
arracha des mains. Caïus, lui lança un regard désapprobateur,
lui faisant comprendre de se calmer avec cette pauvre veuve.
Quand il regarda le poème, Titus vit:
26/22/5/3
11/5/13/5/24/15
26/152/3/2524/24/15
24/15
4/15
2/15/17/2/15/4/4/15/2/11
4/25/2 13/25/5 4/2/11/24/3/26/15/2/13/15
14'5/24 16/15/2 11 13/18/15/6/11/22 3/15/2/11
4/11
4/2/11/13/18/15/15
3/15/2/11
14/15/13/18/19/1/5/15/4/15/15 26/11/2 23/15/3 2/11/4/3
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13/22/11/19/2 14/15 22/5/24/15... 13/22/11/19/2 14/15
22/5/24/15..." 11 14/11/24/3 14/15/5/8 20/25/5/2/3 !
un traducteur. Ou plutôt une traductrice. C'était la meilleure
qu'il connaissait et il savait qu'elle découvrirait le sens de ces
poèmes. Il en avait entendu parler dans "La tribune du
Colisée". Elle était apparemment jeune et très talentueuse
dans ce domaine. Elle était connue grâce à la réputation de
son mari. Il était soldat de l'armée d'Auguste.
Titus expliqua son idée à Caïus qui accepta sans hésiter
même si lui n'en avait jamais entendu parler. Les deux
hommes cherchèrent une manière quelconque de la contacter;
étant donné que cette traductrice vivait à Narbonne. Au bout
d'une longue réflexion, ils choisirent la méthode du pigeon. Un
de ses plus vieux voisins était éleveur de pigeons voyageurs.
Titus, en rentrant enfin chez lui, alla donc acheter un des
pigeons de son voisin; et lui remit le message qui devait
prévenir la traductrice. Il espérait qu'elle serait là dans une
semaine. Après sa dure journée, Titus retourna dans sa villa
et, en s'endormant, dormit comme un loir.
Nuit.
Lune
Sombre.
Voilà ce que voyait Dimitrus Cumulus cette nuit-là. Comme il
se l'était dit la nuit dernière, il allait s'amuser ! Comme un
loup chassant sa proie. Comme le chien courant après le chat.
Il croisa une maison. Il la trouvait belle avec sa grande fleur
de lys devant. Il se dit qu'il ne l'attaquerait jamais. Enfin
peut-être jamais. Il ne fallait jamais dire jamais.
Il retourna dans la maison qu'il avait "visitée" la veille et là, il
tomba enfin sur celui qu'il voulait tuer. L'homme était dans sa
chambre et, comme Dimitrus ne voulait pas se faire
remarquer, il décida de monter sur le mur. Il entra par la
fenêtre et se mit debout. Au même moment, l'homme se
retourna et n'eut même pas le temps de crier qu'il se voyait
un fer à cheval dans le thorax. Ensuite il fut soulevé pour
être accroché au mur avec le fer à cheval.
Chapitre 6
Caedes suspecti : le meurtre du suspect
Le jour s'était levé quand Titus arriva chez Caïus. Il frappa
à la porte de la villa à la fleur de lys et son acolyte lui ouvrit.
Ce dernier proposa à l'enquêteur un peu de cervoise, mais
Titus refusa. Il expliqua à Caïus qu'il avait décidé d'aller chez
la première victime pour trouver un poème. S'il y en avait un,
bien entendu. Caïus ne voyait aucun inconvénient à ceci et ils
sortirent de sa villa.
Comme Caïus connaissait l'endroit où avait vécu sa voisine,
la première victime. Les deux hommes arrivèrent devant la
maison du bout de la rue et remarquèrent qu'elle était
absolument vide. En approchant de la fenêtre ouverte, ils
aperçurent le corps en décomposition et ses effluves les
prirent à la gorge. Caïus eut un haut-le-cœur en voyant des
asticots sortir des yeux de la victime et des mouches lui
rentrer dans les narines. Néanmoins, cela ne choquait en rien
Titus, qui avait vu bien pire.
Titus le décrocha sous le vomissement de son ami. Il
l'examina et trouva ce qu'il était venu chercher: le poème !
Cette fois il y avait écrit :
20/15 6/11/19/3 4/15 4/5/15/2
14'5/24 13/25/5/26 11/5 13/15/2/6/15/11/5 26/25/5/2
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- Allons-voir chez notre mégalomane Brutus, je veux être
certain qu'il est encore chez lui. Il n'a pas pu fuir puisque j'ai
bloqué sa porte.
- Oui, allons voir le meurtrier et sa "cervoise-jus de raisin"
pouah ! Rien que d'y penser j'en ai la nausée !
- Ah non ! Cria Titus, tu ne vas pas revomir !
Ils étaient tous crypté avec des numéros allant de 1 à 26.
Il ne savait pas ce que ça voulait dire et c'est pour ça qu'il
avait prévenu Luna. Mais maintenant il n'était plus très sûr
que cela ait un sens. Il pouvait être simplement fou.
- Non, non répondit Caïus d'une voix craintive.
- Très bien allons-y alors!
Ils arrivèrent à la maison. Titus ouvrit avec les clefs qu'ils
avaient prises la veille et cria :
- OHE LE MEGALOMANE, VIENS PAR ICI !
Il n'eut qu'un long silence comme réponse. Un très long
silence. Un silence de mort même.
Caïus se mit à trembler :
- Il est parti ?
- Je ne sais pas, allons voir dans sa chambre, lui répondit
Titus.
Ils arrivèrent dans la chambre, où trônait le corps du
pauvre Brutus transpercé d'un fer à cheval dans le thorax.
Caïus tomba dans les pommes et Titus dans la confusion.
Brutus avait trouvé son alibi. Ou alors il s'était suicidé. Mais
un poème était attaché à ses cheveux avec un nœud.
Impossible d'en faire un comme celui-là tout seul: quelqu'un
le lui avait fait. Ce qui prouve que Brutus n'est pas coupable !
"Cette affaire commençait à prendre une drôle de
tournure" se dit Titus. "Tout ceci commence à devenir
sérieux. Quatre meurtres en quelques semaines dans la même
rue, il fallait arrêter ce mégalomane au plus vite !" Mais la
nouvelle question était: qui est ce mégalomane ?
Titus commença à examiner le corps. Tué il y avait environ
sept heures. À la même heure que les autres finalement.
Apparemment il avait beaucoup souffert. Au moins une heure.
Le pauvre, il avait eu le droit à la mort la plus difficile et la
plus lente de toutes celles qu'ils avaient vues.
À ce moment-là, Titus entendit un petit sifflement au
dehors. Il passa la tête par la fenêtre pour apercevoir le nain
au chien. D'après les habitants de la rue, il s'appelait Marcus
Minus, et son chien Maxus. La totale opposition. Peut-être
était-ce lui le tueur au bout du compte ? Peut-être venait-il
juste voir s'ils avaient découvert la dépouille de Brutus
Mucus ? Eh bien, il n'était pas très discret, et Titus décida
de le surveiller de plus près. Après tout, que faisait-il la nuit ?
Il ne dormait sûrement pas, vu ses cernes et ses yeux rouges.
Alors que le nain tournait la tête pour regarder Titus, celui-ci
entendit Caïus gémir. Il s'empressa de l'aider à se relever et
lui parla de son plan: ils allaient surveiller Marcus Minus.
Caïus ne voyait pas très bien ce que Marcus Minus venait
faire dans cette affaire, mais décida de ne pas en parler et
de laisser faire Titus. Après tout, c'était lui l'enquêteur et
Caïus ne devait pas lui faire de remarque sous peine de ne
plus être aidé. ll acquiesça donc, et les deux hommes prirent
le poème sur le corps de Brutus, pour partir immédiatement
afin de ne plus avoir le cadavre de ce pauvre homme sous les
yeux. Quand ils sortirent de la "maison" de Brutus, qui
ressemblait bien plus à un taudis, ils aperçurent le nain au loin,
qui les épiait. Son chien se mit à aboyer après les deux
enquêteurs, Marcus prit ses jambes à son cou et partit en
courant. Sans hésiter, Titus partit à sa poursuite, rapidement
suivi de Caïus.
Chapitre 7
Clara Luna
Bam! Caius, tomba au sol, perdant de vue son acolyte! Le pauvre
forgeron avait eu le malheur de glisser sur... une tête de
poisson ! Celui-ci vomit à cause de l'odeur nauséabonde des
poissonneries du marché qu'avaient traversées Minus et Titus.
Quelques minutes plus tard, après s'être relevé, il vit Titus
arriver le regard déçu et des coupures sur les bras. Il expliqua à
Caïus qu'il n'avait pas réussi à rattraper le nain. Les deux
hommes repartirent donc, et allèrent boire une cervoise tiède
dans la taverne du coin pour oublier ce malencontreux accident.
Titus réfléchit. Il avait rencontré Marcus Minus deux fois et
à chaque fois à peu près à la même heure. Où se rendait-il ? Il
faudrait lui demander le lendemain.
- Deux cervoises s'il-vous-plaît monsieur le tavernier!
demanda Titus
Le tavernier le servit, et voyant le visage et l'état des deux
hommes, il leur offrit des olives.
Titus le remercia.
- C'est la maison qui offre! Lui lança le tavernier.
Il avait assisté à deux meurtres à partir du début de
l'enquête. Marcus Minus était apparu deux fois avant le premier
et une fois avant le dernier. Il pouvait être coupable. En plus les
mégalomanes de niveau C aimait les gros chiens.
Soudain un cri retentit dans la salle. Titus et Caïus se
retournèrent et virent le tavernier en train de se faire agresser
par un homme robuste. Titus le connaissait, il avait déjà eu à
faire à lui dans une affaire. Il ne l'aimait pas et décida
d'intervenir et de venir au secours du tavernier. Il s'avança et
le ceintura, et le maîtrisa à terre.
- Lâche-moi ! dit l'homme par terre, ce ne sont pas tes
affaires !
- Au contraire, dit Titus. Tavernier, dis-moi qu'est ce qui se
passe.
Un groupe s'était formé autour d'eux. Caïus en profita pour
partir car la fatigue commençait à venir et qu'il n'aimait pas la
violence. Il laissa donc Titus se débrouiller.
- Cet homme n'a pas voulu payer sa note ! dit le tavernier. Et
il m’a sauté dessus quand j'ai commencé à le menacer.
- Je vois, je vais l'emmener à la garnison.
Il se releva en maitrisant l'homme et se rendit compte de la
disparition de Caïus. Il pensa un instant qu'il avait été kidnappé,
mais après un moment de réflexion, il comprit que le forgeron
l'avait tout simplement laissé tomber. Il conduisit l'homme à la
garnison comme il l'avait promis et au lieu de rejoindre Caïus,
Titus préféra réfléchir seul. Pour l'instant l'enquêteur était
presque certain de la culpabilité de Minus. Il ne lui restait plus
qu'à mettre la main dessus, l'interroger et réfléchir. L'heure du
crime arrivait toujours quatre heures après le lever de la Lune
soit à peu près treize heures avant le crime. Il devait se
préparer à effectuer des entrainements, écrire des poèmes
incompréhensible. D'ailleurs Clara Luna ne devrait pas tarder à
arriver. Demain peut-être.
Il espérait qu'elle trouverait assez vite la traduction des
poèmes en espérant que cela l'aiderait à trouver le coupable le
plus vite fait possible, il fallait arrêter ce mégalomane au plus
vite !
Il rentra chez lui, s'installa dans son cubiculum (chambre à
coucher) et se reposa. Il réfléchissait trop en ce moment et
avait besoin de repos. On frappa à sa porte, il alla ouvrir et une
voix douce et agréable lui demanda :
-Excusez-moi Monsieur, pourriez-vous me dire où se trouve la
maison de l'enquêteur Titus Humus s'il-vous-plaît ?
Titus se retourna pour voir une jeune femme d'une vingtaine
d'années aux longs cheveux noirs aux reflets argentés sous la
lune. Même aussi déconcerté, il ne lâcha pas Marcus Minus qui
continuait de se débattre. Il s'éclaircit la voix et répondit à la
femme :
-Je suis Titus Humus, et vous devez être Clara Luna, n'est-ce
pas ? Ravi de vous revoir, très chère.
-Ah Titus, je ne vous avais pas reconnu, il est vrai que cela
fait longtemps que nous ne nous étions pas vus. Je vois que vous
êtes en pleine arrestation. Désolée de vous avoir dérangé. Ditesmoi où est votre maison et- je vous attends là-bas.
Titus lui décrivit brièvement le chemin et elle partit en
suivant les indications qu'il lui avait fournies. L'enquêteur
retourna à son occupation première qui était d'arrêter le nain.
Alors qu'il jubilait d'avoir attrapé Marcus Minus quand Titus se
rendit compte qu'il n'avait pas vu le chien de Minus quand celuici avait été jeté par la fenêtre. Il se surprit à regarder partout
alors que si le chien avait été là, Titus se serait déjà fait
mordre et Marcus Minus serait de nouveau en cavale.
Sans attendre une seconde de plus, l'enquêteur prit le chemin
de chez lui pour y enfermer Minus mais aussi pour y retrouver
Clara. Arrivant devant sa villa, Titus vit de la lumière dans sa
chambre, sur le coup, il crut que c'était le tueur et se souvint
qu'il n'avait pas interdit à Clara de visiter sa maison. Il ouvrit la
porte, se dirigea vers une chambre qu'il n'utilisait pas et y jeta
Marcus Minus, pour refermer la porte directement après. Ainsi,
le nain, ne risquait pas de s'échapper.
Titus alla retrouver Clara dans sa chambre et lui expliqua la
situation. Quand tout fut dit, il sortit les poèmes et les tendit à
la traductrice. La première constatation qu'elle fit fut :
-Les numéros vont de 1 à 26. En clair, chaque numéro
correspond à une lettre de l'alphabet. Je vais commencer à
traduire cette nuit, et je vous dirais ce que j'ai découvert
demain.
Alors que Titus allait sortir de la chambre, il lui lança :
-D'ailleurs, il faut que vous sachiez que je travaille en
collaboration avec un forgeron du nom de Caïus Detritus. Vous le
verrez sans doute demain.
Et il sortit.
Chapitre 8
Pulchra femina : une belle femme
Clara Luna se retrouva seule dans la chambre et, sans
attendre une minute de plus, se mit à analyser les poèmes que lui
avait ramenés Titus. D'ailleurs, elle le trouvait très charmant et
très poli. Elle commença donc à traduire les poèmes.
Le lendemain matin, Titus décida d'aller voir où en était la
jeune femme dans sa traduction. Quand il entra dans la chambre
de Clara, il la vit en train de dormir sur le bureau. Au début, il ne
savait pas s'il devait la réveiller ou non, mais prit sa décision. Il
s'approcha tout doucement de la jeune femme et la secoua avec
douceur :
-Réveillez-vous Clara, le soleil s'est levé...
-Oui ? Que se passe-t-il ? demanda la jeune femme en
émergeant d'un profond sommeil.
-Il est l'heure de vous réveiller Clara, le soleil s'est levé il y a
une heure.
-Ah oui, d'accord.
Elle s'étira et se leva de sa chaise. Elle attendit plusieurs
minutes et voyant que Titus ne bougeait toujours pas, lui lança :
-Euh, pourriez-vous sortir de la chambre afin que je me
prépare, s'il-vous-plaît ?
Titus ne dit rien et sortit. Quand il arriva dans son jardin, il
passa à côté d'une fontaine et regarda son reflet. L'enquêteur
fut stupéfait de voir que le rouge lui était monté aux joues. Si
Clara le voyait comme ça, qu'est-ce qu'elle penserait de lui ? Et
qu'est-ce qu'elle dirait ? Il prit de l'eau dans le creux de ses
mains et se la jeta au visage. Il regarda à nouveau son reflet et
fut soulagé de voir qu'il n'avait plus les joues rouges.
Au bout d'un moment s'attente, Titus s'apprêtait à aller
chercher Clara quand celle-ci arriva dans le jardin, toute vêtue
de blanc. Certes tout le monde était habillé en blanc, mais cette
couleur allait beaucoup mieux à Clara, du moins du point de vue
de Titus. L'enquêteur commença à la détailler des pieds à la tête.
La jeune femme était brune aux cheveux longs et avait une
silhouette élancée. Sa toge mettait en valeur ses formes, et elle
s'était fait une coiffure sophistiquée qui soulignait les traits de
son visage et dont quelques mèches tombaient sur son front
haut. Elle s'était mis du charbon sur les paupières ce qui faisait
ressortir ses yeux.
Clara toussota et fit comprendre à Titus que la manière dont
il la regardait la gênait quelque peu. Celui-ci détourna donc le
regard et, pour se rattraper, lui proposa de s'asseoir à la table.
Clara ne se fit pas prier et prit place sur une chaise.
L'enquêteur lui proposa aussi de quoi manger. La jeune femme
prit un peu de pain mais pas de cervoise. Apparemment, la
cervoise n'était pas très appréciée chez elle. Quand ils eurent
terminé le petit déjeuner, Titus décida d'expliquer à Clara le
déroulement de la journée. Celle-ci écouta avec attention et lui
dit qu'elle aimerait beaucoup rencontrer Caïus.
Ils avancèrent vers la belle maison de Caïus et frappèrent à la
porte de pin. Quand elle s'ouvrit, elle fit encore le bruit
strident
que
n'aimait
pas
Titus.
Ave
Titus
,
dit
Caïus
d'un
air
impassible.
Mais
dis-moi
qui
amènes-tu donc?
des premières fois qu'une femme leur proposait des idées. Ils
- C'est Clara Luna, la femme qui va nous aider à traduire les
répondirent qu'ils n'avaient pas envie de traduire les poèmes et
poèmes. Je t'en ai déjà parlé.
qu'ils laissaient Clara s'en charger. Celle-ci acquiesça et se mit
- Ah oui, elle est déjà arrivée ?
au travail.
- Oui je suis arrivée hier soir. Malgré ma fatigue j'ai réfléchi
- Bon, commença Clara. On peut clairement voir que ce ne sont
une bonne partie de la nuit aux quatre poèmes que vous avez
que des nombres allant de 1 à 26. Il n'y a pas de nombre 12 par
trouvés Titus et toi. Je n'ai encore pas trouvé quelque chose de
contre le nombre 15 est très présent. Nous pourrions penser
logique mais je vais y arriver, je te le promets !
qu'il s'agit de lettre mais ça donne un mot incompréhensible
Caïus la regarda. Elle le tutoyait déjà ? Avec Titus ça avait
comme "zbsoboc".
pris plusieurs jours, enfin c'est ce que l'enquêteur lui avait dit.
- Peut être qu'un nombre représente un mot et les / sont des
Le forgeron était impressionné par les yeux de Clara qui
espaces et les espaces sont des points, dit Caïus.
paraissaient énormes avec le charbon qu'elle s'était mis sous les
- Oui mais dans ce cas pourquoi il n'y a pas plus de nombres ?
yeux. Il leur proposa de s'installer dans l'atrium et alla
demanda Titus.
chercher de la cervoise.
- euh...
- Non merci, dit Clara, je ne bois pas de cervoise.
- Ah bon ? s'étonna Caïus, c'est très bon pourtant.
- Ah mon avis c'est bel et bien un alphabet mais il est
Clara ne répondit rien... car elle n'avait rien à dire.
probablement codé, voir doublement codé! Ou alors c'en est un
- Vous avez un mari ? demanda subitement Caïus.
autre tel le grec ou l’hébreu.
- Non, elle n'en a pas, répondit Titus au tac au tac.
- Ah mon avis c'est doublement codé, dit Titus très sûr de lui.
L'ambiance commençait à être tendue et un silence s'installa.
- Comment le sais-tu ? demanda Clara
- Bon que faisons-nous ? demanda Clara. Réfléchissons-nous
- Euh... C'est mon avis, balbutia Titus qui ne voulait pas lui
pour savoir qui est le tueur ? Allons-nous chercher d'autres
dire que le type est un mégalomane de type C car il pensait
poèmes ? En traduisons-nous d'autres ? Irons-nous sur les lieux
qu'elle prendrait peur et il ne voulait pas la perdre une seconde
des meurtres ?
fois...
Les deux hommes ne répondirent rien. C'était sûrement l'une
Chapitre 9
Explicatio signi : décryptage du code.
Titus et Caïus décidèrent d'aller sur les lieux du crime,
voir s’ils ne pourraient pas trouver d'autres indices pouvant
les aider à avancer dans leur enquête.
Après plus de deux heures de tentative de traduction, la
fatigue se faisait sentir chez Clara qui décida d'aller se
coucher. C'était pour se reposer et pour pouvoir reprendre la
traduction plus tard, la tête reposée.
Titus et Caïus étaient sur les lieux du dernier meurtre,
celui de Brutus. Le corps commençant à se décomposer, une
odeur nauséabonde de mort commençait à se faire sentir.
Tout cela désespérait les deux hommes. Qui pouvait bien
avoir fait tout cela ? Qui pouvait être aussi cruel pour ôter la
vie à de pauvres innocents ? Et dans quel but ? Le mégalomane
se rendait-il compte de ce qu'il faisait ? En tirait-il vraiment
satisfaction ? Toutes ces questions trottaient dans la tête de
Titus.
Treize longues minutes à être devant ce cadavre
nauséabond. Caïus commençait à ne plus supporter cette vue,
il proposa donc à Titus de rentrer chacun chez eux et de se
revoir le lendemain matin, une fois qu'ils auront les idées plus
claires. Titus ne comprenait pas la réaction de Caïus car cela
ne faisait que peu de temps qu'ils étaient arrivés. Treize
minutes, presque quatorze, et Caïus voulait déjà repartir.
Sans essayer de comprendre, Titus accepta la demande de
Caïus. Peut-être qu'il n'y avait rien à comprendre dans la
manière de se comporter du forgeron finalement.
Ils rentrèrent donc chez Caïus pour y retrouver la
magnifique Clara. Ils la retrouvèrent en train de sautiller
partout dans la maison, comme une folle. Elle criait : "J'ai
réussi, je suis la plus intelligente" et en les voyant s'arrêta
net, quelque peu gênée. Il faut dire, il y avait de quoi !
- Euh… Vous êtes déjà de retour ? demanda-t-elle avec un
sentiment intensément honteux.
- Nous sommes allés, avec Titus sur les lieux du dernier
assassinat mais je n'ai pas supporté l'odeur et ai décidé de
retourner ici. Pourquoi êtes-vous dans cet état ?
- Enfin Caïus, tu n'as pas compris qu'elle a réussi à
traduire les poèmes ?
- C'est exact, enfin j'ai traduit la première partie,
maintenant, il ne me reste plus qu'à traduire en A vaut K,
technique souvent utilisée par les mégalomanes de type C !
- En avocat ? demanda Caïus.
Titus, quant à lui, fut ébahi par l'intelligence de la jeune
traductrice. Elle savait que c'était un mégalomane de type C.
Cette révélation le paralysa et il la dévisagea, il la trouvait
très jolie, rayonnante et surtout très intelligente. Il
l'admirait et la trouvait aussi sublime.
En voyant comment Titus dévorait Clara des yeux, Caïus
sentit monter une pointe de jalousie. La jeune femme, quant à
elle, dit :
- Ca ne va pas Titus ?
- Hein ?... Ah, oui t-t-très b-bien, bégaya-t-il, ne
parvenant pas à trouver ses mots.
- Venez avec moi; dit-elle, je vais vous montrer les
premières traductions. Elles sont dans la chambre.
- Oh oui ! s'exclama Caïus. J'ai hâte de découvrir qui est le
coupable !
- Calme-toi ! Il n'y a peut-être rien d'intéressant, dis
Titus.
-Ce n'est pas parce que nous avons la traduction que nous
savons qui est le coupable, dit Clara. Bon voilà toutes les
traductions :
La première est :
"Je ne fais que te tuer Je ne fais que te nuire
Je vais te manger, je vais te brûler, te cuir
Je peux te couper, te limer, te détruire
Je sais que tu me cherche mais je ne fais que fuir
Une femme me trouvera pour qui je veux mourir
Clair de Lune. Clair de Lune aux yeux d'étoile"
- Peut-tu nous dire comment tu les as traduites ? demanda
Caïus
- C'était bien des nombres qui représentaient les lettres
mais elles étaient codées ! Titus l'avait deviné. Une technique
de codage est très utilisée chez ce que l'on appelle les
"mégalomanes de type C" et c'est l'A vaut K
- En quoi un avocat peut nous aider ?
- Quand il y a un A on le traduit par un K, et non pas un
avocat, réfléchit un peu Caïus. Donc le K vaut A, en
l'occurrence pour traduire.
Enfin bref. La deuxième traduction est :
"Tu vas mourir, très bientôt, sous le clair de lune
Tu vas pleurer bientôt très bientôt, ombre nocturne
Tu vas être désossé très bientôt, pauvre diurne
Tu vas mourir très bientôt, perdre ta fortune
Clair de Lune, Clair De Lune, Clair De Lune...
La troisième est :
" Plus aucune personne ne te regrettera
Ton cou transpercé d'un fer à cheval sera
Ta trachée sera déchiquetée par mes rats
Tu es mort bien fais pour toi
Clair de Lune...Claire de Lune...Claire de Lune...
À dans deux jours
Le quatrième est :
Mourir est le rêve de tous les êtres humains
Vivre est au contraire son pire cauchemar
Je vais te tuer d'un coup au cerveau pour ton bien
Ne me remercie pas, je t'ai tué dans le noir
Je t'ai charcuté et tu as souffert
Je t'ai désossé je t'ai jeté des pierres
Clair de Lune…Clair de Lune te fait ses prières !
- Le troisième a été écrit quand ? dit Clara. Cela peutêtre aujourd'hui ?
- Mmh c'est celui que l'on a trouvé sur le corps de Brutus,
dit Titus, soit il y a deux jours, cela correspond !
- Alors le mégalomane va revenir cette nuit ? demanda
Caïus.
- Oui surement dit Luna. Il faudrait barricader la maison
et faire barricader tout le quartier même ! Je vais aller
prévenir tous les habitants tout de suite !
-Je suis d'accord, dit Titus. Il faut barricader toutes les
portes et fenêtres !
Sur ce, Clara alla prévenir tout le quartier et tout le
monde alla fermer à double tour leur maison.
Le soir, Caïus les invita à rester chez lui. Il allait dormir
dans le triclinium (salle à manger), et lui irait dans sa
chambre. En allant se coucher, Caïus regarda tous les
poèmes du mégalomane formés de nombres. Il se dit que
Clara était vraiment très forte pour avoir traduit cela. Puis
il se sentit fatigué et alla dans son lit pour passer une bonne
nuit.
Chapitre 10
Ultimum certamen : combat final !
Et Ouragan noir de suie cria :
- Non je ne vais pas mourir, je vais plutôt te tuer !
Tempête de brume rigola très fort et se prit le cheval
d'acier dans les reins. Ouragan noir de suie avait tué Tempête
de Brume et le monde explosa dans tous les sens !
Cet ainsi que Dimitrus Cumulus se réveilla ! Il avait fait
un très beau rêve et se réveilla doucement ! Il se leva prit son
drap noir dans la trappe du haut puis se dirigea par la fenêtre,
il voulait l'ouvrir mais elle ne bougea pas ! " Bizarre, il y a
quelque chose qui cloche..."
Il alla vers son bureau et découvrit plein de poèmes. Il
les lut sans difficulté malgré les codes dessus et se rendit
compte que c'était lui qui les avaient écrits ! " Bizarre, il y
avait vraiment quelque chose qui clochait...et il rigola très
fort de son rire machiavélique si particulier.
Il regarda la porte. Où celle-ci menait-elle ? Pour la
première fois, un sentiment de peur l'envahit. Son arme était
dehors et donc il ne l'avait pas sur lui. Il prit le chandelier à
côté de son lit et ouvrit la porte ! L'aventure commençait !
Titus Humus se réveilla en sursaut ! Un rire, le
méchant était là ! Il se leva en vitesse, prit son glaive et alla
réveiller Clara ! Celle-ci ne comprenait pas ce qu'il se passait.
Titus ordonna dans un léger chuchotement à Clara de sortir
rapidement de la maison et d'aller chez lui. Titus cramponna
la poignée de son glaive et il avança, il suivit le bruit et...
Detritus Cumulus descendit les escaliers en longeant le
mur, il entendit un bruit de mouvement. Il y avait du monde,
d'autres victimes ? Il n'aimait pas ce jour en plus la lune
n'était pas pleine et il était enfermé ! Muni de son chandelier
il recommença à avancer. L'aventure continuait !
Titus Humus n'entendait aucun bruit. Le meurtrier était
peut-être parti! Titus se dirigea vers la chambre de Caïus
afin de le prévenir, il longea donc le mur et commença à
monter l'escalier...
Detritus Cumulus sentit que l'on montait l'escalier. La
victime venait à lui. Peut-être que finalement ça allait être
une bonne nuit. Il avait prévu cette nuit-là d'aller commettre
un crime sur un enfant. Finalement ça allait tomber sur un
fouineur. Il continua à descendre et se retrouva nez à nez
avec un petit homme.
- Caïus, par Jupiter, tu m’as fait peur je croyais que c'était
le vol... mais pourquoi as-tu un chandelier ?
Detritus Cumulus avait levé son chandelier. Sa première
victime avec une autre arme, c'était excitant ! Il écrasa donc
sa nouvelle arme sur le front de son petit adversaire et une
porte s'ouvrit et laissa place à une femme. Une femme drapée
de noir ! Il l'appela :
- Clair de Lune ?
-Non , c'est Clara Luna , dit-elle, que se passe-t-il Caïus
pourquoi Titus est par terre?
- Ô ma douce Claire de Lune, enfin je te trouve, j'ai tué
pour toi... leur vie tu gagneras, l'immortalité nous aurons, un
amour infini nous vivrons !
Clara Luna sentit qu'il y avait un problème. Ce n'était pas
Caïus mais le mégalomane, il était en extase devant elle, peutêtre que si elle lui donnait un ordre, il allait lui obéir.
- Mon disciple, dit-elle de façon majestueuse. Je
t'ordonne de m'offrir ce joli chandelier.
- Ma Lune, je ferai tout pour toi, et il lui donna le
chandelier.
Le mégalomane était schizophrène et alternait entre un
homme honnête et un tueur fou et assoiffé de sang. Mais il
fallait bien arrêter les meurtres. Comment tuer une partie de
la conscience d'un être ? La réponse était inconnue. Elle
sentit qu'elle devait prendre une décision et arracha le glaive
des mains de Titus. Alors qu'elle allait l'enfoncer dans la
poitrine de Caïus, elle tomba au sol, en pleurs. À ce moment-là,
Caïus ou plûtot Dimitrus, comprit que ce que voulait sa Clair
de Lune était sa mort.
Un long silence s'installa et Titus reprit conscience. Il
allait frapper Dimitrus de son glaive... avant de se rendre
compte que c'était Clara qui l'avait dans ses mains. Il
s'approcha d'elle et remarqua qu'elle pleurait. Pourquoi ?
Personne n'aurait pu le savoir. Dimitrus se jeta sur Titus en
criant :
- Ne la touche pas !
- Caïus , par Jupiter, calme toi ! dit Titus
Clara continuait de pleurer alors que les poings de
Dimitrus s’abattaient sur le crâne de Titus qui tentait de les
esquiver. Titus le ceintura de ses bras et l'écrasa contre le
mur. Dimitrus le repoussa avec ses pieds et commença à
l'étrangler.
- ARRÊTEZ ! cria Clara. Arrêtez, je vous supplie de vous
arrêter ! Sinon....
- Ma Lune, ce malfrat veut votre mort ! Il doit mourir !
- Non c'est toi qui dois mourir ! cria Clara en éclatant une
nouvelle fois en sanglots.
Dimitrus la regarda et Titus se jeta sur lui et assena un
coup d'un telle violence dans le dos qu'il s'écroula sans vie.
Epilogue
Caïus était là, à attendre. Il ne connaissait personne dans
cette communion qui célébrait le mariage de Titus et de
Clara. L'énigme avait été résolue depuis deux mois et il était
déçu de n'avoir pas assisté au combat final qui s'était passé
chez lui. Il dormait profondément et il paraissait qu'il était
tombé de son lit et s'était cassé le dos, ce qui lui avait valu
un mois sans bouger de son lit.
On lui avait dit que le corps du mégalomane avait été
enterré dans son jardin mais il avait voulu voir la tête de ce
tueur mais n'avait rien trouvé dans le trou. Il y avait quelque
chose que Titus et Clara ne lui avaient pas dit, il en était sûr.
Enfin peu importait, tout cela était du passé maintenant.
Il avait repris sa vie en tant que forgeron et était resté ami
avec Titus et Clara même s'il avait l'impression qu'ils
l'évitaient parfois.
C'était la fin d'une histoire, pas vraiment belle ni banale
et lui, n'en connaissait pas la fin.
Terminus !

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