L`axe et l`échappement - Haut-Rhin

CHUCHOTEMENTS
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ÉLECTIONS RÉGIONALES
La pression monte
L’écologiste Henri Stoll pourrait
rejoindre la liste PS haut-rhinoise aux régionales. Les négociations sont en cours. Le maire de
Kaysersberg vise la 3e place, la
tête de liste Antoine Homé le
préférerait en 5e position. Les
deux hommes se sont rencontrés il y a quelques jours avec
Jean-Pierre Masseret, tête de
liste interrégionale, et Cléo
Schweitzer, 1re fédérale du PS
68. Ces tractations sont arrivées
aux oreilles des socialistes
mulhousiens qui voient d’un
mauvais œil cette ingérence
dans le vote des militants. Le
bureau de la section PS Mulhouse- Auguste Wicky s’est réuni
en urgence pour « réaffirmer, à
l’unanimité, son attachement
au maintien de Thierry Sother à
la 5e place ». « Il n’est pas admissible de revenir sur l’expression démocratique des militants. Si les têtes de liste
décident d’aller contre ce vote,
le bureau envisagera, d’une
part, d’appeler à ne pas participer aux régionales, et d’autre
part, de demander à l’ensemble
des candidats mulhousiens de
se retirer », prévient Nadia El
Hajjaji, secrétaire de section.
Q LUNDI12OCTOBRE2015
L’axe et l’échappement
Devant le Parlement européen réuni à Strasbourg, le président français François Hollande et la chancelière allemande Angela Merkel ont appelé mercredi à « plus d’Europe ». Une affirmation la main sur le cœur quelques semaines
après le scandale Volkswagen. (Dessin de Yannick Lefrançois)
Anne-Pernelle Richardot a voté
vendredi contre une subvention
du conseil régional (710 000 €)
à des classes bilingues associatives hors contrat – en clair
ABCM. Ce qui irritait la chef de
file du PS bas-rhinois (et de la
section bas-rhinoise de la liste
Masseret), c’est le fait qu’elles
soient hors contrat. Mais elle a
reçu une volée de bois vert des
partisans du bilinguisme.
ÉLECTIONS RÉGIONALES
Quel 1er vice-président
richertiste ?
POSTURES
MURMURES
Nostalgique ?
Nerf de la guerre
SOPHIE ROHFRITSCH avoue un
LA CAMPAGNE DES RÉGIONALES, avec 189 candidats, est bien compli-
petit « pincement au cœur » de
ne pas être sur la liste des
régionales. La maire de Lampertheim, 2e derrière Adrien
Zeller en 2004, puis 2e derrière
Philippe Richert en 2010, a
quitté le conseil régional quand
elle a été élue députée, en
2012. La réunion qu’elle accueille dans sa commune avec
François Fillon, ce jeudi, lui
permet ainsi de replonger dans
l’atmosphère d’une campagne.
quée à gérer pour les mandataires financiers des listes. Il leur faut
veiller à ce que les élus sortants ne fassent pas campagne avec des
moyens de leur collectivité et ne dépensent pas maladroitement. Un
faux pas peut compromettre le remboursement des frais de campagne
ou même l’élection. Or on joue sur des budgets qui peuvent dépasser
le million d’euros à l’échelle de la grande région. À comparer avec les
budgets de la campagne 2010 en Alsace : 411 000 € pour Philippe
Richert (UMP), 322 000 € pour Jacques Bigot (PS), 201 000 € pour
Jacques Fernique (EELV) et 199 000 € pour Patrick Binder (FN).
La langue coutumière
Pour Florian Philippot, la langue
régionale n’a sa place que
« dans un cadre associatif et
dans la sphère privée ». Le
vice-président du FN répète que
la langue de la France est le
français, et relègue la pratique
de la langue régionale « à une
tradition » et à « des coutumes ». Il est opposé à la ratification de la charte européenne
des langues régionales ou minoritaires en prenant soin de faire
un lien entre langues minoritaires et « étrangères ». Quant à la
convention quadripartite sur le
bilinguisme signée entre l’Éducation nationale, la Région
Alsace et les conseils départementaux du Haut-Rhin et du
Bas-Rhin, il entend « la garder si
elle plaît et si elle est efficace ».
Sinon, elle passera à la trappe :
« Vagwarfa » en haut-rhinois.
RUBRIQUE DE FRANCK BUCHY
ET JACQUES FORTIER
En cas de victoire de la liste
Richert, la question se pose de
la 1re vice-présidence. Ira-t-elle
au plus gros allié – et donc à
l’UDI et Mosellan Patrick Weiten
– ou à un bras droit des Républicains, ce que souhaite le parti ?
Quatre jours de mandat en plus
LES PRÉSIDENTS SORTANTS des Régions et les élus qui ont délégation
de signature ne termineront pas tous leur mandat en même temps
dans la région Alsace – Champagne-Ardenne – Lorraine. Si Jean-Pierre
Masseret (Lorraine), Jean-Paul Bachy (Champagne-Ardenne) et leurs
vice-présidents terminent leurs mandats le 31 décembre, Philippe
Richert (Alsace) et les siens ont jusqu’au 4 janvier, date de la première
réunion du futur conseil. C’est en effet la Région où se trouve le cheflieu futur de la grande Région qui assure la jonction. Cela permettra
aussi aux Alsaciens d’avoir quatre jours de plus pour transmettre les
déclarations de patrimoine désormais obligatoires.
Rescapé ?
Des cinq conseillers régionaux
du Front national durant le
mandat 2010-2015, un seul
devrait se retrouver candidat
en décembre : CHRISTIAN
COTELLE. Sans qu’on sache
d’ailleurs encore à quelle place
sur la liste. Patrick et Martine
Binder ont quitté le FN, Huguette Fatna sera sans doute
candidate en Ile-de-France et
Jean-Claude Altherr jette
l’éponge.
PHILIPPE BIES a sa grille de
PHOTO ARCHIVE DNA
L’ancien préfet de la Région
Alsace, aujourd’hui à Marseille,
a eu une petite phrase intéressante en réponse aux questions
d’un journaliste de La Provence :
« Mon expérience des régions à
forte identité, Corse et Alsace,
m’a […] fait rencontrer des élus
croyant que travailler avec les
autres va nuire à leur terroir.
C’est humain. » L’interview
portait sur la situation d’Aix, qui
refuse d’être englobée dans la
métropole Aix – Marseille –
Provence créée par la loi, et
voudrait être métropole à elle
toute seule. Mais à qui donc
pensait l’ancien préfet dans le
cas de l’Alsace ?
Bilinguisme
« hors contrat »
Enfants terribles ?
José Sanjuan.
La leçon de
Stéphane Bouillon
POLÉMIQUE
Le Landgraben
frontiste
Tête de liste FN aux régionales
en Alsace – Champagne-Ardenne – Lorraine, Florian Philippot
se pose en défenseur du HautRhin qui « ne doit pas faire
partie de ces territoires sacrifiés » dans la grande région.
Manque de bol, le parachutage
de la Bas-Rhinoise Virginie
Joron à la tête de la section
haut-rhinoise est ressenti comme « une humiliation » par les
cadres et militants du département, qui estiment être « pris
pour des imbéciles ». José Sanjuan, conseiller municipal FN
d’Ensisheim, va jusqu’à condamner un « acte jacobin ».
« Les hautes sphères s’étonnent
toujours des résultats du référendum sur le Conseil d’Alsace.
Doit-on obligatoirement se
résigner à ce que le Haut-Rhin
se fasse bouffer par le BasRhin ? », s’interroge-t-il. Florian
Philippot ne s’attendait sûrement pas à être considéré par
les siens comme « le fossoyeur » du Haut-Rhin, terme
qu’il colle volontiers à Philippe
Richert.
IDENTITÉ
lecture du climat politique de
la campagne des régionales.
« Finalement, il arrive la même
chose à Philippe Richert qu’à
Nicolas Sarkozy. Sarkozy voit se
retourner contre lui la Nadine
Morano qu’il a enfantée. Richert, lui, avec le référendum
d’avril 2013, a enfanté Unser
Land, qui lui échappe maintenant et lui fait peur », estime le
député socialiste.
C’est une curiosité juridique : le mandat du président de la
Région Alsace durera quatre jours de plus que ceux des
présidents de Lorraine et de Champagne-Ardenne. PHOTO –
ARCHIVES DNA
Patrick Weiten.
PHOTO D.R.
Andrée Buchmann
devient Écologiste !
Andrée Buchmann a rejoint le
nouveau parti Écologiste ! que
préside François de Rugy, né
d’une dissidence d’Europe Écologie les Verts. Elle en sera l’une
des secrétaires nationales thématiques. La conseillère régionale sortante avait participé à la
fondation des Verts en 1984,
avant de les quitter en 1995.
Revenue en 2001 aux Verts,
ensuite devenus EELV, elle
officialise donc cette seconde
rupture en rejoignant Écologiste !
Privé de Rassemblement
EN ÉVINÇANT NADINE MORANO, députée européenne (Les Républi-
cains), la liste de Philippe Richert s’est aussi privée de la présidente
du Rassemblement pour le peuple de France (RPPF), le micro-parti
qu’a créé l’ancienne ministre en 2012, et qu’elle anime toujours, en
tout cas sur Internet. Une cotisation simple y coûte 25 €, une cotisation « reconquête 2013-2017 » 60 €.
RÉÉCRITURES
Andrée Buchmann.
PHOTO DNA –
MARC ROLLMANN
■ Philippe Richert a-t-il emprunté la for-
mule au dessin de Yannick Lefrançois, la
semaine dernière ? Mercredi, alors que
certains craignaient que l’investiture soit
maintenue à Nadine Morano, il avait expliqué que sa campagne était « lestée par le
poids de Nadine Morano ». L’allégement a
été opéré.
■ L’Alsacien Jean-Paul Leonhardt, qui
milite toujours à l’enseigne de l’UDF « maintenue » et « carrément centriste », promet
une liste aux régionales. Des négociations
sont en cours, assure-t-il.
■ Gérard Larcher, président du Sénat, est
annoncé à Strasbourg le mardi 27 octobre. Il
interviendra sur le thème « Les religions
dans la République » lors d’un dîner de la
Réformation organisé par l’Union des Églises
protestantes d’Alsace et de Lorraine.
■ Jacques Schleef,
l’ex-patron du festival Summerlied,
plaide, comme
Florian Philippot,
pour que Metz accueille le siège du
conseil régional.
Mais qu’on ne se
méprenne pas, il
s’explique : « C’est
pour partager au
mieux les institutions communes en
cas de divorce. »
■ Bernard Zahra,
Gérard Larcher.
PHOTO – ARCHIVES DNA
professeur de droit en classe
préparatoire à l’expertise comptable à Metz, publie la semaine
prochaine (Mettis Éditions) Le
droit locald’Alsace-Moselle tel
qu’ils le vivent. Une cinquantaine de praticiens et de spécialistes alsaciens ou lorrains ont
participé à l’ouvrage.
■ La fédération du Front national du Haut-Rhin compte
aujourd’hui 550 adhérents
contre 330 au début de l’année.
■ Pascal Mangin, seul Alsacien
dans le comité des régions
d’Europe, participe à Bruxelles à
la 114e session, qui démarre ce
lundi.
LES CHIFFRES
21-8-7 et 13-6-4
Ce sont les deux tiercés que
tous les candidats potentiels
ont en tête pendant la
préparation des listes : en
clair le nombre de sièges
éligibles pour la droite, le FN
et la gauche, dans le BasRhin, puis le Haut-Rhin, si les
électeurs votaient comme
aux européennes…
TTE-RTE 04