FICHE DE PROJET TITRE DU PROJET : Appui au développement

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FICHE DE PROJET TITRE DU PROJET : Appui au développement
FICHE DE PROJET
TITRE DU PROJET
:
Appui au développement de l’Agriculture de conservation
PAYS
:
Tusisie
INSTITUTION PORTEUSE DU PROJET
:
Agence Française de Développement
FICHE D’IDENTIFICATION
:
Acceptée le 7 juillet 2004
DOMAINE D’APPLICATION
:
Lutte contre la désertification
MONTANT DU PROJET
:
140 000 000 euros
dont projet d’appui : 8,9 millions d’euros
CO-FINANCEMENT
:
- AFD
: 48 600 000 euros
(dont 7,5 millions d’euros au projet d’appui)
- BIRD
: 30 000 000 euros
- FIDA
: 15 000 000 euros
- ETAT TUNISIEN : 45 000 000 euros
138 600 000 euros
PARTICIPATION DU FFEM
:
1 400 000 euros
BENEFICIAIRE
:
République tunisienne
DATE DE DEMARRAGE DU PROJET
:
2007
DUREE DU PROJET
5 ans
:
RESUME
L’agriculture tunisienne est structurellement confrontée aux défis majeurs que constituent la rareté de
l’eau, l’irrégularité et l’aspect torrentiel des précipitations, engendrant érosion et dégradation des
terres. Les conditions climatiques et édaphiques ainsi que socio-économiques favorisent la dynamique
érosive dont résultent la détérioration physique, chimique et biologique des sols.
Les systèmes de culture, où dominent les céréales (surtout le blé dur), avec pâturage quasi généralisé
des chaumes par des troupeaux ovins itinérants, ont vu se réduire la jachère et s’accentuer la
dominance des petites céréales, sans que la baisse de la fertilité soit compensée par les fumures. La
motorisation et la mécanisation des travaux agricoles ne favorisent pas la protection et la conservation
des sols.
Le projet s’inscrit dans l’appui au développement de l’ « Agriculture de Conservation », qui a déjà fait
l’objet d’une introduction en Tunisie depuis 1999 et a connu trois approches successives : i)
l’initiation au semis direct (campagne 1999-2000) ; ii) un programme d’expérimentation sur quatre
campagnes (2000-2001 à 2003-2004) ; iii) un projet spécifique complémentaire prévu sur 2 ans
financé par le FFEM (2002-2004), mais poursuivi de fait jusqu’en 2006. L’expérience de ces six
années a fait face au spectre des conditions climatiques, mettant en évidence le comportement du
semis direct en situations extrêmes. L’agriculture de conservation a prouvé son efficacité pour la
rétention de l’eau et la limitation de l’érosion, tandis que les rendements agricoles montraient des
signes d’amélioration.
La réaction des agriculteurs a été positive. Ainsi, début 2006, au cours de la 7ème campagne de semis
sans labour, les 27 semoirs spécialisés (dont les quatre cinquième sont privés) disponibles pour les
semis ont permis de semer près de 4.000 ha chez une soixantaine de gros agriculteurs.
Une étude de faisabilité technique du projet d’appui à l’agriculture de conservation a été commanditée
par le Centre Technique des Céréales et réalisée en 2005 par le bureau tunisien AED Consult. Elle a
permis d’éclairer la situation actuelle et la perspective du « Semis direct » en Tunisie.
La finalité de ce projet est de poursuivre les recherches et essais en cours pour consolider les premiers
résultats, appuyer la diffusion et explorer complètement les options nouvelles de développement
permises par l’agriculture de conservation. Celle-ci représente déjà une alternative viable et
doublement gagnante, permettant à la fois d’augmenter le revenu agricole tout en améliorant la
conservation des eaux et des sols, et en atténuant les variations de production.
Le projet comprendra trois volets :
Un programme de rayonnement, relevant du Centre Technique des Céréales, pour diffuser
l’innovation en direction de gros, moyens et petits exploitants, et sur des bassins versants ;
Un appui à l’association professionnelle créée par des agriculteurs pour le semis direct ;
Un programme scientifique et technique, réalisé par l’Ecole Supérieure d’Agriculture du Kef pour
l’essentiel dans le milieu réel des bénéficiaires du programme de rayonnement, portant sur les
aspects agronomiques, zootechniques et économiques.
La durée totale du programme, qui pourra démarrer dès la campagne 2006-07, est de 5 ans, dont une
première campagne de mise en place, et quatre campagnes de réalisations (2007-08 à 2010-11).
Le projet est de nature à avoir un impact positif à long terme sur la baisse de l’érosion des sols
agricoles, et à ce titre s’inscrit dans la lutte contre la désertification, mais aussi en matière d’émission
de gaz à effet de serre et d’accroissement de la biodiversité.
Les projets de développement rural auxquels le projet FFEM va apporter une synergie (Projet de
Gestion des Ressources Naturelles BIRD, Financement cadre de Gestion des Ressources Naturelles
AFD, …) s’inscrivent dans une stratégie visant à réduire ou à stopper la dégradation des terres en
prenant en compte les critères du développement durable, à savoir: i) l’intégrité environnementale ; ii)
l’efficacité économique ; iii) l’équité sociale ; iv) la maîtrise de la gestion des ressources naturelles
par les communautés locales. Le projet pourra bénéficier du partenariat du CIRAD.
L’agriculture de conservation est une innovation majeure dans l’agriculture tunisienne, en générant
une réflexion transversale et multidisciplinaire qui bouscule les approches sectorielles, en remettant en
cause les schémas de vulgarisation descendants classiques, car elle part des problématiques des
agriculteurs et est expérimentée chez eux, avec eux et pour eux. Le projet se propose de cibler des
exploitations moyennes et petites, et des unités de paysage, en sus des gros agriculteurs.
L’exemple tunisien est en mesure de susciter l’intérêt des agriculteurs des autres pays du Maghreb
(Maroc et Algérie) qui sont associés à travers le réseau des Grandes Cultures Méditerranéennes,
organisateur des Rencontres Méditerranéennes sur le Semis Direct.
Les projets connexes de développement rural (PGRN, PDARI) devraient se chiffrer à près de
100 millions € de financements extérieurs (140 avec la contribution nationale) sur les délégations les
plus sensibles de quelques Gouvernorats disposant de populations rurales denses sur des reliefs. Le
coût du projet d’appui au développement de l’agriculture de conservation peut être estimé à
2 millions €.
Le FFEM apporterait une contribution de 1,4 million €1 pour financer les coûts spécifiques à la
réalisation du projet, se répartissant entre investissements (30%) et fonctionnement (70%). La part du
CTC serait de 48%, celle de l’ESAK de 45%, et celle de l’Association 8%.
Le projet devrait démarrer au premier semestre 2007 par un Séminaire national, qui sera précédé de la
sélection des nouveaux personnels et suivi de leur recrutement début septembre 2007, au moment de la
préparation du plan d’opération pour la campagne 2007-2008.
*
Le projet ferait l’objet d’une convention de subvention avec la République Tunisienne, et d’une
rétrocession aux trois parties (le CTC, l’ESAK et l’Association).
Les conditionnalités devraient porter sur les points suivant :
Conditions suspensives de premier décaissement :
o
Non-objection préalable de l'AGENCE sur les dispositions de l'acte ou de la décision de
rétrocession et remise à l'AGENCE d'une copie de l'acte signé,
o
Non-objection de l’AGENCE sur le recrutement des cadres nationaux par le CTC, l’ESAK
et l’Association.
Engagements des parties (le CTC, l’ESAK et l’Association)
o
Organisation conjointe et participation au séminaire de lancement du projet.
o
Préparation d’un plan d’opération annuel.
1
Y compris 5% d’imprévus.