Repères en éducation cours 4 2016

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Repères en éducation cours 4 2016
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L’ÉDUCATION AU MOYEN-AGE
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Avec l’implantation des francs (frekkr=courageux), au
nord de la gaule, on assiste au retour d’une éducation
guerrière (préparation au combat, chasse).
Retour du système des pères adoptifs (nutritores) dans
les familles nobles. (Systèmes ensuite adopté par les
moines irlandais implantés en Gaule)
Éducation au dévouement absolu
Le père est propriétaire de l’enfant: il peut le battre, le
vendre ou le tuer
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L’ENSEIGNEMENT MÉDIÉVAL: LES FONDEMENTS
En réaction au modèle Germain, certains romains
souhaitent préserver l’héritage éducatif de Rome et
de la grèce:
Boèce (480-525), sous le nom de quadruvium, compile
dans des ouvrages les 4 disciplines scientifiques
grecques : arithmétique, géométrie, musique et
astronomie. Il traduit aussi des textes de philosophie
et de théologie dans un latin plus contemporain
Cassiodore (480-575) défini les règles de copie des textes
dans les monastères et constitue la bibliothèque de
son monastère
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L’ENSEIGNEMENT MÉDIÉVAL: LES FONDEMENTS
Isidore de Séville (570-636) compile les savoirs de son
temps dans une encyclopédie : Etymologies
La connaissance du mot constitue la connaissance du
monde
20 livres: arts libéraux, médecine, droit, sciences sacrés,
langues, politiques, société, l’homme, les monstres, les
animaux, les constructions, l’astronomie, la
botanique, la guerre, le théâtre, les vaisseaux, les
vêtements, la cuisine.
Le système éducatif gallo-romain, disparait cependant
progressivement
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APPARITION DES ÉCOLES CHRÉTIENNES DE
TYPE MÉDIÉVAL : LES ÉCOLES MONASTIQUES
IV : apparition d ’écoles monastiques d’abord en
Égypte
Des enfants sont recueillis dans des monastères, sous la
direction d’un saint vieillard (moine ou ermite), ils
sont initiés aux lettres, en vue de l’étude de la Bible .
Pour ces moines, la seule connaissance importante est
celle de Dieu (aucune importance des sciences)
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APPARITION DES ÉCOLES CHRÉTIENNES DE
TYPE MÉDIÉVAL : LES ÉCOLES MONASTIQUES
Les novices ou oblats (oblati = offert par ses parents)
sont confiés à un abbé (abba= papa) qui les initie à la
lecture et à l’écriture à partir des psaumes et du
Nouveau Testament, puis à la prière et la méditation.
On étudie les lettres uniquement parce qu’elles
permettent l’accès aux textes sacrés
Ce modèle va se propager vers l’Europe du Vème siècle,
en y ajoutant la copie des textes pour permettre à
tous les moines de pratiquer la lectio divina
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APPARITION DES ÉCOLES CHRÉTIENNES DE
TYPE MÉDIÉVAL : LES ÉCOLES MONASTIQUES
Cet enseignement, s’implante sous l’impulsion de Jean
Cassien qui fonde un monastère double (St Victor)
près de Marseille en 415 à son retour d’Égypte
« La pureté du cœur est préférable à la science »
Il influencera toute la vie monastique à travers ses
ouvrages (en particulier les collations) et la méthode
de la lectio divina
St Victor et le monastère des iles de Lérins, très réputés
pour leur formation, donnèrent de nombreux évêques
durant les V et VIème siècles qui répandirent dans le
monde laïc cette vision de l’éducation à travers le
sermon
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APPARITION DES ÉCOLES CHRÉTIENNES DE
TYPE MÉDIÉVAL : LES ÉCOLES MONASTIQUES
Toutefois l’enseignement des anciens romains ne
disparait pas tout à fait, une fois christianisé, il
s’intègre aux écoles monastiques sous l’influence des
moines irlandais qui s’implantent en Gaule du nord
Avec eux arrive la règle de St Benoit (525), qui sera
adoptée dans l’ensemble des monastère d’Occident :
elle réglemente longuement la lecture sacrée,
Elle prévoit l’admission de jeunes enfants au monastère
et leur éducation ;
Une école où on apprend le service du seigneur
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APPARITION DES ÉCOLES CHRÉTIENNES DE
TYPE MÉDIÉVAL : LES ÉCOLES MONASTIQUES
Les enfants entrent entre 7 et 12 ans dans le monastère
(parfois bien avant).
On apprend d’abord à lire et écrire, par groupe de 10,
3 h/jour, sous l’autorité d’un moine lettré
On ne force pas ceux qui ne veulent pas apprendre
Une fois lecteur, le novice doit apprendre les psaumes
par cœur (on y consacre 3h/jour)
Cette formation est complétée par les lectures collectives
pendant les repas, le travail et la lecture personnelle
(2 h à 3h/jour)
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APPARITION DES ÉCOLES CHRÉTIENNES DE
TYPE MÉDIÉVAL : LES ÉCOLES MONASTIQUES
Pour s’assurer que les moines lisent (selon les
monastères):
on les consigne dans la bibliothèques
on les surveille pendant les temps de lecture
Les livres sont tenus sous clé dans des coffres ou des
armoires dans la bibliothèque ou se trouve aussi le
scriptorium
L’éducation est similaire pour les moines et les moniales
qui, elles aussi, apprennent à lire
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APPARITION DES ÉCOLES CHRÉTIENNES
DE TYPE MÉDIÉVAL
Problème de l’enseignement pour les laïcs
Même si le système éducatif gallo-romain disparait
progressivement, il survit sous différentes formes
Les aristocrates forment eux-mêmes leurs enfants ou
font appel à des précepteurs et les envoient
poursuivre leurs études en Italie
Certaines villes continue à financer des écoles
municipales jusqu’à la fin du Vème siècle
Mais le grec n’est plus appris, la culture s’appauvrit
progressivement avec l’abandon des villes par la
noblesse et la disparition de l’administration
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APPARITION DES ÉCOLES CHRÉTIENNES
DE TYPE MÉDIÉVAL
Les rois wisigoths, burgondes et francs se sentant
culturellement inférieurs ne touchèrent pas aux
système scolaire gallo-romain
Ils abandonnèrent l’écriture runique pour le latin dès le
Vème siècle pour les wisigoths, au début du VIème
siècle pour les Francs
Ils ne s’intéressent pas aux lettres, mais au droit et à
certaines sciences appliquées (ex: arpentage) mais ne
forment personne: soit formation par un
professionnel, soit expédition dans le sud de la Gaule
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APPARITION DES ÉCOLES CHRÉTIENNES DE
TYPE MÉDIÉVAL: LES ÉCOLES ÉPISCOPALES
L’église a besoin d’un nombreux personnel qui constitue
le clergé (portiers, lecteurs, diacre, chantre, prêtres)
Si pendant l’époque gallo-romaine, l’église trouvait des
clercs formés à l’extérieur pour occuper ces fonctions,
elle doit maintenant les former.
Les prêtres vont être chargés de cette formation
principalement fondée sur l’étude des lettres sacrées
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APPARITION DES ÉCOLES CHRÉTIENNES DE
TYPE MÉDIÉVAL: LES ÉCOLES ÉPISCOPALES
Au départ, il s’agit d’un besoin local auquel un prêtre
répond en formant un ou deux élèves
En 529, le concile de Vaison décide « que tous les prêtres
qui sont établis dans les paroisses reçoivent chez eux, là où
ils habitent eux-mêmes, de jeunes lecteurs, dans la mesure
où ils ne sont pas mariés, et qu’ils s’efforcent en les
nourrissant spirituellement comme de bons pères, à les
préparer par des psaumes, à les occuper à des lectures
divines, à leur enseigner la loi du Seigneur, afin de se
préparer de dignes successeurs[]Lorsqu’ils parviendront à
l’âge parfait, si l’un d’entre eux à cause des fragilités de la
chair veut prendre femme, la possibilité de se marier ne lui
sera pas refusée. »
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APPARITION DES ÉCOLES CHRÉTIENNES DE
TYPE MÉDIÉVAL: LES ÉCOLES ÉPISCOPALES
C’est le début de la création des écoles presbytérales et de la
généralisation, auprès des évêques, des écoles épiscopales.
Le minimum indispensable pour acculturer le peuple et les
guerriers à la culture chrétienne
Les écoles épiscopales accueillent de jeunes clercs (à partir de
10 ans).
On n’y étudie pas les arts libéraux mais la lecture des
psaumes, le chant des hymnes, puis les lettres sacrées
(saintes écritures, vie des saints) sous la direction de
l’archidiacre, du chantre et de l’évêque.
Même programme dans les écoles presbytérales mais
uniquement sous la direction du prêtre.
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APPARITION DES ÉCOLES CHRÉTIENNES
DE TYPE MÉDIÉVAL:
Les pédagogues monastiques observent qu’à chaque âge
correspond une attitude du maître
L’innocence est la caractéristique de l’enfant:
il ne persévère pas dans la colère, n’est pas rancunier,
ne se délecte pas de la beauté des femmes et dit ce
qu’il pense
Au contraire l’adolescence est l’âge des tentations
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APPARITION DES ÉCOLES CHRÉTIENNES
DE TYPE MÉDIÉVAL
Pas d’innovation dans les techniques et moyens
pédagogiques:
Petites salles de classe
Tablettes de cire et stylet
le parchemin est cher (il est parfois recyclé par ponçage)
Les livres sont mis sous clé et les bibliothèques gardées
On emploie les mêmes méthodes qu’à Rome pour
apprendre à lire (alphabet, syllabes, mots) et la
méthode individuelle
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APPARITION DES ÉCOLES CHRÉTIENNES
DE TYPE MÉDIÉVAL
Seule une petite partie des clercs formés passe ensuite à
l’étude de la grammaire latine (qui s’éloigne de plus
en plus du latin parlé)
La culture latine classique est uniquement présente dans
les exemples et les extraits de textes qui apparaissent
dans les manuels
Au-delà, c’est l’étude de la bible, guidée par un maître,
qui constitue le but ultime de l’enseignement et elle
est considérée comme la réponse à toutes les
questions
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LA RENAISSANCE CAROLINGIENNE (VIIIXI)
Les premiers rois carolingiens, forts de leurs conquêtes, vont
faire venir tous les grands esprits européens (italiens,
irlandais, espagnols et anglais) pour relancer
l’enseignement nécessaire à l’administration du territoire
L’organisation sociale se structure en trois ordres, les clercs,
les moines et les laïcs, avec une éducation propre à
chacun:
Clercs et notaires doivent connaitre les évangiles ,les actes des
apôtres…
Les moines et abbés doivent maitriser la règle de saint Benoit
Comtes et juges doivent être experts dans la loi des tribus
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Alcuin, un anglo-saxon, invité par Charlemagne, reste 8
ans à la cour pour enseigner.
Pour le garder à son service, Charlemagne le dote de 4
monastères dont St Martin de Tours dont il développe
l’école et la bibliothèque.
Il conseilla les princes et les puissants sur des questions
politiques et pédagogiques, forma des disciplines et
écrivit de nombreux manuels
Il incita Charlemagne à créer des écoles
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Charlemagne initia 3 grandes réformes: celle de la
liturgie pour unifier l’église, celle de l’instruction du
clergé et celle de l’administration par diffusion de
l’écrit
1er acte: capitulaire de 789 qui contient un chapitre sur
l’école: « que les prêtres attirent vers eux, non
seulement les enfants de condition servile mais aussi
les fils d’hommes libres. Nous voulons que des écoles
soient crées pour apprendre à lire aux enfants. Dans
tous les monastères et les évêchés, enseignez les
psaumes, les notes , le chant, le comput, la grammaire
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L’application de cet enseignement élémentaire
d’alphabétisation religieuse n’est pas immédiat et
Charlemagne renouvelle son ordre à plusieurs
reprises (794, 797) et le fait reprendre par les conciles
Si l’école palatine est un mythe créé quelques siècle plus
tard, la cour est un foyer intellectuel dont l’essor doit
beaucoup à la curiosité de l’empereur
Les écoles monastiques et épiscopales se développent
dans tout l’empire, des école rurales voient le jour
Si la mixité exista dans les écoles rurales, elle fut
combattue au moins par certains évêques
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L’effort éducatif se poursuit avec les successeurs de
Charlemagne dans le royaume de Francie occidentale
859, concile de Savonnières, les évêques ordonnent
d’établir partout des écoles publiques où l’on
enseigne les saintes écritures et les lettres humaines
À la fin du IXème siècle, la cour n’est plus le seul centre
culturel, les écoles épiscopales et monastiques se sont
considérablement développées et ont retrouvé l’usage
des lettres classiques
A l’école, on parle latin (on interdit la langue romane)
même si on emploie déjà la langue vulgaire pour les
homélies dans les églises
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Le concile d’Aix (817) recommande, dans les monastères, de
créer 2 écoles: une extérieure et une intérieure
L’école extérieure est destinée à l’accueil des enfants laïcs
(éventuellement quelques filles), elle est constituée de deux
grandes salles entourées de 12 petites salles d’études
L’école des novices se trouve elle dans le monastère.
Mais dans la plupart des monastères Laïcs et novices sont
mélangés dans une seule école,
Dans les monastères pauvres, un seul maître assure toutes les
fonctions (enseignements, copie, bibliothèque)
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La rareté des maîtres qualifiés entraine l’usage des
élèves âgés répétiteurs
école gratuite, mais paiement de maîtres en dehors de
l’école pour accéder à certains savoirs
autre solution: voyager d’un monastère à l’autre pour
profiter de différents enseignements
Si la règle prévoit tendresse et modération des maîtres,
les anciennes pratiques ne disparaissent pas et « il y a
des écoles qui consistent plus en fouet qu’en
discours » (Egbert de Liège)
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