RAZANAKOLONA Lovarinoro Manehosoa ETUDE DES
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RAZANAKOLONA Lovarinoro Manehosoa ETUDE DES
RAZANAKOLONA Lovarinoro Manehosoa ETUDE DES GROSSESSES CHEZ LES ADOLESCENTES AU CHRR DE TOAMASINA DURANT L’ANNÉE 2005. Thèse de Doctorat en Médecine UNIVERSITE D’ANTANANARIVO FACULTE DE MEDECINE ANNEE : 2008 N°7787 ETUDE DES GROSSESSES CHEZ LES ADOLESCENTES AU CHRR DE TOAMASINA DURANT L’ANNEE 2005 THESE Présentée et soutenue publiquement le 19 Mars 2008 À Antananarivo Par Mademoiselle RAZANAKOLONA Lovarinoro Manehosoa Née le 27 Juillet 1981 à Antananarivo Pour obtenir le grade de DOCTEUR EN MEDECINE (Diplôme d’Etat) MEMBRES DU JURY Président : Professeur RASAMINDRAKOTROKA Andry Juges : Professeur RAKOTOMANGA Samuel Professeur RANDRIANARIVO Rapporteur : Docteur RANDRIAMBELOMANANA Joseph Anderson UNIVERSITE D’ANTANANARIVO FACULTE DE MEDECINE Année Universitaire 2006 -2007 I- DIRECTION A- DOYEN M.RAJAONARIVELO Paul B- VICE – DOYENS - Troisième Cycle long et Formation Continue M. RAJAONA Hyacinthe - Scolarité (1ere et 2nd cycles) M.RAKOTOARIMANANADenis Roland - Ressources Humaines et Patrimoine M.RAMAKAVELOMaurice Philippe - Thèses, Mémoires, Recherche, Agrégation, Titularisation M. RABENANTOANDRO Rakotomanantsoa - Appui à la Pédagogie et Stages hospitaliers M.RANJALAHY RASOLOFOMANANA Justin M.RANDRIANJAFISAMINDRAKOTROKA Nantenaina Soa - Troisième Cycle Court (Stages interné et Examens de Clinique) - Technologies de l’Information, de la Communication et de la Télémédecine M.RAPELANORORABENJA Fahafahantsoa C- SECRETAIRE PRINCIPAL Mme RASOARIMANALINARIVO Sahondra H. II- PRESIDENT DU CONSEIL D’ETABLISSEMENT M. RAKOTOVAO Joseph Dieu donné III- CHEFS DE DEPARTEMENT - Biologie M. RASAMINDRAKOTROKA Andry - Chirurgie M. ANDRIAMAMONJY Clément - Médecine Mme RAFARAMINO Florine - Mère et Enfant Mme RAVELOMANANA RAZAFIARIVAO Noëline - Santé Publique M.RANJALAHY RASOLOFOMANANA Justin - Sciences Fondamentales et Mixtes - Tête et cou M.RANDRIANJAFISAMINDRAKOTROKA Nantenaina Soa Mme ANDRIANTSOA RASOAVELONORO Violette IV-PRESISENT DU CONSEIL SCIENTIFIQUE M. RAJAONARIVELO Paul V- COLLEGE DES ENSEIGNANTS A- PRESIDENT Pr. RAPELANORO RABENJA Fahafahantsoa B- ENSEIGNANTS PERMANENTS 1) PROFESSEURS TITULAIRES D’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE RECHERCHE DEPARTEMENT BIOLOGIE - Immunologie Pr. RASAMINDRAKOTROKA Andry DEPARTEMENT MEDECINE ET SPECIALITES MEDICALES - Endocrinologie et métabolisme Pr. RAMAHANDRIDONA Georges - Néphrologie Pr. RAJAONARIVELO Paul Pr. RABENANTOANDRO Rakotomanantsoa - Pneumologie – Phtisiologie Pr. ANDRIANARISOA Ange DEPARTEMENT MERE ET ENFANT - Pédiatrie néonatale Pr. RANDRIANASOLO Olivier - Pédiatrie Pr. RAVELOMANANA RAZAFIARIVAO Noeline DEPARTEMENT SANTE PUBLIQUE - Administration et Gestion Sanitaire Pr.RATSIMBAZAFIMAHEFA RAHANTALALAO Henriette - Education pour la Santé Pr. ANDRIAMANALINA Nirina - Médecine du travail Pr. RAHARIJAONA Vincent Marie -Santé Communautaire Pr. RANDRIANARIMANANA Dieudonné -Santé Familiale Pr. RANJALAHY RASOLOFOMANANA Justin -Statistique et Epidémiologie Pr. RAKOTOMANGA Jean de Dieu Marie DEPARTEMENT SCIENCES FONDAMENTALES ET MIXTES - Anatomie Pathologique Pr. GIZY Ratiambahoaka Daniel Pr. RANDRIANJAFISAMINDRAKOTRO Nantenaina Soa - Anesthésie – Réanimation Pr. RANDRIAMIARANA Joël DEPARTEMENT TETE ET COU - Ophtalmologie Pr. ANDRIANTSOA RASOAVELONORO Violette Pr. BERNADIN Prisca - ORL et Chirurgie Cervico-faciale Pr. RABENATOANDRO Casimir - Stomatologie Pr. RAKOTOVAO Joseph Dieudonné 2) PROFESSEUR D’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE RECHERCHE DEPARTEMENT BIOLOGIE - Biochimie Pr. RANAIVOHARISOA Lala DEPARTEMENT MEDECINE ET SPECIALITES MEDICALES - Dermatologie Pr. RAPELANORO RABENJA Fahafahantsoa - Radiothérapie- Oncologie- Médicale Pr. RAFARAMINO RAZAKANDRIANA Florine - Radiodiagnostic et Imagerie Médicale Pr. AHMAD Ahmad - DEPARTEMENT MERE ET ENFANT - Pédiatrie Pr. RAOBIJAONA Solofoniaina Honoré DEPARTEMENT SANTE PUBLIQUE - Nutrition et Alimentation Pr. ANDRIANASOLO Roger DEPARTEMENT TETE ET COU - Neuro – Chirurgie Pr. ANDRIAMAMONJY Clément 3) MAITRE DE CONFERENCES DEPARTEMENT MERE ET ENFANT - Obstétrique Pr. RAZAKAMANIRAKA Joseph DEPARTEMENT SANTE PUBLIQUE - Santé Publique M. RANDRIAMANJAKA Jean Rémi VI- ENSEIGNANTS NON PERMANENTS PROFESSEURS EMERITES Pr. ANDRIAMANANTSARA Lambosoa Pr. ANDRIAMBAO Damasy Pr. ANDRIANAIVO Paul Armand Pr. ANDRIANANDRASANA Arthur Pr. ANDRIANJATOVO Joseph Pr. AUBRY Pierre Pr. FIDISON Augustin Pr. KAPISY Jules Flaubert Pr. RABARIOELINA Lala Pr. RABETALIANA Désiré Pr. RADESA François de Sales Pr. RAHAROLAHY Dhels Pr. RAJAONA Hyacinthe Pr. RAKOTOARIMANANA Denis Roland Pr. RAKOTOMANGA Samuel Pr RAKOTOMANGA Robert Pr. RAKOTOZAFY Georges Pr. RAMAKAVELO Maurice Philippe Pr. RAMONJA Jean Marie Pr. RANDRIAMAMPANDRY Pr .RANDRIAMBOLOLONA Aimée Pr .RANDRIANARIVO Pr .RANDRIARIMANGA Ratsiatery Honoré Blaise Pr. RASOLOFONDRAIBE Aimé Pr. RATOVO Fortunat Pr. RATSIVALAKA Razafy Pr. RAZANAMPARANY Marcel Pr.SCHAFFNER RAZAFINDRAHABA Marthe Pr. ZAFY Albert Pr. RAKOTO - RATSIMAMANGA S.U VII- IN MEMORIAM Pr. RAJAONERA Richard Pr. RAMAHANDRIARIVELO Johnson Pr. RAJAONERA Fréderic Pr. ANDRIAMASOMANANA Veloson Pr. RAKOTOSON Lucette Pr. ANDRIANJATOVO RARISOA Jeanette Dr. RAMAROKOTO Razafindramboa Pr. RAKOTOBE Alfred Pr. ANDRIAMIANDRA Aristide Dr. RAKOTONANAHARY Pr. ANDRIANTSEHENO Raphaël Pr. RANDRIAMBOLOLONA Robin Pr. RAMANANIRINA Clarisse Pr. RALANTOARITSIMBA Zhouder Pr. RANIVOALISON Denys Pr. RAKOTOVAO Rivo Andriamiadana Pr. RAVELOJAONA Hubert Pr. ANDRIAMAMPIHANTONA Emmanuel Pr.RANDRIANONIMANDIMBY Jérôme Pr. RAKOTONIAINA Patrice Pr.RAKOTO- RATSIMAMANGA Albert Pr. RANDRIANARISOLO Raymond Dr. RABEDASY Henri Pr. MAHAZOASY Ernest Pr. RATSIFANDRIHAMANANA Bernard Pr. RAZAFINTSALAMA Charles Pr. RANAIVOARISON Milson Jérôme Pr. RASOLONJATOVO Adriananja Pierre Pr. MANAMBELONA Justin Pr. RAZAKASOA Armand Emelie Pr. RAMIALIHARISOA Angeline Pr. RAKOTOBE Pascal Pr. RANAIVOZANANY Andrianady VIII- ADMINISTRATION CHEFS DE SERVICES ADMINISTRATION ET FINANCES M. RANDRIARIMANGA Henri APPUI A LA RECHERCHE ET FORMATION CONTINUE M.RAZAFINDRAKOTO Willy Robin RELATION AVEC LES INSTITUTIONS M.RAMARISON Elysée RESSOURCES HUMAINES Mme RAKOTOARIVELO Harimalala F. SCOLARITE ET APPUI A LA PEDAGOGIE Mme. RASOLOFOSAONA Sahondranirina TROISIEME CYCLE LONG ET FORMATION CONTENUE M.RANDRIANJAFIARIMANANA Charles Bruno DEDICACES « Je veux dire merci au Seigneur, de tout mon cœur je veux remercier le Dieu Saint. Oui, je veux remercier le Seigneur sans oublier un seul de ses bienfaits. » PSAUMES 103 :1-2 DEDICACES A mes parents, pour leur soutien durant toutes mes études, pour leur amour et leurs prières, Aux époux RAKOTOMALALA Josefa et Chantal, pour l’aide précieuse et l’affection qu’ils ont témoignées en ma faveur, A Adana, Rina et Ivontsoa, qui m’ont beaucoup inspiré force et courage, A toute ma famille et mes amis, A Ndrantonavalona, merci pour ta présence. A tous ceux qui m’ont aidée et soutenue dans la réalisation de cette thèse Merci. A NOTRE MAITRE ET PRESIDENT DE THESE Monsieur le Docteur RASAMINDRAKOTROKA Andry - Professeur Titulaire d’Enseignement et de Recherche en Immunologie à la Faculté de Médecine d’Antananarivo - Ancien Ministre de la Santé Qui, avec patience et foi, a bien voulu nous guider, conseiller dans la réalisation de ce travail et nous a fait le grand honneur d’accepter la Présidence de cette thèse. Veuillez accepter ce travail comme témoignage de notre profonde reconnaissance. A NOS MAITRES ET HONORABLES JUGES DE THESE Monsieur le Docteur RAKOTOMANGA Samuel Professeur Emérite en Médecine Préventive, Santé Publique, Hygiène à la Faculté de Médecine d’Antananarivo. Monsieur le Docteur RANDRIANARIVO Professeur Emérite en Santé Publique, Hygiène et Médecine Préventive à la Faculté de Médecine d’Antananarivo. Veuillez accepter l’expression de nos vifs remerciements pour l’intérêt que vous avez bien voulu porter à notre travail. A NOTRE MAITRE ET RAPPORTEUR DE THESE Monsieur le Docteur RANDRIAMBELOMANANA Joseph Anderson Spécialiste en Gynécologie - Obstétrique Chef de Clinique en Gynécologie – Obstétrique à la Maternité du Centre Hospitalier de Référence Régionale de Toamasina Vous nous avez inspiré cette thèse et nous a permis d’effectuer notre étude dans votre service. Veuillez trouver en ce travail l’expression de notre vive reconnaissance et de notre profonde gratitude. A NOTRE MAITRE ET DOYEN DE LA FACULTE DE MEDECINE D’ANTANANARIVO Monsieur le Professeur RAJAONARIVELO Paul Nos profonds respects A TOUS NOS MAITRES ET PROFESSEURS DE LA FACULTE DE MEDECINE En témoignage de notre profonde gratitude pour leur encadrement et leur enseignement durant notre cursus. A TOUS CEUX QUI ONT CONTRIBUES A NOTRE FORMATION MEDICALE Nos vifs et sincères remerciements. SOMMAIRE Introduction……………………………………………………………………. Pages 1 Première Partie : Rappels théoriques……………………………………… I. L’appareil génital de la femme……………………………………………… I.1 Les ovaires………………………….................................................. I.2 Les trompes…………………………………………………………. I.3 L’ utérus…………………………………………………………….. I.4 Les seins…………………………………………………………..… II. Le bassin obstétrical maternel……………………………………………… III. Le cycle menstruel et l’ovulation…………………………………………. IV. La grossesse……………………………………………………………….. IV. 1 Définition………………………………………………………... IV. 2 Les étapes de la grossesse…………...……………………….….. IV.2.1 la fécondation……………………………………………….. IV.2.2 La migration………………………………………………… IV.2.3 L’implantation ou nidation....……………………………….. IV.3 L’utérus gravide………………………………………………….. IV.3.1 Le corps de l’utérus…………………………………………. IV.3.2 Le segment inférieur………………………………………… IV.3.3 Le col utérin…………………………………………………. IV.4 Diagnostic- Evolutivité- Terme………………………………….. IV.4.1 Diagnostic…………………………………………………… IV.4.2 Affirmer l’évolutivité……………………………………….. IV.4.3 Préciser le terme…………………………………………….. IV.5 L’accouchement normal…………………….…………………... V. L’adolescence……………………………………………………………… V.1 Définition………………………………………………………… V.1.1 Adolescence et puberté………………………………………. V.1.2 Grossesse précoce : grossesse à risque………………………. V.2 L’appareil génital et le bassin de l’adolescente…………………. 2 2 2 2 3 3 3 4 5 5 5 5 6 6 6 6 7 7 7 7 8 8 9 9 9 9 10 10 V.3 La puberté…………………….………………………………..… 11 V.3.1 Repères chronologiques du début de la puberté……………... V.3.2 Les étapes cliniques du développement pubertaire………...... V.3.3 Les caractères biologiques de la puberté………………… … V.3.4 Les comportements sexuels de l’adolescent………..……….. VI. Le nouveau-né…………………………………………………………….. VI.1 Le score d’Apgar……………………………….……………… VI.2 Le poids de naissance………………………… ………………. VI.3 La réanimation néonatale…………………………… ………... 11 11 12 12 12 12 13 13 Deuxième partie : Etude proprement dite…………………………………... I. Matériels et méthodes……………………………………………………….. I.1 Cadre de l’étude…………………………………………………. I.2 Méthodologie……………………………………………………. I.2.1 Critères d’inclusion et d’exclusion…………………………. I.2.2 Paramètres d’étude…………………………………………. I.3 Mode d’analyse des données……………………………………. II. Résultats……………………………………………………………………. II.1 Aspects épidémiologiques……………………………………… II.1.1 Fréquence………………………………………………….. II.1.2 Répartition selon l’âge…………………………………….. II.1.3 Répartition selon la gestité………………………………… II.1.4 Répartition selon la parité…………………………………. II.1.5 Niveau d’éducation………………………………………... II.1.6 Situation matrimoniale…………………………………….. II.1.7 Profession………………………………………………….. II.1 8 Surveillance………………………… ...…………………... II.2 Pathologies obstétricales……………………………………….. II.2.1 Pathologies du premier trimestre……………..…………… II.2.2 Pathologies du deuxième et du troisième trimestre ............. II.3 Pathologies associées à la grossesse…………………………… II.4 Issue de la grossesse……………………………...……………. 14 14 14 15 16 16 17 17 17 17 17 18 19 19 20 21 22 22 22 24 28 29 30 II.4.1 Avortement provoqué………….…………………………... II.4.2 Avortement spontané……………………………………… II.4.3 Accouchement prématuré…………………………………. II.5 Mode d’accouchement…………………………………………. II .5.1 Accouchement normal……………………………………. II.5.2 Accouchement dystocique………………………….……... II.5.3 Complications d’accouchement et d’avortement……...….. II.6 Etude des nouveau-nés des adolescentes……………………... II.6.1 Poids de naissance………………..………………………. II.6.2 Apgar à la naissance…………………..………………….. II.6.3 Réanimation néonatale………………………………..….. 31 31 32 33 33 34 36 36 36 37 Troisième partie : Commentaires- Discussions- Suggestions……………… I. Commentaires et Discussions……………………………………………….. I.1 Sur l’aspect épidémiologique…………………………………… I.2 Concernant les pathologies obstétricales………………………... I.3 Concernant les pathologies associées à la grossesse……………. I.4 Concernant l’issue de la grossesse……………………………… I.5 Concernant le mode d’accouchement……...…………………… I.6 Concernant les nouveau-nés des adolescentes………………… II. Suggestions…………………………………………………………………... 38 38 38 42 43 44 45 46 47 Conclusion……………………………………………………………………… 50 BIBLIOGRAPHIE LISTE DES TABLEAUX Tableau 14 : Issue de la grossesse… ………… ………… ……….. 29 Tableau 15 : Comparaiso n des issues de la grossesse chez l’adolescent e et l’adulte… ………… ………… ……. 30 Tableau 16 : Mode d’accouche ment…… ………… ………… ….. LISTE DES FIGURES Pages 17 18 19 19 20 20 Figure 1 Figure 2 Figure 3 Figure 4 Figure 5 Figure 6 Figure 7 : : : : : : : Répartition des cas de grossesse selon l’âge………………………. Gestité……………………………………………………………… Taux d’alphabétisation…………………………………………….. Etat matrimonial……………………………………………........... Pourcentage des professions………………………………………. Taux de consultations prénatales………………………………….. Répartition des pathologies rencontrées au cours du premier : trimestre de la grossesse……………………………………........... Répartition des pathologies rencontrées au cours du deuxième et 21 Figure 8 23 : du troisième trimestre de la grossesse…………. Répartition des cas de menaces d’accouchement prématuré Figure 10 : selon l’âge………………………………………………………… Répartition des cas de toxémie gravidique selon l’âge………… 24 24 Figure 11 Figure 12 Figure 13 Figure 14 Figure 15 Figure 16 Figure 17 Figure 18 Figure 19 Figure 20 Figure 21 Figure 22 Figure 23 Figure 24 : : : : : : : : : : : : : : ….. Répartition des cas de morts-in-utéro selon l’âge…………………. Répartition des pathologies associées à la grossesse………............ Pourcentage des différentes issues de la grossesse………………... Répartition des avortements provoqués selon l’âge………………. Répartition des avortements spontanés selon l’âge……………….. Répartition des accouchements prématurés selon l’âge…….......... Pourcentage des modes d’accouchement…………………………. Taux d’accouchement normal réparti selon l’âge…………………. Pourcentage de la présentation du siège selon l’âge………………. Indications des opérations césariennes…………………………… Complications…………………………………………………….. Pourcentage des poids de naissance……………………………… Indice d’Apgar…………………………………………………….. Réanimation néonatale……………………………………………. 25 26 27 28 28 29 29 30 31 32 32 33 34 34 Figure 9 LISTE DES ABREVIATIONS ET SIGLES CCV CIPD CPN DREES : : : : Contraception Chirurgicale Volontaire Conférence Internationale sur la Population et le Développement Consultation Prénatale Direction de la Recherche, des Etudes, de l’Evaluation et des Statistiques EDS FSH HCG IST LH OMS PF SIDA SRA UNICEF VIH P % < : : : : : : : : : : Enquête Démographique et Sanitaire Follicle Stimulating Hormone ou Hormone Folliculo-Stimulante Hormone Chorionique Gonadotrophine Infection Sexuellement Transmissible Luteinizing Hormone ou Hormone Lutéinisante Organisation Mondiale de la Santé Planning Familial Syndrome d’Immunodéficience Acquise Santé de la Reproduction des Adolescentes United Nations International Children’s Emergency Fund (Fond des Nations Unies pour l’Enfance) : Virus de l’Immunodéficience Humaine : Probabilité d’erreur : Pourcentage : Inférieur à INTRODUCTION 1 INTRODUCTION L’adolescence est le passage de l’enfance à l’âge adulte. C’est une période complexe de transition, où se manifestent tous les doutes, les hésitations et les incertitudes de l’être humain. La sexualité est un sujet important à l’adolescence, car tout au long de cette période, le désir sexuel augmente. Cela est dû non seulement à des perturbations biologiques, mais aussi à des causes d’ordre psychologique et social. La grossesse est l’une des conséquences engendrées au cours de cette période et devient aujourd’hui un grand problème dans le domaine de la santé publique et sur le plan socio-économique. En effet, la grossesse au cours de l’adolescence constitue une grossesse à risque élevé liée à une forte morbidité et mortalité foeto-maternelle et pose aussi un grave problème tant physiologique que psychologique dû à l’immaturité de la mère. Suivant les recommandations de la Conférence Internationale sur la Population et Développement (CIPD), chaque pays doit s’efforcer de permettre l’accès aux services de santé en matière de reproduction à tous les individus aux âges appropriés (1). Ainsi, nous avons mené une étude sur la grossesse chez les adolescentes au Centre Hospitalier de Référence Régional de Toamasina (CHRRT). Nos objectifs sont : - l’évaluation de la proportion des grossesses chez les adolescentes, l’analyse des facteurs de risque de la grossesse précoce, avec une étude descriptive des différentes complications et pathologies obstétricales rencontrées, de l’issue de la grossesse et du mode d’accouchement ainsi que des caractéristiques des nouveau-nés ; - la contribution à la prévention et à la prise en charge efficace des grossesses chez les adolescentes. Notre travail comprend trois parties : La première partie comporte un bref rappel théorique : anatomie de l’appareil génital de la femme, des généralités sur la grossesse, l’adolescence et la puberté. La seconde partie constitue notre étude proprement dite. Une troisième partie réservée aux commentaires, discussions et suggestions. Une conclusion. Première partie RAPPELS THEORIQUES 2 PREMIERE PARTIE : RAPPELS THEORIQUES I. L’appareil génital de la femme (2) L’appareil génital de la femme se compose : de deux glandes : les ovaires, qui produisent les ovules, des trompes utérines, qui conduisent les ovules jusqu’à l’utérus, de l’utérus, dans lequel se développe l’œuf fécondé, du vagin, de la vulve, qui sont les organes de copulation, des seins. I.1 Les ovaires Les ovaires sont les organes producteurs des ovules. Ils contiennent également les éléments d’une glande à sécrétion interne. Au nombre de deux, l’un droit, l’autre gauche, les ovaires sont placés dans la cavité pelvienne, en arrière des ligaments larges et contre la paroi latérale de l’excavation pelvienne. Leur forme est celle d’un ovoïde un peu aplati de dehors en dedans. Les ovaires mesurent environ 3,5 cm de hauteur, 2 cm de largeur et 1 cm d’épaisseur. I.2 Les trompes Les trompes utérines ou de Fallope sont deux conduits qui s’étendent le long du bord supérieur des ligaments larges, des angles latéraux de l’utérus à la surface de l’ovaire. Leur longueur est de 10-14 cm. Leur diamètre antérieur, qui mesure environ 3 mm à l’angle de l’utérus, augmente progressivement de dedans en dehors et atteint à son extrémité externe 7 à 8 mm. On distingue à chaque trompe quatre parties qui diffèrent les unes des autres : Partie interstitielle : elle est située dans l’épaisseur de la paroi utérine, L’isthme fait suite à la partie interstitielle de la trompe, L’ampoule est volumineuse et plus longue que l’isthme, La trompe se termine par un large entonnoir, le pavillon, qui s’évase brusquement à l’extrémité de l’ampoule. 3 I.3 L’utérus L’utérus est l’organe destiné à contenir l’œuf fécondé pendant son évolution et à l’expulser quand il est arrivé à son complet développement. L’utérus est situé dans la cavité pelvienne, sur la ligne médiane, entre la vessie et le rectum, au- dessus du vagin, au-dessous des anses intestinales et du colon ilio-pelvien. Sa forme est celle d’un cône tronqué aplati d’avant en arrière et dont le sommet est en bas. Il présente, un peu au-dessous de sa partie moyenne, un étranglement appelé isthme. L’isthme de l’utérus divise cet organe en deux parties : l’une, supérieure, le corps, l’autre, inférieur, le col. Le corps assez fortement aplati d’avant en arrière, est triangulaire. Sa base est en haut et le sommet, fortement tronqué, répond à l’isthme. Le col est plus étroit et moins volumineux que le corps. Il se rétrécit légèrement à ses deux extrémités, à la manière d’un barillet, auquel il a été comparé. Le vagin est un conduit qui s’étend du col utérin à la vulve. Il est placé dans la cavité pelvienne, en avant du rectum, en arrière de la vessie et au-dessous de l’utérus. On désigne sous le nom de vulve l’ensemble des organes génitaux externes de la femme. I.4 Les seins (3) Les glandes mammaires sont aussi reliées à la fonction de l’appareil génital de la femme. Les seins se développent chez la femme sous l’influence d’hormones hypophysaires ovariennes et autres. Chaque sein est constitué de lobes mammaires drainés chacun par le canal galactophore. La peau qui entoure le mamelon est l’aréole et contient les glandes sébacées. II.Le bassin obstétrical maternel Le bassin osseux est constitué par quatre os : 4 les deux os iliaques en avant et latéralement le sacrum et le coccyx en arrière. Le bassin se divise en grand bassin (en haut) et petit bassin (en bas) avec les orifices d’entrée et de sortie et une excavation pelvienne. Le détroit supérieur ou orifice supérieur est le plan d’engagement de la présentation. Il est limité en avant par la partie postéro supérieure de la symphyse pubienne, latéralement par les lignes innominées et en arrière par le promontoire. Ses dimensions sont représentées par le diamètre promonto- rétro- pubien en moyenne de 10.5 cm et le diamètre transverse médian, en moyenne de 12.5 cm. La somme de ces deux diamètres définit l’indice de MAGNIN (normalement supérieur ou égal à 23). L’excavation est la cavité osseuse dans laquelle la présentation effectue la descente et la rotation. Le diamètre moyen est exploré par la mesure du diamètre bi épineux ou bi sciatique (en moyenne 11 cm). Le détroit inférieur ou orifice inférieur représente la ligne de dégagement de la présentation. Il est limité en avant par le bord inférieur de la symphyse pubienne, latéralement par les ischions et en arrière par la pointe du coccyx. Les parties molles définissent le diaphragme musculo-membraneux périnéal situé à l’orifice inférieur de la cavité osseuse. (4) III.Le cycle menstruel et l’ovulation Pendant la période d’activité génitale de la femme, c’est-à-dire de la puberté à la ménopause, l’ensemble de l’appareil génital présente des transformations cycliques qui se reproduisent chaque mois, d’où le nom de cycle menstruel. Ces phénomènes cycliques ont pour but de préparer chaque mois l’organisme féminin à une éventuelle grossesse. L’absence de survenue de grossesse entraîne la cessation de cette préparation avec apparition des règles. L’ensemble de ces phénomènes cycliques est une dépendance hormonale dont la direction est assurée par l’axe hypothalamo-hypophysaire. (5) 5 L’ovulation, terme de processus de maturation folliculaire, est la mise en liberté de l’ovule dès lors séparé de l’ovaire. Elle se produit une seule fois au cours de chaque cycle menstruel entre la puberté et la ménopause. L’ovule, entouré de sa couronne est expulsé dans le péritoine avec le liquide folliculaire. L’ovule est alors recueilli par les franges du pavillon tubaire. Il subit sa deuxième mitose de maturation, la deuxième cellule abortive étant alors expulsée. La granulosa, jusqu’alors, avasculaire, est pénétrée par des capillaires issus de la thèque interne ; ces cellules augmentent de volume et se chargent d’enclaves lipidiques. Une glande endocrine est née : le corps jaune. Si la fécondation a lieu, le corps jaune persiste et s’hypertrophie, c’est le corps jaune gravidique. Normalement, il conserve son activité pendant les deux premiers mois de la grossesse, puis régresse progressivement, sa fonction se trouvant remplacée par celle du placenta. Dans le cycle normal de 28 jours, l’ovulation a lieu le 14ème jour. (6) IV.La grossesse IV.1 Définition La grossesse ou gestation est un état de la femme enceinte commençant avec la fécondation et se terminant avec l’accouchement. (7) IV.2 Les étapes de la grossesse (6) IV.2.1 La fécondation La fécondation est réalisée par la pénétration du spermatozoïde dans l’ovule mûr ; puis par la fusion des éléments nucléaires et cytoplasmiques des deux gamètes. Les spermatozoïdes, dont la mobilité est accrue par l’acidité du milieu vaginal, fuient vers le col, où ils rencontrent un milieu alcalin. Ils traversent le mucus cervical, qui possède au moment de l’ovulation sa perméabilité maximale que caractérise la glaire filante et translucide, puis ils remontent les voies génitales pour atteindre en quelques heures la portion externe des trompes. En traversant la partie proximale de la trompe, les 6 spermatozoïdes acquièrent leur pouvoir fécondant ou capacitation qui les rend aptes à pénétrer dans l’ovule. On admet que la fécondation se fait en général, dans le tiers externe de la trompe, mais elle peut avoir lieu à la surface même de l’ovaire. IV.2.2 La migration Pour arriver dans l’utérus, l’ovule fécondé chemine dans la lumière de la trompe, c’est la migration. La progression de l’œuf est assurée surtout par les mouvements péristaltiques de la trompe, qui atteignent leur amplitude maximum après ovulation. La durée de la migration tubaire semble être de trois à quatre jours. La partie externe de la trompe est parcourue plus rapidement que la partie interne. L’œuf arrive alors libre dans la cavité utérine. IV.2.3 L’implantation ou nidation L’implantation est la fixation de l’œuf dans la cavité utérine. IV.3 L’utérus gravide L’utérus subit au cours de la grossesse des modifications importantes qui portent sur sa morphologie, sa structure, ses rapports et ses propriétés physiologiques. IV.3.1 Le corps de l’utérus Il augmente progressivement de volume, d’autant plus vite que la grossesse est plus avancée. L’augmentation est due à l’hypertrophie des éléments musculaires, puis à la distension de la paroi utérine de l’œuf. L’utérus non gravide pèse environ 50 grammes. A terme, son poids varie de 900 à 1200 grammes. La forme varie avec l’âge de la grossesse : globuleux pendant les premiers mois, il devient ovoïde à grand axe vertical et à grosse extrémité supérieure pendant les derniers mois. 7 IV.3.2 Le segment inférieur C’est la partie basse, amincie, de l’utérus gravide, située entre le corps et le col. Il n’existe que pendant la grossesse et n’acquiert son plein développement que dans les trois derniers mois. Le segment inférieur se développe aux dépens de l’isthme utérin, zone ramollie dès le début de la grossesse, comme le prouve le signe de HEGAR. IV.3.3 Le col utérin Contrairement au corps, il se modifie peu pendant la grossesse. On fait beaucoup état de son changement de consistance, de son ramollissement. L’état de ses orifices ne varie pas. Ils restent fermés jusqu’au début du travail chez la primipare. Chez la multipare, l’orifice externe est souvent entrouvert. L’orifice interne peut lui aussi être perméable au doigt dans les trois derniers mois, il peut même être franchement dilaté, sa longueur peut diminuer mais il ne s’efface pas avant le travail. IV.4 Diagnostic- Evolutivité- Terme (8) IV.4.1 Diagnostic L’aménorrhée est le signe le plus constant, surtout chez une femme antérieurement bien réglée et dont l’interrogatoire est fiable. Mais les causes d’erreur sont nombreuses : cycles irréguliers, saignement en début de grossesse, aménorrhée post-pilule, postpartum ou post-abortum, dans ce cas, l’interrogatoire n’est pas fiable. Les « signes sympathiques » de grossesse sont inconstants, variables, non spécifiques : nausées, vomissements, hypersomnie, tension mammaire, pollakiurie… La courbe ménothermique, lorsqu’on en dispose, montre un plateau thermique prolongé supérieur à 16 jours, et permet en outre une datation précise de l’ovulation (point le plus bas de la courbe, juste avant le décalage). Examen clinique : au spéculum : col violacé, glaire coagulée, 8 au toucher vaginal : utérus gros, rond, antéfléchi, mou (gram). Le col utérin est normalement long, postérieur et fermé. Le caractère sphérique de l’utérus explique le comblement des culs-de-sac vaginaux. C’est le signe de NOBLE. Les organes génitaux externes sont oedématiés, plus souples et hyperpigmentés Les seins sont augmentés de volume, tendus sensibles, aréoles bombantes avec apparition des tubercules de MONTGOMERY, accentuation du réseau veineux sous-cutané. Les examens complémentaires sont le dosage de bêta HCG et l’échographie pelvienne. IV.4.2 Affirmer l’évolutivité : Les étapes normales sont, en échographie transabdominale : à 5 semaines d’aménorrhées (SA) : apparition du sac ovulaire, image sphérique intra utérin, hypoéchogène, excentré, à ne pas confondre avec un pseudo sac, à 6 semaines d’aménorrhées : apparition de l’embryon au sein du sac ovulaire, à 7 semaines d’aménorrhées : activité cardiaque, à 8 semaines d’aménorrhées : mouvements actifs. Grâce à l’échographie endovaginale, la visualisation de ces éléments est plus précoce (de quelques jours à une semaine). En cas de terme incertain, c’est la répétition de l’échographie à une semaine d’intervalle qui lève le doute sur l’évolutivité. IV.4.3 Préciser le terme : Les différents moyens de détermination du terme sont : La date des dernières règles : nécessite des cycles réguliers et un interrogatoire fiable. Pour un cycle de 28 jours, le début de grossesse est fixé au 14ème jour du cycle ; pour des cycles réguliers mais longs ou courts, retenir que la phase post ovulatoire est constante, de 14 jours. La courbe thermique : lorsqu’elle est effectuée et interprétable, c’est un moyen très précis de datation : le jour de l’ovulation correspond au dernier 9 point bas de la courbe, juste avant le décalage thermique. Il s’agit du début de grossesse à 24 heures près. L’échographie précoce : effectuée entre 8 et 12 semaines d’aménorrhées, elle permet une datation à plus ou moins trois jours. Jusqu’à 12 semaines d’aménorrhées, la mesure utilisée est la longueur crânio-caudale. A partir de 10 ou 11 SA, on mesure également le diamètre bipariétal, fiable et reproductible. IV.5 L’accouchement normal (4) L’accouchement est dit normal si la grossesse a été unique et normale, s’il a lieu à terme, au-delà de 37 SA d’aménorrhées ; le fœtus est de proportion normale ; le travail a été normal ; il a été eutocique, sans anomalie fœtale, ni manœuvre obstétricale, ni extraction instrumentale ; la délivrance a été naturelle et complète. La présentation normale est la présentation du sommet ou céphalique bien fléchie. On distingue plusieurs phases de l’accouchement : phase de latence (ou 1ère phase) : le col se modifie (raccourcissement et début de la dilatation jusqu’à 3 cm). phase active (ou 2ème phase) divisée en 2 parties : La première partie est constituée par le début du travail avec effacement du col, ampliation du segment inférieur et contractions utérines. La seconde partie est composée de l’engagement, (qui est le franchissement du détroit supérieur par la présentation), la descente et la rotation (qui s’effectue de manière simultanée) et le dégagement qui correspond à la phase d’expulsion. La délivrance (3ème phase) : c’est l’expulsion des annexes fœtales (le placenta et les membranes de l’œuf). Elle permet d’assurer la vacuité utérine. V. L’adolescence V.1 Définition V.1.1 Adolescence et puberté L'adolescence est une phase de la vie humaine de transition entre l’enfance et l’âge adulte. 10 Ce mot vient du verbe latin adolescere qui signifie « grandir vers » ou du nom adulescens, « le jeune homme ». Les âges de l’adolescent varient selon les cultures : Aux Etats-Unis, elle est considérée comme ayant commencé à l’âge de 13 ans, et s’achève à 21 ans. En Grande Bretagne, ce groupe concerne la tranche d’âge de 13 à 19 ans. En France, l’adolescence correspond souvent au passage au lycée (14 à 18 ans) (9). Selon l’OMS, sont adolescents les individus âgés de 10 à 19 ans. (10) La puberté est une étape du développement humain marquant la transition de l'enfance à l'adolescence (fertilité). Elle se signale notamment par une croissance rapide et le développement des caractères sexuels primaires et secondaires, avec de notables changements comportementaux. Le mot provient du latin pubertas, issu d'une famille de mots qui comporte à la fois des mots relatifs au passage à l'âge adulte et à la pousse du poil (11). V.1.2 Grossesse précoce : grossesse à risque C’est une grossesse qui a de fortes probabilités de se compliquer ou de se terminer par la naissance d’un enfant anormal. (7) C’est une grossesse durant laquelle la mère et/ ou le fœtus courent un risque plus élevé que la normale de morbidité ou de mortalité. V.2 L’appareil génital et le bassin de l’adolescent (12) Selon AIMON, la fréquence des rétrécissements pelviens est plus grande chez l’adolescente. Ceci suggère que le bassin des adolescentes est mature vers l’âge de 16 ans. BROCHER a noté qu’avant 16 ans, le bassin est immature et s’apparente au bassin généralement rétréci. Dans l’adolescence, l’utérus peut encore être hypoplasique pouvant ainsi entraver l’évolution normale de la grossesse. De même que les autres structures anatomiques 11 (vulve, vagin noyaux fibreux) sont encore « fragiles » donc exposées à différentes complications traumatiques. V.3 La puberté V.3.1 Repères chronologiques du début de la puberté (13) Accélération de la croissance staturale qui est constante lors de la puberté : - Chez le garçon : la vitesse de croissance moyenne est de 8.7 cm la première année de la puberté, 6.5 cm la deuxième année. La croissance s’arrête environ 5 ans après le début de la puberté. - Chez la fille : la vitesse de croissance moyenne est de 7.5 cm la première année de la puberté et 5.5 cm la deuxième année. Modifications psychologiques : • maturation affective et libidinale (crise d’adolescence), • nécessité d’accepter les modifications corporelles, • maturation intellectuelle avec développement de la pensée logique abstraite. V.3.2 Les étapes cliniques du développement pubertaire : (13) Elles peuvent être classées en 5 stades selon Tanner : Chez la fille : • Stade 1 : infantile (sein S1- pilosité P1) • Stade 2 : début des développements des seins, boutons mammaires parfois unilatéraux au début (S2) ; début de pilosité pubienne, plus tardivement axillaire (P2) • Stade 3 : développement mammaire avec élargissement des aréoles (S3) ; pilosité plus épaisse (P3) ; développement des grandes lèvres et petites lèvres • Stade 4 : premières menstruations. Elles surviennent en moyenne 2 ans après le début de la puberté. Chez le garçon : • Stade1 : infantile • Stade 2 : début d’augmentation du volume des testicules et de la verge ; début de la pilosité pubienne puis axillaire (P2) 12 • Stade 3 : allongement de la verge ; poils pubiens épais ; début de moustache ; début de mue de la voix • Stade 4 : pilosité losangique type adulte ; développement des masses musculaires avec élargissement de la carrure • Stade 5 : barbe ; éjaculations. V.3.3 Les caractères biologiques de la puberté Les étapes biologiques sont marquées par les modifications gonadotrophines et stéroïdes sexuels au cours de la puberté aussi bien chez la fille que chez le garçon : l’élévation de la FSH et de la LH, l’augmentation du taux d’oestrogènes chez la fille et l’élévation du taux d’androgènes chez le garçon. V.3.4 Les comportements sexuels de l’adolescent Une enquête française effectuée en 1994 sur les comportements sexuels des 15-18 ans nous indique que moins d’un adolescent sur cinq (fille ou garçon) vivent leur première relation sexuelle avant 15 ans. A 15 ans, un adolescent sur dix a déjà eu l’expérience d’au moins un rapport sexuel complet. Entre 15-18 ans, plus de la moitié ont déjà eu des rapports génitaux (plus spécifiquement, 47% des garçons et 41% des filles ont déjà l’expérience de rapports sexuels complets). (14) Il existe donc un risque fréquent de grossesse précoce chez l’adolescente dû à ces activités sexuelles précoces. VI.Le nouveau né (13) La pathologie néonatale est souvent prévisible en fonction de l’anamnèse : déroulement de la grossesse, de l’accouchement et état du nouveau-né pendant les premières minutes de vie. L’âge gestationnel et la trophicité du nouveau-né sont les facteurs les plus importants qui conditionnent les risques de morbidité et de mortalité. VI.1 Le score d’Apgar. (7) L’indice d’Apgar est un chiffre permettant d’apprécier l’état de santé d’un nouveau-né, calculé dans les minutes qui suivent la naissance, en faisant intervenir la fréquence 13 cardiaque, la respiration, la coloration de la peau, le tonus musculaire et la réaction à l’excitation des téguments. Chacun de ces éléments est affecté d’un coefficient de 0 à 2 : un total de 10 indique un état excellent ; un chiffre inférieur à 7, un état anormal. VI.2 Le poids de naissance Schématiquement, le nouveau-né normal à terme pèse entre 2600 et 4000g. (15) VI.3 La réanimation néonatale (16) La première mesure qui est appliquée systématiquement au nouveau-né consiste à débarrasser ses voies respiratoires des sécrétions qui pourraient les obstruer au moyen d’une sonde introduite dans le nez. Cette pratique s’impose à plus forte raison en cas de dépression néonatale (cotation du test d’Apgar inférieur à 7) Deuxième partie ETUDE PROPREMENT DITE 14 DEUXIEME PARTIE : ETUDE PROPREMENT DITE I. Matériels et méthodes I.1 Cadre de l’étude Notre étude a été faite dans le service de Gynécologie Obstétrique du Centre Hospitalier de Référence Régional de Tamatave, qui se charge de recevoir et traiter les cas vus par les médecins du service ou référés par les différentes formations sanitaires de la région Atsinanana à savoir : Les pathologies obstétricales et les grossesses à risques élevés, Les pathologies gynécologiques, Les accouchements normaux et dystociques, Les interventions chirurgicales gynécologiques et obstétricales. L’infrastructure est composée de : a) chambres d’hospitalisation : 16 b) lits d’hospitalisation : 78 c) salles techniques : salle d’accouchement : 02 salle de pré travail : 01 salle des couveuses : 01 salle des soins et stérilisation : 01 salle de vaccination / PF : 01 salle de CCV : 01 Le personnel est composé de : 03 gynécologues obstétriciens 16 sages-femmes diplômées d’Etat 01 secrétaire 04 personnes d’appui Le volume d’activité en 2005 se présente comme suit : Nombre d’activité annuelle : 4.503 Nombre d’accouchement (normal et dystocique) : 2.351 Nombre d’intervention chirurgicale gynécologique : 351 15 Nombre de césariennes : 321 Les indicateurs en 2005 : a) Accouchement/an : 2.351 avec Accouchement normal : 1.973 Accouchement dystocique : 378 (9.15%) Césarienne : 321 (16.26%) Taux des avortements et complications : 251 (5.57% du nombre d’hospitalisation) b) Taux de mortalité périnatale : 151 (57.26% naissances vivantes). Le taux de mortalité périnatale nationale est de 32 pour cent naissances vivantes. c) Taux de mortalité maternelle : 9 pour milles (341.26 pour cent milles naissances vivantes). Le taux de mortalité maternelle nationale est de 469 pour cent milles naissances vivantes. d) Taux de prématurité : 316 (11.69%) e) Grossesses à risques élevées : 376 (14.25%) I.2 Méthodologie Il s’agit d’une étude rétrospective sur consultation de registre, et dossiers des adolescentes enceintes sur une période de 1 (un) an, durant l’année 2005. Nos objectifs : a) Étude des différents paramètres sous cités chez les adolescentes et comparaison avec les résultats observés chez les adultes. Pour cela, 512 cas d’adultes enceintes admises dans le service en 2005 ont été étudiés. Les valeurs en pourcentage des différents indicateurs sont représentées dans un tableau comparatif entre les adolescentes et les adultes. b) Etude analytique des facteurs de risques dans une grossesse précoce. Pour cela nous avons analysé s’il existe ou non des corrélations entre les variables étudiées. Auparavant, nous avions d’abord émis quelques hypothèses suivant que : Il existe une relation entre le niveau scolaire des adolescentes enceintes et les consultations prénatales (A) Il existe une relation entre le suivi prénatal et l’apparition de complications d’accouchement ou d’avortement (B) Il existe une relation entre la profession et le bénéfice de soins prénataux (C) 16 Hypothèses Degré de P (probabilité liberté 16.77 2 48.73 9 10.01 2 Tableau 1 : Facteurs de risques A B C I.2.1 Khi² calculé d’erreur) <0.0000 <0.0000 <0.0067 Critères d’inclusion et d’exclusion Ont été inclus dans cette étude toutes femmes enceintes admises dans le service âgées de 19 ans et moins au cours de l’année 2005. Les femmes non enceintes ont été exclues. I.2.2 Paramètres d’étude Caractères maternels - Age, - Gestité, - Parité, - Niveau d’éducation, - Situation matrimoniale, - Profession, - Lieu d’habitation, - Consultations prénatales (à noter que la grossesse est supposée suivie si la femme a eu au moins une consultation prénatale), - Pathologies obstétricales lors du premier, du deuxième et du troisième trimestre, - Pathologies associées à la grossesse, - Issue de la grossesse et - Mode d’accouchement. Caractères fœtaux - Poids de naissance, - Indice d’Apgar à la naissance, - Réanimation néonatale. 17 I.3 Mode d’analyse de données L’analyse des données a été effectuée avec le logiciel EPI INFO 6 FR du Center Diseases Control ou CDC Atlanta /Organisation Mondiale de la Santé et MICROSOFT OFFICE EXCEL 2003 Les différents résultats ont été comparés par le test de Chi² et pour chaque étude, la valeur de p (probabilité d’erreur) a été calculée. Un seuil de signification de 0,05 est fixé. A noter qu’une valeur attendue de Chi² inférieur à 5 n’est pas valable. Nous avons présenté les résultats sous forme de texte, de graphiques et de tableaux selon les paramètres décrits dans le chapitre précédent. II.Résultats II.1 ASPECTS EPIDEMIOLOGIQUES II.1.1 Fréquence La fréquence de la grossesse chez les adolescentes était de 512 cas sur 3744 femmes enceintes admises durant l’année 2005 soit une proportion de 13,67%. II.1.2 Répartition selon l’âge Age (ans) 12 13 14 15 16 17 18 19 Total Effectif 01 02 01 27 56 111 158 157 512 Taux (%) 0.20 0.40 0.20 5.30 10.90 21.70 30.30 30.10 100 Tableau 2: Répartition des cas de grossesse selon l’âge 18 35,00% 30,00% 30,30% 30,10% 18 ans 19 ans Pourcentage 25,00% 21,70% 20,00% 15,00% 10,90% 10,00% 5,30% 5,00% 0,00% 0,20% 0,40% 0,20% 12 ans 13 ans 14 ans 15 ans 16 ans 17 ans Age Figure 1 : Répartition des cas de grossesse selon l’âge. Po ur ce nt ag e II.1.3 Répartition selon la gestité Gestité G1 G2 G3 G4 Total Effectif 436 64 11 1 512 Tableau 3 : Répartition selon la gestité Taux (%) 85.15 12.5 2.14 0.19 100 19 G1 12,50% 2,10% 0,20% G2 G3 85,20% G4 Figure 2 : Gestité La gestité moyenne était de 1,17. II.1.4 Répartition selon la parité La majorité des adolescentes enceintes était pauci pare (83,70%) avec une parité moyenne de 0,87. II.1.5 Niveau d’éducation Niveau d’éducation Analphabètes Niveau secondaire Niveau primaire Total Effectif 236 52 224 512 Tableau 4 : Taux d’alphabétisation Taux (%) 46.10 10.20 43.80 100 20 Analphabètes 10, 20% 46, 10% Niveau primaire Niveau secondaire 43, 80% Figure 3 : Taux d’alphabétisation II.1.6 Situation matrimoniale Situation matrimoniale Célibataire En union Total Effectif 327 185 512 Taux (%) 63.70 36.30 100 Tableau 5 : Situation matrimoniale Célibataire 36,30% En union 63,70% Figure 4 : Etat matrimonial 21 II.1.7 Profession La profession de ces adolescentes a été regroupée en ménagère, cultivatrice et autres (commerçante, artisan, couturière,….). Profession Effectif Taux (%) Ménagère 273 53.50 Cultivatrice 137 26.80 Autres 102 19.70 Total 512 100 Tableau 6 : Profession Ménagère 19,70% Cultivatrice Autres 53,50% 26,80% Figure 5 : Pourcentage des professions 22 II.1.8 SURVEILLANCE Surveillance Avec CPN Sans CPN Total Effectif 224 288 512 Taux (%) 43.94 56.10 100 Tableau 7 : Surveillance Avec consultation prénatale Sans consultation prénatale 43,94% 56,10% Figure 6 : Taux de consultation prénatale II.2 PATHOLOGIES OBSTETRICALES II.2.1 Pathologies du premier trimestre 96,3% n’avaient présenté aucune pathologie du premier trimestre. Pathologies du premier Effectif Taux (%) trimestre Vomissement gravidique 3 1.60 Grossesse extra-utérine 4 0.80 Grossesse môlaire 1 0.20 Fausse couche spontanée 6 1.20 Aucun 498 96.3 Total 512 100 Tableau 8 : pathologies du premier trimestre 23 Vomissement gravidique 1, 20% 1, 60% Grossesse extra-utérine Grossesse môlaire Fausse couche spontanée 0, 20% 0, 80% Figure 7: Répartition des pathologies rencontrées au cours du premier trimestre de la grossesse. Adolescente (%) Adulte (%) P significatif Vomissement gravidique 1,60 3,32 Fausse couche spontanée 1,20 2,53 Grossesse extra-utérine 0,80 2,92 <0,01 Grossesse môlaire 0,20 0,39 Tableau 9 : Comparaison des pathologies du premier trimestre chez l’adolescente et l’adulte. II.2.1.1 Vomissement gravidique Les vomissements gravidiques (1,60%) ont été surtout retrouvés chez les adolescentes de 19 ans et aucune complication n’a été enregistrée. II.2.1.2 Hémorragies du premier trimestre de la grossesse Les hémorragies du premier trimestre étaient surtout représentées par les fausses couches spontanées, les grossesses extra-utérines et les grossesses môlaires. Fausse couche spontanée 24 La majorité des cas de fausse couche spontanée a été enregistrée chez des adolescentes de 18 ans. Elle représentait 75% des hémorragies du premier trimestre de la grossesse. Grossesse extra-utérine Elle était surtout fréquente à l’âge de 17 ans et représentait 20% des hémorragies du premier trimestre. Grossesse môlaire Un cas a été enregistré chez une adolescente de 19 ans. La grossesse môlaire représentait seulement 5% des hémorragies du premier trimestre de la grossesse. II.2.2 Pathologies du deuxième et du troisième trimestre de la grossesse 92,4% n’avaient présenté aucune pathologie lors du deuxième ou troisième trimestre de la grossesse. Pathologies du deuxième et troisième trimestre Menace d’accouchement prématuré Toxémie gravidique Placenta praevia Souffrance fœtale Mort-in-utéro Rupture utérine Aucun Total Effectif Taux (%) 11 2.30 4 2 4 11 2 478 512 0.80 0.40 0.80 2.30 0.40 92.4 100 Tableau 10 : pathologies du deuxième et troisième trimestre 25 Menace d'accouchement prématuré Toxémie gravidique 0,40% 2,30% 2,30% Placenta praevia Souffrance fœtale aiguë Mort-in-utéro 0,80% 0,40% 0,80% Rupture utérine Figure 8 : Répartition des pathologies rencontrées au cours du deuxième et du troisième trimestre. Adolescente (%) Adulte (%) P significatif Menace d’accouchement prématuré 2,30 0,19 Toxémie gravidique 0,80 0,58 Placenta praevia 0,40 1,75 Souffrance fœtale 0,80 1,17 - Mort-in-utéro 2,30 0,92 - Rupture utérine 0,40 0,97 - 0,002 <0,03 Tableau 11: Comparaison des pathologies du deuxième et du troisième trimestre chez l’adolescente et l’adulte. 26 II.2.2.1 Menace d’accouchement prématuré 80% 75% 70% Pourcentage 60% 50% 40% 30% 25% 20% 10% 0% 17 ans 19 ans Age Figure 9 : Répartition des cas de menaces d’accouchement prématuré selon l’âge. II.2.2.2 Toxémie gravidique 50% 50% 45% 40% 35% 30% 25% 25% Pourcentage 25% 20% 15% 10% 5% 0% 17 ans 16 ans 19 ans Age Figure 10: Répartition des cas de toxémie gravidique selon l’âge. 27 II.2.2.3 Hémorragies du troisième trimestre 02 cas de placenta praevia ont été enregistrés (0,39%) dont 01 cas de placenta praevia recouvrante chez une adolescente de 19 ans provoquant des hémorragies lors du troisième trimestre nécessitant une opération césarienne. L’autre cas était apparu chez une adolescente de 18 ans. II.2.2.4 Souffrance fœtale aiguë Sur les 4 cas de souffrance fœtale aiguë, 3 cas ont été retrouvés chez des adolescentes de 18 ans (0,58%). II.2.2.5 Mort-in-utéro 50,00% 46,15% 45,00% 38,46% Pourcentage 40,00% 35,00% 30,00% 25,00% 20,00% 15,00% 15,38% 10,00% 5,00% 0,00% 16 ans 18 ans 19 ans Age Figure 11: Répartition des cas de morts-in-utéro selon l’âge. II.2.2.6 Rupture utérine Les 2 cas ont été retrouvés chez des adolescentes de 17 et 18 ans (0,39%). 28 II.3 PATHOLOGIES ASSOCIEES A LA GROSSESSE 93,4% n’avaient présenté aucune pathologie associée à la grossesse. Pathologies associées Paludisme Hypertension artérielle Kyste de l’ovaire Appendicite aiguë Cardiopathie Fibrome Autres Aucun Total Effectif 16 2 2 2 2 2 8 478 512 Taux (%) 2.30 0.40 0.40 0.40 0.40 0.40 0.60 93.4 100 Tableau 12 : Pathologies associées à la grossesse 0,60% Paludisme Hypertension artérielle 0,40% Kyste de l'ovaire 2,30% 0,40% Appendicite aiguë Cardiopathie Fibrome 0,40% Autre 0,40% 0,40% Figure 12 : Répartition des pathologies associées à la grossesse. 29 Paludisme Hypertension artérielle Kyste de l’ovaire Appendicite aiguë Cardiopathie Fibrome Autres Adolescente (%) 2,30 Adulte (%) 2,14 P significatif - 0,40 0,19 - 0,40 0,40 0,40 0,40 0,60 0,19 0,78 0 cas 0 cas 0 cas - Tableau 13 : Comparaison des pathologies associées à la grossesse chez l’adolescente et l’adulte II.4 ISSUE DE LA GROSSESSE Issue de la grossesse Avortement provoqué Avortement spontané Accouchement prématuré Grossesse évolutive Accouchement à terme Total Effectif 55 17 17 32 391 512 Taux (%) 10.90 3.50 3.50 6.30 75.20 100 Tableau 14 : Issue de la grossesse 10,90% 3,50% 3,50% 6,30% Avortement provoqué Avortement spontané 75,20% Accouchement prématuré Grossesse évolutive Accouchement à terme Figure 13: Pourcentage des différentes issues de la grossesse 30 Avortement provoqué Avortement spontané Accouchement prématuré Grossesse évolutive Accouchement à terme Adolescente (%) 10,90 3,50 Adulte (%) 5,07 3,90 P significatif <0,0005 - 3,50 2,14 - 6,30 9,17 - 75,20 81,23 <0,01 Tableau 15 : Comparaison des issues de la grossesse chez l’adolescente et l’adulte. II.4.1 Avortement provoqué 35% 32% 32% 18 ans 19 ans 30% Pourcentage 25% 20% 16% 14% 15% 10% 5% 2% 4% 0% 12 ans 15 ans 16 ans 17 ans Age Figure 14 : Répartition des avortements provoqués selon l’âge. 31 II.4.2 Avortement spontané 40,00% 37,50% 35,00% 31,25% Pourcentage 30,00% 25,00% 18,75% 20,00% 15,00% 10,00% 6,25% 6,25% 15 ans 16 ans 5,00% 0,00% 17 ans 18 ans 19 ans Age Figure 15 : Répartition des avortements spontanés selon l’âge. II.4.3 Accouchement prématuré 57,14% 60,00% Pourcentage 50,00% 40,00% 30,00% 20,00% 14,28% 14,28% 14,28% 15 ans 17 ans 18 ans 10,00% 0,00% 19 ans Age Figure 16: Répartition des accouchements prématurés selon l’âge. 32 II.5 MODE D’ACCOUCHEMENT Mode d’accouchement Accouchement normal Extraction instrumentale Episiotomie Opération césarienne Présentation de siège Total Effectif 269 66 110 45 22 512 Taux (%) 52.70 12.90 21.30 8.80 4.30 100 Tableau 16 : Mode d’accouchement 8,80% Accouchement normal 4,30% Episiotomie 12,90% Extraction instrumentale 52,70% Opération césarienne Présentation de siège 21,30% Figure 17 : Pourcentage des modes d’accouchement. Episiotomie Extraction instrumentale Opération césarienne Présentation de siège Adolescente (%) 21,30 Adulte (%) 9,17 12,90 8 8,80 4,30 9,76 2,92 P significatif <0,00 <0,010 - Tableau 17 : Tableau récapitulatif des terminaisons de la grossesse chez l’adolescente et l’adulte. 33 II.5.1 Accouchement normal 40,00% 36,71% 35,00% 30,00% 26,56% 23,43% 25,00% Pourcentage 20,00% 15,00% 10,00% 5,00% 0,00% 5,40% 0,78% 6,25% 0,78% 13 ans 14 ans 15 ans 16 ans 17 ans 18 ans 19 ans Age Figure 18 : Taux d’accouchement normal réparti selon l’âge. II.5.2 Accouchement dystocique II.5.2.1 Présentation de siège 50% 44% 45% 40% Pourcentage 35% 30% 25% 20% 20% 16% 15% 10% 12% 8% 5% 0% 15 ans 16 ans 17 ans 18 ans 19 ans Age Figure 19 : Pourcentage de la présentation du siège selon l’âge. 34 II.5.2.2 Extraction instrumentale Elle était représentée surtout par le vacuum extraction qui était la méthode la plus utilisée par le service. Le taux d’utilisation de vacuum était de 12,9% Dans notre étude, le défaut de progression du fœtus à travers la filière pelvienne constituait surtout l’indication de l’utilisation de vacuum. II.5.2.3 Opération césarienne Le nombre d’opération césarienne effectuée sur 512 grossesses est de 45 soit un taux de 8,8%. 3% 32,50% 5% Grossesse gémellaire Rupture utérine 5% 5% Crise d'éclampsie 7,50% Placenta praevia 12,50% 30% Présentation de siège Souffrance fœtale Disproportion foetopelvienne Bassin rétréci . Figure 20: Indications des opérations césariennes. II.5.2.4 Episiotomie 21,3% des adolescentes avaient subi une épisiotomie, en majorité unilatérale gauche. II.5.3 Complications d’accouchement et d’avortement 81.05% des adolescentes n’avaient présenté aucune complication après leur accouchement. Complications Effectif Taux (%) 35 Hémorragies Déchirures périnéales Rétention placentaire Autres Aucun Total 14 41 32 10 415 512 2.90 8.20 6.40 2 81.05 100 Tableau 18 : Complications d’avortement et d’accouchement 2,90% 8,20% Hémorragies 6,40% Déchirures périnéales 2,00% Rétention placentaire Autre Aucune 69,10% Figure 21 : Complications Hémorragies Déchirures périnéales Rétention placentaire Adolescente (%) 2,90 8,20 6,40 Adulte (%) 0,39 7,71 3,25 P significatif <0,001 <0,02 Tableau 19: Comparaison des complications chez l’adolescente et l’adulte. 36 II.6 ETUDE DES NOUVEAU-NES DES ADOLESCENTES II.6.1 Poids de naissance Poids de naissance Inférieur à 2000g 2000g à 2500g Supérieur ou égal à 2500g Total Effectif 49 72 391 512 Taux (%) 9.57 14.06 76.36 100 Tableau 20 : Poids de naissance Inférieur à 2000g 2000g à 2500g Supérieur ou égal à 2500g 9.57% 14.06% 76.36% Figure 22: Pourcentage des poids de naissance Le poids des nouveau-nés chez les adolescentes variaient entre 1150g et 4150g avec une moyenne de 2192,52g. II.6.2 Apgar à la naissance Apgar à la naissance 10 9à7 6à4 4à2 Total Effectif 132 197 116 57 512 Tableau 21 : Apgar à la naissance Taux (%) 25.78 38.47 22.65 11.13 100 37 11.13% 10 25.78% 22.65% 9à7 6à4 4à2 38.47% Figure 23 : Indice d’Apgar Les nouveau-nés avaient un bon indice d’Apgar avec une moyenne comprise entre 7 et 9. II.6.3 Réanimation néonatale Réanimation néonatale Nouveau-né réanimé Nouveau-né non réanimé Total Effectif 164 348 512 Taux (%) 32 68 100 Tableau 22 : Réanimation néonatale 32% Nouveau-né réanimé Nouveau-né non réanimé 68% Figure 24: Réanimation néonatale Troisième partie : COMMENTAIRES-DISCUSSIONS SUGGESTIONS 38 TROISIEME PARTIE : COMMENTAIRES- DISCUSSIONS- SUGGESTIONS I. COMMENTAIRES ET DISCUSSIONS I.1 Sur l’aspect épidémiologique Notre étude montrait une proportion de 13,67% des grossesses chez les adolescentes durant l’année 2005 au Centre Hospitalier de Référence Régional de Tamatave. Au niveau international, les statistiques menées au cours des vingt dernières années montrent une augmentation significative des taux de grossesse parmi les adolescentes. Ainsi, dans le monde en développement, en moyenne, 40% des femmes accouchent avant l’âge de 20 ans, ces chiffres varient de 8% en Asie de l’Est à 56% en Afrique de l’Ouest (17). En Amérique latine, le nombre des grossesses chez les adolescentes est très élevé et ce phénomène est considéré comme un problème de santé publique (18) avec une augmentation du pourcentage des adolescentes parmi les mères et qui est passé de 14,1% en 1978/79 à 17,5% en 1994 au Brésil (19) En France ce chiffre a beaucoup baissé entre 1976 et 1992 puisqu’il est passé de 3,6 % à 1 %. Depuis 10 ans il se maintient aux environs de 0,85 % (20) Mais remarquons cependant que cette proportion varie considérablement d’un pays à l’autre, en fonction de la période d’étude, du contexte socio-économique et surtout du contexte culturel. L’âge moyen de la grossesse d’adolescente dans notre étude était à 17 ans avec un maximum chez les filles de 18 ans et 19 ans. Selon la statistique canadienne, le taux de grossesses est plus élevé chez celles 18 et 19 ans, qui sont nombreuses à avoir planifié leur grossesse. Chez les 15 à 17 ans, le taux est considérablement plus faible mais inclut probablement une plus forte proportion de grossesses non planifiées (21). Les adolescentes sont d’autant plus susceptibles d’avoir une vie sexuelle active qu’elles sont âgées, ce que reflète le taux de grossesses nettement plus élevé observé pour le groupe des 18 à 19 ans que pour celui des 15 à 17 ans (22). Une étude réalisée en République Démocratique du Congo sur le pronostic foeto-maternel de la maternité précoce aux 39 cliniques universitaires a montré une moyenne d’âge de 17 ans (plus ou moins 1.2 ans) chez les adolescentes enceintes. (23) Concernant la situation générale sociodémographique et sanitaire de Madagascar (1) : - Les femmes en âge de procréer constituent 23,4% de la population ; - Les jeunes femmes de 15 à 19 ans représentent 22,7% de l’effectif des femmes en âge de procréer ; 17,7% d’entre elles ont une vie sexuelle précoce ; - Les jeunes de 15 à 24 ans représentent 20% de la population totale ; et 57,5% des jeunes de plus de 17 ans ont commencé à avoir des rapports sexuels. On définit la gestité comme le nombre de grossesses d’une femme ; dans notre étude, la majorité des adolescentes était à leur première grossesse avec une gestité moyenne de 1,17. La parité est définie comme le nombre d’accouchement viable d’une femme et nous avions obtenu une parité moyenne de 0,87. Une des caractéristiques des adolescentes enceintes étudiées était d’être pauci pare et la majorité en est à leur premier enfant. Nous n’avons pas trouvé de référence sur ces caractéristiques dans la littérature. Mais nous pouvons admettre que la primigestité pourrait influencer sur l’apparition de complications dans la grossesse précoce qui constitue déjà une grossesse à risque. Concernant le niveau d’éducation, le taux d’analphabétisme est encore très élevé dans la région étudiée (46,10%), ce qui est d’ailleurs confirmé lors d’une formation technique des néo alphabétisés en concluant que l’apprentissage des métiers de base s’avère très adéquat à la population malgache à 80% vivant en milieu rural, à fort taux d’an alphabétisme (plus de 45%) (24). Mais il est évident que le taux d’alphabétisme varie considérablement selon les régions et reste bas surtout en milieu rural. A Madagascar, le taux d’analphabètes est de 29% pour la population générale avec 11% en milieu urbain et 35% en milieu rural. Selon l’Enquête Démographique et Sanitaire (EDS III), les proportions des femmes sans instructions varient d’un minimum de 11% dans la province d’Antananarivo à un maximum de 43% dans celle de Toliara. Ce taux est environ de 35,50% dans la province de Toamasina (25). 40 Dans la plupart des pays, 70% à 100% des enfants sont inscrits à l'école primaire, mais le nombre d'années de scolarisation des jeunes varie énormément. Ainsi, si 80% des jeunes femmes de quelques pays en développement reçoivent une instruction primaire (au moins sept années d'école), 25% tout au plus en bénéficient dans de nombreuses régions d'Afrique subsaharienne. Dans le monde en développement, la différence peut être considérable: au Soudan, par exemple, 46% des jeunes femmes de 15 à 19 ans ont bénéficié d'au moins sept années de scolarisation, par rapport à 5% des femmes âgées de 40 à 44 ans. Les disparités, entre les différents milieux socio-économiques et résidentiel surtout, n'en persistent pas moins. Dans beaucoup de pays en développement, les jeunes femmes urbanisées sont deux à trois fois plus susceptibles que leurs homologues des milieux ruraux d'avoir reçu une instruction élémentaire. (26) D’après les cas étudiés, plus de la moitié de ces adolescentes enceintes sont célibataires (63,7%).Ce qui est justifié par la littérature car en France, les bébés d’adolescentes naissent dans 72% des cas d’une mère célibataire (17). En 2004, les patientes admises à la Maternité de Befelatanana étaient surtout représentées par les adolescentes célibataires (79,6%) et viennent ensuite les adolescentes, scolaires et universitaires (22,6%), à charge de leur famille. De plus, dans plusieurs régions de Madagascar, le mariage traditionnel reste encore d’usage mais la plupart des mères adolescentes n’ont pas de conjoint qui contribue au revenu du ménage. Dans de nombreux pays d'Afrique subsaharienne, un tiers des enfants nés de femmes âgées de 15 à 19 ans le sont de mères célibataires; la proportion est assez faible (4% à 6%) au Burkina Faso, au Mali, au Niger et au Nigéria, mais elle excède les trois quarts au Botswana et en Namibie. En Amérique latine et aux Caraïbes, 12% à 25% des enfants nés d'adolescentes le sont aussi de femmes non mariées. La maternité en dehors du mariage est une tendance en hausse dans le monde industrialisé: en France, en Allemagne, en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis, plus de la moitié des mères adolescentes sont célibataires. (26) Dans notre étude, 53,50% de la population adolescente sont ménagères. En effet, la grossesse chez les adolescentes a des conséquences économiques. Avoir un enfant peut 41 compromettre les études et, par conséquent, limiter les perspectives d’emploi de la jeune fille sur le marché du travail où l’on exige un niveau de formation de plus en plus élevé (27). Concernant la surveillance, la consultation prénatale consiste à guider la mère pour une bonne évolution de sa grossesse, pour un bon état de santé, diminuer le taux de mortalité néonatale et éviter les complications au cours de l’accouchement. Nous avons constaté un taux élevé d’absence de consultation prénatale chez les adolescentes (56,1%) et pourtant selon l’Enquête Démographique et Sanitaire à Madagascar, 80% des naissances de ces cinq dernières années (pour la population globale) sont précédés de consultations prénatales auprès de personnel qualifié (25). Ce qui nécessite donc encore une forte sensibilisation des adolescentes chez lesquelles la grossesse est à risque et source de mortalité maternelle et infantile élevée en cas d’absence de soins prénataux. Concernant les facteurs de risques, les consultations prénatales sont souvent insuffisantes et de mauvaise qualité dans les pays sous développés. D’après une étude réalisée dans le service de gynécologie obstétrique de l’hôpital Gabriel Toure (Mali), l’auteur rapporte que l’analphabétisme est un facteur de risque dans l’absence de suivi de la grossesse (28) et la plupart des auteurs ont noté un taux d’analphabétisme associé au manque de suivi prénatal. En effet, une patiente non instruite comprend moins bien l’importance des consultations prénatales qu’une femme instruite. (29, 30) Il est aussi essentiel de dépister rapidement la grossesse afin d’offrir à l’adolescente le plus d’options possibles et d’entreprendre les soins prénatals chez les jeunes femmes qui choisissent de poursuivre leur grossesse. Des soins prénatals insuffisants sont la principale cause du taux de complications plus élevé chez les 15 à 19 ans (31). La profession a aussi influé sur le suivi prénatal. Les ménagères sont en effet majoritaires dans notre étude, et sont les moins sensibilisées à suivre leur grossesse. Pour plusieurs auteurs, ceci pourrait s’expliquer d’une part par leurs faibles revenus et d’autre part par leurs occupations domiciliaires importantes laissant peu de temps à un éventuel suivi prénatal.(28) 42 I.2 Concernant les pathologies obstétricales La grossesse extra-utérine était de 0,80% chez l’adolescente et 2,90% chez l’adulte. Son taux est plus élevé chez l’adulte que chez l’adolescente avec une différence significative (p< 0,01). Comparée à la littérature, sa fréquence est de 2% avec environ 1 cas sur 60 grossesses ; ce qui justifie le résultat trouvé dans notre étude. La grossesse extra-utérine reste donc une cause fréquente de mortalité et de morbidité du premier trimestre de la grossesse chez toute femme en période d’activité génitale. Les autres complications du premier trimestre de la grossesse d’adolescente existent aussi bien chez l’adulte que chez l’adolescente car leur différence n’est pas significative. Il en ressort donc que l’âge n’est pas un facteur déterminant l’existence de ces autres pathologies. La majorité des complications du second et du troisième trimestre était plus fréquente chez les adolescentes que chez les adultes. Dans notre étude, les résultats comparatifs des taux de complications chez les adolescentes et les adultes avaient montré un taux de menace d’accouchement prématuré plus élevé chez les adolescentes avec une différence significative (p< 0,002). Ceci est d’ailleurs confirmé par la littérature qui démontre que la grossesse chez une jeune fille de moins de 20 ans est plus à risque que chez l’adulte à l’exemple d'une étude menée sur une quinzaine d'années à partir de plus de 14.700 adolescentes et 11.800 patientes plus âgées : avant 20 ans, le risque d'accouchement prématuré était important chez l’adolescente. De plus, dans cette même étude, le risque de présenter une prééclampsie est deux fois plus élevé chez l’adolescente. La prééclampsie correspond à un état pathologique apparaissant à partir de la 20ème semaine de grossesse, caractérisé par une hypertension artérielle, une protéinurie (protéines dans les urines) et une prise de poids avec œdème. Dans notre étude le taux de prééclampsie était supérieur chez l’adolescente par rapport à celui de l’adulte bien que la différence ne soit pas significative. A 19 ans ce taux était de 50%. Les auteurs montrent que les très jeunes mères de 15 ans présentent un risque accru d'accouchement prématuré, et de prééclampsie, tandis qu'entre 15 et 19 ans, c'est la prééclampsie qui prédomine. Sans pouvoir affirmer que seul l'âge est le facteur 43 responsable de cette différence, ces données confortent dans la nécessité de mettre en place des programmes préventifs adaptés aux adolescentes (32). La fréquence de la mort in utéro est élevée chez l’adolescente (2,30%) par rapport à l’adulte (0,92%) mais la différence n’est pas significative. Pour des fœtus d'âge gestationnel supérieur à 20 SA et de Poids > 500 g, Cotzias et coll retrouvent sur une base de 171.527 naissances une fréquence globale de 0,98% (33) ; notre résultat a abouti approximativement à celui de cette étude. I.3 Concernant les pathologies associées à la grossesse (34) La région où a été effectuée notre étude fait partie des zones d’endémies palustres ce qui expliquerait la grande prévalence du paludisme dans les deux populations étudiées car toute femme enceinte est donc ici à risques d’être infecté. Plus d’un million de personnes meurent chaque année du paludisme, principalement des nourrissons, des jeunes enfants et des femmes enceintes, et la plupart en Afrique. On considère qu’environ 40% de la population mondiale, essentiellement dans les pays les plus pauvres du monde, sont exposés au paludisme. Chaque année, plus de 500 millions de personnes en sont gravement atteintes. La plupart des cas et des décès surviennent en Afrique subsaharienne. Néanmoins, l’Asie, l’Amérique latine, le MoyenOrient et certaines parties de l’Europe sont également touchés. Les femmes enceintes sont fortement exposées au paludisme et risquent de contracter les formes cliniques aiguës et sévères de la maladie, pouvant entraîner jusqu’à 60 % de pertes fœtales et plus de 10 % de décès maternels (jusqu’à 50 % pour les formes graves). D’autres présentent une anémie grave et un retard de croissance du fœtus même si elles ne manifestent aucun signe clinique aigu de maladie. On estime que 10 000 de ces femmes et 200 000 nouveau-nés meurent chaque année des suites d’une infection palustre au cours de la grossesse. L’OMS recommande que tous les pays d’endémie fournissent un ensemble d’interventions pour la prévention et la prise en charge du paludisme pendant la grossesse consistant : à diagnostiquer et à traiter tous les épisodes cliniques ainsi que l’anémie, à distribuer des moustiquaires imprégnées d’insecticide pour prévenir les piqûres de moustiques et les infections pendant la nuit, 44 à faire un traitement préventif intermittent par la Sulfadoxine-Pyriméthamine pour éliminer régulièrement les infections placentaires surtout dans les zones à forte endémicité de paludisme à Falciparum. I.4 Concernant l’issue de la grossesse L’avortement provoqué et ses complications chez l’adolescente (10,90%) seraient très fréquents avec une différence nettement significative par rapport à ceux de l’adulte (p<0,0005). Selon quelques auteurs, en présence d'une grossesse non souhaitée, de nombreuses jeunes femmes se font avorter. Les estimations des avortements pratiqués sur des femmes de moins de 20 ans vivant dans des pays en développement oscillent entre 1 et 4,4 millions par an. (35) Et selon la Direction de la Recherche, des Etudes, de l’Evaluation et des Statistiques (D.R.E.E.S), il y aurait environ 10 000 grossesses non désirées par an chez les mineures dans le monde, qui donneraient lieu à 6700 interruptions volontaires de la grossesse dont 5 à 10% sans consentement parental et 10% des 50 millions d’avortements réalisés chaque année concernent des adolescentes âgées e 15 à 19 ans. (36) Aux Etats-Unis, 30% des grossesses finissent par un avortement légal provoqué. Un tiers des avortements correspond à des femmes de moins de 20 ans. (37) Cette issue de la grossesse était surtout enregistrée chez les adolescentes plus âgées c’est-à-dire 18 et 19 ans que chez les jeunes adolescentes. Ceci s’explique probablement par le fait que les grossesses d’adolescentes sont plus fréquentes dans cette tranche d’âge, un âge auquel l’adolescente est consciente de la difficulté d’élever un enfant dans un contexte difficile. L’interruption de la grossesse serait donc la seule issue d’affronter cette réalité. De plus, on peut rappeler les résultats sortis par l’Enquête Démographique et Sanitaire sur la fréquence des rapports sexuels à un âge relativement bas (17 ans) lié à un faible taux de couverture de contraception. L’accouchement prématuré est plus nombreux chez les adolescentes, mais la différence n’est pas significative par rapport au résultat retrouvé chez les adultes. Notre étude avait montré un taux de 3,50% d’accouchement prématuré. 45 Au Gabon, ce taux est de 11,8% (38). En France il est passé de 8,2% en 1972 à 5,6% en 1981 (39) grâce aux progrès dans la prévention de l’accouchement prématuré ces dernières années. La comparaison entre pays est donc difficile à interpréter probablement parce qu’il s’agit de populations démographiquement différentes. Bien que nous ayons trouvé un taux plus bas d’accouchement prématuré, la lutte contre la prématurité constitue une des priorités par une bonne prise en charge de la grossesse précoce et surtout un grand accompagnement médico-social dans l’éducation des adolescentes dans le but d’éviter une grossesse précoce : développer le planning familial et développer les structures sanitaires existantes. Nous avons remarqué une différence très significative (p<0,01) du taux d’accouchement mené à terme chez l’adulte par rapport à celui de l’adolescente, justifiant ainsi que la grossesse d’adolescente reste encore une grossesse à risque. I.5 Concernant le mode d’accouchement L’accouchement normal restait quand même élevé par rapport aux autres modes d’accouchement. Ce taux d’accouchement normal augmentait avec l’âge de l’adolescente. Une étude menée sur le mode d’accouchement des adolescentes établit que ces dernières accouchent très naturellement et par voie basse dans 94 % des cas. (40) Cependant, nous avons remarqué une fréquence plus élevée de la pratique de l’épisiotomie et de l’extraction instrumentale chez les adolescentes que chez les adultes avec une différence significative respectivement p<0,00 et p<0,010. Notre étude retrouve donc des résultats similaires à ceux publiés c’est-à-dire une grande majorité d’accouchement normal (52,72%) ; ces adolescentes ont un taux de recours élevé à l’épisiotomie et à l’extraction instrumentale comparé à celui des adultes avec une différence significative. Une étude menée par l’UNICEF dans un centre hospitalier universitaire de Yaoundé confirme ce résultat. (41) Mais il est évident que le recours à l’épisiotomie et l’extraction varie selon les caractéristiques sociodémographiques des patientes (âge, origine ethnique,…) et les conditions obstétricales (présentation,…). Il est donc difficile de définir un taux 46 raisonnable de ces deux méthodes. Néanmoins ce taux reste inférieur à celui de l’accouchement normal. Le taux d’opération césarienne est presque le même chez l’adolescente que chez l’adulte (8,8% et 9,76%). Ce taux est de 12% au Centre hospitalier Mohammed VI du Maroc. (42) La présentation du siège est plus fréquente à l’âge de 18 ans mais il n’existe pas de différence significative par rapport au taux retrouvé chez les adultes. On peut donc exclure toute relation entre la fréquence de la présentation du siège et le jeune âge des adolescentes. Dans notre étude, 2,90% des adolescentes présentaient des hémorragies post-abortum qui, selon les auteurs, constituent les principales complications de l’avortement. (43) (44). Le taux de rétention placentaire est aussi très élevé chez les adolescentes par rapport aux adultes (6,40% contre 3,25% : différence significative avec p<0,02). La grossesse est une cause majeure de décès pour les jeunes femmes de 15 à 19 ans dans le monde entier ; les complications de l’accouchement et des avortements pratiqués dans des conditions dangereuses étant ici le principal facteur. Les filles qui n’ont pas encore atteint leur plein développement physique souffrent de difficultés durant la grossesse et l’accouchement. Les jeunes femmes qui donnent naissance pour la première fois connaissent très souvent un accouchement prolongé. (24) D’après l’étude de l’UNICEF à Yaoundé les adolescentes ont un taux de déchirure du périnée significativement élevé ; il est de 1,5 fois celui de la femme de la vingtaine (41). Dans notre étude, ce taux est comparable chez les deux populations même si la différence n’est pas significative. Ces complications s’expliqueraient donc par le fait que le taux d’avortement est très élevé chez les adolescentes. I.6 Concernant les nouveau-nés des adolescentes La majorité des nouveaux-nés de ces adolescentes était née avec un bon indice d’Apgar supérieur ou égal à 7. 47 Le poids de naissance moyen était de 2192,52g correspondant à peu près aux données de la littérature africaine (45) qui démontre aussi une variation du poids de naissance dans le monde pour la population générale, pour une région donnée, pour une même époque. Entre 1932 et 1956 par exemple, au Kinshasa (Zaïre), le poids de naissance moyen est passé de 2774g à 2974g et est resté stationnaire jusqu’en 1969 avec 2931g. A la même époque, le poids de naissance moyen au Lubumbashi (Zaïre) était de 3163g. Une étude réalisée par l’OMS en 1981 donne une estimation de la proportion moyenne de 17% des nouveau-nés inférieurs à 2500 g chez les adolescentes pour les pays en voie de développement. On peut donc admettre l’influence du niveau socio-économique sur le poids de naissance et il est difficile de faire la comparaison entre pays due à cette différence de répartitions géographiques, ethniques et socio-économiques (46) mais il est évident que la fréquence des petits poids de naissance est élevée chez les adolescentes. II.Suggestions Les adolescents et les jeunes font partie des groupes cibles du Ministère de la Santé et la Santé de la Reproduction des Adolescentes (SRA) constitue un des piliers de la politique nationale de la santé de la reproduction dont les composantes spécifiques sont : l’information et l’éducation précoce sur la santé sexuelle et la santé de la reproduction ; la prévention des grossesses inopportunes et non désirées ; la prise en charge des grossesses précoces ; la prévention des avortements ainsi que la prise en charge de leurs complications ; la prévention des IST/SIDA. (1) Les professionnels de la santé jouent donc un rôle important dans la prévention des grossesses non planifiées chez les adolescentes. (47) (48) Toutes ces stratégies valent plus que nos propres suggestions. C’est pour cette raison que nous reprenons ci-après ce qu’a recommandé l’OMS. 48 Pour l’OMS, la politique vise à : (49) privilégier l’amélioration de l’utilisation des contraceptifs et au moins un autre comportement de nature à prévenir la grossesse et les infections sexuellement transmissibles ; offrir des services et des interventions à long terme conçus de façon à répondre aux besoins locaux des jeunes, en particulier dans les groupes à risque ; fournir des informations claires et dépourvues d’ambigüité ; assurer une amélioration des aptitudes interpersonnelles concernant notamment la négociation et le refus ; réaliser en temps utile des interventions, notamment une action éducative et une information lorsqu’une adolescente reçoit le résultat négatif d’un test de grossesse dans un établissement de santé ; faire reposer les programmes sur des démarches inspirées de théories, en y incorporant des buts et des résultats comportementaux clairs et en recourant à des méthodes d'enseignement participatives ; veiller à ce que les interventions et les services soient accessibles aux jeunes ; choisir et former du personnel acquis aux buts du programme ; collaborer avec des « guides d’opinion » adolescents et de personnes capables d’influencer leurs pairs ; veiller à ce que les interventions soient adaptées à l’âge ; encourager une culture locale où il est permis de parler de sexualité et de contraception ; coordonner les services visant à prévenir la grossesse avec d’autres services destinés aux jeunes, et travailler en coopération avec la communauté. Cependant, il est aussi nécessaire d’étudier le comportement psychosocial et le comportement sexuel de l’adolescente dans cette prévention de la grossesse précoce, donc à risque : Nous pouvons remarquer dans notre étude qu’il existe des adolescentes enceintes vivant en couple; dans ce cas nous pouvons considérer que la 49 grossesse est désirée et le bébé sera accueilli dans un foyer stable. L’adolescente devient alors une vraie mère. Il est nécessaire de l’éduquer sur l’espacement des naissances en donnant des conseils en matière de contraception pour retarder les futures grossesses. Il peut s’agir d’une grossesse accidentelle apparaissant chez une adolescente vivant dans une structure familiale instable et perturbée (faible revenu, surnombre au foyer, …) et qui aboutit souvent à un avortement provoqué ou interruption volontaire de la grossesse. Dans ce cas, le personnel de santé doit être en mesure d’assurer une prise en charge psychosociale de l’adolescente. Et selon Victor Hugo, il serait regrettable de gâcher "la plus délicate des transitions, l'adolescence, ce commencement d'une femme dans la fin d'un enfant" Conclusion 50 CONCLUSION L’adolescence est un passage entre la vie d’enfance et la vie d’adulte. La survenue de la grossesse au cours de l’adolescence constitue une période cruciale. Notre étude avait pour objectif de décrire les complications et pathologies de la grossesse chez les adolescentes, d’étudier leur issue, le mode d’accouchement, les caractéristiques des nouveau-nés et d’analyser les facteurs de risques de la grossesse précoce. Ainsi, la proportion des grossesses chez les adolescentes était de 13,67% avec une moyenne d’âge de 17 ans, une gestité moyenne de 1,17 et une parité moyenne de 0,87. Il s’agissait en général de population instable et défavorisée (bas niveau d’éducation, faible revenu). Le taux de CPN était de 46,10% et les pathologies obstétricales étaient dominées par la menace d’accouchement prématuré avec un taux de 2 ,30%. Les facteurs de risques étaient surtout dus à l’absence de suivi prénatal lié au bas niveau scolaire et au faible revenu de la femme. Le paludisme constituait la principale pathologie dans la région étudiée. L’avortement provoqué constituait 10,90% et ses complications étaient surtout dominées par les hémorragies (2,90%) et la rétention placentaire (6,40%). L’épisiotomie et l’extraction instrumentale restaient fréquentes avec respectivement un taux de 21,30% et 12,90%. Les nouveau-nés étaient en général de petit poids de naissance avec une moyenne de 2192.52g et une moyenne d’indice d’Apgar de 7.69. Ils étaient 31.6% à avoir été réanimés. Il en ressort donc de cette étude que la grossesse adolescente est une grossesse à risque élevée de grande morbidité et mortalité maternelle et infantile. Ainsi, il nous parait utile d’apporter notre contribution sur : a) la prise en charge de la grossesse chez les adolescentes : l’éducation et l’information des adolescentes sur l’abstinence et la contraception : informer sur l’usage des contraceptifs par le développement du planning familial et surtout sensibiliser et informer sur les maladies sexuellement transmissibles et le VIH/SIDA; l’éducation des adolescentes sur l’importance des consultations prénatales; 51 l’éducation sur l’importance d’accoucher en milieu hospitalier en présence de personnel qualifié afin de prévenir les éventuelles complications et d’assurer une bonne prise en charge du nouveau-né; l’information sur les risques et complications d’un avortement provoqué; b) les formations sanitaires : faciliter l’accès aux centres de santé pour les jeunes avec un personnel bien formé et qualifié dans l’assistance sociale en respectant la confidentialité; organiser des séances d’information et d’éducation sexuelle pour les jeunes; améliorer la qualité d’accueil dans tous les centres de santé surtout pour les adolescentes enceintes qui se sentent souvent marginalisées par la société et la prise en charge psychosociale de ces adolescentes; bannir les examens de routine lors des consultations prénatales et la non négligence de l’existence de risques dans la grossesse précoce. Enfin, l’État se doit de s’engager beaucoup plus dans l’éducation en renforçant l’alphabétisation et augmenter ainsi le niveau d’éducation du pays. BIBLIOGRAPHIE BIBLIOGRAPHIE 1. Ministère de la Santé. Politique Nationale de la Santé de la Reproduction (PNSR). Minsan. 2000. 2. Rouvière H. Anatomie humaine descriptive et topographique. Masson et Cie.1962. 3. Paul R, Barbara Y, John W. Histologie Fonctionnelle. Masson. 2001 : 368. 4. D’Halluin G, Magnin G. Extrait de « Accouchement normal en présentation du sommet ». La Revue du Praticien. 2000. 5. Segui B. Nouveau manuel de gynécologie. Editions Intermédia, Paris. 1975 ; II : 9. 6. Merger R, Levy J, Melchior J. Précis d’obstétrique. Masson et Cie. 1974. 7. Delamare G. Dictionnaire des termes de médecine. Maloine. 1999. 8. Audibert F, Cayol V. Gynéco obstétrique. Med-Line. 2002. 9. http://fr.wikipedia.org/wiki/Adolescence.Adolescence.2005 10. Organisation Mondiale de la Santé (OMS). 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Raha tafiditra an-tranon’olona aho dia tsy hahita izay zava-miseho ao ny masoko , ka tanako ho ahy samirery ireo tsiambaratelo aboraka amiko ary ny asako tsy avelako hatao fitaovana hanantotosana zavatra mamoafady na hanamorana famitan-keloka. Tsy ekeko ho efitra hanelanelana ny adidiko amin’ny olona tsaboiko ny antonjavatra ara-pinoana , ara-pirenena , ara-pirazanana , ara- pirehana ary ara-tsaranga. Hajaiko tanteraka ny ain’olombelona na dia vao notorotoronina aza , ary tsy hahazo mampiasa ny fahalalako ho enti-manohitra ny lalàn’ny maha-olana aho na dia vozonana aza . Manaja sy mankasitraka ireo mpampianatra ahy aho ka hampita amin’ny taranany ny fahaizana noraisiko tamin’izy ireo . Ho toavin’ny mpiara-belona amiko anie aho raha mahatanteraka ny velirano nataoko Ho rakotry ny henatra sy horabirabian’ireo mpitsabo namako kosa aho raha mivadika amin’izany .» PERMIS D’IMPRIMER LU ET APPROUVE Le Président de Thèse Signé : Professeur RASAMINDRAKOTROKA Andry VU ET PERMIS D’IMPRIMER Le Doyen de la Faculté de Médecine d’Antananarivo Signé : Professeur RAJAONARIVELO Paul Name and first name: RAZANAKOLONA Lovarinoro Manehosoa Title of the Thesis: TEEN PREGNANCY AT CHRR OF TOAMASINA IN 2005. Field of study: PUBLIC HEALTH Number of pages: 47 Number of tables: 7 Number of figures: 24 Number of references: 49 SUMMARY Teen pregnancy is an early childbearing with high risk of foetal and maternal morbidity. Our objectives are to analyze the factors of risks, to describe the complications and pathologies of the early pregnancy, to study their issues, the mode of delivers and the characteristics of new-born. This retrospective study was done from January to December 2005 and concerned 3744 woman expectant admitted in the department of Gynaecology-Obstetric of Toamasina. 512 teenagers (13, 67%) are registered. The risk factor of complications is especially the absence of antenatal care related on the low school level and the low standard of living of the teenager. The threat of premature birth is frequent. A great proportion (10, 90%) of these girls has recourse to the caused abortion whose complications are dominated by the haemorrhages and the placental retention. The normal childbirth is 52, 70%, but episiotomy and instrumental extraction are frequently practised. The new born are generally with low weight of birth. Education and information remain the key points of the Health of the Reproduction at the Teenagers. The risk factor is preventable by the improvements of the health’s Center, the improvement of the level of education and a good standard of living of each one. Key words : Adolescence- early pregnancy- complications- new born- Director of Thesis Reporter of Thesis Address of author contraception : Professeur RASOLOFONDRAIBE Aimé : Docteur RANDRIAMBELOMANANA Joseph Anderson : Lot BM 281 Ampitatafika Ambohidavenona Antananarivo Nom et Prénoms : RAZANAKOLONA Lovarinoro Manehosoa Titre de la Thèse : ETUDE DES GROSSESSES CHEZ LES ADOLESCENTES AU CHRR DE TOAMASINA DURANT L’ANNEE 2005. Rubrique : SANTÉ PUBLIQUE Nombre de pages : 47 Nombre de tableaux : 7 Nombre de figures : 24 Nombre de références bibliographiques : 49 RESUME La grossesse chez les adolescentes est une grossesse à risque élevé de morbidité foeto-maternelle. Nos objectifs sont de donner les aspects épidémiologiques en analysant les facteurs de risques, de décrire les complications et pathologies de la grossesse précoce, d’étudier leur issue, le mode d’accouchement ainsi que les caractéristiques des nouveau-nés. C’est une étude rétrospective sur une période de un an (Janvier à Décembre 2005) portant sur les dossiers de 3744 femmes enceintes admises dans le Service de la Maternité du Centre Hospitalier Régional de Toamasina. On observe 512 adolescentes (13,67%). Le principal facteur de risque de complications est l’absence de consultations prénatales liée au bas niveau scolaire et au faible revenu de l’adolescente. La menace d’accouchement prématuré est fréquente et une grande proportion de ces jeunes filles (10,90%) a recours à l’avortement provoqué dont les complications sont dominées par les hémorragies et la rétention placentaire. L’accouchement normal est de 52,70%, cependant l’épisiotomie et l’extraction instrumentale sont fréquemment pratiquées. L’éducation et l’information restent les points clés de la Santé de la Reproduction des Adolescentes. Des mesures peuvent être entreprises et seront surtout axées sur l’amélioration des formations sanitaires et quelques renforcements dans le niveau d’éducation du pays. Mots clés : adolescence- grossesse précoce- complications- nouveau né- Directeur de Thèse Rapporteur de Thèse Adresse de l’auteur contraception : Professeur RASOLOFONDRAIBE Aimé : Docteur RANDRIAMBELOMANANA Joseph Anderson : Lot BM 281 Ampitatafika Ambohidavenona Antananarivo