Intégration TD1 Intégrale de Lebesgue : théorèmes de convergence
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Intégration TD1 Intégrale de Lebesgue : théorèmes de convergence
Intégration TD1 Intégrale de Lebesgue : théorèmes de convergence Préparation à l’agrégation de mathématiques, ENS Cachan. e-mail : [email protected] On désigne par (X, A , µ) un espace mesuré. L 1 (µ) désigne l’ensemble des fonctions mesurables complexes f définies sur X vérifiant : Z |f |dµ < ∞ X 1 Énoncés : Théorème de convergence monotone : (ou Beppo-Levi) [2], p.117 Soit (fn )n≥1 une suite croissante de fonctions mesurables de X dans R+ . Alors la fonction f := lim fn est définie sur X, à valeurs dans R+ et mesurable. n→∞ Z Z f dµ, la convergence ayant éventuellement lieu dans R+ . fn dµ −→ De plus : X n→∞ X Attention ! L’appellation “théorème de convergence monotone” peut laisser penser que le théorème s’applique pour les suites décroissantes mais, comme on va le voir en exercice, ce n’est pas le cas ! Lemme de Fatou : [2], p.132 Soit (fn )n≥1 une suite de fonctions mesurables positives, alors : Z Z 0≤ lim fn dµ ≤ lim fn dµ ≤ +∞ X X Théorème de convergence dominée : [1], p.24 Soit (fn )n≥0 une suite de fonctions complexes mesurables sur X. On suppose que : 1. fn (x) converge presque partout vers une limite : f (x). 2. Il existe g ∈ L 1 (µ) telle que, pour tout n ∈ N on ait : |fn (x)| ≤ |g(x)| presque partout en x. Alors f ∈ L 1 (µ) et la suite (fn )n≥0 converge vers f dans cet espace : Z |fn − f |dµ −→ 0 n→∞ X 2 Exercices : Exercice 1 : [1], p.30 1. Soit E une partie de X et E c son complémentaire. Vérifier que l’inégalité de Fatou peut-être stricte grâce à la suite suivante : fn := 1E si n pair, fn := 1E c si n impair. 2. Justifier que la domination est indispensable dans le théorème de convergence dominée. Z f = c ∈ R∗+ . Soit a ∈ R∗+ . Montrer que : 3. Soit f : R → R∗+ mesurable et telle que R Z n ln 1 + lim n→∞ R f (x) n a 1 ∞ si 0 < a < 1, c si a = 1, dx = 0 si 1 < a, 4. Exhiber un contre-exemple justifiant qu’une hypothèse de “monotonie” serait insuffisante dans le théorème de convergence monotone. 5. Énoncer (et démontrer) un théorème de “convergence décroissante” valable. Exercice 2 : Le cas des séries Soit (fn )n≥1 une suite de L 1 (µ). On suppose que ∞ Z X n=1 |fn |dµ < ∞ X 1. [1], p.27 : Montrer que la série ∞ X fn (x) n=1 converge presque partout et, à un ensemble négligeable près, définit un élément de L 1 (µ) : f , vérifiant : Z ∞ Z X f dµ = fn dµ X n=1 X 2. Calculer : Z 1 0 ln(x) dx 1−x Exercice 3 : [2], p.137-138 1. Lemme de Borel-Cantelli. Soit (An )n≥1 une suite d’éléments de A . Montrer que si : X µ(An ) < ∞, n≥1 alors presque aucun point de X n’appartient à une infinité de An . 2. En utilisant le lemme précédent, vérifier la continuité de l’intégrale par rapport à la mesure : soit f ∈ L 1 (µ), alors : Z ∀ε > 0 ∃δ > 0 : ∀A ∈ A , µ(A) ≤ δ ⇒ |f |dµ ≤ ε A Indication :On pourra écrire la négation de la phrase logique précédente. Exercice 6 : 1. Calculer les limites suivantes, pour n → +∞ (si la suite explose, on donnera un équivalent) : Z An := n 0 1− x n dx, Bn := n 1 Z 0 ∞ X ne−x n dx, Cn := 2 nx + 1 nk + k + 1 k=1 2. [2], p.147 : Montrer que Z 0 +∞ X 1 sin(x) dx = x e −1 n2 + 1 n≥1 2 Exercice 7 : Soit (ai )i∈N une famille sommable de nombres complexes. Soit In une suite de P(N). On pose \ [ J := Ip k≥0 p≥k Montrer que si la suite de sommes partielles X ai converge vers un nombre complexe x, alors il en de i∈In même de la suite X ai . i∈In ∩J Exercice 8 : Méthode de Laplace [3], p.339 Soit [a, b[ un intervalle réel, borné ou non, ϕ ∈ C 2 ([a, b[, R+ ) et f : [a, b[→ C telles que e−t0 ϕ(x) f (x) ∈ L 1 ([a, b[) pour un certain t0 . On suppose f continue en a et non nulle en ce point. Le but de cet exercice est de trouver un équivalent, quand t → +∞, de l’intégrale : Z F (t) := b e−tϕ(x) f (x)dx a 1. On suppose a = 0 et ϕ(x) = x. Montrer que : F (t) f (0) t→+∞ t ∼ Indication : On pourra d’abord découper l’intégrale en deux morceaux [0, b[= [0, α[∪[α, b[ et étudier le premier par convergence dominée. 2. On suppose que ϕ0 > 0 sur [a, b[. Montrer que : F (t) ∼ t→+∞ 1 f (a) −tϕ(a) e ϕ0 (a) t Indication : Effectuer le changement de variable y = ϕ(x) − ϕ(a) pour se ramener au cas précédent. 3. On suppose a = 0 et ϕ(x) = x2 . Montrer que : √ F (t) ∼ t→+∞ π f (0) √ 2 t . 4. On suppose que ϕ0 > 0 sur ]a, b[, ϕ0 (a) = 0 et ϕ00 (a) > 0. Montrer que : r π f (a) −tϕ(a) √ e F (t) ∼ t→+∞ 2ϕ00 (a) t Indication : Effectuer le changement de variable y 2 = ϕ(x) − ϕ(a) pour se ramener au cas précédent. 5. Donner un équivalent de la fonction Γ, pour t → +∞ : Z ∞ Γ(t + 1) := e−x xt dx 0 Indication : On effectuera le changement de variable x = t(u + 1) et on découpera l’intégrale en deux bouts pour appliquer les résultats précédents. Références [1] W. Rudin. Analyse réelle et complexe (3ième édition). [2] Marc Briane, Gilles Pagès. Théorie de l’intégration (4ième édition). [3] F. Rouvière. Petit guide de calcul différentiel (deuxième édition). 3