L`Association des entreprises suisses de services de sécurité (VSSU)

Transcription

L`Association des entreprises suisses de services de sécurité (VSSU)
Sécurité du travail et promotion de la santé
L’Association des entreprises suisses de
services de sécurité (VSSU)
IZA a interviewé Wolfram Manner, directeur de la VSSU, sur les objectifs, les buts et
les succès de cette association dont l’importance va croissante.
Quels étaient les objectifs de
l’Association des entreprises suisses
de services de sécurité (VSSU) lors
de sa fondation en 1996?
L’association suisse de branche VSSU
vise à promouvoir les entreprises et organisations ayant des activités de services
en sécurité, en particulier par:
a) des conditions d’engagement progressistes et équitables, aboutissant à une
convention collective de travail (CCT)
d’application générale;
b) une formation professionnelle appropriée pouvant déboucher sur un certificat fédéral reconnu;
c) l’organisation des examens en vue de
l’obtention un certificat fédéral (examens professionnels);
d) l’organisation des examens théoriques
et pratiques pour l’obtention du permis de port d’armes;
e) le développement des intérêts communs dans le public, vis-à-vis des autorités ainsi qu’en contact avec des associations apparentées en Suisse et à
l’étranger.
Comment la VSSU s’est-elle développée depuis sa fondation? Quels sont
les points d’orgue qu’elle a atteints?
(mots-clés: convention collective de
travail, Commission Paritaire
Sécurité, formation, examens
professionnels, reconnus par la
Confédération)?
1996: présentation du certificat fédéral
d’agent(e) professionnel(le) de sécurité et
de surveillance ASS (examen professionnel ASS);
1999: délégation des examens théoriques
et pratiques pour l’obtention du permis
de port d’armes, de la police à la VSSU,
par vingt cantons;
2000: approbation par la Confédération
de l’examen professionnel ASS avec certificat fédéral;
2001: premier examen professionnel
www.iza.ch
ASS, conclusion de la convention collective de travail CCT;
2002: soutien des autorités lors du sommet du G8 à Genève; démarrage de
l’Académie Suisse de Sécurité pour la formation et la formation continue;
2003: homologation et premier examen
professionnel d’agent(e) professionnel(le) (armé(e)) pour la protection de
personnes et de biens (APB), sanctionné
par un certificat fédéral;
2004: validation générale de la CCT par le
Conseil fédéral (à partir de vingt collaborateurs), fondation de la Commission Paritaire Sécurité CoPa;
2005: finalisation de dispositions de référence entre la VSSU et la Conférence des
commandants des polices cantonales
suisses (CCPCS) en tant que modèle destiné aux lois cantonales sur la police;
2006: fondation du consortium suisse
pour la sécurité privée Prisec-E08 par les
membres de la VSSU, pour le championnat d’Europe de football Euro08;
2007: abaissement de la limite de validité
générale de la CCT à dix employés, élaboration de normes destinées aux entreprises, ainsi que formations et formations continues;
2008: prestations de services de sécurité
privés lors du championnat d’Europe de
football Euro08, effectuées par le
consortium Prisec-E08;
2009: démarrage du projet de régulation
de la qualité des branches, afin de créer
des conditions d’admission uniformes
pour les entreprises, leur directeur ainsi
que leurs employés; démarrage du projet
VSSU-Campus en vue d’établir une
plate-forme électronique d’apprentissage
et d’examens destinée aux candidat(e)s
aux examens professionnels;
2010: paraphe du concordat sur les prestations de sécurité effectuées par des personnes privées, par les membres de la
Conférence des directrices et directeurs
des départements cantonaux de justice et
police (CCDJP);
Wolfram Manner,
directeur de la
VSSU
2011–2012: réalisation du projet VSSUCampus;
2013: le Secrétariat d’Etat à la formation,
à la recherche et à l’innovation (SEFRI)
qualifie la plate-forme comme l’un des
systèmes les plus modernes et les meilleurs pour les examens professionnels;
2014: révision du projet «Instructions &
règlement des examens professionnels»;
révision totale de la convention collective
de travail (CCT).
La VSSU assiste-t-elle ses membres
en matière d’assurance qualité?
Qu’offre-t-elle concrètement?
G La convention collective de travail
veille à la qualité dans le domaine du
personnel.
G Les examens professionnels définissent les normes de qualité et la formation dans le domaine de la surveillance
et de la protection armée des personnes.
G L’assistance et l’aide apportées aux
concordats de police sur les services
de sécurité privés en Romandie, en
Suisse alémanique et au Tessin garantissent la qualité lors de l’accréditation
du personnel, des dirigeants et des entreprises, ainsi que lors de la formation
et de la formation continue.
G Des séminaires de formation et de formation continue épaulent les membres
de la VSSU dans leur travail.
G Les assurances proposées par la VSSU
procurent aux membres un soutien à
des conditions avantageuses.
G Grâce à des partenariats avec différents fournisseurs, la VSSU permet à
ses membres d’aménager à la perfection l’entreprise, l’organisation et le
personnel, à des conditions nettement
meilleures.
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Sécurité du travail et promotion de la santé
Au cours de ces dix-neuf dernières
années, la sécurité en Suisse a pris
une nouvelle dimension. On déplore
ainsi souvent des incidents lors des
matchs de football, par exemple. La
police ne parvient pas à assurer la
sécurité de l’organisation sous tous
ses aspects. Qu’est-ce que cela implique pour la VSSU et comment
faut-il procéder?
La VSSU a participé à des discussions
lors d’une table ronde sur les problèmes
de l’abus d’alcool, de violence et d’hooliganisme. Le concordat contre les hooligans, qui accorde aux services de sécurité
privés les compétences nécessaires pour
le contrôle des participants à de grandes
manifestations, en a été l’un des résultats,
afin d’aider efficacement la police. Depuis quelques années, la VSSU est le partenaire officiel du secteur privé de la sécurité pour la Conférence des directrices
et directeurs des départements cantonaux de justice et police (CCDJP), ainsi
que pour la Conférence des commandants des polices cantonales suisses
(CCPCS), indépendamment du fait qu’un
nouveau champ d’activité a été ouvert
pour la sécurité privée. Les grandes manifestations ont besoin aujourd’hui d’un
service de sécurité, de contrôles d’entrée
efficaces en plus du service à la caisse,
ainsi que d’un service d’ordre bien entraîné et bien équipé.
Il existe également un concordat
entre les cantons, destiné à la sécurité dans le domaine de la protection
des personnes et des biens. Qu’estce que cela signifie concrètement et
dans quelle mesure est-ce une base
pour les fournisseurs de services de
sécurité?
En Suisse, la règlementation des services
de sécurité privés relève de la souveraineté cantonale en matière de police.
Aussi, une solution via une loi fédérale
n’est pas possible a priori. Certains cantons ont réglé eux-mêmes l’accréditation
d’entreprises, ainsi que de leur direction
et de leur personnel, ou d’une partie de
ces catégories, au plan cantonal. Toutefois, de nombreuses entreprises de services de sécurité travaillent au-delà des limites cantonales; c’est pourquoi les
différentes règlementations cantonales
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entraînent de nombreuses charges administratives avec des coûts supplémentaires. Depuis 2003, la VSSU a pour
préoccupation d’élaborer une règlementation aussi uniforme que possible. Un
concordat offre les mêmes possibilités
juridiques de collaboration entre les cantons, qu’une loi fédérale.
En ce qui concerne les services de sécurité privés, ce genre de concordat existe
déjà en Romandie, depuis 1999. Huit
cantons de Suisse alémanique, ainsi que
le Tessin, ont ratifié le concordat de la
Conférence des directrices et directeurs
des départements cantonaux de justice et
police (CCDJP). Il est donc homologué
par les cantons concernés. Une fois que
les Conseils d’Etat de tous ces cantons
alémaniques auront paraphé ce concordat, on pourra partir du principe qu’au
cours de ces prochains mois, d’autres
cantons y souscriront. Selon toutes prévisions, les deux concordats officialisent
réciproquement leurs les autorisations.
D’après ce concordat, les services de sécurité sont tenus de respecter les prescriptions concernant l’exploitation de
l’entreprise, l’engagement du directeur
ainsi que du personnel et, par là, d’adapter leur organisation en conséquence. Les
mesures correspondantes entraînent des
coûts supplémentaires pour l’entreprise
et le personnel. Toutefois, ces prescriptions garantissent le sérieux et la qualité,
tout en améliorant les chances de succès
lors d’appels d’offres, ainsi que vis-à-vis
d’entreprises moins bien organisées. Cela
profite aussi bien aux fournisseurs sérieux qu’aux clients – et ainsi à l’image de
toute la branche de la sécurité.
Comment le concordat contre les
hooligans est-il né? Quels sont ses
buts? Quels sont ses conséquences
sur les services de sécurité?
Lors de la table ronde contre l’alcool et la
violence dans les manifestations sportives, on a jugé nécessaire de prendre des
mesures de réduction ou d’interdiction
de consommation d’alcool, ainsi que
d’exclure des meneurs de débordements
violents. Les services privés viennent en
aide aux entreprises pour mettre ces mesures en œuvre, au moyen de mesures organisationnelles et personnelles (cf. ques-
tion 4 ci-dessus). Afin de pouvoir proposer cette aide avec la qualité requise, il fallait prendre diverses mesures de recrutement du personnel, de formation et de
formation continue, ainsi que d’équipement.
La formation de la VSSU des
agent(e)s professionnel(le)s pour la
protection de personnes et de biens,
ainsi que des agent(e)s professionnel(le)s de sécurité et de surveillance
avec certificat fédéral a fortement
augmenté au cours de ces dernières
années. Quelles en sont les raisons?
Comment intègre-t-on les nouveaux
thèmes dans la formation?
De dix-neuf participants au premier examen professionnel il y a 14 ans, les inscriptions se montent aujourd’hui à plus
de 300 par an. Parmi celles-ci, quelque
95% concernent l’examen professionnel
ASS et 5% l’examen professionnel APB.
D’une part, les entreprises de sécurité ont
reconnu la valeur d’une solide formation,
ce qui entraîne moins de réclamations et
de cas de responsabilité civile; d’autre
part, de nombreux clients exigent aujourd’hui la présence d’un personnel de
sécurité qualifié. Finalement, les agents
de sécurité ont pris conscience du fait
qu’un diplôme professionnel reconnu au
plan fédéral a plus de valeur qu’un beau
certificat de formation d’organisations
plus ou moins sérieuses.
Wolfram Manner est, depuis 2001, directeur de l’Association des entreprises
suisses de services de sécurité (VSSU). Il
a étudié la jurisprudence à l’Université de
Bâle et a obtenu un diplôme d’études
postgrades en gestion à la Haute école
spécialisée du Nord-Ouest de la Suisse.
Wolfram Manner a dirigé pendant 15 ans
la formation et la formation continue du
groupe Securitas AG à Zollikofen. Il a été
pendant six ans directeur-adjoint de
l’Institut pour la Sécurité dans l’Economie (ISE). Il représente actuellement la
branche de la sécurité privée auprès des
autorités cantonales et fédérales. Il est le
chef du projet partiel du concordat sur
les services de sécurité privés de la
CCDJP et représente la branche suisse de
la sécurité auprès des organisations de sécurité européennes.
www.iza.ch